vulnerabilite des homosexuels masculins d`antananarivo
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I. INFECTION A VIH MÈRE – ENFANT LAOS, CAMBODGE HIV INFECTION IN MOTHER AND CHILD, LAOS, CAMBODIA 1. SUIVI DU TRAITEMENT ANTIRETROVIRAL CHEZ LES ENFANTS VIH POSITIFS AU LAOS Dr Bouavanh SITTHINALONGSY RESUME Introduction : Le premier cas d’infection au VIH en RDP Lao a été identifié en 1992. De 1990 à juin 2006 on a compté dans le pays plus de 2100 cas séropositifs, 1300 cas de SIDA et 731 décès de la maladie. On estime toutefois que les nombres réels sont sans doute bien plus élevés que ces chiffres. Par ailleurs, l’incidence augmente chaque année. Dans ce contexte cependant, peu est connu sur la situation des enfants infectés par le VIH. Méthodologie : Cette étude a été réalisée du 18 avril au 23 juillet 2007 à l’hôpital provincial de Savannakhet et à l’hôpital de Setthatthirat. On a identifié le nombre d'enfants infectés dans les dossiers. Après avoir obtenu l'autorisation des parents ou de la personne en charge des enfants VIH (+), auxquels on avait expliqué les raisons de l'étude et donné l'assurance que le statut de VIH ne serait pas divulgué, on a collecté les données dans les dossiers médicaux et interrogé la personne en charge de l’enfant et l’enfant lorsque ce dernier était en âge de répondre. Résultats : Dans les deux hôpitaux, nous avons constitué un échantillon total de 63 enfants. Parmi ces enfants, 4 de Setthathirat et 7 de Savannakhet n’ont pas été retenus car ils avaient moins de 18 mois. 52 enfants infectés par le VIH ont été inclus dans cette étude. L’âge moyen était de 83 mois (6.9 ans), avec un minimum à 18 mois (1.6 ans) et un maximum à 164 mois (13.6 ans). La plupart des enfants ont perdu leur mère ou leur père ou les deux parents. Le revenu de la famille est bas lorsque comparé avec la valeur du Produit National Brut (P.N.B) par habitant. La compliance au traitement est très bonne et le traitement est très efficace, tant par rapport aux marqueurs biologiques que par rapport au poids. On note aussi qu’il y a très peu de stigmatisation et de discrimination chez ceux qui ont fait connaître leur statut de VIH positif. . Néanmoins, il reste encore des enfants qui ont déclaré être rejetés. Conclusion : Traiter efficacement des enfants HIV positifs est possible au Laos. Toutefois, les programmes de prise en charge des enfants HIV positifs sont fragiles dans le pays du fait qu’ils reposent avant tout sur des ONG et qu’ils ne tiennent pas complètement compte du problème de la pauvreté qui affecte la capacité des enfants de payer les frais de transport requis pour pouvoir bénéficier d’un suivi médical. Mots clés : ARV, VIH ; Orphelins, Pauvreté, Compliance, Stigmatisation, Laos ABSTRACT Background: The first case of HIV infection in Laos was identified in 1992. From 1990 up to June 2006, more than 2100 sero-positive cases, 1300 AIDS cases and 730 deaths were counted, although the numbers are probably greater than these. Moreover, incidence is increasing. However, little is known about the situation of children infected by HIV. Methodology: This study took place from April 18 to July 23, 2007 at the provincial hospital of Savannakhet and at Setthatthirat hospital. We identified HIV infected children in the hospitals medical files. After having received an informed consent by the parents or the person in charge of the child, we collected data in the medical files. Persons in charge and the child, when old enough to answer questions, were also interviewed. Results: A total sample of 63 children was constituted. Among them, 4 from Setthathirat and 7 from Savannakhet were excluded because of their too young age (< 18 months). 52 children were therefore included in the study. Mean age was 83 months (6.9 years) with a minimum of 18 months (1.6 years) and a maximum of 164 months (13.6 years). Most of the children lost one or both parents. Family income was low when compared with GIP per inhabitant. Compliance with treatment was extremely satisfactory and the treatment was effective based on biological scores and weight evolution. There was also little discrimination of children who disclosed their HIV status, although some children were stigmatised because of their condition. 1 Conclusion: Providing effective treatment for HIV infected children in Laos is possible. However, such programs are fragile in this country because they rely principally on NGOs and to not take fully into account the problem of capacity to pay for the treatment. Key words: ARV, HIV, Orphans, Poverty, Compliance, Stigmatization, Laos 2. SUIVI DU TRAITEMENT ANTIRETROVIRAL CHEZ LES ENFANTS HIV POSITIFS SUIVIS A L’HOPITAL NATIONAL PEDIATRIQUE DE PHNOM PENH AUCAMBODGE Dr Sovann TAT RESUME Introduction : Dans les pays peu ou moyennement industrialisés, l’accès aux ARV est encore faible, notamment en raison de leur coût. Là ou ils sont disponibles, comme au Cambodge, on rapporte des résultats sur leur efficacité superposables à ceux obtenus il y a une dizaine d’années dans les pays industrialisés. Les enfants posent des problèmes spécifiques pour le traitement. Cette étude est la première étude menée à l’hôpital national pédiatrique de Phnom Penh au Cambodge sur le suivi du traitement antirétroviral chez des enfants. Elle a été menée pour évaluer la compliance au traitement, l’évolution du statut VIH, ainsi que l’intégration sociale des enfants, de même que quelques uns de leurs déterminants potentiels. Méthodologie : Cette étude est une étude descriptive. 183 enfants et/ou la personne en charge de ces enfants sous ARV ont été interrogés et leurs dossiers médicaux ont été consultés. Résultats : Les résultats montrent que la moitié des enfants sont orphelins d’au moins un parent et la plupart vivent dans un état de grande pauvreté. Pourtant, les enfants sont quasiment tous sous médication adéquate et la biologie montre dans l’ensemble une évolution favorable. Cependant, un quart des enfants sont peu compliants et au moins un quart souffrent de discrimination en raison de leur statut VIH positif. Conclusion : Cette étude permet de dresser les conclusions suivantes : tout d’abord, il est possible de bien prendre en charge les enfants atteints de VIH, même si ces derniers vivent des conditions souvent dramatiques d’orphelins ou dans une grande pauvreté. Dans l’ensemble en effet, les enfants reçoivent une médication adéquate et la majorité se montrent très compliants au traitement. Par ailleurs, la stigmatisation de ces enfants est globalement faible. Environ trois quart vivent donc dans un environnement favorable à leur développement personnel et au suivi médical. Toutefois, on ne doit pas négliger le fait que près d’un quart de ces enfants ont des problèmes de compliance et que un quart également est rejeté par les pairs. Ces deux problématiques justifient pleinement que des projets de recherche se penchent sur comment réduire ces problématiques socialement et médicalement indésirables, de façon plus approfondie que ce qui a été possible de réaliser dans ce travail. Mots clés : ARV, VIH ; Orphelins, Pauvreté, Compliance, Stigmatisation, Cambodge ABSTRACT Introduction: In moderately or poorly industrialized countries, access to ARV is still problematic, particularly because of its cost. When available, as in Cambodia, drugs are as effective as were the treatments in industrialized countries ten years ago. Children pose specific problems for the treatment. This study is the first study done in the National Pediatric Hospital of Phnom Penh in Cambodia on the follow-up of antiretroviral treatment in children. It was carried out to evaluate compliance with the treatment, the evolution of HIV status, social integration of the affected children, as well as some of their potential determinants. Methodology: This study is a descriptive study. 183 children under ARV and/or their person in charge were interviewed with a structured questionnaire. The children medical files were also consulted. Results: Results show that half of the children are orphans of at least one parent and the majority lives in a state of great poverty. However, nearly all children are under adequate medication and biological tests show on the average a favorable evolution. However, a quarter of these children is poorly compliant and at least a quarter suffers from discrimination because of their positive HIV status. Conclusion: The following conclusions can be drawn from this study: first of all, it is possible to effectively treat HIV-positive children in Cambodia, even if the latter often live under dramatic conditions of poverty or without parents. Children on the average receive an adequate medication and are 2 very compliant with the treatment. In addition, they are seldom stigmatized. Nearly three quarters live in a favorable environment for their personal development and the medical follow-up. However, one should not overlook the fact that nearly a quarter of these children has problems of compliance and that a quarter also is rejected by their peers. This fully justifies that research projects are undertaken in the future on how to reduce these socially and medically undesirable problems, in a way more in depth than what was possible to do in this work. Key words: ARV, HIV, Orphans, Poverty, Compliance, Stigmatization, Cambodia II. SANTÉ MÈRE ENFANT LAOS – MOTHER AND CHILD HEALTH, LAOS 3. 