Témoin n° 18 - DM-échange et mission
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Témoin n° 18 - DM-échange et mission
N°18 Juin - août 2012 Dossier Partenariat : attention fragile ! L’île Maurice de l’intérieur Le domaine de la collaboration au développement ainsi que les partenariats entre ONG au Nord et au Sud ne sont pas de longs fleuves tranquilles. Comment vivre les passages à vide des partenaires ? Répercuter les attentes des bailleurs de fonds dans la réalité compliquée du terrain ? On en parle dans le dossier. a Pour découvrir la multiplicité de Maurice, un groupe de Romands s'y est rendu accompagné d'Alain Monnard, pasteur envoyé de DM-échange et mission, et plusieurs de ses paroissiens qui ont ouvert leur porte et leur cœur. Une occasion unique de plonger dans la vie de Mauriciens, tout en se faisant une idée des différentes religions et cultures cohabitant sur l’île ! a Axel Derricks©DM-ECHANGE ET MISSION ission m t e e g n a h c é M Bulletin de D OIGNEZ UN ES TÉ LE S M S L ES AU TR D Quarante ans de la Cevaa Des Gabonais en pays de Vaud En avril, Jean-Christoph Stucki, conseiller synodal de l’Eglise évangélique réformée du canton de Fribourg (EERF), était invité à la Semaine Cevaa de la FJKM (Eglise de JésusChrist à Madagascar). Il en est revenu enrichi : « Cette Eglise a été l’une de celles qui ont créé la Cevaa ; c’était extrêmement intéressant, et l’accueil était chaleureux. » Du 16 au 24 mai dernier, Jean-Christoph Stucki a reçu à son tour le pasteur Marinasy, secrétaire général de la FJKM, pour lui faire découvrir l’EERF. Temps fort de son séjour, un culte festif s’est déroulé à Bulle avec la participation de la chorale de la FJKM de… Gland (VD) ! Un moment que les Gruériens ont particulièrement apprécié. a Etre chrétien au Maroc Quand l’Eglise protestante de Genève (EPG) a su qu’elle formait un tandem avec l’Eglise évangélique au Maroc (EEAM), Vincent Schmid, pasteur à Genève, s’est senti concerné. « Mon père en a été le pasteur durant vingt ans, raconte-t-il. J’ai passé mon enfance au Maroc. » Du coup, Vincent Schmid, délégué par l’EPG, assiste au Synode de l’EEAM fin 2011. « Ce fut un moment important, où l’Eglise a adopté une nouvelle déclaration de foi et abordé les problèmes qu’elle traverse en terre islamique. Les chrétiens y sont sur le fil. » Evoquer la réalité de centaines de chrétiens, Africains pour la plupart, dans un pays où tout prosélytisme reste interdit. C’est par le biais d’un film tourné en juin 2012 que l’EPG veut faire connaître l’EEAM. On vous en dira plus à sa sortie. a ALCESDAM© Du 13 au 20 juin, les chemins de Vaudois et de Gabonais vont se croiser. Ce binôme, imaginé pour les quarante ans de la Cevaa (Communauté d’Eglises en mission), va se matérialiser par la visite de quatre membres de l’Eglise évangélique du Gabon (EEG) au sein de l’Eglise évangélique réformée vaudoise (EERV). « Notre Eglise a participé, par téléphone, à un culte de fête radiodiffusé au Gabon en décembre 2011, raconte Sandro Restauri, pasteur vaudois. On va rendre la pareille en appelant l’EEG pendant le culte des réfugiés, le 17 juin, radiodiffusé de Lutry. » Lors de la Fête Terre nouvelle vaudoise, les invités gabonais auront également l’occasion de raconter comment l’art trouve sa place dans les cultes. Partages, rencontres : « L’idée, c’était que ces festivités de quarantième ne se vivent pas entre spécialistes à Montpellier, siège de la Cevaa, mais en communion les uns avec les autres », conclut Sandro Restauri. Objectif atteint, sans aucun doute ! Madagascar rencontre Fribourg 2 No 18 • Juin-août 2012 r e i s s o D Comment anticiper les difficultés qu’une ONG au Togo risque de rencontrer ? Faut-il réviser régulièrement les termes du partenariat ? C’est à ce