Les musiciens du Moyen Age : troubadours et trouvères

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Les musiciens du Moyen Age : troubadours et trouvères
Les musiciens du Moyen Age : troubadours et trouvères
Trobar (en langue d'oc) et trover (en langue d'oïl) sont des formes anciennes du mot "trouver"
qui voulait dire composer. Les substantifs trobador (troubadour) ou troveor (trouvère) désignent
donc celui qui trouve, qui invente les paroles et la musique de chansons.
Les troubadours sont des poètes et des musiciens, originaires pour la plupart de la moitié sud
de la France. Ce sont les initiateurs de la poésie lyrique en langue vernaculaire dans l'Europe du
Moyen Age. Ils ont mis leur art au service d'une nouvelle conception de l'amour (la fin' amor ou
amour courtois) qui a profondément marqué les mœurs de tout l'Occident .
Il semble que ce soit au sud de la Loire, en Limousin, mais aussi dans le pays de Toulouse, le
Périgord et la Provence, que se développe, dans la première partie du XIIème siècle, l'art des
troubadours. Il est important de préciser qu'à cette époque, la France n'est pas encore constituée
en nation. Il faudra attendre le XIIIème pour que l'unité de la France se réalise. Entre-temps, le
nord et le sud de la France actuelle présentent encore des paysages culturels très différents.
Le pays d'oc, situé plus près de la Gaule romaine, est plus raffiné et plus cultivé que le nord où
évolue une civilisation rustre et guerrière. Ainsi les nobles du sud, qui ont une propension pour
le faste, s'éprennent d'arts et prennent sous leur aile poètes et musiciens. Ils aiment à l'occasion
s'adonner eux-mêmes à la composition de chansons. S'ils ne peuvent interpréter eux-mêmes
leurs compositions, ils les remettent à des jongleurs* ou à des ménestrels*.
Dès le XIIème siècle, l'influence du Midi se fera sentir sur le nord et on assistera à l'éclosion
d'un nouveau foyer culturel d'où émergeront les trouvères. Inspirée directement des principales
formes de la lyrique courtoise, la musique des premiers trouvères est semblable à celle des
troubadours. Mais, rapidement, les compositeurs du nord intègreront à leur discours musical des
éléments issus des milieux populaires. Leur musique évoluera ainsi vers une plus grande
simplicité rythmique et mélodique. Plus gaies, plus légères, les chansons des trouvères incitent
davantage à la danse.
* Le jongleur chante, danse, mais ne compose pas. Transposé dans le langage d'aujourd'hui, on
pourrait dire que le troubadour est l'auteur-compositeur et le jongleur, l'interprète, l'exécutant.
Le jongleur est un artiste itinérant ; musicien, bien sûr, mais aussi acrobate, montreur d'animaux
savants... Il est au plus bas de l'échelle sociale. Le métier de jongleur est décrié, honni des gens
d'Église.
* Le ménestrel est un jongleur attaché au service (ministerium, d'où sont nom) d'un seigneur
ou d'une cour. Il a pour fonction d'animer les loisirs de son maître. C'est en quelque sorte
l'ascension sociale à laquelle rêvent tous les jongleurs condamnés à l'itinérance pour gagner leur
pitance.
Rosa Gallica - Document pour l'enseignant