19/03/2015 AGARD Geoffray D1 CR : INGHILTERRA Jérôme
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19/03/2015 AGARD Geoffray D1 CR : INGHILTERRA Jérôme
RVUAGM – Le Laboratoire en Néphrologie 19/03/2015 AGARD Geoffray D1 CR : INGHILTERRA Jérôme RVUAGM Pr Stéphane Burtey 16 pages Le Laboratoire en Néphrologie Plan A. Ionogramme Sanguin I. Natrémie II. Kaliémie III. Chlorémie B. Ionogramme Urinaire C. Evaluation du Débit de Filtration Glomérulaire I. Mesure Directe II. Mesure Indirecte III. Estimation du DFG Basé sur la Créatinine D. Protéinurie I. Quand mesurer la protéinurie ? II. Protéinurie physiologique III. Les moyens de dosage IV. Les pièges V. Évaluation VI.Microalbuminurie VII. Orientation E. Examens Cyto-Bactériologique des Urines I. Conditions II. Pourquoi faire un ECBU ? III. Leucocyturie IV. Leucocyturie sans bactérie V. Hématurie F. Conclusion Le néphrologue est probablement le médecin spécialiste qui consomme le plus d'examens de biologie. Il faut faire attention en biologie car les chiffres ne reflètent pas toujours l'exacte réalité. On analyse la valeur mais aussi l'heure, la manière de prélever. 1/16 RVUAGM – Le Laboratoire en Néphrologie A. Ionogramme Sanguin C'est probablement l'examen le plus largement prescrit dans le monde en biologie car les symptômes associés à des anomalies ioniques sont totalement aspécifiques en terme de clinique. Des situations doivent systématiquement à conduire sa réalisation : • Troubles neurologiques, psychiatriques et musculaires • Trouble du rythme ou de la conduction cardiaque • Situations à risque : Diarrhées, vomissements, brûlures • Surveillance de traitements: diurétiques L'ionogramme sanguin est une une chaine : Prélèvement sanguin : Les conditions sont importantes, il ne faut pas hésiter à demander au préleveur ! Moment où on prélève : Important pour la glycémie Comment on prélève : Kaliémie = Si on laisse le garrot trop longtemps → Valeur érronée +++ Garrot : Favorise l'hémolyse intravasculaire Un Automate : Doit être calibrée, contrôlée sinon on peut avoir des dérives, notamment pour des examens peu prescrits (Ex : Réserve alcaline) on aura des valeurs aberrantes car l'appareil n'est pas calibré souvent. Il ne faut donc pas hésiter à vérifier ces résultats qui paraissent aberrants car l'erreur existe. Mais en règle générale, les résultats sont contrôlés et approuvés par un biologiste, donc cela reste en pratique rare. Une validation par un biologiste → Gardez en tête que ces valeurs ne sont que des chiffres qui peuvent être soumis à des erreurs Prélèvement Dosage → Ne pas hésiter à vérifier les résultats aberrants. Interprétation L'ionogramme sanguin peut être : Minimaliste : C'est ce qui est rendu par le biologiste si on demande uniquement un ionogramme sanguin sans rien préciser Sodium Potassium Chlore Elargi : Il faut le préciser si on en a besoin Bicarbonates Calcémie, phosphorémie, magnésémie Indispensable pour l'interprétation : On les demande pour interpréter le reste de l'ionogramme • Protidémie et albuminémie • Glycémie • Créatininémie et urée sanguine • Ionogramme urinaire avec créatinine et urée sur échantillon /!\ → Pour interpréter une anomalie du ionogramme sanguin vous aurez toujours besoin d'un ionogramme urinaire. 