Oxygène journal - Page 2 - OXYGENE
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La Fiscalité Pointoise Facteur d’appauvrissement Le débat d’orientation budgétaire de la ville de Pointe-àPitre a eu lieu lors du conseil municipal du 3 Avril dernier. C’est, avec le vote du budget, l’un des actes les plus importants de l’activité municipale. Je serais tenté de dire que c’est le plus important car, il conditionne la confection du budget et il fixe la voie dans laquelle la majorité municipale compte engager la ville pour au moins une année. Il dessine donc les contours de notre vie de citoyens pointois. C’est un acte majeur et il convient de l’analyser comme tel : attentivement. Deux chiffres ont de prime abord retenu mon attention : •22% de baisse de la Dotation Globale de Fonctionnement (D G F) entre 2008 et 2012, •2531 euros, montant de la dépense de fonctionnement par habitant : deux fois plus que la moyenne nationale. Deux autres viennent ensuite et ils sont inquiétants : •13% d’augmentation de la Taxe d’Habitation, •7% d’augmentation de la Taxe Foncière. C’est effarant, surtout que ces deux impôts avaient augmenté du même taux en 2012. 22% de baisse de la DGF en quatre ans exprime un exode massif de la population pontoise, puisque cette dotation de l’état est calculée à partir de la population. Pointe-à-Pitre a en effet perdu 11000 habitants en à peu près 20 ans, la population passant d’environ 27000 en 1990 à un peu plus de 16000 en 2013. Près de la moitié des Pointois de 1990 on quitté Pointe-à-Pitre pour aller vivre ailleurs. POURQUOI ? Comment peut-on payer la Taxe Foncière et la Taxe d’Habitation lorsque l’on est propriétaire occupant ? Comment peut-on payer la Taxe d’Habitation lorsque l’on est locataire non allocataire de transferts sociaux donc non imposable ? Il faut vraiment être un militant de la cause pontoise. fiscale, préférant abandonner à l’administration fiscale ou brader des immeubles acquis au prix de durs labeurs ou de gros sacrifices. Il est ensuite normal que la part de taxes supportée par chaque Pointois imposable augmente sans cesse puisque l’assiette fiscale se rétrécie chaque année. C’est le serpent qui se mord la queue, le cercle vicieux. Comment mettre fin à la course folle de cette charrette infernale qui nous mène tout droit au désastre ? Commencer par faire des économies serait la première réponse. Mais ce n’est pas encore le cas puisque la dépense de fonctionnement par habitant est deux fois plus forte que celle de la ville des Abymes, l’autre membre de la communauté d’agglomération CAP Excellence. Rationnaliser les services de la ville pour les rendre moins budgétivores. Mais nous n’en prenons pas le chemin car, la part allouée à la ligne « Propreté et Salubrité » augmentera dans ce budget de 47%. Mettre un terme à ce clientélisme électoral en vigueur depuis une quarantaine d’année. Cela diviserait la charge de fonctionnement par deux ou trois diminuant la pression fiscale d’autant. Couper avec ce dogmatisme sectaire et sclérosant, qui consiste à diaboliser les classes moyenne et aisée ainsi que l’économie de marché et les richesses qu’il crée. Chercher les compétences où qu’elles soient et, les mettre au service de la ville de Pointe-à-Pitre et de sa population. Imaginer un développement de Pointe-à-Pitre en cohérence avec son histoire, prenant en compte ses potentialités et mettant à profit l’arrivée de tous les nouveaux venus. En finir avec ce réflexe, commun à quasiment tous les maires de la Guadeloupe, particulièrement fort à Pointe-àPitre : l’augmentation des impôts comme le remède de tout mal, la solution de tout problème, la réponse à tout. Cela permet d’équilibrer le budget, sans effort de l’équipe municipale certes, mais c’est un facteur particulièrement puissant d’appauvrissement collectif. A Pointe-à-Pitre, cela est encore plus grave car cette hausse incessante et importante affecte en plus le patrimoine immobilier. La majorité des familles Pointoises cède leurs immeubles ou les abandonnent à la vétusté. On assiste ainsi à une chute de la valeur de l’immobilier dans Pointe-à-Pitre, deuxième multiplicateur d’appauvrissement de la collectivité pontoise. Il est donc normal que les classes moyenne et supérieure s’en aillent, ne pouvant plus supporter une telle pression Ton bulletin dans l’urne peut faire la différence pour oxygéner Pointe-à-Pitre. 2