Renadaptor : Un nouvel outil d`aide à la prescription chez le patient
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Renadaptor : Un nouvel outil d`aide à la prescription chez le patient
Renadaptor : Un nouvel outil d’aide à la prescription chez le patient insuffisant rénal chronique Renadaptor: A new tool for drug prescribing assistance in renal failure Luc Radermacher¹, Eric Firre¹, Martial Moonen¹, Georgious Dracoulis², Ivon Hixon², Xavier Warling¹ ¹ Service de néphrologie - infectiologie, CHR Citadelle, 1, Bd du 12è de ligne, 4000 Liège, Belgique ² Informatique & Développement, 48, rue de Bruxelles, 1400 Nivelle, Belgique Téléphones : 003242257082 Télécopie : 003242257515 Adresse mail : [email protected] Site internet : www.renadaptor.net Titre courant : Renadaptor : logiciel de prescription dans l’IRC Short title: Renadaptor: software of prescribing in renal failure Résumé : Tout médecin praticien devra tôt au tard prescrire un médicament à un patient insuffisant rénal. Ce médicament nécessite-t-il une adaptation de dose ? Quelle modalité d’adaptation appliquer en fonction du degré de cette insuffisance rénale ? Obtenir rapidement ces informations, en consultation ou au lit du malade est souvent difficile. Le logiciel « Renadaptor » (www.renadaptor.net) présenté dans cet article, apporte une réponse à ces questions en étant très facile d’utilisation et accessible de partout. Plus de 800 principes actifs différents sont actuellement pris en compte. Pour chacune de ces molécules, en fonction du stade d’insuffisance rénale, une posologie est proposée au praticien. L’utilisation d’un logiciel de ce type est susceptible de limiter le risque de prescription inadéquate de médicament chez tout patient souffrant d’insuffisance rénale, ou soigné par une technique de dialyse. Moyennant quelques adaptations, cet outil est intégrable à un logiciel de prescription hospitalier. Summary : Any medicine practitioner will soon or late be confronted to prescribing drugs to a patient with renal failure. Does this drug require a dose adaptation? Which method has to be used for adjustment according to the degree of the impaired renal function? It is often difficult to obtain easily these informations, during consulting or at the bedside of the patient. The software “Renadaptor” (www.renadaptor.net) presented in this paper, brings an answer to these questions while being very easy to use and accessible from everywhere. More than 800 different drugs are currently taken into account. For each molecule, according to the level of impaired renal function, a dose is proposed. The use of such software is likely to limit the risk of inadequate prescribing in patients with impaired renal function, or treated by dialysis. With some adaptations, this tool is integrable to hospital prescribing software. Mots clés : Insuffisance rénale ; dialyse ; logiciel ; prescription des médicaments ; pharmacocinétique ; renadaptor Keywords : Renal failure ; dialysis ; software ; drugs prescribing ; pharmacokinetic ; renadaptor Abréviations: IR IRC T1/2 IV PO IM CD CBIP CPOE CRRT DFG EMA FDA AGIM AFMPS ICAR Insuffisance rénale Insuffisance rénale chronique Temps de demi-vie Intraveineux Prise orale Intramusculaire Compact disc Centre belge d’information pharmacothérapeutique Computerized Physician Order Entry Continuous renal replacement therapy Débit de filtration glomérulaire European Medicines Agency Food and Drug Administration Association générale de l’industrie du médicament Agence fédérale des médicaments et des produits de santé Information conseil adaptation rénale Introduction: La prévalence générale de l’insuffisance rénale chronique (IRC) est importante, et touche entre 0,3 et 6 % de l’ensemble de la population, avec 0,05 % de malades dialysés [1,2]. Or, l’insuffisance rénale ou le recours à une technique d’épuration extra-rénale modifie la pharmacocinétique de la majorité des médicaments [3]. La posologie de la plupart de ces drogues doit donc être ajustée en cas de défaillance rénale, selon son degré de sévérité ou lors d’un traitement de suppléance par dialyse. Ces ajustements concernent donc un très grand nombre de patients que tout médecin prescripteur sera tôt ou tard