2/16 RVUAGM – Le Laboratoire en Néphrologie La question à se poser est : Est-ce que la réponse rénale est adaptée ou non à l'anomalie biochimique que le patient présente ? Si la réponse rénale est adaptée: La maladie est extra-rénale → Le rein ne compense pas assez Si la réponse rénale est inadaptée : La maladie est rénale → Le rein est coupable. Les perturbations du bilan biologique doivent toujours s'intégrer avec les données de la clinique du patient. Il doit y avoir un dialogue entre la biologie et la clinique. Il faut toujours avoir une corrélation entre la biologie et la clinique sinon cela ne sert à rien, la biologie devient quasi ininterprétable. Ex : Un patient peut avoir une Natrémie à 125 mmol/L et péter la forme tout comme il peut être dans le coma. On ne s'inquiète pas de la même manière. Pour le potassium, on évalue la gravité d'une hyper ou hypokaliémie en faisant tout simplement un ECG. Il faut savoir réagir vite quand on a des valeurs de potassium anormales car cela peut être une urgence vitale pour le patient qui peut faire un arrêt cardiaque. Mais là encore il faut toujours confronter la biologie à la clinique. → La gravité d'une anomalie du bilan biologique ne peut se faire que par sa confrontation à la clinique. I. Natrémie Natrémie normale = 135 – 145 mmol/L La Natrémie est prise pour une évaluation de l'osmolarité plasmatique. C'est le reflet de l’état d’hydratation intracellulaire → Reflet du bilan de l’eau car on ne peut pas perdre de sel sans eau. La notion de gravité s'interprète via Évaluation de l’état d’hydratation extracellulaire État neurologique +++ Avoir 120 mmol/L de natrémie sans trouble de la conscience : Pas gravissime En revanche être dans le coma pour cette même valeur est gravissime 3/16 RVUAGM – Le Laboratoire en Néphrologie La mesure de la natrémie peut être soumise à des variations "piègeuses" : Protidémie : Augmentation de 10 g de protidémie diminue la natrémie de 1,5 mmol/L Glycémie : Augmentation de 1 mmol/L de glycémie diminue la natrémie de 0,3 mmol/L (NB : 1 g = 5,2 mmol/L) Triglycérides : Augmentation de 100 g de triglycéridémie diminue la natrémie de 1,5 mmol/L Médicaments (mannitol) Devant une anomalie de la natrémie, l’évaluation de la réponse rénale passe par la mesure ou le calcul de l’osmolalité urinaire (mmosm/L). Si trop d’eau dans l’organisme = Hyponatrémie → La réponse rénale adaptée est de diluer les urines. Osmolalité U < 150 mosm/L Si pas assez d’eau dans l’organisme = Hypernatrémie → La réponse rénale adaptée est de concentrer les urines. Osmolalité U > 500 mosm/L II. Kaliémie Kaliémie normale = 3,5 – 5 mmol/L Chaque laboratoire possède ses propres normes en matière de Kaliémie → Cette mesure permet l'évaluation imprécise du pool potassique global car la majorité du potassium se trouve en intracellulaire. Notion de gravité Etat respiratoire ECG +++ (hyperK → troubles de la conduction cardiaque ; hypoK → troubles du rythme) Reflet de l'adaptation rénale : Kaliurèse, ou ratio kaliurèse/creat U /!\ → Garrot / Temps de latence entre prélèvement et analyse = Fausse Kaliémie III. Chlorémie Chlorémie Normale = 95 - 105 mmol/L Elle sert essentiellement à mesurer le trou anionique plasmatique → Indispensable pour le bilan d’une acidose métabolique. B. Ionogramme Urinaire Il ne peut pas y avoir de normales absolues → c'est le reflet de l'adaptation rénale en cours pour une situation donnée. Il faut le corréler à l'examen clinique ainsi qu'à l'hydratation et aux sorties urinaires ! Ex : Aldostérone qui circule : Inversion du ratio Sodium/Potassium (Devient < 1) → Plus de sodium dans les urines que de potassium de manière physiologique. L'interprétation que l'on peut donner est simplement → Il y a de l'aldostérone qui circule. Au niveau de l'examen clinique on mesure la tension, on demande si il y a un pli cutané, des œdèmes. 