régions communes d`europe - Comitato delle regioni
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ISSN 1562-0719 UNION EUROPÉENNE Comité des Régions RÉGIONS COMMUNES D’EUROPE LE T TRE D ’INFORMATION DU COMITÉ DES RÉGIONS N° 83 Mai-Juin 2013 Photo de couverture: Marko Vrdoljak Dossier spécial: Bienvenue à la Croatie et la politique d’élargissement de l’UE ● ● ● Également dans ce numéro: ● Dalia Grybauskaitė, présidente de la République de Lituanie – Renforcer les pouvoirs locaux et régionaux pour renforcer l’Europe Arnoldas Abramavičius, chef de la délégation lituanienne au CdR – Un pays balte assume pour la première fois la présidence de l’UE Mercedes Bresso, première vice-présidente du Comité des régions – La route de l’Islande vers l’Europe bientôt libre de glaces? Luc Van den Brande, ancien président du CdR et rapporteur du CdR de l’avis sur les défis et les opportunités liés à l’élargissement en 2012 et 2013 – La stratégie d’élargissement doit inclure l’échelon local ● Ramón Luis Valcárcel Siso, président du Comité des régions – L’objectif du processus d’élargissement est de surmonter la division de l’Europe ● Štefan Füle, commissaire européen responsable de l’élargissement et de la politique européenne de voisinage – L’adhésion de la ● Croatie renforce la stabilité dans les Balkans occidentaux Vesna Pusić, première vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères et européennes de Croatie – L’UE doit saisir la dimension géopolitique plus large de son existence L’Assemblée de l’UE des représentants régionaux et locaux Éditorial L’objectif du processus d’élargissement est de surmonter la division de l’Europe Ramón Luis Valcárcel Siso (ES/PPE), président du Comité des régions Le 1er juillet 2013, nous accueillerons la Croatie, qui deviendra le 28 e État membre de l’Union européenne (UE). Cet événement historique démontre qu’en dépit de la crise profonde à laquelle l’Europe est confrontée, l’UE, récipiendaire du prix Nobel de la paix, est encore capable d’attirer de nouveaux États membres par la confiance qu’elle inspire en un avenir stable. L’adhésion de la Croatie est le signe d’une transition historique qui touchera l’ensemble des Balkans occidentaux. Ce processus vise à élargir l’espace de liberté, de prospérité et de démocratie de l’UE à de nouveaux pays qui respectent et partagent les mêmes valeurs et principes. L’UE doit rester attentive à la valeur ajoutée que la gouvernance locale apporte à l’intégration européenne. La subsidiarité est au centre de la bonne gouvernance au niveau local et constitue la meilleure manière de garantir une gouvernance efficace de l’Europe. Un bon équilibre et une compréhension mutuelle entre les différents niveaux de gouvernement — européen, national, régional et local — sont essentiels à la démocratie. Lorsqu’un gouvernement central est en conflit avec les autres niveaux de gouvernement, il y a un risque de voir émerger un régime centralisé oppressif, auquel le peuple ne peut s’identifier. Il faut développer la perspective européenne dans les Balkans occidentaux. À cet égard, je suis heureux que la Serbie et le Kosovo soient parvenus à un accord historique et qu’ils reprennent leurs négociations en avril. Le rôle des collectivités locales sera essentiel pour soutenir le processus de normalisation des relations entre tous les acteurs concernés. Je me souviens que, lorsqu’il a rejointt l’UE en 1986, mon pays, l’Espagne, a Je voudrais souligner que, pendant le tiré un énorme avantage de cette processus d’adhésion de la Croatie, Nous sommes adhésion, car l’Union était — et l’une des principales priorités polireste toujours — une force motrice tiques du Comité des régions (CdR) heureux d’accueillir non seulement pour la croissance a été de garantir la réussite de l’inla Croatie et prêts à aider économique, mais aussi pour les tégration des collectivités locales d’autres pays candidats dans changements politiques et sociaux croates et que le CdR les a assisleur cheminement semé d’emen général. Les expériences et résultées par ses travaux consultatifs et bûches vers l’adhésion. tats positifs qu’ont connus par le paspar les activités intenses du comité sé l’Espagne ainsi que les pays entrés consultatif paritaire. en 2004 et plus tard laissent augurer le LLe CdR continuera à soutenir les meilleur pour la Croatie après son adhéco sion cette année. collectivités locales et régionales d des pays de l’élargissement afin de les L’Union européenne est aujourd’hui une puissance écopréparer à leurs futures responsabilités au sein de l’Union nomique mondiale de premier plan, avec un marché ineuropéenne, de garantir que leur rôle est reconnu et de les térieur d’environ 500 millions de consommateurs et une aider à établir et à approfondir des contacts et une coomain-d’œuvre hautement qualifiée, ainsi qu’une imporpération avec leurs homologues de l’UE. Nous sommes tante plate-forme pour l’enseignement universitaire et heureux d’accueillir la Croatie et prêts à aider d’autres pays la recherche. Selon les estimations d’Eurostat, le produit candidats dans leur cheminement semé d’embûches vers intérieur brut (PIB) de l’Union s’élève à 12 890 000 milliards l’adhésion. d’euros (chiffres de 2012), ce qui en fait la plus importante économie à l’échelle mondiale. L’adhésion à l’Union euroPour terminer, permettez-moi de rappeler que Robert péenne est ouverte aux pays européens qui respectent Schuman a un jour défini l’Europe comme un ensemble les mêmes valeurs et principes et qui viennent nourrir le de cercles concentriques d’identités qui ne s’excluent pas projet européen de leurs particularités et identités propres. les uns les autres mais vivent en harmonie. Tel est l’avenir L’élargissement de l’UE se fonde sur un idéal politique de de l’Europe, un avenir pacifique appelé à tourner définitivesociété ouverte et pluraliste, un ensemble dans lequel les ment les pages douloureuses de l’histoire récente de notre peuples et les nations sont unis dans leur diversité. continent. 2 Bienvenue à la Croatie et la politique d’élargissement de l’UE La politique d’élargissement de l’Union européenne concerne les États qui souhaitent actuellement adhérer à l’UE. L’adhésion impose des conditions rigoureuses visant à garantir que les nouveaux membres ne seront admis que lorsqu’ils seront pleinement en mesure d’assumer les obligations découlant de leur appartenance à l’UE. Cela inclut le respect de toutes les normes et règles de l’Union. Un certain nombre de questions politiques transversales intéresse la plupart des pays souhaitant rejoindre l’UE, et notamment la coopération régionale et les bonnes relations de voisinage. Dans la perspective de l’adhésion de la Croatie, nous avons rencontré Štefan Füle, commissaire européen responsable de l’élargissement et de la politique européenne de voisinage. Nous avons discuté des dernières évolutions des relations de l’UE avec les pays candidats et précandidats et de l’impact qu’aura cet élargissement sur l’UE et sur la région des Balkans occidentaux dans son ensemble. «L’adhésion de la Croatie renforcera la stabilité des Balkans occidentaux et transmettra un message clair aux autres pays qui souhaitent adhérer à l’UE, à savoir que les efforts de réforme sont payants», a déclaré le commissaire Füle. Entretien avec Štefan Füle, commissaire européen responsable de l’élargissement et de la politique européenne de voisinage Štefan Füle Commissaire européen responsable de l’élargissement et de la politique européenne de voisinage Štefan Füle: L’adhésion de la Croatie renforce la stabilité dans les Balkans occidentaux Le 1er juillet 2013, la Croatie deviendra le 28e État membre de l’Union européenne. Monsieur le commissaire, qu’apportera la Croatie à l’UE et pour quelle raison avons-nous besoin d’un autre élargissement de l’Union dans un contexte de crise et de défis institutionnels à l’intérieur de l’Union? seulement aux pays concernés, mais également aux citoyens et aux entreprises de l’UE. Ces réformes renforcent la paix, la stabilité et la démocratie dans notre continent et permettent à l’UE d’économiser des ressources financières qui autrement seraient utilisées pour prévenir les crises, renforcer les contrôles aux frontières et lutter contre l’immigration illégale. La Croatie n’est plus le pays qu’elle était en 2005, lorsqu’ont débuté les négociations d’adhésion. L’adhésion imminente de la Croatie est un succès pour l’élargissement. Elle constitue une preuve de la crédibilité de la politique d’élargissement: lorsqu’un pays candidat respecte les critères et les engagements pris, l’UE maintient sa promesse d’adhésion. La Croatie est également un bon exemple pour les autres pays de la région qui se rapprochent de l’UE. L’adhésion de la Croatie renforcera la stabilité des Balkans occidentaux et transmettra un message clair aux autres pays de la région souhaitant adhérer à l’UE, à savoir que les efforts de réforme sont payants. La Croatie, à l’instar de la Slovénie faisait partie de la Yougoslavie. Après la grande vague de l’élargissement 10 + 2, quand pouvons-nous attendre que d’autres pays de la région des Balkans rejoignent l’UE? L’élargissement ne crée pas de problèmes à l’UE, bien au contraire il contribue à trouver des solutions. Il élargit la zone de stabilité et procure des avantages aux États membres actuels et futurs. Dans les pays qui sont les plus proches voisins de l’UE, la perspective de l’adhésion constitue une forte incitation à réaliser des transformations ainsi que les réformes politiques et économiques. Les réformes en matière d’État de droit, y compris celle du système judiciaire, et la lutte contre la corruption et le crime organisé apportent des avantages non RÉGIONS ET COMMUNES D’EUROPE ➔ MAIJUIN 2013 Dans la région, nous conduisons à l’heure actuelle des négociations d’adhésion avec le Monténégro; récemment, nous avons également préconisé de commencer les négociations avec la Serbie; depuis quatre ans, nous recommandons aux États membres de lancer les négociations avec l’ancienne République yougoslave de Macédoine. Les progrès réalisés par les pays candidats dans ce processus ne dépendent pas de la Commission européenne, mais d’eux-mêmes, de la manière dont ils satisfont aux critères, respectent leurs engagements et réalisent les réformes nécessaires. Ce n’est donc pas à moi de donner des dates. Les avancées réalisées en direction de «la ligne d’arrivée» de l’adhésion à l’UE dépendent de chaque pays candidat. Sous l’effet de la pression exercée par l’UE, la Serbie et le Kosovo ont accepté de normaliser leurs relations, 3 Bienvenue à la Croatie et la politique d’élargissement de l’UE mais non d’entamer des relations diplomaL’année 2013 a commencé sous des auspices beaucoup plus favorables que ceux auxquels nous tiques. Cependant, de nombreuxx aurions pu nous attendre l’année dernière obstacles demeurent sur le cheà la même époque. Les États membres Des conditions min de l’adhésion à l’Europe. ont posé les bases de cette évolution très importantes Que pourrait-on faire pour en décembre 2012, lorsqu’ils ont dans le processus remédier aux injustices et adopté les conclusions du Conseil d’adhésion sont la réconciliation et aux animosités léguées les plus positives et à long terme les relations de bon voisinage. Pour les par l’histoire? Les collectide ces dernières années, concerremplir, nous ne pouvons nous limiter vités locales et régionales nant la Turquie. Ils ont clairement à faire des déclarations ou à signer des pourraient-elles jouer un souligné l’importance de la Turrôle plus actif dans ce proaccords. Ces derniers doivent être mis quie pour l’UE et se sont engacessus? en œuvre et appliqués gés à conduire des négociations d’adhésion actives et crédibles avec dans la vie de tous les ce pays, en respectant les engagejours. m ments de l’UE. Ils ont souligné sans De manière générale, chacun peut et éq équivoque que les négociations d’addevrait apporter sa contribution. L’élarhésion sont de loin le meilleur instrument gissement est un processus inclusif. L’accord pour le développement de nos relations. La Turquie devra conclu en avril par la Serbie et le Kosovo a permis de lanêtre convaincue que la porte de l’Europe lui sera ouverte si cer un message fort à toute l’Europe sur leur démarche euroelle prend toutes les bonnes mesures et adopte toutes les péenne et d’affirmer leur disponibilité à dépasser les conflits réformes nécessaires. du passé et à se rapprocher d’un futur au sein de l’Europe, en conformité totale avec notre objectif qui consiste à les intégrer dans l’UE. Cette évolution et les progrès réalisés dans le cadre du pro- Des conditions très importantes dans le processus d’adhésion sont la réconciliation et les relations de bon voisinage. Pour les remplir, nous ne pouvons nous limiter à faire des déclarations ou à signer des accords. Ces derniers doivent être mis en œuvre et appliqués dans la vie de tous les jours. La réconciliation commence, bien sûr, par les hauts responsables politiques, car ils conduisent le processus. Mais ensuite les collectivités locales et régionales et chaque citoyen doivent jouer leur rôle et contribuer à la réconciliation. En dernier lieu, de nombreux Européens demeurent sceptiques vis-à-vis de l’adhésion de la Turquie. En même temps, le sentiment proeuropéen au sein de la société turque subit un fléchissement progressif. Quelles sont les perspectives à court terme de nos relations avec la Turquie? 