Programme de lutte contre l`extrême pauvreté Vietnam/Cambodge

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Programme de lutte contre l`extrême pauvreté Vietnam/Cambodge
Programme de lutte contre l’extrême pauvreté
Vietnam/Cambodge
Introduction
Le Vietnam s’est développé considérablement au cours des 25 dernières années, mais en plus il y a
toujours eu une volonté de réduire la pauvreté, de redistribuer les bénéfices du développement. Le
Vietnam n’est déjà plus un PMA (pays moins avancé) avec un revenu par habitant dépassant largement
le seuil des 1000 $. Fin des années 80, la grande pauvreté était estimée à 35 à 40% de la population.
Aujourd’hui, ce chiffre est de 5 à 10%.
Cependant les autorités ont l’habitude de la gestion par le haut, par des directives, avec une
participation quasi obligatoire. Ce modèle comporte évidemment des limites en termes d’efficacité et
de coût. Un exemple parmi d’autres : une famille extrêmement pauvre avec 3 enfants habitant dans une
maison fort délabrée. Les autorités communales décident que cette maison doit être améliorée et fait
un prêt bonifié pour un toit en tôle, un plancher en dur, et une façade en briques –les autres murs
resteront en bambou et feuilles. Le ménage est dans l’obligation d’emprunter une somme importante
pour compléter le prêt de la commune. Pourtant la famille a besoin de fonds pour son élevage de
cochons. L’intervention des autorités va baisser les revenus de la famille.
La méthode participative et intégrée de Mékong Plus
1. Les autorités communales tiennent des listes des familles les plus pauvres, le seuil est ajusté en
fonction de l’inflation et des régions (rurales ou urbaines). Nos équipes demandent donc ces
listes qui se révèlent être exactes à plus de 90 %
2. Les équipes visitent alors chaque famille pour vérifier l’exactitude des informations, et pour
dresser un état des lieux détaillé. Il servira de base pour mesurer les résultats de notre travail
3. Discussions approfondies avec le ménage –le plus souvent la femme dans plus de 50 % des
ménages. En effet beaucoup d’hommes sont alcooliques ; d’autres souffrent de maladies
chroniques etc. Il faut plusieurs visites pour gagner la confiance et aider les gens à préciser leur
projet.
4. Quand un membre de la famille a des problèmes de santé : aide au diagnostic et le cas échéant
au traitement.
5. Quand il y a des enfants en âge scolaire, octroi d’une bourse scolaire
6. Si la maison est insalubre ou menace de s’effondrer, aide à la construction d’une petite maison
en dur (jusqu’à 1/3 du montant, plafonné à 350 $).
7. Quel projet pour augmenter les revenus ? Petit élevage ? Potager ?
8. Formation en fonction de l’investissement choisi. Dans chaque commune, Mékong Plus a des
techniciens villageois qui apportent un soutien technique rapproché.
9. Souvent un investissement initial est nécessaire : par exemple la construction d’une petite
porcherie avant l’achat de porcelets. Pour cela, on demande à la communauté : voisins, famille,
paroisse parfois… de venir aider.
10. Microcrédit : on commence avec 50 $, ensuite progressivement de cycle en cycle, on monte à
près de 200 $ en fonction des besoins et des capacités de remboursement. 6 cycles sont sans
intérêts, à partir du 7ème, si tout va bien (les revenus ont sensiblement augmenté) les prêts
continuent mais au taux bancaire le plus bas : cela permet d’accoutumer le bénéficiaire aux
conditions bancaires.
11. En moyenne, après 8 cycles les revenus ont doublé ou triplé et on passe à un suivi espacé (visite
semestrielle) sans soutien financier ou microcrédit.
12. En cas de rechute, suite à un accident ou à une mauvaise récolte, Mékong Plus peut reprendre
son soutien pour une nouvelle série de prêts.
Résultats
L’évolution et les résultats du programme sont évalués chaque mois puisqu’à chaque
remboursement de prêt on refait le point pour chaque famille. Il y a l’évaluation précise de
l’investissement réalisé (par exemple combien a été gagné grâce à l’élevage des cochons ; combien de
poulets en plus, etc.) ; mais aussi de l’évolution de la famille sur tous les plans : santé, logement, école…
Nous observons qu’en moyenne les revenus augmentent de 25 % par an avant inflation.
En moyenne une famille est aidée pendant 4 ans, ses revenus ont alors doublé ou triplé, la situation
sanitaire est meilleure, la maison est saine etc. Il y a cependant un taux d’échec : moins de 5% des
familles aidées n’arrivent pas à s’en sortir. Si c’est dû à un manque de volonté de la part de la famille
bénéficiaire, Mékong Plus peut décider d’interrompre tout soutien.
Depuis 2 ans Mékong Plus cherche à aider aussi les familles avec peu ou pas de potentiel
d’augmentation de revenu. L’objectif est alors d’essayer malgré tout, de manière très volontariste,
d’améliorer la condition de la famille, y compris les revenus. Mais si une amélioration significative n’est
pas vraiment possible de manière durable, Mékong Plus peut décider de poursuivre malgré tout son
soutien, pour éviter une dégradation supplémentaire, surtout si des enfants sont concernés. C’est le cas
par exemple quand des personnes âgées recueillent des enfants abandonnés, et qu’ils ne sont euxmêmes pas capables de fournir de grands efforts physiques.
Coût par famille supplémentaire par an
Rubrique – coûts en 2013
Euros
Agent villageois : identification, discussions préliminaires et suivi – 2 à 4 visites par mois
15
Cadre Mékong Plus : formations et suivi technique
27
Frais de transport
3
Bourse scolaire
6
Amélioration du logement
13
Aide au diagnostic et traitements
2
Microcrédit
38
Frais de supervision & rapports
21
Total
125
Le capital microcrédit pour la première année est de 38 EUR, pour la seconde année on ajoute 38 € pour
tenir compte de la capacité accrue de la famille bénéficiaire, ainsi que de l’inflation, et d’un petit
pourcentage de perte (moins de 1% des prêts ne sont pas remboursés).
Publications illustrant ce programme :
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https://www.youtube.com/watch?v=ZTGowAE8rlM
http://www.mekongplus.org/images/stories/videos/2008-12-11_quoi.wmv
http://www.mekongplus.org/doc/2009-09-16_les_serpents_de_thi.html

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