LES DAMNÉS DE LA TERRE
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LES DAMNÉS DE LA TERRE
© Photo Raymond Depardon / Magnum Photos ( DOSSIER DE DIFFUSION ) CRÉATION NOVEMBRE 2013 THÉÂTRE LES DAMNÉS DE LA TERRE D’après l’oeuvre de Frantz Fanon Un spectacle de Jacques Allaire Production : Le TARMAC - La scène internationale francophone • Coproduction : La commune de Lattes - Théâtre Jacques Coeur • Théâtre des trois ponts – Castelnaudary • Théâtre du Beauvaisis – Scène nationale de l’Oise en préfiguration • Théâtre des 13 Vents – CDN Languedoc-Roussillon Montpellier •Théâtre Jean Vilar – Montpellier • « Le manège.mons » Scène transfrontalière de création et de diffusion – Mons • Aides • DRAC Ile-de-France – Aide à la création • DRAC Languedoc-Roussillon – Aide à la résidence Région Languedoc-Roussillon • Arcadi – établissement culturel d’Île-de-France – Aide à la production • Le texte a reçu l’Aide à la création du Centre national du Théâtre. 159 avenue Gambetta – 75020 Paris / www.letarmac.fr T : 01 40 31 20 96 / F : 01 43 64 07 50 / [email protected] Siret 342 479 821 00015 / APE 9001Z / Licences 1020845-46-47 Générique LES DAMNÉS DE LA TERRE D’après l’œuvre de Frantz Fanon* Un spectacle de Jacques Allaire * liste des oeuvres : Peau noire, masques blancs © Editions du Seuil, 1952, Editions Points, 1971, L’An V de la révolution, Les Damnés de la terre, Pour la révolution africaine © Editions La découverte. Durée : 1h50 Avec Mounira Barbouch, Lamya Regragui, Amine Adjina, Mohand Azzoug, Jean-Pierre Baro, Criss Niangouna Scénographie Jacques Allaire, Dominique Schmitt Lumière Christophe Mazet Son Guillaume Allory, Jacques Allaire Costumes Wanda Wellard Accessoires Dominique Schmitt, Guillaume Allory, Camille Artigues Construction du décor Atelier du Théâtre des 13 Vents – CDN Languedoc-Roussillon Montpellier Stagiaire assistant à la mise en scène Marcel Camilleri Stagiaire costumes Emilie Paquet 3 LES DAMNÉS DE LA TERRE – DOSSIER DE DIFFUSION Mentions Production : Le TARMAC, La scène internationale francophone. Coproduction : La commune de Lattes - Théâtre Jacques Coeur, Théâtre des trois ponts – Castelnaudary, Théâtre du Beauvaisis – Scène nationale de l’Oise en préfiguration, Théâtre des 13 Vents – CDN Languedoc-Roussillon Montpellier, Théâtre Jean Vilar – Montpellier, « Le manège.mons » Scène transfrontalière de création et de diffusion – Mons. Aides : DRAC Ile-de-France – Aide à la création, DRAC Languedoc-Roussillon – Aide à la résidence Région Languedoc-Roussillon, Arcadi – établissement culturel d’Îlede-France – Aide à la production. Le texte a reçu l’Aide à la création du Centre national du Théâtre. Résidences de création : Théâtre des 13 Vents – CDN Languedoc-Roussillon (Montpellier), Théâtre Jacques Coeur (Lattes), Théâtre des Trois Ponts (Castelnaudary), Le TARMAC - La scène internationale francophone (Paris). Création au TARMAC, La scène internationale francophone, du 5 novembre au 6 décembre 2013, pour 29 représentations. Ce spectacle s’inscrit dans un diptyque autour de la question de l’aliénation avec Je suis encore en vie, autre spectacle de Jacques Allaire (création à Beauvais, Théâtre en Beauvaisis en janvier 2013 ; reprise au TARMAC, du 14 au 24 janvier 2014 et en tournée en 2014). Tournée 30 janvier 2014 : Théâtre Jacques Coeur – Lattes 11 février 2014 : L’Estive – Scène nationale de Foix et de l’Ariège 13 février 2014 : Théâtre des Trois Ponts – Castelnaudary 11 et 12 mars 2014 : Théâtre du Beauvaisis – Beauvais 18 au 21 mars 2014 : Théâtre Jean Vilar – Montpellier, co-réalisation avec le Théâtre des 13 Vents – CDN de Montpellier en cours de programmation : Le Manège.Mons - Scène Transfrontalière de création et de diffusion. 