Giorgio La Pira - Laïcs dominicains

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Giorgio La Pira - Laïcs dominicains
Giorgio La Pira (1904-­‐1977) Giorgio La Pira est un laïc dominicain, universitaire et homme politique italien. La période au cours de laquelle il a été actif coïncide avec une série d’évènements qui vont marquer le cours de l’histoire : fascisme en Italie, Seconde Guerre mondiale en Europe, guerre froide entre l’Est et l’Ouest, décolonisation modifiant les données sur l’axe Nord-­‐Sud, activation du conflit israélo-­‐palestinien, mais aussi convocation du concile Vatican II. De Sicile en Toscane Giorgio La Pira est né en Sicile. Aîné d’une modeste famille de six enfants, il est distingué par ses maîtres en raison de ses qualités intellectuelles et personnelles. Après des études de droit à l’Université de Messine, en 1926, il soutient une thèse en droit romain à Florence. En 1933, il devient professeur titulaire de droit à l’Université de Florence, ville avec laquelle il se sent une profonde affinité. Le retour à la foi Hébergé pendant ses années de collège chez un oncle libre penseur, il vit loin de la foi puis se convertit au début de sa jeunesse : « Maintenant seulement je comprends que ce que les autres appellent Dieu et que moi j’appelle Esprit, et plus précisément Amour, et les dogmes de la foi eux-­‐mêmes, y compris les dogmes les plus terribles, constituent l’essence de cet Amour […] Je n’avais jamais voulu accepter l’a priori, maintenant je crois qu’a priori il faut croire avant d’aimer. ». Lettre du 20 juillet 1920 à S. Pugliatti. Lettere a Salvatore Pugliatti, Ed. Studium (1980). Le jour de Pâques 1924, il connaît une expérience mystique : « Quelle ineffable douceur, crois-­‐le, pour les âmes qui, avec foi et désir, accostent à la Sainte Communion : c’est une aube nouvelle pour la vie. Je n’oublierai jamais cette Pâques 1924 au cours de laquelle j’ai reçu Jésus Eucharistie. ». Lettre de septembre 1933 à S. Pugliatti. Ibid. Tout au long de sa vie, il puisera dans l’eucharistie le courage et la force d’agir pour qu’advienne le Royaume. Il se sent appelé à consacrer sa vie à faire connaître et aimer le Christ ressuscité, avec une forte vocation qu’il discerne comme une vocation laïque : « […] puisqu’il ne serait pas possible d’approcher directement le monde laïc par l’intermédiaire de la hiérarchie ecclésiastique, la miséricorde de Dieu pense l’approcher par l’intermédiaire du laïcat […]. Maintenant il n’y a pas de doute que l’affirmation de la Royauté du Christ est une tâche principalement confiée à l’œuvre apostolique des laïcs, il est nécessaire que pour l’accomplissement de cette œuvre Dieu lui-­‐même suscite et prépare des âmes… ». Giorgio La Pira Vita di Ludovico Necchi, Ed. Vita e pensiero Milano (1932). La voie dominicaine En Sicile, le jeune La Pira a participé avec des frères dominicains à des actions en faveur des victimes d’un tremblement de terre puis d’enfants défavorisés. A son arrivée à Florence, il entre en relation avec les frères dominicains du couvent San Marco, et devient laïc dominicain le 11 décembre 1927. Plus tard, il sera aussi membre d’un institut séculier franciscain. Joyeux et chaleureux, il est attiré par l’aspect humaniste et social du christianisme. C’est un grand contemplatif qui trouve dans l’oraison la racine de son apostolat : « L’oraison est l’unique racine de l’action apostolique, et quand je dis oraison, j’entends comme les saints l’ont entendu, cet état d’union ininterrompu avec Dieu que le Seigneur nous indique quand il dit : ’il convient de toujours prier et non pas dire…’ [cf. Mt 6-­‐7). De même qu’aimer Dieu est un devoir auquel nous ne pouvons nous soustraire… ainsi aimer nos frères n’est pas un devoir qui peut rester inaccompli… ». Article de