Comparaison d`une méthode de diffusion et d`une méthode
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Comparaison d`une méthode de diffusion et d`une méthode
SCIENCE DU SOL - 1993 - Vol. 31, 3, 97-107 Comparaison d'une méthode de diffusion et d'une méthode géochimique pour estimer la production racinaire de CO 2 R.DURAND N. BELLON * RÉSUMÉ La respiration racinaire de maïs cultivés en pot est estimée par deux méthodes faisant appel aux teneurs en carbone dans les phases gazeuses et liquides du sol. La première méthode utilise le profil de concentration en CO 2 dans le sol ; elle suppose que CO 2 respiré diffuse en phase gazeuse dans un système stratifié. La production de CO 2 peut être calculée si le système est en état stationnaire, et si le profil est imperméable aux gaz en profondeur. La deuxième méthode utilise la teneur en CO 2 de la phase gazeuse et la concentration de la solution du sol correspondante dans le même horizon. La production de CO 2 est calculée d'après la cinétique de neutralisation de CO 2 aqueux, en supposant que la réaction à l'interface gaz - solution n'est pas limitante. Les respirations obtenues par les deux méthodes sont du même ordre de grandeur, mais la méthode géochimique donne toujours des résultats légèrement supérieurs. Mots-clés: respiration racinaire - système C02-H20 - diffusion gazeuse - cinétique. COMPARISON OF DIFFUSION AND GEOCHEMICAL METHODS TO ASSESS ROOT RESPIRATION Root respiration of corn grown in pot is computed by using two methods, which take into account the carbon contents of gaseous and aqueous soil phases (Table Il). The first method, the soil CO2 profile method, calcula tes C02 diffusion out of a multilayer soi/. The layers may have different depths. Each one has a determined CO2 production and CO2 diffusion coefficient. These properties may not change in any part of the layer and with time. The root CO2 output may be calculated in steady-state conditions, and if the bottom layer is impervious to gas. The knowledge of the fraction of porosity available for gas is needed to apply these equations. The second method, the geochemical method, computes the carbon dioxide exchanges between the solution and the gas in a soil layer. The fluxes are obtained by using the kinetics of CO2 hydratation reactions. The first step of the reactions is CO2 dissolution or degassing. The second step is taking place in solution: CO2 enters in combination with H2 0 or OH-. The kinetic constants of reactions in solution are known (table 1), but not the kinetic constants of CO2 dissolution or degassing. This geochemical method implies that the flux through the gas-liquid interface is raster than the reactions in solution. The thermodynamic driving * I.N.R.A., BP 2078 - 06606 ANTIBES Cedex Association Française pour l'Etude du Sol - www.afes.fr - 2010 97 R. DURAND - N. BELLON force is the difference between the theoretical equilibrium pressure of CO2 and measured pC02 . In this case, the water content of soil is needed to calcula te soil respiration. The results obtained with both methods are of the same order of magnitude (Table III), but the geochemical method always gives larger fluxes of root respiration than the soil CO2 profile method. Keywords : root respiration - CO2 - H20 system - gas diffusion - kinetics. INTRODUCTION La production de gaz carbonique dans le sol est un terme important dans le cycle global du carbone. L'émission