3ÈME SUIVI DE COHORTE MERE-ENFANT EN ZONE PÉRI-URBAINE DE VIENTIANE ETAT NUTRITIONNEL ET SANTÉ DE L’ENFANT DE 24-30 MOIS. Dr Nokham BOUTTAVONG RESUME Introduction : En 2005, l’IFMT a débuté en zone péri-urbaine de Vientiane un suivi de cohorte de paires mère/enfant depuis la naissance. Pour cette 3ème enquête annuelle consécutive, les enfants, présentement âgés de 24 à 30 mois, ont été rencontrés à domicile de mars à juillet 2007 dans les 42 villages initiaux se trouvant dans un rayon de 35 km du centre ville. Objectifs : Les objectifs et les données recueillies étaient semblables à ceux de 2005 et 2006 : i) suivi nutritionnel (anthropométrie) et de santé des mères et des enfants ; ont été ajoutés chez les enfants : ii) une évaluation du développement psychomoteur, iii) une recherche de parasites intestinaux et d’anémie. Résultats : Soixante dix (25%) des 300 enfants vus en 2005 n’ont pu être retrouvés. Seules les données concernant les 230 enfants de 2007 sont présentées et discutées ici, avec pour référence les anciennes normes anthropométriques pour pouvoir les comparer avec celles de 2005 et 2006. Au seuil de leur 3ème année ces enfants ont regagné du poids : le rapport poids/taille (P/T) satisfaisant est passé de 53% en 2006 (âge 12-18 mois) à 88% en 2007 (âge 24-30 mois). Pourtant, 34%, et 23% des enfants sont encore en sous-nutrition sur la base des rapports poids/âge (P/A) et taille/âge (T/A). Manifestement, la variable âge est décalée par rapport aux poids et taille. On peut s’étonner de cette insuffisance nette par rapport aux normes staturo-pondérales, alors que les résultats psychomoteurs sont dans les normes ou au-dessus. Schématiquement les tables internationales de croissance suggèrent que l’enfant lao entre 2 et 3 ans est trop petit et trop maigre, mais nos résultats montrent qu’il est précocement habile et intelligent. Ce résultat est à confirmer car il est d’importance. Conclusion : La société lao s’urbanise, connaît des évolutions rapides, spécialement dans la capitale. La population étudiée est en transition, avec plus de 1/3 des mères encore agricultrices, mais vivant près de la ville et des opportunités offertes ; leur niveau de vie et de revenu augmentent objectivement ; mais leur poids a aussi augmenté: le taux d’obésité est passé de 2 à 5% en 1 an. Les enfants à première vue bénéficient directement de ces changements de mode de vie : leur croissance est améliorée, mais la part de nourriture de type industriel a augmenté considérablement, avec des conséquences inconnues sur leur santé. Les apports caloriques et protéiques semblent plus que suffisants, mais on trouve 1/3 d’enfants modérément anémiques, et 80% carencés en calcium et rétinol, ce qui demande vérification et investigation. Confirmées, ces données pourraient aussi selon la théorie du déterminisme fœtal des maladies chroniques de l’adulte, poser au Laos de demain des problèmes de santé d’un nouveau type. Mots Clés : Nutrition; Malnutrition; Micro nutriments; Courbes de croissance; Développement psychomoteur ; Anémie ; Parasitoses, Urbanisation, Transition économique. ABSTRACT Introduction: In 2005, IFMT started in the peri-urban area of Vientiane a follow up (cohort) study of mother/child pairs since birth. For this 3rd consecutive yearly survey, the children, now aged 24– 30months, have been visited at home from March to July 2007 in the 42 initial villages, which are within a 35 km radius from the city centre. 3 Objectives: The objectives and the data collected remained unchanged compared to 2005 and 2006 : i) mainly mother and child nutritional and global health follow up (anthropometry) ; however, for the children, two items have been added: ii) psychomotor assessment, iii) intestinal parasites and anaemia assessment. Seventy (25%) of the 300 children seen in 2005 could not be found in 2007. Hence, data from 230 children are presented and discussed here, with reference to the growth and development charts used before, in order to compare the data through the study years. Results: At the beginning of their 3rd year, children have gained weight: the normal range weight/height (W/H) ratio has increased from 53% of children in 2006 (age 12-18 mo) to 88% in 2007 (age 24-30 mo). However, 34% and 23% of the children are still undernourished, based on weight/age (W/A) and height/age (H/A) ratios. Obviously, the age variable does not tally with weight and height variables. The clear under-nutrition status that was found according to reference growth charts, when psychomotor development markers are within or above the range, is intriguing. International growth charts suggest that the Lao child aged 2-3-year is puny, but our results show that he is skilful and clever. This is an important finding that deserves confirmation. Conclusion: Lao society is developing, urbanizing, with rapid changes, especially in the capital city. The studied population is in a state of transition, with 1 /3 of the mothers still having farming activities. However, they live close to the city and to the opportunities that it offers; their standard of living and earning has objectively increased, as well as their body weight: obesity prevalence among mothers raised from 2 % to 5% within one year. Their children apparently took benefit of these changes. Their growth has improved, but the industrial food products proportion of their intake has dramatically increased with unknown consequences for their health. Caloric and protein requirements seem largely covered. However, one third of them suffers from moderate anaemia, and 80% have insufficient calcium and retinol intake, although these data require more accurate investigation and confirmation. If confirmed, the preliminary data presented here, may reveal new problems in the future for Laos, according to the theory of foetal / infancy determinism of chronic diseases in adults. Key words : Nutrition; Malnutrition; Micro nutrients; Growth charts; Psychomotor development ; Anaemia ; Intestinal parasites, Urbanization,Economic transition. 4. MORTALITE NEONATALE AU LAOS ETUDES DES FACTEURS DE RISQUES DANS LA CAPITALE VIENTIANE, 2007 Dr Dasavanh MANIVONG RESUME Introduction : Peu d'études au Laos se sont intéressées à la mortalité néonatale même si celle-ci représente près de la moitié des cas de mortalité infantile. Méthodologie : Nous avons réalisé une enquête cas-témoins appariés (1cas/4 témoins) dans la capitale de Vientiane, afin d’étudier les facteurs de risque de la mortalité néonatale survenue ces 5 dernières années (2002-2007) dans 47 villages d’une zone urbaine et péri urbaine. 35 mères qui ont perdu un enfant et leurs contrôles ont été interviewées au moyen d’un questionnaire structuré. Résultats ; Nos données nous ont permis d’estimer le taux de mortalité néonatale dans la capitale du Laos à 12/1000. Dans des régressions logistiques, nous avons trouvé comme facteurs associés à la mortalité néonatale un petit poids à la naissance (OR = 9.5, IC 95% = 1.5-61) ; l'aide apportée à l’accouchement par un non-médecin (OR = 16 (IC 95% = 1.6-154) ; l'absence de prise de colostrum (OR = 44, IC 95% = 8-254) ; le sexe mâle (OR = 5, IC 95% = 1-21.5) et la présence de malformations congénitales (OR = 25, IC 95% = 1-628). Lorsque l’échantillon est scindé en mortalité de < ou > 24 h, on trouve chez les décès de ≤ 24h un petit poids à la naissance (OR = 5.3, IC 95% = 1.5-19.5) et chez les décès > 24 h un petit poids à la naissance (OR = 35, IC 95% = 3-430) ; une scission du cordon par un non-médecin (OR = 52, IC 95% = 2.4-1084) et l'absence de prise de colostrum (OR = 18.5, IC 95% = 1.6-209). Conclusions : Ces résultats soulignent l'importance de l'intervention médical dans les 3 étapes de la grossesse (pré, per et post accouchement), mais aussi l’importance de tenir compte du niveau d’éducation de la mère et des traditions qui peuvent influencer ses comportements dans chacune de ces étapes. Mots-clés: Mortalité néonatale / facteurs de risques / prévention / consultation prénatale / sécurité d' accouchement / colostrum / capitale de Vientiane / RDP Laos. 4 ABSTRACT Introduction: Although neonatal mortality represents nearly half of infant mortality, few studies have been done on this topic. Methodology: This is a case/paired control study (1 case/4 controls) done in 47 urban and semi-urban villages of the capital Vientiane, to study risk factors of the last 5 years neonatal mortality. 