Giorgio La Pira dans Vita cristiana (1938) Scintille di spiritualità, Ed. Nerbini (2004). A partir de 1936, il occupe pendant quelques années la cellule n° 6 au couvent San Marco, un lieu favorable à sa prière et à ses travaux, entre le souvenir de Savonarole et l’œuvre de Fra Angelico. Pauvre parmi les pauvres Son option en faveur des pauvres est naturelle car il se sent l’un des leurs. D’ailleurs, après la cellule à San Marco, son logis sera une chambre dans la clinique d’un ami, puis dans un foyer de jeunes travailleurs. Il préside deux conférences de saint Vincent de Paul, puis l’ensemble des conférences de la région. En 1934, il crée avec Don Bensi, son confesseur, la messe des pauvres. Elle a lieu, d’abord dans une église abandonnée, San Procolo, puis, vu l’affluence, dans plusieurs églises. Pour célébrer l’eucharistie, commenter l’Evangile et l’actualité du monde, mais aussi pour partager le pain qui manque, elle réunit les personnes les plus marginalisées par la misère, des intellectuels, des artistes et les jeunes de l’action catholique. Entrée en politique pour la paix, la justice et le développement Intellectuellement préparé, doté d’une grande intelligence et d’une capacité de travail étonnante, Giorgio La Pira puise à plusieurs sources : les Pères de l’Eglise, la Somme de saint Thomas d’Aquin, un point d’ancrage capital pour lui, l’Ancien Testament, particulièrement Isaïe, l’Evangile, et aussi le Code de Justinien, des philosophes, des économistes et des sociologues. Son art est de savoir articuler entre elles ses références pour engager et conduire l’action de façon pertinente, en créant si nécessaire la structure pour la porter et la développer. Opposant au fascisme, pour exprimer un point de vue chrétien, il crée la revue Principi, supplément à la revue des dominicains Vita cristiana, interdit après le douzième numéro. A partir de 1943, La Pira doit vivre dans la clandestinité. Il met à profit cette période pour construire avec un groupe d’universitaires catholiques, dont Aldo Moro et Amintore Fanfani, des propositions chrétiennes pour la reconstruction de l’Etat après la guerre. En 1946, il est élu député à l’Assemblée constituante et il tient un rôle majeur dans la rédaction de la nouvelle constitution italienne. Deux ans plus tard, il écrit : « La tâche que le peuple italien nous a confiée est celle de construire sur la pierre… Et la pierre est justement cette nature humaine que révèle l’Evangile. C’est seulement sur cette pierre que nous pouvons édifier une cité humaine faite pour les hommes qui veulent vraiment se reconnaître frères. Dans cette œuvre, pas facile, que la bénédiction de Dieu et l’aide maternelle de Marie Immaculée nous confortent ». En 1948, il est nommé secrétaire d’Etat au travail mais il désapprouve la politique libérale du gouvernement et démissionne au bout d’un an. Le 15 avril 1950, alors que la crise sociale s’amplifie en Italie, il publie un numéro spécial de la revue Cronache sociali intitulé "attente des pauvres gens" dans lequel il développe une proposition argumentée en faveur de l’intervention de l’Etat pour relancer l’économie par le travail, fondée sur l’Evangile, Keynes et Beveridge, opposée à la thèse des monétaristes paralysés par l’inflation. Ce texte déclenche une énorme polémique, relayée par les organes de presse détenus par les libéraux. La Pira répond point par point à ses détracteurs dans la même revue deux mois plus tard, sous le titre "Défense des pauvres gens". Son texte fera désormais référence. Enseignant à l’université, acteur social, membre de plusieurs groupes d’Eglise, formateur de jeunes, rédacteur d’articles pour diverses revues, malgré sa discrétion, il est une personne connue dans tous les milieux de la ville de Florence. Les responsables locaux