3235 ISSN 1681- EUROP Committ N EAN UNION ISSN 1681-3235 ISSN 1681-3235 Regions NEWSLET TER OF THE COMMIT TEE OF THE2012 REGIONS – December 2012 No 81 October N° 80 November TEE OF THENoREGIONS H E COMMIT 79 September – OFF TTHE – July 2012 NEWSLET TER O 78 June S OF THENoREGION S THE COMM ITTEE NEWSL ETTER OF THE REG ION TEE OF CO MM IT THE F OF O ER SLE T TER ee of thee NEW Committee of the ISSN 1681-3235 NS IONS RES REG REGIO NSGION REGIORE CIT IES S CITIE CIT ES SCITIPEOF EUROPE PE OF PE CITIE ROEUROEURO OF EUOF Regiions Ramón Luis Valcárcel January – February 2013 Commission Viviane Reding Vice-President of the European of the Regionson the future of Europe first citizens'dialogue of the theCommittee during Siso, President the European Council held inofCádiz, Spain Rompuy, President Special feature: with Herman Van Also in this issue: Investing in youth, new skills in this issue:● Enda Also and Kenny: that jobs al feature:● Ramón Irish Special most in will seek to advance arePresidency in the regionsThe e: Year ● Joaquín Almunia: Growth Europe the work Luis issu Valcárcel Siso: Our 2020 processdecisions Frame this is clear — to give Citizens' Thegoal spending of wise our be the result issue: 2013 — European this need can only inon ● Patrick McGowan: generation Also inyoung Also arteur future Assembly, rappo State hopes y Beissel: European to the and expectations are that Ireland Bavarian ation is to contribute My of the ula, CoR energ Our priority ial uis Valcárcel Siso: ● Markk of Member ● Simone approach Innov A two-pronged pean Vassiliou: runs an efficient, effective and Männle, and u Androulla Unless ● Ramón Luis ● Ursula we -Euro invest rch now fea Territor feature: instrategy O Markk supportregulation well-received Presidency aland Trans Resea of jobs and growth on Special for should data protection growth e for democracy ● Mercedes Bresso: genuine in a sustainable and g the economy amm rapporteur manner, on rebuilding CoRrteur CoR rapporteurwe risk a lostofgeneration — the Progr● local and regional authorities ensure CoR rappo Coulaines, challenge is to MFF ture “Sport Mayor Delebarre: The main ● ann, László still Andor: Tackling Europ 2020 strategy crisis Lehm have cards to play theHeinz ut of O youthRouillon, help usre,out TerritorialMichel ● Christophe unemployment economy ean licit in Special FFea nt” The Europe European economic governance the EU's Committee of the Cultu of the a nature Europ but of re concept, cities and just arteur onpriority tion, ● Bas is not regions citizenship strategy on the protection democratic tructu is our Siso, Verkerk: ensure eding: EUinfras ● President Viviane Reding: me Ramónission general call for Valcárcel for Educa credible multiannual EU budget LuiserValc on the maritime its aexpenditure rappo obliged toWe The CoR is ● Anton ● Michel Lebrun: citizens e, CoR rapporteur toO’Donoghu d, CoR as an benefits Develop iou, EU● Comm Rombouts: brings investment tool serving the interests I would Osvaltangible practical realityOthat ● Paul like to see a stronger Petr emphasis Regional Policy of LIFE all European regions er for political●priorities areais in line with on n Vassil Vas culture innovation Atlantic Ocean sive2013 work programme and political the on teiz forrteur Cooperatio and Androulla lilism and Youth Hahn, European Commission rappo a comprehen a-Gasproject: priorities ● Johannes of the OPEN DAYS VitoriSÖM ● towards Tenth edition Te hen, CoR ● alThe the Wielkopolska province, London Malmö Multilingua o O Kay Twitc Woźniak, Marshal of ittee Capit 2012: Mayor●ofMarek of integrating immigrants The EU’s assembly of regional ean Green Johnson, s and sustainable way of Beijing Organising Comm representatives O Europ O Boris and local repre and local tatives of regional atives representatives assembly EU’s g, Mayor g The esen local represent repr of London s (LOCOG) O Guo Jinlon local of regional and Coe, Chair mpic Game EU’s assembly nal and tian C The O Sebas of regio pic and Paraly O assembly The EU’s of the Olym kg209278_EN_ 4 gramme de relations constructives, qui encourage les réformes en Turquie dans les domaines de la justice et des avancées prévues en matière de visas et d’immigration, sont en train de créer une dynamique pour faire de 2013 un tournant dans les relations UE-Turquie. Nous avons souligné à plusieurs reprises que le potentiel des relations UE-Turquie ne peut être pleinement exploité que dans le cadre d’un processus d’adhésion actif et crédible, qui respecte les engagements de l’UE et les conditions fixées. La relance des négociations d’adhésion est dans l’intérêt tant de l’UE que de la Turquie, surtout si nous souhaitons que l’UE demeure le point de référence pour les réformes en Turquie. Évidemment, pour redonner un dynamisme et imprimer un élan plus soutenu à nos relations, la Turquie également doit faire sa part d’efforts, par exemple en poursuivant les réformes politiques, en avançant sur le chemin de la résolution de la question chypriote et en mettant en œuvre le protocole additionnel vis-à-vis de tous les États membres de l’UE. Vous souhaitez recevoir régulièrement Régions et communes d’Europe? Abonnez-vous! Régions et commune d’Europe paraît cinq fois par an, dans six langues différentes: l’allemand, l’anglais, l’espagnol, le français, l’italien et le polonais. C’est une publication éditée par le Comité des régions, l’institution de l’Union européenne qui représente les autorités locales et régionales. L’abonnement est gratuit. Pour vous abonner, merci de nous renvoyer les informations ci-dessus par courrier électronique à [email protected], ou par la poste à l’adresse: Comité des régions Service de presse — Abonnement Régions et communes d’Europe Rue Belliard 99-101 1040 Bruxelles BELGIQUE Bienvenue à la Croatie et la politique d’élargissement de l’UE L’UE doit saisir la dimension géopolitique plus large de son existence Durant les négociations, la manière dont la Croatie pourrait La Commission européenne a récemment tirer profit de son adhésion à l’UE a été largement discutée. adopté son rapport de sui vi final sur la Cependant, la crise qui touche aujourd’hui l’Union nous fait Croatie, qui conclut que nous sommes tout nous demander ce que nous pouvons lui apporter en cette à fait prêts pour l’adhésion à période cruciale. La politique d’élargissement est l’une des politiques essentielles dans le cadre de laquelle l’UE l’UE. Après douze longues pourrait renforcer sa dimension globale et redyannées et la ratification namiser son attractivité politique. La Croatie Rejoindre par les quelques États est prête à agir à cet égard. Le rôle que l’UE dans membres restant, la nous jouerons dans la stabilisation de la les circonstances Croatie deviendra enfin région du sud-est de l’Europe grâce au actuelles refroidit peut-être transfert de savoir-faire en matière de membre de l’Union notre enthousiasme européen, réformes de préadhésion constituera mais nous conscientise aussi européenne le 1er juillet notre principale valeur ajoutée au sein davantage par rap2013. des institutions de l’UE. C’est préciséport à nos responment en raison de l’applicabilité des sabilités. Les négociations avec la Croatie ont été d’une nature très différente de celles menées avec les candidats précédents, ce qui prouve que l’UE apprend de chaque élargissement et adapte ses critères d’adhésion au fil du temps. Tant du point de vue du nombre de chapitres de négociation que de celui de la portée et de la profondeur des réformes demandées, l’adhésion de la Croatie a été administrativement et politiquement exigeante. Toutefois, ce processus était aussi indispensable en ce qu’il a permis de transformer l’État en tant que tel et de développer ses institutions. Si nous devions aujourd’hui indiquer un avantage majeur découlant de ce long processus de négociation, ce serait certainement l’expérience accumulée dans la construction d’un nouvel État et d’une nouvelle société. Les orientations relatives à l’établissement d’une démocratie libérale pleinement efficiente constituent l’une des principales réalisations de l’UE. C’est la raison pour laquelle la politique d’élargissement ne devrait jamais être remise en question, malgré le recentrage actuel sur les sujets existentiels de l’Union. La Croatie adhère à l’UE alors que l’Europe traverse une période de luttes économiques et politiques internes. Depuis le dernier grand élargissement en 2004-2007, les circonstances ont changé concernant l’atmosphère qui règne au sein de l’Union. L’élargissement était à ce moment-là perçu comme un processus hautement politique, la correction d’erreurs historiques et la phase, tardive et finale, du processus d’unification politique du continent, englobant alors des pays de l’ex-Europe de l’Est communiste. À cette époque, l’Europe était prospère et avait confiance en elle. Rejoindre l’UE dans les circonstances actuelles refroidit peut-être notre enthousiasme européen, mais nous conscientise aussi davantage par rapport à nos responsabilités. Le rôle que nous jouerons dans l’Union, si petit puisse-t-il paraître, aura une influence sur les questions d’intérêt commun. RÉGIONS ET COMMUNES D’EUROPE ➔ MAIJUIN 2013 Vesna Pusić Première vice-Premier ministre et ministre des affaires étrangères et européennes de Croatie cconnaissances acquises dans le cadre du processus de négociation le plus complexe à ce jour — connaissances qui se refléteront certainement dans les processus qui suivront — que l’expérience de la Croatie est précieuse pour les pays du sud-est de l’Europe. Nous avons déjà mis en place des instruments concrets à cette fin, tels que le centre d’excellence et une série de partenariats euro-atlantiques avec les pays de la région. Malgré les effets de la crise actuelle et de l’instabilité politique, l’UE doit saisir la dimension géopolitique plus large de son existence: accepter en son sein les pays du sud-est de l’Europe ne signifie pas seulement élargir l’Union, mais bien aussi consolider le territoire européen et accroître la zone dans laquelle les valeurs européennes fondamentales prévalent. L’expérience de la Croatie pourra également profiter à la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE. Conscients des divers effets possibles des changements intervenus récemment, nous devons faire du développement du sud de la Méditerranée une priorité. La coopération et le transfert des connaissances en matière de réformes, d’institutions et de renforcement des systèmes éducatifs relèvent de la plus haute importance. La Croatie pourrait apporter une contribution significative à l’UE en développant avec ces pays des partenariats visant à leur transférer son savoir-faire européen. Son processus d’intégration européenne étant sur le point d’aboutir, la Croatie ouvre un nouveau chapitre de son développement. De nombreuses possibilités s’offrent à nous, et nous devons les saisir en apportant une contribution constructive à l’ensemble des politiques européennes et en adoptant une approche autonome et responsable dans le sud-est de l’Europe et dans le voisinage plus large de l’UE. 5 Bienvenue à la Croatie et la politique d’élargissement de l’UE La route de l’Islande vers l’Europe bientôt libre de glaces? L’engagement du Comité des régions en faveur de la politique d’élargissement à l’Europe du Sud-Est, à la Turquie et à l’Islande est ferme et volontaire et vise à lutter contre les tendances à la désagrégation qui se manifestent dans toute l’Europe du fait de la crise actuelle. L’intérêt que porte notre institution aux progrès accomplis dans les négociations entre l’Islande et l’UE illustre la force et l’authenticité de l’engagement et de la volonté des deux parties en vue de promouvoir une coopération positive. Ces efforts ont porté leurs fruits avec la mise sur pied d’un comité consultatif paritaire, qui s’est réuni pour la première fois à Reykjavik en mars 2013. Mercedes Bresso (IT/PSE), vice-présidente du CCP UE-Islande, première vice-présidente du Comité des régions Cette réunion a apporté un éclairage important sur l’état d’avancement des négociations et la situation politique dans le pays. Elle a permis, entre autres, de débattre de la politique régionale, et tout particulièrement de l’accroissement de la capacité d’absorption des fonds de préadhésion de l’UE [instrument d’aide de préadhésion (IAP)], ainsi que des préparatifs menés à l’échelon local en vue d’utiliser les Fonds structurels. Les participants islandais ont souligné l’impulsion que les négociations et l’IAP ont donnée au développement stratégique de la politique ré- gionale, qui n’existait jusqu’alors presque pas en Islande. Cette dernière politique illustre bien la manière dont le processus d’élargissement doit être avantageux pour toutes les parties et dont chacun peut apprendre des expériences des autres. Cet aspect revêtira une très grande importance lorsque débuteront les négociations sur des dossiers sensibles, tels que par exemple celui de la pêche. Il est cependant probable que ces négociations deviennent plus ardues, au vu du résultat des élections législatives d’avril en Islande, qui ont permis le retour au pouvoir de l’opposition de centre-droit, composée du Parti de l’indépendance (classé à droite) et du Parti du progrès (de la famille centriste et agrarienne). Cette situation pourrait conduire à la suspension des négociations d’adhésion à l’UE, car ces deux partis se prononcent en faveur du réexamen de la candidature islandaise. Néanmoins, le CdR soutient fermement l’éventuelle adhésion de l’Islande à l’Union et est prêt à intensifier la coopération avec les collectivités territoriales islandaises sur toute question pertinente, car, en Islande comme ailleurs, la démocratie de proximité trouve sa source à l’échelon local! Le comité