Histoires de Mamy Yvette
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Histoires de Mamy Yvette
Les Souvenirs de MAMYVETTE . (1) Aussi sa stupeur fut grande, sa frayeur devrais-je dire lorsque à minuit elle entendit sous la fenêtre de sa chambre, une sérénade (on disait alors une réveillée) orchestrée par 5 ou 6 jeunes gens du village (entre autre celui qui devait ensuite être mon père) ils avaient même eu l’audace de mettre une échelle, pour arriver jusqu’aux volets de sa chambre. Le lendemain elle se rendit chez le Maire pour lui raconter sa mésaventure. Le Maire Monsieur GRAS, le père de Valérie la rassura lui assurant que c’étaient des braves garçons, que c’était la façon à eux de lui souhaiter la bienvenue. Par la suite, tous devinrent de bons amis puisque en 1911 ma mère épousait mon père qui devint par la coutume du pays« Louis de la Dame ». En ce temps là l’institutrice était très respectée et elle était appelée « La Dame » ou « la Demoiselle » selon le cas. Les jeunes gens continuèrent à chanter des « réveillées » en tout bien tout honneur. Les Veillées au village (2) La vie au village se passait calmement. La bonne entente y régnait même le curé et l’institutrice de convictions différentes et opposées s’entendaient bien. En ce temps là la télé n’existait pas on se réunissait le soir après souper à plusieurs familles pour trier les amandes ou les noix ce qu’on appelait « veiller ». Le père, une brique sur les genoux, un marteau à la main, une corbeille devant lui cassait noix ou amandes. (Il y avait de nombreux amandiers à Montréal). Tous les amis se mettaient autour de la table éclairée par la lampe à suspension à pétrole. On séparait le fruit de la coquille, celle-ci servait ensuite à alimenter le feu et on devisait gaîment, racontant les potins du village, on s’entraidait beaucoup entre voisins, on allait tantôt chez les uns tantôt chez les autres et l’hiver qui était assez long se passait sans problème. On s’entraidait beaucoup disais-je. Lorsqu’un des habitants tuait le cochon tout le monde était invité et on faisait un bon repas avec le boudin et la fricassée. On s’entraidait aussi dans les moments difficiles, lorsqu’il y avait un malade (le téléphone n’existait pas) un homme valide partait à pied par le Col de Bas Coulet pour aller chercher le Docteur Marchat qui habitait à Rémuzat et qui venait en voiture à cheval. En attendant qu’il arrive on allait chercher la Mère Laugier qui faisait office d’infirmière ou de sage femme avec les remèdes bien à elle. On allait chercher le docteur qu’en dernière extrémité.