de la Démocratie chrétienne lui demandent d’être candidat aux élections municipales. A Rome, les dirigeants peu enthousiastes se laissent fléchir et, en 1951, Giorgio La Pira est élu maire de Florence. Il sera aussi élu député à plusieurs reprises mais choisira toujours, en cas de cumul de mandats, celui de maire. Avec le sauvetage de la Pignone, une entreprise de mécanique que ses dirigeants voulaient fermer, il démontre que pour lui, le rôle du maire ne se limite pas à « s’occuper des fanfares ». La Pira soutient les ouvriers en grève, sans entrer dans un jeu idéologique, mais, avec fermeté, il négocie âprement avec le ministre de l’Intérieur, son ami A. Fanfani. La Pignone sera sauvée. Cette action de La Pira a fait évoluer les rapports entre l’entreprise et les pouvoirs publics dans un sens qui aura un avenir, y compris dans la théorie économique. « Il n’y a pas d’argent ? quelle formule hypocrite et fausse, il n’y a pas d’argent pour les pauvres, voilà la formule complète et vraie ! [...] Observer 2 000 chômeurs effectifs et 2 000 potentiels, en me consolant avec les exigences de la ’conjoncture économique’ et du ‘ne pas donner de prétextes aux communistes’ ? […] Il ne faut pas dire qu’il faut être prudent. Il y a un moment dans la vie où crier est le seul devoir, comme saint Jean au désert (Mt 3-­‐3). De qui craindre ? Quand l’humiliation et l’offense faites aux faibles atteignent le degré qu’elles ont atteint, il ne reste plus que l’indignation, ardente, généreuse, fière pour soutenir la personne humaine du faible, ainsi offensée et ainsi dépréciée. ‘C’est à moi que vous l’avez fait’... ». Lettre de Giorgio La Pira, maire de Florence, à Amintore Fanfani, ministre de l’intérieur (27 novembre 1953). La Pira avait une haute idée du rôle de la cité. Son œuvre de maire a été remarquable en matière de reconstruction, de construction d’infrastructures urbaines et sociales, d’éducation, d’action sociale et de culture. Il a fait preuve d’un grand courage politique en affrontant les libéraux, ses alliés pour cette première élection, qui contraient sa politique sociale et menaient contre lui des campagnes de presse parfois insultantes. A chaque élection, pourtant, les Florentins ont été plus nombreux à lui accorder leur suffrage. La paix du monde promue depuis Florence En quittant Rome, Giorgio La Pira n’a pas abandonné son projet d’une action politique d’envergure au service de la paix. Il la conduira à partir de Florence, voyant un symbole dans le concile de Florence de 1439, à l’issue duquel l’Orient et l’Occident, même pour une courte durée, avaient réussi à s’accorder. Il s’appuie sur un réseau de relations établies avec le monde politique italien, un grand nombre de parlementaires, de chefs d’Etat, de membres de gouvernements, de diplomates et d’intellectuels de nombreux pays. Des milliers de moniales, sollicitées par ses courriers qui sont autant d’ouvertures sur le monde, prient pour la réussite de ses initiatives. En suivant l’évolution géographique et politique de ce réseau, on voit qu’elle précède l’émergence des problèmes à régler. C’est d’abord la guerre froide, opposant le bloc de l’Est et celui de l’Ouest, avec le risque de recours à l’arme atomique qui le pousse à agir. Pour conduire une réflexion sur la contribution que pourrait apporter la civilisation chrétienne à la construction de la paix, il réunit chaque année, de 1952 à 1956, des colloques pour la paix et la civilisation chrétiennes auxquels participent des pays des deux blocs, des pays arabes de la Méditerranée, Israël et des pays du Tiers Monde. En octobre 1955, La Pira, considérant les villes comme l’un des corps sociaux fondamentaux au plan international, invite les maires des grandes capitales du monde pour une réflexion commune et la signature