4/16 RVUAGM – Le Laboratoire en Néphrologie → Avec des œdèmes le rein réagit comme si il y avait une déshydratation extracellulaire, on observera probablement chez le patient un OAP du à une insuffisance cardiaque gauche. D’où l'importance de la clinique dans l'interprétation du bilan biologique. Le rein est un organe d’adaptation, sa production va dépendre de la réponse qu’il va devoir donner à une situation donnée. En état instable : Il reflète l’adaptation ou l’inadaptation rénale à l’agression. En état stable : Reflet de l’apport alimentaire En état instable, la mesure sur échantillon avec créatininurie est suffisant. Pour connaitre les apports alimentaires il est nécessaire de recueillir les urines de 24 heures. Le patient ayant un problème rénal doit souvent garder ses urines. Parfois ce n'est pas toujours le cas donc comment savoir si il a bien gardé ses urines ? (Dit comme ça il est vrai que cette question peut paraitre bizarre, mais le prof a rapporté quelques cas de patients qui "faussaient" la quantité d'urine qu'ils avaient récolté (parce qu'ils avaient oubliés de la récolter hein ^^) en la diluant avec de l'eau par exemple. Mais il est facile en connaissant certaines valeurs de déjouer ces petits malins). En effet la créatininurie dépend du poids essentiellement. CREATINURIE DES 24 H Homme : 130 – 210 µmol/kg Femme : 120 – 200 µmol/kg Que mange mon patient ? (Natriurèse des 24 h) / 17 = Apport alimentaire en g de NaCl→ Vérifier un régime limité en sel (Kaliurèse des 24 h) / 13 = Apport alimentaire en g de KCl → Vérifier un régime limité en potassium (Urée urinaire des 24 h) / 5,8 = Apport alimentaire de protéines en g → Vérifier un régime limité en protéines Analyse Pour analyser la Natrémie : Regarder l’osmolalité urinaire → Pour analyser le Secteur Extracellulaire : Regarder la natriurèse ou la fraction d’excrétion du sodium Pour analyser la Kaliémie: Kaliurie ou ratio kaliurie / créatininurie C. Évaluation du Débit de Filtration Glomérulaire Le Débit de Filtration Glomérulaire donne une évaluation globale de la fonction rénale, c'est sur cette valeur qu'on donne le diagnostic d'insuffisance rénale IR. Nous avons défini l’IR en nous basant sur des évaluations de ce chiffre. Le DFG normal est de : 90 – 120 ml/min/1,73m² On parle d’IR quand le DFG : < 60 ml/min/1,73m² → Comment évaluer le DFG ? L'idéal reste de le mesurer. I. Mesure Directe Clairance à l’inuline (gold standard) (oui pas de faute de frappe INULINE) → Uniquement filtrée, aucune réabsorption. Le soucis c'est que c'est très cher, pas facile à doser donc peu utilisé en routine. Clairance avec d’autres traceurs iohexol, isotopiques (chrome 51) etc… 5/16 RVUAGM – Le Laboratoire en Néphrologie Les limites : Accessibilité et cout Utilisé en situations particulières Recherche Donneurs vivants : On veut éviter de rendre un donneur insuffisant rénal, donc on fait cette mesure pour s'assurer du bon fonctionnement des reins. II. Mesure indirecte +++ 1. Créatinine U : Concentration en créatinine dans les urines V : Débit urinaire en ml/min P : Concentration en créatinine dans le sang Limites : Le recueil des urines sur 24 heures Utiles dans des situations particulières, mais usage limité Masse musculaire atypique : du dénutri au culturiste Amputé Patients non à l’état stable 2. La Créatininémie Homme : 80 – 115 µmol/L Femme : 50 – 90 µmol/L Utile car facile à doser et peu couteux Mauvais reflet de la fonction rénale car il y a des facteurs de variations : Masse musculaire : Bodybuilder Age : Perte de masse musculaire avec l'âge Sexe : Différence musculaire entre les femmes et les hommes Apports alimentaires : Grosse consommation de viande = ↗ créatininémie Médicaments limitant sa sécrétion : Fibrate … → En pratique, utilisé quotidiennement en tenant compte de la morphologie du patient 3. La Cystatine C Protéine de 13,3 kD produite par toutes les cellules nuclées. Peu utilisée car pas remboursée par la sécurité sociale et coûte 20 fois plus cher qu'un dosage de la créatinine. Pas de dépendance du sexe, âge et masse musculaire Bon traceur du DFG Pas d’avantage décisif par rapport à la créatinine Limites : Catabolisme et cout très élevé (20 x créatininémie) 6/16 RVUAGM – Le Laboratoire en Néphrologie III. Les Estimations du DFG basées sur la Créatinine Cockcroft et Gault (1971) : Estimation de la clairance de la créatinine. Marche globalement bien. Homme : k = 1,23 Femme : k = 1,04 MDRD CKD-Epi /!