Le Vison d`Europe - Société Française pour l`Etude et la Protection
Transcription
Le Vison d`Europe - Société Française pour l`Etude et la Protection
Le Vison d’Europe Un animal sauvage menacé de disparition Dossier de presse Le Vison d’Europe, Un animal sauvage menacé de disparition Page 1 : Page 2 : Page 3 : Page 4 : Page 6 : Page 7 : Page 8 : Page 9 : Sommaire Portrait du Vison d’Europe Graves menaces sur le Vison d’Europe Des scientifiques au chevet du Vison d’Europe Les actions de conservation du Vison d’Europe Plan de restauration du Vison d’Europe Carte de répartition du Vison d’Europe en France Les partenaires Contact Presse Phasmy production Philippe Huet – 06 12 58 40 85 - 01 55 96 03 68 Photos supplémentaires et reportage diapos complet disponibles : Gilles Martin – 02 47 66 98 57 Images vidéo du Vison d’Europe disponibles (master Béta SP) : Philippe Garguil – 02 51 30 81 44 – 06 08 01 24 15 Portrait du Vison d’Europe Ce petit animal très discret, au beau pelage brun foncé et soyeux, fait partie de la famille des mustélidés, comme la belette, la fouine, le putois, la martre ou l’hermine. Il vit près de l’eau, le long des berges des ruisseaux et des petites rivières, sur les rives des étangs et des lacs, dans les régions marécageuses. Le Vison d’Europe est un prédateur carnivore : il se nourrit de grenouilles, de petits mammifères comme les campagnols, les surmulots ou encore les rats musqués. Il capture également des écrevisses, des poissons, des petits oiseaux et, plus rarement, des insectes. Son domaine vital s’étend en moyenne sur cinq à dix kilomètres de cours d’eau ou de rives d’étangs. Si le Vison d’Europe vit surtout la nuit et au crépuscule, on peut parfois l’observer en plein jour. Dès l’aube, il se réfugie dans un gîte pour y passer la journée, bien roulé en boule. Le vison choisit parfois le terrier d’un lapin ou celui d’un gros rongeur, un vieil arbre creux, un amas de branches ou un tas de bois. Il peut aussi creuser son gîte entre les racines d’un arbre, ou bien à même le sol, au milieu des roseaux ou des fourrés. La saison des amours des Visons d’Europe débute dès le mois de février et se poursuit jusqu’en avril. Les mâles partent alors à la recherche des femelles. Après une approche rapide, les animaux s’accouplent et se séparent peu de temps après. Au printemps, la femelle donne le jour à ses petits (de 2 à 7), qui ne pèsent pas plus d’une dizaine de grammes. Deux mois et demi plus tard, la mère cesse de les allaiter et ils commencent à apprendre à chasser. Ils resteront en famille jusqu’à la fin de l’été puis se disperseront dans la nature. Les jeunes visons pourront se reproduire à leur tour l’année suivante. Carte d’identité du Vison d’Europe Nom latin : Mustela lutreola Classe : Mammifères Ordre : Carnivores Famille : Mustélidés Longueur : 45 à 60 cm queue comprise Poids : jusqu’à 1 kg pour le mâle Longévité : 10 ans maximum Durée de la gestation : 35 à 72 jours environ Nombre de petits par portée : 2 à 7 Graves menaces sur le Vison d’Europe Le Vison d’Europe est sans doute aujourd’hui le mammifère le plus en danger en France. Il ne vit plus que dans huit départements, alors qu’il occupait autrefois toute la moitié ouest du pays. Cette dramatique régression a plusieurs causes. D’une part, il a été chassé et piégé pendant très longtemps avant d’être enfin classé comme “espèce protégée”, en 1979. Le Vison d’Europe est encore parfois piégé accidentellement, en raison de sa ressemblance avec le putois et le Vison d’Amérique. Il lui arrive aussi de se prendre dans les pièges à ragondins. D’autre part, le Vison d’Europe a souffert de la destruction systématique des zones humides, du recalibrage des ruisseaux et des rivières, et de l’assèchement des marais et des marécages, entamé depuis deux siècles environ. À cette disparition de ses milieux naturels de vie, il faut ajouter la pollution des eaux sous toutes ses formes, la mortalité routière et la prédation par les chiens errants. Enfin, il semble que le Vison d’Europe souffre de la présence d’un redoutable concurrent, le Vison d’Amérique. Celui-ci a été introduit en Europe il y a une cinquantaine d’années pour le commerce de sa fourrure. Beaucoup d’animaux se sont