Grey`s Anatomy à Audincourt - Greta de Franche

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Grey`s Anatomy à Audincourt - Greta de Franche
L ’ E S T R É P U B L I C A I N | S A M E D I 9 AV R I L 2 0 1 6
L'AIRE URBAINE
Faits divers
L’histoire du jour
Cet étourdi qui oublie
de passer le permis
Audincourt. Il est un peu plus
de 22 h, jeudi. Les policiers,
de passage dans la cité
audincourtoise, remarquent
la manœuvre imprudente
d’un conducteur : l’homme,
au volant d’une Citroën Xsa­
ra, qui circulait Grande Rue,
n’a pas actionné son cligno­
tant au moment de tourner
vers la rue du Château.
L’étourdi est contrôlé. On lui
demande son permis. Il ne le
présente pas. Forcément, il
n’en est pas détenteur !
Le souci est que l’Audin­
courtois, âgé de 25 ans, n’est
pas inconnu de la justice. Il a
été condamné sept fois, dont
cinq pour des faits similai­
res. En garde à vue, le multi­
récidiviste peine à donner
Grey’s Anatomy à Audincourt
des explications. « J’ai fait
une bêtise, je ne sais pas
pourquoi j’ai pris le volant.
J’avais un permis belge, il y a
longtemps », déclare, sans
rire, le Doubien. Depuis,
l’homme a bien pensé à
s’acheter un véhicule (la Ci­
troën en question) mais il
n’a pas eu, visiblement, les
moyens de se payer des le­
çons de conduite. Hier, le chauffard a été dé­
féré au parquet qui a de­
mandé son incarcération en
vue d’une comparution im­
médiate mardi. Le juge des
libertés et de la détention est
allé en ce sens. Quant à la
voiture, elle a fait l’objet
d’une immobilisation admi­
nistrative. A.L.
Les agresseurs de deux
personnes âgées arrêtés
Delle. Les gendarmes ont
interpellé, jeudi en fin
d’après­midi, à leur domici­
le de Delle et de Fêche­
l’Église, quatre jeunes âgés
de 20 et 19 ans pour les ma­
jeurs et de 17 ans pour l’ado­
lescent.
Ils sont suspectés d’être les
auteurs de l’agression de
deux Delloises âgées de 69 et
70 ans. Les faits se sont pro­
d u i t s l e 3 0 m a r s. Ve r s
21 h 45, les deux victimes,
qui sont aujourd’hui trau­
matisées, ont quitté la salle
des fêtes où elles avaient
participé à une répétition de
la chorale « La clé de sol ».
Elles ont ensuite pris la di­
rection de leur domicile par
un chemin piétonnier.
« C’est là que nous avons
été doublés par quatre cy­
clomotoristes », se souvient
l’une des victimes.
Groupe d’enquête
Elles ont rejoint une des
résidences de la rue Vivaldi,
près de la médiathèque,
lorsque deux individus ont
cherché à arracher leur sac.
La plus âgée des deux victi­
mes a réussi à se soustraire à
son agresseur. Mais son
amie a été jetée à terre et
traînée au sol. Les deux in­
dividus ont réussi à lui sous­
tirer son sac à main, qui ne
contenait que des partitions
de musique.
Cette double agression a
conduit le lieutenant­colo­
nel Jean­Michel Petit, com­
mandant par intérim du
groupement de gendarme­
rie du Territoire, à réunir un
groupe de travail chargé
d’identifier les suspects.
Vingt militaires de la com­
munauté de brigades de
Delle et Beaucourt, de la bri­
gade de Belfort, de la briga­
de des recherches et du pe­
loton de surveillance
d’intervention n’ont pas mé­
nagé leurs heures, dans un
long travail d’auditions,
d’investigations et de recou­
pements.
Ce travail a payé. Placés en
garde à vue, les quatre sus­
pects ont reconnu l’agres­
sion des victimes pour voler
leur argent. Ils ont été défé­
rés au parquet de Belfort,
hier après­midi. Les trois
adultes ont été écroués en
prévision d’une présenta­
tion à une audience de com­
parution immédiate. L’ado­
lescent a été placé sous
contrôle judiciaire, en atten­
dant sa convocation devant
le juge pour enfants.