35 mothers who lost a child and their controls were interviewed with a structured questionnaire. Results: Based on our data, the neonatal mortality in the capital Vientiane was estimated at 12/1000. The following associations with neonatal mortality were found in logistic regressions: low birth weight (OR = 9.5, IC 95% = 1.5-61); delivery assistance by a non-physician (OR = 16 (IC 95% = 1.6-154); absence of colostrum intake (OR = 44, IC 95% = 8-254); male gender (OR = 5, IC 95% = 1-21.5) and congenital malformations (OR = 25, IC 95% = 1-628). When the sample was divided between death occurring at more or less 24 hours, we found an association between < 24 hours mortality and low birth weight (OR = 5.3, IC 95% = 1.5-19.5), and the following associations with a > 24 hours mortality: low birth weight (OR = 35, IC 95% = 3-430); scission of the umbilical cord by a non-physician (OR = 52, IC 95% = 2.41084); absence of colostrum intake (OR = 18.5, IC 95% = 1.6-209). Conclusion: These results underline the importance of medical care at the 3 pregnancy stages (pre, per and post-delivery), but also the importance to take into account the level of education of the mother and traditions that influence her behaviours in each of these stages. Key words: neonatal mortality / risk factors / prevention / prenatal consultation / delivery safety / colostrum / Vientiane capital / Laos DPR 5. ACCOUCHEMENTS A DOMICILE, SES DETERMINANTS ET ESTIMATION DES BESOINS OBSTETRICAUX EN CESARIENNES DANS LA PROVINCE DE SAVANNAKHET Dr Viraseng RAJPHO RESUME Introduction : Au Laos, 29% des femmes suivent une consultation prénatale et seules 21% accouchent avec du personnel formé. Le taux de mortalité maternelle est élevé de 405/100.000 (Statistiques nationales 2005). Nous avons réalisé l’étude des besoins en césarienne non couvert (BONCcs) à Savannakhet (pop : 824662 hab., accouchement attendus 28615), la plus grande province, située au Centre Laos. Objectifs : i) Identifier les facteurs associés à l’accouchement à domicile ; ii) estimer les BONCcs dans la province de Savannakhet. Méthodologie : 2 études ont été conduites : 1) étude Cas-témoins comparant les femmes ayant accouché en structure sanitaire(n=161) et à domicile (n=327) depuis 1 an dans 10 districts et 42 villages. 2) Etude rétrospective des césariennes réalisées dans 5 districts (2005-2006) et exploitation de 185 dossiers hospitaliers disponibles de césariennes pour estimer les BONCcs. Analyse univariée et multivariée Résultats : Des 488 femmes interrogées, 33% ont accouché à la structure sanitaire et 67% à domicile (âge moyen 25 ans, illettrées (39%), agricultrices (91%). Les déterminants de l’accouchement à domicile sont une faible éducation, des bas revenus monétaires, de nombreux enfants vivants et la durée du trajet vers la structure sanitaire (p< 0.05). A domicile, 45 % des accouchements sont fait par la famille, 39% par les matrones. Ces acteurs devraient faire l’objet de programme de formation sensibilisation. La forte fréquentations des CPN (76%) contraste avec un faible taux d’accouchement médicalisé. La CPN devrait être réorienté vers l’amélioration des conditions d’accouchements. Le système information sanitaire présente une amélioration sensible des enregistrement des accouchements de 1297 à 4566 de 2005 à 2006. En 2006, le taux de BONCS pour indication maternelle absolue (IMA) est de 0,4 à 0,6% et loin des 2% recommandés soit 444 césariennes IMA non réalisées. 80% des césariennes ont été effectuées pour IMA, le reste pour indication infantile. On est donc loin du taux de césarienne (5 à 15%) pour indication maternelle et infantile. Conclusion : Malgré une forte fréquentation des CPN, la part des accouchements à domicile non médicalisés et non sécurisés reste élevée, les BONCcs montre un déficit de près de 1,5% pour IMA suggérant de poursuivre l’amélioration engagés des SOU (soins obstétricaux d’urgence) et l’aide en 5 faveur de l’accès aux plus pauvres aux accouchements médicalisés. Le taux de BONCcs observé pourra servir d’indicateur pour les évaluations ultérieures. ABSTRACT Introduction: In PDR Lao, 29% of the women attend antenatal care (ANC) and only 21% are delivered with the help of a trained team. Maternal mortality ratio is high, 405/100.000 (2005 National Statistics). A study on unmet needs in cesarean sections (UNCS) was done in the province of Savannakhet (pop : 824.662 hab., expected deliveries: 28.615). Objectives : i) to identify factors associated with at home delivery; ii) to assess UNCS. Methods : 2 studies were undertaken : 1) a case control study on women who delivered in a health care setting (n=161) or at home (n=327) during a 1 year period of time, in a sample of 10 districts and 42 villages. 2) a retrospective study on cesarean sections done in a sample of 5 districts (2005-2006). Medical files of 185 available cases who underwent a cesarean section were consulted to study the indication for the intervention. Provincial health statistics were used to estimate UNCS. Univariate and multivariate analyses were performed. Results : Among 488 interviewed women, 33% were delivered in a health care setting and 67% at home (average age 25 years, illiterates (39%), farmers (91%)). Factors associated with a delivery at home were a low level of education, a low family income, numerous children alive and time needed to reach a health care delivery center (p< 0.05). At home, 45 % of deliveries were performed with the help of a relative, 39% with the help of traditional birth attendance. The high attendance in ANC (76%) contrasts with the low level of medical deliveries. The health care information system shows an increase in the recording of deliveries, passing from 1 297 in 2005 to 4 566 in 2006. In 2006, only 0.4 to 0.6% of deliveries had a cesarean section, far below the expected rate of 2% because of absolute maternal indications (AMI) and the expected 5 to 15% for total deliveries. 444 women were denied the intervention. However, 80% of the cesarean sections were done because of AMI, the rest because of the child. Conclusion: In spite of a high attendance in ANC, the proportion of at home deliveries without medical care remains important. Our results show that at least 1.5% of women who had delivered, didn’t get a caesarean section based on the expected prevalence of AMI. 6. ETIOLOGIE ET IMPACT DES FIEVRES AU COURS DE LA GROSSESSE (VIENTIANE RDP LAOS, 2006 - 2007) Dr Vilada CHANSAMOUTH RESUME Introduction : La fièvre en cours de grossesse est une cause majeure de morbidité materno-fœtale, surtout dans les pays tropicaux endémiques pour de nombreuses maladies infectieuses. Méthodologie : Pendant 17 mois (février 2006-juil 2007) une étude-pilote a été conduite dans 2 hôpitaux centraux de Vientiane (Mahosot et hôpital Mère-Enfant). L’objectif principal était de déterminer la cause et l’impact de la fièvre sur la mère, le fœtus et le nouveau-né. Résultats : Les résultats préliminaires portent sur 106 femmes enceintes. Nous décrivons prospectivement les tableaux cliniques et biologiques (recherche de plasmodium, hémo-uroculture, bandelette et sédiment urinaires, et tests rapides) ainsi que l’évolution des grossesses et des nouveaux nés jusqu'à 1 mois. Concernant les mères, 92% résidaient à Vientiane, l’âge médian était de 24 ans, 52% étaient primigestes, l’âge gestationnel médian était de 24 SA ; et 99% des fièvres étaient aiguës (moins de 4 jours). Deux tiers (64.2%) des diagnostics sont restés purement cliniques ; 35.8% ont été confirmés par microbiologie / sérologie. Globalement, les deux premières causes de fièvre étaient l’infection respiratoire (38.6% haute, 2.8% de pneumonie) et urinaire (19.8%). Les maladies tropicales étaient représentées par la dengue (12.3%), les typhus scrub et murin (9.4%), la typhoïde (1.8%). le paludisme, la tuberculose, la leptospirose, le VIH, les infections sexuellement transmissibles et la listériose étaient rares (1 cas) ou absents. Parmi les complications nous avons relevé: 2 décès maternels, aucun décès néonatal, 7 avortements, 6 prématurés, 8 enfants de petits poids à la naissance, 3 infections néonatales, 1 malformation. Conclusion : Cette étude prendra fin en février 2008, ces résultants sont donc préliminaires, et seront 6 complétés ultérieurement par des données de sérologie et de PCR encore en attente. Les sérieuses complications décrites ici sont en partie évitables si on améliore la qualité de l’information du public, la formation des professionnels, le suivi prénatal et le recours rapide aux soins en cas de fièvre, même d‘apparence banale. Mots-clés : grossesse, fièvre, infection, maladies tropicales, diagnostic, décès maternel, avortement, prématurité, hypotrophie fœtale, Laos, Vientiane. ABSTRACT Introduction: Fever during pregnancy is a major cause of maternal and foetal morbidity, especially in tropical areas highly endemic for a number of infectious diseases. Methods: During 17-month (Feb. 2006-July 2007), a pilot study has been conducted in two central hospitals of Vientiane (Mahosot, and Mother and Child hospital). The main objective was to determine the cause of the fever and its impact on the mother and foetus/newborn. Results: Preliminary prospective results concern 106 pregnant women. We described the clinical and microbiological status – blood and urine cultures, malaria smears, urinary dipsticks and microscopy, rapid serologic tests, as well as pregnancies and neonatal evolution and outcome that were followed up to 1 month after birth. Ninety two mothers lived in Vientiane, the median age was 24 years old, 52% had a first pregnancy, the median gestational age was 24 weeks of and 99% had an acute fever (less than 4 days). In 2/3 (64.2%) of cases, diagnosis was