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Dossier 8 - La prévoyance des enseignants 9 - La prévoyance des salariés 10 - Domaines d'intervention Dans le domaine social, le terme “prévoyance” désigne les dispositifs collectifs d’assurance autres que les régimes obligatoires (Sécurité sociale, chômage, retraite complémentaire) auxquels l’employeur peut souscrire pour le compte des salariés ou auxquels le salarié peut adhérer seul. Il s’agit notamment de verser un complément de salaire en cas de maladie ou d’accident. La prévoyance dans l’enseignement privé sous contrat se décline sous 3 régimes et 3 accords : - un accord pour les salariés non-cadres ; - un accord pour les salariés cadres et assimilés ; - une convention pour les enseignants, qu’ils soient de droit public (contractuels et agréés provisoires ou définitifs) ou de droit privé (délégués auxiliaires et suppléants). Ces pages doivent vous permettre de mieux connaître cet élément important de votre vie professionnelle. Dossier préparé par Marie-Anne Sciaky et Marie Buissière Le journal du SPELC CHRÉTIEN La prévoyance (7 Dossier LE POINT SUR La prévoyance des enseignants La convention de prévoyance des enseignants du 28 juin 2012 se substitue aux accords de 2005 et en améliore les garanties. Elle est consultable sur le site du SPELC. Les nouvelles mesures sont applicables rétroactivement au 1er janvier 2012. Généralités - Cotisation des contributeurs : 1,05 % mais le taux d’appel est ajusté en fonction des résultats du régime. Pour 2012, pas de contribution sur les 3 premiers trimestres, 0,5 % au 4e trimestre. Pour 2013, 0,5 %. - Cotisation des enseignants : 0,20 % (CSG et CRDS incluses). - Assiette de calcul des cotisations : traitement indiciaire brut + indemni- tés + supplément familial + ISOE part fixe et part modulable. - Assiette de calcul des prestations : idem sur un temps plein, proratisé si retraite progressive ou temps incomplet + autre rémunération. Pas de proratisation si temps incomplet précédé d’un temps plein l’année précédente. Prise en compte des HSA en temps incomplet dans la limite du temps plein. - Revalorisation des prestations sur la base du point ARRCO. - Pas de déduction des primes, indemnités ou rappels de salaire du montant de la prestation. - Périodes de gratuité et de cotisation volontaire pendant les congés non rémunérés. - Définitions des personnes à charge. - Précisions sur la notion de conjoint ou assimilé (mariage, PACS et concubinage). Garanties décès Capital décès 300 % du traitement annuel de base déduction faite du capital décès versé au conjoint par l’État Majoration du capital par personne à charge (1) 150 % du traitement annuel de base Rente éducation (1) pour enfant Moins de 6 ans : 6 % du salaire annuel de référence (SAR) De 6 ans à moins de 16 ans : 9 % du SAR De 16 ans jusqu’au 23e anniversaire : 15 % du SAR. Second capital à chaque enfant à charge en cas de décès postérieur ou simultané du conjoint (ou assimilé) 150 % du traitement annuel de base Versement anticipé du capital décès en cas d’invalidité absolue et définitive Au décès, versement des majorations ou rente éducation (1) Majoration OU rente éducation Garanties incapacité et invalidité Garantie des revenus sur le traitement de référence après déduction des prélèvements sociaux Enseignants RSF Période couverte en complément du salaire de l’État et d’allocations ou d’indemnités Enseignants RGSS ou MSA Période couverte en complément du salaire de l’État et d’allocations ou indemnités ou pensions 92 % du traitement net Congé de maladie ordinaire Congé de maladie 94 % du traitement net * Congé de longue maladie (CLM) Congé de longue durée (CLD) Congé pour grave maladie 94 % du traitement net * Congé pour accident de service ou maladie professionnelle Congé pour accident de travail ou