consultatif paritaire UE-ancienne République yougoslave de Macédoine poursuivra résolument son soutien au processus d’élargissement Jacques Blanc (FR/PPE), coprésident du CCP UE-ancienne République yougoslave de Macédoine Pour la période à venir, le comité consultatif paritaire (CCP) constitué entre l’Union européenne et l’ancienne République yougoslave de Macédoine continuera également à suivre étroitement le processus d’élargissement et les progrès des négociations pour l’adhésion du pays à l’UE. En ma qualité de nouveau coprésident du CCP, je puis vous assurer que nous mettrons tout particulièrement l’accent sur le rôle des pouvoirs locaux et leur coopération dans le cours de ces tractations, le but étant que la mise en œuvre de l’acquis communautaire s’effectue avec un maximum d’efficacité jusqu’au niveau local. De même, pour assurer dans le futur le développement des collectivités locales dans l’ancienne République yougoslave de Macédoine et renforcer la mission qui leur est impartie, il est crucial de poursuivre l’exécution de l’une des composantes majeures des accords d’Ohrid: le processus de décentralisation. Certains des pays voisins comptant déjà parmi les États membres de l’UE, la coopération territoriale et transfrontalière n’en apparaît que plus primordiale, car elle pourrait faciliter l’intégration européenne du pays en favorisant la collaboration et les relations de bon voisinage. On signalera que, lorsqu’en 2012 notre nouvelle direction du CCP a été constituée, les membres avaient insisté, dès leurs premiers débats, sur la nécessité de commencer à négocier avec l’ancienne République yougoslave de Macédoine, conformément aux recommandations de plusieurs rapports de la Commission européenne, en faisant valoir que l’initiative serait profitable non seulement pour ce pays, mais aussi pour l’UE dans son ensemble. On notera par ailleurs que, dans leurs conclusions de décembre 2012, les États membres de l’UE ont, en quelque sorte, salué eux aussi tout le travail accompli par l’ancienne République yougoslave de Macédoine et ses avancées réformatrices. À présent, il faut franchir concrètement une nouvelle étape. Les élections locales de cette année, au cours desquelles les candidats des formations politiques nationales d’orientation proeuropéenne ont recueilli le plus de voix, démontrent que les positions prises en la matière étaient judicieuses. Maintenant que ce vote a eu lieu, nous escomptons que les nouveaux membres de l’ancienne République yougoslave de Macédoine du CCP seront désignés le plus rapidement possible. S’agissant de ce scrutin municipal, les membres du CdR qui ont pris part à la mission d’observation électorale se sont accordés à considérer qu’il a été, pour l’essentiel, juste et transparent. Dans les activités qu’il mènera d’ici à l’expiration de son mandat, le CCP attirera essentiellement l’attention sur des domaines dont les représentants des communes de l’ancienne République yougoslave de Macédoine ont relevé l’extrême importance, qu’il s’agisse d’assurer le transfert de l’expérience acquise par les pouvoirs locaux des pays de l’UE dans la gestion des Fonds structurels et du Fonds de cohésion, de garantir la transparence, la bonne gouvernance et la responsabilité au niveau local, en insistant sur la lutte contre la corruption, ou encore de développer le rôle que jouent les communes pour encourager la protection des minorités. À cet égard, nous sommes particulièrement heureux qu’ait pris fin la phase de polarisation aiguë de la vie politique dans l’ancienne République yougoslave de Macédoine qui, durant la seconde moitié de 2012, avait presque abouti à paralyser la mise en œuvre de l’ensemble de la démarche réformatrice, et nous nous félicitions que, grâce à l’accord conclu entre les partis politiques représentés au Parlement, les conditions soient à présent réunies pour que la réalisation des réformes essentielles se poursuive. Ce dernier point apparaît essentiel pour la stabilité de l’État, dans la mesure où surmonter les clivages à base ethnique représente un enjeu capital. 6 En ma qualité de coprésident du CCP, je tiens ici à faire remarquer que l’ancienne République yougoslave de Macédoine se doit, dans tous les domaines, de poursuivre sur sa lancée et de se donner ainsi l’assurance que le coup d’envoi des négociations d’adhésion qui aboutiront à en faire un État membre de l’UE sera bien donné en 2013. Sur ce point, il conviendrait également de mettre l’accent sur la question de la politique régionale, de la coordination des instruments structurels ainsi que d’une meilleure gestion des programmes d’aide de préadhésion. Le CCP soutiendra en l’occurrence la puissance transformatrice du processus d’élargissement et renforcera ses liens avec les pouvoirs locaux de l’ancienne République yougoslave de Macédoine. Ce dernier aspect pourrait également contribuer de manière notable à préserver la dynamique de la démarche d’élargissement, qui, cette année, a précisément récolté des résultats appréciables dans la région des Balkans occidentaux. Bienvenue à la Croatie et la politique d’élargissement de l’UE La stratégie d’élargissement doit inclure l’échelon local Le Comité des régions de l’UE (CdR) est convaincu qu’il convient d’utiliser une approche de gouvernance à multiniveaux pour évaluer le processus d’élargissement ainsi que les réformes et les changements qu’un pays doit mettre en œuvre pour adhérer à l’Union européenne. En conséquence, le CdR contribue à la stratégie d’élargissement de l’UE au moyen de ses groupes de travail et comités consultatifs bilatéraux qui incluent des représentants locaux et régionaux des pays candidats à l’adhésion, ainsi qu’au moyen d’un avis annuel qui évalue les principaux défis et opportunités. Cette année, la tâche s’est révélée particulièrement intéressante grâce à la perspective de l’adhésion de la Croatie à l’UE, aux progrès effectués par certains pays en matière de démocratie locale et aux avancées de la Turquie s’agissant du programme positif et de l’ouverture des négociations sur le chapitre de la politique régionale. En tant que rapporteur, j’ai accueilli très favorablement l’analyse approfondie et l’évaluation globale des pays candidats et candidats potentiels que la Commission européenne a réalisées, mais ai critiqué le nombre limité de suggestions claires formulées pour combler les lacunes quant à la mise en œuvre de l’acquis communautaire. Plus particulièrement, je regrette qu’en dépit des recommandations réitérées du CdR, la Commission n’ait pas encore fourni dans son rapport sur l’élargissement une évaluation complète de l’état de la mise en œuvre des principes de la gouvernance à mulitniveaux. Nous sommes conscients du fait que l’acquis ne comprend pas de chapitre abordant la question de la décentralisation dans les pays désireux de rejoindre l’UE, mais recommandons de développer une série de paramètres en ce sens, lesquels pourraient donner une orientation aux pays qui entreprennent des réformes. La DG Elargissement s’est engagée à accorder une plus grande attention à ce point et à coopérer avec le Comité des régions avant la publication du prochain rapport de la Commission. En fin de compte, la réussite de l’adhésion de nouveaux États membres dans l’UE dépend de leur capacité à mettre en œuvre, à tous les niveaux de l’organisation politique et administrative, le corpus de droit de l’UE existant. C’est pourquoi il y a lieu d’encourager ces pays à poursuivre leurs efforts de décentralisation et de régionalisation et à changer leurs modèles de gouvernance en conséquence, en renforçant les responsabilités des collectivités locales et régionales et en encourageant davantage de véritables partenariats entre les différents niveaux de gouvernance. Il est également nécessaire qu’ils renforcent les capacités des instances régionales et locales dans le domaine législatif, financier et administratif, ce qui leur permettra d’utiliser au mieux l’aide de préadhésion existante et d’être prêts à mettre en œuvre l’acquis de manière durable. Luc Van den Brande (BE/PPE), ancien président du CdR et rapporteur du CdR de l’avis sur les défis et les opportunités liés à l’élargissement en 2012 et 2013 S’agissant du nouvel arrivant qu’est la Croatie, le CdR estime qu’il faut encore accorder de l’attention, notamment au niveau local, aux capacités administratives nécessaires pour la mise en œuvre et le suivi de la réforme de l’administration publique. Des efforts supplémentaires sont également nécessaires étant donné le rôle que les collectivités locales et régionales joueront à l’avenir dans la gestion des Fonds structurels. Néanmoins, si l’on considère la décentralisation de manière plus générale, la Croatie a bien progressé. Le processus est toutefois trop étroitement contrôlé par le gouvernement central. Le CdR invite dès lors la Commission à continuer, même après l’adhésion de la Croatie à l’UE, à surveiller, évaluer et soutenir les changements au niveau infranational et les progrès réalisés en matière de décentralisation. Il se félicite de l’adhésion de la Croatie à l’UE le 1er juillet 2013, conformément à l’une de ses principales priorités politiques: garantir la réussite du processus d’élargissement. L’élargissement, une chance historique pour la Croatie et les Balkans occidentaux Le 1er juillet, nous y serons enfin: avec l’adhésion de la Croatie, l’UE passera à 28 États membres. Une telle adhésion n’est pas seulement une procédure officielle, c’est aussi une occasion de soutenir la démocratie et de construire une société plus prospère offrant de meilleures conditions de vie. L’opinion publique en perçoit également les avantages: d’après les sondages, la majorité de la population croate est favorable à l’adhésion. Outre le fait qu’elle peut soutenir et renforcer l’économie actuelle et le progrès social, l’adhésion à l’UE constitue une étape importante d’un point de vue historique. En intégrant ce 28e État membre, l’UE fait en effet un pas de plus vers l’unification du continent européen. En tant que présidente du groupe de travail du Comité des régions sur les Balkans occidentaux, je me félicite par ailleurs des évolutions récentes, qui sont porteuses d’espoir. Ainsi, les élections législatives de décembre 2011 en Croatie ont eu lieu dans un esprit de pluralisme et ont été organisées de manière plus efficace et plus transparente que par le passé. Bien entendu, le processus ne s’arrête pas là: le 14 avril se sont tenues les premières élections pour le Parlement européen, et l’actuel vice-premier ministre Neven Mimica a récemment été proposé comme premier membre croate de la Commission européenne. RÉGIONS ET COMMUNES D’EUROPE ➔ MAIJUIN 2013 Si l’adhésion de la Croatie est un motif de réjouissance, elle ne constitue en rien un aboutissement. Dans les autres pays des Balkans occidentaux également, l’heure est à la poursuite des efforts en vue d’offrir aux citoyens une société prospère. La perspective d’une adhésion à l’Union peut jouer un rôle important à cet égard. Par le passé, elle a déjà permis d’améliorer la coopération entre la Croatie et le Tribunal pour l’ex-Yougoslavie, et le récent accord entre la Serbie et le Kosovo constitue également une première avancée décisive dans ce contexte. Tous ces exemples montrent une fois de plus que l’adhésion à l’UE n’est pas seulement une question politique, mais qu’elle offre aussi, incontestablement, la possibilité d’améliorer par une multitude de moyens le quotidien des populations locales. Il y a lieu toutefois de ne pas oublier les collectivités locales et régionales dans le cadre de ces efforts. Un partenariat entre les différents niveaux de gouvernement reste fondamental tant dans les États membres actuels que pour les adhésions futures. Mia De Vits (BE/PSE), présidente du groupe de travail du CdR sur les Balkans occidentaux La Croatie a réalisé une série de progrès importants. Il est donc tout simplement logique qu’elle adhère à l’Union européenne. Cette adhésion n’est pas la fin d’un processus, mais le début d’une nouvelle histoire pour la Croatie et les autres États membres de l’Union. Nous envisageons déjà l’avenir avec espoir. 