Rapport d`activité UEM 2016 - Maison des Sciences Humaines

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Rapport d`activité UEM 2016 - Maison des Sciences Humaines
UEM 2016 : Rapport d’activités
Rédigé par :
Jihane Sfeir, responsable académique de l’UEM,
Leila Mouhib, coordinatrice scientifique de l’UEM
Margaux Vaghi, coordinatrice scientifique de l’UEM
Al Akhawayn University, Ifrane, Maroc.
10-17 juillet 2016
L’UEM 2016 était organisée à Al Akhawayn University à Ifrane dans le cadre des activités du
Pôle Bernheim, avec le soutien financier de la Fondation Bernheim :
Les partenaires de l’UEM 2016 :
L’UEM est une université d’été de l’Institut d’études européennes et de l’Observatoire des Mondes Arabes
et Musulmans, Université Libre de Bruxelles :
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Participant(e)s UEM 2016 :
L’appel à participation a été lancé en février dernier, et a rencontré un grand succès, avec une centaine de
candidatures reçues, et des candidats issus de nombreux pays : Algérie, Belgique, Égypte, Espagne,
France, Italie, Mali, Liban, Maroc, Palestine, Pays-Bas et Tunisie. Les organisateurs ont procédé à une
sélection basée sur la motivation des étudiants, leur parcours, leurs intérêts de recherche et personnels,
pour en retenir 34.
L’UEM a compté 53 participants :
19 Professeurs universitaires et intervenants ou organisateurs
34 étudiant(e)s : 14 ♀/ 20 ♂
Pays d’origine des participant(e)s
Algérie (2)
France (4)
Maroc (5)
Belgique (4)
Italie (5)
Palestine (5)
Égypte (2)
Liban (2)
Tunisie (4)
Mali (1)
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 Les partenariats et soutiens financiers 2016
Cette année, l’UEM a développé de nouveaux partenariats, qui ont contribué au succès de l’édition 2016 :
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-
La semaine, et notamment le programme pédagogique, a été élaboré en partenariat avec le Centre
Jacques Berque de Rabat, dirigé par Sabrina Mervin. Le CJB a aussi soutenu financièrement
l’organisation de l’UEM ;
L’Ecole de Gouvernance et d’Économie de Rabat, avec Mohammed Tozy. L’EGE a participé par
l’envoi d’étudiants, mais également par un soutien financier pour l’organisation de l’UEM ;
L’Université Al-Akhawayn d’Ifrane nous a accueillis sur son campus, tant pour les conférences,
que pour le logement et les repas, et a contribué financièrement à l’organisation de l’UEM ;
L’UEM a également pu compter sur une participation financière de la délégation de WallonieBruxelles International à Rabat, mais aussi de la Maison des Sciences Humaines de l’ULB.
 Synthèse de la semaine
L’université euro-méditerranéenne de l’ULB soutenue par la Fondation Bernheim s’est déroulée cette
année à Ifrane, au Maroc. Elle était accueillie par l’Université Al-Akhawayn en partenariat avec le Centre
Jacques Berque (Rabat), WBI Rabat, l’Observatoire des Mondes Arabes et
Musulmans de la Maison des Sciences Humaines (ULB) et l’École de
Gouvernance et d’Économie de Rabat.
L’UEM a eu lieu du 10 au 17 juillet 2016 sur le campus de l’Université AlAkhawayn, elle avait pour thème : « Circuler en Méditerranéen : une
approche interdisciplinaire des mouvements des idées, des hommes et des
objets ». Elle a rassemblé 34 étudiants de nationalités différentes et 19
intervenants venus des différentes universités partenaires. Le thème de cette année a permis de
questionner le mouvement des hommes, des courants de pensée et des
idées, des arts et des savoirs, ainsi que des technologies de cet espace
commun.
La semaine a commencé avec la soirée inaugurale durant laquelle Jihane Sfeir (ULB- Responsable de
l’UEM), Sabrina Mervin (Centre Jacques Berque) et Nizar Messari (Université Al-Akhawayn) ont accueilli
les participants et présenté le programme des conférences et les ateliers.
Comme tous les ans, les matinées furent consacrées aux conférences et aux débats, les après-midis aux
ateliers. Cette année, les étudiants avaient le choix entre un atelier écriture organisé par Hédi Kaddour
et un atelier théâtre animé par Sandra Iché et Samah Hijawi.