maladie professionnelle 94 % du traitement net Invalidité reconnue par la commission de réforme Invalidité de 1re, 2e ou 3e catégorie 100 % du traitement net Temps partiel pour raison de santé 100 % du traitement net Temps partiel pour handicap physique 100 % du traitement net Cas particulier du participant invalide qui maintient une activité professionnelle (8 Le journal du SPELC CHRÉTIEN * les 94 % sont assurés pour tout passage en CLM et CLD ou grave maladie postérieur au 31-12-2011. Les CLM et CLD ou grave maladie ayant débuté avant cette date restent garantis à 92 %. La prévoyance titreInfo ???? La prévoyance des salariés (non-cadres, cadres et assimilés) Tous les salariés des établissements privés d’enseignement sous contrat d’association avec l'État bénéficient d’un régime de prévoyance national qui prévoit des garanties en incapacité, invalidité et décès, selon l’accord du 4 mai 2011 et son protocole de révision du 28 juin 2012. annuel de référence à chaque personne à charge du salarié (enfants et conjoint) • pour les enfants à charge, cette majoration peut être remplacée par une rente éducation : L’ établissement doit adhérer à l’un des organismes assureurs suivants : AG2R Prévoyance, APICIL Prévoyance, ARPEGE Prévoyance, UNIPRÉVOYANCE, CARCEL Prévoyance, SERVIR Mutuelle. Tous les salariés ont été invités à remplir une désignation de bénéficiaire pour le versement du capital décès. Âge des enfants Montant de la rente Moins de 6 ans 6 % du salaire annuel de référence De 6 ans à moins de 16 ans 9 % du salaire annuel de référence De 16 ans jusqu’au 23e anniversaire 15 % du salaire annuel de référence Améliorations apportées par la révision du 28 juin 2012 et applicables au 1er janvier 2012 Garanties de l’accord du 4 mai 2011 - Toutes les périodes d’invalidité (1re, 2e et 3e catégories) sont couvertes à hauteur de 94 % du salaire net de référence. - Les salariés déclarés aptes à la reprise du travail par le médecin de la CPAM mais inaptes par le médecin du travail se retrouvent sans rémunération. La prévoyance prévoit une indemnité de 92 % du salaire de référence pendant un mois au maximum, jusqu’au reclassement, au licenciement ou à la reprise du versement du salaire. - Lorsque le salarié est atteint d’un handicap physique rendant impossible le maintien ou la reprise d’activité sur une même quotité horaire que celle qu’il avait, il perçoit une indemnité garantissant 100 % de sa rémunération nette de référence sous déduction du salaire partiel et des versements reçus pour raisons médicales. - Pas de minoration des prestations de prévoyance en cas de primes, de rappels ou d’augmentations de salaire ou d’indemnités journalières. - Actualisation de la définition des bénéficiaires du capital décès concernant le conjoint (marié, pacsé, concubin). - En périodes d’incapacité temporaire (de maladie) pour un salarié qui justifie d’un mois de travail cotisé à ce régime et ayant moins d’un an d’ancienneté, l’organisme de prévoyance intervient dès le 91e jour d’arrêt continu et verse des indemnités complémentaires pour assurer 92 % du salaire net de référence (SNR* = moyenne des salaires des 12 derniers mois travaillés, déduction faite des indemnités journalières et d’une éventuelle part de salaire). - Pour un salarié ayant au moins un an d’ancienneté, dès la fin de la période où le salaire n’est plus maintenu par l’employeur, l’organisme de prévoyance verse des indemnités complémentaires pour assurer 92 % du SNR. - En périodes d’invalidité de 1re ou de 2e catégorie, ou en cas d’accident de travail ou de maladie professionnelle (taux entre 66 % et 80 %), l’organisme de prévoyance verse des indemnités complémentaires pour assurer 92 % du SNR. - En périodes d’invalidité de 3e catégorie ou en cas d’accident de travail ou de maladie professionnelle (taux