Les professeurs du lycée Dumont D`Urville refusent de participer au

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Les professeurs du lycée Dumont D`Urville refusent de participer au
Les professeurs du lycée Dumont D’Urville refusent
de participer au conseil pédagogique prévu cet
après-midi vendredi 5 mars 2010
Le refus de siéger
Siéger reviendrait à élaborer les modalités de mise en œuvre d’une réforme, menée au pas de charge, sans véritable
concertation, alors même qu’elle va bouleverser l’enseignement en lycée.
Cette réforme en effet :
---impose une baisse des moyens horaires dans la plupart des disciplines
---fragilise un quart de l’horaire : 10h30 globalisées réparties en fonction des tractations locales.
---sacrifie des apprentissages disciplinaires nécessaires à une illusoire remédiation fourre-tout (accompagnement
personnalisé à 35 élèves !!!).
---programme la disparition des COPSY et leur remplacement par des enseignants qui devront faire le travail d’orientation
sans avoir la formation nécessaire.
Non à l’instrumentalisation du Conseil pédagogique
Ils émettent d’ailleurs les plus vives réserves sur le principe même du conseil pédagogique tel qu’il est conçu par cette
réforme./
---L’élaboration des politiques éducatives au niveau local leur apparaît comme une manière rampante d’abandonner les
programmes nationaux, ce qui amènera à court terme la remise en cause du baccalauréat.
---Elle va instaurer, de fait, une concurrence entre les établissements, une hiérarchie pernicieuse entre ceux qui seront
considérés lycées d’élite et ceux considérés comme de seconde zone.
---Le nouveau rôle du Proviseur les inquiète fortement. Comment ne pas voir que ces nouvelles prérogatives de pouvoir
entraîneront fatalement de délétères relations de subordination ?
--les modalités de désignation des membres sont également contestables : nommés par le Proviseur, ils ne seront pas
forcément acceptés par leurs pairs. Les relations professionnelles en seront dénaturées. Ce serait un coup fatal porté à la
collégialité et l’instauration de la caporalisation de notre métier.
Les Conséquences nocives de la réforme du Lycée à Dumont d’Urville
Les professeurs du lycées expriment à travers leur bilan par discipline, leurs plus vives inquiétudes quant à l’incidence de la
réforme sur leurs conditions de travail et sur les contenus et objectifs de leur métier.
---Mathématiques : la réforme supprime des moyens : heures de dédoublements et heures individualisées. Les professeurs
demandent le rétablissement de ces heures indispensables pour un véritable apprentissage de l’ensemble des élèves et
particulièrement des plus faibles (pour appréhender l’outil informatique, et les méthodes spécifiques à cette discipline).
---Physique : baisse d’une demi-heure, disparition de l’option MPI, les enseignements d’exploration par binôme (SVT,
Math) sur des contenus peu définis, remettent en cause la formation scientifique en seconde.
---SVT : baisse d’une demi-heure, les dédoublements remis en cause sont soumis aux réalités locales. Suppression du
« vivant » au profit du « virtuel » dans les expériences (utilisation de l’outil informatique).
---Langues vivantes :la réforme qui met en place les groupes de compétence, conduit les collègues à affronter des
problèmes structurels insurmontables (nombre d’élèves, locaux, emploi du temps) et remet en cause la qualité pédagogique
de leur enseignement.
Ils réclament donc la liberté d’organiser ou non ces groupes de compétence qui risquent de rendre très difficile le suivi
pédagogique des élèves.
Ils ne participeront pas à l’accompagnement personnalisé et refusent (à l’exception de la classe Esabac) la charge de
professeur principal.
…Langue arabe : L’Etablissement projette de ne pas proposer l’Arabe en LV3 ou en option aux élèves de Seconde. C’est
donc la chronique de la disparition annoncée de l’offre d’enseignement de la langue arabe ce qui est incompréhensible et
inadmissible dans le cadre d’un grand lycée méditerranéen.
…Langue Russe : cette discipline était le prestige de notre Lycée. Actuellement elle est volontairement fragilisée. C’est un
comble pour un établissement qui était depuis toujours un pôle langue de notre région !
---SES : discipline particulièrement attaquée par la réforme. Baisse d’une heure de cours en seconde et disparition des
dédoublements qui se poursuivra en Première et Terminale ; cela remet en cause l’acquisition d’un savoir méthodologique
nécessaire à la compréhension des mécanismes économiques et sociaux. La disparition de l’option Sciences politiques en
Première et la baisse d’une heure de cours en Terminale ainsi que la transformation des programmes en Seconde qui
aboutit à la suppression des thèmes sociologiques particulièrement sensibles comme l’emploi, le chômage et les inégalités
de revenus, appauvrissent sensiblement les contenus et remettent en cause la formation à la citoyenneté des élèves pourtant
précieuse dans toute démocratie digne de ce nom.
…Arts Plastiques et Musique Disparition de l’intitulé disciplinaire dans le cadre des enseignements obligatoires en
seconde ; restriction à la forme d’enseignement facultatif ; remplacement de cet enseignement par un enseignement
exploratoire non disciplinaire ; absence dans les textes des modalités de financement des partenariats .Risque de
tarissement de ces enseignements .Les enseignants expriment les plus vives craintes pour la pérennité de leurs disciplines.
…Français constatation de la perte d’une demi heure dans l’EDT des professeurs ; souhait que soient prévues des heures de
concertation ; refus d’être professeurs principaux de seconde pour ne pas remplacer les COPSY dans leur tâche.
…Latin Grec : l’option facultative de ces deux matières disparaît à DD ; ces options ont toujours représenté un atout pour
notre Lycée alors que le Latin a disparu de la carte des autres établissements. Les professeurs refusent la mise en
concurrence avec d’autres disciplines comme l’option MPS et les Lettres (option littérature et société).
Les professeurs demandent que les langues anciennes existent non seulement en enseignement d’exploration mais encore en
option facultative.
…Histoire. Géo : Les professeurs unanimement refusent d’être professeurs principaux pour ne pas faire les tâches des
COPSY. Ils déplorent la fragilisation de l’Histoire en classe de terminale S (optionalisée donc non obligatoire). En seconde
ils constatent la perte d’une demi-heure et la suppression des modules (en demi-classe) si précieux pour la méthodologie et
l’approfondissement documentaire. De plus les contenus des programmes sont parfois aberrants, parcellisés, voire
infaisables.
…Philosophie : les professeurs déplorent la disparition probable des heures dédoublées en STG et S. Ils demandent le
maintien et l’extension du dédoublement. Ils s’inquiètent du futur statut de leur discipline dans le cadre du futur
Baccalauréat.
…Eco gestion : les professeurs rejoignent les enseignants de SES pour déplorer la mise en concurrence locale des deux
disciplines SES et PFEG .Ils déplorent vivement l’insuffisance horaire de cet enseignement exploratoire (une heure et
demie).
Ils demandent que cet enseignement bénéficie d’un dédoublement (3 heures professeurs)
Conclusion : Ainsi les Professeurs du Lycée Dumont d’Urville estiment que cette réforme est un leurre qui consiste
sous couvert d’innovations à masquer la dégradation programmée de l’offre éducative. Elle remet en cause le
principe d’égalité au plan national en opposant les établissements entre eux. Elle fragilise les disciplines, elle gère
la pénurie, elle transforme le système éducatif aux mépris des intérêts des élèves.
Les professeurs du Lycée Dumont d’Urville aspirent à une autre réforme, menée dans la concertation et
répondant aux réels besoins de formation des jeunes.