Cocktail détonant
en bouteille
Belfort. Cette affaire n’a
aucun lien avec des atten­
tats. Elle ressemble davan­
tage à une mauvaise blague
de potaches, à un jeu stupi­
de qui aurait pu avoir des
conséquences dramatiques
si des personnes s’étaient
trouvées à proximité.
Tout commence jeudi vers
22 h 10. Des habitants du
quartier Béchaud à Belfort
se sont inquiétés en enten­
dant deux explosions. Crai­
gnant le pire, ils ont aussitôt
appelé la police de Belfort.
Deux équipages de la briga­
de anticriminalité sont
alors envoyés dans ce sec­
teur. Rue Sangnier, les
fonctionnaires ont décou­
vert deux bouteilles plasti­
ques éventrées. Visible­
ment, ces bouteilles avaient
été disloquées par une
réaction chimique. Deux
autres bouteilles en plasti­
que ont été trouvées dans
une pelouse voisine. Elles
n’avaient pas explosé.Les
policiers ont vite compris ce
qui s’était passé. Vraisem­
blablement, un des locatai­
res d’un des immeubles
alentours a constitué un
cocktail détonant à partir
d’un produit ménager d’uti­
lisation courante et d’une
feuille d’aluminium. En
DMT01 ­ V1
Ni Docteur Mamour, ni
Docteur Glamour à
l’hôpital pédagogique
du lycée Mandela.
Dommage. Mais une
séquence ciné y a bien
été tournée ce vendredi.
Explications.
A
u milieu de la
salle d’attente
aux murs blancs
aseptisés, il y a
Papi. Comme son
nom l’indique, Papi a un cer­
tain âge et un âge certain.
Comme en témoignent les
questions récurrentes qu’il
pose à sa petite­fille ­
« Quelle heure est­il »,
« Qu’est­ce qu’on man­
ge ? »­, il souffre d’un début
d’Alzheimer. Maladie qui lui
a fait oublier son autre pro­
blème : le diabète. Dans sa
résidence médicalisée, il a
voulu manger un pot de con­
fiture et s’est blessé au bras
en le cassant. Donc Papi, ac­
compagné de ses fille et pe­
tite­fille, arrive aux Urgen­
ces de l’hôpital.
Lecteur quant à vous, arri­
vé (je l’espère) jusqu’ici,
vous vous dites que le titre
de cet article est mensonger.
Mais non, mais non, disons
qu’il est à peine exagéré : ici,
à savoir à l’hôpital pédagogi­
que du lycée professionnel
Mandela, il y a bien des chi­
rurgiens gantés, habillés,
« charlottés », d’accortes se­
crétaires médicales, des pa­
tients râleurs et un bloc sté­
rile. Bon, c’est vrai, on n’y a
pas croisé le craquant doc­
teur Mamour, ni le sexy doc­
teur Glamour mais sans
doute se cachaient­ils en
salle de garde…
Valoriser, enseigner,
filmer
Le fait est que les lieux
­ouverts en décembre 2013
et uniques en Franche­
Comté­ sont en ce vendredi
l’objet d’un tournage. Qui se
déroule, toute la journée,
non sous l’égide d’un réali­
sateur privé mais du Recto­
rat. Le 17 juin, sortira un
film dédié à cet espace de
600 m², avec le fameux bloc
opératoire, donc, mais aussi
des salles de stérilisation et
des chambres, équipées de
K L’Éducation nationale cherche à valoriser l’hôpital pédagogique notamment pour la formation continue dans le domaine sanitaire et
social.
vrai matériel, situées au
cœur même du lycée.
Pour le valoriser, l’Éduca­
tion nationale n’a pas lésiné
sur les moyens. Un vrai scé­
nario a été écrit ­l’itinéraire
chahuté de Papi donc­ et des
volontaires, personnels de
santé, professeurs du lycée
mais surtout des élèves ­jeu­
nes et adultes­, jouent, sous
l’œil de la caméra, soit les
patients, soit le personnel
soignant ou administratif.