clinically based; in 35.8% it was confirmed by serology/microbiology. Overall, both leading causes of fever were respiratory (38.6% upper tract, 2.8% pneumonia), and urinary tract infections (19.8%). Tropical disease were represented by dengue fever (12.3%), scrub and murine typhus (9.4%), and typhoid fever (1.8%). Malaria, tuberculosis, leptospirosis, HIV, sexually transmitted diseases and listeriosis were rare or absent. Complications were as follows: 2 maternal deaths, no neonatal death, 7 abortions, 6 premature deliveries, 8 low birth weights, 3 neonatal infections, 1 malformation. Conclusion: This study will end in February 2008. The present results are therefore preliminary, and will be completed by serological and PCR data. Severe outcomes should be partially avoidable by improving information given to the public, professionals capacity, antenatal care follow up, and by promoting rapid health care seeking in case of fever in pregnancy regardless of its apparent severity. Key words : pregnancy, fever, infection, tropical disease, diagnostic procedure, maternal death, abortion, premature delivery, low birth weight, Laos, Vientiane. III. MALADIES INFECTIEUSES ET MALADIES CHRONIQUES DE L’ADULTE, AU LAOS - ADULT INFECTIOUS AND CHRONIC DISAESE, LAOS 7. ETUDE CLINIQUE ET MICROBIOLOGIQUE DE L’INFECTION URINAIRE EN MILIEU HOSPITALIER A VIENTIANE, LAOS. Dr. Vanila INTHEPPHAVONG RÉSUMÉ Introduction : L’infection urinaire (IU) est l’infection bactérienne documentée la plus fréquente dans le monde. Elle n’a jamais été étudiée de façon systématique au Laos. Objectifs : Décrire le profil clinique et microbiologique des adultes susceptibles d’avoir une IU au Laos. Méthodologie : Deux études descriptives réalisées à l’hôpital Mahosot de Vientiane: i) une étude rétrospective sur 533 échantillons d’urines examinés au laboratoire de l’hôpital en 1 an (2005-2006) ; ii) une étude prospective sur 144 patients ayant des signes ou symptômes cliniques d’IU, vus en consultation ou en hospitalisation en 5 mois (février–juin 2007);). Résultats et discussion : 85% des germes isolés étaient constitués d’Escherichia coli ; les sujets âgés de plus de 45 ans et les femmes étaient davantage touchés (ECBU positifs 26% vs 7,5% pour les hommes). 7 Les femmes présentaient plus d’IU hautes que les hommes (p<0,007). Les signes cliniques orientant vers la sphère urinaire étaient de faible sensibilité et spécificité, sauf le signe de Giordano prédictif d’IU féminine (100%). Parmi les signes d’appel, 23% des fièvres suspectes étaient reliées à une IU, de même que 31% des diabètes et 12% des grossesses avec signes urinaires. Pourtant, 3/4 des cas n’ont pas été confirmés par la microbiologie. Ce taux élevé de négatifs peut s’expliquer par : i) un prélèvement des urines inadéquat, ii) une prise d’antibiotique avant le prélèvement (75% des sujets de l’étude prospective), iii) une absence effective d’IU (les signes relevant de troubles fonctionnels, infection génitale, infection virale). Les sensibilité (80%) et spécificité (42%) de la bandelette (leucocytes) étaient moindres que celles de la littérature. Néanmoins, la valeur prédictive négative de 93% confirmait cet examen simple et peu coûteux comme test utile de dépistage. L’hémoculture n’a pas été systématique, mais a permis d’obtenir 20% de diagnostics supplémentaires. 91% et 73% des E. coli se sont montrés résistants respectivement à l’ampicilline et au cotrimoxazole, les deux antibiotiques les plus utilisés au Laos ; par contre la résistance était faible à l’ofloxacine et au ceftriaxone (14.5%) avec seulement 2 isolats exprimant une betalactamase à spectre élargi. Enfin, l’étude prospective a donné plus de résultats positifs et des résultats plus précis que l’étude rétrospective. Mots clés : Laos / infection urinaire / adultes / uroculture / bandelette urinaire / Escherichia coli / ABSTRACT Background: Urinary tract infections (UTI) are the leading documented bacterial infection worldwide. It has never been systematically studied in Lao PDR. Objectives: To describe the clinical and biological profile of adults with clinical suspicion of UTI. Methodology: Two descriptive studies conducted in Mahosot hospital in Vientiane: i) a retrospective study of 533 urine samples examined at the microbiology lab within one year (2005-2006) ; ii) a prospective study of 144 individuals seen as out- or in-patients within 5 months (Feb.–June 2007) Results and discussion: E coli accounted for 85% of the isolated bacteria ; people over 45 and women were the most affected (positive uroculture 26% vs 7,5% for men). Women also presented more upper UTI than men (p<0,007). Clinical signs and symptoms suggesting UTI had low sensitivity and specificity except a positive Giordano sign that was found to be 100% predictive of UTI in women ; 23% percent of fevers suspected to be UTI-related were confirmed in laboratory, as was the case for 31% of diabetes mellitus and 12% of pregnancy with UT signs or symptoms. However, 3/4 of the cases were not confirmed in laboratory. This high rate of negativity may be explained by : i) an inadequate urine sampling, ii) antibiotics taken prior to sampling (75% of the patients in the prospective study), iii) an effective absence of UTI (non infectious functional troubles, genital tract or viral infections). Urine dipstick (leucocytes) showed a lower sensitivity (80%) and a lower specificity (42%) than expected from the medical literature. However, a high negative predictive value of 93% confirmed this simple and cheap procedure as a useful screening tool. Hemoculture was not systematically performed, but allowed to increase the rate of microbiology confirmation by an additional 20%. Respectively 91% and 73% of E.coli were resistant to ampicillin and cotrimoxazole, the most used antibiotics in Laos; on the other hand, resistance to ofloxacin and ceftriaxonewas low (14.5%), with only two isolates expressing an expanded spectrum betalactamase. Finally, the prospective study yielded more positive and more accurate results than the retrospective one. Key words: Lao PDR / urinary tract infection / adults / uroculture / urine dipstick / Escherichia coli / 8. PRÉVALENCE DE L'ATTEINTE RÉNALE CHRONIQUE ET DES FACTEURS ASSOCIÉS EN ZONES URBAINE ET RURALE DE VIENTIANE Dr Bouathip PHONGSAVATH RESUME De mars à juin 2007, ont été conduites parallèlement une étude transversale dans une population autour de la capitale, afin d'identifier et de décrire les cas d'atteinte rénale chronique (ARC) et une étude castémoins des facteurs de risque de cette pathologie, et de ses facteurs associés. L'échantillon a été tiré au sort par la méthode aléatoire en grappes : 600 personnes de 35 à 55 ans dans 25 villages de 7 districts de Vientiane. Les 21 cas d’ARC identifiés ont ensuite fait l'objet de l'étude cas-témoin et 42 témoins ont été appariés sur âge, sexe et village. 8 La prévalence estimée sur ces 600 personnes donne un taux moyen de protéinurie persistante (ARC) de 3.3% [2.1 à 4.5] et un taux moyen d'insuffisance rénale chronique (IRC) (tous stades confondus) de 1%. Le taux de prévalence urbaine (1.7% sur 234 sujets) est presque 3 fois inférieur au taux rural (4.7% sur 366 personnes). Les urines des femmes montrent plus souvent une leucocyturie que celles des hommes (p < 0.0001). Dans la région rurale semble dominer l'hématurie (p=0.01) et la protéinurie (p = 0.05), dans la zone urbaine, l’hypertension (p=0.02) et le diabète (p = 0.05). Avec l'âge, le taux de sujets atteints d'HTA augmente (p=0.001). Ceux qui n'ont pas dépassé le niveau des études primaires seraient 3.5 fois plus à risque (p=0.04) de développer une protéinurie persistante. Seuls 2 antécédents personnels diffèrent significativement entre cas et témoins : infections urinaires et le fait de n’avoir jamais eu d'examen diagnostique des urines (OR : 3.5 et 0.25 respectivement). Il y aurait une association entre IRC et diabète familial : les patients issus de ces familles seraient 5 fois plus à risque que les autres. Les personnes qui ont l'habitude de prendre des médicaments régulièrement ont 4 fois plus de risque d'atteinte rénale que les autres. La consommation journalière insuffisante d'eau (<30ml/kg) semble également favoriser la protéinurie persistante (OR: 4.4; p=0.02). Parmi les signes cliniques typiques de l'IRC, seule l'hypertension présentait un risque significatif (OR:5; p=0.04). L’association est positive entre IRC et hypertension (OR:11; p=0.02), diabète familial (OR :10; p=0.03) et leucocyturie (OR:8; p=0.03). Les données suggèrent l'existence d'une grande différence entre prévalence et étiologie de l'atteinte rénale selon un gradient urbain-rural. Mots clés: Laos / Vientiane / protéinurie / atteinte rénale chronique / insuffisance rénale / étude castémoin / prévalence / facteurs de risque / population rural(e) et urbain(e) ABSTRACT Between March and June 2007 two studies were conducted examining chronic renal disorder in the Lao metropolitan area. The transversal study aimed to describe and quantify the number of cases (defined as those with persistent proteinuria or PP), while a case-control study tried to identify their risk and other associated