L`avenement du parlant Chantons sous la pluie
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L`avenement du parlant Chantons sous la pluie
Quel est le point commun entre toutes ces images ? Listez tous les problèmes liés au son que rencontre l’équipe technique sur le tournage du film évoqué dans Chantons sous la pluie. …………………………………………. ……………………………………………. ………………………………………………. ……………………………………………. ……………………………………………… …………………………………………….. L’avènement du parlant En 1927, triomphe Le Chanteur de jazz, considéré comme le premier film parlant. A partir de cette date, les studios hollywoodiens ne peuvent plus ignorer le parlant. Dès lors, un vent de panique gagne l’industrie du cinéma américain qui doit se heurter à plusieurs obstacles : - - - - La carrière des stars du muet : à l’aise dans la gestuelle, elles appréhendent d’utiliser leur voix. Pour habituer les Américains, certaines stars envahissent les stations de radio. D’autres suivent des cours de diction (c’est le cas de Lina dans le film), ou font du théâtre pour exercer leur voix. Certains acteurs sont ainsi évincés à cause de leur accent (Emil Jannings) ou parce que leur voix ne correspond pas à leur image (c’est le cas de Norma Talmadge qui fait entendre une voix criarde pour interpréter le rôle de Mme du Barry) : ce problème est mis en valeur dans Chantons sous la pluie sert l’intrigue, et constitue l’un des ressorts comiques. Les problèmes financiers : Les installations techniques sont très coûteuses pour les studios. De plus, les studios n’étaient pas isolés du bruit à l’époque du muet si bien que la caméra enregistrait tous les bruits environnants : le passage du métro, les ouvriers… Il a donc fallu reconstruire des studios isolés du bruit. Les problèmes techniques : la caméra émettait un ronflement que le micro enregistrait. On a donc crée des cabines isolées où était placée la caméra. C’est ce que raconte Chantons sous la pluie dans une scène comique au cours de laquelle le réalisateur perd patience. Cela dit, on a trouvé très rapidement un moyen pour rendre la caméra de nouveau mobile. D’autre part, les acteurs étaient obligés de parler dans le micro caché dans un vase ou fixé parfois sur le dos d’un acteur (système inventé par Harold Lloyd). Chantons sous la pluie utilise ce problème à des fins comiques dans la même scène évoquée ci-dessus. Mais cette difficulté ne dura pas longtemps car très vite, le micro a été fixé à une perche. Le problème du silence : les tournages ne pouvaient plus se passer dans le bruit (comme c’est le cas dans la scène du western montrée au début du film). Un silence total était imposé pendant que la caméra tournait. Les acteurs, impressionnés, étaient mal à l’aise et ont du mal à s’adapter à ces nouvelles conditions de tournage. A ce sujet, un texte très intéressant de Frank Capra raconte ses déboires lors du tournage de son premier film parlant (Hollywood Story, Frank Capra, 1976). En voici un extrait : « Le tournage de votre premier film sonore était une expérience que vous n’étiez pas prêt d’oublier. Tout d’abord, personne n’avait l’habitude de garder le silence. Pendant le tournage d’un film muet, il ne venait pas à l’idée des ouvriers sur le plateau voisin d’arrêter un moment de manier le marteau ou la scie ; le metteur en scène criait ses directives dans un mégaphone ; l’opérateur hurlait : « Baissez les spots », « Plus doucement le chariot » - pendant que tout le monde s’esclaffait si la scène était drôle. Tout à coup, avec l’apparition du son, il nous fallut travailler dans un silence sépulcral. Lorsque les voyants rouges s’allumaient, tout le monde se figeait sur place. Un toussotement ou un borborygme intempestif suffisait à gâcher une scène. A la nervosité que provoquait chez les ex-acteurs nouveaux venus du muet au parlant la peur du « trou de mémoire », le silence de mort qui régnait sur le plateau ajoutait la frousse. Les comédiens avaient le trac. Et puis il y avait les caméras. Dans le silence, elles ronronnaient comme d’anciennes machines à coudre. Pour réduire le bruit du moteur, nos magnifiques caméras si mobiles et si maniables furent mises en bière et momifiées dans des espèces de cabines insonorisées, dans lesquelles on avait aménagé une épaisse fenêtre sur le devant et une porte capitonnée à l’arrière. Bien entendu, le cameraman était enfermé dans la cabine avec sa caméra et bien entendu, il n’entendait pas un traître mot de ce qui se disait dehors. Mais comment se serait-il intéressé à ce qui se disait alors qu’il suffoquait ? Il y avait moins d’air dans la cabine proprement dite qu’il n’y en avait dans les poumons du cameraman. Un séjour de deux minutes dans ce caveau capitonné, e il était mûr pour la tente à oxygène. »