de CO 2 résulte de la respiration des racines et des microorganismes; elle dépend aussi, en milieu calcaire, des cycles de dissolution et de reprécipitation de la calcite. Les quantifications des rejets de carbone par les sols ont été réalisées par plusieurs méthodes (DE JONG et al., 1979 ; GLINSKI et STEPNIEWSKI, 1985) : la méthode de la chambre où C02 rejeté par le sol est retenu dans une enceinte, la méthode micrométéoro10gique qui mesure le gradient de concentration en CO 2 dans et au-dessus de la végétation, et la méthode du profil de concentration en CO 2 dans le sol. La méthode de la chambre et la méthode micrométéoro10gique peuvent donner des résultats éloignés de ceux obtenus par la méthode du profil de C02 dans le sol (DE JONG et al., 1979). Une autre méthode a été proposée (KELLER et al., 1987). Elle utilise la composition de la solution et du gaz du sol ; elle est fondée sur les cinétiques d'hydratation de C02 et de déshydratation de H 2C0 3. La validation de cette dernière méthode a donc été testée, en comparaison avec la méthode du profil de CO 2, dans des expériences de culture en laboratoire. l - THÉORIE 10 Modèle fondé sur la diffusion en phase gazeuse dans un profil multicouche Le modèle de calcul est adapté des modèles de Glinski et Stepniewski (1985) et de Jong et Schappert (1972). Il comprend trois hypothèses de base. - Le substrat est constitué de plusieurs couches, qui ont des épaisseurs et des caractéristiques physiques différentes, mais qui ont chacune des propriétés homogènes. - Il existe une couche imperméable à la base du profil qui empêche la diffusion en profondeur du gaz. - La diffusion s'effectue à l'état stationnaire, ce qui implique qu'il n'y ait pas accumulation de CO 2 dans une strate, résultant d'une variation dans un espace de temps réduit de la production de CO 2 ou de la diffusion. En un point donné du profil, la production de CO 2 est qi mole.s- 1 par m 3 de sol. La couche i à une épaisseur hi = zi - zi-l (Figure 1). Pour une surface unitaire, la production de la couche i est: Qi = qi hi en mole.m- 2.s- 1 (Al) En un point de profondeur z, avec les hypothèses énoncées, le flux diffusif vers la surface est égal à la production de CO 2 entre les profondeurs z et zn : 98 Association Française pour l'Etude du Sol - www.afes.fr - 2010 RESPIRATION RACINAIRE dC j=n Di _z_ = (zi-z) qi + Djqj dZ j=i+l (A2) avec Di coefficient de diffusion apparent dans la couche i, et Cz concentration en C02 dans l'air du sol en mole m- 3 . Après intégration par rapport à z entre zi et zi-l' on obtient aux limites de la couche: 2D. qi = (Ci-Ci-l) 2 j=n h.~ - h- .~hjqj 1 1 (A3) J=1+1 La loi des gaz parfaits permet d'exprimer la concentration en CO 2 sous forme de pression partielle: 2D. 2 j=n q' = (p--p. 1) _1 __ "'h'q' 1 1 1RTh. 2 h .. ~'J J 1 1 J=1+1 (A4) avec R constante des gaz parfaits, et T température absolue. Dans cette équation, le coefficient de diffusion apparent peut être exprimé en fonction de DT le coefficient de diffusion de C02 dans l'air à la température T, suivant la relation empirique: Di = aEf DT (AS) avec Ei porosité à l'air de la couche i, a et b paramètres d'ajustement pour un milieu poreux. Les valeurs employées pour ces paramètres de structure sont a=0,6 et b=1 (PENMAN, 1940). Le coefficient DT est obtenu à partir de la valeur du coefficient de diffusion DO à 273,lsoK, d'après la corrélation empirique de Fuller, Schettler et