communication des associations
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COMMUNICATION DES ASSOCIATIONS SOMMAIRE En Guise d’introduction I : Problématique de la communication des associations Objectifs opérationnels 1.1 Concept de communication Qu’est-ce que la communication ? 1.2 Approche de définition de la communication des associations 1.3 Les acteurs de la communication des associations 1.4 Les supports de la communication des associations 1.5 Les objectifs de la communication des associations II. Communication interne et communication externe Objectifs opérationnels 2.1 La communication interne 2.2 La communication externe III Communication descendante et communication ascendante Objectifs opérationnels 3.1 La communication descendante 3.2 La communication ascendante V. La communication de crise Objectifs opérationnels 5.1 Qu’est-ce que la communication de crise 5.2 Les caractères de la communication de crise 5.3 Les stratégies de communication de crise 5.4 Gérer une crise Annexes 2 En Guise d’introduction Dans le cadre des attributions qui sont les siennes dans le système éducatif, le ministère en charge de l’éducation communique. Il fait ce qu’on appelle la communication institutionnelle. A côté du ministère, les associations de parents d’élèves, les syndicats d’enseignants communiquent également. L’objet du présent module, c’est de permettre, d’aider cette communication pour que dans les limites des compétences et prérogatives qui sont celles des associations et syndicats cette communication puisse prolonger et soutenir la cause de l’école. Prenons l’exemple de cette association de parents d’élèves, dont voici reproduits des extraits de ses prospectus et dépliants : « L'action de l'APEL aide à rendre la vie à l’école plus agréable pour nos enfants et à répondre à nos attentes » « Depuis 1953, la l'APEL œuvre pour que le bien-être des enfants au sein de l'Ecole L. H. Elle permet aux parents d'être reconnus comme des partenaires à part entière du système éducatif » « Participez, élisez vos représentants, proposez, critiquez, impliquez vous dans votre association » « Soyez partenaire de la représentation des parents au sein de l'APEL en y partageant des responsabilités » « Nouveau! Un espace dédié à vos enfants et à leurs professeurs. Ils peuvent désormais disposer de pages sur ce site pour présenter aux parents leurs réalisations, leurs projets de classe et faire vivre leurs "pages de classes" » « Tous les parents doivent participer aux travaux de l'APEL, afin d'être représentés et entendus » « L'APEL est engagée dans l'action dans l’intérêt des enfants et de l’école, elle informe et soutient… » Vous comprenez qu’avec une initiative de communication comme celle-ci accompagnée ou qui s’appuie sur des actions concrètes, l’association 3 des parents d’élèves gagnerait à coup sûr en visibilité aux yeux des élèves dont elle participa à l’amélioration des conditions de vie à l’école. L’association peut, par la même occasion, servir de trait d’union et d’interlocuteur entre les parents d’élèves et l’école . Dès lors, l’Association peut s’affirmer et devenir tout sauf un « machin », une voie de garage pour des enseignants à la retraite toujours nostalgiques de leur ancien cadre de travail, c’est-à-dire l’école. Les mêmes observations pourraient s’appliquer aux syndicats d’enseignants qui, tout en étant le cadre approprié pour la défense et l’illustration des intérêts des enseignants, peut en externe s’affirmer non plus comme celui par qui surviennent les scandales des années blanches, mais le cadre de réflexions prospectives sur l’école et les réformes éducatives… Les syndicats peuvent et doivent communiquer sur ce qu’ils font et qui valorise leur image et donne une autre perception de ce qu’on dit généralement d’eux dans le public. « La communication participative qui a prouvé son efficacité pour susciter la confiance et l’appropriation, implique de fréquents échanges entre personnes et groupes dans des situations de communication. En d’autres termes, il s’agit d’un mode de communication dans lequel toutes les parties concernées doivent se sentir en mesure de lancer un débat et de répondre librement à un questionnaire, au lieu de se contenter