Communication de la Déléguation du Niger
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Communication de la Déléguation du Niger
REPUBLIQUE DU NIGER ---------------------------------MINISTERE DE L’EDUCATION DE BASE ET DE L’ALPHABETISATION ----------------------------------- 1ER FORUM INTERNATIONAL DES ECOLES COMMUNAUTAIRES NIAMEY, DU 27 AU 29 JUILLET 2004 COMMUNICATION DE LA DELEGATION DU NIGER 2 Introduction En 2003-2004, le Niger totalise des taux bruts de scolarisation (TBS ) estimés à un peu plus de 1% pour l’enseignement préscolaire et à 50 % pour l’enseignement du cycle de base 1 (anciennement dénommé enseignement primaire ou du premier degré). Le taux brut de scolarisation de 50 % de l’enseignement du cycle de base 1 se décompose en 59,6% pour les garçons et 40,4 % pour les filles. Ces différents taux classent le Niger parmi les pays de la sous-région ouestafricaine enregistrant la plus faible offre d’enseignement de base. Les entraves au développement de l’éducation de base, comme de l’ensemble de l’éducation scolaire, renvoient à des facteurs pluriels au nombre desquels il conviendrait de signaler tout particulièrement la faiblesse des ressources mobilisables sur fonds propres par l’Etat en vue de la promotion de la scolarisation, la très forte incidence de pauvreté et d’analphabétisme dans l’espace nigérien et la force d’inertie des pesanteurs socioculturelles auxquelles se heurtent les plans de développement de l’éducation. Autant que l’offre, la demande d’éducation se caractérise au Niger par de très fortes disparités, tout particulièrement au détriment des zones rurales, de la population féminine et des couches sociales les plus pauvres. Face à cet ensemble de constats, et sachant que le monde rural abrite 80% de la population totale du pays, il n’est rien moins que normal et très pertinent de voir, en l’absence d’une politique nationale de promotion de l’enseignement communautaire, celles des communautés acquises à la cause de l’école se mobiliser, avec l’appui technique et/ou financier de l’Etat et de certains de ses partenaires de développement, pour assurer l’accès à l’instruction à leurs enfants. Il s’agit là sans nul doute d’une contribution importante de la part de populations généralement en stratégie de survie aux efforts engagés pour relever les défis de la promotion de l’éducation, et singulièrement celui de l’Education Pour Tous (EPT) qui ambitionne d’atteindre le seuil de la scolarisation primaire universelle à l’horizon 2015 en portant le taux brut de scolarisation dans l’enseignement du cycle de base 1 de 45,4% en 2002-2003 à 100% à l’horizon considéré. C’est là le contexte d’ensemble par référence auquel le Gouvernement de la République du Niger a décidé d’intégrer l’essor de l’enseignement communautaire à ses choix stratégiques de développement de l’éducation. Si l’on fait abstraction du processus de l’initiation, dont on peut encore trouver des traces dans quelques formations sociétales du Gurma , c’est dans un hameau sis à une quinzaine de kms au Nord-Est de Niamey qu’a vu le jour en 1995/1996 le premier projet pédagogique communautaire que l’on considère le plus communément comme étant 3 au départ de la dynamique partenariale qui détermine l’évolution de l’enseignement communautaire. L’établissement créé dans ce hameau, devenu un établissement du secteur public quatre (4) années après avoir vu le jour et après avoir connu des hauts et des bas, doit son existence à l’initiative conjointe d’une communauté villageoise et d’une ONG nationale oeuvrant dans le domaine de la promotion de la femme. Ce tandem a bénéficié d’un appui substantiel de la coopération canadienne et de deux (2) projets IDA de développement de l’éducation. Dans ses jours fastes, cette expérience, dite de Galbal, dont on dit qu’elle est née de l’initiative d’une ménagère analphabète, a été saluée comme un produit et une illustration éloquente de la "mobilisation au féminin pluriel". Totalisant une cinquantaine d’élèves en 1995-1996, l’enseignement communautaire du cycle de base 1 en compte aujourd’hui plusieurs milliers. Il a largement fait la preuve de sa capacité à contribuer à la démocratisation de l’accessibilité de l’éducation scolaire, surtout parce qu’il ouvre prévalemment le chemin de l’école à des enfants de terroirs enclavés abritant des populations d’un très bas niveau de développement socio-économique. PREMIERE PARTIE 4 DE LA NOTION D’ENSEIGNEMENT COMMUNATAIRE ET DU PROFIL STATISTIQUE DU SOUS-SYSTEME DANS L’EPACE NIGERIEN I. DE LA NOTION D’ENSEIGNEMENT COMMUNAUTAIRE Il n’existe encore au Niger aucune définition officielle de l’établissement dit d’enseignement communautaire et de ce que recouvre ce type d’offre d’éducation. Certes, un projet d’arrêté a été préparé, mais il attend d’être examiné et éventuellement enrichi pour être adopté. C’est dans cet environnement sans orientation précise et sans schéma directeur spécifique qu’évoluent depuis une huitaine d’années, selon des modèles d’organisation, de gestion et des approches stratégiques aussi différents que variés, les établissements que l’on désigne, à tort ou à raison, du nom d’écoles communautaires. Ces établissements sont appuyés par une dizaine de partenaires techniques et/ou financiers formant un espace d’initiative où la visibilité de l’Etat semble surtout briller par sa discrétion. Dans une première approximation, on distingue entre trois types d’offre d’enseignement communautaire, à savoir (i) l’enseignement préscolaire communautaire (garderies, jardin d’enfants et classes maternelles), (ii) l’enseignement communautaire du cycle de base 1 et (iii) un type d’enseignement communautaire à vocation professionnelle assuré par des structures d’accueil appelées Centres de Formation au Développement Communautaire (CFDC). 