échappés des élevages, et ont colonisé des milieux aquatiques environnants. Il semble que les deux animaux soient en compétition écologique dans les milieux où ils se côtoient, avec un léger avantage pour l’Américain. La répartition du Vison d’Europe La seule population d’Europe occidentale de Visons d’Europe vit de part et d’autre des Pyrénées, dans le sud-ouest de la France et le nord de l’Espagne. Ailleurs, le Vison d’Europe n’est plus présent aujourd’hui que dans certaines régions de Russie et des pays de l’ex-Union soviétique (Biélorussie, Ukraine, Estonie, Moldavie), ainsi qu’en Roumanie. Il a entièrement disparu d’Allemagne, Suisse, Autriche, Hongrie, République Tchèque, Slovaquie, Bulgarie, Pologne, Finlande, Lettonie et Lituanie. Des scientifiques au chevet du vison d'Europe Afin de mieux comprendre les causes de la disparition du Vison d'Europe et proposer des mesures de protection plus efficaces, de nombreux travaux de recherches ont été lancés dans le cadre du plan de restauration de l’espèce. Le suivi de la répartition géographique Dès 1991, le « réseau Vison d’Europe » a été constitué avec près de 400 personnes issues des fédérations de chasseurs, des associations de piégeurs, des associations de protection de la nature, de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, des conseils généraux… Son rôle est de prospecter les rivières, pour vérifier la présence du Vison d’Europe. Cela ne peut se faire qu’en capturant des animaux car il est impossible de distinguer les indices de présence du Vison de ceux du Putois. Tous les animaux capturés sont manipulés par un spécialiste avant d'être relâchés sur place. En 2001, 148 opérations de piégeage ont été menées sur huit départements. Elles ont permis de capturer 25 animaux différents. Dans le même temps, les membres du réseau ont recueilli 27 animaux trouvés morts ou capturés accidentellement. Année après année, l'aire de répartition du Vison d’Europe est ainsi de mieux en mieux connue. Les résultats montrent cependant que l'espèce tend à disparaître de certains secteurs où elle était présente au début de l'inventaire. L'étude de l'utilisation de l'espace et des exigences écologiques Afin de connaître avec précision la façon dont les animaux utilisent les milieux naturels, onze animaux ont été capturés entre 1996 et 1999 sur deux rivières des Landes de Gascogne puis équipés d’émetteurs pour suivre leurs déplacements. Les résultats montrent que le vison d'Europe utilise préférentiellement les milieux les plus humides (marais ouverts, plans d'eau, boisements inondables, tourbières…) et qu'il ne s'écarte que rarement des vallées des cours d'eau. Il affectionne également les zones de végétation dense, dans lesquelles il peut se dissimuler et chasser ses proies à l'affût. L'étude du régime alimentaire L’étude du régime alimentaire a été réalisée à partir de l’analyse d’excréments de visons. Il est impossible de distinguer dans le milieu naturel, les crottes du Vison d'Europe de celles du Putois ou du Vison d'Amérique. C’est donc grâce au suivi par radiopistage que des excréments ont pu être recueillis en grand nombre dans les gîtes des animaux suivis. Près d’un millier échantillons ont à ce jour été analysés. L'étude des phénomènes pathologiques Les sérums sanguins, prélevés sur les animaux capturés, sont analysés afin de rechercher d’éventuels agents infectieux qui pourraient décimer ou fragiliser les populations de Vison d’Europe. On a ainsi montré que 15 à 20 % des Visons d’Europe étaient infectés par le virus de la maladie aléoutienne, pathologie introduite en France par le Vison d'Amérique et bien connue pour faire des ravages dans les élevages de cette espèce. Il est cependant encore trop tôt pour dire si elle joue un rôle important dans la régression du Vison d'Europe car ses effets sur cette espèce sont encore très mal connus. D'autres pathologies très sévères pour les carnivores comme la maladie de Carré ou encore la leptospirose sont en cours de dépistage. L'étude génétique Les analyses réalisées en 2001 montrent que les deux populations de Visons d'Europe (franco-ibérique et d’Europe de l’Est) se différencient d’un point de vue génétique car elles sont probablement isolées