femmes de parloir - StefaniniJournal
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FEMMES DE PARLOIR Traces de vies détenues Avec Brigitte Patient et Hélène Castel Mise en scène : Brigitte Sy FEMMES DE PARLOIR Traces de vies détenues Deux femmes sur scène. L’une dehors, l’autre dedans. C’est à leur insu que le projet Femmes de Parloir commence, à Fleury Mérogis, le jour où Brigitte Patient y retrouve Hélène Castel, son amie d’adolescence qu’elle n’avait pas revue depuis plus de vingt ans… De cette rencontre au parloir naîtra l’envie d’ouvrir des tunnels, des fenêtres, des portes dans les murs des prisons. En passant par la scène, - bien qu’elles ne soient pas des comédiennes professionnelles - elles cherchent à tisser des mots porteurs de sens entre dehors et dedans. Brigitte Sy a dirigé des années durant de nombreux projets artistiques en prison. Elles se rejoignent toutes trois dans cette proposition qu’elle met en scène pour livrer avec force l’intimité de ces traces de vies détenues. Il n’est pas question pour elles de revisiter leur histoire pour en exposer les aspects personnels qui leur appartiennent. A travers leur propre témoignage et des textes d’auteurs soigneusement choisis elles donnent la parole à celles et ceux qui par-delà l’enfermement, tissent des liens créateurs. Extraits de textes de : Duszka Maksymowicz, Annie Leclerc, Michel Azama, Goliarda Sapienza, Ruth First et Zo d’Axa. 2 Semaine après semaine au parloir de Fleury Mérogis Hélène et Brigitte découvrent ensemble une drôle d’ambivalence : l’enfermement / la liberté. J’ai du mal à reconnaître, sous les traits de cette belle femme longiligne face à moi dans la semi pénombre, mon amie de jeunesse. Pas étonnant, en fait : presque 30 ans sans nous revoir, l’attente interminable d’un permis de visite, et ce parloir, enfin, « cabine boite de conserve »…. Pourtant, j’ai écouté sa voix, son rire à la radio, j’ai bien reçu ses cartes, son écriture nerveuse, contact si précieux : le monde du dehors ! Retrouvailles explosives, soudaines, inespérées… évocations rapides de souvenirs cocasses, le regard complice, la vie au temps présent. Mais… le fil tranchant des 30 minutes s’abat : « parloir terminé ! ». Les mots aux bords des lèvres, l’excitation encore dans sa courbe ascendante, elle disparaît déjà. Pantelante, je reviens malgré moi vers les autres, la fouille au corps, l’attente, l’accueil glacé des surveillantes, l’inévitable retour à l’ombre du dedans. Hélène Castel 3 Dans le souffle de la porte ouverte par une surveillante, elle apparaît enfin. Oui, c’est bien elle. Debout contre le mur, j’attends ce moment depuis longtemps déjà, me suis faite belle pour elle, après un long parcours d’embûches, de peurs, de doutes, partis pris erronés, désir, obstination… Les paroles vont et viennent et je retrouve le fil que nous avons tissé dès notre adolescence, avec notre énergie, notre fougue aujourd’hui contenues dans l’espace exigu. Je ne pense plus à rien, juste la retrouver. Quand elle sort de Fleury, nous sommes à nouveau libres de crier, de danser, de rire, de continuer à dire cette histoire qui nous lie. Forte de notre complicité retrouvée, je lui propose des si : - Et si nous transmettions ce parloir qui marque nos retrouvailles… - Et si nos voix contaient ces deux mondes distants qui parfois se rejoignent… Notre projet était né. Brigitte Patient Puis elles choisissent ensemble divers textes d’auteurs : expériences qui attisent, exacerbent, mobilisent le sens d’exister envers et contre tout, surtout quand le libre arbitre est nié, entravé. Elles racontent aussi leur vécu du parloir, avant, après, ensemble, seules, dehors, dedans. Grâce à leur rencontre avec Brigitte Sy, leur désir de donner à entendre ces textes, de les mettre en espace sur la scène du théâtre est devenu limpide. Hélène et Brigitte sont arrivées vers moi, les mains chargées de très beaux textes d’écrivains qui racontent l’incarcération et l’attente au dehors de celui ou de celle que l’on aime et dont on est privé… et d’un enregistrement qui, déjà, retraçait leur propre témoignage de cette expérience du parloir. Ce projet de deux femmes amies et éloignées l’une de l’autre pendant 25 années, qui se sont retrouvées dans le parloir d’une maison d’arrêt, l’une tendant la main à l’autre, l’autre attrapant la main amie, est ce qui m’a touchée et motivée pour les accompagner dans leur désir de faire entendre ces mots qui résonnent si fortement à leur