d’un pacte de paix. Les maires des grandes villes de 38 pays, dont Moscou, Varsovie, Belgrade, New York, Washington, mais aussi Téhéran, Karachi, Jérusalem, Pékin, New Delhi, Lima participent à l’événement. La configuration de cette réunion indique qu’un nouveau thème, celui du Tiers Monde, a émergé. En effet, il n’a pas échappé à La Pira qu’après la conférence de Bandung d’avril 1955 le monde avait changé. D’entrée de jeu, il s’est démarqué des ex-­‐puissances coloniales, en associant à part entière les « nouveaux pays » à ses initiatives. Reconnu comme homme de paix, La Pira a été invité à intervenir dans de nombreuses instances : congrès international de la Croix Rouge à Genève en 1954, journée internationale de Florence le 14 mai 1955, réunion des Tables Rondes Est-­‐Ouest de Moscou, Florence, Belgrade, Paris, sessions de l’UNESCO et beaucoup d’autres. L’action internationale de Giorgio La Pira et l’Eglise Giorgio La Pira a toujours confessé sa foi avec une grande simplicité, non pour convaincre mais parce que c’était pour lui une réalité. Son propos a d’ailleurs été bien accueilli par ses interlocuteurs, croyants et incroyants, à cause de son désintéressement, de la cohérence de sa vie et de sa vision du monde qui n’était pas altérée par les préjugés et les petits calculs. Dans ses interventions publiques il citait les Ecritures et donnait à l’action politique une visée et un fondement chrétiens. Dès lors qu’il engageait en quelque sorte implicitement l’Eglise catholique en liant son action personnelle à sa foi, il a toujours informé la hiérarchie de l’Eglise de ses projets. Sa correspondance suivie avec Pie XII, Jean XXIII et Paul VI en témoigne et permet de penser qu’il a contribué au cheminement de l’Eglise sur plusieurs sujets tels que la place des laïcs ou celle du Tiers Monde. Il ressort de la lecture des lettres rendues publiques que La Pira exposait au pape les objectifs et les modalités de ses projets, en lien avec les exigences évangéliques, mais il ne lui demandait pas une autorisation. En ce sens, il appréciait avec justesse son état de laïc. A l’occasion de ses voyages, il rendait visite aux autorités religieuses des pays visités. On apprend ainsi dans une lettre qu’il a adressée à Jean XXIII en 1960, au retour d’un voyage en Egypte, qu’il a été à l’origine de la future rencontre entre Paul VI et le patriarche Athénagoras : « J’ai vu tous les patriarches (catholiques et séparés), tant au Caire (Coptes) qu’à Alexandrie (Grèce) qu’à Istanbul. La conclusion ? La barque de dieu est en plein mouvement, la proue est tournée vers un seul point : l’unité de l’Eglise… Vendredi soir, le patriarche Athénagoras m’a dit : ’nous avons besoin d’aller voir le Saint Père, nous Patriarches, le moment de voyager tous unis est venu… Faites le savoir au Saint Père. Nous désirons être reçus par lui… Nous sommes à un tournant historique, nous ne pouvons pas être désunis ». Lettre à Jean XXIII 1960 Fondation Giorgio La Pira. En 1959, il a fait un voyage en Russie, à l’invitation de Khroutchev. Il s’est exprimé devant le Soviet suprême, en plaidant pour une politique de détente et pour la liberté religieuse, source de paix. Malgré les remarques suscitées dans la Pravda par son propos, ses échanges avec Khroutchev ont continué. La classe politique italienne, pour des motifs opposés selon son orientation, a désapprouvé cette initiative qui n’entrait pas dans ses plans. Mais Mikhail Gorbatchev, dans la préface de l’édition de 1996 du Sentier d’Isaïe (un recueil de textes de La Pira) a mentionné l’impact positif en URSS de ce voyage peu commun de l’autre côté du rideau de fer. Concile Vatican II Giorgio La Pira a accueilli avec beaucoup d’enthousiasme la convocation par Jean XXIII du concile Vatican II et la poursuite des travaux