4 LES DAMNÉS DE LA TERRE – DOSSIER DE DIFFUSION Extrait de la préface Les Damnés de la terre Texte de Jean-Paul Sartre 5 Vous savez bien que nous sommes des exploiteurs. Vous savez bien que nous avons pris l’or et les métaux puis le pétrole des « continents neufs » et que nous les avons ramenés dans les vieilles métropoles. Non sans d’excellents résultats : des palais, des cathédrales, des capitales industrielles ; et puis quand la crise menaçait, les marchés coloniaux étaient là pour l’amortir ou la détourner. L’Europe, gavée de richesses, accorde de jure l’humanité à tous ses habitants : un homme, chez nous, ça veut dire un complice puisque nous avons tous profité de l’exploitation coloniale. Ce continent gras et blême finit par donner dans ce que Fanon nomme justement le « narcissisme ». Cocteau s’agaçait de Paris, « cette ville qui parle tout le temps d’elle-même ». Et l’Europe, que fait-elle d’autre ? Et ce monstre sur-européen, l’Amérique du Nord ? Quel bavardage : liberté, égalité, fraternité, amour, honneur, patrie, que sais-je ? Cela ne nous empêchait pas de tenir en même temps des discours racistes, sale nègre, sale juif, sale raton. De bons esprits, libéraux et tendres — des néocolonialistes, en somme — se prétendaient choqués par cette inconséquence ; erreur ou mauvaise foi : rien de plus conséquent, chez nous, qu’un humanisme raciste puisque l’Européen n’a pu se faire homme qu’en fabriquant des esclaves et des monstres. Tant qu’il y eut un indigénat, cette imposture ne fut pas démasquée : on trouvait dans le genre humain une abstraite postulation d’universalité qui servirait à couvrir des pratiques plus réalistes : il y avait, de l’autre côté des mers, une race de sous-hommes qui, grâce à nous, dans mille ans peut-être, accéderait à notre état. Bref, on confondait le genre avec l’élite. Aujourd’hui, l’indigène révèle sa vérité ; du coup, notre club si fermé révèle sa faiblesse : ce n’était ni plus ni moins qu’une minorité. Il y a pis : puisque les autres se font hommes contre nous, il apparaît que nous sommes les ennemis du genre humain ; l’élite révèle sa vraie nature : un gang. Nos chères valeurs perdent leurs ailes ; à les regarder de près, on n’en trouvera pas une qui ne soit tachée de sang. S’il nous faut un exemple, rappelez-vous ces grands mots : que c’est généreux, la France. Généreux, nous ? Et Sétif ? Et ces huit années de guerre féroce qui ont coûté la vie à plus d’un million d’Algériens ? Et la gégène. Mais comprenez bien qu’on ne nous reproche pas d’avoir trahi je ne sais quelle mission : pour la bonne raison que nous n’en avions aucune. C’est la générosité-même qui est en cause ; ce beau mot chantant n’a qu’un sens : statut octroyé. Pour les hommes d’en face, neufs et délivrés, personne n’a le pouvoir ni le privilège de rien donner à personne. LES DAMNÉS DE LA TERRE – DOSSIER DE DIFFUSION Pourquoi et comment je fais des spectacles ? © Laurence LeblancVU’ Jacques Allaire Mes spectacles sont le fruit de la querelle que j’entretiens avec le monde dans lequel je vis. Je cherche à rendre compte des temps dans lesquels nous vivons en explorant des formes artistiques qui puissent y répondre et en me détournant des genres ou des questions de genre (comédie, drame, etc.). Je travaille peu sur des textes dramatiques mais sur des oeuvres, des pensées ou des systèmes de pensée (Georges Bernanos, révolte de 1907, Karl Marx, réflexions sur l’art par des élus et propos du président Chirac, l’Odyssée), ou encore à partir de poèmes de Mandelstam, de Block, de Pessoa ou d’autres. Tout relève pour moi d’un processus de composition collage / arrachage / réécriture. Je procède indifféremment avec les textes, espaces, acteurs, musiques, vêtements, lumière ou encore accessoires. J’opère un travail de diffraction du temps, dislocation de l’espace et fais le choix d’un abandon de toute logique narrative et structurelle de scènes, de chronologie, au profit de visions - on peut dire à la manière d’un rêve ou d’un cauchemar - et dont les durées sont expérimentées par le plateau et soumises d’abord à mes croquis préparatoires. En cela ma démarche s’apparente peut-être à celles des artistes ou plasticiens. Je cherche à réaliser et prendre ce risque, celui de la réalisation d’une «oeuvre» vivante et il ne m’appartient pas de la juger. J’ai un attachement à faire des spectacles au nom du peuple plutôt que pour le peuple et le désir de poser chaque spectacle comme un manifeste artistique. 