supérieur à 80 %), l’organisme de prévoyance verse des indemnités complémentaires pour assurer 94 % du SNR et verse une indemnité forfaitaire égale à 50 % de la majoration pour tierce personne. *SNR : salaire net de référence Le journal du SPELC CHRÉTIEN - En cas de décès, l’organisme de prévoyance verse : • un capital égal à 300 % du salaire annuel de référence (= 3 ans de salaire de référence) • une majoration du capital égale à 150 % du salaire FOTOLIA - En cas d’invalidité absolue et définitive, l’organisme de prévoyance peut verser le capital décès par anticipation. Il ne sera plus versé au moment du décès. (9 Dossier DISPOSITIONS COMMUNES AUX SALARIÉS ET AUX ENSEIGNANTS Domaines d'intervention - en cas de maladie, dès que le plein salaire n’est plus assuré par l’employeur, sous la forme de prestations servant de complément de salaire ; - en cas de décès, sous la forme d’un capital versé aux ayants droits, dé- signés ou prévus par le Code des assurances si aucune désignation n’est faite, d’un capital supplémentaire destiné aux enfants à charge, pouvant être remplacé par une rente éducation ; - en période d’invalidité, en complément de la pension d’invalidité et U chaque enseignant (décembre 2012 ou janvier 2013) contre signature attestant de la distribution. Le chef d’établissement reçoit un guide spécifique de l’employeur qui détaille ses obligations et le formulaire de commande des notices en nombre suffisant. Taux de cotisation Salariés Part employeur Part salarié Non-cadres 1,35 % 0,60 % Cadres et agents de maîtrise 1,50 % 0,55 % Part établissement Part enseignant 1,05 % avec taux d’appel révisable 0,20 % Enseignants N.B. Possibilité de cotisation volontaire pendant des périodes non rémunérées pour le maintien des garanties. Assureurs Ils sont désignés par les accords nationaux ; AXA en est le réassureur. Organismes désignés pour… les enseignants les salariés Site ou contact AG2R Prévoyance X X www.ag2rlamondiale.fr APICIL Prévoyance X X www.apicil.com ARPEGE Prévoyance X X www.groupe-arpege.com CARCEL Prévoyance X X www.carcel.fr CCPMA Prévoyance (groupe AGRICA) X www.groupeagrica.com CRIA Prévoyance X www.cria.aprionis.fr UNIPRÉVOYANCE X X www.uniprevoyance.fr SERVIR Mutuelle X X [email protected] (10 La prévoyance n’est pas une mutuelle : elle ne rembourse aucun soin. Fonds social Notice obligatoire ne notice détaillée des garanties, commune à tous les assureurs et réalisée par leurs soins, est obligatoirement remise à chaque salarié (depuis septembre 2011 - un avenant est en cours de distribution pour les nouvelles garanties), et à d’un éventuel salaire à hauteur de la garantie prévue ; - dans le cadre de l'aide sociale (cf. fonds social ci-dessous). U n fonds social inter-régimes est créé pour tous les personnels, salariés et enseignants. Il peut intervenir sous forme d’aide financière exceptionnelle en cas de “coup dur” lié à un décès, une maladie, une invalidité, un handicap, un accident, pour l’assuré ou un membre de sa famille. Pour les personnels salariés, il est recommandé de contacter en priorité la commission paritaire régionale (CPR) ou départementale (CPD - si elle existe) qui transmettra le dossier à l’organisme assureur. À défaut et pour les enseignants, il faut adresser directement un courrier à l’organisme assureur. Pour les coordonnées, consulter la notice remise obligatoirement à chacun dans l’établissement. En cas de refus ou en complément de l’aide accordée par l’assureur, demander un dossier à : Commission sociale nationale de prévoyance inter-régimes 277, rue Saint-Jacques 75 240 PARIS Cedex 05 Bénéficiaires L a désignation de bénéficiaire(s) du capital décès est confidentielle et faite sur un formulaire remis avec la notice. Le salarié ou l’enseignant doit l’adresser sous pli à son organisme assureur. Si cette formalité