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Hollywood et les femmes: une longue histoire d'amour !
Author : lary-bousafi
Le rôle des femmes dans le cinéma a bien évolué depuis la création du septième art. En
1929, Janet Gaynor fut la première femme à remporter un Oscar pour ses prestations dans trois
films : « 7th Heaven », « Street Angel » et « Sunrise ». Et depuis, les femmes poussent les
limites en prenant des rôles de plus en plus complexes et atypiques, quitte à voler la vedette
aux stars masculines dans un business tellement machiste où peu de femmes touchent des
cachets égaux à ceux des hommes. Jouer les simples épouses modèles ou femmes au foyer à
l’écran est devenu vieux jeu. Les prostituées, les nymphomanes, les hystériques, les
psychopathes et autres personnages plus ou moins controversés et détestables sont à
l’honneur dans ce domaine. Cependant, les efforts d’une actrice ne sont pas complètement
récompensés, et les difficultés à s’affirmer en tant qu’égale à l’acteur persistent.
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Meryl Streep, une actrice respectée
Avec 17 nominations dont 3 Oscars gagnés en date, Meryl Streep est sans doute l’actrice la
plus respectée du domaine. Souvent encensée par la critique, idolâtrée par le public, elle
accumule les rôles les plus difficiles et prône un professionnalisme artistique rarement vu dans
le domaine. Nommée et primée à plusieurs reprises dans des cérémonies de remise de prix
internationales, aucun acteur n’a réussi à répliquer son tableau de chasse. Elle a même réussi
à remplir le fossé entre la critique et le public avec des films qui ont plu aux deux parties,
comme « The Devil Wears Prada », « Kramer Vs Kramer », ou « The Bridges of Madison County
», des films qui sont considérés comme des succès à la fois commerciaux et critiques. En
remportant son troisième Oscar grâce à sa prestation fascinante en tant que Margaret Thatcher
dans « The Iron Lady », Meryl Streep prouve une fois de plus qu’elle peut prendre n’importe
quel rôle à n’importe quel âge, et quelles que soient les difficultés que ce rôle présente.
Cependant, et même si elle apparait souvent dans le magazine Forbes et est jugée comme
actrice bancable, Streep ne touche pas des cachets dignes d’une star de son calibre, avec une
moyenne de 13 millions de dollars par film.
Boudées par le public
Contrairement à Meryl Streep, certaines actrices comme Nicole Kidman ou Tilda Swinton
restent boudées par le public malgré des performances inégalables dans le cinéma moderne. Si
Kidman a été une star "bancable" dans le passé grâce à des films cultes comme « Moulin
Rouge! » ou « The Others », Swinton, elle, ne l’a jamais vraiment été. Souvent choisie comme
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rôle secondaire dans les films commerciaux et les grosses productions, l’actrice trouve son
bonheur dans le cinéma d’auteur, à la grande joie des journalistes. Ses prestations dans des
films comme « The Deep End », « Julia », « I Am Love » ou le très récent « We Need To Talk
About Kevin » sont cultes. Avec un Oscar en poche pour « Michael Clayton » et pas mal de
projets à venir, les projets de l’actrice semblent porteurs de nouveaux défis. Et c’est justement
le mot « défi » qui définit la carrière de Nicole Kidman. Anciennement présentée comme
Madame Tom Cruise, elle donne une performance inoubliable en 1995 dans le film de Gus Van
Sant « To Die For » et depuis ne cesse de se surpasser, au risque d’être nommée comme
« Poison du Box Office » à cause des recettes médiocres engendrées par ses films dans le box
office. Sa prestigieuse performance suivante était dans « Eyes Wide Shut », le dernier film de
Stanley Kubrick aux cotés de son ex-mari Tom Cruise. Après son divorce tant médiatisé, elle
remporte l’Oscar de la meilleure actrice pour avoir joué en 2002 l’écrivain perturbée Virginia
Woolf dans « The Hours », et passe à des rôles encore plus complexes et confirme son statut
d’artiste qui ne croit pas à l’autocensure dans un cinéma d’auteur qui regorge de défis. Elle
tourne « Cold Mountain » d’Anthony Minghella, « Birth » de Jonathan Glazer, « Margot At The
Wedding » de Noah Baumbach, « Rabbit Hole » de John Cameron Mitchell et récemment le très
controversé « The Paperboy » de Lee Daniels, présenté en compétition au dernier festival de
Cannes. Mais sa performance la plus poignante reste néanmoins dans « Dogville » de Lars Von
Trier, dont les tourments infligés aux personnages féminins de ses films en disent long sur sa
misogynie. Choisie pour incarner Grace Kelly dans le prochain « Grace of Monaco », entre
autre, Kidman ne cesse d’accumuler les projets fascinants dans un cinéma d’auteur
indépendant qui passerait inaperçu sans le nom de stars internationales sur ses affiches.