1. Des enseignements communautaires préscolaire et du cycle de base 1 Il s’agit dans ces deux (2) cas d’un enseignement privé à but non lucratif, mis en place dans le cadre d’une offre de partenariat ou sur la base de l’initiative propre d’un village ou d’un groupe de villages, assuré ou non de bénéficier d’une aide extérieure, ou bénéficiant déjà d’un tel appui1. On appellera ici aide extérieure l’appui financier, technique, matériel, en ressources humaines et/ou en moyens logistiques fournis par un opérateur ou une organisation extérieur(e) à la communauté (donateur individuel, service public, coopération multilatérale, coopération bilatérale, coopération décentralisée, association Le partenariat est généralement structuré sur la base d’une formule de collaboration Communautés – ONGs – Etat , avec une visibilité de la participation de l’Etat pouvant varier selon sa nature et son importance. 1 5 d’opérateurs bénévoles mobilisés pour promouvoir la scolarisation dans une formation villageoise donnée ou dans un groupe de villages, etc.). La notion de communauté désigne la formation sociétale constituée de la population d’un village spécifique ou d’une grappe entendue comme l’agrégat composé d’un village central ( village mère ou village de référence) et des villages périphériques qui s’y rattachent, aussi bien d’un point de vue administratif que par le fait de partager un même terroir. Dans le cadre de ces deux premières modalités d’offre d’éducation communautaire, selon que les promoteurs locaux bénéficient ou non de l’appui d’un ou de partenaire(s) extérieur(s), l’allocation de ressources (moyens humains, moyens financiers, moyens matériels, matières…) incombe partiellement ou totalement à la communauté toute entière ou à un groupe de résidents organisés au sein d’une ou de structures de coopération plus ou moins formelles mises en place pour soutenir et accompagner un projet pédagogique communautaire (PPC), quand elle(s) ne se trouve(nt) pas en être l’initiatrice ou les initiatrices. Les conditions d’accès aux services offerts par l’établissement d’enseignement communautaire, le but du PPC, l’organisation des enseignements, le mode de rétribution des services des formateurs et autres animateurs, ainsi que l’âge d’admission en année initiale sont librement déterminés par les promoteurs locaux, ou d’accord parties avec d’éventuels partenaires. On dénombrerait à ce jour une centaine d’établissements répondant à la définition d’écoles communautaires telle que spécifiée ci-haut. Dans tous ceux de ces établissements qui proposent un enseignement du cycle de base 1, les programmes et la durée des études sont identiques à ceux des établissements publics ou privés du même cycle. Tel n’est pas le cas de l’enseignement préscolaire communautaire qui ajoute une fonction de garderie et de développement intégral à celle consistant à préparer les apprenants pour l’entrée dans l’enseignement du cycle de base 1. 2. De l’enseignement communautaire professionnel 6 Historiquement, on peut considérer que le premier établissement du genre a vu le jour dans le Gurma nigérien au cours des années soixante grâce à l’initiative d’un religieux de nationalité suisse qui avait ouvert dans la localité de Makalondi un établissement de formation professionnelle accueillant des adolescents de langue gulmancema. Ledit établissement assurait des programmes d’alphabétisation dans cette langue et dispensait une formation pratique orientée vers le développement agricole, la protection de l’environnement, les métiers de la forge et la préservation de l’hygiène. Cet établissement n’a malheureusement pas survécu à la retraite et au décès du promoteur. Très proche par sa vocation de l’expérience de Makalondi, l’offre d’enseignement communautaire professionnel assurée aujourd’hui au sein des CFDC se distingue notablement de l’enseignement communautaire préscolaire et de celui du cycle de base 1. Cet enseignement, à vocation essentiellement "professionnalisante", offre une éducation pratique dont les objectifs et le contenu procèdent directement de besoins de formation de la communauté, des opportunités d’emploi et d’auto-emploi qu’offre le marché local du travail et de besoins en ressources humaines de programmes de développement qu’elle accueille ou met en place de sa propre initiative avec un appui extérieur d’importance et de durée variables. L’enseignement communautaire professionnel vise ainsi à renforcer les capacités locales en offrant à des jeunes des deux sexes, d’un âge allant de 9 à 25 ans, non scolarisés ou en rupture de scolarité, des opportunités d’éducation (enseignement général et alphabétisation), de formation professionnelle ou de perfectionnement. La durée du cycle long est de dix huit (18) mois, soit 9 mois x 2. A la demande ou sur proposition de l’établissement, des formations de moyenne durée n’excédant pas trois (3) mois sont aussi assurées par les CFDC, dont il arrive également que les locaux abritent des formations externes organisées par tel ou tel usager (généralement un projet de développement). En cas de succès, chacune de ces formations donne lieu à la délivrance d’une attestation de fin de stage. Les personnels permanents des CFDC (directeurs, formateurs et surveillants) émargent au budget du Ministère de l’Education de Base 1 et de l’Alphabétisation (MEB/A). Dès lors que la notion