Zola
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Zola
Principales Oeuvres Thérèse Raquin (1867) Son premier roman naturaliste. Il décrit les hommes comme des “brutes” agissant par impulsion, par instinct. Les Rougon-Macquart (1871-1893) Dans Les Rougon-Macquart Zola dépassait le cadre étroit de l’étude d’un cas particulier, pour poursuivre “une vaste enquête sur la nature et sur l’homme”. S’appuyant sur les théories de l’évolution de Charles Darwin1, sur celle de l’hérédité du docteur Lucas2 et sur celle du conditionnement humain de Taine (determinisme)3, Zola allait étudier l’évolution d’une “tare héréditaire” qui frappait les deux branches d’une même famille dont il dressait l’arbre généalogique jusqu’à la cinquième génération. Plaçant cette famille sous le Second Empire, il se proposait de faire aussi l’étude de “tout un âge social”. C’est ce qui explique le sous-titre que Zola avait donné à son oeuvre “Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire”. Comme Balzac l’avait fait pour le règne de Louis-Philippe, Zola veut montrer, avec plus de méthode, pour le Second Empire, la chasse à l’argent, l’assaut aux hautes charges, l’ambition des parvenus. Les Rougon-Macquart, c’est un cycle de vingt romans. Chaque livre possède une unité qui lui est propre et peut être lu indépendamment des autres mais tous sont liés par une intrigue commune. L’intrigue Les Rougon-Macquart sont les composants d’une famille issue d’une aïeule névrosée, la paysanne Adélaide Fouque, dont le père est mort fou. Mariée au paysan Rougon, elle reste bientôt veuve avec un fils, Pierre.Elle prend un amant, l’ivrogne Macquart dont elle a deux enfants, Antoine et Ursule. Devenue folle, elle meurt dans une maison d’aliénés. Les tares héréditaires La folie d’ Adélaide Fouque se manifeste, selon des schémas scientifiques: • en troisième génération • en quatrième génération • en cinquième génération Parfois, cet état de folie s’atténue en état de névrose et devient, tour à tour manie religieuse, état d’imbécillité ou génie L’ivrognerie de Macquart se transmet de père en fils, plus ou moins atténuée. Elle se manifeste dans toute sa virulence: • en troisième génération Sous l’influence de la folie, l’ivrognerie se modifie et devient folie homicide ou état de vice. 1la nature repose sur le principe de la sélection naturelle. les actions humaines sont déterminées par les lois de l’hérédité. étant donné trois facteurs déterminants, race, milieu, moment, un individu aura un destin déterminé d’avance. 2 3 Les personnages des Rougon-Macquart Zola y fait apparaître plus de mille personnages. Les personnages des Rougon-Macquart partent du peuple et s’irradient dans toute la société contemporaine, au cours de vingt années comprises entre le coup d’état du 2 décembre 1851 et le désastre de Sédan. Ainsi Zola nous introduit dans les milieux les plus divers: une petite ville de province, le monde de la finance, les milieux écclésiastiques, les politiciens, les ouvriers parisiens, les bourgeois, les artistes, les paysans etc.. Les romans les plus remarqués sont les suivants: L’assomoir 4(1877) C’est son septième roman. Zola montre comment «le milieu peut être responsable d’une déchéance». L’intrigue Gervaise Macquart est l’héroïne. Elle a suivi son amant Lantier, un bon à rien, à Paris où celui-ci l’abandonne avec ses deux enfants. Gervaise se débat pour éviter la misère et devient blanchisseuse. Elle épouse Coupeau, un ouvrier zingueur, honnête et vigoureux, dont elle a une petite fille, Nana. Elle ouvre une boutique de blanchisserie à son compte. Mais Coupeau tombe d’un toit et perd son travail. La mauvaise cassure est longue à se remettre et Coupeau prend la douce habitude de se faire dorloter dans l’oisivité. C’est alors l’engrenage du malheur. Coupeau ne travaille plus et il commence à boire. Il fréquente assidûment l’Assomoir, le cabaret où les ouvriers du quartier de la Goutte d’Or à Paris viennent régulièrement boire un verre, et se lie avec Lantier qui est revenu. Gervaise à son tour se laisse sombrer et noie ses chagrins dans l’alcool. Coupeau meurt d’une crise de delirium tremens; Gervaise tente de se suicider. Germinal (1885) C’est sans aucune doute le chef -d’oeuvre de Zola. C’est le deuxième