d’être des récepteurs passifs des monologues et instructions d’autrui. » Communiquer ? Oui. Nous le voyons, la communication est une nécessité à laquelle les syndicats d’enseignants et de personnels de l’éducation et les associations de parents d’élèves ne sauraient plus longtemps se dérober. Communiquer ? OUI. Mais comment le faire ? La communication est considérée comme un lien entre les différentes parties prenantes dans la conquête des objectifs de développement. Cette approche de la communication, qui se veut moins manipulatrice, plus participative et plus incitative, est le produit de stratégies de dynamisation orientées vers le public, favorisées par des experts en communication et des gens d'action plus radicaux. Mais si - l'expérience en témoigne - cette méthode se montre efficace pour encourager compréhension et soutien aux politiques éducationnelles, elle exige aussi plus de temps que ce soit pour négocier, ou simplement jeter les bases d'une 4 compréhension mutuelle de questions fondamentales. Mais, cette approche plus humaine peut également conduire à des situations conflictuelles. Certains partenaires d'un projet en viennent parfois à accuser le pouvoir de chercher à manipuler l'information ; d'autres peuvent donner l'impression d'exercer une contrainte sur les journalistes ou paraître réticents à livrer une information complète. C'est pourquoi, créer les conditions d'une bonne collaboration exige qu'à tous niveaux, les acteurs de la coopération au développement reçoivent une formation à la communication. C'est peutêtre la leçon la plus marquante, la plus sensée que donne la pratique du développement par la communication. Il s’agit là d’un extrait d’article sur les relations : communication, développement et éducation, une réflexion du professeur Alfred Opubor. 5 I : Problématique de la communication des associations Objectifs opérationnels A l’issue de l’apprentissage sur ce cours, le participant sera capable de : . Définir les concepts essentiels de la communication es Associations . Présenter les différents pôles du jeu de la communication dans une association . Choisir les canaux les plus appropriés pour véhiculer des messages . Définir les étapes préalables à la mise en œuvre d’une dynamique de communication 1.1. : Concept de communication - QU’EST-CE QUE LA COMMUNICATION ? - la communication est une action verbale ou non verbale par laquelle deux ou plusieurs personnes entrent en contact pour échanger leurs idées ou leurs sentiments ; - on communique à tout moment, dès qu’on se trouve en présence les uns des autres. Certaines conditions doivent être remplies pour qu’il y ait communication : • présence d’un émetteur E ; • présence d’un Récepteur R ; • Existence d’un Message M émis par E et reçu par R. • Réception du message de E par R concrétisée par une action de R en direction de E : c’est ce qu’on appelle le Feed back. Le schéma le plus simple de la communication peut se présenter comme suit : E R 6 La communication a ses caractéristiques : • • • • c’est un phénomène bilatéral ; c’est un phénomène réciproque ; c’est que montre le schéma ; c’est un phénomène d’échange : échange d’idées, d’opinions, de points de vue, de sentiments, de préoccupations. • C’est un phénomène de compréhension réciproque : l’émetteur doit s’assurer que le message est bien compris par le récepteur grâce au feed back. La communication obéit à un processus complexe qui peut être découpé en plusieurs phases : Idée de base du message à transmettre, codage du message, choix du canal de transmission du message, motivation du receveur, décodage du message par le récepteur, réaction du récepteur, le feed back vers l’émetteur. Le Feed back permet à E de vérifier si M est bien reçu par R. SCHEMA D’ENSEMBLE D’UNE COMMUNICATION Idée Codage Transmission Réception Décodage Action Possibilité de barrière Exercice pratique : jeu de rôle d’une conversation pour permettre aux participants de « « visualiser » le schéma de la communication. Quelques formes de communications La communication politique : Sous ce vocable, se trouvent les différentes formes de communication qui visent la promotion d’un homme politique ou d’un parti politique. 