factors. A randomized cluster sample drew 600 participants aged 35 to 55y from 25 villages in 7 out of 9 Metropolitan Vientiane Districts. Twenty-one cases of chronic renal disorder were diagnosed and matched for age, gender and residence to two controls each, i.e. to 42 healthy co-villagers. The average prevalence of persistent proteinuria (indicating chronic renal disorder) was estimated to be 3.3% [2.1 to 4.5%] and an average of 1% of the 600-size sample was diagnosed with chronic renal failure (CRF stages 1-3, none in stages 4). PP prevalence in rural areas (4.7%, n=366) was nearly triple the urban prevalence rate (1.7%, n=234). Female samples more often contained leucocytes than did male urines (p<0.0001). While hematuria (p=0.01) and proteinuria (p=0.05) were more widespread in the countryside, hypertension (p=0.02) and diabetes (p=0.05) were found to be more so in the city. With age, the proportion of people suffering from hypertension grew (p=0.001). Persons with lower than secondary education appeared 3.5 times more at risk of developing persistent proteinuria (p=0.04). Just two variables of personal history (urinary tract infections and regular urine tests) differed significantly between cases and controls (OR: 3.5 and OR: 0.25, respectively). An association was established between chronic renal suffering and a family history of diabetes (OR: 5). Patients regularly taking medicines would increase their risk of chronic renal disorder fourfold. Insufficient water intake (<1.5-2 L/day) favoured persistent proteinuria as well (OR: 4.4, p=0.02). Hypertension on clinical examination was the only sign found to be significantly related to chronic renal failure (OR: 5, p=0.04). Multivariate analysis showed a positive association of CRF with hypertension (OR: 11, p=0.02), with a family history of diabetes (OR: 10, p=0.03) and with leucocyturia (OR: 8, p=0.03). The findings suggest strong differences in prevalence and aetiology of chronic renal disorder across an urban-to-rural gradient. Key words: Laos / Vientiane / proteinuria / chronic renal disorder / renal failure / case control / prevalence / risk factors / odds ratio / rural / urban 9. ETUDE COMPARATIVE DE LA SENSIBILITE A L’INSULINE DANS LE DIABETE DE TYPE 2 AU LAOS ET EN THAÏLANDE Dr Koukeo PHOMMASONE RESUME Introduction : Le diabète de type 2 est en inquiétante expansion dans les pays en transition économique. L’insulino-résistance, liée à des facteurs génétiques et environnementaux, joue un rôle majeur dans la morbidité. Nous avons voulu comparer la sensibilité à l’insuline dans deux populations de diabétiques : 9 Thaï Isan (Khon Kaen, NE Thaïlande) d’un côté, et Lao (Vientiane, Laos) de l’autre. Ces deux populations ont des bases génétiques et culturelles communes, mais connaissent un développement, un environnement et des adaptations comportementales différents. Méthodologie : Etude transversale, analytique et comparative de diabétiques entre 35 et 65 ans, diagnostiqués depuis moins de 3 ans. Des données sociodémographiques, anthropométriques, sur la tension artérielle et la biochimie, ont été collectées. Le sang prélevé a été conservé à - 20°c et traité à l’Université de Khon Kaen pour les dosages de glycémie, HbA1c, profil lipidique, créatinine et insuline. L’insulino-résistance a été estimée par l’index de référence HOMA-IR basé sur la glycémie et l’insulinémie à jeun. Résultats préliminaires: Ces résultats préliminaires ne concernent que la population lao, formée de 52 diabétiques non compliqués, recrutés dans la communauté. L’âge moyen était de 49,8±8,3 ans, 54% étaient des femmes, et 87% provenaient d’une zone urbaine. L’IMC était > 23 kg/m2 (seuil de surpoids chez les asiatiques) chez 87% des cas, avec une médiane à 25,8±3,3 kg/m2, le diabète sans surpoids ne représentant que 14% de l’effectif. L’HbA1c était > 8% dans 2/3 des cas, indiquant un mauvais contrôle du diabète. La glycémie (235 vs 157 mg/dl, p=0,016) et l’HbA1c (non significatif) étaient plus élevés dans le groupe sans surpoids, à l’inverse de l’insulinémie (26 vs 14 µU/ml, p=0,002) et de l’index HOMA-R significativement plus élevés dans le groupe avec surpoids. Dans l’ensemble, ces nouveaux diabétiques lao étaient d’une extraordinaire négligence vis-à-vis de leur maladie : seul un sur 2 (56%) prenait des antidiabétiques, essentiellement des sulfonylurées (1 seul de la metformine), aucun ne faisait de régime, 87% était physiquement inactifs, 29% consommaient quotidiennement des sucreries et des aliments hyper-caloriques superflus et contrindiqués. Conclusion : Certains résultats (IMC, comportement) sont très similaires à des données thaïlandaises antérieures, et diffèrent de ceux relevés au Vietnam et au Cambodge. Ils ne prendront leur signification qu’une fois comparés dans leur totalité à ceux du groupe Thai actuellement en cours d’étude. Mots clés : diabète de type 2, Laos, Nord Est Thaïlande, insulino-résistance, index HOMA-IR, index de masse corporelle, comportements, prise en charge. ABSTRACT Introduction: Type 2 diabetes mellitus (DM) incidence is dramatically increasing in developing countries in economic transition. Insulin resistance, linked to genetic and environmental factors play a major role in the morbidity of DM. We intended to compare insulin resistance in two subgroups of recent onset DM patients (< 3-year) : Thaï Isan (Khon Kaen, NE Thaïland), and Lao (Vientiane, Laos). These subgroups share genetic, historical and cultural backgrounds, but differ in terms of economic development, environment and behavioural adaptations. Method : This is a transversal, analytic and comparative study of people with recent onset, uncomplicated DM, aged 35 to 65-year. Data regarding socio-demography, anthropometry, blood pressure, biochemistry were collected. Blood samples have been stored at - 20°C and processed at Khon Kaen University Hospital for glucose, HbA1c, lipid profile, creatinine and insulin measures. Insulin-resistance has been assessed by reference to HOMA-IR index, which is based on fasting glucose and insulin blood levels. Preliminary results: Only results for the Lao subgroup are presently available. 52 people with recent onset, uncomplicated DM were recruited in the community. Median age was 49,8±8,-y, 54% were female, and 87% lived in urban areas. 87% had a > 23 kg/m2 BMI (threshold for overweight in Asians), with a median value at 25,8±3,3 kg/m2. DM without overweight represented only 14% of the sample. HbA1c was > 8% in 2/3 of the cases, indicating poor diabetes control. Fasting blood glucose (235 vs 157 mg/dl, p=0,016) and HbA1c (non-significative) levels were higher in non overweighed patients; conversely, fasting blood insulin (26 vs 14 µU/ml, p=0,002) and HOMA-R index were significantly higher in those who were overweighed. Overall, these recent onset DM Lao patients showed an extraordinarily recklessness of their disease : only one half (56%) took antidiabetic drugs, mostly sulfonylurea (only one used metformin), none had some diet restriction, 87% had no physical activity at all, and 29% consumed daily unnecessary and contra indicated sugared or hypercaloric food. Conclusion : Certain results (BMI, behaviours) appear to be very similar to previously reported data from Thailand, and different from those from Vietnam or Cambodia. However, we should wait for the final results of the study that will include the Thai subgroup, to draw relevant conclusions. 10 Key words : type 2 diabetes mellitus, Laos, North East Thailand, insulin-resistance, HOMA-IR index, body mass index, behaviour, disease management. 10. VALIDATION DE CRITERE DU “COMMUNITY SCREENING INTERVIEW OF DEMENTIA” DANS LA POPULATION AGEE HOSPITALISEE A KUNMING EN CHINE Dr Chen Xi RESUME Introduction : Le « community screening interview of dementia (CSI-D) » est un nouvel instrument de dépistage de la démence. Il est formé de deux composantes, une pour le sujet âgé et l'autre pour son proche. La validation de ce questionnaire réalisée dans plusieurs pays sur plus de 10 ans soutient sa validité. Il n'a cependant eu qu'une validation préliminaire en Chine. Notre étude a visé à contribuer à combler le manque d'information quant à sa pertinence pour la Chine, en s'intéressant à sa validation de critère chez les sujets âgés hospitalisés à Kunming en Chine. Méthodologie : Deux groupes de sujets de plus de 65ans ont été testés en utilisant le questionnaire CSI-D en version chinoise réalisée par nous: 40 cas déments; 39 sujets non déments avec niveau d’éducation élevé; 41 sujets non déments avec niveau d’éducation bas. Tous les sujets inclus avaient été choisis aléatoirement parmi les patients hospitalisés dans deux hôpitaux de Kunming. Un proche de chaque personne âgée était aussi interrogé. Résultats : De manière générale, le questionnaire CSI-D en chinois démontre une bonne validation de critère. Le CSI-D permet de générer trois scores : 1) un score sur les aspects cognitifs du sujet âgé (score cognitif) ; 2) un score qui consiste en une évaluation de l'aspect cognitif par l'entremise du proche (score d'informant) ; 3) un score discriminant qui combine le score cognitif et le score d’informant. La sensibilité est de 100%, la spécificité de 81,25% pour le score discriminant. Le score discriminant n’est pas biaisé par le niveau d’éducation alors que le score cognitif est biaisé. D’après les superficies inférieures de la courbe ROC, le score discriminant a la meilleure capacité discriminante. 