Créer sa boîte malgré le handicap

Date : 16 NOV 2015
Page de l'article : p.23
Journaliste : Anne-Lise Defrance
Pays : France
Périodicité : Hebdomadaire
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AU CŒUR DE L'EMPLOI
INITIATIVES
Créer sa boîte malgré le handicap
Un dispositif d'aides est proposé aux
personnes en situation de handicap, de plus
en plus nombreuses à lancer leur entreprise.
A
vec un taux de chômage de
22 % au premier trimestre
2015, soit le double de la
moyenne française, les
personnes en situation de
handicap sont particulièrement
touchées par la crise. Face a la
difficulté de retrouver une acti- I
vite professionnelle salariée, I
nombre d'entre elles n'hésitent
plus à créer leur propre emploi en
lançant leur entreprise Et ça
marche ! « Au bout de trois ans,
75 % des sociétés créées par des
particuliers handicapés fonctionnent tou]ours. C'est-à-dire plus que
la moyenne nationale de l'ensemble des entrepreneurs », souligne Sophie Jalabert, déléguée générale de BCE, reseau national de
soutien a la creation d'entreprise.
La cle de cette réussite 9 L'accompagnement. « Aller au bout de son
rêve entrepreneur^! peut s'avérer
un peu plus compliqué pour un
porteur de projet en situation de
handicap, notamment au moment
de la recherche de financement »,
reconnaît Anne Tourlière, directrice de l'offre de services dè l'As-
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sociation de gestion du fonds pour
l'insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph), organisme charge par l'Etat de favoriser le maintien dans l'emploi des
personnes handicapées. « D'où
l'importance pour lm d'être
I soutenu tout au long de sa
I phase de préparation »
Pour aider les demandeurs
d'emploi en situation de handicap
à concrétiser leur projet, plusieurs
structures associatives ont mis en
place des parcours d'accompagnement allant de la présentation
des réalités de la création d'entreprise à la definition de la stratégie
commerciale en passant par le
choix des statuts juridiques de la
sociéte ou encore la formation à la
comptabilité
Coût de cette prise en charge ?
Quèlques euros au titre de l'adhésion à l'association (120 euros par
an par exemple à l'Uptih, Union
professionnelle des travailleurs
indépendants
handicapés).
«Voire rien du tout, si l'organisation choisie relève d'un partenariat avec l'Agefiph, et a eté dési-
gnée au futur entrepreneur par
Pôle emploi, Cap emploi ou une
mission locale », précise Sophie
Jalabert.
Autre coup de pouce : une subvention forfaitaire de 6 000 euros (sous
condition d'un apport en fonds propres de I 500 euros) octroyée par
F Agefiph au démarrage de l'activité «Laquelle, insiste Anne Tourhère, peut être demandée en complément des autres aides de droit
commun mobilisables au moment
d'une création d'entreprise » A
l'image de l'Arce versée par Pôle
emploi, du piêt à taux zéro Nacie
accordé par les opérateurs conventionnés par l'Etat ou encore des
prêts d'honneur sans intérêts attribués par certains réseaux de financement comme Initiative France.
prise...), « les créateurs d'entreprise en situation de handicap sont
des entrepreneurs comme les autres, martelé Pauline Blanchard,
co-fondatnce de l'Uptih. Creer son
entreprise ne doit pas être un choix
par défaut » Energie, disponibilité,
motivation, stress Avant de se
lancer, mieux vaut s'assurer d'être
vraiment prêt à assumer ce type
d'activité.
Des aides
à l'assurance
• « Créer son entreprise, retenir
l'essentiel », ouvrage collectif,
editions Nathan, août 2015,
1 76 pages, 12 €
Ce n'est pas tout. Une « trousse de
première assurance » peut également être allouée (toujours par
l'Agefiph) aux porteurs de projet
handicapés. Le principe en est
simple : pendant deux ans, leurs
cotisations de contrat multirisque
professionnel, prevoyance et sante
sont réglées par l'association. Pour
le reste (démarches administratives, immatriculation de l'entre-
• ANNE-LISE DEFRANCE
EN SAVOIR PLUS
À LIRE
• « Créer son entreprise, édition
2016 », de Canne Sfez, éditions
Prat-Europa, sept. 2015,
304 pages, 23 €.
À CONSULTER
• Le site de l'Agefiph
• L'Union professionnelle des
travailleurs indépendants
handicapés (UPTIH) .
« L'Agence pour la création
d'entreprise • www ^pce. cari
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Date : 16 NOV 2015
Page de l'article : p.23
Journaliste : Anne-Lise Defrance
Pays : France
Périodicité : Hebdomadaire
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— LAVIS DE.
« Je ne pouvais
plus être
salariée à cause
de la maladie »
Carole MARFAING
40 ans, créatrice
des Biscuits du Moulin
a Smsat (Ariege)
(DR)
« J'ai compris qu'à cause de la maladie génetique dont je suis
atteinte, je ne pouvais plus assurer un poste de salarié. Licenciée en
2012, je n'avais pas le choix alors j'ai commencée me renseigner
pour devenir mon propre patron et fonder ma biscuiterie artisanale »,
se souvient cette ancienne agent de voyage, atteinte du syndrome de
Gougerot-Sjogren (une maladie arthritique qui provoque notamment
des douleurs articulaires et une grande fatigue).
Chambre de commerce, chambre de métiers, sites Internet... elle
multiplie les sources d'informations. Et, c'est finalement Pôle emploi
qui lui conseille de contacter la structure locale du réseau BCE
d'appui aux entrepreneurs « Je n'avais pas conscience à ce momentlà de l'importance d'être accompagnée pour lancer son activité,
surtout quand vient la phase de recherche de financement »,
reconnaît cette jeune quadragénaire. « Du fait de ma maladie, les
assureurs n'étaient pas prêts à me suivre. Or, sans assurance, pas de
crédit, regrette encore Carole. Là encore, j'ai tapé à toutes les portes. »
Elle décroche une aide de 6 DOO euros de l'Agefiph, 5 DOO euros de
l'Adie, ainsi qu'une subvention de I 500 euros de la région ». Pour
boucler son budget, Carole crée une page sur la plateforme de
financement participatif notrepetiteentreprise.com et récolte
2 560 euros Après quèlques mois dans la couveuse d'entreprises du
BCE Ariège, pour tester la viabilité de son projet, Carole saute le pas
et crée une société à son nom, qui emploie aujourd'hui deux salariés.
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