amené à rencontrer. Pour le clinicien de terrain, après avoir identifié le patient insuffisant rénal, toute la difficulté est de déterminer quelle drogue doit-être adaptée et dans quelle mesure. En effet, dans la plupart des répertoires de médicaments, les renseignements disponibles à ce sujet sont évasifs voire absents, et même dans les répertoires spécialisés, les renseignements divergent [4]. En conséquence, la majorité des praticiens négligent cet aspect, surtout lorsqu’ils ne sont pas sensibilisés aux problèmes néphrologiques. Dans une étude clinique réalisée dans un centre hospitalier général de 720 lits de Boston, Chertow et col. [5] ont montré que 43% des ordonnances établies pour 7904 patients insuffisants rénaux, étaient non conformes. Or, on sait que l’absence d’adaptation posologique en cas d’IRC risque au minimum de majorer les effets secondaires, voire d’induire une intoxication. Des conséquences toxiques graves sont parfois à déplorer (troubles du rythme malins tels la torsade de pointe, aplasie médullaire, insuffisance rénale aiguë, hépatite toxique, épilepsie, coma, …). Hug et col. [6], dans une toute récente étude rétrospective (12/2009) faite dans 6 hôpitaux publics américains, ont montrés que plus de 50% des 17614 patients IRC recensés présentaient un effet secondaire probable et 10% un effet secondaire avéré d’un ou plusieurs médicaments. Pour plus de 90% de ces cas, un défaut d’ajustement des doses à l’IR était en cause. 50% de ces effets secondaires étaient considérés comme sérieux, alors que 4,5 % d’entre eux mettaient le pronostic vital du patient en jeu. La problématique du non ajustement des doses de médicaments à l’IR dépasse donc largement le cas occasionnel et représente un véritable problème de santé publique. A contrario, une réduction excessive, « à l’aveugle », des doses peut conduire à une inefficacité thérapeutique particulièrement délétère surtout dans les unités de soins intensifs mais aussi en onco-hématologie et en infectiologie. Il est donc essentiel de prescrire la juste dose pour obtenir la qualité thérapeutique optimale. Même si tous les paramètres pharmacocinétiques peuvent-être altérés chez l’IRC, c’est avant tout l’excrétion urinaire de la drogue intacte ou de ses métabolites qui est modifiée. Un phénomène d’accumulation avec allongement du temps de demi-vie (T1/2), dont l’importance varie avec le degré d’insuffisance rénale et d’abaissement du débit de filtration glomérulaire (DFG), en est la conséquence [3]. L’ajustement des médicaments consiste donc avant tout en une réduction des doses d’entretien et /ou une augmentation de l’intervalle entre les prises, et ce en fonction du stade de l’insuffisance rénale (Classe 1 à 5). Chaque niveau DFG de bénéficie ainsi d’une posologie d’entretien spécifique. Le mode d'administration (IV, PO, IM, ...), ainsi que la dose de charge, dépendants respectivement des biodisponibilités et volumes de distribution, sont par contre le plus souvent inchangés. L’instauration d’une technique d’épuration extra-rénale modifie à son tour la pharmacocinétique en améliorant l’élimination d’un grand nombre de drogues [3]. Une adaptation posologique s’impose alors à nouveau. Dans quelques rares cas, les doses doivent être paradoxalement ajustées à la hausse suite à ce qui est communément appelé une « résistance urémique » en rapport avec une réduction du nombre ou de la sensibilité des récepteurs périphériques du médicament. Les diurétiques et en particulier les diurétiques de l’anse en sont l’exemple typique [7,8]. Enfin, la néphrotoxicité de certaines molécules est à prendre tout particulièrement en compte chez le patient urémique [9]. Cet aspect pèse lourd dans la balance risque / bénéfice inhérente à toute thérapeutique et débouche fréquemment sur une contreindication. Toutes ces considérations pharmacologiques et toxicologiques sont prises en compte dans « Renadaptor », un répertoire informatisé de médicaments qui reprend les posologies adaptées aux différents stades de l'insuffisance rénale, ainsi qu’aux différentes techniques d’épuration extra-rénale. La mise au point de ce logiciel par une équipe de médecins néphrologues et d’informaticiens remonte à plus d’une dizaine