depuis relativement longtemps. Elles sont suffisamment distinctes pour justifier la conservation du patrimoine génétique de la population occidentale. Les actions de conservation du vison d'Europe La conservation des habitats Il est indispensable pour conserver le Vison d'Europe, de préserver les zones humides auxquelles il est inféodé (cours d’eau forestiers, boisements inondables, marais, prairies humides, ruisseaux traversant les zones agricoles). Pour cela, une brochure technique, destinée à tous les gestionnaires des milieux fréquentés par le Vison d'Europe est en voie d’achèvement. Elle traite de l'ensemble des mesures à appliquer pour que les animaux puissent se maintenir dans les meilleures conditions possibles. En outre, la mise en place du réseau Natura 2000 constitue une opportunité intéressante de conservation et de restauration des habitats du Vison d’Europe. La lutte contre les causes de mortalité Chez une espèce aussi menacée que le Vison d'Europe, la mort de chaque animal accélère le processus de disparition. Des actions sont donc engagées pour limiter les risques de mortalités connus : • Collisions avec les véhicules : les sites à risques seront équipés de grillages de protection et les nouvelles infrastructures seront systématiquement équipée d'ouvrages de franchissement adaptés au cheminement du Vison. • Piégeage accidentel : sur les zones fréquentées par les visons les pièges tuants seront remplacés par des pièges-cages qui permettent de relâcher les animaux capturés par erreur. Le contrôle du vison d'Amérique Le vison d'Amérique continue sa progression dans le Sud des régions Aquitaine et Midi-Pyrénées où il continue d’envahir les zones humides. Pour tenter d'éradiquer ce concurrent potentiel du Vison d’Europe, un vaste réseau de piégeurs a commencé à être mobilisé. Son but est de piéger systématiquement tous les cours d'eau les uns après les autres pour en éliminer les visons d'Amérique. Les Visons d'Europe capturés sont bien sûr immédiatement relâchés. La sensibilisation et la formation La problématique de conservation du Vison d'Europe sera intégrée dans les programmes de formation continue des organismes chargés de la gestion et de l’aménagement des milieux aquatiques. Des actions de formation seront aussi engagées auprès des piégeurs et des personnes chargées de la lutte contre les ennemis des cultures comme le ragondin. Le plan de restauration du Vison d’Europe Pour stopper le déclin du vison d'Europe en France, le Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement a lancé un plan quinquennal de restauration (1999 – 2003). Son ambition est non seulement de stopper le déclin actuel, mais également de permettre la recolonisation des territoires perdus ces 10 dernières années. Plan de restauration du Vison ) Stopper le déclin actuel de la population française Assurer la protection et la restauration de ses habitats ) Permettre la recolonisation d’au moins une partie de l’aire perdue depuis quelques années Poursuivre et développer les recherches en cours afin d’approfondir les connaissances relatives à Combattre les causes directes de mortalité et les facteurs de déclin pressentis Sensibiliser le public, informer les usagers des zones humides et former les gestionnaires des milieux ses exigences écologiques et • Suivi de l’évolution de la population (répartitions ancienne et actuelle, dynamique d’un noyau de population) • Recherche de facteurs pathogènes susceptibles de contribuer à la régression de l’espèce • Recherches sur la contamination par des toxiques • Etude de la variabilité génétique • Etude comparative de l’utilisation de l’espace sur un nouveau site • Etude de la répartition du Vison d’Amérique • Adaptation de la lutte contre les nuisibles et les rongeurs déprédateurs • Travaux de génie écologique sur les voies à grande circulation traversant des secteurs fréquentés par le Vison d’Europe • Contrôle du Vison d’Amérique • Réalisation et diffusion d’une brochure développant les recommandations pour l’aménagement, l’entretien et la gestion des habitats du Vison d’Europe • Mise en œuvre expérimentale d’opérations de conservation et de restauration • Campagne de presse • Organisation d’un colloque sur le