6 LES DAMNÉS DE LA TERRE – DOSSIER DE DIFFUSION Le processus de création Un mode opératoire singulier 7 Aujourd’hui acteur/metteur en scène, je suis passé par une maîtrise de philosophie à l’Université de Rennes, par le Conservatoire National d’Art Dramatique de Rennes puis par l’Atelier Jean-Brassat à la Courneuve. Ma venue tardive à la mise en scène – seulement depuis les années 2000 – est liée à la nécessité pour moi de réunir mon être, ne faire qu’un en tant qu’artiste et en tant qu’homme. Il m’est apparu nécessaire de m’engager dans l’invention de formes théâtrales et à travers des problématiques essentielles à notre humanité, en faisant connaître la parole de poètes et de penseurs méconnus, ignorés voire inconnus ayant en commun de lutter pour la liberté et l’affirmation d’un monde destiné à l’homme. Il m’est difficile de dire avant de l’avoir réalisée ce que sera la création à laquelle je me prépare. Je peux néanmoins dégager les grandes lignes de ce spectacle rêvé et décrire le mode opératoire de mes mises en scène. Car j’ai un mode de travail particulier. Je suis artiste indépendant produit et/ou accueilli par des théâtres. Une fois choisie l’oeuvre à laquelle je vais travailler, commence une immersion dans le texte lui-même pour ne pas dire dans les mots eux-mêmes, car en plus du sens, en plus de la poésie de la phrase, il est essentiel de percevoir l’émotion que cela suscite en soi. Dans le cas des écrits de Frantz Fanon le saisissement fut celui d’une reconnaissance, celle de mon, de notre corps blessé. Noir ou blanc, aujourd’hui l’être colonisé se trouve partout de toutes les origines et de toutes les appartenances. En restituant la parole de Frantz Fanon il est possible de réaliser cela et de le comprendre. Cette reconnaissance, cette découverte peut nous permettre de nous délivrer de l’aliénation qui nous opprime, qui opprime les peuples et les populations du monde d’aujourd’hui. Je souhaite restituer modestement cela par le théâtre, par le rêve du théâtre, puisqu’il n’est pas question de se substituer aux analystes, aux philosophes ou aux historiens. Il s’agit de transposer la parole de Frantz Fanon dans la poésie et les visions qui la traversent. J’entretiens un rapport intime au dessin, à l’espace (je dessine mes espaces et les différentes scènes ou tableaux). Et aussi à la musique. J’opère un travail de diffraction du temps, dislocation de l’espace, je procède par visions, par tableaux à la manière peut-être de la peinture (collage/arrachage). J’ai un attachement à faire des spectacles au nom du peuple plutôt que pour le peuple. Je change souvent d’un spectacle à l’autre les formes de la représentation même s’ils demeurent des points communs (travail sur le son, la musique et travail plastique). Je cultive mon goût pour les matériaux, le désir de poser chaque spectacle comme un manifeste artistique. En travaillant ces différentes techniques du théâtre, je souhaite réaliser un spectacle dont les gens ne pourront pas ressortir indemnes, leur faire vivre l’émotion de cette pensée essentielle, les amener à une découverte sensible de la parole de Frantz Fanon et contribuer ainsi à sa connaissance que les spectateurs pourront poursuivre après par la lecture de son oeuvre. LES DAMNÉS DE LA TERRE – DOSSIER DE DIFFUSION Note d’intention de mise en scène et sur le texte Jacques Allaire Il est urgent d’entendre la voix de Frantz Fanon. J’ai souhaité un spectacle en perpétuelle construction, en perpétuelle déconstruction, analyse et expérimentation, entre rêve et soumission, dans un espace produisant une organisation pouvant renvoyer à celle, politique ou policière, du colonisateur, à celle subie par le colonisé. Un leiu qui serait à la fois celui où l’on est réuni, celui où l’on vit, mais aussi celui où l’on est enfermé, celui dont on devra s’échapper. Il n’est pas question de la relation directe colonisateur-colonisé, mais plutôt des conséquences psychiques sur l’être colonisé. Il y a pour moi peu d’intérêt à représenter la terreur en action mais bien plutôt les séquelles sur le terrorisé, l’aliéné. Nous en apprendrons bien plus sur nousmêmes. L’espace ressemble autant à une clinique qu’à une cuisine ou encore un dortoir. Un lieu qui évoque l’enfermement. Un espace fermé entre deux murs. Des tables d’école. Des bancs. Quelques chaises. Des lits. Des paravents qui s’ouvrent et se ferment. Suspendus, des arbres dans les cintres, une forêt menace à moins qu’elle ne veuille reprendre ses droits. De comprendre l’être colonisé. Six acteurs-actrices y représenteront