d’années, motivée par les difficultés que les médecins cliniciens ont à trouver ce type d’informations dans leur pratique de tous les jours. L’intégration de ce type de données aux logiciels de prescription hospitaliers (« Computerized Physician Order Entry (CPOE) system ») a par ailleurs montré une amélioration de la qualité des traitements ordonnés [5,6,10]. Rappelons enfin que malgré un ajustement adéquat des posologies, les patients IRC, sont plus à risque de développer des effets secondaires ou toxiques en raison de modifications individuelles de pharmacocinétiques [11,12], ou de co-morbidité. Le médecin praticien se doit donc de rester prudent avec ce type de malade, et chacune de ses prescriptions, dont il prend la responsabilité, est à réfléchir avec rigueur. Historique : La création de Renadaptor remonte à 1994 – 96. Un syllabus intitulé « guide pratique d’hémodialyse » était alors rédigé, à l’attention des assistants en formation en médecine interne néphrologie au CHU de Liège (Belgique). Le dernier chapitre de ce guide était consacré à l’ajustement des médicaments à l’insuffisance rénale et aux différentes techniques de dialyse avec une première base de données comportant 400 molécules présentées sous format de tableur excel, inspirés du chapitre consacré à ce sujet du « Sanford guide to antimicrobial therapy » [13]. Le succès pour ce document pratique et proche des attentes des jeunes médecins de terrain était très vif, en particulier pour ce dernier chapitre, si bien qu’à la demande générale des assistants et néphrologues ainsi que de quelques jeunes internistes d’autres spécialités (cardiologie, endocrinologie, gériatrie, infectiologie, oncologie, soins intensifs, urgences, …), une édition spéciale de la base de données des 400 molécules était produite en 200 exemplaires et distribuée dans les hôpitaux de la région liégeoise en 1997 - 1998. L’année 2000 est marquée par un changement du support informatique avec conversion de la base de données excel en fileMaker et édition d’une première version CD, grâce à la collaboration d’une équipe d’ingénieurs informaticiens. Première mise à jour complète du contenu des fiches et élargissement de la base de données à 500 molécules. En 2006, l’équipe médicale s’étoffe à 4 internistes (3 néphrologues et 1 infectiologue). Nouvelle mise à jour et élargissement de la base de données à 600 molécules. Plusieurs présentations du logiciel à l’occasion de colloques médicaux divers (médecine interne et médecine générale). 2009 est marqué par le développement et la mise en ligne de la première version internet toujours sous format FileMaker. Nouvelles mises à jour et élargissement de la base de données à 800 molécules. Pour fin 2010 – 2011, FileMaker sera abandonné au profit d’un format PHP plus performant et spécifique à l’internet. La base de données devrait-être élargie à 1000 molécules, avec mises à jour continue. Présentation : RENADAPTOR est une base de données informatisée purement consultative de plus de 1000 fiches concernant plus de 800 médicaments. Il est disponible en format CD et en format internet accessible à l’adresse suivante: www.renadaptor.net. L’accès se fait par Login et mot de passe. Intuitif, très facile d’utilisation et purgé de toute information qui n’est pas directement utile à la prescription, ce logiciel à usage avant tout individuel est destiné à tout médecin prescripteur ainsi qu’aux pharmaciens cliniciens. Il est parfaitement intégrable aux programmes médico-pharmaceutiques de médecine générale ainsi que ceux des hôpitaux. Toutes les classes pharmacothérapeutiques sont représentées. Un même principe actif peut faire l’objet de plusieurs fiches, selon son mode d’administration, les posologies étant alors parfois très différentes. La recherche se fait sur mot clé en encodant soit directement le nom du principe actif ou en faisant une recherche plus large par classe thérapeutique (figure 1). Une recherche par nom commercial est également possible puisque les noms commerciaux d’un même principe actif de plus de 30 pays sont également repris dans la base de données. Figure 1: Zone de recherche Une fois la recherche lancée, la ou les molécule(s) trouvée(s) sont répertoriée(s) dans