Deroulement-heureux - Diocèse de Belley-Ars

Transcription

Deroulement-heureux - Diocèse de Belley-Ars
RENCONTRE « ÊTRE HEUREUX EN FAMILLE »
En s’appuyant sur « En famille avec Dieu » (p.92-111)
A préparer à l’avance :
- les livrets (feuille A4 recto verso pliée) et les « jeux de cartes ».
- la salle, côté « enfants » avec les animateurs en nombre suffisant, et côté « parents »,
aménagé de manière compatible avec le nombre de personnes attendues (par exemple
plusieurs tables en disposition « cabaret », 6 ou 8 chaises autour de chaque table).
- les boissons et gâteaux pour le temps de convivialité.
Accueil des familles (10 mn)
Un chant pour rassembler tout le monde : par exemple « La paix, oui la paix, c’est le
don de Jésus ». Quelques mots à tous sur le thème : être heureux en famille, savoir
pardonner. Puis dire qu’on va se séparer en 2 groupes, chacun ayant des activités
propres. On se retrouve à la fin pour un temps de partage et de prière en commun.
Déroulement pour le temps « parents » (au total 1h30)
Temps de convivialité (10 mn) Si c’est la première rencontre, on se présente
rapidement ; si les participants se connaissent déjà, on peut s’échanger quelques nouvelles.
Temps de partage de vie, en petits groupes si on est plus de 8 ou 10 personnes (20 mn) :
L’animateur peut écrire le prénom de chacun sur un chevalet,
qu’il place devant la personne.
Chaque participant choisit, dans un « jeu de cartes » comportant des phrases et des
photos autour du thème, la phrase ou la photo qui lui parle le plus, et dit pourquoi.
Le cas échéant, la discussion peut se poursuivre autour des questions suivantes :
Quand suis-je heureux en famille ? Qu’est-ce qui peut gâcher notre bonheur
familial ? Qu’est-ce qui permet de redonner goût à notre « vivre ensemble » ?
Pendant les temps de discussion, l’animateur note discrètement quelques
éléments marquants, éléments qui pourront être repris lors de la conclusion.
Temps de la Parole de Dieu et dialogue avec les participants (50 mn) :
Donner un livret à chaque participant.
Lire le texte d’Osée (p.1 du livret).
Recueillir les premières réactions par rapport à ce texte. Puis approfondir le sens du
texte, par exemple avec les questions suivantes :
•
A quoi ce texte vous fait-il penser ?
•
Pouvez-vous faire des liens avec votre vie en famille ? ?
•
L’image de Dieu qui est donnée là correspond-elle avec celle que vous
aviez ?
•
Quels enseignements pouvons-nous en tirer pour notre propre vie ?
En conclusion, l’animateur peut insister sur les points suivants, en s’appuyant
chaque fois que possible sur ce qui a été dit dans le groupe :
- Le texte montre la tendresse de Dieu envers son peuple, comme celle d’un
père ou d’une mère envers son enfant.
- Les enfants sont-ils toujours réceptifs ? Ne se montrent-ils pas ingrats ? De
même le peuple (et aussi nous-mêmes…) envers Dieu !
-
-
Mais comment réagir ? En punissant ? En « baissant les bras » ? En « passant
l’éponge » ? En pardonnant ? Quelle est l’attitude qui permettra d’être
« heureux en famille ? »
Nous-mêmes, nous sommes invités à faire confiance à ce Dieu qui est le Dieu
d’amour, comme les enfants font confiance à leurs parents, qui les aiment.
Lorsque les groupes ont terminé cette partie de la rencontre, un animateur demande
l’attention de tous (il s’adresse à l’ensemble des tablées) et invite chacun à regarder
l’image représentée p.2 du livret. Il demande : qu’est-ce qui est représenté ?
L’accueil du fils prodigue par son père. Un tableau moins célèbre que celui de
Rembrandt…
Puis un animateur lit ou raconte le récit préparé à partir de la parabole du
père et des deux fils (Luc 15) (voir ci-après, annexe).
Par table, chaque animateur suscite le dialogue sur la manière dont les
participants ont reçu ce récit, et la manière dont eux-mêmes auraient réagi,
devant le départ du fils et à son retour.