d’enseignement communautaire implique à la base la mobilisation de promoteurs locaux vivant dans un espace géographiquement différencié et oeuvrant solidairement à promouvoir l’éducation selon une approche de gestion accordant une importance particulière à la participation communautaire (autogestion), se pose la question de savoir si les CFDC répondent authentiquement à la définition d’écoles communautaires telle que spécifiée ci-haut. En effet, 7 dans le cas de cette catégorie d’établissements, il n’y a d’autogestion que de pure forme et la communauté ne contribue à la mobilisation de ressources que sous la forme des frais d’inscription . La problématique du développement de l’enseignement communautaire au Niger devrait également se pencher sur les cas (i) de l’enseignement coranique sous sa forme traditionnelle et (ii) de ceux des établissements scolaires de milieu urbain sis dans des poches de pauvreté apparente ou dans le voisinage de tels environnements, que l’on serait tenté de considérer de prime abord comme répondant au statut d’écoles communautaires. Sous l’angle de sa création, de sa gestion et de son fonctionnement, l’école coranique traditionnelle ne semble pas répondre stricto sensu à la définition d’école communautaire ; en effet, quand bien même une demande de création d’école coranique traditionnelle peut être adressée à un marabout par tels ou tels groupes ou catégories d’acteurs sociaux, il n’en demeure pas moins que la gestion de l’établissement ne mobilise guère l’ensemble de la communauté ou des associations agissant en son nom. Le marabout est seul responsable de son établissement et ses services sont rémunérés à tempérament , sans que tous les parents d’élèves ne contribuent du reste à cet effort. Quant au second groupe d’établissements, pour le plus grand nombre, ils sont mis en place à partir de l’initiative propre d’un donateur ou d’un partenaire financier auquel il incombe généralement de rétribuer le service des formateurs. Ici non plus, on ne relève ni l’existence d’une association de parents d’élèves et encore moins d’un comité de gestion. La définition de l’enseignement communautaire devrait pouvoir prendre en compte ces différents critères qui imposent d’ajouter à la spécification géographique des indicateurs de mobilisation communautaire, de gestion participative et de financement consensuel. Dans l’ensemble des expériences en cours, on notera par ailleurs qu’ un protocole d’accord entre les promoteurs locaux et les partenaires définit les rôles et les missions des différents acteurs. II. PROFIL STATISTIQUE BRUT DE L’ENSEIGNEMENT COMMUNAUTAIRE. 1. Infrastructures Tableau 1 : nombre d’écoles communautaires et salles de classe par nature 8 INSPECTION Salles de classe selon la nature Dur Semi dur Banco/Terre stabilis Nombre d'etablissements 1 7 1 7 19 2 6 21 10 8 1 8 91 Arlit Tchirozérine Diffa Dosso Arrondissement Doutchi Birnin Konni Kollo Ouallam Say Tillabéry Arrondissement Magaria Tanout Total 1 4 7 4 1 2 5 1 2 1 3 17 2 9 17 18 10 1 7 88 (70%) 2 1 1 2 1 20 (16%) Source : Annuaire statistique 2003-2004, MEB/A 6 12 (10%) Total Paillote 5 (4%) Ratio élèves / classe : 43 2. Profil des formateurs (Source : Annuaire statistique 2003-2004, MEB/A) Tableau 2 : Effectifs des enseignants par grade et selon le sexe SEXE Arlit INSPECTION Instituteur IA Monitorat Autre Indeterminé Total H 1 Tchirozérine H 4 Diffa H Dosso Arrondissement F 4 Dosso Arrondissement H 7 Doutchi F 1 3 4 Doutchi H 9 8 17 Birnin Konni H Kollo F Kollo H Ouallam F Ouallam H 2 Say F Say H Tillabéry Arrondissement 1 5 1 10 1 4 7 2 1 1 2 1 4 5 1 5 7 3 3 17 20 1 9 10 2 8 10 F 1 3 4 Tillabéry Arrondissement H 1 11 12 Magaria H 1 Tanout F 1 1 2 Tanout H 4 6 12 Total 2 10 1 1 1 79 1 132 On constatera que sur un total de 132 enseignants, 78 enseignants, soit 60%, sont classé sous le label « autres » , c’est à dire en fait autant d’enseignants sans véritable qualification professionnelle et justifiant d’un niveau d’instruction inférieur à la classe de 3ème. Cette situation semble devoir justifier un suivi systématique et un encadrement renforcé de cette catégorie d’enseignants. 3. Manuels. 1 9 1 11 21 2 12 23 18 12 1 14 125 (100%) 9 Tableau 3. Répartition des manuels de lecture et de mathématique par inspection et par niveau LECTURE MATHS CI CP CE1 CE2 CM1 CM2 CI Tchirozérine 79 39 34 36 10 0 69 Diffa 9 9 10 427 246 4 28 INSPECTION Arlit CP CE1 CE2 CM1 CM2 32 25 36 5 3 1 Dosso Arrondissement Doutchi Birnin Konni 5 60 136 1 1 27 60 1 94 27 45 Kollo 103 116 66 76 101 110 26 Ouallam 148 177 108 27 75 198 132 13 Say 150 120 21 86 96 105 Tillabéry Arrondissement 227 134 22 340 96 130 Magaria 12 12 5 8 Tanout 134 134 56 77 42 Total 1293 1042 458 141 52 Total 2986 0 18 75 37 82 75 44 791 666 701 177 49 Tota l 2387 Source : Annuaire statistique 2003-2004, MEB/A Ratio livres / élève : • Mathématiques : 0.4 • Lecture : 0.56 4. Effectifs élèves Tableau 4 : Répartition de effectifs élèves par sexe, âge et niveau 3 10 INSPECTION NIVEAU SEXE <6 ans 6 ans 7 ans 8 ans 9 ans 10 ans 11 ans 12 ans 13 ans 14 ans >14 ans Total Arlit CI FILLES 3 0 1 1 5 Arlit CI GARCONS 4 2 3 3 12 Tchirozérine CI FILLES 4 32 Tchirozérine CI GARCONS 7 26 Tchirozérine CP FILLES 5 18 3 0 0 26 Tchirozérine CP GARCONS 3 19 11 6 4 43 Tchirozérine CE1 FILLES 3 3 Tchirozérine CE1 GARCONS 6 3 Tchirozérine CE2 FILLES 1 11 3 2 17 Tchirozérine CE2 GARCONS 0 8 5 0 13 Tchirozérine CM1 FILLES 3 1 1 5 Tchirozérine CM1 GARCONS 1 2 5 8 Tchirozérine CM2 FILLES 3 3 Tchirozérine CM2 GARCONS 4 4 Diffa CI FILLES 1 2 0 3 Diffa CI GARCONS 2 3 1 6 Diffa CP