Discours du consul général Mr Seebode
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Discours du consul général Mr Seebode
Allocution du 27 juillet 2013 à l’occasion du cinquantenaire du cimetière militaire allemand à Dagneux. Au nom du conseil fédéral d’administration du Service pour l’Entretien des Sépultures Militaires Allemandes, je vous souhaite à toutes et à tous chaleureusement la bienvenue en ce jour festif. Il y a tout juste cinquante ans, après cinq années de travaux, a été inauguré ce remarquable cimetière militaire. Je tiens tout particulièrement à saluer les invités d’honneur français et allemands, les proches et amis des vingt mille soldats inhumés, sans oublier les jeunes ainsi que tous ceux qui ont œuvré ces derniers jours afin de préparer le cimetière pour cette célébration. Permettez-moi également de vous saluer tout particulièrement, Monsieur le Préfet, Messieurs les Maires, sans oublier les associations d’anciens combattants. Votre présence aujourd’hui ici, qui plus est dans un cimetière militaire allemand, est pour moi loin d’être avant tout acquise. En effet, pour nous autres, allemands, à cet endroit comme à Montluc, sont liés d’amers souvenirs. Mais ils nous donnent également l’opportunité en chaque occasion de vous remercier, ainsi que vos prédécesseurs, de votre soutien indéfectible lors de l’aménagement de ce cimetière militaire en nous mettant à disposition ce terrain, en autorisant la construction de ce lieu de mémoire et en accueillant avec beaucoup de coeur et d’amitié les travailleurs et spécialement les proches venus depuis en ce lieu. En sa qualité d’invité d’honneur, je tiens également à accueillir et à remercier Monsieur le consul général d’Allemagne. Le Service pour l’Entretien des Sépultures Militaires Allemandes est mandaté par la République fédérale d’Allemagne afin d’accomplir sa mission. Il ne s’agit pas uniquement du recueillement des familles, mais également de la mémoire collective, donc un devoir profondément politique. Et c’est pourquoi votre soutien en cette occasion, et lors de la Journée du deuil national allemand entre autres, revêt une grande importance. Je salue également nos invités d’honneur autrichiens. Bienvenue aux membres et amis des disparus qui ont, pour nombre d’entre eux, accompli un long périple afin d’être présents aujourd’hui. Par la disparition de vos proches, votre vie prit à l’époque une nouvelle dimension. Nous sommes tout à fait conscient comment le destin peut durablement marquer une famille. Ce cimetière vous a permis d’avoir un lieu de mémoire où vous recueillir. Il est en même temps un devoir pour notre société de reconnaître et d’admettre la responsabilité de notre état, à l’époque certes criminel, dans la disparition de vos proches. Une telle date aujourd’hui est une bonne opportunité pour souligner qu’une pareille célébration impliquant français et allemands ne peut être possible qu’au prix d’une réconciliation politique et humaine unique. Nous commémorons la mémoire des disparus ensemble. Nous commémorerons également lors de l’année à venir le début de la Première Guerre Mondiale au cours de différentes manifestations, effroyable catastrophe européenne de la première moitié du XXe siècle. Le travail effectué par les jeunes, au-delà de la prise de conscience d’un destin unique et l’expérience concrète qui en résulte, doit tout particulièrement mettre en avant qu’on ne peut rebrousser chemin sur la voie de la paix et de la réconciliation. Que ce jour symbolique puisse approfondir l’amitié franco-allemande et accélérer le processus aujourd’hui hésitant de l’union de l’Europe. Pour reprendre les mots de Claude Junker : « Qui doute et désespère de l’Europe, devrait se rendre dans des cimetières militaires. »