thème « Connaissance et conservation du Vison d’Europe en France » • Intégration de la problématique de conservation du Vison dans les programmes de formation continue des organismes chargés de la gestion et de l’aménagement des milieux aquatiques • Sensibilisation et formation des piégeurs • Sensibilisation des organismes et des personnes chargés de la régulation des ennemis des cultures Le Vison d’Europe en France Périmètre d’action du plan de restauration Les partenaires du plan de restauration du Vison d’Europe INITIATION DU PLAN DE RESTAURATION : Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable COORDINATION DU PLAN DE RESTAURATION : Direction Régionale de l’Environnement d’Aquitaine ANIMATION DU PLAN DE RESTAURATION : Mission Vison d’Europe PRINCIPAUX PARTENAIRES FINANCIERS : - Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable - Conseil Régional d’Aquitaine - Conseil Général des Landes - Conseil Régional de Poitou-Charentes - Agence de l’Eau Adour-Garonne - Union Européenne PARTENAIRES TECHNIQUES ET FINANCIERS : - AI 17 - Aquitaine Alternative - Association des Piégeurs Agréés de Charente, Association de Gestion et de Régulation des Prédateurs de CharenteMaritime, Associations Départementales des Piégeurs Agréés de Dordogne, de Gironde, du Lot-et-Garonne et des Pays de l’Adour, Association des Piégeurs du Gers - Association pour la Défense de l’Environnement en Vendée - Centre de d’Activités et de Découvertes de « La Trave » - Centre de Formation Professionnelle pour Adulte de Coulounieix-Chamiers - Centre Permanent d’Initiative à l’Environnement du Périgord - Cistude Nature - Charente Nature - Communauté de communes de Haute-Saintonge - Conseils Généraux de la Dordogne, du Gers, de la Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques - Conseil Supérieur de la Pêche - Conservatoire des Espaces Naturels et des Sites de Poitou-Charentes - Directions Régionales de l’Environnement d’Aquitaine, de Poitou-Charentes et de Midi-Pyrénées - Ecoles Nationales Vétérinaires de Lyon et de Toulouse - Espaces Naturels d’Aquitaine - Fédération Nationale des Chasseurs - Fédérations Départementales des Chasseurs de Charente, Charente-Maritime, Dordogne, Gers, Landes, PyrénéesAtlantiques et Hautes-Pyrénées - Fédérations Départementales des Groupements de Défense contre les Ennemis des Cultures de Charente, CharenteMaritime, Dordogne et Lot-et-Garonne - Groupe de Recherche et d'Etude pour la Gestion de l'Environnement - Institut de Recherche sur les Grands Mammifères - Laboratoire de Biométrie et Biologie évolutive de l’Université Claude Bernard, Lyon 1 - Laboratoire de Physico et Toxico-Chimie des Systèmes Naturels de l’Université de Bordeaux 1 - Ligue pour la Protection des Oiseaux - Maison d'Initiation à la Faune et aux Espaces Naturels - Marais aux Oiseaux - Muséum d'Histoire Naturelle de la Rochelle - Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris - Nature Environnement 17 - Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage - Parc National des Pyrénées Occidentales - Parcs Naturels Régionaux des Landes de Gascogne et du Périgord-Limousin - Pôle Sciences de l’Université de la Rochelle - Pro Lutra - Réserves Naturelles de Bruges, du Courant d’Huchet, de l’Etang Noir, du Marais d’Orx et de la Mazière - Société des Sciences Naturelles de la Charente-Maritime - Société pour l'Etude, la Protection et l'Aménagement de la Nature dans le Lot-et-Garonne - Société Française pour l'Etude, la Protection et l'Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest - Société Française pour l'Etude et la Protection des Mammifères - Syndicat Intercommunal d’Aménagement « Jalle, Rivière Propre » - Syndicat Mixte d'Etudes et d'Aménagements du Pays des cantons de Ribérac-Verteillac-Montagrier - Syndicat Mixte d'Etudes et Travaux pour l'Aménagement et l'Entretien du Bassin de l'Isle en Périgord - Union Nationale des Associations de Piégeurs Agréés de France - Unité de Recherche Zoogéographique de l’Université de Liège PLAN NATIONAL DE RESTAURATION DU VISON D’EUROPE ANIMATION DU PLAN DE RESTAURATION : Mission Vison d’Europe Menjucq 40110 ARJUZANX Tél / Fax : 05 58 04 14 05 Mél : [email protected] PROGRAMME FINANCÉ PAR : UNION EUROPÉENNE