\ → Ces formules ne fonctionnent que si le patient est à l’état stable. Ne pas les utiliser en cas d’IRA. → Limite : Age (pas valable pour des âges extrêmes), masse musculaire atypique. La formule est à connaitre pour les ECN, mais des appli de calculateurs existent et sont très utilisées. Le graphe représente la clairance de la créatinine calculée par rapport à la clairance de l'inuline. Il y avait d'autres graphes qui sont sur l'ENT mais je ne pense pas qu'ils apportent grand chose en plus. Il ne s’agit que d’estimations Il faut interpréter de façon raisonnable et raisonnée les résultats avec la clinique Il faut se donner plusieurs points dans le temps avant de faire un diagnostic. → Il faut donc se souvenir que ces formules restent des extrapolations et ne sont donc pas infaillibles. Exemples: Mme. Jaipasdemuscles âgée de 79 ans a une créatininémie de 90 µmol/l M. White âgé de 55 ans à une créatinine de 95 µmol/l M. Black âgé de 25 ans a une créatininémie de 120 µmol/l → Qui présente une altération significative du DFG ? Mme. Jaipasdemuscles → DFG en CKD-Epi de 52 ml/mn/1,73m² M. White → DFG en CKD-Epi de 77.3 ml/mn/1,73m² M. Black → DFG en CKD-Epi de 83,4 ml/mn/1,73m² → C'est donc Mme. Jaipasdemuscles qui est la plus insuffisante rénale. /!\ Toujours tenir compte du contexte → DFG bas = Pas obligatoirement une IR ! L’augmentation de la créatininémie reste un motif de consultation fréquent en néphrologie. Il faut la contrôler à quelques jours d’intervalle si on a pas de circonstances d’urgence. 7/16 RVUAGM – Le Laboratoire en Néphrologie En plus d’un interrogatoire et d'un examen clinique complet, le bilan minimum est: Ionogramme sanguin et urinaire, protidémie, albuminémie, calcémie, phosphorémie, Protéinurie/créatininurie, ECBU Numération formule sanguine Echographie rénale → Quand on a une créatininémie élevée, TOUJOURS faire ce bilan minimum !! D. Protéinurie Protéinurie Normale = 100 – 150 mg/jour → La protéinurie est la présence de protéines dans les urines. Une valeur supérieure traduit : Soit un défaut du filtre glomérulaire qui retient dans le sang toutes les protéines de moins de 70kD Soit un défaut de réabsorption au niveau tubulaire proximal des petites protéines (10 - 15 kg de protéines sont filtrées par jour) Soit la présence d’une protéine en quantité anormale dans le sang (chaines légères Ig) I. Quand Mesurer la Protéinurie ? ++++ Devant tout syndrome œdémateux : Penser à une protéinurie !! Devant toute hypertension artérielle : Capital pour des maux de tête par exemple, toujours prendre la TA en consultation ! Devant toute altération de la fonction rénale Pour une surveillance annuelle chez le diabétique Pour un bilan d’une gammapathie monoclonale Le prof a dit que s'il y avait un truc à retenir dans ce cours, c'était ça → A bon entendeur ;) II. Protéinurie Physiologique Elle est < 200 mg/ jour Elle est constituée de 60% de protéines plasmatiques : lysozyme, β2microglobuline, chaines légères d’Ig 40% de protéines sécrétées essentiellement la protéine de Tamm-Horsfall (= Uromoduline). Il y a moins de 30 mg/jour d’albumine dans les urines normales III. Moyens de Dosage La bandelette urinaire : le moins cher et le plus