Giddings (REID et al., 1977) : DT=Do ( T _,1,75 n'Y (A6) D'où l'expression du coefficient de diffusion qui est utilisée dans l'équation A4 de production de C02 : DT =0, 6Ei ( T _,1,75 n'Y Do (A7) La valeur du coefficient de diffusion de la loi de Fick DO, proche de celle du coefficient de diffusion binaire CO 2 - air pour les faibles teneurs en CO 2 (JAYNES et ROGOWSKI, 1984) est 1,39.1O- 5 m 2 .s- 1 (MARRERO et MASON, 1972 ; PRITCHARD et CURRIE, 1982). La production totale du sol par unité de surface est donnée par: j=n Q= ~).q' . 1J J (A8) J= Association Française pour l'Etude du Sol - www.afes.fr - 2010 99 R. DURAND - N. BELLON - - - c. ~ Zi_ll---_ _ _......:~ ---~~--~~---~--- ~--~--- Figure 1 : Schéma du profil de concentration en CO 2 dans un sol multicouche. Profile of CO2 content in a multilayered sail. Z z.J. Z n 20 Modèle fondé sur la cinétique chimique L'établissement de ce modèle utilise en partie les développements de KELLER et al. (1987), et il repose sur la synthèse de Kem (1960) relative aux cinétiques d'hydratation deC02· Le gaz carbonique se trouve sous deux formes en solution: C02(aq) et H2C0 3. La concentration analytique totale de C02 dissous est (STUMM et MORGAN, 1970) : [H 2C0 3*1 = [C0 2(aq)] + [H2C0 3] (BI) L'hydratation et la neutralisation de C02(aq) se produisent selon les deux voies suivantes: (B2) k OHCO 2(aq) + OH- ~~HC03 kHCOi (B3) Les deux réactions précédentes se produisent en solution. CO 2(aq) subit également des échanges avec la phase gazeuse. La réaction cinétique à l'interface gaz - solution est la suivante: k , (B4) CO 2 (aq ) 4l!l~~~~--~- degazage_~ CO 2(g) kdissol Le flux de variation de CO 2 (aq) est la somme des flux des trois réactions précédentes : J = - [C02(aq)] {kC02[H20]+kOW[OW]+kdégazage} +kH 2C0 3 [H2 C0 3] +kHCO:ï[HC03]+kdissol pC0 2(g) (BS) Ce flux est positif pour la formation de CO 2(aq) à partir de H 2C0 3, HC0 3, et CO 2(g). La variation de [C02(aq)] est limitée soit par la réaction de dissolution - évaporation (équation B4), soit par les réactions en solution (équations B2 et B3). La cinétique de dissolution - évaporation de CO 2 n'est connue que pour quelques configurations 100 Association Française pour l'Etude du Sol - www.afes.fr - 2010 RESPIRATION RACINAIRE géométriques simples de l'interface gaz - solution (ROQUES, 1964). En l'absence de données sur la cinétique à l'interface dans un milieu poreux, il est supposé que cette réaction n'est pas limitante. Cette hypothèse peut se justifier par le grand développement de l'interface vis-à-vis du volume des phases gazeuse et liquide. Dans ces conditions, les réactions directes et inverses de B4 sont égales, et le flux de dégazage de la solution est égal au flux de formation de C02(aq) à partir de H2C03 et HC0 3-. L'équation BS se simplifie: J == -[C02(aq)] {kC02 [H 20]+kOW[OW] }+kH2C03[H2C03]+kHC03 [HC0 3-] (B6) La teneur en CO 2(aq) peut alors être exprimée en fonction de pC02 en phase gazeuse d'après BI et la loi de Henry: KI kCO kHCO [C0 2(aq)] == p C0 2 KH { 1- ___2 -~ } Kw kH2C03 kOH (B7) avec KI == (H+) (HC03-)l(H2C03*) et KW =(H+)(OH-). On obtient d'après les valeurs des constantes à 2SoC (Tableau 1) : (B8) La relation simplifiée B9 est utilisée par la suite dans l'équation B6 (B9) [C02 (aq)] "" K HPC0 2 d'où J == -KHPC02{kC02[HP]+kOW[OH-]}+kH2C03[H2C03]+kHC03[HC03] (BlO) La pression partielle équilibrante de la solution pC02eq correspond à une vitesse égale