7 Bienvenue à la Croatie et la politique d’élargissement de l’UE Les missions d’observation électorale soutiennent la démocratie locale dans les Balkans occidentaux Doreen Huddart (UK/ADLE), conseillère municipale de Newcastle Depuis plusieurs années, les membres du Comité des régions ont soutenu, de diverses manières, les pays candidats de l’ancien bloc de l’Est dans leur transition vers des systèmes économiques et politiques plus ouverts et démocratiques. Les réunions régulières des groupes de travail nous ont été mutuellement bénéfiques et nous ont permis d’échanger des idées et de comparer les programmes, les responsabilités et les activités des conseillers municipaux. Ayant participé à des séminaires et des échanges de visites avec des fonctionnaires de l’administration locale croate, je suis bien consciente de l’importance de ces activités dans la promotion de la croissance et les avancées vers de nouvelles stratégies économiques. Le CdR offre également un soutien aux pays de l’ancien bloc de l’Est au moyen de missions d’observation électorale, entreprises conjointement avec le Congrès de l’Europe, qui les organise de manière efficace et selon les normes et pratiques internationales et avec lequel le CdR travaille en équipe. L’intérêt que je porte aux Balkans occidentaux remonte à l’époque où je collaborais avec les organismes d’aide, durant les années de la désintégration yougoslave. Je me rappelle la tâche ardue que les Nations unies et l’UE ont entreprise dans les années qui ont suivi le conflit, à savoir l’établissement de nouvelles structures démocratiques et des systèmes de vote pour remplacer les anciennes et kafkaïennes structures administratives. Les discussions avec notre personnel local m’ont permis d’observer leurs incertitudes et doutes quant aux nouvelles pratiques peu familières. Ayant participé à des missions d’observation électorale dans les Balkans occidentaux au cours de la dernière décennie, il est gratifiant de voir les progrès que ces pays ont accomplis. Dans certains cas, nous avons rencontré des personnes qui se montraient ouvertement méfiantes à l’égard de processus plus transparents et d’un mode de pensée différent. Toutefois, nous constatons avec satisfaction que de nombreux pays ont saisi l’occasion pour élaborer de nouvelles constitutions, améliorer la gestion de leurs processus électoraux et accroître les compétences de leur personnel. L’enthousiasme des comités électoraux locaux et leur désir de fournir un bon service ainsi que les améliorations en matière de technologie numérique sont des avancées appréciables. Dans un cas précis, le maire d’un village serbe au Kosovo ayant annulé les dispositions prises pour utiliser l’école comme bureau de vote, le comité électoral local a fait preuve d’esprit d’entreprise en s’installant dans une pizzeria locale, dénommée fort à propos «Anges et démons», où il a accueilli un flux important et constant d’électeurs. Dans une autre école d’un village reculé des Balkans utilisée comme bureau de vote, nous avons trouvé en arrivant des dizaines de personnes debout dans les couloirs. Après nous être renseignés, il est apparu que les fonctionnaires avaient décidé de fermer le bureau de vote pour déjeuner et avaient commandé des kebabs. À la suite de nos questions, ils ont rapidement rouvert et installé des sièges pour les électeurs locaux fatigués de faire la file. De nombreux pays en transition ont vu apparaître, au cours de la dernière décennie, des dizaines de partis politiques, tous dotés de noms et de programmes très similaires; ils semblent à présent avoir fusionné pour former moins de partis, mais plus ciblés, qui présentent des signes de maturité politique. Les défis et les opportunités qu’offre l’observation électorale permettront aux démocraties plus récentes de tirer profit des expériences variées des membres du CdR et de recevoir des suggestions constructives pour leur croissance et leur évolution futures. Des défis à relever et des chances à saisir pour les régions et les communes de Croatie Le 1er juillet 2013, lorsque la Croatie intégrera l’Union européenne, cette dernière accueillera également en son sein les 20 régions, plus celle de Zagreb-Ville, dont la Croatie se compose et qui sont appelées «comitats» ou «joupanies» (županije en croate), de même que ses 124 villes et 426 communes. Pour ces entités infranationales, l’adhésion à l’UE amènera nombre d’ouvertures, de défis et de changements. Les collectivités régionales et locales se sont préparées, et parfois de façon excellente, à faire ainsi leur entrée dans l’Union, en formant leurs administrations à utiliser les fonds régionaux européens avec professionnalisme. Franz Schausberger (AT/PPE), représentant du Land de Salzbourg au Comité des régions et président de l’Institut des régions d’Europe 8 Lors des dernières vagues d’élargissement, les régions et les communes n’avaient pas été suffisamment associées au processus d’intégration, et cette carence avait provoqué, tant pour les gouvernements nationaux que pour l’UE, d’importantes difficultés dans la mise en œuvre des politiques européennes et des réformes nécessaires. En conséquence, la meilleure option que le pays puisse choisir afin de gérer efficacement le potentiel d’aides en provenance de l’Union consiste à confier très largement à l’échelon de ses collectivités territoriales les compétences en matière de politique régionale. De fortes disparités économiques existent aujourd’hui entre les comitats de Croatie, qu’il est possible de combler grâce à une utilisation ciblée et judicieuse des ressources fournies par les fonds régionaux de l’UE. L’écart qui sépare les PIB du plus pauvre et du plus riche des comitats croates, Zagreb exclue, est de 1 à 10. Si l’on fait entrer celle-ci dans le périmètre du calcul, on atteint même un rapport de 35 contre 1 par rapport à la région la plus démunie, la joupanie de Lika-Senj. Les concours financiers de l’UE mis à la disposition de la Croatie se montent à 650 millions d’euros en 2013 et à 3 milliards pour les années 2014-2015. Une grande partie de ces sommes sera affectée à des projets régionaux dans les domaines de l’environnement, des infrastructures et des énergies renouvelables. Une fois que la Croatie aura adhéré à l’UE, ses collectivités territoriales enverront au Comité des régions 9 membres, qui seront chargés d’y représenter leurs intérêts et pourront aussi accéder au savoir-faire et aux réseaux de toutes les autres villes et communes de l’UE. Tout récemment, le CdR a fait le constat que, dans la réforme de l’administration publique croate, des efforts importants doivent encore être consentis, en particulier au niveau local. Si le processus de décentralisation a enregistré des avancées, dont il convient de se réjouir, il reste néanmoins soumis à un contrôle trop étroit de la part du gouvernement central. Même après l’adhésion, les régions, les villes et les communes du nouvel État membre de l’UE que va devenir la Croatie seront confrontées à de nombreux défis — lesquels recèlent cependant aussi toute une série de chances à saisir. Bienvenue à la Croatie et la politique d’élargissement de l’UE Le Monténégro fait preuve d’un engagement remarquable sur la voie du processus d’adhésion Le Comité des régions, par l’intermédiaire de ses comités consultatifs mixtes (CCM) et de ses groupes de travail avec les pays candidats et précandidats, joue un rôle important dans l’élargissement de l’UE. En tant que vice-président du CCM UE-Monténégro, je me félicite de l’excellente coopération entre le CdR et les collectivités locales monténégrines. Les travaux que nous avons entrepris depuis la création du CCM ont porté leurs fruits, ce qui se reflète également dans la qualité de l’engagement du Monténégro en faveur du processus d’adhésion. Nous pouvons en effet parler de succès, deux ans seulement après l’obtention par le Monténégro du statut de pays candidat et le début des négociations d’adhésion. collègues monténégrins de leurs connaissances et de leur expérience en la matière. Le comité consultatif mixte a pour but de contribuer au processus d’élargissement grâce à une large implication des collectivités locales monténégrines et de suivre la progression des négociations d’adhésion par des débats sur des priorités thématiques clés d’intérêt commun aux collectivités locales et régionales. Lors de la rencontre qui a eu lieu à Podgorica le 4 juin dernier, le CCM a débattu des questions relatives à l’environnement, plus particulièrement de la gestion des déchets. Les membres du CdR ont eu l’occasion de faire profiter leurs Le rythme de l’élargissement doit être maintenu. Les pays partenaires tels que le Monténégro, dont l’engagement en faveur de la cause européenne est remarquable et qui travaillent avec acharnement pour aligner leur cadre législatif sur l’acquis communautaire, sont la preuve que le projet européen et la perspective d’intégration dans la famille européenne sont autant de leviers pour la consolidation de la démocratie et de la paix ainsi que pour la prospérité économique dans l’ensemble de l’Europe.. En outre, le rapport conjoint «Increasing absorption capacity for EU pre-accession funds and improving administrative capacity at the local level in Montenegro» a également été examiné en vue de son adoption finale, prévue pour novembre. Il ressort clairement de nos discussions avec les autorités monténégrines qu’en dépit des difficultés et des problèmes auxquels ils doivent faire face, tous les acteurs du niveau local et régional sont véritablement en faveur d’un approfondissement des relations avec l’UE et d’une poursuite du processus de réforme. Stanisław Szwabski (PL/AE), président du conseil municipal de Gdynia, vice-président du CCM UE-Monténégro État d’avancement du processus d’élargissement de l’UE La Croatie doit rejoindre l’UE le 1er juillet. Cinq pays sont actuellement candidats à l’adhésion (l’ancienne République yougoslave de Macédoine, l’Islande, le Monténégro, la Serbie et la Turquie). Trois pays (l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo*) figurent parmi les candidats potentiels qui ont reçu l’assurance de pouvoir adhérer à l’UE lorsqu’ils seront prêts. RÉGIONS ET COMMUNES D’EUROPE ➔ MAIJUIN 2013 9 Présidence lituanienne du Conseil de l’Union européenne Renforcer les pouvoirs locaux et régionaux pour renforcer l’Europe La Lituanie a la charge et l’honneur de présider le Conseil de l’Union européenne en des temps très ardus. Aujourd’hui, l’Europe doit avancer grâce à des décisions résolues et cohérentes pour mettre fin à la crise financière et poser les grands axes de sa croissance économique et de son développement dans les années qui viennent. Dalia Grybauskaitė présidente de la République de Lituanie Lorsque nous nous efforçons de réaliser nos objectifs communs, il importe au plus haut point de ne pas oublier les citoyens européens ordinaires. L’Union européenne a pour but ultime d’assurer leur prospérité et, ce faisant, d’entretenir la confiance qu’ils placent en l’Europe. Aussi les dirigeants des nations et des institutions européennes doiventils écouter les Européens, entendre leurs préoccupations les plus pressantes et les aider à réaliser leurs initiatives et leurs idées. Dans ce contexte, il est tout à fait judicieux d’avoir proclamé 2013 l’Année européenne des citoyens. Les collectivités territoriales et les communautés locales jouent un rôle crucial en vue de rapprocher l’Europe de chacun des citoyens. Avec l’adhésion de la Croatie, l’Union européenne rassemblera non seulement 28 États membres, mais aussi presque cent mille collectivités locales. Ce sont ces collectivités territoriales qui mettent directement en œuvre plus des trois quarts de l’acquis communautaire; leur action est donc essentielle pour réaliser les objectifs européens communs. Dans ce contexte, le Comité des régions joue un rôle majeur en tant qu’organe consultatif européen représentant les pouvoirs publics infranationaux. Consulter les membres du Comité, c’està-dire les dirigeants élus des collectivités régionales et locales, c’est se donner la possibilité d’améliorer la législation européenne, de prendre en compte les besoins spécifiques des régions de moindre taille en Europe et de tirer parti de leurs atouts. Des travaux ciblés et des petits projets réussis à l’échelon local peuvent produire d’excellents résultats. Ainsi, la rénovation d’habitations et de bâtiments publics permettra non seulement de réduire les coûts, mais contribuera également à la protection de l’environnement et à l’efficacité énergétique. Utiliser les ressources locales permettra de faire progresser la sécurité énergétique, d’améliorer dans le même temps les conditions de vie et de travail dans les régions, de renforcer l’inclusion et de stimuler la compétitivité. En Lituanie, les collectivités territoriales ont une tradition vieille de plus de six siècles. Une fois la Lituanie redevenue indépendante en 1990, les premières élections libres ont été des élections municipales. Actrices cruciales de la constitution de la nation, les collectivités locales de Lituanie continuent de jouer un rôle actif dans le processus d’intégration européenne et d’être des partenaires importantes dans la mise en œuvre des politiques européennes de cohésion, de développement rural et autres. Lors de mes déplacements en Lituanie et de mes rencontres avec les communautés locales, je vois les changements positifs qui se produisent dans notre pays. Il importe tout particulièrement que les aides de l’UE touchent directement la vie des citoyens. La modernisation des infrastructures et la mise à disposition de financements en faveur des initiatives locales ont renforcé le dynamisme des communautés locales et leur ont permis d’agir sans devoir attendre de décisions spécifiques ou de consignes venues d’ailleurs. Cette évolution prouve clairement que l’Union européenne permet non seulement d’améliorer notre niveau de vie, mais aussi d’affirmer l’identité européenne. Je me réjouis de constater que les municipalités offrent aux citoyens et aux communautés de nouvelles chances de réaliser leurs idées, d’atteindre leurs objectifs et d’améliorer leur bien-être. Les collectivités territoriales sont l’échelon de gouvernement le plus proche des citoyens; elles sont donc les mieux placées pour traiter de leurs problèmes et de leurs préoccupations, ainsi que pour entendre leurs avis et leurs questions. Des pouvoirs publics locaux forts et efficaces favorisent le développement économique dans toute l’Europe, qui constitue l’une des principales priorités du programme de la présidence lituanienne de l’UE. En conséquence, puisque nous voulons relancer la croissance économique et créer de nouveaux emplois, nous soutenons une coopération aussi intense que possible avec les collectivités locales et régionales, ainsi qu’entre ces dernières, et leur association à chacune des étapes de la prise de décision et de la mise en œuvre. La vision de l’avenir de l’Europe prend sa source à l’échelon local. Seuls les Européens eux-mêmes, des