un format « liste » sous lequel les principes actifs sélectionnés peuvent-être triés par ordre alphabétique ou par sous-classe thérapeutique (figure 2). Un code de trois couleurs permet en un coup d’œil de voir si une posologie doit être adaptée ou si la molécule est contre-indiquée : si la fiche est verte, aucune adaptation posologique n’est nécessaire. Si la fiche est orange, une adaptation est nécessaire à un ou plusieurs niveaux d’insuffisance rénale et/ou lorsque la dialyse est pratiquée. Si la fiche est rouge, une contre-indication à l’usage de ce médicament existe à un ou plusieurs stades d’insuffisance rénale et/ou chez le patient dialysé. Une sélection selon la couleur est alors possible. Figure 2: Format liste Une fois un principe actif sélectionné, s’ouvre la fiche détaillée d’une molécule, pour un mode d’administration déterminé. Cette fiche est constituée de deux pages: la première, principale, va droit au but des préoccupations du clinicien de terrain (figure 3). La molécule est classée par spécialité, selon ses propriétés pharmacologiques. Les éventuels paramètres biologiques (monitoring thérapeutique sanguin) à suivre et leurs valeurs de référence sont repris. Une dose de charge, les doses d’entretien pour le sujet non insuffisant rénal, les doses d’entretien adaptées aux 5 stades de l’insuffisance rénale et les doses adaptées aux différentes techniques d’épuration extra-rénale (hémodialyse et hémodiafiltration intermittentes, dialyse péritonéale, techniques d’hémodialyse continue – CRRT) sont ensuite proposées. Enfin, les possibilités de détoxification par une technique d’épuration extracorporelle (hémodialyse, dialyse continue, hémoperfusion sur charbon, plasmaphérèse) sont également mentionnées. L’ajustement du traitement d’entretien se fait par intégration d’une modification des doses et des intervalles d’administration, selon les propriétés pharmacodynamiques et pharmacocinétiques mais aussi en fonction de certaines modalités pratiques, notamment pour les patients hémodialysés (Dose IV après dialyse par exemple). Les posologies proposées se présentent comme des fourchettes extrêmes de doses et de fréquence d’administration. Le praticien devra donc affiner la posologie aux caractéristiques de son malade (âge, sexe, poids, …) ainsi qu’à l’indication médicale spécifique. Les dosages proposés ont été établis sur base des données les plus récentes de la littérature pharmaceutique et médicale. Lorsqu'aucune donnée n'est disponible, les dosages proposés ainsi que les possibilités de détoxification extracorporelle ont été établis sur base de l'analyse détaillée de la pharmacodynamique, de la pharmacocinétique et/ou de l'expérience des auteurs, avec alors la mention de réserve (!!!). Les dosages proposés sont destinés aux sujets adultes. Figure 3: Format fiche Dans le format « liste », comme le format « fiche », une recherche par classe thérapeutique peut se faire directement par un clic sur la case correspondante. Cette fonction s’avère utile pour une recherche rapide d’une nouvelle molécule au sein d’une même classe, par exemple lorsqu’à l’issue d’une première recherche le principe actif trouvé se révèle contre-indiqué. La seconde page de chaque fiche (figure 4) propose quelques renseignements complémentaires : les noms commerciaux dans plus de 30 pays du monde, et les références scientifiques spécifiques éventuelles. Cette page est destinée à accueillir d’autres informations à l’avenir, telles qu’un résumé des propriétés physicochimiques et pharmacocinétiques, posologies usuelles spécifiques à certaines indications, interactions médicamenteuses majeures (qui ont une implication clinique), … Figure 4: Fiche annexe Le logiciel est traduit en 4 langues (Français, anglais, allemand et néerlandais). Les préparations à usages topique (dermatologique, ophtalmologique, aérosol, …) ainsi que les vaccins ne sont pas repris, puisqu’ils ne nécessitent habituellement pas d’adaptation à l’insuffisance rénale. Rappelons juste que les vaccins tués peuvent-être administrés à double dose alors que les vaccins atténués sont à éviter, en raison d’une immunodéficience relative des malades IRC. Quelques onglets spécifiques viennent encore compléter