FILLES 2 2 6 4 36 33 6 9 4 Diffa CP GARCONS Diffa CE1 FILLES 2 2 4 Diffa CE1 GARCONS 6 4 10 Dosso Arrondissement CI FILLES 4 91 128 44 Dosso Arrondissement CI GARCONS 1 99 167 42 Doutchi CI FILLES 8 23 71 7 0 109 Doutchi CI GARCONS 1 24 121 21 1 168 Dosso Arrondissement CP FILLES 2 32 152 186 Dosso Arrondissement CP GARCONS 1 44 165 210 10 267 309 Doutchi CP FILLES 9 63 7 79 Doutchi CP GARCONS 5 95 11 111 Doutchi CE1 FILLES 3 16 57 14 6 96 Doutchi CE1 GARCONS 1 19 78 8 3 109 Doutchi CE2 FILLES 18 55 25 1 99 Doutchi CE2 GARCONS 27 84 63 1 175 Birnin Konni CP FILLES 0 25 25 Birnin Konni CP GARCONS 2 61 63 Kollo CI FILLES 21 0 6 19 2 48 11 Kollo CI GARCONS 9 18 17 1 0 45 Say CI FILLES 10 28 61 14 15 128 Say CI GARCONS 9 28 48 19 17 121 Tillabéry Arrondissement CI FILLES 9 10 40 1 60 Tillabéry Arrondissement CI GARCONS 7 16 45 2 Kollo CP FILLES 8 9 13 31 1 Kollo CP GARCONS 9 8 13 34 4 Ouallam CP FILLES 6 106 112 2 86 88 70 62 68 Ouallam CP GARCONS Say CP FILLES 1 1 1 Say CP GARCONS 0 0 5 Tillabéry Arrondissement CP FILLES 2 3 16 Tillabéry Arrondissement CP GARCONS 1 9 22 7 Kollo CE1 FILLES 0 22 47 24 6 3 5 6 0 0 3 5 2 23 39 Kollo CE1 GARCONS 1 16 46 18 Ouallam CE1 FILLES 1 39 182 80 107 87 302 Ouallam CE1 GARCONS 5 53 211 83 Say CE1 FILLES 9 46 44 16 3 118 Say CE1 GARCONS 5 41 49 20 3 118 Tillabéry Arrondissement CE1 FILLES 2 13 41 27 29 0 0 0 0 115 3 2 2 1 142 3 352 Tillabéry Arrondissement CE1 GARCONS 5 11 53 38 26 1 Kollo CE2 FILLES 4 11 10 3 14 2 Kollo CE2 GARCONS 6 8 9 4 10 0 37 Ouallam CE2 FILLES 155 21 176 157 31 188 44 Ouallam CE2 GARCONS Tanout CI FILLES 1 10 10 4 25 Tanout CI GARCONS 0 10 8 4 22 Tanout CP FILLES 2 5 42 18 0 2 9 61 67 Tanout CP GARCONS 30 20 Magaria CE1 FILLES 2 7 7 Magaria CE1 GARCONS 3 10 6 Tanout CE1 FILLES 6 9 1 1 Tanout CE1 GARCONS 13 11 4 1 Tanout CE2 FILLES 0 7 3 16 1 0 27 Tanout CE2 GARCONS 2 2 6 19 1 2 32 Tanout CM1 FILLES 0 2 5 5 7 122 16 19 17 29 0 19 12 Tanout CM1 GARCONS Total 99 453 1131 1489 1 2 4 32 18 3 60 995 874 230 56 34 8 5369 Source : Annuaire statistique 2003-2004, MEB/A Ratio élèves / maître : 40,67 Contribution de l’enseignement communautaire à la formation du TBS en zone rurale (référence à l’année 2003-2004): 0,34% NB. La contribution de l’enseignement communautaire à la formation du TBS peut être estimée de deux (2) manières : soit par une simple règle de trois, soit par l’approche consistant à soustraire l’effectif global des élèves de l’enseignement communautaire (5369 pour l’année considérée) et à calculer, connaissant la population scolarisable de la même année (ici 20032004), ce que serait le taux brut de scolarisation (en l’occurrence celui de la zone rurale) sans l’apport de l’enseignement communautaire ; on soustrait ensuite le taux obtenu du taux observé pour l’année de référence, compte étant tenu de l’apport de l’enseignement communautaire. Dans le premier cas, sachant que le communautaire compte un total de 5369 élèves, on pose : Contribution de l’enseignement communautaire = = Dans le second cas , on pose : 684903 x 100 1424836,05 = 48,4 (%) x 5369 690272 0,37% 48,06 ; 48, 4 – 48,06 = 0,34 % ≈ 0,37% 684903 étant l’effectif total des élèves de la zone rurale du cycle de base 1 de l’année 2003-2004, 1424836,05 et 48,4% représentant respectivement la population scolarisable et le TBS de la même zone de l’année considérée. 13 III. ELEMENTS D’ANALYSE QUANTITATIVE ET D’ECLAIRAGE QUALITATIF SOMMAIRES Il convient de préciser ici que c’est seulement à partir de l’année scolaire 2002-2003 qu’a commencé la collecte systématique des données de cadrage statistique de l’enseignement communautaire au niveau du MEB/A. Antérieurement à cette date, on ne dispose que de données de cadrage partiel réunies par la défunte cellule enseignement communautaire de l’ex direction de l’enseignement du premier degré. C’est sur cet ensemble de ressources de base que s’appuieront les éléments d’analyse sommaire annoncés ci-haut. 1. Quelques indicateurs de suivi de l’évolution et d’état des lieux de l’enseignement communautaire: référence au cycle de base 1. 1.1 Taux de croissance des effectifs élèves sur la période 2002-2003 / 2003-2004. Ces effectifs sont passés sur la période considérée de 3624 à 5369 élèves, soit un accroissement de 1745 unités correspondant à un taux de croissance de 48,15%. Ce rythme est nettement plus élevé que celui de l’enseignement traditionnel du cycle de base 1 de la zone rurale qui est estimé pour la même période de 586251 à 690272 élèves, soit un accroissement de 104021 unités correspondant à un taux de croissance de 17,76% (cf. tableau ci-desous). Tableau 5. Evolution des effectifs élèves des écoles communautaires et des écoles traditionnelles du cycle de base 1. Type d’enseignement Enseignement communautaire du cycle de base 1 Enseignement traditionnel du cycle de base 1 Taux de croissance des effectifs élèves sur la période 2002-2003 / 2003-2004 (%) ∆ (écart) 48,15 17,76 31 ( points pourcentage) 1.2 Evolution de la proportion de filles (problématique de l’équité) Les effectifs de filles de l’enseignement communautaire sont passés de 2009 élèves en 2002-2003 à 2439 unités en 2003-2004, soit un accroissement de 430 unités correspondant à un taux de croissance de 21,40%. Pour la même période, la situation observée en milieu rural pour l’enseignement traditionnel public du cycle de base est la suivante : 14 Tableaux 6. Structure comparée de l’évolution de la proportion des des filles dans les écoles communautaires et dans les écoles traditionnelles de zone rurale du cycle de base 1 , années 2002-2003 /2003-2004 Tableau 6.1 Données de base Type d’enseignement Année 2002-2003 G F 1615 2009 Enseignement communautaire du cycle de base 1 Total 1615 Enseignement 367834 traditionnel rural du cycle de base 1 Total 367834 2003-2004 G F 2930 2439 2009 216307 2930 430535 2439 259737 216307 430535 259737 Tableau 6.2 Evolution de la proportion des filles selon le type d’établissement de 2002-2003 à 2003-2004 Evolution de la proportion des filles d’une année sur l’autre 2002 - 2003 2003 – 2004 Ecoles communautaires du cycle de base 1 55,43 % 45,42% Ecoles traditionnelles rurales du cycle de 37,02% 37,51% base 1 Type d’enseignement 2. Pistes d’interprétation , hypothèses de recherche et constats d’enquête de terrain. 