7 La communication institutionnelle : Elle a pour objet de faire valoir la politique globale d’une administration ou d’une collectivité publique. La communication publique : Elle sert à valoriser l’institution publique et à contribuer aux bonnes conditions de son fonctionnement et à une meilleure émission des messages destinés au public. La communication d’entreprise : Dans son activité, l’entreprise est en permanence dans l’obligation de coopérer avec différents publics susceptibles de lui procurer des ressources. Par le biais de la communication, l’entreprise transforme ces publics en clients ou en partenaires pouvant contribuer à la réussite de ses objectifs. Sur les terrains économique et social où se manifeste l’action de l’entreprise, celle-ci se trouve en concurrence avec d’autres entreprises. L’entreprise développe alors une communication qui lui permet de se forger et de diffuser une identité distincte qui constitue une de ses forces d’attractivité pour les consommateurs et les partenaires potentiels. La communication locale : La communication est l’ensemble des décisions et des actions des élus locaux qui visent à définir et à diffuser des messages, à en assurer la reconnaissance et à favoriser l’adhésion de ceux qui vivent et/ou qui circulent dans un espace de proximité. 8 1.2. : Définition et objectifs de la communication des associations La communication des associations, c’est la communication que met en œuvre une association pour se doter d’une identité distincte, la faire connaître et la valoriser auprès de cibles ou de segments de cibles distincts. SCHEMATISATION DE LA DEFINITION BUREAU DE L’ASSOCATION Reconnaissance Signaux codes adhésion adhésion adhésion Reconnaissance Signaux codes MEMBRES DE L’ASSOCIATION ET PUBLICS CIBLES 1.3. : Les acteurs de la communication des associations Exercice en sous-groupes : « Au vu de la définition que nous venons de formuler de la communication, quels sont selon vous les acteurs de la communication des associations ? Catégorisez-les.» 9 Mise en commun des travaux de groupes Le Bureau de l’association Le Bureau présidé par le président ou le secrétaire général, (cas des syndicats) est composé des autres membres élus. Ensemble, ils ont à charge la mise en œuvre des actions définies en assemblée générale de l’association. Les membres de l’association Ils élisent le président ou le secrétaire général ainsi que les autres membres du bureau. Les publics cibles Ce sont tous ces publics avec lesquels l’association communique ou est en relation : relations professionnelles, de tutelle, hiérarchique… 1.4 : Les supports de la communication des associations Exercice en sous-groupes : Au vu du schéma d’ensemble de la communication, quels sont les canaux qui peuvent servir de supports pour véhiculer un message ? Mise en commun des travaux de groupes On peut distinguer des supports écrits audiovisuels. • Supports écrits ou graphiques : quotidien, magazine… • Supports audiovisuels : radios, télévision., vidéo • Médias traditionnels : théâtre populaire… Par ailleurs, pour effectuer son choix entre le cinéma, la radio, la télévision, la presse écrite et l’affiche, un certain nombre d’élément quantitatifs relatifs à l’audience seront pris en compte. On parlera de média puissant, rapide ou sélectif. On peut également se fonder sur la qualité de communication procurée par le média, sa disponibilité et ses conditions de commercialisation. 1.5 Les objectifs de la communication des associations 10 Généralement, on en distingue : 1. Assurer le financement de l’association et de ses missions La collecte de fonds est la principale activité des départements marketing et communication. Les fonds collectés serviront à couvrir les frais de structure, les actions entreprises et les investissements de l’Association. Pour la plupart des associations, la collecte de fonds privés est vitale en ce sens qu’elle garantit leur indépendance financière vis à vis des bailleurs de fonds publics. Toutefois, la répartition des financements entre fonds privés et fonds publics varie d’une association à l’autre. 