97 % des questions posées aux sujets âgés présentent une différence statistiquement significative (p<0,05) entre les déments et non-déments, alors que ce taux est de 79,7% lorsque les questions sont posées aux proches. Conclusion : Le questionnaire CSI-D en version chinoise est facile à administrer par le personnel non professionnel et acceptable par les Chinois. Il est un instrument qui présente une bonne validité de critère pour dépister la démence. Mais, cette étude soulève le besoin de d'étudier sa validation dans la population générale et il serait nécessaire de simplifier le questionnaire afin de diminuer la durée de l'entrevue. Mots-clés: démence/validation/questionnaire /CSI-D/retentissement familial/ sujet âgé/ Chine ABSTRACT Introduction: Community screening interview of dementia (CSI-D) is a new instrument for detecting dementia. It consists of two components: one for the elderly, and his other for his informant (a relative or a friend who takes care of the elderly). The validity of this questionnaire has been tested in several countries for more than 10 years. Up to now, there has been just one pilot validation in China. The purpose of this study was to fill the gap in information on its relevance for China, by focusing on the criteria validity. The study was done with aged hospitalized patients in Kunming, China. Methodology: Two groups of individuals 65 years and older were tested with a version of the CSI-D questionnaire translated into Chinese. 40 cases with dementia; 39 non-dementia with a high level of education; 41 without dementia with a low level of education. All cases were randomly selected among hospitalized patients in two hospitals of Kunming. One informant for each elderly wase also interviewed. Results: Results show that the criteria validity of the Chinese version CSI-D questionnaire is good. The CSI-D generates three scores:1) a score for the cognitive aspects of the elderly (cognitive score); 2) a score for the cognitive aspects as evaluated by the informant (informant score); 3) a discriminant score which combines the cognitive score and the informant score. We obtained a 100% sensitivity and 81.25% specificity for the discriminant score. The discriminant score was not found to be biased by the 11 level of education on the contrary to the cognitive score. By comparing the lower surfaces of the ROC curve, the discriminating score had a better discriminant capacity. 97 % of the questions for the elderly could significantly (p<0.05) differentiate dementia-affected from non-dementia affected individuals, whereas this rate was 79.7% when the questions were asked to the informant. Conclusion: The Chinese version CSI-D questionnaire is easy to manage by non-professionals and acceptable among Chinese. It is an instrument with a good criteria validity to detect dementia .However, this study also raises the need to study its validation in the general population, to study other types of validity. It would also be relevant to simplify the questionnaire in order to decrease the duration of the interview. Key words: dementia/validation/questionnaire /CSI-D/ family repercussion / Elderly subjet/informant/Kunming/China IV. INFECTION A VIH A MADAGASCAR 11. ETUDE DES FACTEURS DE RISQUE FACE AU VIH/SIDA CHEZ LES FEMMES ENCEINTES EN MILIEU URBAIN A MADAGASCAR Dr Soatiana Cathycia RAJATONIRINA RESUME Introduction : Peu est connu sur les facteurs de risque du VIH chez les femmes enceintes à Madagascar. Objectif : Evaluer chez les femmes enceintes de la capitale Antananarivo les niveaux de connaissancesattitudes-pratiques (CAP) relatifs au VIH. Méthodologie : Ceci est une étude descriptive transversale. Des entrevues ont été réalisées avec questionnaire structuré auprès d’un échantillon de convenance de 300 femmes enceintes vues pour un suivi dans 15 Centres de Santé de Base de niveau 2. Les analyses ont consisté en des analyses bi-variée des facteurs de connaissances et de risques. Résultats : Le profil dominant est celui de jeunes femmes (24±5 ans), originaires des hauts plateaux, possédant une éducation de base de niveau secondaire, vivant en concubinage, avec un à 6 enfants. Le taux d’acceptation pour un test HIV était de 87%. Le taux de prévalence du VIH était nul. 42% des femmes connaissaient le mode de transmission du VIH, 93% les facteurs de risque ; 91% les moyens de prévention, 53% les moyens de prise en charge, et 97% la transmission mère-enfant du VIH. Le taux augmentait avec l’âge de la femme et le niveau d’instruction. L’utilisation des préservatifs était faible (45%) associée significativement avec la connaissance du mode de transmission du VIH (p<0,001) et concordant avec une perception du risque nulle (73%). On constate d’autre part, un faible multipartenariat chez les femmes (11%), l’absence de peur vis-à-vis du test et de l’infection, une perception d’un bon soutien par les proches dans l’éventualité de leur propre séropositivité, malgré une perception d’un rejet élevé de la société (66%). Les femmes seraient dans leur majorité (69%) disposées à suivre le cas échéant une prévention de la transmission mère enfant du VIH. Conclusion : Les connaissances sur le VIH et les moyens de protection chez femmes enceintes venant aux CPN ne sont pas optimaux. L’intérêt de développer des interventions ciblées sur des sous-groupes de la population (tels qu’en fonction du niveau d’éducation) devrait être exploré. Mots clés : Madagascar- Femmes enceintes- VIH- SIDA- Connaissance- Attitude-Pratique- Dépistage ABSTRACT Introduction: Little is known about risk factors for HIV in pregnant women in Madagascar. Objective: To evaluate current HIV-related levels of “Knowledge Attitude Practice” KAP among pregnant women in the capital Antananarivo. Methodology: This is a descriptive cross-sectional study. Interviews were performed using a structured questionnaire passed to a convenient sample of 300 pregnant women seen at 15 level 2 basic Health Care. Bivariate analyses were performed. 12 Results: The dominant profile in our population is composed of young women (24±5 years), who come from high plateau areas, whose level of education is no higher than high school, who live with a partner and who have one to 6 children. 87% were willing to be tested for HIV, although none came out as HIV positive during this study. 42% were knowledgeable regarding the mode of transmission, 93% regarding risk factors, 91% regarding f prevention, 53% regarding AIDS management and 97% regarding HIV mother to child transmission. Percentages were positively associated with age and the educational level. The rate of condom use (45%) is low, as is the perception of risk. In spite of a general expectation of a good support by family and friends in case of seropositivity, there is a sense that the majority (66%) would be rejected by the community, would they become HIV-positive. Finally, in case of seropositivity, the majority (69%) would be been willing to follow a child transmission prevention protocol. Conclusion: Knowledge about HIV and means of protection are not optimal. The effective strategies needed to improve the percentages have still to be defined. Key words : Madagascar- pregnant women- HIV- AIDS- knowledge- attitude- practical-screening. 12. VULNERABILITE DES HOMOSEXUELS MASCULINS D’ANTANANARIVO FACE AU VIH/SIDA Dr RAHARINIAINA Justin Daniel RESUME Introduction : Les homosexuels masculins sont un groupe vulnérable au VIH sur lequel aucune étude quantitative n’a été réalisée à Madagascar. Objectifs : évaluer les connaissances et les comportements face au risque de VIH chez les homosexuels masculins d’Antananarivo. Méthodologie : étude transversale avec échantillonnage par boule de neige et un questionnaire structuré administré à des homosexuels masculins de plus de 15 ans. Résultats : L’échantillon a consisté en 142 homosexuels masculins. La moyenne d’âge était de 28.4 ans. 9.86% étaient mariés, 54.22% avaient des relations homosexuelles monnayées, 21.13% étaient des usagers de cannabis et seuls 20.42% sentaient être acceptés par la société malagasy. Trois quarts connaissent les risques de transmission du VIH mais 24% seulement utilisaient régulièrement un condom le mois précédent l’enquête. Les plus vulnérables pour l’infection à IST étaient les mariés (OR : 23.03, p=0.006) et les sans-emploi (OR : 23.81, p=0.037). Les plus réticents au dépistage étaient ceux qui avaient plus de 10 partenaires (OR : 0.039, p=0.013) et les plus infectés au VIH étaient ceux qui avaient une vie homosexuelle depuis plus de 11 ans (OR : 5.76, p=0.041). Conclusion : Malgré une connaissance assez élevée sur le VIH des homosexuels masculins d’Antananarivo, la perception du risque dans cette population est faible entraînant une négligence par rapport aux mesures de protection. Mots clés : Homosexualité masculine, VIH, IST, Connaissance, Comportement, Madagascar ABSTRACT Background: Male homosexuals are a vulnerable group for HIV. No quantitative study of this group has been done in Madagascar. Objectives: to evaluate knowledge and behaviour regarding HIV risk in male homosexuals in Antananarivo. Methodology: cross-sectional study with a snowball sampling method and the use of a structured questionnaire. Results: The sample consisted in142 male homosexuals . The average age was 28.4 years. 