cœur... Brigitte et Hélène ne savaient pas que j’avais consacré dix ans de ma vie à travailler dans le milieu carcéral, à tenter de mettre la vie de détenus hommes ou femmes -et donc de la vie- dans l’art… Notre rencontre due au simple hasard s’est justifiée en un instant par un destin commun... Hélène et Brigitte n’étaient pas comédiennes, tout comme les dizaines de femmes et d’hommes que j’ai rencontrés en prison et que j’ai modestement accompagnés au cours de nos projets artistiques. Les circonstances de leur amitié, qui a traversé le temps et les murs de la prison, rendent pour moi simplement évidente notre collaboration. Faire entendre le silence des âmes qui, dedans ou dehors, continuent à vivre, contribuera peut-être à ne pas les oublier. Brigitte Sy 5 Le Parloir : espace de rencontre ou contact mutilé ? Lien ténu, résistance, la vie qui s’arc-boute. Des femmes qui expriment, d’un côté comme de l’autre des enceintes figées, leur vécu, leurs dérives, leur rire et leurs déchirements, leurs sursauts de guerrières face à la détention. L’écrit et la parole, ressources incontournables, témoignages, fictions : souffles porteurs de vie. Le sas de Michel Azama Editions Théâtrales Au pied du mur de Ruth First, Zo d’Axa Editions L’Insomniaque L’enfant, le prisonnier d’Annie Leclerc Editions Actes Sud Femme de Parloir de Duszka Maksymowics, Editions L’Esprit Frappeur L’art de la joie de Goliarda Sapienza Editions Viviane Hamy 6 Avec Hélène Castel Gestalt-thérapeute. Elle mène un travail sur la parole en prison en France et au Mexique. et Brigitte Patient Longtemps productrice et animatrice d’émissions de radio sur France Inter, actuellement à la Radio Suisse Romande. Elle a posé sa voix pour des films et des documentaires. Mise en scène Brigitte Sy Comédienne et metteur en scène. Avec la Compagnie du Théâtre de Feu qu’elle a dirigé, elle a fréquemment réalisé des spectacles de théâtre avec des femmes et des hommes incarcérés. Lumière Bruno Fontfred Son Luc Meilland Remerciements Pépito Mateo Jean-Pierre Larroche Violaine de Maupeou Giv Anquetil Femmes de Parloir est accompagné par la compagnie Les ateliers du spectacle. 7 PRESSE et RADIO 8 RADIO LIBERTAIRE Emission Tempête sur les planches du 11/03/07 Critique théâtre de Thomas Hahn Femmes de parloir - Traces de vies détenues Avec Brigitte Patient et Hélène Castel - collaboration artistique : Brigitte Sy Les deux personnes qu’on voit en scène dans ce spectacle ne sont pas des comédiennes professionnelles. Ce qui veut dire qu’elles n’y montent pas pour faire leur métier mais pour dire quelque chose. Et pour dire quelque chose, précisément, sur la prison. L’une des deux a réellement été détenue, l’autre, son amie, est animatrice de radio. Elle venait régulièrement voir son amie au parloir. Les deux témoignent de leur expérience et rapportent d’autres épisodes, tirés de la littérature, autour des relations en prison et entre le dedans et le dehors. Ce spectacle parle donc de violence, mais met au centre le contraire de la violence, à savoir les efforts que deux personnes peuvent faire pour se soutenir, quand l’une d’entre elles est en prison. Il parle de l’être humain, mais plus encore des relations et de la lutte pour les maintenir, malgré la prison. Quand on parle de la prison, on focalise généralement sur le conditions de vie des détenus, et c’est capital. La particularité de « Femmes au parloir » est d’évoquer le prolongement de la question, ce que la prison projette vers la vie hors de la prison. Voilà une femme qui désigne comme « acte vital » la lettre quotidienne qu’elle envoie à son mari en prison. Et une autre qui se promène tous les jours là où passent les fourgons qui transportent les prisonniers, pour donner à son mari l’occasion de l’apercevoir, l’espace d’un instant. Et une autre de s’interroger : « Quand je sortirai, qui aura besoin de moi ? Mes enfants auront grandi. A quoi vais-je servir ? » Et tout ceci ne serait rien qu’un discours s’il n’y avait pas la simplicité et l’humanité de l’interprétation qui prouvent qu’ici il s’agit moins de « faire » ou de « représenter » que d’être et dire. Bien sûr, on y parle aussi des mâtons, de l’arbitraire, de l’humiliation. Mais ce spectacle apporte quelque chose de plus et d’essentiel au débat. Car on nous dit encore et encore que la prison brutalise. C’est vrai. Mais ce spectacle nous apprend que, et de quelle manière, la prison infantilise. Et que, probablement, elle brutalise parce