2.1 Baisse de la proportion des filles des écoles communautaires Dans le tableau 6.2, on constate que pour les deux (2) années pour lesquelles des données d’analyse comparée sont immédiatement disponibles, les proportions de filles paraissent plus significativement élevées dans l’enseignement communautaire du cycle de base 1 que dans celui du même cycle de l’enseignement traditionnel de zone rurale. Par contre, alors que la proportion des filles s’est stabilisée autour de 37% dans l’enseignement traditionnel en zone rurale, elle a fortement décru dans les écoles communautaires où elle enregistre une baisse de 10 points pourcentage. Comment s‘explique cette baisse ? Pour l’heure, on ne peut tout au plus qu’esquisser des pistes de recherche. On peut ainsi se poser la question de savoir si cette baisse n’est pas, par 15 exemple, liée à des fermetures d’établissements pénalisant, beaucoup plus que les garçons, les très jeunes élèves de sexe féminin (problématique de l’accessibilité physique en rapport avec des appréhensions parentales d’ordre sécuritaire). Si cette hypothèse, qui suppose que l’on fasse l’inventaire des établissements des établissements fermés, ainsi que de leurs effectifs par sexe, ou si d’autres hypothèses et vérifications que l(on l’on pourrait encore formuler ou mettre en œuvre ne se vérifiaient pas, on serait alors en droit de s’interroger sur l’impact effectif des AGR sur la scolarisation des filles…De toute façon, une enquête devrait être spécifiquement consacrée à cette question. 2.2 Niveau de qualification et de formation initiale des enseignants et des animateurs / animatrices. Les niveaux académiques et de formation pédagogique des enseignants des écoles communautaires sont faibles dans l’ensemble. Du reste, la plupart de ONG qui appuient les écoles communautaires confirment que le personnel enseignant en poste dans ces établissements n’a pas le profil requis pour officier dans l’enseignement. Bon nombre d’entre eux n’ont pas bénéficié de la formation professionnelle dispenée au sein des Ecoles Normales d(Instituteurs (ENI). Il est même des postes d’enseignement ou d’animation qui sont tenus par des agents dont on peut penser qu’ils avaient probablement amorcé un processus d’analphabétisme de retour lors de leur recrutement, à considérer leur niveau de langue et de maîtrise de l’orthographe et de la grammaire (cf. questionnaires). En général, le niveau académique des enseignants varie du niveau de la classe de 5ème au BAC. Quant aux animatrices - dont la mission consiste à accompagner les projets de création d’écoles communautaires par des actions de développement au sein des communautés et de établissements scolaires, leur niveau d’instruction varie du CM2 au BA 2.3 Les niveaux de salaire (source : ONG et données de terrain ). Sur la base des donnés statistiques 2001-2002, on constate que la fourchette des salaires des enseignants est très variable : elle va d’une botte de mil par mois à plus 100 000 Fcfa par mois selon les régions et les "bailleurs. Les salaires sont supportés intégralement ou partiellement soit par les communautés, soit par les ONGs et les communautés. Le niveau de salaire des animatrices, parfois sans rapport avec des niveaux de compétence attestés, varie de 15 000 à 45 000Fcfa. Dans certains cas, il a été observé que l’indice salarial de l’animatrice est plus 16 élevé que celui l’enseignant en poste dans le même établissement que la première. 2.4 De la situation des infrastructures et équipements scolaires (sources : annuaire statistique 2003-2004, visites de terrain et ONG). Les salles de classe des écoles communautaires sont construites en matériaux provisoires ( banco ou paillotes); elles sont réalisées sur financement partiel ou total des communautés et des PTF selon les approches des ONG qui appuient les écoles communautaires. En général, la grande majorité des écoles communautaires sont pourvues de latrines et clôturées. Les équipements sont généralement fournis par le PTFet dans certains cas par le MEB/A. 17 DEUXIEME PARTIE DU PILOTAGE DU SYSTEME D'ENSEIGNEMENT COMMUNAUTAIRE 1. DIPOSITIF INSTITUTIONNEL ( Voir organigramme du MEB/A en annexe) On observe qu'aucun dispositif institutionnel digne de ce nom n'existe au niveau du ministère de l'Education de Base et de l'Alphabétisation pour le pilotage et le suivi du système d'enseignement communautaire, en dépit de la collecte des données statistiques y relatives et de leur prise en compte pour l’élaboration de l’annuaire statistique par la division compétente de la direction des études et de la programmation (DEP) du MEB/A (à partir de 2002-2003). En ce qui concerne le financement de l'enseignement communautaire, il est à la charge des communautés et des partenaires techniques et financiers, avec des modes d’intervention variables selon les approches. 