simple 1€ Le dosage pondéral Sur 24 heures: Une protéinurie est considérée comme anormale quand elle dépasse 300 mg/j et on parle de protéinurie clinique quand > 500 mg/24h Sur échantillon : Ratio protéinurie/créatininurie sur les premières urines du matin Normal : < 15 mg/mmol Protéinurie clinique > ou = 50 mg/mmol 8/16 RVUAGM – Le Laboratoire en Néphrologie IV. Les pièges La présence d’une hématurie macroscopique rend difficile d’interprétation la protéinurie (1 - 2 g/jour du fait de la lyse des GR) Présence d’une pyurie abondante : Cas des infections urinaires, du pus dans les urines. Les protéinuries intermittentes Protéinurie orthostatique Effort : Marathoniens … Fièvre élevée Insuffisance cardiaque droite Pour des protéinuries peu abondantes < 1 g/24 heures, il faut contrôler la mesure en dehors d’effort, de fièvre, d’infection urinaire. La protéinurie orthostatique est une affection bénigne, qui n’existe pas après 20 ans, ni en clinostatisme (= variation de l'impotence du membre inférieur selon la position du malade Thx google). L'Évaluation se fait sur un échantillon au lever, puis après effort, puis après 2h de repos couché. V. Évaluation → Après avoir éliminé les pièges, il faut connaitre la nature des protéines dans les urines, pour cela on réalise une électrophorèse des protéines urinaires Protéinurie Glomérulaire : Plus de 50% d’albumine → Traduit une anomalie du filtre glomérulaire. Protéinurie Tubulaire : Prédominance des petites protéines normalement réabsorbées par le tubule proximal. Protéinurie de Surcharge : Chaine légère libre lambda ou kappa (lors d’une dysglobulinémie), hémoglobine ou myoglobine VI. La Microalbuminurie Elle est utile pour dépister précocement l'atteinte rénale dans le diabète et classer les patients dans la classification des maladies rénales chroniques Albuminurie physiologique < 30 mg / 24 h Microalbuminurie : 30 - 300 mg / 24h VII. Orientation Interrogatoire et examen clinique complet Antécédents: diabète, HTA, vasculaire, maladie générale, maladie génétique Pression artérielle Recherche d’œdèmes Ionogramme sanguin, glycémie, créatininémie, protidémie, albuminémie Electrophorèse des protéines sanguines ECBU Echographie rénale 9/16 RVUAGM – Le Laboratoire en Néphrologie E. Examens Cyto-Bactériologiques des Urines Il permet d'évaluer la présence de GR, de leucocytes et de bactéries dans les urines. La réponse est quantitative : GR < 10/mm3 ou 104/mL GB < 10/mm3 ou 104/mL Bactéries < 103 UFC ou 104 ou 105 UFC/ml en fonction du germe ou de la situation clinique. Bactériurie : seuil de significativité ( Retenir 104 en pratique) > 103 UFC/ml pour cystite aigue à Entérobactéries et staphylococcus saprophyticus > 105 UFC/ml pour tout autre germe dans une cystite aigue > 104 UFC/ml pour une pyélonéphrite ou une prostatite > 103 UFC/ml pour les IU nosocomiales > 105 UFC/ml pour la bactériurie asymptomatique de la femme enceinte. I. Conditions Toilette locale à l'eau (pas avec des produits irritants) Urine de milieu de jet Premières urines du matin ou après période de jeûne hydrique de 4h pour avoir des urines concentrées Analyse doit être faites dans les 2 heures ou sinon conserver à 4°C (éviter la prolifération bactérienne) 10/16 RVUAGM – Le Laboratoire en Néphrologie II. Pourquoi Faire un ECBU ? Tableau d’infection urinaire autre que la cystite simple de la femme jeune (E. Coli très majoritairement) Douleur lombaire Augmentation de la créatininémie Découverte d’une protéinurie Bilan d'une hématurie macroscopique Confirmation d’un résultat de bandelette urinaire. III. Leucocyturie Significative si > 10/mm3 : La leucocyturie avec un germe à seuil significatif traduit une infection urinaire