2. Mobiliser Mobiliser consiste à motiver les différentes ressources humaines de l’association. L’élaboration de formes de participation adaptées à chaque public est nécessaire, afin de recruter et retenir la ressource essentielle de l’association que sont ses membres. A ce propos, différents types d’engagements exigent autant d’actions spécifiques selon que l’on s’adresse aux sympathisants, aux adhérents, aux bénévoles ou aux salariés et volontaires. 3. Informer La prise de conscience précède tout engagement, c’est la pré-phase de toutes les formes de participation des publics à la vie de l’association. Cette fonction revêt une importance croissante depuis qu’il est fait appel au grand public pour financer les associations. Les méthodes d’information et de sensibilisation sont classiques. Il s’agit de l’organisation de campagnes de presse, de séries de conférences et d’émissions, des spots radio ou télévision, des remises de rapports aux pouvoirs publics, mais aussi l’impression de tracts, la diffusion du journal de l’association, etc. 4. Modifier les comportements Dans la mesure où elles se substituent parfois aux institutions publiques, pour la promotion de règles d’hygiène ou de santé, certaines associations ont un objectif de modification de comportements, de la même façon que certains services publics. 5. Promouvoir l’association Pour exister, s’affirmer notamment face à ses consœurs, l’association doit assurer sa propre promotion : il est nécessaire de se faire connaître auprès du grand public, mais aussi des institutionnels, de se positionner 11 par rapport à une cause, d’afficher ses particularités, ses principes, voire sa méthodologie. 12 II : COMMUNICATION INTERNE ET COMMUNICATION EXTERNE Objectifs opérationnels A l’issue de l’apprentissage sur ce cours, le participant sera capable de : - Cerner les contours de ces deux formes de communication - Appréhender les liens d’interdépendance existant entre ces deux formes de communication. 2.1 La communication interne Exercice : Comment s’exerce la communication à l’intérieur de votre association ? Mise en commun des travaux de groupes a) L’acteur : Le Bureau de l’association • Ce sont les membres du Bureau avec à leur tête le président ou le secrétaire général qui orientent la politique de communication de l’association Le président ou le secrétaire général en tant que porte-parole de l’association, détermine cette politique et la conduit : transmettre et faire et faire partager les valeurs et les objectifs de l’association. b) La cible : les membres • Toute politique de communication doit viser et commencer par eux, car « il n’y a de ressources que d’hommes ». La première ressource de l’association, ce sont les membres de l’association. Les supports • Supports visuels et graphiques à échelle réduite : notes circulaires, tableau d’affichage, agenda de l’association • Rencontres directes et réunions périodiques C) Motifs 13 - information des membres Donner aux membres la priorité des informations les concernant. C’est un peu frustrant pour le membre d’une association d’apprendre dans un journal des nouvelles concernant la vie et le devenir de l’association dont il est pourtant membre. Il ne s’identifiera pas aux actions de l’association et s’impliquera moins dans leur exécution. - Motivation des membres On ne motive pas les gens, on crée les conditions pour qu’ils soient motivés. Le tout est donc un problème de valeur, de considération. Un membre est motivé dès qu’il sait que son travail est utile à quelque chose, à quelqu’un. e) Caractères et supports la communication - Caractères • pratique et concis ( Elle se rapporte à des actions déjà menées). Il s’agit de donner des renseignements très précis, très concrets aux questions que se posent les membres de l’association • Général, la communication ne devrait exclure aucun sujet. Pas de sujet tabou donc • Pertinent, les sujets et les informations retenus doivent être dignes des attentes de la cible. - Motifs • Information des membres Mettre à la disposition de la cible les informations relatives à la vie de l’association. De ce fait, les pôles vibrent au même diapason • Donner la preuve que le Bureau s’est engagé sur des dossiers et qu’alors la promesse est tenue. - Sensibilisation • Expliquer les enjeux des actions, les motifs des décisions et obtenir l’adhésion et se faire percevoir comme le 14 premier responsable