Car le but du film ­et de
cette journée­ est double : il
s’agit certes de faire connaî­
tre partout, notamment
auprès de la formation pro­
fessionnelle continue, enco­
re très timide à utiliser les
lieux, le bel outil dont dispo­
se le LP Mandela, mais aussi
de permettre aux étudiants
de s’améliorer. « Ils sont pla­
cés en situation réelle et doi­
vent utiliser leur savoir­faire
mais aussi leur savoir­être
(ndlr : en clair, on ne déplace
pas Papi comme un meuble
et on ne s’adresse pas à lui
en hurlant) », souligne Ca­
therine Laurenço, conseillè­
re en formation continue au
Greta Nord Franche­Comté.
« À plus long terme, le film
sera diffusé dans les diffé­
rentes filières afin d’analy­
Photos Francis REINOSO
ser les bons gestes… et de
corriger les moins bons. »
Baptisée « Hô’trement pé­
dagogique » (oui, c’est un
jeu de mots comme Grey’s
Anatomy...), la journée a
permis de faire travailler
« en vrai » mais pour de faux
la quinzaine d’étudiants du
Bac pro Hygiène et stérilisa­
tion (la seule filière de l’éta­
blissement), mais aussi les
stagiaires en formation pour
devenir secrétaires médica­
les et les postulants aux con­
cours d’infirmières, d’aides
soignantes ou encore de
puériculture. Les Bacs pro
Services à la personne (des
H u i s s e l e t s ) e t l e s CA P
Agents polyvalents de res­
tauration de Delle ont égale­
ment joué le jeu.
Bref, le secteur sanitaire et
social en général puisqu’une
fois réussis les concours, les
soignants en formation vont
se perfectionner ailleurs. En
général, directement en sta­
ge à l’hôpital. Ils continue­
ront à le faire. Les vrais pa­
tients, eux, n’auront pas le
choix. Car si le Pays de
Montbéliard dispose main­
tenant d’Urgences pédago­
giques, les « vraies » se trou­
veront d’ici l’an prochain, un
peu plus loin, à Trévenans.
On n’est pas près de croiser
Georges Clooney ou Patrick
Dempsey…
Sophie DOUGNAC
K Le film, réalisé sous l’égide du Rectorat, sortira le 17 juin.
Peugeot Scooters Traditionnelle remise des médailles du travail hier chez PMTC à Mandeure
contact, ces deux éléments
ont provoqué une réaction
chimique avec la formation
de chlore et d’hydrogène.
Enfermés dans la bouteille,
ces gaz ont explosé lorsque
les deux bouteilles ont tou­
ché la chaussée. Celle­ci a
dû être nettoyée pour enle­
ver les résidus.
Étant tombées dans une
pelouse à la terre molle, les
deux autres bouteilles
étaient intactes. C’est elles
qui ont provoqué le plus
d’inquiétude.
Intervention
des pompiers
La police a donc fait appel
au service départemental
d’incendie et de secours.
Celui­ci a envoyé douze
hommes de Belfort­Sud et
de Belfort­Nord spécialisés
dans les risques chimiques.
Les soldats du feu, com­
mandés par le lieutenant
Bernard Hilt, se sont em­
ployés à les neutraliser puis
ont provoqué leur explo­
sion.
L’opération n’a pas excé­
dé 45 minutes. De son côté,
la brigade urbaine a ouvert
une enquête pour identifier
l’auteur de ce bien étrange
amusement.
P.Ch.
Paris­Saïgon : une étape à Mandeure
« LE PLUS BEAU JOUR de
ma vie professionnelle »,
confie un des médaillés du
travail de ce jour, « a été ce­
lui, il y a un an, où j’ai quitté
l’entreprise ».
Ces paroles sont pronon­
cées peu après que Frédéric
Fabre, directeur général, a
annoncé que « le budget de
recherche et de développe­
ment (R & D) de PMTC est
en hausse de 10 % ».
Un signe fort envoyé pour
signifier que l’aventure du
deux­roues motorisé conti­
nue. Elle se prolongera avec
le retour du raid Paris
Saïgon et une étape cette an­
née à Mandeure.