en cas de signes cliniques Syndrome de cystite : brûlures mictionnelles, gène ou douleurs sus pubiennes, pollakiurie, impériosité Pyélonéphrite : fièvre et douleurs lombaires non paroxystiques Prostatite : Cystite fébrile chez un homme IV. Leucocyturie sans bactérie → Germes particuliers : Tuberculose +++, chlamydia, mycoplasme, bilharzie Prostatite Infections décapitées Contamination par GB vaginaux Néphropathie interstitielle aiguë ou chronique Tumeurs urothéliales Inflammation vésicale Néo-vessie iléale ou colique V. Hématurie Présence de sang dans les urines Elle peut être macroscopique ou microscopique. L’orientation diagnostique va dépendre du terrain (âge), des ATCD (tabac ++, toxiques, infections) et des signes associés (douleurs, fièvre, SF urinaires, HTA, protéinurie, élévation créatinine). A partir d'un certain âge, une hématurie macroscopique sera très souvent signe d'un cancer. Deux origines Rénales (pas de caillot et présence de cylindres urinaires inconstants) Glomérulopathies Certaines néphrites interstitielles aiguës Urologiques (caillots possibles) Lithiases, infections urinaires Cancers Traumatismes Autres causes 11/16 RVUAGM – Le Laboratoire en Néphrologie Diagnostic Positif : >10 hématies/mm3 (idéalement chez la femme en dehors de période menstruelle ) Eliminer les fausses hématuries Coloration rouge par rifampicine, metronidazole, betterave Hémoglobinurie, myoglobinurie (détectées par la bandelette mais éliminées à l'exam microscopique ou au cytomètre) Porphyrie (présence des précurseurs de l'hème, les porphyrines) 1. Hématurie Macroscopique Les hématuries initiales ou terminales sont toujours urologiques. Initiales : Origine cervico-prostatique Terminales : Origine vésicale (tumeur de la vessie +++) Hématuries Totales : Il faut éliminer une cause urologique en pratiquant une imagerie rénale et vésicale, surtout si symptomatologie urologique ou âge > 50 ans et exposition aux toxiques (tabac+++) Une cause parenchymateuse (rénale) sera évoquée devant : • L’absence de caillot et de signes fonctionnels urinaires • La présence d’une HTA • La présence d’une protéinurie > 3 g/24heures • Une augmentation de la créatininémie → Il sera évoqué une glomérulopathie 2. Hématurie Microscopique Elle devra être systématiquement confirmée par un ECBU si elle a été dépistée à la bandelette. Les éléments d’orientations sont : Age Tabac et toxiques chimiques ou médicamenteux Pression artérielle Protéinurie et albuminurie Créatininémie Imagerie rénale et vésicale 12/16 RVUAGM – Le Laboratoire en Néphrologie F. Conclusion En uro-néphrologie, la paraclinique occupe une place importante. Elle doit toujours tenir compte de l’histoire et de la situation clinique. Importance de connaitre les normales du laboratoire Toujours garder un esprit critique vis-à-vis des chiffres Et comme je vous aime bien (si si !! enfin me semble …) je vous ai même fait une petite fiche avec toutes les valeurs à retenir pour ce cours (et accessoirement pour votre future vie professionnelle !) 13/16 RVUAGM – Le Laboratoire en Néphrologie Voilà ce premier ronéo terminé ! Retenez les valeurs ci dessus ainsi que les indications de la mesure de la protéinurie (sur lesquelles il a vraiment beaucoup insisté !). Petit clin d'oeil à toute la team des Thug (#Cagoulin), à la team WeAre et aussi à ma chérie qui a trouvé la force de m'accompagner le lendemain de la Lubrique pour m'aider à prendre ce ronéo (c'est beau l'amour hein ?) Je terminerai par un brin de poésie : 14/16 RVUAGM – Le Laboratoire en Néphrologie → THUGLIFE CECI EST UNE PAGE VIDE (joie) 15/16 RVUAGM – Le Laboratoire en Néphrologie 16/16
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