9.86% were married, 54.22% had remunerated homosexual relationships, 21.13% were cannabis consumers and only 20.42% felt been accepted by the malagasy society. Three quarters knew about the risk of HIV transmission but only 24% had used condoms regularly the previous month. The most vulnerable for HIV transmission were married (OR: 23.03, p=0.006) or unemployed men (OR: 23.81, p=0.037). The most reluctant for HIV testing were those having more than 10 partners (OR: 0.039, p=0.013) and the most infected with HIV (self-reported) were those with a homosexual life of more than 11 years (OR: 13 5.76, p=0.041). Conclusion: In spite of a good knowledge about HIV, male homosexuals’ perception of the risk of contamination is poor, leading to negligence regarding protective measures. Key words: Male homosexuality, HIV, STI, Knowledge, Behavior, Madagascar 13. ETUDE CAP SUR LE VIH /SIDA CHEZ LES PROFESSIONNELLES DU SEXE DE LA COMMUNE URBAINE D’ANTANANARIVO (MADAGASCAR) Dr RAZAKATIANA Hasiniaina Hugues RESUME Introduction : Les professionnelles du sexe à Madagascar sont un groupe vulnérable au VIH et pour lequel il existe peu d’études récentes sur les facteurs de risque d’infection. Objectifs : Evaluer les connaissances, les attitudes, les pratiques ou comportements (CAP) et la perception du risque face au VIH, chez les professionnelles du sexe de la commune urbaine d’Antananarivo, capitale de Madagascar. Méthodes : Etude transversale. Interview avec un questionnaire standardisé explorant différents thèmes relatifs à CAP sur le VIH/SIDA, les IST et à la perception du risque. Résultats : Au total, 364 professionnelles du sexe de la capitale ont été interviewées en face à face entre mars et juin 2007 sur leur lieu de travail : rues (81%), bars (11%), hôtels (7%) et boites de nuit (1%). La moyenne d’âge était de 30 ans. Près de la moitié des femmes avaient un niveau d’éducation ne dépassant pas le primaire (48%), 54% étaient mariées mais séparées et 66% n’avaient pas d’autre activité que le travail du sexe au moment de l’enquête. Sur les 364 professionnelles du sexe interrogées, 68% avaient déjà eu au moins un dépistage du VIH. Parmi celles qui n’ont jamais subi de tests, 37% en ont accepté le test sans réticence. Aucun cas d’infection à VIH ne nous a été rapporté. La quasi totalité des PS (98%) affirmait avoir reçu des informations sur le VIH/SIDA. Toutefois la transmission mère-enfant était connue seulement de 17% d’entre elles. La connaissance des infections sexuellement transmissibles était d’un niveau satisfaisant. L’utilisation du condom était faible (42%), 28% consommaient de l’alcool, très peu de la marijuana (1%), et aucune ne prenait d’autres drogues. Les relations anales étaient très rares (< 2%). Les professionnelles du sexe reconnaissaient qu’elles couraient un risque d’attraper le VIH, 52% le jugeant élevé. Conclusion : Antananarivo offre un profil contrasté s’agissant des liens entre la prostitution et l’épidémie du VIH. En terme de risque, on relève des facteurs plutôt favorables : prévalence générale faible du VIH dans le pays (0,5%), âge moyen (30 ans), bonne information sur le VIH et IST, prostitution non criminalisée, absence de drogues. Et des facteurs défavorables : la pauvreté, le faible taux d’utilisation du condom, une méconnaissance de la chaîne de transmission. Mots clés: Madagascar, professionnelles du sexe, VIH, perception du risque, connaissances, attitudes, pratiques. ABSTRACT Context: Sex workers in Madagascar are a vulnerable group for HIV. There are few recent studies on their risk factors for HIV infection. Objective: To evaluate the knowledge, attitudes, practices or behaviors (KAP) and the risk perception among the commercial sex workers (CSW) in the urban district of Antananarivo, capital of Madagascar. Methods: A cross sectional study. Interview with a standardized questionnaire addressing several topics on KAP and risk perception on the HIV/AIDS and the sexually transmitted infection (STI). Results: Between March and June 2007, a total of 364 CSWs were face to face interviewed in their work environment: streets (81%), bars (11%), Hotels (7%) and nightclub (1%). Average age was 30 years. The women had a primary level of education (48%), 54% were married but separated and the majority (66%) did not have any other income source than prostitution at the time of the investigation. Among 364 CSWs, 68% reported having at least one previous serologic test of HIV. Among those who haven’t been tested, 37% accepted without reluctance. No case of HIV infection was reported. Almost all the CSWs 14 (98%) had received information on HIV/AIDS. However the transmission from mother to child was known only by 17%. Knowledge on STI was satisfactory. However, condom use was poor (42%); 28% consumed alcohol and very little marijuana (1%), and none consumed other drugs. Anal sex practices were very rare (< 2%).Malagasy CSWs recognized that they were at risk of HIV, 52% considering it as high. Conclusion: Antananarivo offers a contrasted profile for the association between prostitution and the HIV epidemic. In terms of risk, some factors appeared as rather favorable: low general HIV prevalence in the country (0,5%), middle age 30 years, good information on HIV and STI, no criminalized prostitution, absence of illicit drug consumption. Other factors appeared less: poverty, poor use of condom and low awareness of the transmission chain. Key words: Madagascar, female commercial sex workers, HIV, risk perception, knowledge, attitudes, practices. IV. MALADIES PARASITAIRES - PARASITIC DISEASES 14. DEPISTAGE DE LA PARAGONIMOSE EN MILIEU SCOLAIRE DANS UNE ZONE ENDEMIQUE DE LA PROVINCE DE VIENTIANE. Dr Nanthasane VANNAVONG RESUME Introduction : La paragonimose a été identifiée au Laos pour la première fois en 1947. Pourtant, elle est aujourd’hui encore mal connue des médecins, surtout au niveau provincial et de district, et elle est souvent confondue avec la tuberculose. Sur la base d’enquêtes épidémiologiques récentes faites à l’IFMT, les enfants du district de Hinheub de la province de Vientiane, sont un groupe à risque de paragonimose. Aucun dépistage systématique de cette maladie n'a été effectué chez eux. Méthodologie : Des brefs questionnaires ont été envoyés à 51 directeurs écoles du district, scolarisant plus de 6900 enfants, en vue d’identifier ceux présentant une toux chronique ou une hémoptysie; 16 écoles ont été choisies en fonction du nombre de cas signalés. Pour chaque enfant confirmé symptomatique par un médecin, on a effectué 3 examens microscopiques des crachats (Paragonimus et M tuberculosis), une recherche d’antigène dans les urines, une sérologie ELISA, une radio du thorax (chez les enfants positifs pour Paragonimus). Un groupe témoin asymptomatique était prévu pour étude comparative d’exposition au risque (comportement) et la sérologie. Résultats : sur 366 enfants signalés (% de retour des questionnaires 63%) seuls 28 ont été retenus comme réellement symptomatiques. L’âge moyen était de 10 ans, le ratio de sexe M/F était de 1.8, et 89% était d’ethnie lao loum. La surévaluation du nombre d’enfants symptomatiques par les instituteurs a pu être biaisée par différents facteurs : un désir de faire bénéficier les enfants d’un examen médical ou la notion de pollution à l’intérieur très répandue (82% des cas et 78% des témoins) Parmi les 28 cas retenus, 4 présentaient des oeufs dans les crachats, 4 des antigènes urinaires, et 11 une sérologie ELISA positive, soit une prévalence de paragonimose globalement faible de 0.13% (par crachats) à 0.36% (par sérologie). Aucune tuberculose n’ a été détectée. Un problème technique a gêné la réalisation de la sérologie des témoins asymptomatiques. Un comportement alimentaire à risque (consommation de crabe peu cuit sous différentes formes) a été retrouvé chez 100% des cas et des témoins. Plus que sur l’usage des latrines (seuls 50% des enfants les utilisent) qui a un effet limité du fait que la paragonimose est une zoonose entretenue dans la nature, l’éducation devrait porter sur la cuisson suffisante des aliments. Conclusion : La paragonimose est toujours un problème de santé au Laos. Elle pourrait être mieux investiguée par des études de séroprévalence, en vue d’une éradication éventuelle par déparasitage de masse en population scolaire. Son diagnostic devrait être couplé avec celui de la tuberculose. Mots clés : Paragonimus, enfants d’âge scolaire, Hinheub, Lao RDP, hémoptysie, clinique, radiologie, sérologie, 15 ABSTRACT Introduction: Paragonimiasis was first identified in Laos in 1947. However, it is still underrecognized by health professionals especially at the provincial or district levels, and is frequently confused with TB. Based on previous epidemiological date from IFMT, school children from Hinheub district, in the province of Vientiane, are a group at risk. No systematic screening has been preformed previously on this population. Methods : A brief questionnaire was sent to 51 district schools, responsible for more than 6900 children, with the aim to identify children with chronic cough or haemoptysiae. 