communautés actives, ainsi que des collectivités locales et régionales fortes peuvent œuvrer ensemble pour bâtir l’Europe crédible, prospère et ouverte que nous appelons de tous nos vœux. Un pays balte assume pour la première fois la présidence de l’UE Le second semestre de 2013, durant lequel la Lituanie, pour la première fois de son histoire, présidera le Conseil de l’UE, constituera un moment très riche en défis. Alors que moins d’une année nous séparera des élections au Parlement européen et qu’avec l’expiration du mandat de la Commission européenne, il sera nécessaire de boucler le travail législatif entrepris, la présidence lituanienne devra relever cette gageure de montrer la voie dans la recherche de meilleure issue possible à la crise économique et, très vraisemblablement, de mener à leur terme les négociations sur le nouveau cadre financier. Elle entend dès lors jouer le rôle du médiateur loyal, œuvrant à l’intérêt général de l’intégration européenne. Arnoldas Abramavičius chef de la délégation lituanienne au Comité des régions 10 autant de poursuivre les initiatives en cours et, tout prosaïque qu’il puisse sembler parfois, le travail ardu qui a été entrepris de longue date pour mettre en œuvre, jour après jour, les décisions prises. Cet impératif se vérifie tout particulièrement dans le cas des pouvoirs locaux et régionaux, en tant qu’ils constituent l’échelon de pouvoir le plus proche du citoyen et sont investis de la mission de veiller à tous ces petits détails grâce auxquels notre existence quotidienne se trouve facilitée. Cette présidence aura à traiter plus de 520 initiatives législatives de l’UE, dont 115 ont d’ores et déjà été versées dans la catégorie des grandes priorités. La présidence lituanienne s’emploiera à engranger des progrès sur les dossiers de législation prioritaires, comme ceux de la gouvernance économique et de la stabilité financière, ainsi qu’à mener à bien l’élaboration des règlements d’application du budget pluriannuel de l’UE pour la période 2014-2020. La présidence lituanienne adopte une démarche analogue, consistant à poursuivre les initiatives déjà lancées et, plus important encore, à les amener à leur conclusion, tout en jouant un rôle moteur dans la progression de problématiques qui, jusqu’alors, n’avaient pas bénéficié de la même attention. S’attachant à une approche qui cumule les avancées, la Lituanie s’efforcera d’encourager une croissance économique et une compétitivité de nature stable, en stimulant l’emploi, la durabilité financière et la sécurité énergétique, lesquels seront promus au rang d’axes de priorités majeures de l’Union européenne. Nous devrons toutefois nous rappeler que le cadre financier ne constitue pas l’alpha et l’oméga de notre action: il importera tout Nous leur en ajouterons quatre autres, qui viendront compléter dans une large mesure des politiques existantes et visent à Présidence lituanienne du Conseil de l’Union européenne combler les lacunes entre la législation et les politiques actuelles. de partenariat (IEVP-CTF), qui aident à rapprocher des zones contiLa première est celle de la sécurité énergétique qui, en plus de guës de part et d’autre d’une frontière, tant matériellement, par contribuer à remédier à la situation actuelle d’isolats énergéune amélioration des infrastructures, que de manière indirecte, en tiques, presque totalement déconnectés du reste de l’UE, dans favorisant les contacts interpersonnels. La Lituanie a beaucoup à laquelle chacun des États baltes, dans la pratique, visera égaleapporter sur ce point, depuis les bonnes pratiques usitées dans ment à parachever le marché intérieur de l’énergie et à renforcer la gestion très réussie, grâce à un secrétariat technique commun la politique extérieure énergétique de l’Union. Par ailleurs, en se établi à Vilnius, de la coopération lituano-letto-biélorusse ressormobilisant en faveur de la mise en œuvre effective de la stratétissant à l’IEVP, ainsi que du programme où, lors de la précédente gie de l’Union européenne pour la région de la Baltique, la prépériode de programmation d’Interreg IIIA, elle était associée à la sidence lituanienne concourra non seulement à améliorer, sur Lettonie et à Kaliningrad, jusqu’aux succès exemplaires que ses tout le pourtour de cette mer, les conditions dans lesquelles la communes, qui, hormis sept d’entre elles, jouxtent toutes des population vit, travaille ou étudie, ainsi que les infrastructures et frontières, ont remportés dans les programmes de coopération les communications, mais attirera également l’attention, afin de lui transfrontalière externe et interne de l’UE. donner valeur d’exemple de bonne pratique pour le reste de l’UE, sur cette action qui constitue d’ores et déjà une grande réussite. Autre axe prioritaire, amener les pays du partenariat oriental à se À un niveau plus élevé et plus visible encore, politiquement parrapprocher davantage de l’UE représente une visée de long terme lant, nous avons développé, au sein du Comité des régions, des pour bâtir des relations de voisinage améliorées et plus sûres à ses mécanismes de discussion comme la Conférence des collectivités frontières orientales et va de pair avec la quatrième action à mener locales et régionales pour le partenariat oriental (CORLEAP) ou son prioritairement, qui consiste à assurer la sécurité physique à ses pendant pour la région méditerranéenne, l’Assemblée régionale limites extérieures, par une gestion frontalière efficace, laquelle et locale euro-méditerranéenne (ARLEM), qui offrent des espaces implique notamment une coopération plus uniques en leur genre pour échanger les bonnes es étroite entre les institutions chargées de les pratique locales et régionales et construire des protéger, doublée d’une intensification initiatives politiques de part et d’autre des des efforts déployés pour combattre la frontières extérieures de l’UE. contrebande et la fraude. lla Lituanie a ajouté le partenariat oriental de l’UE à la liste de ses Certaines de ses priorités trouveront priorités, en faisant valoir que «les une traduction dans deux documents que la présidence lituabonnes frontières font les bons amis», à nienne a demandé au CdR d’élatrès juste titre d’ailleurs, car, dans bien des borer, à savoir un avis sur le rôle cas, il a fourni le cadre dans lequel il a été des collectivités territoriales pour la promotion des mesures d’efficapossible d’enregistrer maintes réalisacité énergétique dans le logement tions pour bâtir la confiance mutuelle public et privé et un autre consacré et des partenariats de à la position des pouvoirs locaux et long terme. régionaux en ce qui concerne l’amélioration de la planification et de la dépense dans la nouvelle perspective financière. Dans le même temps, en tant que membres de l’assemblée de l’Union européenne réunissant des représentants locaux et régionaux élus, nous nous efforcerons, autant qu’il est en notre pouvoir, de mettre à l’avant-plan les thématiques de notre feuille de route qui coïncident avec des priorités de la présidence. Sur ce point, l’un des enjeux prioritaires consistera à favoriser la croissance et l’emploi dans nos régions, en y assurant un environnement de vie et de travail intégré et florissant. Parmi les orientations prioritaires de la présidence, la sécurité énergétique constitue l’un des domaines où il est possible de réaliser cette ambition: promouvoir les sources d’énergie et les biocarburants locaux, favoriser l’essor de la recherche et du développement en la matière, créer des emplois supplémentaires ou encore, produire davantage de valeur ajoutée sont autant d’exemples emblématiques des points sur lesquels des synergies peuvent être nouées entre différents secteurs. Par ailleurs, l’échelle de ces projets et leur flexibilité font que ce sont les pouvoirs locaux et régionaux qui sont les mieux placés pour prendre la tête de telles initiatives. Toujours en ce qui concerne notre programme de priorités au quotidien, nous sommes très conscients que les pouvoirs locaux et régionaux peuvent également se faire les auteurs de contributions capitales aux politiques extérieures de l’UE. Ce rôle est particulièrement important lorsqu’il s’agit de nouer des partenariats avec nos voisins les plus proches: dans ce domaine, la coopération transfrontalière des collectivités territoriales s’est avérée constituer un levier particulièrement puissant, rassemblant des populations dans des dispositifs durables de collaboration à long terme. À cet égard, l’Union européenne a déjà élaboré une série d’instruments, dont il convient de poursuivre encore le déploiement et la promotion, comme dans le cas des programmes de coopération transfrontalière au titre de l’instrument européen de voisinage et RÉGIONS ET COMMUNES D’EUROPE ➔ MAIJUIN 2013 Dans ce contexte, la Lituanie a ajouté le partenariat oriental de l’UE à la liste de ses priorités, en faisant valoir que «les bonnes frontières font les bons amis», à très juste titre d’ailleurs, car, dans bien des cas, il a fourni le cadre dans lequel il a été possible d’enregistrer maintes réalisations pour bâtir la confiance mutuelle et des partenariats de long terme. Nous sommes désireux de partager nos expériences les plus abouties co comme de mener un débat sur les raison sons pour lesquelles d’autres n’ont pas rencontré autant de succès qu’escompté et nous considérons que le Comité des régions constitue l’une des enceintes privilégiées pour ce genre de discussions, dès lors qu’il mène le mouvement pour faire connaître le plus largement possible les réussites à valeur de modèles. Sept des plus de 200 manifestations que la Lituanie accueillera durant sa période d’exercice de la présidence, pourtant relativement brève, auront un lien direct avec des activités du CdR. Il s’agira notamment de la traditionnelle réunion hors siège du Bureau, qui se déroulera le 3 septembre à Vilnius et sera suivie de celle de la CORLEAP, laquelle rassemblera également des représentants des pays qui sont parties prenantes du partenariat oriental de l’UE. La commission NAT, quant à elle, tiendra réunion à Kaunas, les 18 et 19 juillet, pour examiner son ordre du jour courant et débattre par ailleurs de la nécessaire amélioration des politiques rurales, tandis que la commission ENVE centrera ses débats, le 2 septembre, sur l’une des priorités de la présidence lituanienne. Cette question sera étudiée plus avant lors de la conférence sur la stratégie Europe 2020 qui aura pour thème «Une Europe efficace dans l’utilisation des ressources». Par ailleurs, le Parti populaire européen se réunira les 18 et 19 octobre à Kaunas et l’Alliance européenne le 30 septembre à Panevėžys. Dans la perspective de ces six mois fort chargés qui attendent la Lituanie comme l’UE dans son ensemble, je suis convaincu que la présidence lituanienne et chacune des 60 communes de Lituanie déploieront tous les efforts possibles pour faire progresser le programme d’action de l’Europe, axé sur la réalisation de ses objectifs communs, tout en s’employant à la rapprocher de ses citoyens. 11 Coopération décentralisée 3e édition des Assises de la coopération décentralisée: les collectivités locales, moteur essentiel de la politique de développement Les 9 et 10 avril, des représentants de collectivités locales et régionales de l’UE et de pays en développement se sont réunis à Bruxelles dans le but de promouvoir une politique de développement durable dont les collectivités locales seraient le principal moteur. Cette 3e édition des Assises de la coopération décentralisée a par ailleurs donné l’occasion aux participants de réitérer leur appel pour que 2015 soit consacrée Année européenne du développement. Organisée conjointement par le Comité des régions et la Commission européenne, la manifestation a marqué une nouvelle étape dans la participation des villes et des régions aux politiques de développement, à un moment délicat: tandis que les négociations sur le prochain budget de l’UE, qui détermineront le financement futur des politiques européennes, se poursuivent, la Commission s’emploie à améliorer l’impact de la politique de développement au moyen, notamment, d’une nouvelle initiative visant à renforcer le rôle des collectivités locales dans le développement. Une communication est attendue dans le courant de cette année. Des discussions sont également en cours au niveau international concernant l’élaboration d’un nouvel agenda mondial pour le développement pour les vingt à trente prochaines années, appelé à prendre le relais des objectifs du millénaire pour le développement. Ramón Luis Valcárcel Siso, président du CdR, a fait part de son souhait que la communication de la Commission permette de franchir un pas supplémentaire vers la mise en place d’un partenariat à niveaux multiples avec les collectivités locales et régionales: «Lorsque les particularités locales ont une forte incidence sur le contenu d’une politique, si bien que la politique doit être adaptée au contexte spécifique dans lequel elle s’inscrit, les collectivités locales et régionales doivent assumer pleinement leurs responsabilités. Il est par conséquent vital que la coopération au développement tende au renforcement des capacités des partenaires, notamment de la faculté de créer et d’utiliser leurs propres ressources», a-t-il déclaré. Selon le président, c’est l’orientation que devrait prendre la prochaine communication de la Commission. Mercedes Bresso, première vice-présidente du CdR, a insisté sur la valeur ajoutée apportée par l’UE à la coopération au développement grâce à l’expérience acquise dans le cadre de sa politique de cohésion: «Une politique de développement axée sur les territoires présente de grandes similarités avec la politique de cohésion de l’UE, qui vise à renforcer la cohésion économique, sociale et territoriale, tout en soutenant les régions en retard de développement. L’UE dispose donc en la matière d’un atout majeur, ainsi que d’une expérience et d’un savoir-faire qui peuvent être développés et mis au profit des pays partenaires. Dans ce contexte, la coopération décentralisée avec les pays partenaires s’avère d’autant plus pertinente.» 