1. Au niveau du MEB/A. Comme il a été signalé plus haut, il n'y a réellement pas d'ancrage institutionnel formel pour l'enseignement communautaire huit (8) ans après la création de la première école communautaire au Niger. Cette situation crée évidemment un sérieux problème de pilotage et de suivi du sous-système, ce à telle enseigne que même le Programme Décennal de Développement de l'Education (PDDE) n’y fait quasiment pas allusion, en dépit de la contribution de l'enseignement communautaire aux efforts de développement de l’Education. L’absence de mécanisme de suivi et de pilotage de la promotion de l’enseignement communautaire s‘observe à un tel niveau d’acuité qu’il arrive que certains établissement ferment pour faute de financement et/ou d’enseignants, à l’insu du MEB/A et de ses démembrements. A l’inverse, il arrive que des établissements communautaires soient crées à l’insu du responsable de structures déconcentrées du MEB/A ; cette situation est particulièrement déplorée par les IEB1 et le DREB/A de la zone septentrionale. Les partenaires techniques et/ou financiers naviguent donc à vue en ce qui concerne aussi bien leurs relations avec le ministère en charge du secteur que les appuis qu'ils apportent au développement de ce type d'enseignement. On retiendra toutefois une collaboration sur le terrain entre les structures déconcentrées du MEB/A et les partenaires techniques et/ou financiers en ce qui concerne notamment le suivi des classes et l'encadrement pédagogique des formateurs. Les coûts de l'assistance apportée sur le terrain par les structures démembrées du 18 MEBA restent intégralement à la charge des et/ou financiers. partenaires techniques 2. Au niveau des partenaires techniques et/ou financiers ( PTF). Il s'agit notamment d'ONG internationales et nationales et de projets qui apportent des appuis à des régions et des zones spécifiques ( dans la majorité des cas, sont surtout ciblées des zone déshéritées et difficiles d’accès) en matière de développement des écoles communautaires. Les PTF sont structurés et organisés au niveau central avec des représentations ou/et des directions de siège pour le suivi administratif et financier des programmes d'appui et au niveau de leurs zones d'interventions avec des antennes, des bureaux régionaux et/ou des ONG nationales sous contrat de partenariat avec des ONG internationales. Les structures régionales ou les ONG partenaires ont la charge de la mise en exécution des programmes d'appuis aux écoles communautaires. Les domaines d'activités de certaines des ONG ne concernent que les appuis aux écoles communautaires de leur zone d'intervention. D'autres PTF procèdent par approches intégrées en appuyant d'autres secteurs en même temps que l'école ( il s'agit notamment d’hydraulique, de la santé, des pistes et voies d'accès, les activités générales de revenus, l’animation au développement, l’alphabétisation et la formation des adultes…). Les approches varient selon les partenaires. Leur appui consiste soit en la création d'établissement et la mise en place d’équipements et d’intrants pédagogiques au niveau des écoles, la formation et l'encadrement pédagogique des formateurs, le financement d'activités d'accompagnement et de création de richesses et de revenus pour l'amélioration de conditions de vie de populations généralement pauvres vivant dans des zones déshéritées et difficiles d'accès. Leur approche vise à pallier l’absence de l’Etat dont les investissements ont été jusque là prévalemment orientés vers des zone répondant à des normes de carte scolaire ( ex : population) 3. Au niveau des communautés. Au titre de l'organisation communautaire, on observe l'existence d'instruments et de structures de suivi et de gestion des écoles à travers les COGES, les APE , les associations locales de développement, les coopératives scolaires, les caisses et mutuelles de crédits et d'épargne généralement mises en place dans le cadre des écoles communautaires avec l'appui des partenaires techniques et/ou financiers. II. FINANCEMENT DE L'ENSEIGNEMENT COMMUNAUTAIRE. 19 Au jour d’aujourd’hui, la nomenclature budgétaire du MEB/A ne prend en compte l’existence des établissements communautaires qu’après leur rétrocession par les PTF ( officialisation) à l’Etat . Avant cette rétrocession, l’allocation des ressources nécessaires au fonctionnement de ces établissements est assurée conjointement par les partenaires techniques et/ou financiers qui accompagnent les projets de création d'écoles communautaires et par les communautés bénéficiaires. Les communautés concernées vivant en général dans une situation de pauvreté ou d’extrême pauvreté dans des zones déshéritées, certains des partenaires contribuent au financement d'activités génératrices de revenus dont les bénéfices sont destinés à assurer la prise en charge par les communautés des coûts de fonctionnement des écoles (contribution à la rémunération des formateurs, intrants pédagogiques, entretien et maintenance des salles de classes en paillote le plus souvent). Rubriques Partenaires (PTF) Communautés MEB/A (IBE 1) Autres (ex. associations de ressortissants) + + + + + + + + + 1. Infrastructures + 2. Equipements + 3. Salaires + 4. Manuels + 5. Fournitures + 6. Formation * 7. Santé ( boîte à pharmacie) + 8. Animation au développement communautaire et promotion de la + scolarisation Source : données de terrain ; informations ONG ; année 2004. Le financement des infrastructures est à la charge des PTF et/ou des communautés ; il arrive cependant que des ressortissants d’un terrain contribuent également à leur financement. Dans les cas les plus courants, le financement des équipements et des manuels est assuré les PTF ; il peut arriver cependant que des IEB1 mettent à la disposition des écoles communautaires, de façon informelle, un certain nombre d’ouvrages et d’équipements . Le financement des salaires est assuré par les PTF, les communautés et de façon sporadique par les associations de ressortissants. Le financement des activités d’animation au développement et d’acquisition des fournitures est supporté par le PTF et les communautés. 