des réactions directes et inverses de B2 et B3. On peut alors écrire les deux relations suivantes: kC0 2KH p C0 2eq[H 20] == kH2C03[H2C03] (Bll) kOH-KH pC02eq[OH-] == kHC03·[HC03-] (BI2) En reportant dans l'équation B 10, on obtient l'équation du flux de dégazage de la solution: (B13) Les valeurs des constantes de cette équation varient en fonction de la température (Tableau 1). L'équation du flux de dégazage B13 fait apparaître comme premier terme une force thermodynamique de transfert, qui est la différence entre la pression partielle équilibrante de la solution et la pression partielle dans la phase gazeuse. Cette expression de la force est différente de celle obtenue à partir de la thermodynamique des processus irréversibles (MIGNARD et BÉNET, 1986). Le deuxième terme de l'équation du flux varie en fonction de la température, du pH, et de l'activité de l'eau. L'activité de l'eau étant liée à son potentiel (BOURRIÉ et PÉDRO, 1979), le dégazage de la solution sera influencé par la structure du milieu poreux. Association Française pour l'Etude du Sol - www.afes.fr - 2010 101 R. DURAND - N. BELLON Tableau 1 : Équations exprimant la variation en fonction de la température, des constantes thermodynamiques et cinétiques du système CO 2-H 20. The effect of temperature on the ionization and kinetic constants in CO2 -H2 0 system. Constantes thermodynamiques références = 6,0875 - 4470,99/T - 0,01706 T Harned et Owen (1958) log KH = -13,417 + 2299,6/T + 0,01422 T log Ki = 14,8435 - 3404,71!T - 0,03279 T Harned et Davis (1943) Harned et Davis (1943) log Kw Constantes cinétiques log kC0 2 := 329,85 - 110,541 logT-17625,4/T log kOW = 13,635 - 2895/T Pinsent et al. (1956) Pinsent et al. (1956) L'équation B 13 donne le flux dégagé correspondant à un volume unitaire de solution. Pour connaître la production de CO 2 dans un sol, il suffit de multiplier le flux d'un volume d'eau unitaire par la quantité d'eau contenue dans une surface unitaire de sol. II - MATÉRIELS ET MÉTHODES Des maïs sont cultivés en pots sur sable siliceux et sur sable calcaire. Les plants sont élevés en serre jusqu'au stade 5 à 6 feuilles. A ce stade, les expérimentations sont conduites en laboratoire pendant deux semaines. A la fin des expériences, les maïs atteignent le stade 9-10 feuilles. Différentes expériences sont réaliséc;s successivement avec des plants différents. Chaque expérience avec de nouveaux plants est indiquée par une lettre différente. L'éclairage sur les feuilles supérieures est de 100 IlEinstein.m-2.s-1 pendant 12 heures par jour pour les expériences D et E, de 400 à 900 IlEinstein·m-2.s-1 pendant 9 heures par jour pour les expériences F, G, H et 1. Les pots sont alimentés avec des solutions nutritives contenant Ca++, Mg++, K+, N03-, S04=' P, et des oligoéléments. Les concentrations en éléments majeurs varient de 0,1 à 3 eq.m- 3. Les pots ont une section de 80 cm 2 , et une profondeur de 10 cm. L'arrosage est effectué en continu, avec un flux de 3,1.10- 8 à 3,6.1O- 8m 3.s- I . Ce flux est compris entre 30 et 40 % du volume poral total par heure, et il représente de 20 à 100 fois l'évapotranspiration du maïs. La fourniture de solution nutritive est poursuivie pendant les prélèvements de gaz. Il s'établit un régime stationnaire. Les gaz sont prélevés à trois profondeurs : 4 ou 5 cm, 7 cm et 10 cm, à l'aide de dispositifs en tube inox installés avant plantation des maïs. Ces tubes, de diamètre "1/8", possèdent à leur partie inférieure des chambres d'accumulation d'environ 1/4 cm3 . Le tube est fermé à la partie supérieure par un septum. Des prélèvements de 1 cm3 sont effectués successivement à chaque profondeur avec des seringues, pour analyse par chromatographie avec un catharomètre. Les pH des solutions sont mesurés à intervalles de 10 ou 15 mn sur chaque voie à l'aide d'électrodes implantées en permanence dans des cellules. Les solutions de drainage sont prélevées pour analyse à la sortie des cellules de mesure du pH. Les 102 Association Française pour l'Etude du Sol - www.afes.fr - 2010 RESPIRATION RACINAIRE - - _ . _ - - - - - - - . - . - _ . _ - _.. _ . _ . _ - - _ . _ - _ . _ - . _ - carbonates sont obtenus d'après la mesure de l'alcalinité. Les activités ioniques et les équilibres entre les phases sont calculés sur un microordinateur Macintosh avec un logiciel écrit en Basic compilé. III - RÉSULTATS ET DISCUSSIONS Les teneurs en CO 2 de l'atmosphère du sol sont environ deux fois plus élevées sous les maïs cultivés en milieu siliceux qu'en milieu calcaire (Tableau 11). Ceci résulte d'une activité métabolique plus forte, liée à un développement plus important des plants de maïs. La solution nutritive étant fournie en continu, il s'établit un régime stationnaire entre la production racinaire continue de CO 2 et la sortie de carbone hors du dispositif expérimental sous forme gazeuse ou liquide. La variation cyclique journalière de la respiration ne perturbe pas le système, car les augmentations et diminutions de production sont lentes. De plus, l'exportation sous forme liquide est faible : elle ne représente que 1 à 15 % de l'effusion gazeuse. Les teneurs en CO 2 montrent en général une diminution de la concentration depuis la profondeur jusqu'à la surface. Le gradient résulte d'une diffusion non limitante vers la surface. Les hypothèses nécessaires à l'application du modèle de diffusion sont satisfaites. Les pressions partielles équilibrantes, calculées à partir des compositions des solutions de drainage, sont en moyenne 3 à 4 fois plus élevées que les pC0 2 mesurées en profondeur. Il apparaît donc un gradient de pression partielle qui assure le dégazage de la solution, et qui permet l'application du modèle de cinétique chimique. La production est calculée pour une plante, d'après la surface des pots et le nombre de plantes par pot (Tableau III). La production est légèrement plus élevée en milieu siliceux qu'en milieu calcaire. Les valeurs sont soit comparables aux intensités de la respiration racinaire du maïs publiées antérieurement (HARRIS et VAN BAVEL, 1957 ; MASSIMINO et al., 1980, 1981), soit 10 fois plus fortes (HALLER et STOLP, 1985). Les valeurs de production obtenues par les deux modèles sont du même ordre de grandeur, mais elles présentent un écart systématique. En milieu siliceux, le rapport entre la production d'après les modèles de cinétique et de diffusion est en moyenne de 1,5 ; le rapport est de 1,8 en milieu calcaire. La divergence peut provenir de la validité des modèles ou de la précision des données. Le modèle de cinétique chimique a été simplifié en considérant que la réaction à l'interface gaz - liquide n'était pas limitante, mais il est possible que le changement de phase ralentisse le dégazage de la solution. La conséquence serait une augmentation de la concentration en CO 2(aq), et donc de la pression partielle équilibrante. La