D'un point de vue féminin...
Mais les femmes dans le cinéma regroupent aussi les réalisatrices qui n’ont rien à envier à
leurs rivaux masculins. De Mira Nair à Nancy Meyers en passant par Nikki Caro, ces femmes
racontent des histoires de femmes d’un point de vue féminin sans pour autant tomber dans le
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cinéma engagé et prôner le féminisme. Les plus renommées restent cependant Sofia Coppola
et Jane Campion. Sofia Coppola est spécialiste dans la dissection de l’adolescence et du
passage à l’âge adulte, notamment dans des films comme « The Virgin Suicides » ou « MarieAntoinette », ou même « Lost In Translation » pour lequel elle remporte l’Oscar du meilleur
scenario. Jane Campion, quant à elle, traduit l’hystérie de la femme dans des films cultes tels
que « The Portrait of A Lady », « Sweetie » et surtout « The Piano » qui rencontre un succès
critique mondial et lui vaut un Oscar du meilleur scenario. Mais la seule réalisatrice à remporter
l’Oscar du meilleur réalisateur jusqu'à présent est Kathryn Bigelow, qui remporte ce prix pour
son film « The Hurt Locker » à base de la guerre en Irak. Bigelow est célèbre pour ses films à
base de testostérone, comme « Point Break » ou « K-19 The Widowmaker », des films faits par
une femme et dont l’audience principale est formée d’hommes qui aiment l’action.
Cependant, il n’y a pas que les réalisatrices anglophones qui se sont faites une renommée
internationale. Des réalisatrices francophones telles que Anne Fontaine ou Claire Denis ont des
films cultes comme « Coco Avant Chanel » de Fontaine et le film choc « Trouble Every Day » de
Denis dont Cannes se souvient toujours, plus de dix ans plus tard. Et il est impossible de parler
de choc sans parler de la scandaleuse Catherine Breillat, célèbre pour son cinéma qui étudie
l’orgasme chez la femme et donc pour ses films libidineux « Romance X » et « Anatomie de
l’Enfer », et dont la renommée lui permet de se procurer la sulfureuse actrice internationale Asia
Argento dans « Une Vieille Maitresse ».
D'un point de vue masculin : le culte des femmes
Et tout comme les réalisatrices, certains réalisateurs vouent un culte aux femmes. Parmi ces
artistes, se trouve Pedro Almodovar. Le cinéma du réalisateur espagnol est consacré aux
femmes. Toutes les femmes se reconnaitraient dans son cinéma ; la mère de famille, la veuve,
la prostituée, la transsexuelle, et bien d’autres personnages énigmatiques. Des films comme
« Tout Sur Ma Mère », « Talons Aiguilles », « Volver » ou « Parle Avec Elle » sont devenus
instantanément cultes grâce à leur représentation du rôle des femmes. Almodovar prouve son
amour donc aux femmes et aux actrices en leur dédiant son cinéma. Un autre réalisateur qui
vouerait un culte aux femmes serait Quentin Tarantino. Le cinéma de Tarantino essaie de
donner le pouvoir au sexe faible. La femme est séduisante, militante, engagée, fière, vaniteuse,
agressive et combattante. « Jackie Brown » lança la carrière de Pam Grier, « Pulp Fiction » assit
le statut de star d’Uma Thurman et « Inglorious Basterds » lança la carrière internationale de la
star francophone Mélanie Laurent. Cependant, c’est avec la franchise « Kill Bill » que le pouvoir
est donné aux femmes. L’histoire d’une mère qui se réveille après avoir été dans le coma
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pendant quatre ans et qui part se venger contre ses détracteurs est l’épitome du « girl power ».
Une dent contre "elles" ?