qu’elle infantilise. Et parce que la prison n’est pas seulement un espace clos et violent, pour un temps défini ou même indéfini. La prison est partout. Tant qu’elle existe, telle qu’elle existe, elle s’infiltre partout. J’en pris conscience grâce à ce spectacle et je rends hommage à ces trois femmes qui réussissent à regarder pardessus les murs. Trois femmes, car Brigitte Patient et Hélène Castel qui montent sur les planches, le font sous le regard artistique de Brigitte Sy. A l’heure où, par populisme, on met de plus en plus de gens en prison, où la prison devient un business profitable car « privatisée » au profit de sociétés gestionnaires rémunérées (par l’état, bien sûr) par tête de pipe (pour l’instant aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, mais bientôt un peu partout), il faut entendre cette voix essentielle. Mardi 20 et mercredi 21 mars 2007 à 20 h 30 Confluences - 190, boulevard de Charonne, Paris 20ème - M° Alexandre Dumas 9 L’Humeur vagabonde Présentée par Kathleen Evin Mardi 13 mars 2007 Reportage de Sophie Joubert Femmes de parloir, un spectacle né d’une amitié d’adolescence entre Brigitte Patient et Hélène Castel (…). Hélène Castel a été incarcérée au Mexique puis transférée à Fleury Mérogis en août 2004 Très vite, elle a reçu une lettre de Brigitte, sa copine d’adolescence qui est venue la voir au parloir. Hélène Castel a été remise en liberté en juillet 2005. Aujourd’hui Brigitte Patient et Hélène Castel ont monté un spectacle à partir de textes d’auteurs sur les femmes en prison (Annie Leclerc, Michel Azama, Duszka Maksymowicz...). La mise en espace est signée Brigitte Sy, qui a beaucoup travaillé dans des prisons, elle a imaginé un mur de papier, fait de journaux, lettres, derrière lequel se tient Hélène. Brigitte est à l’extérieur, peu à peu le mur s’ouvre et la rencontre se fait. Entretien de Brigitte Sy dans Les visiteurs du jour avec Hervé Guillemot Mercredi 21 mars 2007 9 h 40 à 10 heures 10 LA NOUVELLE VIE OUVRIERE 16 MARS 2007 Femmes de parloir Elles se sont connues, elles se sont perdues de vue, elles se sont revues puis reconnues, Hélène et Brigitte… Des jeux de l’enfance aux heures écoulées ensemble sur les bancs du lycée, le temps avait fait son chemin: la voix de Brigitte Patient égayait déjà et encore les ondes de France Inter, celle d’Hélène Castel étouffait entre les barreaux de la prison de Fleury-Mérogis. De parloir en parloir, d’une lettre à l’autre, les deux amies ont renoué le dialogue interrompu et l’amitié profonde rompue par les aléas de la vie. De cette expérience humaine singulière, les deux femmes ont décidé d’en rendre compte de manière originale. En relatant, à travers les textes de divers auteurs, la douleur de l’épreuve carcérale tant pour les détenus que pour les visiteurs « hors les murs ». Un spectacle d’une rare sensibilité et d’une fine intelligence, joué par deux femmes à l’amour débordant qui transfigure leur inexpérience de la scène. Yonnel LIEGEOIS Confluences, 190, bd de Charonne, 75020 Paris Les 20 et 21 mars à 20h30 11 ELLE 19 mars 2007 THEÀTRE LES FILLES DE L’OMBRE Deux amies se retrouvent au parloir d’une prison. Elles ne se sont pas vues depuis vingt-cinq ans. Une visiteuse à la belle voix grave, Brigitte Patient, et derrière le mur, Hélène Castel. Ce n’est pas que du théâtre (...). ELLE. Comment est né « Femmes de parloir »? Hélène CASTEL. A peine libérée, je voulais parler des femmes qui restaient enfermées. J’avais été touchée par leur amitié, leur solidarité, leurs souffrances aussi. Brigitte Patient m’a alors proposé de monter ensemble un spectacle pour raconter ces liens. ELLE. Vous êtes psychothérapeute. Que vous apporte la scène? Hélène CASTEL. Quand on a commis l’illicite, il faut en comprendre le sens, reconnaître ces morceaux de soi et les transformer en force, en beauté. ELLE. Le dialogue avec votre amie est fait de textes d’auteurs sur la détention et de récits personnels. Il est superbement mis en scène et jamais sombre... Hélène CASTEL. Oui, c’est plein d’espoir : nous évoquons des êtres palpitants que la douleur ne parvient pas à déshumaniser. INTERVIEW DE PATRICIA GANDIN dans le magazine ELLE Femmes de parloir Brigitte Patient et Hélène Castel. Mise en scène de Brigitte Sy Confluences, Paris 20ème. Les 20 et 21 mars. 12 13 CONTACTS Compagnie Les ateliers du spectacle Jean Barbe (Administration) 01 53 17 60 88 Olivier Saksik (Presse) 01 40 39 04 10 / 06 73 80 99 23 [email protected] 14