maîtriser les variations de frais financiers
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maîtriser les variations de frais financiers
MAÎTRISER LES VARIATIONS DE FRAIS FINANCIERS MAÎTRISER LES VARIATIONS DE FRAIS FINANCIERS Choisir son prêt en fonction du niveau des taux d’intérêt Favoriser la simplicité de gestion CAP ET FLOOR : " PLAFONNEMENT" ET "TUNNÉLISATION" DES PRÊTS À TAUX VARIABLE Certains prêts à taux variable comportent des plafonds et/ou des planchers qui limitent les hausses et/ou les baisses de taux. On parle de "cap" pour les plafonds et de "floor" pour les planchers. Lorsque le prêt est assorti d’un cap, cela signifie que le prêt bénéficie d’une protection contre la hausse des taux : son taux ne pourra jamais dépasser un niveau plafond. Par exemple, si le taux de départ du prêt est de 4 % et qu’il comporte un cap de 2 points, le taux du prêt ne pourra jamais dépasser 6 %, quelle que soit l’évolution ultérieure de l’index de référence (même s’il atteint 8 % par exemple). Le cap permet donc de se prémunir contre une hausse trop importante des taux d’intérêt. Mais cette sécurité a un coût : un prêt capé est plus cher qu’un prêt à taux variable classique, de l’ordre de + 0,6 % par échéance. Dès lors, pour limiter le coût de cette protection à la hausse des taux, il peut être envisagé d’associer au cap la mise en place d’un plancher (« floor) : on parle alors de tunnel. Dans ce cas, les variations du taux d’intérêt seront contenues dans une fourchette, par exemple plus ou moins 2 points : à l’intérieur de ce tunnel, le taux varie librement en fonction des évolutions de l’index mais il ne peut ni descendre en dessous du taux plancher, ni dépasser le taux plafond. Par exemple, avec un taux de départ de 4 % et un tunnel de +/- 2 points, le taux du prêt ne pourra jamais passer en dessous de 2 %, ni dépasser 6 %. Le prêt tunnellé présente donc le même avantage de protection contre une hausse importante des taux qu’un prêt plafonné, mais à moindre coût. En revanche, si les taux baissent, il ne permet pas d’en bénéficier pleinement. LES FORMULES MIXTES : TAUX FIXE PUIS TAUX VARIABLE Autre possibilité : on peut monter des formules intermédiaires combinant un taux fixe et un taux variable. Ces prêts comportent généralement deux phases successives : une première phase à court ou moyen terme à taux fixe suivie d’une seconde phase à taux variable, voire à taux fixe aussi, mais dont le niveau sera déterminé en fonction des conditions de taux en vigueur au début de la seconde phase. Par exemple, pour un emprunt d’une durée de 20 ans, il peut être prévu une première phase à taux fixe, pendant les 5 premières années du prêt, suivie d’une seconde phase de 15 ans, à taux variable indexé sur un taux à court terme (par exemple, l’Euribor 12 mois). Ce type de montage se révèle particulièrement attractif lorsque l’écart entre taux à court terme et taux à long terme est très élevé (le taux à court terme étant le plus bas), et que les taux variables sont volatiles : il permet à la collectivité de profiter d’un taux fixe inférieur à celui correspondant à une durée de 20 ans, sans craindre les aléas de variation des taux à court terme. Bien entendu, cette formule est d’autant plus avantageuse qu’elle est réalisée en début de vie du crédit, quand la part d’intérêts est prépondérante dans l’annuité de remboursement. EXEMPLE DE FORMULE MIXTE : LE PRÊT "DOUBLE PALIER" Le prêt double palier est un prêt long terme de nature révisable avec neutralisation de la révision pendant les premières années d’amortissement. Il constitue donc un bon compromis entre un taux fixe classique, sans risque mais plutôt élevé, et un taux révisable pur, plus attractif mais présentant un certain niveau de risque. La collectivité dispose donc d’un taux « bonifié » pendant la 1ère période par rapport à un taux fixe traditionnel et pendant la seconde phase, bénéficie d’un taux révisable capé. CHANGEMENT DE TAUX, CHANGEMENTS D’INDEX Le passage à taux fixe La plupart des prêts à taux variable comportent une clause contractuelle permettant à l’emprunteur de passer à taux fixe, sans frais, ni pénalités. Cette option est généralement possible à chaque échéance. Cela apporte plus de souplesse et de sécurité à l’emprunteur. Le passage à taux fixe se fait aux conditions de taux en vigueur au moment où l’emprunteur exerce son option. Cela suppose que la collectivité est en mesure de suivre l’évolution des marchés financiers pour pouvoir anticiper l’évolution des taux et prendre la décision de passer à taux fixe au moment opportun. Par exemple, si la collectivité décide de passer à taux fixe à un moment où l’index de référence est à la hausse, de manière à se prémunir contre une nouvelle remontée des taux, il y a toutes les chances pour que le taux fixe qu’on lui propose en échange soit lui aussi assez élevé, ce qui n’est pas forcément un choix judicieux. En revanche, cette option peut s’avérer intéressante lorsque les taux ont baissé ; cela peut lui permettre de figer le taux de son prêt à un niveau particulièrement attractif. Le changement d’index et les prêts multi-index Certains prêts à taux variable permettent également à l’emprunteur de changer d’index de référence en cours de remboursement. Cette option est généralement possible à chaque date anniversaire ou échéance du prêt, sans frais, ni pénalité. Les différents index possibles ainsi que les marges appliquées sont déterminés lors de la souscription du contrat ; ce qui permet de garantir à la collectivité des conditions certaines, alors qu’elle ne les obtiendrait pas forcément si elle devait renégocier un prêt classique. Comme pour le passage à taux fixe, cela suppose que la collectivité est en mesure de suivre l’évolution des marchés financiers pour pouvoir prendre la décision de changer d’index au moment opportun. Cependant, dans une ère où la gestion active de la dette est un des moyens utilisés par les collectivités locales pour générer voire retrouver des marges de manœuvre financières, le recours aux contrats multi-index est un moyen simple et efficace de gestion de la dette. Ils apportent à la fois opportunités financières et souplesse de gestion (la faculté de changer d’index étant prévue au contrat initial, il n’y a pas besoin de délibération ou de décision ultérieure).