12 Coopération décentralisée Andris Piebalgs, commissaire européen chargé du développement, a confirmé qu’il était nécessaire de mettre davantage l’accent sur une approche territoriale du développement: «Nous estimons en particulier que le renforcement du rôle des collectivités locales dans les pays partenaires est d’une importance essentielle pour parvenir à une meilleure gouvernance et aux résultats de développement durable préconisés dans l’agenda international. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles la Commission travaille en ce moment à la rédaction d’une communication sur le rôle des collectivités locales dans le développement», a-t-il expliqué. Le CdR et le Conseil des collectivités locales de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont également signé un protocole d’accord en vue de renforcer la coopération entre les deux institutions concernant la promotion des objectifs de gouvernance à niveaux multiples et de démocratie locale. L’accord vise à améliorer la participation des pouvoirs locaux et régionaux au sein des organes politiques représentatifs, ainsi qu’à promouvoir le concept des villes et des régions durables. Il a également pour objectif de soutenir le renforcement des capacités des collectivités locales. Soulé Alagbe (Bénin), maire de Parakou et vice-président du Conseil des collectivités locales de l’UEMOA, signataire de l’accord au nom de cette dernière, a mis en évidence la valeur ajoutée de la coopération décentralisée et du renforcement des capacités pour les collectivités locales et régionales. RÉGIONS ET COMMUNES D’EUROPE ➔ MAIJUIN 2013 13 Lettre à la rédaction L’Europe perd de son aura auprès de la jeunesse turque Lucia Mrazova Média Jeunesse, Istanbul Voici presque un an maintenant que je vis à Istanbul, la splendide métropole assise sur deux continents. Après avoir fait l’expérience de la «bulle européenne» bruxelloise, j’ai entamé une nouvelle carrière professionnelle en Turquie. Le pays devrait-il attirer désormais davantage de jeunes Européens? Et la jeunesse turque, pour sa part, ressent-elle encore un attrait pour l’UE? En m’intégrant dans une communauté de jeunes quelque peu différente, j’ai pu me faire une petite idée de l’angle de vue sous lequel ils appréhendent l’Union. Jeune femme au milieu de la vingtaine, qui, nantie de diplômes, avait enchaîné les stages par dizaines et avait été en quête d’un emploi dans une UE ravagée par la crise, j’ai été frappée par un phénomène intéressant. Je ne suis pas des plus patientes, je le confesse, mais après avoir quand même passé un certain temps dans le train-train quotidien de la recherche d’un emploi, je me suis lassée d’attendre une occasion européenne qui semblait ne devoir jamais survenir et je n’ai pu résister à l’appel de la Turquie. Sur les bancs de mon cours de turc, en plein cœur d’Istanbul, j’ai maintenant pour compagnons de nombreux Européens du Sud — Grecs, Espagnols et Chypriotes. Nous nous sommes immergés dans la masse de la jeunesse turque — la catégorie des 15-30 ans compte 28 millions de personnes, soit environ 40 % de la population du pays. Un dixième à peine de ces jeunes a pu, à une occasion quelconque, se rendre à l’étranger: ce chiffre étonnamment bas ne s’explique pas seulement par des raisons financières, mais vient également de ce que la procédure d’obtention d’un visa est extrêmement compliquée. Les Turcs ont beau provenir d’un pays qui a entamé des négociations d’adhésion avec l’UE, ils ne se sentent guère plus «Européens», lorsqu’ils visitent l’UE, que n’importe quel autre touriste asiatique ou américain. Par milliers, des Turcs qui vivaient depuis des années en Europe regagnent à présent leur pays, car son vif essor économique semble bien y créer des possibilités de travail et ils trouvent plutôt accueillante la société locale, qui leur est familière. Le mot «crise» est devenu synonyme de frustration et d’incertitude, et ce pas seulement pour les personnes âgées. Les Turcs ont cependant cessé de n’envisager leur patrie qu’en termes romantiques; la conception qu’ils s’en font est maintenant solidement ancrée dans le béton et l’acier. Ils constatent qu’à Istanbul, de nouveaux hôtels et centres commerciaux s’ouvrent pratiquement tous les mois. L’économie turque continue à se développer, et, plus tentant encore pour la jeunesse turque, le taux de chômage national est inférieur à la moyenne des 27 États membres de l’UE. Le soutien de l’opinion à l’Union européenne décline non seulement en Turquie, mais atteint également des minimums historiques au sein des États qui la constituent. Les seuls jeunes Turcs qui croient encore au grand idéal d’intégrer l’«élite» européenne sont ceux, bien peu nombreux, qui ont déjà pu bénéficier de l’action de l’UE, comme les anciens étudiants Erasmus ou les participants à certains de ses programmes, tels que «Jeunesse en action». Dans l’état où elle se trouve aujourd’hui, à la croisée des chemins, l’Union est-elle encore capable d’attirer la jeune génération, qui représente près de la moitié de la population turque? En Turquie, une majorité de gens commence à croire que, d’ici à ce que les Européens comprennent qu’ils pourraient effectivement avoir besoin de la force économique de leur pays, il sera tout simplement trop tard pour qu’ils réussissent encore à les convaincre de rejoindre leurs rangs! La crise économique européenne a fait pâlir l’image de l’UE aux yeux des jeunes Turcs Professor Nezih Orhon Doyen de la faculté des sciences de la communication de l’université Anadolu Sur ces dix dernières années, l’intérêt pour l’UE a nettement décliné en Turquie mais les jeunes Turcs placent encore certains espoirs dans l’Europe. Des études réalisées en 2003 et 2012 témoignent d’un recul notable dans l’attirance de l’opinion publique du pays pour l’Union européenne. En 2003, elle lui était favorable dans une proportion de 69,3 %, alors qu’en 2012, ce pourcentage est tombé à 47,1 %. Les chiffres les plus parlants sont ceux qui reflètent le degré d’adhésion que l’UE obtient auprès de la jeunesse turque. En mai 2013, les résultats recueillis auprès de groupes ciblés dans différents environnements universitaires et urbains ont indiqué que 52 % des jeunes de Turquie étaient partisans de l’Union, tandis qu’ils étaient 45 % à être opposés à ce que leur pays y adhère, les 3 % restants estimant quant à eux qu’elle ne l’acceptera jamais parmi ses États membres. Parmi ces 52 % de partisans de l’UE, 55 % insistent fortement sur l’importance des progrès que la Turquie, si elle s’y intégrait, pourrait accomplir dans le domaine des droits de l’homme, de la tolérance et de la démocratie. Le deuxième facteur mis en avant, par 18 % de tous les répondants, est le développement 14 économique de l’UE et le troisième, qui revient dans 12 % du total des réponses, est la libre circulation à l’intérieur de ses frontières. La crise économique qui frappe l’UE constitue la principale motivation alléguée par les adversaires d’une adhésion de la Turquie (45 %) pour justifier leur opposition: l’argument revient dans presque 80 % des réponses. Le motif qui arrive en deuxième place, pour pratiquement 35 % des répondants, est celui de la différence de religion et de culture entre l’Europe et la Turquie. Enfin, le troisième argument avancé, pour près de 28 % des sondés, est qu’en la matière, le niveau de coopération et de soutien de la part des États membres de l’UE s’est affaibli. En conclusion, on peut dire qu’en Turquie, les jeunes continuent à être partisans de l’UE avec une excellente raison: la démocratie, la tolérance et les droits de l’homme. En revanche, cette même jeunesse est préoccupée par les crises économiques qui la secouent actuellement. Si elle apparaissait plus vigoureuse, leur conviction que leur pays y adhérera s’en trouverait confortée. En bref et en images Réunion du groupe ADLE à Dresde pour débattre des investissements destinés au développement économique Le groupe «Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe» (ADLE) du CdR a consacré l’essentiel de sa réunion hors siège du 21 juin 2013 à explorer toute la panoplie de moyens disponibles pour soutenir les entreprises et investir dans le développement économique. Cette rencontre s’est tenue à Dresde à l’invitation de deux membres de l’ADLE, Jürgen Martens (ministre d’État du gouvernement de Saxe) et Roland Werner (secrétaire d’État du gouvernement de Saxe), les thèmes abordés allant des investissements destinés au développement économique aux infrastructures dans une Europe intégrée. L’État libre de Saxe étant fortement favorable au développement du corridor de transport Nord-Sud qui relie Dresde à Prague pour desservir ensuite le sud-est de l’Europe, la deuxième partie de la réunion a été axée sur le réseau transeuropéen de transport (RTE-T) et les avantages à retirer de l’expansion de ce réseau pour tenir compte de l’augmentation des flux de transport. Poursuivre la mise en place de l’axe RTE-T no 22 passant par Dresde stimulerait considérablement le développement économique de la région. Sont intervenus notamment lors de la réunion Michael Theurer, député européen membre de l’ADLE, Gilles Savary, député européen (coordinateur RTE-T), et Jan Ilík, représentant du ministère tchèque des transports. Publication du groupe PSE: L’emploi des jeunes: enfin du concret! Le niveau sans précédent du chômage des jeunes observé dans de nombreux pays de l’UE, et en particulier dans les États membres confrontés à de fortes contraintes budgétaires, compromet sérieusement les perspectives d’emploi de toute une génération de jeunes Européens. Le chômage des jeunes ne touche plus seulement ceux qui, pour une raison ou une autre, sont insuffisamment qualifiés; il devient également une réalité pour de nombreux jeunes qui ont achevé avec succès leur cursus professionnel ou universitaire et sont pourtant dans l’incapacité de trouver du travail ou ne se voient proposer que des formes d’emploi précaires. Le groupe du Parti socialiste européen (PSE) du CdR a inscrit l’emploi des jeunes au cœur de ses priorités politiques et estime que les collectivités locales et régionales jouent un rôle central lorsqu’il s’agit de cerner avec précision les défis et les occasions qui se présentent et de mettre effectivement en œuvre des mesures qui favorisent l’emploi des jeunes. Apprendre les uns des autres et échanger des informations sur RÉGIONS ET COMMUNES D’EUROPE ➔ MAIJUIN 2013 de bonnes ou mauvaises expériences dans des régions particulières fait partie intégrante de cet exercice. Toutefois, les initiatives européennes sont également nécessaires pour aider à créer de l’emploi et lutter ainsi contre le chômage des jeunes. La publication «L’emploi des jeunes: enfin du concret!» rassemble des faits, des chiffres et des bonnes pratiques de toute l’UE, fournis essentiellement par des membres du groupe PSE au CdR, ainsi que des propositions politiques concrètes de la famille socialiste européenne pour stimuler l’emploi des jeunes. Cette thématique a été largement débattue lors du séminaire organisé par le groupe dans le cadre des Open Days 2012. La publication ne prétend pas être exhaustive, mais cherche à sensibiliser le lecteur à un problème requérant une action immédiate et déterminée de la part de tous les niveaux de gouvernement. Des exemplaires gratuits (en allemand, en anglais et en français) peuvent être commandés sur le site internet du groupe PSE (http://pes.cor.europa.eu). 