production de C02 serait surestimée. Les valeurs des coefficients cinétiques, qui ont été établies par une méthode manométrique, sont corrigées pour limiter l'effet de la diffusion à travers l'intelface gaz - liquide (PINSENT et ROUGHTON, 1951). La correction reste inférieure à 10 %. Or, une diminution de 10 % des coefficients cinétiques, qui tiendrait compte du changement de phase, ne permet d'expliquer que partiellement les différences expérimentales entre les deux méthodes. L'application du modèle de diffusion multicouche nécessite la connaissance de la Association Française pour l'Etude du Sol - www.afes.fr - 2010 103 R. DURAND - N. BELLON Tableau Il : Teneurs en CO 2 mesurées (en atm) dans l'atmosphère du substrat et pressions partielles équilibrantes calculées d'après la composition de la solution. CO2 contents (in atm) measured in the atmosphèee of the growing media and calculated contents of CO2 in equilibrium with the solutions. maïs cultivé sur silice pH Observations Di D3 E1 E2 E2 E3 E3 E3 E4 E4 E4 E4 E4 F F F F F F F G G G G G G H H H H H H H H H H H H H H 1 1 1 1 104 2 moy moy 5 6 2 3 4 1 2 3 4 5 1 3 5 6 8 9 9 1 2 8 9 14 17 1 2 4 5 7 8 11 13b 17b 19 22b 23 24 25 7 8 9 13 moy 6,13 6,12 6,07 5,65 5,63 6,39 6,34 5,41 5,43 5,94 6,09 6,03 5,94 6,12 5,86 5,92 5,84 5,70 5,51 5,56 5,51 5,31 5,46 6,18 6,23 6,28 6,42 6,21 6,30 6,01 6,19 6,06 6,15 6,21 6,19 6,22 6,07 6,15 pC0 2 mesuré 4/5 cm 1,6.10-4 2,8,10-3 9,0,10- 4 8,3,10-4 8,9,10- 4 3,7,10- 3 3,0,10- 3 2,2,10-3 2,1.10-3 1,9,10-3 2,5,10- 3 2,6,10-3 5,9,10- 3 9,9,10- 4 1,3,10-3 1,5,10-3 1,7,10-3 1,7,10-3 1,5,10-3 1,3,10-3 7cm 7,9,10- 4 3,0,10- 3 9,0,10- 4 9,0,10- 4 8,8,10- 4 4,0,10- 3 3,3,10- 3 2,3,10- 3 2,4,10- 3 2,0,10-3 5,4,10- 3 4,0,10- 3 6,4,10- 3 8,4,10- 4 1,2,10-3 2,0,10- 3 2,1.10- 3 2,5,10-3 1,7,10-3 3,0,10- 3 2,0,10-3 2,8,10-3 1,8,10-3 2,8,10-3 1,9,10-3 2,0,10-3 1,1.10-3 1,5,10-3 1,510-3 2,6,10- 3 2,7,10-3 1,3,10-3 1,6,10-3 1,7,10-3 1,5,10-3 1,8,10-3 1,2,10-3 1,8,10-3 1,2,10-3 1,7,10-3 1,5,10-3 1,9,10-3 1,5,10-3 2,2,10-3 1,6,10-3 2,0,10-3 1,6,10-3 1,6,10-3 1,8,10-3 1,7,10-3 2,0,10-3 1,2,10-3 1,9,10-3 1,7,10-3 2,0,10-3 1,7,10-3 2,6,10- 3 2,6,10-3 2,0,10- 3 2,6,10- 3 2,3,10-3 10 cm 9,0,10- 4 2,4,10-3 1,0,10-3 8,7,10- 4 1,1.10-3 5,6,10- 3 4,8,10- 3 2,3,10- 3 pC0 2 maïs cultivé sur calcaire pH équil. 9,0,10- 3 6,1.1 0- 3 3,1.10- 3 8,7,10- 4 1,1.10-3 5,3,10- 3 3,0,10- 3 2,7,10-3 6,99 7,23 7,20 7,50 7,34 7,12 7,12 7,36 1,0,10-2 2,1.10- 2 7,35 7,34 1,1.10-2 3,6,10- 2 7,32 9,0,10- 3 2,3,10- 2 7,21 2,2,10-3 1,0,10-2 7,22 7,6,10- 3 6,99 4,5,10- 3 7,07 1,4,10-2 7,00 7,0,10- 3 7,04 1,0,10-2 7,20 1,2,10-2 2,1.10-3 1,6,10-2 7,54 2,8,10-3 1,4,10-2 7,55 1,9,10-2 7,58 2,8,10- 3 9,9,10- 3 2,6,10-3 1,0,10-2 7,57 9,2,10- 3 7,61 1,3,10-3 4,9,10- 3 7,79 1,6,10-3 3,1.10- 3 7,67 3,5,10- 3 7,57 2,2,10-3 7,8,10- 3 7,26 2,0,10- 2 1,1.10-2 7,33 2,3,10- 3 1,1.10-2 7,27 2,1.10-3 5,0,10- 3 7,39 2,4,10-3 1,1.10-2 1,4,10- 3 8,1.10- 3 2,3,10- 3 1,3,10-2 7,19 2,2,10-3 1,6,10-2 2,5,10- 3 2,4,10- 2 7,04 2,9,10- 3 1,6,10-2 7,10 3,4,10- 3 2,1.10- 2 7,01 3,2,10- 3 3,5,10- 3 7,46 1,2,10-2 8,0,10- 3 7,40 7,5,10- 3 7,39 3 3,1,101,1,10-2 pC0 2 mesuré 4/5 cm 1,8,10-3 1,1.10-3 9,0,10- 4 8,0,10- 4 7,8,10- 4 2,1.10-3 2,0,10- 3 1,7,10-3 1,5,10-3 1,5,10-3 1,710-3 1,7,10-3 1,8,10-3 5,3,10- 4 1,5,10-3 9,0,10- 4 9,9,10- 4 9,8,10- 4 9,5,10- 4 7cm 6,0,10- 4 9,8,10- 4 9,0,10- 4 9,0,10- 4 7,5,10- 4 2,5,10- 3 2,4,10- 3 1,7,10-3 1,5,10-3 1,5,10-3 1,7,10-3 1,7,10-3 1,9,10-3 8,0,10- 4 1,2,10-3 1,2,10-3 1,2,10-3 1,3,10-3 1,6,10-3 10 cm 6,0,10- 4 8,5,10- 4 9,0.10- 4 1,1.10-3 7,9,10- 4 2,7.10-3 2,2,10-3 1,9,10-3 1,7,10-3 1,710-3 2,0,10-3 2,0,10- 3 2,3,10- 3 1,2,10-3 pC0 2 équil. 