colonisés et médecins. Il y est question des travaux de Frantz Fanon, autant qu’on y entend sa langue puissante, violente, radieuse, ses pensées, ses expériences. D’entendre les pathologies de l’asservissement, de l’aliénation, et rendre à l’homme sa place, la première. J’ai travaillé comme j’en ai l’habitude, par collage, découpage, fragmentation, télescopage à partir des écrits de Frantz Fanon et surtout depuis son texte auquel le spectacle doit son titre : Les Damnés de la terre. L’homme est en soi son origine et sa destination. Les cas cliniques sont tour à tour représentés, ou dits, ou revécus. Il y est question des prises en charge thérapeutiques des Algériens souffrant de troubles psychiques liés à la colonisation, à l’aliénation, troubles que Fanon décrit comme « dépersonnalisation, anéantissement, léthargie culturelle, pétrification des individus ». C’est la parade de corps étrangers à eux-mêmes, vivant la vie comme une agonie, ayant d’eux- même l’image d’ombres entourées d’autres ombres. Vies gouvernées par le besoin, vies animales soumises par le colonisateur à une hiérarchie des races, soumises à la survie. Représenter cela, les traumatismes de l’aliénation. La vie ramenée à la survie, c’està-dire la mort dans la vie, les êtres colonisés se vivant d’après Fanon comme des corps devenus objets, des êtres fragmentés. Asservis par celui qui les a aliénés, dépossédés de leur terre et de ses ressources, soumis au travail obligatoire ou à l’esclavage, ou à l’exil, ou cachés, ou en fuite. Une vie qui s’en va quoi qu’il en soit. Si les descriptions cliniques des symptômes de la colonisation et de l’aliénation des peuples noirs ou d’Afrique du Nord décrits par Frantz Fanon nous bouleversent aujourd’hui, c’est bien parce qu’à la lecture des Damnés de la terre, de Peau noire masques blancs, on est choqué de se retrouver face à soi-même, aliéné noir ou blanc. 8 LES DAMNÉS DE LA TERRE – DOSSIER DE DIFFUSION Si les colonies semblent bien vouloir disparaître, c’est surtout qu’elles changent de forme, et les discours colonialistes, eux, aujourd’hui encore, ne chôment pas. On agit à distance par intermédiaies, par alliances, par intérêts surtout, de manière mensongère, sournoise, arrogante, et librement - le tout à cause et grâce aux moyens du capital et au nom d’une prétendue liberté acquise mais qui part en miettes et ressemble de plus en plus aux vestiges d’une gloire passée. L’argent est en train de devenir l’unique colonisateur, tous les pouvoirs s’y soumettent désormais, se soumettent à la plus-value, aux taux d’intérêts, aux AAA et je ne sais encore quelles autres lettres. Autant de signes, de symboles d’une colonisation qui avance dissimulée sous un masque libéral, le voile obscurantiste, une seule religion, la religion du capital. Et notre humanité bestialisée surgit à nous-même et nous découvrons avec stupeur dans les textes de Frantz Fanon notre propre pathologie. Qui sommes-nous ? À quelle humanité appartenons-nous ? Les dominants ont juste changé de masque, ce ne sont plus forcément des nations conquérantes ou des dictateurs sanguinaires, ce sont des modes économiques et les indigènes commencent à ne plus avoir de couleur. Quelle est cette civilisation qui sans relâche organise ses parties de chasse à l’homme, de chasse aux boat people, de chasse aux sans-papiers, aux sans-abris, aux chômeurs, aux Roms, aux pauvres... Quelle est cette civilisation qui rêve de libre circulation de l’argent et à nouveau de frontières pour mesurer les flux migratoires ? Qui exploite tout ce qui peut l’être jusqu’à dévorer ses propres enfants. Le spectacle, eminemment et exclusivement théâtral, prend tour à tour des formes diverses sans logique apparente ou histoire particulière. Des dispositifs, des scènes où se rejouent les processus d’aliénation ; notre asile et nos rêves ; le théâtre de nos vies. Aliénés et aliénistes, mais aussi des êtres défaits. Les survivants, les patients de Fanon et les paroles qui tentèrent de comprendre, d’analyser ses troubles et faire entendre la nécessaire révolte qui les en débarrassera. Des tableaux s’enchevêtrent, se télescopent et tissent les fils de cette folie, qui même fragmentée, nous renvoie inexorablement à des morceaux de nous-même, de quelque côté que nous nous placions. Les textes de Frantz Fanon ont une puissance poétique irradiante. La langue est travaillée au corps, sculptée, pétrie de vie et traversée par un souffle et une présence extraordinaire qui permettent à cette pensée de déborder le temps fossilisé, où il eut été facile pour mieux l’ignorer de l’embaumer. 