Les conférences du lundi 11 juillet ont porté sur l’histoire des circulations en Méditerranée. La première
intervention donnée par Khaled Kchir, de l’Université de Tunis, a évoqué la Méditerranée des XII et
XIIIème siècles, une plaine liquide, une mer bouillonnante, où commerçants, savants et rivaux se croisent,
échangent mais aussi se confrontent. Le Pr. Kchir a souligné l’importance du rôle des voyageurs et des
marchands dans la constitution d’une économie-monde et d’une identité méditerranéenne. Leïla Méziane
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(Université Hassan II Casablanca) a enchaîné sur le Maroc au temps des corsaires aux XVIIe-XIXe siècles.
Elle a évoqué la République de Salé, les relations avec l’Europe, le commerce des captifs et la lutte pour
les zones d’influence. Abaher El Sakka (Université de Birzeit, Palestine) a conclu la journée avec une
conférence sur la Palestine de la fin de la période ottomane jusqu’à la fin du mandat britannique (1948).
Son propos a porté sur cette période charnière de l’histoire arabe marquée par la fin de l’ottomanisme, la
naissance et la diffusion des idées nationalistes, la complexité des rapports entre les différentes
communautés, le développement des villes et la fluidité de la circulation des hommes, des idées et des
marchandises.
Au centre : Abaher El Sakka, intervenant du lundi matin
À gauche : Leila Méziane et Khaled Kchir, lors de leurs interventions du lundi matin
Le thème des circulations a également été l’objet des interventions du mardi 12 juillet. Kmar Bendana,
de l’Université La Manouba (Tunisie) a évoqué le mouvement
des imprimés en Tunisie au XIXème et XXème siècles sous la
régence ottomane et sous le protectorat français. Dans son
propos, l’historienne a insisté sur la construction d’une
représentation de la culture nationale tunisienne à travers
l’imprimerie, l’édition et la question linguistique ; une Tunisie
cosmopolite, multi-ethnique, multilingue, avec une
communauté juive très active, où les réseaux et les rapports des
intellectuels sont transnationaux en lien avec l’Europe, le Machrek et l’Afrique. Ce rapport entre
intellectuels a également été évoqué par Candice Raymond de
l’Université d’Aix-Marseille dans son intervention sur les historiens
libanais dans les années 1970 et l’influence de l’école des Annales
française dans leur formation. Candice Raymond a analysé
l’émergence de cette classe intellectuelle libanaise, son exil en
France pendant la guerre civile et son retour au Liban dans les
années 1980 avec une nouvelle conception de l’écriture de
l’histoire. Nabil Mouline (CNRS/EHESS) a exploré les itinéraires
et les transactions pour le rachat des captifs musulmans entre le
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Nabil Mouline
XVIème et le XVIIème siècle par Ibn ‘Uthman al Miknasi, un ambassadeur au service de l’Empire
chérifien. L’analyse des récits de voyages de ce diplomate révèle une intense activité politique entre le
Maroc, d’une part, et l’Espagne, la Sicile et Malte, d’autre part ; une activité politique qui se traduit par
la libération des hommes musulmans captifs en Europe et la restitution de plus de 5000 ouvrages au Maroc.
La journée s’est terminée par la projection du documentaire « La Traversée » d’Elisabeth Leuvrey. Le
film relate l’exil, l’immigration, l’identité, à travers le récit des voyageurs embarqués sur le ferry qui relie
la France à l’Algérie ; un huis-clos qui dure le temps de la traversée et qui raconte l’histoire d’hommes et
de femmes ballotés entre deux mondes et deux identités. Le débat a été animé par Jihane Sfeir (ULB) et
Kmar Bendana (La Manouba)
Kmar Bendana et Candice Raymond (à gauche), Sabrina Mervin (à droite), le mardi matin
Le mercredi 13 juillet fut une journée de relâche pour les étudiants et les enseignants. La plupart des
participants en a profité pour visiter Fès (à 70km d’Ifrane) et passer la journée dans la médina. D’autres
ont préféré se balader dans la réserve naturelle d’Ifrane et pique-niquer aux abords de la source Vittel.
Pique-nique près de la source Vittel
Visite de Fès et de sa médina
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Le jeudi 14 juillet a commencé avec la conférence
Sophie Bava
de Khalid Mouna (Université de Meknès) sur la
culture du cannabis dans le Rif avec une étude des
acteurs évoluant dans cet espace marginalisé.