Qu’est-ce que ce récit nous dit de Dieu, et de nous ?
Enseignement final (s’adressant à toutes les tablées) :
L’animateur principal relève ce qui donne des pistes pour être heureux en
famille : se pardonner mutuellement ; prendre le temps du dialogue ; respecter
la personnalité et la singularité de chacun ; cultiver nos dons et les développer…
En somme : avoir pour chacun le regard que Dieu a pour nous !
Temps de la relecture (10 mn) :
Chacun est invité à répondre pour lui-même aux questions de la p.4 du livret : Dans
quel état d’esprit suis-je arrivé ? Comment je repars ? Ce que j’ai découvert ; les
questions qui demeurent… ou les nouvelles questions que je me pose !
A l’issue de ce temps, tel ou tel peut exprimer dans le petit groupe (sans obligation)
ses découvertes, et ce qu’il aimerait creuser davantage.
Temps de prière en commun avec les enfants (15 mn) :
Les enfants rejoignent le groupe des parents. On prend quelques minutes pour que les
enfants ou leurs animateurs racontent ce qui a été fait, discuté, réalisé dans leur
groupe.
On reprend ensuite le chant d’introduction (« La paix, oui la paix »). Puis l’animateur
principal propose un temps pour rendre grâces pour ce que nous vivons en
famille ; demander à Dieu son Esprit pour prendre le temps d’écouter, avoir le
courage de pardonner…
On peut conclure en lisant la prière p.99 dans « En famille avec Dieu »,
reproduite sur le livret p.3. Puis en disant ensemble le Notre Père.
ANNEXE
Nous allons vous raconter une histoire qui se trouve dans la Bible. C’est l’histoire d’un père de
famille, un père semblable à beaucoup d’autres. Il a deux enfants, deux fils qui font sa joie.
L’aîné est un garçon, disons… raisonnable sérieux, obéissant, scrupuleux même ; d’un naturel
pas très gai, un garçon dur au travail, attaché aux traditions et observant strictement la loi.
Son père l’invite souvent à se détendre, à se reposer, mais non !
Son frère est radicalement différent et cela semble l’irriter. Le cadet, vous l’avez compris, c’est
tout l’inverse. Enfant, il ne pensait qu’à s’amuser, à s’évader. Il n’a pas changé. Moins stable,
moins porté sur le travail que son aîné.
Voilà en quelques mots la présentation des deux enfants du père. Des caractères forts,
opposés qui ont reçu le même amour, la même éducation.
Un jour le cadet dit à son père : «Père, donne-moi la part d’héritage qui me revient.” »
Quel choc se fut pour le père, et pour le frère ainé ! En principe, la bienséance demande
d’attendre le décès des parents pour traiter de la succession. Et pourtant le père a accédé au
désir du fils cadet. Il a partagé son bien. « Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce
qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de
désordre. » Il a pris ses affaires. Sans prévenir, sans dire au revoir à personne, sans même
embrasser son père ; et il est parti.
Le père ne s’est pas trop inquiété les premiers jours, pensant qu’il allait revenir. Mais le temps
se faisait long et l’angoisse grandissait.
Des semaines, des mois ont passé. Rien, toujours aucune nouvelle. Vous imaginez l’angoisse
du père.
L’aîné, lui, n’a pas changé ses habitudes. Il partait aux champs chaque matin, comme si de rien
n’était. Il travaillait dur, rentrait tard le soir. Le père lui en était reconnaissant. Chaque jour, le
père espérait que le cadet donnerait un signe de vie. Mais rien. Son absence remplissait tout
l’espace. Tantôt le père rêvait que le fils avait investi tout son argent et faisait fortune, tantôt
il se rongeait d’inquiétude, sentant le danger auquel était confronté son enfant.
Chaque jour, le père montait sur la terrasse, scrutait l’horizon et attendait pendant des heures
malgré les moqueries des autres : « Tu perds ton temps. Il ne reviendra plus… » Mais lui, le
père, savait que son fils reviendrait. Un jour, il reviendrait, il le savait.