Par ailleurs, contrairement à ces deux réalisateurs, se tient Lars Von Trier, un réalisateur danois
souvent décrit comme sexiste, misogyne, raciste. Un aperçu rapide de ses films assoit cette
description. Le personnage joué par Nicole Kidman dans « Dogville » est sujet à des
exploitations physiques, morales et sexuelles. L’actrice ne revient pas pour la suite,
« Manderlay », et est donc remplacée par Bryce Dallas Howard. Kirsten Dunst sombre dans la
dépression avant la fin du monde dans « Melancholia ». Mais Charlotte Gainsbourg remporte le
lot. Dans « Antichrist », elle campe une femme qui perd son enfant, souffre d’une psychose et
va jusqu'à s’automutiler. L’actrice renoue tout de même avec le réalisateur dans le très
dépressif « Melancholia » et une fois n’est pas coutume, elle a même signé pour jouer dans son
prochain film «Nymphomaniac », décrit comme drame pornographique. A l’instar de Stanley
Kubrick et d’Alfred Hitchcock qui faisaient tourmenter psychologiquement leurs actrices en
tournant, Lars Von Trier semble bien avoir une dent contre les femmes. Les prestations qui
s’en suivent sont certes encensées par la critique et les cérémonies internationales, mais ce
sont les actrices qui paient le prix en général.
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Haut les couleurs
En outre, il est impossible d’évoquer le rôle des femmes dans le cinéma sans parler du cinéma
des femmes de couleur. En 1939, Hattie McDaniel était la première femme noire à remporter un
Oscar pour son rôle dans « Gone With The Wind ». Le succès avait un gout amer pour l’actrice,
qui non seulement se faisait humilier a l’écran par l’actrice principale et beaucoup plus
jeune Vivien Leigh, mais aussi elle était obligée de se mettre à une table différente de l’équipe
du film lors de la cérémonie des Oscars à cause de la ségrégation à l’époque. McDaniel, qui
travaillait comme femme de ménage quand elle ne tournait pas, disait toujours qu’elle préférait
de loin jouer une femme de ménage et toucher 700 dollars par semaine plutôt que d’en être
une et de ne toucher que 7 dollars. Hormis l’histoire de la ségrégation, le même schéma se
répéta lors de la dernière cérémonie des Oscars. Ocatavia Spencer remporta l’Oscar de la
meilleure actrice dans un rôle secondaire pour sa prestation remarquable dans le film « The
Help ». Elle y jouait une femme de ménage aussi. Si le film a bien été reçu par la critique et est
instantanément devenu un succès commercial, l’histoire de l’œuvre n’était pas au gout de tout
le monde. En effet, l’association des femmes noires historiennes a critiqué le film, jugé comme
«trivialisant », voire même banalisant la situation des femmes de ménage de l’époque, malgré
les prestations remarquables d’Octavia Spencer et de Viola Davis. En tout, 6 femmes de
couleur ont été oscarisées à travers les années, dont Halle Berry pour « Monster’s Ball » et
Whoopi Goldberg pour « Ghost ». Les rôles joués par ces actrices sont des rôles principalement
faits pour des femmes de couleur, mais ne présentent pas des défis trouvés dans les rôles
donnés aux femmes blanches. Et malgré la présence de certains pionniers de la culture
cinématographique black, comme Sidney Poitier, Oprah Winfrey ou surtout le réalisateur et
producteur Tyler Perry, dont les films traduisent des situations vécues par des femmes de
couleur d’un point de vue d’une personne engagée dans la communauté, les rôles offerts aux
actrices noires sont rarement intéressants et sortent peu du lot.
En conclusion, les rôles offerts aux actrices sont de plus en plus intéressants et présentent
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beaucoup de défis. Même les séries télévisées s’y mettent, et avec la série « Sex And The City
», devenue culte et inspirant des générations de femmes, rendant des marques comme
Christian Louboutin, Jimmy Choo ou Manolo Blahnik célèbres, le cinéma des femmes ne se
limite plus à l’art ; c’est un business. Chaque année, on assiste à un florilège de prestations
données par des actrices, contre quelques prestations remarquables données par des acteurs.
Les femmes ont su s’y prendre dans ce milieu machiste et qui est loin de prôner l’égalité des
sexes, et malgré toutes les difficultés qu’elles rencontrent, en ayant l’art en tant qu’arme, elles
se sont montrées victorieuses à Hollywood.
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