genre de questions que ce dossier veut tenter de répondre. En préambule, sachez qu’entre DM-échange et mission et ses partenaires, les rapports se construisent selon des conventions signées par les deux parties, le plus souvent pour trois ans renouvelables. Cela dit, les accords entre Eglises-membres de la Cevaa se conforment aux textes de la communauté Cevaa. « Trois ans est une échéance relativement courte, mais qui nous amène à nous mettre souvent autour de la table pour discuter, ce qui est indispensable », explique Jean-Daniel Peterschmitt, responsable des relations internationales à DM-échange et mission. Si les objectifs stratégiques des partenariats diffèrent d’une Eglise ou d’une ONG à l'autre, une constante demeure : tisser des liens de confiance mutuelle et travailler ensemble à la construction et à la mise en œuvre d’un programme de coopération. Tour de la question.. a No 18 • Juin-août 2012 NIELS ACKERMANN© DM-ECHANGE ET MISSION Partenariat : attention fragile ! 3 Dossier Rencontre « L’une des fragilités du Sud, c’est le bénévolat » Président de la FEDEVACO (Fédération vaudoise de coopération) dont fait partie DM-échange et mission, Vincent Zodogome explique certaines attentes des partenaires du Nord envers ceux du Sud. Et vice-versa. Témoin : Quel rôle la FEDEVACO joue-t-elle entre les communes vaudoises et les ONG qu’elles soutiennent au Sud ? Vincent Zodogome : La FEDEVACO assure un processus de qualité, de la sélection du projet à son contrôle par une commission technique. Ensuite, dans le suivi, nous avons des comptes à rendre à nos bailleurs, les communes vaudoises, en l’occurrence. Des rapports d’exécution à présenter à intervalles réguliers. D’une façon générale, nous exigeons qu’un projet ou programme soutenu pendant trois ans soit soumis à une évaluation externe avant le renouvellement du soutien. Les projets se trouventils parfois en difficulté ? Qu’un projet échoue ou prenne du retard, cela peut arriver, au Sud comme au Nord. Ce que le donateur a besoin de savoir, c’est pourquoi les choses ne se sont pas passées comme prévu. On s’aperçoit que les communes nous font confiance : en 2011, le montant de leur apport a augmenté de 18%. Dans le domaine de la coopération, les ONG doivent 4 No 18 • Juin-août 2012 évaluer les réussites des projets en termes d’impact. Est-ce compliqué à expliquer dans le Sud ? Ce n’est pas plus compliqué qu’autre chose, mais il convient d’en faire un thème en soi. De préparer avec le partenaire un questionnaire d’évaluation. De ne plus se contenter de dire « trois cents personnes ont accès à l’eau courante », mais de chercher à savoir quel impact ce puits a eu sur leur quotidien, dans leur esprit et mettre en place un processus d’évaluation. Vous êtes président de la FEDEVACO, mais également directeur de l’Association de solidarité avec les Villages du Bénin. Comment suivez-vous les projets de cette ONG ? Se rendre sur place est essentiel. Je me rends au Bénin une à deux fois par an. Mais je suis également les projets à distance et passe beaucoup de temps en communication. A chaque stade, il convient de savoir où en est l’équipe sur le terrain en gardant toujours une bonne proximité. Comprendre pourquoi cela va moins bien, fixer des délais, ne pas attendre le rapport qui tarde, mais appeler le partenaire pour savoir ce qui se passe. La FEDEVACO soutient des projets partout dans le Sud. Existe-t-il une même fragilité? Sans doute le fait que toutes les ONG, ou presque, travaillent avec des bénévoles ou des employés peu rémunérés. On peut être bénévole quand on a suffisamment pour vivre. A terme, ce n’est pas viable. Comment une ONG reste-telle pertinente, active et efficace dans la durée ? Je crois que c’est comme une entreprise. Vous avez