sainte marie, mere de dieu janvier 2015
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sainte marie, mere de dieu janvier 2015
SAINTE MARIE, MERE DE DIEU 1ER JANVIER 2015 Chers frères et sœurs, Le nom de Marie, Mère de Dieu vient directement du nom de Jésus. Cette indication est précieuse pour notre vie spirituelle au jour où nous commençons une nouvelle année civile, parce qu’elle nous prouve une fois de plus que la Vierge Marie a été obéissante en tout point à ce que l’ange lui avait annoncé. Dans la religion juive, celui qui donne le nom, c’est le père. Jésus va s’inscrire dans cette dynamique, avec son propre nom révélé par l’ange à Marie et à Joseph. L’enfant reçoit ce nom le jour de sa circoncision, c’est-à-dire le jour où sa chair est marquée par l’alliance que Dieu veut réaliser avec son peuple. Bien sûr Jésus ne sortira jamais de cette alliance. Mais sa chair entière est marquée, depuis sa conception jusqu’à sa mort, par la passion. Sa mission est de sauver l’humanité par sa passion. Alors le nom qu’il reçoit, « Dieu sauve », donne à Marie de pouvoir être « Mère de Dieu ». Elle est la mère du Dieu qui sauve. Elle est la mère de l’accomplissement du plan de Dieu. Elle est notre mère qui permet que son fils, notre frère, puisse nous sauver. Voilà la grande indication spirituelle de la prière de l’Eglise dans le « je vous salue Marie ». Marie, Mère de Dieu, connaît dans sa chair, la passion de Dieu pour l’homme. Marie, Mère de Dieu, donne naissance à une vie nouvelle et éternelle qui vient nous sauver. La circoncision des hommes, c’est le péché. Jésus est venu jusque dans cette circoncision, sans pour autant jamais commettre de péché, pour nous sauver de la mort. Alors, « priez pour nous maintenant et l’heure de notre mort » prend tout son sens. Chaque péché est une rupture d’alliance avec Dieu et chacune de nos prières à la Vierge Marie, Mère de Dieu est un cri pour que notre condition de pécheur ne soit pas une condition éternelle, mais seulement une condition terrestre et que nous en soyons délivrés, par la miséricorde de Dieu, pour vivre pleinement de cette alliance nouvelle et éternelle que Jésus a scellée dans sa chair, jusqu’à son anéantissement, jusqu’à sa mort physique. Au 5e siècle, quand les évêques se sont réunis pour un concile à Ephèse, ils ont décidé d’accorder ce titre de « Mère de Dieu » à la Vierge Marie. Si cette décision a été très controversée, jamais ils n’auraient pu imaginer que 15 siècles plus tard, les catholiques seraient moqués et humiliés dans leur foi à partir de cette expression, en la trafiquant dans son essence pour dire que Marie avait vécu la première GPA, la première Gestation pour Autrui. Ceci dit, comment ne pas y voir de la part de ces blasphémateurs, une extraordinaire reconnaissance de la conception virginale de Jésus ? Si leur chemin de conversion passe par le mystère de l’engendrement de Jésus, alors réjouissons-nous, parce qu’à l’heure de leur mort, ils reconnaitront celui qui est né pour les sauver ! Néanmoins, les catholiques doivent approfondir sans cesse leur foi. Dans un monde provocateur qui déconstruit plutôt qu’il ne veut bâtir, nous pouvons être troublés et ne pas nous apercevoir de nos fragilités théologiques et spirituelles. Pour essayer de comprendre et d’expliquer comment Marie a enfanté le Fils de Dieu sans connaître d’homme, nous devons nous rappeler la réaction de Jésus quand on lui dit que sa mère essaye de l’approcher quand il parle à la foule : « qui est ma mère ?, répond Jésus. « Celui qui fait la volonté de mon Père, celui-là est pour moi, un frère, une sœur et une mère » (Mt 12). Or quand nous regardons la vie de Marie, nous découvrons qu’elle ne cesse de faire la volonté du Père. Elle est dans l’écoute, dans l’obéissance. Elle ne comprend pas tout, elle entend des paroles épouvantables, elle assiste même à la mort de son fils. Tout cela est vécu dans la volonté du Père. Ce n’est pas une vie passive, mais bien au contraire, active. Depuis sa propre conception, Marie, sans péché, est dans l’alliance parfaite avec Dieu. Quand l’ange vient à sa rencontre, elle est certes privilégiée, mais l’ange provoque sa liberté, provoque sa conscience, pour que sa réponse soit volontaire et non passive. L’ange accepte même l’interrogation de Marie sur la manière dont cela va se faire puisqu’elle est vierge. La réponse de l’ange est en deux étapes : l’Esprit Saint et Elisabeth. C’est l’Esprit Saint qui va venir la couvrir de son ombre et Elisabeth qui ne pouvait plus avoir d’enfant selon la loi de la nature est enceinte, car « rien n’est impossible à Dieu ». La naissance virginale de Jésus est donc la marque de notre vocation : chaque homme reçoit à sa naissance la faculté de la liberté. Marie et Jésus ont eux aussi bénéficié, comme tous les hommes, de cette faculté. Sans cesse, leur vie a été marquée par l’obligation de prendre des décisions, par l’obligation du discernement et de la prière pour s’assurer qu’ils faisaient bien la volonté de Dieu le Père. La naissance de Jésus n’est donc pas une GPA mais une RPA : la réponse pour autrui, la réponse pour Dieu. C’est cela que saint Paul exprime dans des phrases courtes et denses : « Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs et cet Esprit crie « Abba », c’est-à-dire Père ». L’œuvre de Dieu, continue saint Paul, est donc une œuvre de filiation. Dieu nous a donné la liberté pour que nous soyons des fils et non des esclaves. Marie n’est pas le pantin de Dieu. Marie n’est pas l’esclave de Dieu. Nous ne sommes pas les pantins de Dieu, mais ses fils. Et Dieu nous veut libres. Libres de lui dire oui. Libres de faire sa volonté. Ainsi quand nous prions Marie, Mère de Dieu, nous affirmons à chaque fois notre volonté de faire la volonté de Dieu, comme elle, comme Jésus. En ce premier jour de l’année, invoquons donc Marie, la Mère de Dieu, avec joie et confiance. Nous savons qu’elle a retenu toutes les paroles de l’ange dans son cœur et qu’elle est montée au ciel, couronnée par les anges, parce que sa vie entière avait été une vie fidèle. En ce jour où il semble commun de prendre des résolutions, peut-être pourrions-nous demander au Seigneur cette grâce toute catholique de retrouver le chemin du chapelet chaque jour ? En voiture, avant de commencer le repas, avant de rencontrer des collaborateurs, des clients, des amis ou la famille, en marchant ou en courant, dans notre lit ou à notre bureau, ce serait beau d’inscrire notre volonté dans le oui de Marie, pour, comme elle, dire chaque jour oui à Dieu. Amen. Geoffroy de la Tousche Curé de Dieppe