de toute action touchant à l’association • Faire comprendre le sens des actions nécessaires à l’implication de la cible et son adhésion aux projets et autres initiatives - Valorisation des actions • Montrer le travail du Bureau. Une association ne doit pas avoir honte de promouvoir ses projets à visage découvert. • Mettre en relief ce qui a été fait. En rappeler les conditions, les circonstances. Préciser les blocages, les mirages, les mesures adoptées pour faire reculer les limites de l’impossible et qui ont permis de gagner le pari Synthèse : L’association pour soigner sa politique de communication, doit s’assurer qu’elle partage en vision les mêmes valeurs que l’ensemble de ses membres. Le gain de ce pari est le signe avant-coureur d’une bonne information et d’une valorisation des actions entreprises. 15 2.2 : La communication externe Exercice : Les différentes formes des relations que votre association ou syndicat entretient avec l’extérieur. Mise en commun des travaux de groupes A. Particularités 1. Par rapport à la cible • La cible concernée est beaucoup grande. Elle peut être nationale et étrangère. 2. Par rapport aux supports • Ils sont tout aussi divers. Les supports de proximité nécessaires dans la communication interne ne sont pas les mieux indiqués. • Les supports doivent être étudiés en fonction des objectifs de cette communication et du public à couvrir. Il y a des enjeux économiques et de développement dont il faut savoir saisir les opportunités. Le public est beaucoup plus grand et nécessairement plus averti. • Il peut agir de revues, de nouvelles technologies (internet). B. Objectifs • Diffusion d’informations L’information à diffuser ici doit revêtir un caractère pertinent. • Création d’un pôle de relations (Relations avec la tutelle et l’Etat…) • Promotion économique - C’est une mise en orbite de l’association pour qu’elle soit connue ou mieux connue. - Les informations pertinentes touchant aux particularités, aux atouts de l’association sont indiquées Synthèse L’association ne peut pas vivre en autarcie. Ceci lui impose d’orienter sa communication en dehors de ses membres vers d’autres cibles. Elles sont diverses, variées et même étrangères. Cette sortie de sa tour d’ivoire permet à l’association de sceller des relations dignes d’intérêt pour elles. 16 17 III : Communication descendante et communication ascendante 3.l Communication descendante Exercice : Comment s’exerce la communication entre les responsables ou bureau de votre association vers les autres membres ? Mise en commun des travaux de groupes - L’audiovisuel - Les journées portes ouvertes - Les descentes périodiques et les rencontres périodiques Motifs - Permettre aux hommes de pouvoir échanger, s’expliquer, s’entendre requiert la volonté délibérée de sortir de sa tour d’ivoire et aller à la rencontre de l’autre pour l’écouter et le convaincre. - Les hommes apprennent à se connaître et esquissent des relations interpersonnelles qui facilitent la rencontre de l’autre - Renforcer le sentiment d’appartenir à la même maison, à une même association. Synthèse : Perçue comme la communication par laquelle les membres de l’association sont tenus au courant de la vie et du devenir de l’association, elle met en jeu, un pôle (Bureau) qui va à la rencontre (membres) pour les écouter, les comprendre et les convaincre. 3.2 La communication ascendante 18 Exercice : Comment le bureau de votre association ou syndicat est-il tenu au courant de l’expression des besoins et aspirations des autres membres ? Mise en commun des travaux de groupes Expression de l’autre par laquelle il fait part de ses besoins, de ses aspirations et de ses points de vue. La communication ne se résume pas à la transmission par les membres du Bureau et par la réception par les membres. Communiquer « à » ne suffit pas, il faut communiquer « avec ». 