En pleine tempête, un blessé à bord le Monte d`Oro

Transcription

En pleine tempête, un blessé à bord le Monte d`Oro
En pleine temp€te, un bless• ‚ bord
le Monte d'Oro retourne ‚ Ajaccio
Publié le jeudi 06 décembre 2012 à 07h14
Après la réparation de la canalisation d'eau douce, le Monte d'Oro qui vient de passer une
visite technique de sécurité sera prêt à reprendre la mer.
Pierre-Antoine Fournil
Les vents violents et la forte houle ont •t• la cause de l’accident o„ un marin a
•t• bless•. Et sans doute •galement de la rupture d’une canalisation d’eau
douce ‚ bord du navire
Un voyage infernal, même s'il a été court. Mardi soir, le Monte d'Oro appareille à 19 h 30
du port de Propriano. « Dès que nous sommes sortis du golfe, le bateau est entré dans la
tempête, c'était impressionnant »,relate une passagère. Il était impossible de se tenir
debout. Même assis, c'était difficile. Je voyage souvent en bateau et la mer est parfois
mauvaise. Mais là, ça dépassait tout ce que j'avais vécu », poursuit-elle.
Comme d'autres passagers, elle prend le parti de rester couchée dans sa cabine. Mais se
remémore les bruits inquiétants, les craquements, les chocs... D'autres personnes
relatent les scènes impressionnantes, les chutes d'objets, la vaisselle qui se brise au
restaurant ou au bar du navire. Une ambiance de catastrophe. Un grand nombre de
passagers sont victimes du mal de mer. Et il est bien entendu impossible d'aller prendre
l'air sur le pont.
L'angoisse monte à bord du cargo mixte de la SNCM. D'autant que, la veille, le bateau
était resté à quai à Marseille pour un « problème technique ». Sans prononcer le mot, les
personnes présentes à bord commencent à redouter un naufrage dans les eaux
déchaînées d'une Méditerranée, plutôt froide à cette époque de l'année.
« Vers 2 heures du matin, cela s'est calmé, j'ai pensé qu'on était sorti de la tempête »,
se rappelle la passagère. « Au matin, j'ai cru qu'on était arrivé à Marseille. Et nous
étions... à Ajaccio ».
Comme les autres passagers elle cherche une explication. Une inondation a contraint de
fermer une partie du bateau. Immédiatement, on évoque une voie d'eau. Chacun pense
à l'avarie du Napoléon Bonaparte dans le port de Marseille. On évoque à nouveau le
départ différé de la cité phocéenne lundi soir. On en vient à se demander si le navire
était en état de reprendre la mer.
La chute d'un marin
Ce qui s'est produit à bord du Monte d'Oro n'est pas anodin. Mais c'est en fait beaucoup
moins grave. « Vers 23 heures deux événements se sont produits presque
simultanément », relate Pierre-Marie Giovannini, le directeur de la SNCM pour la Corse. «
La mer était très forte. Un marin a chuté. Il est tombé sur le dos. Ses jambes étaient
engourdies. Il n'y a pas de médecin à bord des cargos. La solution était de revenir au
port le plus proche, c'est-à-dire Ajaccio », poursuit-il.
Presque en même temps, une canalisation qui amène l'eau douce dans tout le navire
(alimentant notamment les cabines) s'est rompue. Il a fallu isoler une partie du bateau.
Le retour à Ajaccio s'imposait donc doublement. Dès son arrivée au port d'Ajaccio, le
marin blessé a été conduit au centre hospitalier de la Miséricorde pour y recevoir les
soins que son état de santé nécessitait.
Si les passagers n'ont pas été prévenus de ce qui se produisait, c'est que ces
événements se sont produits en pleine nuit.« Le capitaine a préféré ne pas les déranger
s'ils dormaient », assure le directeur de la SNCM. Hier matin, la compagnie a offert le
petit-déjeuner à l'ensemble des passagers. Ceux qui ont renoncé à leur voyage seront
remboursés. Ceux qui désiraient rejoindre Marseille ont été acheminés hier soir par le
Girolata.
La SNCM est bien consciente des désagréments que ce déroutage a occasionné et s'en
excuse auprès des personnes présentes mais il s'agissait de cas de force majeure.
Visite technique obligatoire
Quant au départ différé du Monte d'Oro lundi soir, il n'est dû à aucune panne. «
Régulièrement, tous les bateaux doivent passer une visite technique de contrôle. Tous les
deux ans cette visite est complète. C'est cette visite qui était en cours lundi sur le Monte
d'Oro », précise Paul-Marie Giovannini. Cette visite de sécurité ayant commencé avec un
peu de retard, elle n'était pas achevée à l'heure du départ du bateau. « Nous avons
proposé aux passagers d'attendre s'ils souhaitaient se rendre à Propriano ou d'embarquer
sur leJean Nicoli vers Ajaccio. Tous ont préféré aller à Ajaccio », explique-t-il.
Il n'y a donc eu ni problème technique, ni voie d'eau, ni remorquage d'un navire en
perdition. Peut-être que ces explications, données en amont, auraient permis à des
passagers rendus très anxieux par la tempête, de ne pas imaginer le pire...

Documents pareils