9 LES DAMNÉS DE LA TERRE – DOSSIER DE DIFFUSION Frantz Fanon Homme noir né colonisé, mort libre Né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France (Martinique), Frantz Fanon a été un des plus grands militants de la cause nationale algérienne. Il rejoint les rangs du Front de libération nationale (FLN) en 1954 où il milite aux côtés d’Abane Ramdane et Ben Youcef Benkhedda. Il remet au gouverneur Robert Lacoste sa démission de médecin-chef de l’hôpital de Blida-Joinville en novembre 1956 puis est expulsé d’Algérie en janvier 1957 par l’administration coloniale. Cadre du FLN, Frantz Fanon rejoint Tunis où il intègre l’équipe du Moudjahid, avant d’être nommé, en 1960, ambassadeur itinérant du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA) au Ghana. Frantz Fanon décède le 6 décembre 1961, à l’âge de 36 ans, à l’hôpital de Bethesda dans le Maryland (USA), suite à une leucémie, à quelques mois de l’indépendance de l’Algérie. Il est inhumé, selon ses souhaits, en terre algérienne où il repose au cimetière des «chouhada» d’Ain Kerma (wilaya de Tarf), près de la frontière algéro-tunisienne. Les écrits de Frantz Fanon : Peau noire, masques blancs (1952) L’an V de la révolution algérienne (1959) Les Damnés de la terre (1961, paru après sa mort) Pour la révolution africaine (1962) Ses oeuvres continuent à inspirer de nombreux écrivains à travers le monde. Ses livres ont été traduits dans plusieurs langues. 10 LES DAMNÉS DE LA TERRE – DOSSIER DE DIFFUSION Extraits de presse « Avec six comédiens, et autant d’ambition, au Tarmac à Paris, Jacques Allaire s’est attaqué aux Damnés de la terre et pose à travers le dernier texte de Fanon la question de l’aliénation que produit la colonisation, et sa continuation aujourd’hui. Ici, il a fallu créer la dramaturgie et faire du théâtre avec un matériau qui n’a pas été écrit pour. Le metteur en scène, qui est aussi philosophe et plasticien (…) produit des images, des ambiances qui vont entrer en collusion avec le texte et le diffracter pour créer des tableaux d’une force et beauté troublantes. (…) Sur scène, dans ce rapport public et frontal où le texte n’est plus reçu dans un tête-à-tête intimiste mais dans un espace collectif où affleurent l’émotion, la révolte et le bouleversement de chaque spectateur, Les Damnés de la terre prend une force terriblement décuplée.» Marina Da Silva –Les blogs du Monde diplo – 20 novembre 2013 « On ne sort pas indemne de ce spectacle aux images fortes et aux propos saisissants. » Stéphane Capron – France Inter – Le Journal – 16 novembre 2013 « Jacques Allaire a saisi cette cohabitation entre plaie ouverte et verbe poétique [dans l’écriture de Fanon, NDLR], et en a fait des fragments hypnotiques. Des cris éminemment visuels, poussés par des êtres trop torturés pour atteindre au statut de personnage. Parqués dans un décor aussi modulable que leur apparence, ces hommes sont des présences fantomatiques qui tentent par tous les moyens de se matérialiser, de présenter ne serait-ce qu’un semblant de psychologie. Mais (…) ils ne font que créer les conditions de leur propre enfermement. (…) Une superbe bien qu’effroyable machine de théâtre. » Anaïs Heluin – Politis – 14-20 novembre 2013 « Jacques Allaire – dont on ne dira jamais assez l’originalité du parcours - a su donner vie à ces cris successifs contre la déshumanisation inhérente au colonialisme, à ces témoignages d’hommes et de femmes brisés dans leur chair, mais qui conservent néanmoins l’espoir, l’oeil rivé sur le trou lumineux de la liberté fragile. » Jack Dion – Marianne – 7 novembre 2013 11 LES DAMNÉS DE LA TERRE – DOSSIER DE DIFFUSION Jacques Allaire Metteur en scène Titulaire d’une maitrise de philosophie, Jacques Allaire se passionne pour celle de Husserl et Maine de Biran auquel il consacre son mémoire de fin d’études. Il suit parallèlement une formation de comédien au Conservatoire d’art dramatique