8,2,10- 3 4,1.10- 3 2,4,10-3 1,5,10-3 2,2,10- 3 5,5,10- 3 5,2,10- 3 4,8,10- 3 3,0,10- 3 3,0,10- 3 3,0,10- 3 2,9,10- 3 3,9,10- 3 3,3,10- 3 6,7,10- 3 5,3,10- 3 7,4,10- 3 6,7,10- 3 4,2,10- 3 1,2,10-3 1,4,10-3 2,0,10-3 2,7,10-3 1,3,10-3 1,5,10-3 2,0,10-3 2,6,10- 3 1,7,10-3 1,5,10-3 1,9,10-3 2,3,10-3 1,5,10-3 1,6,10-3 8,3,10- 4 8,9,10- 4 1,910-3 2,1.10-3 1,0,10-3 9,0,10- 4 1,2,10-3 8,5,10- 4 1,1.10-3 1,2,10-3 6,3,10- 4 8,8,10- 4 9,2,10- 4 1,2,10-4 7,0,10- 4 7,6,10- 4 1,1.10-3 1,4,10-3 1,0,10-3 1,3,10-3 1,3,10-3 1,7,10-3 8,7,10- 4 1,2,10-3 1,3,10-3 1,8,10-3 1,0,10-3 1,2,10-3 1,3,10-3 1,1.10-3 1,310-3 7,5,10- 4 8,7,10- 4 7,9,10- 4 1,2,10-3 1,5,10-3 9,5,10- 4 1,8,10-3 1,8,10-3 2,2,10- 3 1,6,10-3 2,3,10-3 2,1.10- 3 1,1.10-3 1,4,10-3 1,8,10-3 5,1.10- 3 4,1.10- 3 5,0,10- 3 2,7,10- 3 5,9,10- 3 3,3,10- 3 6,3,10- 3 7,5,10- 3 1,0,10-2 8,6,10- 3 1,2,10-2 2,1.10- 3 8,0,10- 4 1,0,10-3 2,2,10-3 8,0,10- 4 1,0,10-3 1,3,10-3 2,8,10- 3 1,2,10-3 1,3,10-3 1,6,10-3 4,3,10- 3 Association Française pour l'Etude du Sol - www.afes.fr - 2010 RESPIRATION RACINAIRE --------------------------------------- Tableau III : Comparaison des productions de C02 (en mole's- i par plant) calculées d'après le modèle de diffusion en système muticouche (0) et le modèle de cinétique chimique (J). Comparison of CO2 evolution (in mole's- 1 per seedling) computed with the multilayer profile diffusion model (0) and the chemical kinetic model (J). maïs cultivé sur silice Observations Di D3 E1 E2 E2 E3 E3 E3 E4 E4 E4 E4 E4 F F F F F F F F F G G G G G G H H H H H H H H H H H H H 1 1 1 2 moy moy 5 6 2 3 4 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 6 8 9 9 1 2 8 9 14 17 1 2 5 7 8 11 13b 17b 19 22b 23 24 25 7 9 13 0 J 2,46.10- 7 6,70.10- 8 5,29.10- 8 7,05.10- 8 3,89.10- 7 3,12.10- 7 1,96.10-7 1,76.10-7 4,06.10-7 8,10.10- 8 3,73.10- 7 6,42.10- 7 1,35.10-7 1,35.10-7 1,41.10-7 1,64.10-7 1,55.10-7 1,55.10-7 1,90.10-7 1,64.10-7 1,89.10-7 2,02.10- 7 1,05.10-7 1,52.10-7 1,80.10-7 1,63.10-7 1,11.10-7 2,00.10- 7 1,16.10-7 1,92.10-7 1,76.10-7 2,18.10- 7 1,78.10-7 2,56.10- 7 1,54.10-7 1,58.10-7 1,37.10-7 J/O maïs cultivé sur calcaire 0 J J/O 2,36.10- 7 9,29.10- 8 6,41.10- 8 5,45.10- 8 5,52.10- 8 1,72.10-7 1,53.10-7 1,56.10-7 1,35.10-7 1,35.10-7 1,60.10-7 1,60.10-7 1,68.10-7 3,32.10- 8 1,67.10-7 6,53.10- 8 8,29.10- 8 7,76.10- 8 5,83.10- 8 3,23.10- 7 9,35.10- 8 7,98.10- 8 2,33.10- 8 9,08.10- 8 1,14.10-7 1,20.10-7 1,18.10-7 6,64.10- 8 6,58.10- 8 4,84.10- 8 4,10.10- 8 7,44.10-8 9,63.10- 8 1,4 1,0 1,2 0,4 1,6 0,7 0,8 0,8 0,5 0,5 0,3 0,3 0,4 2,9 3,14.10- 7 4,8 2,28.10- 7 3,58.10- 7 3,21.10- 7 1,79.10-7 2,9 6,1 1,34.10-7 1,35.10-7 2,10.10- 7 1,05.10-7 1,39.10-7 3,72.10- 8 3,11.10- 8 1,92.10-8 2,51.10- 8 0,3 0,2 0,1 0,2 6,37.10- 8 6,09.10- 9 0,1 0,3 1,1 1,8 7,58.10- 8 4,85.10- 8 6,87.10- 8 3,30.10- 8 2,63.10- 7 1,82.10-7 0,4 5,4 2,6 0,8 1,5 1,8 2,0 2,7 3,4 2,4 2,4 0,1 2,0 2,2 4,37.10- 8 1,71.1 0- 7 5,83.10- 8 1,03.10-7 1,00.10-7 1,34.10-7 8,17.10- 8 1,17.10-7 9,55.10- 8 2,84.10- 7 1,37.10-7 2,88.10- 7 3,50.10- 7 5,23.10- 7 4,16.10- 7 2,2 1,7 2,3 2,8 3,5 3,9 5,1 5,73.10- 8 6,86.10- 8 9,54.10- 8 6,07.10- 8 1,7 0,9 1,94.10-7 9,25.10- 8 6,27.10- 8 0,4 0,9 8,10.10- 9 0,0 2,81.10- 7 0,7 6,01.10- 7 3,68.10- 7 2,01.1 0- 7 1,6 