Le Vison d`Europe - Société Française pour l`Etude et la Protection

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Le Vison d`Europe - Société Française pour l`Etude et la Protection
Le Vison d’Europe
Un animal sauvage menacé de disparition
Dossier de presse
Le Vison d’Europe,
Un animal sauvage menacé de disparition
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Sommaire
Portrait du Vison d’Europe
Graves menaces sur le Vison d’Europe
Des scientifiques au chevet du Vison d’Europe
Les actions de conservation du Vison d’Europe
Plan de restauration du Vison d’Europe
Carte de répartition du Vison d’Europe en France
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Images vidéo du Vison d’Europe disponibles (master Béta SP) :
Philippe Garguil – 02 51 30 81 44 – 06 08 01 24 15
Portrait du Vison d’Europe
Ce petit animal très discret, au beau pelage brun foncé et soyeux, fait partie de la
famille des mustélidés, comme la belette, la fouine, le putois, la martre ou
l’hermine. Il vit près de l’eau, le long des berges des ruisseaux et des petites
rivières, sur les rives des étangs et des lacs, dans les régions marécageuses.
Le Vison d’Europe est un prédateur carnivore : il se nourrit de grenouilles, de petits
mammifères comme les campagnols, les surmulots ou encore les rats musqués. Il capture
également des écrevisses, des poissons, des petits oiseaux et, plus rarement, des
insectes.
Son domaine vital s’étend en moyenne sur cinq à dix kilomètres de cours d’eau ou de
rives d’étangs. Si le Vison d’Europe vit surtout la nuit et au crépuscule, on peut parfois
l’observer en plein jour. Dès l’aube, il se réfugie dans un gîte pour y passer la journée,
bien roulé en boule. Le vison choisit parfois le terrier d’un lapin ou celui d’un gros rongeur,
un vieil arbre creux, un amas de branches ou un tas de bois. Il peut aussi creuser son gîte
entre les racines d’un arbre, ou bien à même le sol, au milieu des roseaux ou des fourrés.
La saison des amours des Visons d’Europe débute dès le mois de février et se poursuit
jusqu’en avril. Les mâles partent alors à la recherche des femelles. Après une approche
rapide, les animaux s’accouplent et se séparent peu de temps après. Au printemps, la
femelle donne le jour à ses petits (de 2 à 7), qui ne pèsent pas plus d’une dizaine de
grammes. Deux mois et demi plus tard, la mère cesse de les allaiter et ils commencent à
apprendre à chasser. Ils resteront en famille jusqu’à la fin de l’été puis se disperseront
dans la nature. Les jeunes visons pourront se reproduire à leur tour l’année suivante.
Carte d’identité du Vison d’Europe
Nom latin : Mustela lutreola
Classe : Mammifères
Ordre : Carnivores
Famille : Mustélidés
Longueur : 45 à 60 cm queue comprise
Poids : jusqu’à 1 kg pour le mâle
Longévité : 10 ans maximum
Durée de la gestation : 35 à 72 jours environ
Nombre de petits par portée : 2 à 7
Graves menaces sur le Vison d’Europe
Le Vison d’Europe est sans doute aujourd’hui le mammifère le plus en danger en
France. Il ne vit plus que dans huit départements, alors qu’il occupait autrefois toute
la moitié ouest du pays.
Cette dramatique régression a plusieurs causes. D’une part, il a été chassé et piégé
pendant très longtemps avant d’être enfin classé comme “espèce protégée”, en 1979. Le
Vison d’Europe est encore parfois piégé accidentellement, en raison de sa ressemblance
avec le putois et le Vison d’Amérique. Il lui arrive aussi de se prendre dans les pièges à
ragondins.
D’autre part, le Vison d’Europe a souffert de la destruction systématique des zones
humides, du recalibrage des ruisseaux et des rivières, et de l’assèchement des marais et
des marécages, entamé depuis deux siècles environ. À cette disparition de ses milieux
naturels de vie, il faut ajouter la pollution des eaux sous toutes ses formes, la mortalité
routière et la prédation par les chiens errants.
Enfin, il semble que le Vison d’Europe souffre de la présence d’un redoutable
concurrent, le Vison d’Amérique. Celui-ci a été introduit en Europe il y a une cinquantaine
d’années pour le commerce de sa fourrure. Beaucoup d’animaux se sont échappés des
élevages, et ont colonisé des milieux aquatiques environnants. Il semble que les deux
animaux soient en compétition écologique dans les milieux où ils se côtoient, avec un léger
avantage pour l’Américain.