de Rennes puis essentiellement à l’Atelier de Jean Brassat à La Courneuve. Il commence alors sa carrière d’acteur et joue notamment dans de nombreuses créations contemporaines mais aussi des pièces d’auteurs classiques sous la direction de Tatiana Stepantchenko, Gilles Dao, Maria Zachenska, Frédéric Borie, Alain Béhar, JeanMarc Bourg, Patrice Bigel, Dag Jeanneret, Jean-Claude Fall, Gilbert Rouvière, Patrick Sueur, Kamel Abdelli, Marianne Clevy, Claude-Jean Philippe... En tant que metteur en scène, il signe depuis le début des années 2000 des spectacles forts et singuliers qui puisent dans le théâtre comme dans la poésie aussi bien que la philosophie. Il conçoit ses créations comme des matériaux qui relèvent du collage et assure souvent lui-même les scénographies, bandes son et adaptations des textes de ses créations. Membre du bureau des lecteurs de la Comédie Française pour laquelle il dirige des lectures au Théâtre du Vieux Colombier et au studio du Louvre, il intervient également à l’école nationale supérieure d’art dramatique de Montpellier. Ses mises en scène Le dernier contingent (Théâtre des Trois Ponts – Castelnaudary, 2015) Librement inspiré du roman d’Alain Julien Rudefoucauld. Production déléguée Scène Nationale de Sète. Ni Une, Ni Deux (Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau, 2014) D’après le texte d’Eugène Durif Production déléguée Scène Nationale de Sète. Les Damnés de la terre (Le TARMAC – Paris, 2013) D’après l’oeuvre de Frantz Fanon Production déléguée Le TARMAC. Tournée : Théâtre Jacques Coeur – Lattes (34) / L’Estive – SN de Foix et de l’Ariège (09) / Théâtre des Trois Ponts – Castelnaudary (11) / Théâtre du Beauvaisis – Beauvais (60) / CDN Les 13 vents & Théâtre Jean Vilar – Montpellier (34) / Le manège.mons – Scène Transfrontalière de création et de diffusion / … Je suis encore en vie (Théâtre de Beauvaisis – Beauvais, 2013) De Jacques Allaire Production déléguée Le TARMAC. Tournée : Le TARMAC – Paris (75) / Limoux / Théâtre des Trois Ponts – Castelnaudary (11) /… 12 LES DAMNÉS DE LA TERRE – DOSSIER DE DIFFUSION La liberté pour quoi faire ? ou la proclamation aux imbéciles (2011) d’après des écrits de combat de Georges Bernanos. Production déléguée Scène Nationale de Sète. Ce spectacle a été choisi pour bénéficier du soutien de la Charte interrégionale de diffusion signée par l’Onda, Arcadi, OARA, ODIA Normandie et Réseau en scène - Languedoc-Roussillon. Tournée saison 2013-2014 : Théâtre de la Croix-Rousse – Lyon Les habits neufs de l’Empereur (2010) de H.C Andersen Spectacle muet pour sa première mise en scène à la Comédie Française. Le Tigre et L’Apôtre - ou l’impossible récit d’un évènement de l’histoire (2007) Librement inspiré de la révolte de 1907 et de la poésie d’Alexandre Block. Production déléguée / commande du Printemps des comédiens. Marx Matériau - celui qui parle (2006) À partir des écrits de Karl Marx Production déléguée théâtre des 13 Vents / Centre dramatique national de Montpellier. Bambi, elle est noire mais elle est belle (2006) de Maimouna Gueye Production déléguée le TARMAC. Montaigu et Capulet (Roméo & Juliette) (2006) D’Eugène Durif. Co mise en scène avec Stéphanie Marc. Le poète, le cochon et la tête de veau (2005) Création d’après Pessoa, Mandelstam et des paroles d’élus sur l’art. Ulyssindbad (2001) de Xénia Kalogeropoulou. Mise en scène et interprétation avec la troupe du CDN Théâtre des Treize Vents. Deux perdus dans une nuit sale (2000) De Plinio Marcos Co mise en scène avec Gilles Dao. Ni une ni deux (1997) D’Eugène Durif. La cuisine amoureuse (1994) D’après des textes de Balzac, Brillat Savarin, MFK.Fisher, Goethe, Marie Rouannet. 