S’appuyant sur une approche multidisciplinaire
mêlant histoire, anthropologie, sociologie et
économie, Khalid Mouna a analysé le « bled du
kif », dans le but de comprendre comment les
acteurs locaux interprètent leur territoire et les
dynamiques qui le traversent. Sophie Bava (IRD) a
ensuite enchaîné sur les migrations africaines et les
constructions religieuses en Afrique méditerranéenne. À travers une étude de
terrain, Sophie Bava a centré son propos sur le marché religieux et son impact sur
les nouvelles formes de solidarité et d’appartenance qui prennent naissance sur les
routes migratoires. La journée s’est terminée avec l’intervention de Driss
Maghraoui (Université Al-Akhawayn), qui a porté sur la nécessité d’une histoire
globale pour la Méditerranée. Driss Maghraoui a commencé par une critique de l’analyse historique eurocentrée de cet espace. Il a ensuite enchaîné sur les régimes d’historicités des deux rives et le besoin de
l’écriture d’une histoire globale qui intègrerait les différentes temporalités.
Khalid Mouna
À droite : Driss Maghraoui, intervenant le jeudi matin
Le vendredi 15 juillet a débuté par l’observation d’une minute de silence pour les victimes de l’attentat
de Nice survenu la veille. Une discussion a suivi, où les étudiants ont pu exprimer leurs craintes, leurs
doutes et échanger autour de la montée du terrorisme et des conséquences de la guerre en Syrie sur
l’Europe et le monde arabe. Les conférences ont ensuite suivi avec la présentation d’Abdelmjid Kettioui
(Université de Fès), doctorant en histoire, sur les récits de captivité au XVIIème siècle. Anissa Mâa,
doctorante en sociologie à l’ULB, a poursuivi avec une communication sur la perception des politiques
européennes et internationales migratoires à travers l’étude des pratiques, des espaces et des récits de
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« volontaires » au retour marocains. Julien Jeandesboz (ULB) a présenté une communication en anglais
sur les frontières, la sécurité et la violence, trois notions interconnectées qui définissent la politique
européenne en matière migratoire. Cette politique est marquée par la sécurisation spectaculaire des
frontières avec la construction des murs et la politique invisible de contrôle des systèmes d’échanges
d’informations numériques sur les personnes lors des passages des frontières. Christian Olsson (ULB) a
clôturé la semaine par une intervention provocante sur le rôle de la guerre dans circulation des
marchandises, des hommes et des technologies. Sa communication a débuté par un rappel historique du
temps des croisades, où la Méditerranée était un espace de confrontation, mais également d’échange et de
dialogue. Tout au long de son exposé, Christian Olsson a démontré que la guerre stimule les circulations
et dynamise les rencontres avec « l’autre », l’ennemi qui fascine et qu’on veut saisir. La guerre, par
conséquent, met en place une relation d’interconnaissance qui aboutit parfois à un échange des savoir-faire
et des technologies.
Au centre : Julien Jeandesboz et Christian Olsson, intervenant le vendredi matin
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Site internet UEM
www.UEM-IEE.org
Le site de l’UEM reprend un historique des précédentes éditions, le détail des institutions partenaires, le
programme complet, ainsi que le résultat des ateliers.
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Un reportage sur l’UEM 2016 a été réalisé par la société Boguy Productions, il est diffusé sur la chaîne
Youtube de l’UEM : https://www.youtube.com/watch?v=PRWJN8miakM&t=7s
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Résultat des ateliers
→ Atelier Écriture d’Hédi Kaddour :
Les participants à l’atelier Écriture ont travaillé avec l’écrivain Hédi Kaddour, qui les a encadrés dans leur
démarche de création littéraire.
La scénographie de la lecture pour la restitution de leurs textes a été imaginée et travaillée avec le Pr.
Kmar Bendana (La Manouba, Tunisie). Ensuite, les textes ont été rassemblés en un seul document par un
étudiant participant, Samy Lagati. Intitulé « Je me souviens », le document été publié sur le site internet
de l’UEM : http://www.uem-iee.org/uploads/2/0/7/7/20770978/je_me_souviens_de.....pdf
À gauche : Hédi Kaddour, à l’atelier Écriture de l'après-midi
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→ Atelier Théâtre :
Les participants à l’atelier Théâtre ont bénéficié de l’encadrement de Sandra Iche et Samah Hijawi, deux
professionnelles du théâtre. Toute la semaine, ils ont travaillé à partir du thème de l’UEM2016. Le
résultat de ce travail a été présenté lors de la soirée de clôture de l’UEM, le vendredi 15 juillet.
Il s’agissait d’une pièce collective en français, arabe, anglais et italien, autour des migrations. Le
personnage central de la pièce est un oiseau migrateur, un flamant rose qui parcourt la Méditerranée de
rive en rive et part à la rencontre des gens qui l’habitent.
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Contact et informations :
Leila Mouhib – Coordinatrice scientifique de l’UEM
IEE – ULB
Avenue FD Roosevelt 39 CP172
1050 Bruxelles
02/650.30.76
[email protected]
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