1. Les enquêtes d’opinion • Il s’agit d’écouter systématiquement et méthodiquement les membres de l’association. Elles révèlent leur état d’esprit et leurs opinions. • De connaître en profondeur le climat social de l’association, de faire apparaître l’image interne de l’association, de recenser, d’analyser et de cerner les attentes et les motivations actuelles. • De mesurer l’efficacité d’un programme d’information et de communication 2. L’expression spontanée • C’est une libération de la parole individuelle, donnant l’occasion d’exprimer des doléances ou le besoin d’information. Les auteurs de cette communication deviennent ainsi les instruments d’une amélioration et d’une transformation de l’association. • Elle fait intervenir la pratique des « boîtes aux idées » et a pour fonction de recueillir en permanence les suggestions des uns et des autres, ce qui assure l’éclosion de talents au grand jour. 3. Les audiences • Il s’agit ici des audiences que le premier responsable de l’association accorde aux membres à des jours précis de la semaine. Ces audiences sont des occasions d’échanges entre le Bureau et les autres membres du bureau de l’association. 19 4. Lettres de dénonciation Ce sont des pratiques qui permettent aux membres d’apporter des informations aux responsables sur diverses questions. Synthèse : La communication ascendante révèle qu’il ne suffit pas de communiquer « à », il faut communiquer « avec ». Elle permet aussi d’avoir le feedback de la communication engagée et d’en mesurer l’impact. Elle permet en outre de révéler l’état d’esprit, les doléances et les questions des membres. 20 IV : La communication de crise Qu’est-ce que la communication de crise ? Exercice : Quelles sont les crises auxquelles le bureau de votre association ou syndicat a été confronté et comment les a-t-il gérées ? Mise en commun des travaux A. Définition de la communication de crise C’est la communication qui s’établit lorsqu’un incident, une catastrophe frappe une communauté ou lorsqu’une situation inattendue, improbable s’y présente B. Implications • Gérer la crise quand elle est déclenchée • S’y préparer lorsqu’elle n’est pas survenue • S’entraîner régulièrement à froid à des situations de crise par une sensibilisation efficace • Identifier les comités capables de se réunir rapidement en cas de crise • Communiquer avec la presse afin de ne pas découvrir ses méthodes de travail et ses besoins le jour où la crise survient. Unité 4. 2 : Les caractères de la communication de crise A. Evénementiel Cette communication s’établit en cas de situation inattendue, inhabituelle ou suite à un incident ou une catastrophe. B. Sensible Ceci provient du caractère événementiel de la crise. Il faut gérer l’émotionnel né à un moment où les rumeurs les plus folles circulent. On est dans une position inconfortable quand on doit démentir un fait ou dédramatiser une situation. C. Rassurant Etant sensible, l’information à passer doit être rassurante. Il s’agit de lever les inquiétudes, de couper court à la rumeur en restituant la réalité des faits. Montrer la dynamique de l’action engagée en vue d’un retour à la normale : mise en place des solutions 21 4. 3 : Les stratégies de la communication de crise Au départ, il faut mettre en place une cellule de crise. A. Ne jamais fabriquer l’information et faire pression sur les pouvoirs publics. • Le danger est de se contredire quelques heures ou quelques jours après. • C’est de renforcer aussi la rumeur. • Faire le siège des structures supérieures ou de tutelle pour obtenir l’information en temps réel. • Ne pas rester inactif. C. Retransmettre l’information aux autres membres et répondre aux sollicitations des médias • C’est une sorte de compte rendu aux membres des fruits du siège fait, des actions menées, preuve que l’autorité se préoccupe de la situation • C’est une démarche qui révèle qu’on ne détient pas seul les clés de la solution • Ne pas renvoyer les questions en justifiant l’attitude par le fait que la réponse relève d’autres structures B. Unité 4 Gérer une crise 1. L’alerte • Ce sont souvent les journalistes qui la donnent et font le siège des structures. • Les rumeurs les plus folles sont colportées, et la population ne sait plus distinguer le vrai du faux ; • Les responsables sont ainsi mis en demeure de répondre aux questions pressantes de l’opinion publique. 2. La mise en place d’une cellule de crise 22 • Elle est peut-être concomitante à la naissance de la crise et faire suite à l’alerte donnée par l’opinion : dans tous les cas très rapidement • La cellule comprend des compétences variées suivant la nature de la crise. 