La répartition du Vison d’Europe
La seule population d’Europe occidentale de Visons d’Europe vit de part et d’autre des
Pyrénées, dans le sud-ouest de la France et le nord de l’Espagne. Ailleurs, le Vison
d’Europe n’est plus présent aujourd’hui que dans certaines régions de Russie et des pays
de l’ex-Union soviétique (Biélorussie, Ukraine, Estonie, Moldavie), ainsi qu’en Roumanie. Il
a entièrement disparu d’Allemagne, Suisse, Autriche, Hongrie, République Tchèque,
Slovaquie, Bulgarie, Pologne, Finlande, Lettonie et Lituanie.
Des scientifiques
au chevet du vison d'Europe
Afin de mieux comprendre les causes de la disparition du Vison d'Europe et proposer
des mesures de protection plus efficaces, de nombreux travaux de recherches ont
été lancés dans le cadre du plan de restauration de l’espèce.
Le suivi de la répartition géographique
Dès 1991, le « réseau Vison d’Europe » a été constitué avec près de 400 personnes
issues des fédérations de chasseurs, des associations de piégeurs, des associations de
protection de la nature, de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, des
conseils généraux… Son rôle est de prospecter les rivières, pour vérifier la présence du
Vison d’Europe. Cela ne peut se faire qu’en capturant des animaux car il est impossible de
distinguer les indices de présence du Vison de ceux du Putois. Tous les animaux capturés
sont manipulés par un spécialiste avant d'être relâchés sur place.
En 2001, 148 opérations de piégeage ont été menées sur huit départements. Elles ont
permis de capturer 25 animaux différents. Dans le même temps, les membres du réseau
ont recueilli 27 animaux trouvés morts ou capturés accidentellement.
Année après année, l'aire de répartition du Vison d’Europe est ainsi de mieux en mieux
connue. Les résultats montrent cependant que l'espèce tend à disparaître de certains
secteurs où elle était présente au début de l'inventaire.
L'étude de l'utilisation de l'espace et des exigences écologiques
Afin de connaître avec précision la façon dont les animaux utilisent les milieux
naturels, onze animaux ont été capturés entre 1996 et 1999 sur deux rivières des Landes
de Gascogne puis équipés d’émetteurs pour suivre leurs déplacements.
Les résultats montrent que le vison d'Europe utilise préférentiellement les milieux les
plus humides (marais ouverts, plans d'eau, boisements inondables, tourbières…) et qu'il ne
s'écarte que rarement des vallées des cours d'eau. Il affectionne également les zones de
végétation dense, dans lesquelles il peut se dissimuler et chasser ses proies à l'affût.
L'étude du régime alimentaire
L’étude du régime alimentaire a été réalisée à partir de l’analyse d’excréments de
visons. Il est impossible de distinguer dans le milieu naturel, les crottes du Vison
d'Europe de celles du Putois ou du Vison d'Amérique. C’est donc grâce au suivi par
radiopistage que des excréments ont pu être recueillis en grand nombre dans les gîtes
des animaux suivis. Près d’un millier échantillons ont à ce jour été analysés.
L'étude des phénomènes pathologiques
Les sérums sanguins, prélevés sur les animaux capturés, sont analysés afin de
rechercher d’éventuels agents infectieux qui pourraient décimer ou fragiliser les
populations de Vison d’Europe. On a ainsi montré que 15 à 20 % des Visons d’Europe
étaient infectés par le virus de la maladie aléoutienne, pathologie introduite en France
par le Vison d'Amérique et bien connue pour faire des ravages dans les élevages de cette
espèce. Il est cependant encore trop tôt pour dire si elle joue un rôle important dans la
régression du Vison d'Europe car ses effets sur cette espèce sont encore très mal
connus.
D'autres pathologies très sévères pour les carnivores comme la maladie de Carré ou
encore la leptospirose sont en cours de dépistage.
L'étude génétique
Les analyses réalisées en 2001 montrent que les deux populations de Visons d'Europe
(franco-ibérique et d’Europe de l’Est) se différencient d’un point de vue génétique car
elles sont probablement isolées depuis relativement longtemps. Elles sont suffisamment
distinctes pour justifier la conservation du patrimoine génétique de la population
occidentale.