13 LES DAMNÉS DE LA TERRE – DOSSIER DE DIFFUSION Guillaume Allory Concepteur sonore et musical Il rejoint le groupe de rock Absinthe (provisoire) avec lequel il compose la musique de pièces de théâtre comme Les Vivants et les morts mis en scène par Julien Bouffier, BAAL mis en scène par Mathias Beyler, Hurlez si vous voulez mis en scène par Amélie Nouraud ainsi que trois albums. Il a également travaillé pour la compagnie de danse PULX. En tant que régisseur, il a travaillé avec Gilbert Rouvière, Frédéric Fisbach, Olivier Py, Amélie Nouraud, le collectif MXM, la compagnie Moebius, la compagnie du Charriot, Julien Bouffier, Georges Lavaudant. Il a réalisé avec Jacques Allaire la bande son de La liberté pour quoi faire ? Ou la proclamation aux imbéciles. Christophe Mazet Concepteur lumière Au théâtre il travaille avec les compagnies du Zinc Théâtre, Adesso e Sempre, In Situ pour ne citer qu’eux. En danse, il signe la création lumière du spectacle de Mathilde Monnier Rino in dance au Zénith de Montpellier. On le retrouve également sur de nombreuses tournées nationales et internationales ainsi que diverses créations lumières avec des groupes musicaux tels que Rinôcèrôse, Dimoné, Enzo Enzo ou encore dans l’événementiel avec les créations lumières du Château de Castries, de l’Abbaye de Valmagne ainsi que la mise en lumières de nombreuses galeries d’expositions et lieux publics. Il a déjà signé pour Jacques Allaire les lumières de Le tigre et l’apôtre ou l’impossible récit d’un événement de l’histoire et de La liberté pour Quoi faire? ou la proclamation aux imbéciles. Dominique Schmitt Scénographe Elle travaille pour la Comédie Française où elle réalise et accompagne de nombreuses scénographies. Pour Jacques Allaire elle a signé la scénographie de Les Habits neufs de l’Empereur d’après le conte d’Andersen dont il a fait un spectacle muet créé à la Comédie Française en 2010. Wanda Wellard Costumière D’origine anglaise, Wanda Wellard vit depuis 2000 en France où elle s’établit comme costumière de spectacle en 2008. Elle travaille régulièrement pour l’Opéra de Montpellier et le Théâtre des Treize Vents (CDN de Montpellier). Touche à tout, elle a également officié au Théâtre du Capitole à Toulouse, pour les Folies d’O à Montpellier, pour le cinéma (Battle Of The Year, production US), pour la publicité ... Elle signe ici sa deuxième collaboration avec Jacques Allaire, après sa participation à la réalisation des costumes de La liberté pour quoi faire ? Ou la proclamation aux imbéciles en 2011. 14 LES DAMNÉS DE LA TERRE – DOSSIER DE DIFFUSION Amine Adjina Comédien Formé 2008 au Conservatoire à rayonnement intercommunal de Créteil de 2006 à 2008, Amine Adjina rejoint l’ERAC, Ecole régionale d’acteurs de Cannes de 2008 à 2011. Au théâtre, il a travaillé avec de nombreux metteurs en scène dont Valérie Dréville et Charlotte Clamens (Phèdres en 2011), Pascal Rambert (Micro-histoire de l’économie locale en 2011), Romain Pellet (Les Cenci en 2011), Véronique Dietschy (Cabaret Dutronc & Hardy en 2011), Youri Pogrebnitchko (La prière des clowns en 2011), Robert Cantarella (Tourista en 2011), Pascal Antonini (Fragments en 2008, Finitudes en 2008, Into the little hill en 2007, Sur les valises en 2007). Il a également participé à plusieurs court-métrages. Mohand Azzoug Comédien Formé au conservatoire Libre du Cinéma Français puis au Conservatoire du 1er arrondissement de Paris, Mohand Azzoug rejoint de 2003 à 2006 l’Ecole du Théâtre National de Bretagne. Il a joué sous la direction de nombreux metteurs en scène dont Damien Gabriac (Le Point en 2011), Guillaume Vincent (Le bouc en 2010), Simon Deletang (Manque en 2010), Emilie Rousset (La terreur du boomerang en 2010), André Valdert (Britannicus en 2009), Aline César (Aide-toi le ciel t’aidera en 2009), Cédric Gourmelon (Splendid’s en 2005), Stanislas Nordey (Genes 01 en 2006, Incendies en 2007, 7 secondes en 2008, Das system en 2008), Nadia Vonderheyden (La fausse suivante en 2012). Mounira Barbouch Comédienne Après plusieurs années de pratiques théâtrales, Mounira Barbouch croise le chemin d’intervenants de l’école Lecoq (Susana Lastreto, David Légitimus, Renn Lee) qui lui permettront d’explorer son univers et de trouver sa place sur scène. Elle monte la compagnie Alzaïa et joue La pluie de Daniel Keene et Dors mon petit enfant de Jon Fosse. Au cinéma, elle travaille avec Aymeric Vergnon-d’Alençon. Elle se forme au cours Florent et multiplie les stages (travail corporel avec le théâtre du Hibou, collaboration avec la Cie Gwénaêl Morin,...). Elle intervient au sein d’ateliers écriture/théâtre. 