lancé une maternité ou un centre de formation ? Il faut garder l’œil sur les cliniques ou les lycées techniques qui s’ouvrent autour de vous, observer l’évolution des besoins des populations et essayer d’offrir un service plus compétent, mieux ciblé. C’est ce qui manque parfois aux ONG dans le Sud. Et nous sommes là, au Nord, pour redonner une certaine émulation. a Care Groups Renouveler l’élan Rajeunir les troupes Les Care Groups, c’est une belle histoire. Au milieu des années septante au nord-est de l’Afrique du Sud, dans la région proche de l’hôpital d’Elim, ces groupes de soins voient le jour par le biais de l’ophtalmologue Erika Sutter et de Selina Maphorogo, aide-infirmière et «médiatrice interculturelle ». Leur idée : former des bénévoles, regroupées en réseaux, pour faire de la prévention dans leur communauté. Le concept fait mouche au point de compter, après quelques années, environ 2000 bénévoles. En 2001, Selina Maphorogo prend sa retraite. Si la coordinatrice a organisé la relève, prendre sa succession représente un défi difficile à relever. « Ce changement a contribué à fragiliser les Care Groups, constate Etienne Basset, responsable de la région Afrique australe à DM-échange et mission. Le départ de Selina a créé un vide, notamment au niveau de la prise de décision. » C’est également face à la difficulté de recruter de jeunes bénévoles que se sont retrouvés les Care Groups. Comment séduire les jeunes sans leur proposer le salaire et un emploi stable qui constituent les objectifs majeurs de la majorité des jeunes de la région ? Devant ce constat, le Conseil des Care Groups a travaillé en session avec Etienne Basset. « La décision de conserver la tradition du bénévolat a été prise, raconte-t-il. Mais les Care Groups vont mettre sur pied un cursus de formation reconnu qui permettra aux jeunes actifs dans le secteur de la santé d'être formés tout en s’engageant à travailler pour les Care Groups durant un certain temps. Pour valoriser le travail accompli par les bénévoles, plutôt qu'un salaire régulier, des uniformes et badges d’identification leur seront distribués, ce qui devrait leur apporter une certaine reconnaissance au sein de leur communauté. » En situation délicate, les Care Groups et DM-échange et mission ont décidé d’un suivi plus serré donné par Emery Mpwate, consultant congolais spécialisé dans le domaine de la santé. Il coache notamment depuis quelques mois la nouvelle coordinatrice. Etienne Basset a hâte de connaître l’impact de ce travail, mais il ne s’en mêle pas intimement. « D’une façon générale, j’essaie de donner des impulsions ; je ne suis pas leur chef. J’explique les réalités des Eglises en Suisse, celles également des bailleurs de fonds et des aides institutionnelles et des critères d’obtention de co-financements. » Comment accompagner un partenaire dans un changement de direction ? Y-a-t-il moyen d’anticiper les problèmes et les baisses de régime ? Etienne Basset en doute. « Le processus se passe sur le terrain. Si on n’est pas présent, c’est très difficile d’empêcher les problèmes de survenir. D'où, peut-être, l'intérêt de l'échange de personnes : apporter un point de vue extérieur et pouvoir l'ancrer à l'intérieur de l'ONG locale. » a No 18 • Juin-août 2012 5 Dossier EPA Sortir de l’ornière Pour l’Eglise protestante africaine (EPA) au Cameroun, l’année 2012 correspond à un temps de réflexion et de transition. Pour DM-échange et mission aussi. En janvier 2011, la convention liant les deux partenaires arrivant à échéance, l’évaluation du partenariat a débuté. Pour Priscille Girardet Sokpoh, secrétaire exécutive pour l’Afrique centrale, les bases mêmes du partenariat sont à redéfinir. « Nous essayons de travailler de façon claire et transparente, explique-t-elle. Le