Les actions de conservation
du vison d'Europe
La conservation des habitats
Il est indispensable pour conserver le Vison d'Europe, de préserver les zones humides
auxquelles il est inféodé (cours d’eau forestiers, boisements inondables, marais, prairies
humides, ruisseaux traversant les zones agricoles). Pour cela, une brochure technique,
destinée à tous les gestionnaires des milieux fréquentés par le Vison d'Europe est en voie
d’achèvement. Elle traite de l'ensemble des mesures à appliquer pour que les animaux
puissent se maintenir dans les meilleures conditions possibles. En outre, la mise en place
du réseau Natura 2000 constitue une opportunité intéressante de conservation et de
restauration des habitats du Vison d’Europe.
La lutte contre les causes de mortalité
Chez une espèce aussi menacée que le Vison d'Europe, la mort de chaque animal
accélère le processus de disparition. Des actions sont donc engagées pour limiter les
risques de mortalités connus :
• Collisions avec les véhicules : les sites à risques seront équipés de grillages de
protection et les nouvelles infrastructures seront systématiquement équipée
d'ouvrages de franchissement adaptés au cheminement du Vison.
• Piégeage accidentel : sur les zones fréquentées par les visons les pièges tuants
seront remplacés par des pièges-cages qui permettent de relâcher les animaux
capturés par erreur.
Le contrôle du vison d'Amérique
Le vison d'Amérique continue sa progression dans le Sud des régions Aquitaine et
Midi-Pyrénées où il continue d’envahir les zones humides. Pour tenter d'éradiquer ce
concurrent potentiel du Vison d’Europe, un vaste réseau de piégeurs a commencé à être
mobilisé. Son but est de piéger systématiquement tous les cours d'eau les uns après les
autres pour en éliminer les visons d'Amérique. Les Visons d'Europe capturés sont bien
sûr immédiatement relâchés.
La sensibilisation et la formation
La problématique de conservation du Vison d'Europe sera intégrée dans les
programmes de formation continue des organismes chargés de la gestion et de
l’aménagement des milieux aquatiques. Des actions de formation seront aussi engagées
auprès des piégeurs et des personnes chargées de la lutte contre les ennemis des
cultures comme le ragondin.
Le plan de restauration du Vison d’Europe
Pour stopper le déclin du vison d'Europe en France, le Ministère de l'Aménagement
du Territoire et de l'Environnement a lancé un plan quinquennal de restauration
(1999 – 2003). Son ambition est non seulement de stopper le déclin actuel, mais
également de permettre la recolonisation des territoires perdus ces 10 dernières
années.
Plan de restauration du Vison
) Stopper le déclin actuel de la
population française
Assurer la
protection et la
restauration de
ses habitats
) Permettre la recolonisation d’au
moins une partie de l’aire perdue
depuis quelques années
Poursuivre et
développer les recherches
en cours afin d’approfondir
les connaissances relatives à
Combattre les
causes directes de
mortalité et les
facteurs de déclin
pressentis
Sensibiliser
le public, informer
les usagers des zones
humides et former les
gestionnaires des
milieux
ses exigences écologiques et
• Suivi de l’évolution de la population
(répartitions ancienne et actuelle,
dynamique d’un noyau de population)
• Recherche de facteurs pathogènes
susceptibles de contribuer à la
régression de l’espèce
• Recherches sur la contamination par
des toxiques
• Etude de la variabilité génétique
• Etude comparative de l’utilisation de
l’espace sur un nouveau site
• Etude de la répartition du Vison
d’Amérique
• Adaptation de la lutte contre les
nuisibles et les rongeurs déprédateurs
• Travaux de génie écologique sur les voies
à grande circulation traversant des
secteurs fréquentés par le Vison d’Europe
• Contrôle du Vison d’Amérique
•
Réalisation et diffusion d’une brochure développant les
recommandations pour l’aménagement, l’entretien et la gestion
des habitats du Vison d’Europe
•
Mise en œuvre expérimentale d’opérations de conservation et de restauration
• Campagne de presse
• Organisation d’un colloque sur le
thème « Connaissance et conservation du Vison d’Europe en France »
• Intégration de la problématique de