roman ouvrier de Zola; ses convinctions socialistes y apparaissent nettement. Titre L’année, selon le calendrier républicain institué en 1793, était partagé en douze mois de trente jours et commençait en septembre par le mois de Vendémiaire. Germinal était le premier mois du printemps, le septième mois de l’année, allant du 21 mars au 19 avril. Germinal indiquait la période où les graines sont en train de germer. Zola entend porter un regard nouveau sur la société de son temps et en particulier sur une partie de la société jusque là oubliée: la classe ouvrière. Deux mondes s’opposent dans le roman: le monde des mineurs et celui de la bourgeoisie. Le livre est divisé en 7 parties. L’action se déroule de mars 1866 à avril 1867, sous le Second Empire (1852-1870) dans le nord-est de la France près de Marchiennes, une petite ville au sud de Lille. 4 C’est l’abattoir, l’établissement où l’on abat les animaux destinés à la boucherie. Par ce titre symbolique, Zola indique un débit de boissons de dernière catégorie où les gens sont «assommés» par l’alcool, c’est-à-dire abattus par un coup qui tue, renverse ou simplement étourdit. L’intrigue Etienne Lantier, le fils de Gérvaise, arrive à Montsou dans le nord de la France pour se faire embaucher à la mine. Il est logé chez les Maheu, et découvre la dure vie des mineurs. Il se lie avec les socialistes du village. Lorsque les patrons décident de diminuer les salaires, la grève est déclarée et Lantier en prend la tête. La résistence s’organise; on crée une caisse commune. Mais la faim est la plus forte. Une marche de protestation aux cris de «du pain, du pain» se termine dans le sang. Les mineurs décident alors de reprendre le chemin des puits. Mais Souvarine, l’anarchiste, a saboté un des puits provoquant une inondation. Plusieurs mineurs sont prisonniers. Etienne est de ceux-là, ainsi que Catherine Maheu, dont il est amoureux. Catherine meurt d’épuisement, tandis qu’Etienne est sauvé. Les thèmes dominants sont: • la misère: pour étudier la condition ouvrière, Zola entre en contact avec le prolétariat industriel, et va vivre, pendant plusieurs mois, dans une région minière. Il se familiarise avec les petites maisons des mineurs, se renseigne sur les maladies des hommes, leurs méthodes de travail, leurs salaires. Il descend dans un puits et observe les ouvriers au travail dans les galleries suintantes d’eau et remplies de la poussière du charbon. Il se rend compte de la peine des mineurs, dénonce l’injustice qui pousse, à la longue, à la révolte sanglante; • le socialisme et le capitalisme: il présente deux classes sociales, les capitalistes et les prolétaires, qui s’affrontent en une lutte souvent dramatique; • la grève: qui occupe plus de la moitié du roman, constitue le cadre de la narration et offre à Zola l’occasion de proposer ses réflexions sur la possibilité de sortir de la situation d’esclavage à laquelle la classe ouvrière est condamnée; • l’amour: les rapports humains à l’intérieur de chaque classe sont des rapports de solidarité et souvent d’amour. L’affaire Dreyfus Alfred Dreyfus était un officier français, d’origine israélite, capitaine à l’état-major général de l’armée. Il fut à l’origine d’un scandale politique qui divisa profondement l’opinion française entre 1894 et 1906. L' «affaire Dreyfus» opposa la droite nationaliste et antisémite («antidreyfusards») et la gauche républicaine et laïque («dreyfusards»). Condamné à tort par espionnage en 1894, le capitaine Alfred Dreyfus fut déporté en Guyane. En 1897, il paraît que le vrai coupable était l’officier Esterházy; mais celui-ci, traduit devant le conseil de guerre, fut finalement acquitté (1898). Dès lors dreyfusards et antidreyfusards s’opposèrent violemment. La gauche demanda la révision du procès. Le 13 janvier 1898, Zola publia dans l’Aurore, une lettre à M. Félix Faure, président de la République, au titre retentissant: J’accuse, pour laquelle il fut condamné. La droite s’opposa à la révision qui porterait atteinte au prestige de l’armée. En 1898, le gouvernement décida de faire réviser le procès: Dreyfus fut de nouveau condamné par le conseil de guerre, mais avec circonstances atténuantes (1899). En 1906, la Cour de cassation annula ce jugement et réhabilita Dreyfus.