risque de certaines relations, comme celle que nous avons développée avec l’EPA, c’est d’entrer dans un mode "infantilisé", où le partenaire du Sud attend la manne du partenaire du Nord. » Pour l’heure, les financements ont été en grande partie bloqués, le temps de valider les comptes des deux années précédentes et de proposer un audit financier. Viendra ensuite le temps de la redéfinition des projets de développement de l’EPA. « Nous allons mandater un consultant extérieur pour évaluer ce qui a été fait et avec quel impact », précise Priscille Girardet Sokpoh. Impossible de redémarrer sur des bases saines sans jouer la transparence et appliquer des méthodes 6 No 18 • Juin-août 2012 participatives. « J’ai la volonté de travailler en groupe et que les séances s’achèvent systématiquement par des restitutions en fin de travail. C’est une méthode qui prend du temps, certes, mais que je trouve en fin de compte plus efficace. On s’aperçoit que ,si l’on se retire un peu au niveau décisionnel, le partenaire peut occuper l’espace. » Est-ce différent de travailler avec un partenaire-Eglise plutôt qu’avec une ONG lambda ? Priscille Girardet Sokpoh constate que la différence existe du côté des… bailleurs. « C’est plus compliqué d’obtenir des financements quand on a une couleur religieuse, notet-elle. Les Eglises ont toujours soutenu des projets de développement répondant aux besoins de leurs membres et de la population en général. Ces dernières années, les Eglises se sont peu à peu professionnalisées, en engageant des responsables de projets, par exemple. C’est une bonne chose, mais il faut du temps pour que cela se mette en place. La taille même de l’EPA explique certaines de ses faiblesses : elle ne compte qu’une trentaine de paroisses dans le sud du Cameroun. » a TEMOIGNAGES Laurent Venezia, Bénin Un couple en Eglise L’an dernier, Etienne Roulet, pasteur retraité, partait au Bénin pour réfléchir avec l’Eglise protestante méthodiste du Bénin (EPMB), partenaire de DM-échange et mission, à son programme de formation permanente sur cinq ans. Il y a un mois, c’est pour la phase de démarrage des activités qu’il a repris le chemin de Porto Novo, accompagné de son épouse. Parmi les objectifs de l’EPMB : affiner la sélection des futurs pasteurs et évangélistes. « L’idée consiste à ce qu’ils effectuent un stage de six mois en paroisse avant même de débuter la théologie », explique Etienne Roulet. Autre sujet : la prière. « Je participerai à un séminaire organisé par les responsables de groupes de prière. La "mode évangélique" qui veut, par exemple, que seuls ceux qui prient toute la nuit soient exaucés fait des ravages. » Pour sa part, Evelyne Roulet participera à l'animation de retraites spirituelles destinées aux femmes de pasteurs. Un mois intense en perspective ! a champion solidaire au 20 km de Lausanne et responsable administratif de DM-échange et mission (avec sa voisine Clémence) «Je cours solidaire pour concilier mon plaisir de participant à mes idéaux de vie. Année après année, il y a de plus en plus de coureurs solidaires : c’est l’espoir que le message de la solidarité passe autour d’un événement sportif. Partager ce , moment d’engagement avec les grands, les petits les pros et les autres, c’est un plaisir ! » Paul Nicole, champion solidaire aux 20km de Lausanne « On porte le bandana Champion solidaire pour ceux qui n’ont pas la chance de courir comme nous. » Lucien Mer rone et sa soeur Elisa, champions solidaires aux 20km de Lausanne Ile Maurice Chaleureuse communion En avril dernier, ils étaient vingt-deux à s’envoler pour l’île Maurice, où Alain Monnard, envoyé de DM-échange et mission, les attendait. Durant quinze jours, ce groupe a découvert un pays de l’intérieur, en partageant