n’est pas faite, c’est la désignation type qui s’applique. Il est recommandé d’en conserver une copie. Le journal du SPELC CHRÉTIEN La prévoyance intervient : Témoignages REGARDS SUR LA PRÉVOYANCE Une aide exceptionnelle M a vie a basculé le 6 février 2006, date de mon AVC survenu sur la cour de récréation. Un mois de soins intensifs, 4 mois de centre de rééducation… Je retrouve enfin ma famille (mes trois enfants avaient alors 4, 7 et 9 ans), avec comme séquelle une hémiplégie gauche. Une aide à domicile intervient à la maison pour m’aider dans mon quotidien. Quatre mois après mon retour à la maison, cette aide est interrompue… Une responsable SPELC intervient alors pour m’aider à obtenir une aide ponctuelle de la prévoyance. Ce soutien financier m’a permis de faire face dans l’attente de la constitution d’un dossier MDPH. Le SPELC m’a accompagnée et soutenue dans les nombreuses démarches administratives qu’il a fallu entreprendre jusqu’à aujourd’hui. M. Soucailles (Lieuran Cabrières) Le regard d’une gestionnaire D epuis 24 ans, j’exerce la fonction de comptable dans un établissement scolaire qui regroupe une école (maternelle et primaire) et un collège. À ce titre, j’ai eu l’opportunité de présenter plusieurs dossiers de types différents auprès de l’institution de prévoyance (décès, longue maladie, invalidité). Au fil du temps, j’ai constaté le rôle primordial de l’établissement dans le traitement de ces dossiers. Il est indispensable que les responsables des établissements comprennent parfaitement le fonctionnement de la prévoyance et qu’ils connaissent leurs interlocuteurs. Cela permet d’être réactif lorsqu’une situation difficile se présente. Ainsi, les dossiers sont correctement constitués, et ce dans les meilleurs délais. N’oublions jamais que les personnes concernées sont à ce moment dans des situations très difficiles. L’établissement reste “acteur” dans le suivi du dossier aussi longtemps que nécessaire. Il participe à la diffusion de l’information auprès de tous les personnels (enseignants et salariés OGEC). Cette information doit être régulièrement réactivée : au moins une fois par an, soit à titre collectif (affichage) soit à titre individuel (diffusion d’un mémo par exemple). L’établissement doit véritablement jouer le rôle de “courroie de transmission” entre le personnel et l’organisme de prévoyance. Souvent, en effet, ce sont les établissements qui, les premiers, ont connaissance d’une situation relevant d’une intervention. En étant très réactifs, ils aident chacun à percevoir les prestations qui lui sont dues. Les responsables SPELC contribuent régulièrement à la diffusion des informations et n’hésitent pas à interpeller notre institution de prévoyance. M. Rech (Pézenas) Capital décès Q Le journal du SPELC CHRÉTIEN uand mon mari, enseignant comme moi, est décédé brutalement, j’ai dû faire face à certaines surprises en plus de l’immense peine qui m’accablait. Certes, nous n’avions jamais envisagé le départ si précoce de l’un de nous, mais je pensais n’avoir aucun souci financier en touchant la pension de réversion, car mon mari venait juste d’atteindre l’âge légal de la retraite. Mais non : gagnant plus que le SMIC en tant que professeur, je ne pouvais prétendre à rien. Il me fallait avoir moi-même l’âge légal de la retraite, c’est-à-dire attendre encore quelques années… Certes, nous n’avions plus d’enfants à charge, mais le quotidien, la maison, les charges fixes… J’ai passé des nuits blanches à faire des comptes. Puis, épaulée par le SPELC, j’ai appris que l’enseignement privé avait une caisse de prévoyance qui versait un capital décès représentant 200 % du salaire annuel de base de professeur. J’ai touché cette somme, ce qui m’a permis d’envisager plus sereinement l’avenir en attendant ma propre retraite. O.G. (Marseille) (11