conservation du Vison dans les
programmes de formation continue
des organismes chargés de la gestion
et de l’aménagement des milieux
aquatiques
• Sensibilisation et formation des
piégeurs
• Sensibilisation des organismes et
des personnes chargés de la régulation des ennemis des cultures
Le Vison d’Europe en France
Périmètre d’action du plan de restauration
Les partenaires
du plan de restauration du Vison d’Europe
INITIATION DU PLAN DE RESTAURATION : Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable
COORDINATION DU PLAN DE RESTAURATION : Direction Régionale de l’Environnement d’Aquitaine
ANIMATION DU PLAN DE RESTAURATION : Mission Vison d’Europe
PRINCIPAUX PARTENAIRES FINANCIERS :
- Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable
- Conseil Régional d’Aquitaine
- Conseil Général des Landes
- Conseil Régional de Poitou-Charentes
- Agence de l’Eau Adour-Garonne
- Union Européenne
PARTENAIRES TECHNIQUES ET FINANCIERS :
- AI 17
- Aquitaine Alternative
- Association des Piégeurs Agréés de Charente, Association de Gestion et de Régulation des Prédateurs de CharenteMaritime, Associations Départementales des Piégeurs Agréés de Dordogne, de Gironde, du Lot-et-Garonne et des Pays de
l’Adour, Association des Piégeurs du Gers
- Association pour la Défense de l’Environnement en Vendée
- Centre de d’Activités et de Découvertes de « La Trave »
- Centre de Formation Professionnelle pour Adulte de Coulounieix-Chamiers
- Centre Permanent d’Initiative à l’Environnement du Périgord
- Cistude Nature
- Charente Nature
- Communauté de communes de Haute-Saintonge
- Conseils Généraux de la Dordogne, du Gers, de la Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques
- Conseil Supérieur de la Pêche
- Conservatoire des Espaces Naturels et des Sites de Poitou-Charentes
- Directions Régionales de l’Environnement d’Aquitaine, de Poitou-Charentes et de Midi-Pyrénées
- Ecoles Nationales Vétérinaires de Lyon et de Toulouse
- Espaces Naturels d’Aquitaine
- Fédération Nationale des Chasseurs
- Fédérations Départementales des Chasseurs de Charente, Charente-Maritime, Dordogne, Gers, Landes, PyrénéesAtlantiques et Hautes-Pyrénées
- Fédérations Départementales des Groupements de Défense contre les Ennemis des Cultures de Charente, CharenteMaritime, Dordogne et Lot-et-Garonne
- Groupe de Recherche et d'Etude pour la Gestion de l'Environnement
- Institut de Recherche sur les Grands Mammifères
- Laboratoire de Biométrie et Biologie évolutive de l’Université Claude Bernard, Lyon 1
- Laboratoire de Physico et Toxico-Chimie des Systèmes Naturels de l’Université de Bordeaux 1
- Ligue pour la Protection des Oiseaux
- Maison d'Initiation à la Faune et aux Espaces Naturels
- Marais aux Oiseaux
- Muséum d'Histoire Naturelle de la Rochelle
- Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris
- Nature Environnement 17
- Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage
- Parc National des Pyrénées Occidentales
- Parcs Naturels Régionaux des Landes de Gascogne et du Périgord-Limousin
- Pôle Sciences de l’Université de la Rochelle
- Pro Lutra
- Réserves Naturelles de Bruges, du Courant d’Huchet, de l’Etang Noir, du Marais d’Orx et de la Mazière
- Société des Sciences Naturelles de la Charente-Maritime
- Société pour l'Etude, la Protection et l'Aménagement de la Nature dans le Lot-et-Garonne
- Société Française pour l'Etude, la Protection et l'Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest
- Société Française pour l'Etude et la Protection des Mammifères
- Syndicat Intercommunal d’Aménagement « Jalle, Rivière Propre »
- Syndicat Mixte d'Etudes et d'Aménagements du Pays des cantons de Ribérac-Verteillac-Montagrier
- Syndicat Mixte d'Etudes et Travaux pour l'Aménagement et l'Entretien du Bassin de l'Isle en Périgord
- Union Nationale des Associations de Piégeurs Agréés de France
- Unité de Recherche Zoogéographique de l’Université de Liège
PLAN NATIONAL DE
RESTAURATION
DU VISON D’EUROPE
ANIMATION DU PLAN DE RESTAURATION :
Mission Vison d’Europe
Menjucq
40110 ARJUZANX
Tél / Fax : 05 58 04 14 05
Mél : [email protected]
PROGRAMME FINANCÉ PAR :
UNION EUROPÉENNE

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