Sans doute excessif, le pro­
pos du médaillé est révéla­
teur du doute qui taraude les
esprits. « Lorsque j’ai débu­
té, il y a quarante ans », rap­
pelle le même médaillé, « il y
avait 6.500 salariés qui tra­
vaillaient dans le secteur des
pots d’échappement, des vé­
los et des deux­roues moto­
risés. Il en reste 490 aujour­
d’hui à Mandeure ».
Frédéric Fabre, qui compte
avec trois autres directeurs
parmi les médaillés (pour 30
ans d’ancienneté) évoque
« la taille humaine » de l’en­
treprise, qui est « quinze fois
plus petite que Piaggio et
neuf fois moindre que KTM.
Nous sommes une entrepri­
se familiale ».
« Il y avait à l’époque 5 li­
gnes de montage pour fabri­
quer le Peugeot 103 », ra­
conte un autre médaillé.
« On en fabriquait pas loin
Les médaillés
E Grand or. Serge Cantin,
Jean­Marie Koeberlen, Patrick
Lachat, Fabienne Latorre,
Alain Oliva.
E Or. Luc Bernard, Edwige
Guidet, Marcel Jasinski, Jean­
François Nachin, Michel Pertu­
sot, François Prenez, David
Sebouai.
E Vermeil. Rachid Bouaskeur,
José Chapuis, Marcel Franz,
Gérard Grandvoinet, Joseph
Ricchiuti, Jean­marie Ruhier.
E Argent. Laëtitia Baena,
K Traditionnelle remise des médailles du travail avec cette année plus de médailles de vermeil que de
médailles or et grand or, preuve d’« un rajeunissement de l’effectif ».
de 1.500 par jour. Ce n’était
pas facile. On travaillait neuf
heures par jour et même la
veille de Noël. Mais après
cela, on se retrouvait pour
casser la croûte. Tout cela,
c’est fini. L’avenir, je le vois
mal. Au pire des cas, dans
trois ans, il ne restera plus
rien à Mandeure ».
Un avenir ici aussi
« Le dernier et grand vira­
ge », confie un autre mé­
daillé, « a été pris lorsque la
famille Peugeot, pour qui
PMTC était peut­être une
danseuse, mais une danseu­
se à laquelle la famille était
attachée, n’a plus été majo­
ritaire au sein de PSA Peu­
geot Citroën ».
Le doute s’entend, se lit
dans les regards d’une en­
treprise familiale, qui n’est
pas au grand complet.
« 38 salariés sont à l’hon­
neur. Ils comptabilisent
1.035 années de travail »,
tient à souligner Frédéric
Fabre. Certains d’entre eux,
au chômage technique ce
Manuel Caires De Nobrega,
Ghislaine Dodane, Christophe
Euvrard, Frédéric Fabre, Guy
Hacquard, David Jamin, Pierre
Kollar, Alexandre Lorain, Fa­
brice Lunardi, Patrice Massad,
Yoanne Plassais, Stéphane
Pochon, Martial Quenot, Fré­
déric Sanchez, Jean­louis
Trepardoux, Stéphane Tuetey,
Stéphane Valdenaire, Philippe
Welker.
Photo Francis REINOSO.
jour, n’ont pas répondu pré­
sent. Des organisations syn­
dicales ont demandé qu’ils
soient payés pour cette jour­
née. La proposition a été re­
fusée.
« Nous aurons peut­être
des réponses le 28 avril pro­
chain », commentent les
responsables de la CFDT
présents lors de la cérémo­
nie, « Mais en attendant, les
salariés qui chôment per­
dent en moyenne 250 € par
mois. Comment voulez­vous
que les gens de production
ne soient pas à cran ? »
Frédéric Fabre évoque « le
chemin de Saïgon, raid entré
dans la légende du Lion, qui
relie Paris à Saïgon. Il re­
prendra et s’arrêtera à Man­
deure ».
L’avenir dessiné à grand
trait est celui demain de
Peugeot Motocycles au Viet­
nam. Un grand marché à
conquérir. Mais bon nombre
d’esprits demeurent à Man­
deure, en quête d’un avenir
ici aussi.
Jacques BALTHAZARD