notamment un peu de la vie et des activités des paroissiens d’Alain Monnard, pasteur de l’Eglise presbytérienne de Maurice (EPM). Janine Wiedmer, de Chernex, faisait partie du groupe. «Nous avons été accueillis, je dirais aimés, raconte-t-elle. C’était une forme de tourisme orienté sur la compréhension du pays, mais c’était surtout une communion fraternelle. Nous avons eu le plaisir d’être accompagnés par deux Mauriciens, ce qui nous a permis de beaucoup échanger. Si je devais résumer, je parlerais du sentiment d’être entourée de chaleur humaine. » a « Je porte le bandana Champion solidaire pour aider les enfants. Tout le monde a le droit Je suis d’avoir de l’argent et de pouvoir manger. es qui jeun de coup allé en Equateur, et j’ai vu beau ille fam essaient de gagner de l’argent pour leur assez à en cirant les chaussures. Ils n’avaient pas ! » ste manger, et j’ai trouvé ça inju No 18 • Juin-août 2012 7 Secaar Pour beaucoup de familles africaines, la terre reste la seul ressource. Se nourrir est la priorité. Et produire un peu plus pour vendre permet d’assurer d’autres besoins essentiels, comme envoyer les enfants à l’école ou se soigner. Malheureusement, bien souvent, la terre s’épuise à force de récoltes ou de conditions climatiques difficiles. Des témoins sur toute la terre Vous avez été sensibles à notre dernier mailing de soutien au témoignage. Ce sont quelque Fr. 36'890.– que nous pouvons mettre au service des uns et des autres envoyé-e-s sur le terrain. En actes et en paroles, nous voulons construire avec vous un monde fraternel, solidaire et vivant. Il se bâtit avec le travail des envoyées et envoyés, grâce aux visites de groupes comme celle de jeunes Fribourgeois au Bénin l’an dernier (voir photo). Mais encore par des échanges, des collaborations autour de projets et de prière partagés qui constituent l’essence même de notre mission. Grâce à ces relations, les hommes et les femmes avec qui nous travaillons deviennent non seulement partenaires, mais aussi frères et sœurs en Christ. Avec votre aide, des personnes s’engagent ainsi pour remplir cette mission. Merci ! a Le Secaar vient en aide aux petits paysans, à la ville comme à la campagne. Par des formations et des conseils concrets, il les aide à mettre en œuvre des techniques qui augmentent la production, tout en veillant à respecter la terre et les ressources de l’environnement. Un travail de formation et d’information essentiel que vous pouvez soutenir par un don. Davantage d'informations dans notre courrier de juillet. Engagez-vous avec DM-échange et mission ! Pour un poste d’envoyé-e � CCP 10-700-2 PostePays Infirmière scolaire Congo RDC Durée 2 ans Pour du service civil à l’étranger postePays Sensibillisation à l’environnement Animateur de jeunesse avec compétence technique Enseignant Formateur en informatique Animateur social avec compétence technique Animateur social Mexique Cuba, Mexique Madagascar, Cameroun Cuba, Madagascar, Rwanda, Cameroun Cameroun, Rwanda, Congo Madagascar Pour notre secrétariat à Lausanne Civiliste archiviste documentaliste 8 No 18 • Juin-août 2012 Durée 10 mois Mention « Une Terre à préserver » Qui sommes-nous ? DM-échange et mission est la plateforme de services des Eglises protestantes romandes, pour les aider à être témoin de l’amour de Dieu, de la foi des Eglises, et de l’espérance des humains en Suisse et dans le monde. Impressum N°18 • Juin-août 2012 Responsable Sylviane Pittet ¦ Adresse DM-échange et mission, Cèdres 5, 1004 Lausanne ¦ Site Internet www.dmr.ch ¦ Photographies © DM-échange et mission ¦ Relecture Joëlle-Pascale Ulrich Conception, graphisme Expression Créative ¦ Impression Pressor ¦ E-mail [email protected] ¦ Abonnement de soutien à Témoin, prix Fr. 20. Parution 4 x par an.