3. La gestion de la crise • Elle passe par la définition d’une stratégie adaptée à l’évolution de la crise • Le contenu des messages est défini. Ils sont caractérisés par leur transparence • Elle passe aussi par l’information de deux pôles : le public et les journalistes : avis, communiqués, interviews sont destinés à cette tâche. • L’information du public est périodique • La presse n’est informée que quand elle en fait la demande 4 La sortie de crise : • La crise ne s’arrête pas le jour où le sinistre est maîtrisé • Il faut assurer le retour à la normale au sein de la communauté • Panser les plaies morales • Tirer les enseignements de cet événements afin qu’il ne • se reproduise plus. 23 (Annexes) De la communication descendante à la communication ascendante Les associations humanitaires (sanitaires et sociales) sont les héritières modernes des œuvres privées et incarnent une longue tradition d'assistance, de bienfaisance et d'entraide. Cette tradition remonte pour le moins au Moyen-âge, et trouve l'une de ses sources principales dans les valeurs religieuses. L'aide aux indigents, le secours aux malades, l'assistance aux faibles sont des thèmes constants de l'enseignement des Eglises. Ils se sont incarnés selon les époques, dans des institutions telles que les hospices et hôpitaux (dont la fonction soignante n'est apparue que tardivement), les œuvres paroissiales de tous ordres, les confréries spécialisées dans tel ou tel type d'assistance, etc. La mise en place, puis la généralisation en 1945 de systèmes d'assurances sociales obligatoires a marqué un tournant décisif dans l'histoire de la protection sanitaire et sociale des groupes et des individus, en transformant des assistés en "ayants droit". Pour autant, le recours aux œuvres et associations pour accueillir les personnes malades, handicapées, déshéritées, pour développer de nouveaux types de services et d'action, s'est révélé particulièrement judicieux et adapté, dés lors qu'il a permis la mobilisation des savoir-faire et des énergies conjuguées de professionnels et de bénévoles. 1. L'information descendante - première moitié du XX° siècle Cette époque est celle de l'information descendante. L'association peutêtre comparée à un missionnaire qui transmet ses valeurs à son public par le haut. Autrement dit, l'association fournit de l'information, rend compte de ses réalisations ou de ses difficultés mais ne se soumet pas aux critiques extérieures, au "feed-back". Dans cette optique, la communication a un double objectif: - Un objectif d'éducation populaire, qui consiste à s'adresser à des travailleurs ou a des pauvres qui n'ont pas le temps de se cultiver; la tâche des éducateurs est donc de conquérir et d'organiser les temps de loisirs. - Un objectif plus large, qui consiste à donner à tous l'instruction et la formation nécessaires, afin qu'ils deviennent des citoyens aptes à participer à la vie de la nation, à les sortir de leur ignorance, à lutter contre l'obscurantisme, enfin à assurer leur salut sur terre. Cette notion de hiérarchie, de verticalité dans la communication est d'ailleurs fortement liée à l'organisation sociale en vigueur. 24 A cette époque, la communication est largement propagandiste et les moyens utilisés sont sommaires. Elle devient inégale, marquée par la volonté de l'émetteur, l'association, de soumettre le récepteur, ses publics, à ses attentes et à ses objectifs. 2. La communication ascendante des années 1960 Au début des années 1960, l'urbanisation croissante ainsi que le développement de la société de consommation engendrent de nouveaux besoins et les associations interviennent comme des agents de démocratisation de la vie publique locale. Elles permettent ainsi aux personnalités locales d'accéder à des responsabilités de l'information ascendante: l'association s'efforce de comprendre, intégrer, orienter pour mieux diriger. Elle fait remonter l'information, c'est-à-dire les préoccupations des publics qu'elle veut toucher. Les moyens utilisés pour communiquer se perfectionnent: il s'agit de créer des systèmes d'écoute afin d'enregistrer et de répondre à la demande sociale. Cependant, les techniques de communication restent encore limitées. 25