l’information: « Accueil » renvoie à la page d’ouverture. « Introduction » reprend les principes de base de l’ajustement des médicaments à l’insuffisance rénale. « Aide » donne des informations sur l’usage du logiciel et de ses différents onglets. « Qui sommesnous ? » présente les équipes médicales et informatiques qui gèrent le programme. « Mention légale » reprend les limites d’utilisation des données présentées. «Références » fait la liste des publications générales consultées de la littérature médicale et pharmacologique ainsi que des données et abonnements pris sur internet. « Contacts » reprend les coordonnées des auteurs et offre la possibilité, dans une zone spécifique, de faire un commentaire ou de poser une question directement transmise aux gestionnaires du programme. La base de données a été établie et est maintenue à jour par une équipe de 3 médecins internistes spécialisés en néphrologie et un médecin interniste spécialisé en infectiologie. La gestion informatique est assurée par une équipe d’informaticiens spécialisés notamment dans le domaine de l’internet. Sa facilité d’emploi et d’accessibilité sont les atouts majeurs de Renadaptor. Tous les efforts sont faits pour assurer que l'information soit précise, d'actualité et complète. Cet outil se veut être une aide à la prescription mais ne soutient aucune autre ambition. L’utilisation du logiciel et de son contenu, reste sous l’entière et exclusive responsabilité de l’utilisateur. Références : La classification pharmacothérapeutique des médicaments est basée en grande partie sur le répertoire commenté des médicaments du centre belge d’information pharmacothérapeutique (CBIP), la 22ième et dernière édition étant de 2009. Les mises à jour mensuelles sont consultées sur www.cbip.be. Les catégorisations selon l’European Medicines Agency (EMA), et la Food and Drug Administration (FDA) sont également prises en compte. Les données primaires concernant les posologies sont extraites de plusieurs répertoires pharmaceutiques consultés dans leur version la plus récente ainsi que de certaines banques de données pharmaceutiques disponibles sur internet moyennant un éventuel abonnement : - Compendium AGIM 1998 – 2008. www.pharma.be. - Répertoire commenté des médicaments CBIP 1998 – 2009. www.cbip.be. - Compendium "Facteurs de coagulation" Croix Rouge de Belgique - Compendium Medex-Medasso, 2009 - Martindale the complete drug reference 1993 – 2009 [14] - www.vidalpro.net - www.Rxlist.com Ces données primaires sont ensuite affinées grâce à une documentation médicale étendue : - Ouvrages de références en néphrologie [15-19] - Encyclopédie médicale en ligne UpToDate : www.uptodate.com - Ouvrages spécialisés en infectiologie [20,21] - Ouvrages spécialisés dans l’ajustement des médicaments à l’insuffisance rénale [3,22-25] - Publications de revues médicales orientées [26-29] - Publications d’articles spécifiques à certains principes actifs, qui sont alors reprises sur la page annexe des fiches. Les données de toxicologie et de dialysance sont issues des mêmes références, ainsi que de quelques publications spécifiques [9,30-34]. Les données des nouveaux principes actifs sont proposées sur base des monographies rendues publiques par l’EMA, et par la FDA disponibles sur leur site internet respectif : - www.ema.europa.eu/htms/human/epar/a.htm - www.accessdata.fda.gov/scripts/cder/drugsatfda/index.cfm Mises à jour : Les mises à jour consistent à créer progressivement de nouvelles fiches pour des principes actifs non encore repris dans la base de données, l’objectif étant à terme de couvrir l’ensemble de la pharmacopée. Les nouvelles molécules sont systématiquement encodées après information transmise par l’EMA et la FDA via leur lettre d’information par courriel (EMA News and Events, FDA Email update). Un principe actif retiré du marché par l’EMA et la FDA est retiré de la base de données de Renadaptor (exemple récent : Rimonabant). D’autres lettres d’informations, essentiellement par courriel, assurent l’évolution quotidienne de la base de données (Doc-guide, NTK-watch, Medscape, Vidalnews, Skyscape Med Alert, VIG-news de l’AFMPS, Lexi-Comp newslettre, La lettre d’ICAR en néphrologie, Folia pharmacotherapeutica