15 LES DAMNÉS DE LA TERRE – DOSSIER DE DIFFUSION Lamya Regragui Comédienne Lamya Regragui a suivi une formation à l’Ecole du Théâtre National de Chaillot de 1997 à 2000, puis à l’Ecole du Théâtre National de Bretagne de 2000 à 2003. Elle a joué sous la direction de Stanislas Nordey (Incendies en 2007, La Puce à l’oreille en 2004, Tristesse animal noir en 2013, Neuf Petites Filles en 2014), Nadia Vonderheyden (La Fausse Suivante en 2014), Sylvain Maurice (Richard III en 2009-2010), Benoît Bradel (A.L.I.C.E en 2009, Zone Education Prioritaire en 2011), Julien Lacroix (Excédent de poids, insignifiant, amorphe, en 2010), Nadia Xerri- L (L’une de l’autre en 2006), Serge Tranvouez (Agar des cimetières en 2000), Marie Vayssière (Tartarin de Tarascon en 2005). Elle a été lauréate de la Villa Médicis hors les murs à Los Angeles, et possède une licence d’études théâtrales à l’université Paris VIII-Saint-Denis. Jean-Pierre Baro Comédien Comédien et metteur en scène formé à l’ERAC, Jean-Pierre Baro a travaillé, entre autres, auprès de Jean-Pierre Vincent, Gildas Milin, Thomas Ostermeier, Didier Galas, David Lescot, Lazare... Il dirige depuis 2004 la compagnie Extime, développant un travail se situant à la frontière du théâtre et de la chorégraphie brute, avec laquelle il met en scène L’humiliante histoire de Lucien Petit et Léonce et Léna/Chantier de G. Büchner à l’Odéon/Ateliers Berthier, Ok, nous y sommes d’Adeline Olivier au Studio Théâtre de Vitry, Ivanov {ce qui reste dans vie} au Théâtre Monfort et en tournée en France en 2011-2012. Jean-Pierre Baro participe en 2010 au «directors lab» au Lincoln Center de New York. En 20112012, il joue dans La liberté pour quoi faire ? Ou la proclamation aux imbéciles d’après Georges Bernanos, sous la direction de Jacques Allaire, en tournée en 2012-2013. En 2012, il est finaliste du programme «Mentor et Protégé» à l’initiative de la Fondation Rolex. Jean-Pierre Baro est artiste associé au CDN de Sartrouville depuis janvier 2013. Criss Niangouna Comédien Criss Niangouna commence le théâtre dans les années 90 avec les compagnies de Brazzaville : Cie Salaka, Cie Deso et le théâtre d’art africain. Il fonde avec son frère Dieudonné la compagnie Les Bruits de la Rue (Brazzaville). On a pu le voir dans de nombreux festivals : le Carré, le Festival International de l’Acteur, Jucotej (Kinshasa), Expression 7 (Brazzaville), les Rencontres Internationales de Théâtre du Cameroun (Yaoundé), le festival de Carthage (Tunisie), le Festival d’Avignon, le Festival des Francophonies en Limousin, le Festival des Hurlants (Lyon), les Paroles d’Hiver (Bretagne),tout dernièrement il a joué Le coeur des enfants léopards dans une mise en scène de Dieudonné Niangouna au Tarmac de villette et Le Socle des vertiges de Dieudonné Niangouna dans une mise en scène de l’auteur. Il figure dans la distribution de la dernière création de Dieudonné Niangouna, Shéda, programmé au Festival Avignon IN édition 2013. 16 LES DAMNÉS DE LA TERRE – DOSSIER DE DIFFUSION © Laurence LeblancVU’ Conditions de tournée (Sous réserve de modification) Durée 1h50 Equipe de tournée 11 personnes : 6 comédiens, 3 techniciens, le metteur en scène et l’administrateur de tournée. Informations techniques générales Espace scénique (dimensions minimales) : Ouverture au cadre : 10m Hauteur sous perches : 6m Profondeur : 11m Planning de montage (prévisionnel) J-1 • 3 services de montage (arrivée de l’équipe technique J-2 au soir ou J-1 matin, selon distance) • arrivée de l’équipe artistique (1 metteur en scène et 6 comédiens) et administrative (1 personne) J • 1 service de finitions techniques • 1 service de raccords • 1 représentation • 1 service de démontage et chargement Décor transporté par camion (70 à 100m3) Conditions financières Nous contacter. Frais annexes Prise en charge par l’organisateur des voyages, hébergements et repas pour 11 personnes. 18 LES DAMNÉS DE LA TERRE – DOSSIER DE DIFFUSION Contacts production Le TARMAC - La scène internationale francophone 159 avenue Gambetta F-75020 Paris www.letarmac.fr Valérie Baran, direction Licinio Da Costa Responsable de production et de diffusion +33 (0)1 40 31 09 08 / +33 (0)6 19 73 22 62 [email protected] Amélie Cabrit Chargée de production +33 (0)1 40 31 31 99 [email protected] Contact technique Camille Artigues Régisseur général +33 (0)1 40 31 20 96 / +33 (0)7 77 25 10 14 [email protected] 19 LES DAMNÉS DE LA TERRE – DOSSIER DE DIFFUSION © Laurence LeblancVU’