15 Tribune des rapporteurs L’analyse d’impact territorial: un instrument porteur de valeur ajoutée européenne Dr Michael Schneider (DE/PPE), secrétaire d’État et représentant plénipotentiaire du Land de Saxe-Anhalt auprès de l’État fédéral, rapporteur de l’avis du CdR sur le thème «Analyse d’impact territorial» L’«analyse d’impact territorial» est un instrument qui permet d’évaluer les retombées territoriales des politiques de l’UE sur les collectivités locales et régionales. Ce concept relativement abstrait de prime abord implique qu’avant d’être mises en œuvre, les propositions législatives et autres mesures similaires sont également examinées à l’aune de leurs incidences territoriales dans le cadre du processus ordinaire d’évaluation d’impact. Étant donné que de nombreux domaines politiques font l’objet d’une compétence partagée entre différents niveaux, cet instrument peut permettre de décrire plus précisément la valeur ajoutée escomptée, apportant ainsi une contribution sur les plans de la subsidiarité et de la proportionnalité de l’action européenne. La participation des échelons les plus proches du citoyen, à savoir des collectivités locales et régionales, à la préparation des initiatives politiques de l’UE est à cet égard le meilleur gage de succès. Elle apporterait dans le même temps la garantie que les mesures envisagées sont bien adaptées à la réalité du terrain. Je plaide pour qu’aucun secteur politique ne soit exclu de l’analyse d’impact territorial, car seule une telle analyse permet d’identifier les répercussions possibles, la négation de tout impact territorial devant être motivée. Cette analyse devrait par ailleurs être obligatoire dans les domaines qui présentent une dimension territoriale particulièrement marquée. C’est le cas, par exemple, des infrastructures, de la politique de cohésion, de l’environnement et de l’énergie. L’avis demande dès lors de mieux définir au niveau européen la notion de «cohésion territoriale» et ses objectifs, et de préciser ce faisant le rôle et la méthodologie de l’analyse d’impact territorial. Il propose à la Commission européenne de convenir d’une coopération étroite entre les principaux partenaires concernés par cette analyse, dont le CdR fait naturellement partie. La Commission est de surcroît invitée à examiner, dans le prochain rapport sur la cohésion économique, sociale et territoriale, la façon dont l’utilisation systématique de l’analyse d’impact territorial peut renforcer la coordination des politiques de l’UE aux fins de la promotion de la cohésion territoriale et d’une prise en compte accrue de la dimension territoriale des politiques de l’UE. Je propose par ailleurs de tenir davantage compte des répercussions territoriales de la stratégie Europe 2020 dans le cadre du suivi permanent dont elle fait l’objet. Dans un système de gouvernance à multiniveaux, les partenariats constituent des facteurs essentiels de la mise en œuvre de cette stratégie. L’accent doit par conséquent être mis sur le renforcement de l’approche territoriale. L’instrument de l’analyse d’impact territorial pourrait être utilisé dans le cadre de l’évaluation à mi-parcours de la stratégie Europe 2020, afin d’examiner les progrès réalisés. Pour assurer un meilleur ancrage à l’analyse d’impact territorial, il n’est pas nécessaire d’adopter un nouvel acte législatif de l’UE, et les charges bureaucratiques devraient rester aussi limitées que possible. Une coordination généralisée au sein de la Commission peut garantir une meilleure prise en compte des intérêts territoriaux dans le cadre de l’étude d’impact globale. L’instrument de l’analyse d’impact territorial est susceptible, selon moi, d’apporter des avantages considérables à peu de frais. Les mises en décharge représentent un coût non seulement financier, mais aussi environnemental et sanitaire Michel Lebrun (PPE/BE), membre du Parlement de la Communauté française de Belgique À l’invitation de Commission européenne, le Comité des régions est actuellement amené à émettre un avis relatif au réexamen des objectifs clés de l’Union européenne. Cet avis tend à jeter les bases de la réflexion qui mènera à la révision des trois directives régissant ce domaine, à savoir la directive-cadre, celle relative à la mise en décharge des déchets et la directive relative aux emballages. Cette réforme devrait s’inscrire à son tour dans le futur 7e programme d’action pour l’environnement et viendra soutenir la mise en œuvre de l’initiative relative à la préservation des matières premières. Aujourd’hui, un certain nombre d’États membres et d’autorités locales et régionales surpassent déjà les objectifs qui leur avaient été assignés alors que persistent de très fortes disparités au sein de l’Union entre les États membres les plus performants et les moins avancés. Face à ce double constat, l’avis présenté se veut résolument ambitieux. Le renforcement de 16 la hiérarchie des déchets en constitue l’axe fort, faisant de la prévention des déchets une priorité absolue de la lutte contre l’accumulation des déchets ainsi que de la préservation des ressources naturelles européennes. Il plaide également pour un relèvement des objectifs quantitatifs et qualitatifs en matière de tri, de nettoyage, de réutilisation, de recyclage et de valorisation énergétique et calorifique des déchets. L’ensemble de ces mesures vise un objectif final: la réduction maximale de la mise en décharge des déchets, quelle que soit leur origine ou leur nature. En effet, ces mises en décharge représentent un coût non seulement financier, mais aussi environnemental et sanitaire, que chaque État membre, chaque entité locale et régionale et chaque citoyen doivent quotidiennement payer. Par cet avis, le Comité des régions s’engage à ne pas laisser ce coût devenir un fardeau insoutenable pour les générations futures. Tribune des rapporteurs Les 6 milliards d’euros destinés à l’initiative pour l’emploi des jeunes restent insuffisants pour lutter contre l’ampleur du problème L’avis sur le paquet «Emploi des jeunes», adopté par la commission «Éducation, jeunesse, culture et recherche» (EDUC) du CdR le 25 avril 2013, revêt une importance cruciale compte tenu de la situation que vivent les jeunes en Europe aujourd’hui. Alors que les niveaux sans précédent atteints par le chômage des jeunes menacent sérieusement la cohésion sociale dans l’UE, celle-ci a le devoir, vis-à-vis des nouvelles générations, de jeter les bases d’une politique de l’emploi plus active. Les régions sont les mieux placées pour évaluer les besoins locaux et la situation des jeunes et doivent être pleinement associées à la définition et à la mise en œuvre de nouvelles stratégies et plans d’action; l’avis du CdR leur donne l’occasion d’orienter les travaux de la Commission européenne et de les enrichir de la précieuse contribution des collectivités territoriales. Partant du constat que le problème du chômage des jeunes concerne un groupe toujours plus important de personnes, y compris des jeunes qui ont suivi des études universitaires au terme desquelles ils n’ont pas trouvé d’emploi, l’avis du CdR invite la Commission à élargir le groupe cible de référence et à porter à 30 ans la limite d’âge pour pouvoir bénéficier des stratégies relatives aux jeunes. S’agissant des stages, ils doivent représenter un outil de qualité permettant d’accéder au monde du travail. Aussi les jeunes doivent-ils être protégés contre l’exploitation et l’usage abusif qui est susceptible d’en être fait. Par conséquent, l’avis met fortement l’accent sur la notion de «dignité du stagiaire» et invite la Commission à adopter au plus vite une recommandation qui définisse des normes de qualité minimales communes à tous les États membres. Deux autres thèmes étroitement liés à l’insertion des jeunes dans une formation qualifiante leur garantissant l’accès au marché du travail sont abordés: l’apprentissage, pour lequel la mise en œuvre et l’échange des bonnes pratiques sont recommandés, et la mobilité, concernant laquelle l’avis met l’accent sur l’importance que revêt la modernisation du réseau EURES. Enrico Rossi (IT/PSE), rapporteur du CdR sur le paquet «Emploi des jeunes» de la Commission européenne Les jeunes générations ne pourront tirer pleinement profit des avantages que recèlent tous ces instruments que si ceuxci s’inscrivent dans un cadre intégré associant tous les acteurs qui accompagnent les jeunes dans leur formation et sur le plan professionnel, de façon à créer un projet d’investissement social auquel participe la société dans son ensemble. À cet égard, il est fondamental que l’Union ait le courage d’augmenter les ressources consacrées à ces politiques. Les 6 milliards d’euros destinés à l’initiative pour l’emploi des jeunes, conformément à la décision du Conseil européen de février dernier, restent insuffisants pour faire face à l’ampleur du problème. Un marché du travail sans frontières – Le CdR consacre un nouvel avis à la situation des travailleurs frontaliers Le Comité des régions (CdR) travaille à l’élaboration d’un avis d’initiative intitulé «Les travailleurs frontaliers – État des lieux vingt ans après l’instauration du marché intérieur: problèmes et perspectives», dont l’adoption est prévue pour juillet 2013. Il s’agit déjà du deuxième avis que le CdR consacre à l’examen des problèmes et des défis posés par la mobilité sur le marché du travail dans les régions frontalières européennes, le premier étant paru en 2004. Comme à l’époque, c’est Karl-Heinz Lambertz, ministre-président de la Communauté germanophone de Belgique, qui a été nommé rapporteur pour ce dossier. Martín Guillermo Ramírez, secrétaire général de l’Association des régions frontalières européennes (ARFE), le seconde dans sa tâche en qualité d’expert. L’ARFE a publié en 2012 un rapport détaillé sur les services d’information à la disposition des navetteurs transfrontaliers et sur les entraves les plus courantes à la mobilité (www.aebr.eu). Celui-ci s’attache notamment à démontrer à quel point une coopération transfrontalière systématique entre les collectivités régionales et locales est essentielle pour surmonter les problèmes de mobilité. La possibilité de décrocher un emploi ou d’engager des collaborateurs par-delà les frontières nationales est source de nouvelles opportunités pour les employeurs et pour les travailleurs. Ils peuvent tirer parti de diverses manières des connaissances et expériences des voisins et développer ce fai- RÉGIONS ET COMMUNES D’EUROPE ➔ MAIJUIN 2013 sant leurs propres potentialités. C’est notamment pour cette raison que les institutions européennes ont retenu la mobilité professionnelle transfrontalière parmi les éléments essentiels à la réussite de la mise en œuvre de la stratégie Europe 2020. Au sein de l’Union européenne, les travailleurs mobiles sont encore trop peu nombreux pour que l’on puisse parler d’un marché européen du travail véritablement intégré. Les citoyens éprouvent toujours de grandes réticences à entamer une activité professionnelle dans un autre État membre de l’UE, en particulier lorsqu’ils n’ont pas de services d’information fiables vers lesquels se tourner ou lorsqu’ils doivent s’attendre à des obstacles bureaucratiques excessifs, principalement imputables aux différences entre les systèmes de sécurité sociale et les régimes fiscaux nationaux, qui ne sont pas toujours compatibles. En élaborant ce nouvel avis, le CdR entend s’assurer que la question de la mobilité sur le marché du travail soit régulièrement abordée au niveau européen et que des solutions adéquates soient rapidement examinées afin de continuer à la promouvoir. Bien qu’elle représente un défi considérable pour l’échelon régional, local, national et européen, elle est un élément essentiel de l’intégration de l’Union européenne, et mérite à ce titre de continuer à bénéficier d’un soutien. Karl-Heinz Lambertz (BE/PSE), président du groupe PSE au Comité des régions 17 Tribune des rapporteurs Une administration publique efficace aux niveaux local et régional sert l’objectif général de réduire les charges administratives et de favoriser la croissance Graham Tope (UK/ADLE), rapporteur du CdR sur la communication de la Commission européenne intitulée «Pour une réglementation de l’UE bien affûtée» L’avis apporte une réponse à la communication de la Commission européenne intitulée «Pour une réglementation de l’UE bien affûtée». Il s’inscrit dans le cadre des travaux du CdR en faveur d’une réglementation intelligente, pour lesquels le Comité a toujours adopté une approche ferme, mais cohérente. Nous sommes parfaitement conscients du fait que les niveaux local et régional mettent en œuvre presque 70 % de la législation de l’UE. Par conséquent, il importe très fortement au CdR de veiller à ce que celle-ci soit adaptée à son usage prévu. L’avis accueille favorablement la communication «Pour une réglementation de l’UE bien affûtée» et s’attaque, non sans formuler quelques critiques constructives, à certaines questions essentielles dans le cadre du programme de l’UE pour une réglementation intelligente. S’agissant de l’effort permanent en vue de maintenir les charges administratives au minimum, nous soutenons fermement les travaux menés par la Commission et les activités du groupe de haut niveau sur les charges administratives, au sein duquel je représente le CdR en tant qu’observateur. Pour cette tâche, il importe de souligner qu’une administration publique efficace aux niveaux local et régional sert l’objectif général de réduire les charges administratives et de favoriser la croissance. Il convient donc d’éviter de transférer des charges administratives aux collectivités locales et régionales! Le CdR approuve pleinement le renforcement des mécanismes de consultation qui s’intègrent dans les processus d’élaboration des politiques et de prise de décision. À cet égard, nous recommandons l’ouverture de ces consultations à tous les citoyens, qui doivent pouvoir recevoir les questionnaires dans leur propre langue. Nous invitons également la Commission à fournir de manière transparente un retour d’information aux participants aux consultations. L’évaluation et l’analyse d’impact constituent des étapes cruciales du cycle de développement des politiques. De ce fait, le CdR se félicite vivement du renforcement de ces deux processus, mais recommande d’en étudier de manière plus systématique les effets et les incidences sur les collectivités locales et régionales. En dernier lieu, nous encourageons les pouvoirs publics à tous les échelons à éviter que les mesures d’application ne reviennent à faire peser des obligations supplémentaires sur les citoyens et les entreprises. Nous savons que, bien trop souvent, l’«Europe» est accusée du surcroît de bureaucratie, alors que ce sont en fait les autorités nationales qui le suscitent. Il faut être clair: une réglementation intelligente ne signifie pas une absence de réglementation. Aussi, dans les limites posées par le traité et soucieux d’appliquer le principe de subsidiarité, qui peut parfois plaider en défaveur de l’adoption de textes législatifs à l’échelon de l’UE, nous sommes fermement convaincus qu’un environnement réglementaire efficace et cohérent constitue le socle d’une économie dynamique