20 En ce qui concerne le financement de la boîte à pharmacie, les PTF assurent la mise à disposition des stocks de départ. Pour leur part les communautés assurent le réapprovisionnement et sont comptable de la pérennisation de l’activité. Des produits sont vendus à prix modérés et, dans tous les cas, cédés aux élèves à des prix forfaitaires inférieurs aux coût de revient. Pour l’heure, le MEB/A ne dispose pas encore d’un mécanisme de suivi qui permette d’évaluer et/ou de suivre le niveau et le montant des financements réalisés par les ONG et les communautés pour soutenir l'enseignement communautaire et, au-delà, pour conforter l’essor de la scolarisation dans un pays où les besoins de financement sont pourtant très importants. Cette situation rend mal aisée l’estimation des coûts unitaires élèves dans l’enseignement communautaire. Ces coûts varient selon les approches de PTF; il est ainsi des cas où les émoluments des formateurs excèdent le montant de 100 000 fcfa par mois; le montant des salaires des animatrices tournent autour de 40 000 Fcfa. Le formateurs les moins bien lotis sont ceux qui sont rémunéré par la communauté. Certains d’entre eux perçoivent en guise de salaire des bottes de mil auquel s’ajoute une gratification en espèces excédant rarement la somme de 20 000 Fcfa. Il importe de s'interroger sur la pérennité des appuis aux communautés, ainsi que sur les possibilités réelles de pérennisation de l’approche communautaire dans la perspective d’un accroissement des charges de populations généralement en stratégie de survie, parce que confrontées à une précarité récurrente. Le moindre déficit céréalier suffit ici à déstabiliser le tissu socio-économique, allant parfois jusqu’à provoquer des migrations de masse. Pour leur part, les activités génératrices de revenus ne semblent pouvoir véritablement conforter la promotion de la scolarisation et le développement humain dans de tels environnements que si elles trouvent à s’appuyer sur un socle de croissance durable. Il importe également de s'interroger sur les dispositifs institutionnels à mettre en œuvre pour assurer la reprise par l'Etat de ces écoles tant au niveau des investissements qu'au niveau des charges de fonctionnement. Il a été observé que le cofinancement par les communautés ne pourrait excéder une durée de deux années en ce qui concerne la prise en charge du salaire des enseignants. Si l’alternative de l’enseignement à cours multiples peut apparaître comme une réponse nécessaire, elle ne paraît cependant pas suffisante. III. CADRE DE PARTENARIAT 21 1. Harmonisation des approches Le partenariat pour la promotion de l’enseignement communautaire se structure au sein d’un cadre de collaboration où l’on relève quatre cas principaux de figures avec, dans chaque cas, une faible visibilité du MEB/A en ce qui concerne le suivi stratégique, l’évaluation et l’allocation de ressources. En matière de partenariat, on note les scenarii ci-après : • • • • Communautés - ONG - (MEB/A ) Communautés - ONG internationales/ ONG nationales – (MEB/A) Communautés - Projet - ( MEB/A) Communautés (avec ou sans appui PTF) - ONG – Associations de ressortissants – ( MEB/A) Selon les cas, les acteurs agissant au nom des communautés sont regroupés au sein d’associations dont les plus courantes sont : ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ les comités de gestion des établissements scolaires, les associations de parents d’élèves, les associations des mères d’élèves (lorsqu’il en existe), les coopératives scolaires (lorsqu’il en existe), les associations locales de développement. Ces différents scenarii correspondent aux différentes modalités de partenariat observées sur le terrain. Depuis le lancement du Programme Décennal de Développement de l’Education (PDDE 2003 - 2012), avec l’approche programme, il est donné de constater une amorce d’une concertation entre les différents acteurs oeuvrant à promouvoir l’enseignement communautaire, sans que celle - ci ne débouche toutefois sur une harmonisation effective des approches. IV. IV RESULTATS, IMPACTS ET PERSPECTIVES 1. Des résultats et des impacts. En l’absence de données fiables sur l’efficacité interne de la novation et de données d’analyse comparative entre l’enseignement communautaire et l’enseignement traditionnel, au nombre des résultats et des impacts les plus significatifs de celle ci on peut provisoirement signaler : 22 • la reviviscence et la restauration, à des fins de développement communautaire, d’une des valeurs essentielles de civilisation des peuples africains, à savoir la solidarité, la cohésion et la coopération sociales ; • L’intégration effective de l’école à son environnement social, économique et culturel ; • Une résorption significative de l’allergie à la scolarisation traditionnellement constatée en milieu rural nigérien ; • Une contribution non négligeable de l’enseignement communautaire à la promotion de la scolarisation en milieu rural ; • Des efforts significatifs pour améliorer la qualité de l’enseignement, notamment à travers une gestion performante de l’allocation de