du CBIP, …). La participation des membres de l’équipe de développement médical aux diverses manifestations scientifiques dans les domaines de la médecine interne, de la néphrologie et de l’infectiologie y contribue également. Développements futurs : Hormis les mises à jour régulières, essentiellement de la version internet de Renadaptor, des projets futurs sont d’ores et déjà en cours de développement. Ceux-ci concernent actuellement 2 thèmes qui devraient être finalisés dans l’année, à savoir une intégration des doses ajustées à une insuffisance hépatique selon le score de Child Pugh (A, B et C) et à une insuffisance hépatorénale, ainsi qu’une intégration d’un résumé des propriétés physicochimiques et pharmacocinétiques (figure 5). D’un point de vue informatique, la version CD est abandonnée au profit de la version internet qui pourra bénéficier des mises à jour en continu. Cette version a également l’avantage d’être accessible partout notamment grâce aux nouveaux microordinateurs portables connectés aux réseaux de téléphonie mobile. Figure 5 : Fiche annexe- prototype Conclusions : Un ajustement des posologies en fonction du degré d’IRC doit être envisagé pour la majorité des médicaments. Les données proposées actuellement par la littérature médicale et pharmaceutique sont confuses, incomplètes, divergentes voire absentes. Le médecin praticien de terrain déjà souvent en surcharge de travail néglige trop souvent cet aspect, surtout lorsqu’il est peu sensibilisé à la problématique de l’insuffisance rénale, avec toutes les conséquences auxquelles une erreur de prescription peut conduire. Renadaptor est un outil informatique d’aide à la prescription orienté sur l’IRC, basé sur les données les plus récentes de la littérature. Il s’agit d’une base de données, encore incomplète (plus de 800 principes actifs y sont répertoriés actuellement), et qui propose, à titre indicatif, des fourchettes extrêmes de doses et d’intervalles d’administration. Tant que les patients insuffisants rénaux ne seront pas systématiquement testés en phases II ou III lors de la mise au point des médicaments, comme le propose Verbeeck et col. [11], une information plus précise ne sera pas raisonnablement possible, ce qui perdurera bien entendu pour les anciennes molécules. L’information proposée par le logiciel « Renadaptor » a le mérite d’être claire, très facile d’utilisation, et allant droit au but des préoccupations du médecin prescripteur. Celui-ci doit néanmoins prendre ses responsabilités puisque l’information proposée l’oblige à affiner la posologie du traitement prescrit. Le logiciel utilisé seul nécessite encore une démarche positive du médecin qui doit penser à consulter la base de données lorsqu’il est en face d’un patient IRC à risque. L’intégration de Renadaptor dans un dossier médical informatisé global qui intègre données administratives, prescription des médicaments (CPOE), laboratoire de biologie clinique, …, devrait encore améliorer la qualité des prescriptions [5,6,10]. Une fenêtre d’information automatique avec la fiche spécifique de Renadaptor pourrait alors être générée, sans démarche prospective du médecin, lorsqu’une prescription à risque est établie. Conflits d’intérêts : Les auteurs du présent article sont aussi les concepteurs du logiciel Renadaptor. Rubrique : Hors-série ; Revue générale/Mise au point Références: [1] Frimat L, Loos-Ayav C, Briançon S, Kessler M. Epidémiologie des maladies rénales chroniques. EMC néphrologie . Paris : Elsevier Masson ; 2005. 18-025-A/B10. [2] Clase CM, Grag AX, Kiberd BA. Prevalence of low glomerular filtration rate in nondiabetic Americans : Third National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES III). J Am Soc Nephrol 2002 ; 13(5) : 1338-49. [3] Aronoff GR, Bennett WM, Berns JS, Brier ME, Kasbekar N, Mueller BA, Pasko DA, Smoyer WE. Drug prescribing in renal failure. Dosing guidelines for adults and children. Fifth edition. Philadelphia : ACP Vers Press ; 2007. [4] Vidal L, Shavit M, Fraser A, Paul M, Leibovici L. Systematic comparison of four sources of drug information regarding adjustment of dose for renal function. BMJ 2005 ; 331(7511) : 263. 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