sous le pontificat de Paul VI : « Comment je le vois ? Comment je me le représente ? Avant tout, comme saint Jean dans l’Apocalypse… Et vers cette cité précieuse qui descend du ciel, de Dieu, et qui porte en elle la gloire de Dieu (Ap. 21-­‐14), qui brille comme une pierre précieuse, comme une pierre de jaspe, tous les peuples et toutes les nations de la terre sont venus (Ap. 21-­‐24,26) […] Cherchons à faire converger notre attention intérieure et notre prière fervente vers lui […] Cherchons ainsi à préparer les chemins du concile à l’Esprit Saint qui veut répandre sur l’Eglise et sur les peuples ces divins dons de grâce, d’unité, de paix, d’élévation pour introduire tous les peuples dans un printemps et un été historiques pour faire fleurir ainsi tous les peuples… ». Lettre du 16 août 1962 aux moniales cloîtrées. Fondation Giorgio La Pira. Spes contra spem La vie et l’œuvre de Giorgio La Pira ont inspiré les auteurs de nombreuses biographies qui pourraient accréditer l’image d’un personnage de légende. La réalité est toute autre. Ses initiatives n’ont pas toujours rencontré l’approbation ni le succès. L’élaboration de démarches originales, la nécessité de convaincre, la préparation de toutes ces réunions internationales lui demandaient une somme de travail considérable et la réalisation de nombreux déplacements lointains dans des conditions souvent précaires. Ajoutées à celles de sa fonction quotidienne de maire à laquelle il était entièrement dévoué, les fatigues qui en résultaient l’ont parfois terrassé, mais pour peu de temps. Son indéfectible espérance l’a porté à ne jamais renoncer à promouvoir la paix, don de Dieu, et à en rechercher inlassablement les chemins. Sa politique sociale à Florence a progressé au prix de conflits qui l’ont parfois laissé meurtri, mais il a toujours préféré le bien commun à son confort. Largement élu en tête des candidats aux élections municipales de novembre 1964, il a dû renoncer en mars 1965 au mandat de maire, du fait de conflits entre les courants de son parti. Ce fut douloureux pour lui. Cette même année, après avoir organisé à Florence, en avril, un grand Symposium international sur la question du Viet-­‐Nam et du Sud-­‐Est asiatique, à l’automne il s’est rendu au Viet-­‐Nam où il a rencontré Pham Van Dong et Ho Chi Minh. Il en est revenu avec une proposition de paix qu’il devait soumettre secrètement aux dirigeants des Etats-­‐Unis : Ho Chi Minh acceptait de négocier sous réserve de l’arrêt des bombardements, sans exiger le retrait des troupes américaines. Pour des raisons qui sont encore mal connues, cette proposition a été divulguée dans un journal américain, entraînant le désaveu de La Pira par Ho Chi Minh. Cette affaire, à laquelle s’est trouvé mêlé A. Fanfani, alors ministre italien des affaires étrangères, a entraîné la démission du gouvernement et a jeté la discrédit sur La Pira qui a connu une période pénible d’isolement, même si Fanfani l’a publiquement soutenu. Il a dû attendre 1973 pour être réhabilité sur ce dossier. A l’ouverture de la conférence de paix de Paris, il a été le seul occidental invité par le chef de la délégation nord-­‐vietnamienne, et les discussions ont débuté sur les bases qu’il avait proposées 8 ans plus tôt. Jusqu’à la fin de sa vie, tant que la maladie lui en a laissé la possibilité, il a continué à œuvrer pour la paix, en participant aux réunions internationales et en instruisant de ce sujet les jeunes du foyer où il résidait à Florence. A sa mort, les Florentins, lui ont rendu un immense hommage et l’ont appelé « il sindaco santo » (le maire saint). La phase diocésaine de son procès en béatification, ouvert le 9 janvier 1986, s’est achevée le 4 avril 2005. Son cercueil vient d’être transféré à l’intérieur de la basilique du couvent San Marco.