« Quand le fils cadet eut tout dépensé, une grande famine survint dans cette région, et il
commença
à se trouver dans la misère. Il alla s’embaucher chez un homme du pays qui l’envoya dans ses
champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que
mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors, il réfléchit : « Tant d’ouvriers
chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je vais retourner chez
mon père, et je lui dirai : ‘’Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être
appelé ton fils. Prends-moi comme l’un de tes ouvriers”. Il partit donc pour aller chez son père.
»
Un jour, le père, au loin, très loin, crut apercevoir une silhouette : quelqu’un s’approchait.
C’était son fils, oui, c’était lui. Maintenant, il en était sûr, son cœur en était sûr, son cœur l’a
toujours su. Il a crié et est sorti. Il a couru de toutes ses forces. À quelques mètres de la
maison, le fils s’est jeté par terre, et le père a bondi pour le relever et le serrer dans ses bras. Il
était sale, amaigri, barbu, mais c’était son fils, méconnaissable, mais vivant. Le fils voulut
ouvrir la bouche pour dire…
« Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne mérite plus… » Mais le père ne l’a pas laissé
dire, il le serrait sur son cœur, et le couvrait de baisers. Pourtant le fils se débattait, il résistait,
il cachait son visage et voulait s’arracher des bras pour se jeter aux pieds du père.
Entendant le bruit, les serviteurs sont sortis de la maison, tout le monde est arrivé. Alors, le
père a ordonné :
« Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des
sandales aux pieds. Allez chercher le veau gras, tuez-le ; mangeons et festoyons … car mon fils
que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. »
« Mon fils est de retour ! Un bon bain, un bon dîner et il ne restera plus trace de sa
misère. » Le père était tellement heureux qu’il invita tout le monde à la fête. L’aîné n’était pas
encore rentré du travail, mais le père bouillait d’impatience de partager sa joie avec lui.
« À son retour des champs, quand l’ainé fut près de la maison, il entendit la musique et les
danses. Appelant un des domestiques, il demanda ce qui se passait. Celui-ci répondit : “C’est
ton frère qui est de retour. Et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a vu revenir son fils en
bonne santé.” Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. »
Un peu plus tard dans la soirée, des serviteurs sont venus prévenir le père que le fils aîné
attendait dehors, qu’il était très en colère. Aussitôt le père sortit, et courut vers l’ainé : « Vite,
mon grand, viens partager notre joie. » D’un regard il a découvert la dureté de son visage. Un
visage baigné de larmes, grimaçant de jalousie, déformé par la haine.
Il hurlait. « Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais désobéi à tes ordres,
et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais quand ton fils que
voilà est arrivé après avoir dépensé ton bien avec des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras
!»
Le père était abasourdi. Ses paroles le transpercèrent comme un coup de poignard. « Tant
d’années… Jamais désobéi… À ton service… » Mon fils chéri, depuis quand es-tu serviteur ?
Esclave de qui ? Tu es mon enfant bien-aimé, mon fils premier-né. En toi, j’ai toute ma joie !
(Silence)
« Quand ton fils que voilà est arrivé, tu as fait tuer pour lui le veau gras. »
Le père interroge : Il a dit « ton fils », il n’a pas dit « mon frère ». Son cœur de père se brise.
Comme si l’ainé avait rayé son frère de sa vie. Ce n’est plus son frère, seulement un étranger.
Alors le père découvre la solitude dans laquelle l’ainé s’est enfermé, refusant malgré les
supplications de rejoindre la fête.
Ils sont restés tard à pleurer dans la nuit. (Silence)
Est-ce possible ? J’avais perdu un fils, et je l’ai retrouvé. Maintenant, je
perds l’autre. Mais l’un ne remplace pas l’autre. Quand pourront-ils s’accepter et vivre enfin
ensemble en s’aimant, ces deux-là. Ils sont frères : je suis leur père. (Silence)
Le père s’interrogeait : «
Il dit : « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. » Ta
présence me comble de joie. « Il fallait bien festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était
mort et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ». (Silence)
(Plus fort) À quoi sert que ton frère rentre, si toi, tu choisis de rester dehors ? Comment puis-je
me réjouir, tant qu’un de mes enfants est malheureux ? (Plus doucement) Mon rêve, c’est que
vous soyez tous les deux libres, heureux. Je vous donne tout : acceptez simplement d’être
frères !