manuels et fournitures scolaires et un effort soutenu d’amélioration de la qualité de l’enseignement; • La levée progressive des freins à la scolarisation des filles, à travers notamment la résorption de son coût d’opportunité grâce à la mise en place d’activités génératrices de revenus au sein des communautés et à l’allègement des tâches ménagère des mères ( (implantation de moulins, réalisation de points d’eau potable à proximité des villages, commerce,etc.) ; • L’amélioration du statut nutritionnel et des conditions de stimulation propres à favoriser l’éveil et le développement harmonieux de la petite enfance( garderies), ce dernier fait étant signalé dans toutes les communautés abritant des garderies comme étant très probablement corrélé avec les très bons résultats observés dans le cycle de base 1 chez la grande majorité des enfants ayant fréquenté des établissements d’enseignement préscolaire ; • L’amélioration de l’accessibilité des soins de santé pour l’ensemble des membres de la communauté; • La liaison entre scolarisation et réduction de la pauvreté ; • Le recul de l’analphabétisme ; • L’amélioration du pouvoir d’achat des ménages ; 23 • La diffusion d’une nouvelle culture de gestion au sein des communautés caractérisée par une recherche systématique du résultat et de l’efficacité ; • Des effets d’entraînement et des effets percolateurs nombreux amenant des villages ou des hameaux sans école à chercher à se doter d’un établissement d’enseignement communautaire et à entreprendre des démarches dans ce sens ; • Une résorption relative de l’exode grâce aux opportunités créées par la mise en place des activités génératrices de revenus ( le cas particulièrement éloquent d’un village dont les habitants exportent du cheptel asin vers un pays voisin suffirait à illustrer cette assertion) . L’ensemble de ces facteurs, qui sont loin d’être exhaustifs, contribue à renforcer les capacités des communautés. 2. Des perspectives. Les perspective doivent surtout être envisagées selon des trajets devant conforter les capacités acquises par les communautés, ainsi que la promotion de l’éducation ; c’est pourquoi elles devraient pouvoir être envisagées selon les itinéraires ci – dessous. TROISIEME PARTIE AXES STRATEGIQUES POUR LA DEFINITION D’UNE POLITIQUE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT DE L’ENSEIGNEMENT COMMUNAUTAIRE AU NIGER 24 Axe 1. : Schéma directeur de développement de l’enseignement communautaire • Définir aussi tôt et aussi méthodiquement que possible un schéma directeur de développement de l’enseignement communautaire selon une approche privilégiant le partenariat. Axe 2. : Dispositif institutionnel de développement de l’enseignement communautaire • Evaluer en vue d’une amélioration durable la gestion institutionnelle de l’enseignement communautaire Axe 3 : Financement du développement de l’enseignement communautaire • Evaluer les conditions de financement de l’enseignement communautaire dans la perspective de la pérennisation du système, notamment par le renforcement des capacités des communautés pour une création accrue de richesse. • Accorder une attention particulière à la préservation et au développement de celles des ressources naturelles et culturelles des communautés dont la mise en valeur peut substantiellement conforter les capacités locales (ressources végétales, ressources animales, ressources foncières, ressources hydrauliques, biens culturels, créativité endogène, etc). • Soulager ou préserver, aussi rapidement que possible, les terroirs abritant des établissements d’enseignement communautaire du handicap de l’enclavement, de l’analphabétisme et des risques de morbidité par (i) la construction de pistes rurales et (ii) l’amélioration de l’accessibilité des services de base, avec un accent prononcé sur la promotion de l’alphabétisation et de la formation des adultes, tout comme des programmes de développement communautaire à haute intensité de maind’oeuvre. 25 • Sécuriser la promotion du développement de l’enseignement communautaire par l’élaboration d’un plan de financement à moyen terme en rapport avec les programmes d’allègement de la dette, la communalisation intégrale, ainsi qu’avec les objectifs du PDDE et de la SRP. • Etudier la faisabilité d’un système de parrainage à l’échelle nationale pour la mobilisation de ressources en faveur du développement de l’enseignement communautaire et de la résorption de l’incidence de pauvreté dans les poches d’extrême pauvreté de l’espace nigérien. Axe 4 : Mobilisation sociale et formation en faveur de l’enseignement et du développement communautaires. • Elaborer et mettre en œuvre des plans de communication stratégique pour une large mobilisation sociale en faveur du développement de l’enseignement communautaire. • Former adéquatement les enseignants ainsi que les animateurs mobilisés pour la promotion de l’enseignement communautaire et le développement humain. • Valoriser autant que faire se peut les ressources des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour conforter l’impact des programmes de mobilisation sociale et de renforcement de capacités des populations. Axe 5. : Recrutement des perspectives de carrière des formateurs et animateurs • Définir de manière rigoureuses les conditions et les critères précis de recrutement des personnels salariés de l’enseignement communautaire, sans oublier de prendre en compte les aspects juridiques du volet recrutement et des perspectives de carrière ( notamment les plans de carrière, la contractualisation, la sécurité sociale, etc) de cette question. 26