dotée de garde-fous sociaux et environnementaux. Pour ce faire, un engagement commun de toutes les institutions de l’UE, des États membres et des collectivités locales et régionales est cependant nécessaire. Aspects régionaux d’un marché européen de l’énergie intégré Piet de Vey Mestdagh (NL/ADLE), député, province de Groningue La réalisation des objectifs de la stratégie Europe 2020 et de la feuille de route pour l’énergie à l’horizon 2050 requiert un marché intérieur européen de l’énergie mieux intégré, plus concurrentiel et plus flexible. La communication de la Commission européenne intitulée «Pour un bon fonctionnement du marché intérieur de l’énergie» propose d’intensifier les efforts et d’exhorter les États membres en retard à mettre les mesures en œuvre. Le projet d’avis souscrit dans les grandes lignes à cette politique et insiste sur l’importance du rôle qui échoit aux autorités locales et régionales dans la mise en place du marché intérieur de l’énergie. Les grandes lignes de l’avis sont les suivantes: • Les collectivités territoriales sont des acteurs de premier plan dans la transition vers un marché de l’énergie intégré, plus durable et doté de réseaux de distribution adaptés aux exigences de notre temps. Les projets de production, de stockage et de distribution d’énergie mais aussi le développement des infrastructures nécessaires et des stratégies de réduction de la consommation peuvent être coordonnés au sein des plans énergétiques régionaux. Ces plans peuvent être élaborés par chaque région séparément ou, mieux encore, par plusieurs régions dans le cadre d’une coopération, de préférence transfrontalière. • Le consommateur jouera un rôle toujours plus déterminant sur le marché énergétique en produisant lui-même de l’énergie ou en choisissant son producteur et le type d’énergie qu’il consommera. À cet égard, l’introduction de systèmes intelligents de mesure et l’organisation de campagnes d’information pourraient apporter une contribution importante, 18 dans le cadre de laquelle les collectivités locales et régionales auraient un rôle crucial à jouer. • La production d’énergie à très petite échelle (ménages, coopératives) doit bénéficier d’un franc soutien, car elle renforce l’économie régionale et accorde le pouvoir de décision à celui à qui il revient de droit, à savoir le consommateur. Il importe d’harmoniser la tarification et la fiscalité afin de prévenir toute concurrence déloyale entre les pays, laquelle, avec le temps, affecterait les économies régionales. • Les consommateurs et les producteurs locaux devraient bénéficier d’une cohésion accrue des systèmes d’énergie eurorégionaux dans le cadre d’un marché intérieur européen à part entière. Cela permettrait d’exploiter de manière optimale le potentiel de toutes les régions. • Le renouvellement des infrastructures et des réseaux. La politique de la Commission se focalise surtout sur les réseaux transeuropéens de grande envergure. Il est toutefois souhaitable de mettre en place également à l’échelon régional des projets concrets et transfrontaliers. De nouvelles sources de financement et de nouveaux programmes d’innovation et de recherche pourront y contribuer. La modernisation des réseaux de type GRID requiert une attention particulière. Cet avis est élaboré en étroite coopération avec le Parlement européen et est en harmonie avec les avis d’António Fernando Correia de Campos et de Jerzy Buzek. De nombreux entretiens ont par ailleurs eu lieu avec des opérateurs du marché et des organisations de la société civile afin de mieux appréhender les différents points de vue et intérêts de chacun. Tribune des rapporteurs Avis du CdR sur le thème «Énergie propre et transports» Dans sa communication «Énergie propre et transports: la stratégie européenne en matière de carburants de substitution» [COM(2013) 17 final], la Commission européenne évalue les principales options permettant de remplacer le pétrole par d’autres carburants et de contribuer ainsi à la réduction des émissions de gaz à effet de serre provenant des transports. Elle dresse une liste de mesures visant à développer les carburants de substitution en Europe, en complément d’autres stratégies destinées à diminuer la consommation de pétrole et les émissions de gaz à effet de serre imputables aux transports. La proposition de directive du Parlement européen et du Conseil sur le déploiement d’une infrastructure pour carburants de substitution [COM(2013) 18 final] entend assurer la mise en place d’une infrastructure pour les carburants de substitution et la mise en œuvre de spécifications techniques communes pour cette infrastructure dans l’UE. L’objectif est de soutenir les forces du marché et la croissance économique en Europe (en économisant jusqu’à 9,3 milliards d’euros par an en 2030). Les principales alternatives étudiées dans la communication à l’examen sont l’électricité, l’hydrogène, les biocarburants, le gaz naturel [sous forme de gaz naturel comprimé (GNC), de gaz naturel liquéfié (GNL) ou de carburant de synthèse issu de la liquéfaction du gaz (GTL)] et le gaz de pétrole liquéfié (GPL). La mise en place d’infrastructures pour les carburants de substitution, l’élaboration de spécifications techniques communes, le comportement des consommateurs et le développement technologique figurent parmi les domaines d’action prioritaires mis en évidence dans la proposition de directive. L’investissement total requis pour l’établissement d’un système de carburants de substitution y est estimé à 10 milliards d’euros. Sur la base des documents précités, tous les États membres sont tenus de concevoir un cadre politique propre. L’essentiel du message délivré par le CdR dans son avis réside dans les considérations suivantes: – Pour fixer des délais de mise en place d’infrastructures locales, la Commission doit prendre en compte non seulement les conditions géographiques et climatiques d’une région donnée, mais aussi les évolutions technologiques les plus récentes. Elle doit élaborer un calendrier approprié, de telle sorte qu’il soit possible de mettre au point une norme commune et de s’entendre sur celle-ci. – Les délais fixés par la Commission dans la proposition de directive sont trop courts, étant donné que l’adoption des cadres de politique nationale et des instruments administratifs et législatifs pertinents exigera une coopération avec les collectivités territoriales, en même temps qu’une analyse approfondie, un débat et la mise au point de solutions de financement au niveau national. Saima Kalev (EE/EA), membre du conseil municipal de Jõgeva – Des normes techniques uniformes sont nécessaires pour permettre la pénétration des marchés, la croissance économique et une large utilisation de carburants de substitution dans l’UE. Toutefois, lorsque la Commission calcule des délais de développement d’une infrastructure, elle devrait prévoir davantage de temps pour l’élaboration, et pour l’adoption et la mise en œuvre, de normes communes que n’en prévoit la proposition de directive. – Dans la mise en œuvre des propositions de la Commission, il faut veiller à limiter à un minimum les effets négatifs sur la liberté du marché et sur la concurrence. Il convient de créer des incitations pour les entreprises privées et d’éliminer les risques et les appréhensions qui existent. – Les normes d’infrastructure doivent être appropriées d’un point de vue économique et compatibles avec les investissements existants et les véhicules qui se trouvent déjà sur le marché. – Les cadres d’action nationaux devraient prévoir une combinaison énergétique équilibrée. Il ne faut en aucun cas échanger un type de dépendance (la dépendance vis-à-vis du pétrole en provenance de pays tiers) pour un autre (le gaz naturel en provenance de pays tiers). La proposition de diversification des sources énergétiques de carburants de substitution devrait tenir compte des différentes matières premières nécessaires pour produire ces carburants et accessibles aux collectivités territoriales. La filière laitière représente un pilier essentiel de l’économie de nombreuses régions rurales Avec 2 millions de producteurs, la filière laitière européenne représente un pilier essentiel de l’économie de nombreuses régions rurales. Les deux tiers des élevages laitiers sont localisés dans les zones défavorisées, et la majorité des exploitations laitières européennes est constituée de petites structures familiales. En outre, la production de lait européen est valorisée à 90 % à l’intérieur de l’Union. Par conséquent, je considère que la seule logique d’exportation n’est pas la réponse aux enjeux de la production laitière européenne, même si elle a toute sa place pour les produits transformés à forte valeur ajoutée, comme les fromages. J’ajoute que les échanges mondiaux représentent seulement 6 % de la production mondiale, essentiellement sous forme de lait en poudre et de beurre, pour lesquels l’UE n’est pas compétitive par rapport à la Nouvelle-Zélande. RÉGIONS ET COMMUNES D’EUROPE ➔ MAIJUIN 2013 Concernant le deuxième rapport d’étape de la Commission sur la fin des quotas laitiers, il se limite à une analyse macroéconomique et ne prend pas en compte les impacts territoriaux de la fin des quotas. C’est pourquoi, dans mon projet d’avis, je demande des études complémentaires sur les impacts territoriaux de la suppression des quotas. Je considère qu’il faut donner la priorité à la sécurisation des marchés internes de l’UE et que les marchés d’exportation doivent être réservés pour les produits à forte valeur ajoutée, en particulier vers les pays du sud de la Méditerranée et du Moyen-Orient. Je propose que l’UE définisse un projet de développement rural et laitier. Très concrètement, pour assurer la sécurité économique de l’ensemble de la filière, il faut en revenir à une politique publique de gestion des stocks, prendre en compte les coûts de production dans les négociations du prix du lait à la ferme et rendre la limitation de production obligatoire en cas de crise. René Souchon (FR/PSE), président de la Région Auvergne 19 Soutenir la croissance et les emplois Régions et communes d’Europe — N° 83 Directeur: Laurent Thieule, direction «Communication, presse et événements» Chef d’unité: Serafino Nardi, unité «Presse, communication interne et externe» Rédacteur en chef: Branislav Stanicek Photos: archives du Comité des régions Mise en page: Comité des Régions Comité des régions Rue Belliard 101 1040 Bruxelles BELGIQUE Tél. +32 222822211 Fax +32 222822085 Internet: http://www.cor.europa.eu Régions et communes d’Europe est une lettre d’information du Comité des régions éditée par l’unité «Presse, communication interne et externe» La conférence de haut niveau du CdR et de la BEI invite à augmenter les investissements aux niveaux local et régional Le 13 mai, le CdR et la Banque européenne d’investissement (BEI) ont tenu une conférence de haut niveau afin d’examiner la situation financière et les perspectives en matière d’investissement à long terme dans les régions et les villes européennes. La conférence a été organisée en coopération avec la présidence irlandaise du Conseil de l’UE. Parmi les orateurs figuraient le président du CdR, Ramón Luis Valcárcel Siso, le président de la BEI, Werner Hoyer, le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, et le ministre irlandais des dépenses publiques et des réformes, Brendan Howlin. Le contenu de cette lettre d’information ne reflète pas nécessairement les avis et opinions des institutions de l’Union européenne. Ni les institutions et organes de l’Union européenne ni aucune personne agissant en leur nom ne peuvent être tenus responsables de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y figurent. observe le président du CdR, M. Valcárcel Siso. Alors que la réduction de l’endettement des budgets publics et l’assainissement budgétaire touchent tous les niveaux de gouvernance, il convient de soutenir la croissance économique et de renforcer la mise en œuvre de la stratégie Europe 2020 pour une croissance durable, intelligente et inclusive sur le terrain. Les finances publiques sont limitées et, pour la première fois dans l’histoire, le budget global du cadre financier pluriannuel de l’UE pour 2014-2020 a été réduit. Tant les pouvoirs publics que les partenaires privés seront confrontés à une difficulté majeure s’ils doivent garantir des investissements ciblés à long terme pour une croissance et des emplois de qualité dans les régions et les villes d’Europe. Le développement de synergies accrues et l’adoption d’une approche innovante vis-à-vis des finances publiques s’avèrent essentiels. Également disponible en ligne, au format PDF: www.cor.europa.eu © Union européenne, 2013 Printed in Belgium «En Europe, 65 % de l’investissement public en capital provient des collectivités locales et régionales. La crise financière des cinq dernières années a eu des incidences considérables sur la capacité d’investissement des villes et des régions d’Europe», Rhodri Glyn Thomas (UK/AE), membre du CdR et de l’Assemblée du pays de Galle, a présidé les ateliers organisés sur les thèmes «L’incidence de la crise sur l’autonomie des régions et des collectivités locales européennes» et «Garantir des financements et des partenariats public-privé pour des investissements de qualité sur le terrain». Sir Albert Bore (UK/PSE), président du conseil municipal de Birmingham et ancien président du CdR, a présidé l’atelier «Les collectivités locales et régionales en tant que partenaires pour créer des politiques budgétaires durables». QG-AA-13-083-EN-C Vos réactions/commentaires: [email protected]