0,6 1,5 2,00.10- 7 1,4 1,08.10-7 3,78.10- 7 1,86.10-7 2,46.10- 7 2,87.10-7 3,99.10- 7 3,29.10- 7 5,31.10- 7 2,02.10- 7 2,19.10-7 2,62.10- 7 1,10.10-7 0,7 2,4 4,56.10- 8 2,05.10- 7 2,96.10- 7 2,98.10- 7 9,31.10- 8 3,06.10- 7 2,10.10- 7 3,85.10- 7 4,70.10- 7 7,50.10- 7 4,22.10- 7 6,11.10- 7 1,21.1 0- 8 3,23.10- 7 2,97.10- 7 1,7 3,2 1,2 1,3 1,0 Association Française pour l'Etude du Sol - www.afes.fr - 2010 105 R. DURAND - N. BELLON porosité accessible à l'air. Le modèle de cinétique demande d'appréhender la quantité d'eau contenue dans le milieu. Une erreur possible de 10 % sur la porosité entraînerait, si la porosité était plus élevée, une augmentation de 9 à Il % de la production de CO 2 d'après le modèle de diffusion, dans les conditions expérimentales utilisées; à l'inverse, une diminution de la porosité de 10 % conduirait à une diminution de la production de 10 à 12 %. Avec le modèle de cinétique chimique, la variation de production serait proportionnelle à l'erreur sur la teneur en eau; elle serait inférieure à 5 %. Les imprécisions sur les grandeurs physiques, porosité à l'air et teneur en eau, ne suffisent pas à expliquer les divergences. L'écart entre les résultats obtenus par les deux méthodes proviendrait de l'appréhension des valeurs de pC0 2 ; l'erreur serait dûe à la difficulté de prélever du gaz à trois profondeurs peu distinctes dans les pots de faible volume. Si les productions de CO 2 estimées d'après les deux méthodes étaient semblables, il serait possible de calculer (KELLER et al., 1987) les paramètres de la structure qui lient la diffusion et la porosité dans l'équation A5. Les rapports des valeurs de respiration de 1,5 à 1,8 obtenus d'après les deux méthodes, ne permettent pas d'accéder à ces paramètres. En conclusion, la quantification de la production de CO 2 par le sol est délicate. La méthode du profil de concentration en C02 et la méthode cinétique donnent des résultats comparables, mais qui présentent des écarts. Une meilleure connaissance de la cinétique à l'interface gaz - solution permettrait peut-être d'améliorer la concordance des résultats. Les résultats obtenus avec les autres méthodes peuvent également donner des valeurs éloignées (DE JONG et al., 1979). La production de CO 2 par le sol ne pourrait donc être obtenue que de façon approchée. Remerciements: Les auteurs souhaitent exprimer leurs remerciements à G. Bourrié et P. Renault pour leur lecture critique du manuscrit. Reçu pour publication: Janvier 1993 Accepté pour publication: Août 1993 BIBLIOGRAPHIE BOURRIÉ G. & PÉDRO G., 1979 - La notion de pF, sa signification physico-chimique et ses implications pédogénétiques. Science du Sol, 313-322 GLINSKI J. & SPETNIEWSKI w., 1985 - Soil aeration and its role for plants. CRC Press, Boca Raton, Florida, 59-62. HALLER Th. & STOLP H., 1985 - Quantitative estimation of root exudation of maize plants. Plant and Soi!, 86, 207-216. HARNED H.S. & DAVIS R., 1943 - The ionization constant of carbonic acid in water 106 Association Française pour l'Etude du Sol - www.afes.fr - 2010 RESPIRATION RACINAIRE ----_._._------ and the solubility of carbon dioxide in water and aqueous salt solutions from 0 to 50°e. J. Amer. Chem. Soc., 65,2030-2037. HARNED H.S. & OWEN B.B., 1958 - The physical chemistry of electrolytic solutions. Amer. Chem. Soc. Monograph Series, Reinhold Publishing Corporation New York. 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