16 schools were selected according to the number of notified symptomatic children. For each child whose symptoms had been confirmed by an MD, the following procedures were conducted: 3 consecutive sputum examinations (Paragonimus & M tuberculosis), search for urinary antigens of Paragonimus, a ELISA serologic test, chest X-Rays (in Paragonimus positive children). A control group (non symptomatic schoolchildren) were planned for behavioural risk factors and serology comparisons. Results: Among 366 cases notified as symptomatic (% of questionnaires return: 63%) only 28 were considered truly symptomatic. The mean age was 10 years old, M/F sex ratio was 1.8, and 89% were ethnically Lao Loum. Overvaluation of the number of symptomatic children by school teachers may have been biased by several factors, as a will to see their pupils undergo a medical examination, or a widespread indoor pollution (82% in cases, 78% in controls). Among the 28 included children, 4 had Paragonimus eggs in the sputum, 4 had urinary antigens and 11 had a positive ELISA serology, yielding a low global paragonimiasis prevalence of 0.13% (sputum based) to 0.36% (serology based). No TB was detected. A technical problem hindered the serology procedure in the control group. At risk behaviour was found in 100% of cases and controls : all of them used to eat undercook crabs. More than the use of latrines (only 50% of the children used them) which may be of limited efficacy owing to the zoonotic nature and wild life cycle of paragonimiasis, education should aim at convenient food cooking that may help to reduce the burden of disease. Conclusion : Paragonimiasis is still a health problem in Laos. It should be better investigated by seroprevalence studies, in the perspective of future eradication by schoolchildren mass deworming. Diagnosis and screening procedures which are easy and non costly should be coupled with those already implemented for TB. 15. PARAGONIMOSE AU NORD DU VIET NAM : UNE INTERVENTION DE SANTE PUBLIQUE POUR LE CONTROLE DE L’ENDEMIE Dr Hoang Thi Thu RESUME Introduction : La prévalence de paragonimose est estimée au Vietnam du Nord à 0,2 à 11,3 %. Un traitement de masse y a été conduit, afin de réduire ce taux. Profitant de ce projet de traitement, nous avons également comparé l'utilisation d’une toise à compter la dose de praziquantel, un nouvel outil développé par l'OMS, à la balance mécanique. Méthodologie : L'étude sur l'intervention s’est déroulée dans 2 districts choisis aléatoirement, mais le dépistage réalisé s’est fait dans 3 communes d’un des deux districts. Pour l’étude de la prévalence, une classe de l’école de la commune a été choisie au sort pour constituer l’effectif d’enfants et un village de chaque commune a été choisi aléatoirement pour enrôler des adultes. Ce dernier groupe a été sélectionné par sondage systématique (après avoir exclu les enfants scolarisés) à partir de la liste fournie par le chef du village. Pour l’intervention, tous les enfants d'âge scolaires, scolarisés ou non, vivant dans les communes endémiques ont été choisis. Quant aux adultes (> 15 ans) et les sujets de moins de 5 ans, on a considéré les personnes vivant dans les communes choisies et qui présentaient des symptômes ou des signes cliniques qui les classifiaient comme des cas probables de paragonimose. Pour l'étude toise, deux écoles ont été choisies au hasard dans le cadre de cette intervention, une école primaire et une secondaire. Résultats et discussion : . Pour le dépistage, 224 individus ont été sélectionnés. Des selles ont été obtenues pour chacun d’entre eux mais un crachat n’a pu être fourni que pour 140, et un échantillon de sang pour 189 d’entre eux. 0,4% des échantillons de selle et 1,4% des échantillons de crachats étaient positifs pour des oeufs du Paragonimus sp. 11,1% des 189 échantillon de sang étaient positifs au test dotELISA, dont 90,5% chez les moins de 15 ans (RR = 3,3 (IC95% : 0,8 -13,8), p= 0,07). En ce qui concerne l’intervention, le praziquantel a été administré à 785 sujets dont les cas diagnostiqués, les cas 16 probables et les enfants d'âge scolaire. Des effets secondaires ont été observés chez 67,1% des enfants traités par le praziquantel (céphalées, vertiges, nausées, vomissements...). La quasi totalité des effets secondaires rencontrés était bénigne, supportable et de courte durée (4 heures) chez les enfants en âge scolaire. L’étude a permis de confirmer la faisabilité de la toise à comprimés (semblable à la balance mécanique) dans l'estimation d’une dose appropriée de médicament (30-60mg/kg) (99,0% vs 99,3%; p= 1,0). La performance de la balance mécanique était considérablement meilleure que celle de la toise à comprimés dans l’estimation de la dose optimale (40-60mg/kg) (98,6% vs 66,9%; p<0,001). Les performances de la toise de L’OMS sont similaires à celles obtenues chez les enfants africains (99,0% vs 98,0%; p=0,32) et les enfants non africains (99,0 vs 98,2%; p=0,42) pour la dose appropriée (3060mg/kg). Conclusion ; La prévalence endémique de paragonimose persiste au Nord du Viet Nam. En général, les effets secondaires du traitement rencontrés étaient bénins et supportables. L'efficacité et la sécurité du praziquantel sont apparues acceptables pour une intervention de santé publique. La performance de la toise à comprimés a été reconfirmée. Cette dernière est recommandée par l’OMS. Mots clés: paragonimose, prévalence, traitement de masse, effets secondaires, toise à comprimés. ABSTRACT Introduction: The prevalence of paragonimiasis is estimated in North Vietnamat 0,2 to 11,3%. A mass treatment was implemented aiming at reducing this rate. Taking advantage of this intervention, we also compared the use of a WHO tool to count the amount of praziquantel, with the mechanical balance. Methodology: The study on the intervention took place in 2 randomly selected districts. The screening was done in 3 communes of one of them. For the prevalence study, a class of the communal school was randomly selected to constitute the sample of children. A village in each commune was randomly selected in each commune to enroll adults. This last group was selected according to a systematic sample approach (after exclusion of school-aged children), based on the list given by the chief of the village. For the intervention, all school-aged children living in the commune were selected. Adults and under 5 years old children were selected if they had symptoms or clinical signs suggesting a paragonimiasis. For the study on the WHO tool, two schools were selected randomly, one being a primary school and the second one a secondary school. Results and discussion: the screening sample consisted of 224 individuals. Stools were collected for all of them, but sputum for only 140 and blood sample for 189 of them. 0.4% of the stools were positive for paragonimosis eggs, as were 1.4% of sputum. 11.1% of blood samples were positive at a paragonimiasis test, of which 90.5% were from children less than 15 years old (RR = 3.3 (IC95%: 0.8 –13.8), p= 0.07). Regarding the intervention, praziquantel was distributed to 785 subjects including diagnosed cases, probable cases and e children of school age. Side effects were observed in 67.1% of the children treated with praziquantel (headaches, giddiness, nausea, vomiting…). Almost all side effects were benign, bearable and of short duration (4 hours) in school children. The study confirmed the feasibility of the WHO tool (similar to the mechanical balance) to estimate the appropriate dose of drug (30-60mg/kg) (99,0% vs 99,3%; p= 1,0). The performance of the mechanical balance is considerably higher than that of the WHO measuring apparatus to estimate the optimal dose (40-60mg/kg) (98,6% vs 66,9%; p<0,0001). The performance of the WHO tool is similar to the one obtained in African children (99.0% vs 98.0%; p=0.32) and non-African children (99.0 vs 98.2%; p=0.42) for estimating the appropriate dose (3060mg/kg). Conclusion: The endemic prevalence of paragonimiasis persists in North Vietnam. In general, side effects of the treatment were benign and bearable. The effectiveness and the safety of praziquantel appeared acceptable for a public health intervention. The performance of the WHO tool was confirmed. The latter is recommended by WHO. Key words: paragonimiasis, prevalence, treatment of mass, side effects, measuring apparatus with tablets. 17 16. ANALYSE ORGANISATIONNELLE DU SUIVI DES RECOMMANDATIONS SUR LE TRAITEMENT DU PALUDISME A MADAGASCAR : PROTOCOLE DE RECHERCHE Dr Rodrigue Mamy RANDRIAMANANJARA RESUME Le paludisme est la deuxième cause de morbidité et la première cause de mortalité à Madagascar. Le traitement du paludisme fait partie de la lutte antipaludique. En raison d’une résistance apparue dans l’île à la chloroquine, on recommande présentement de traiter les patients atteints de malaria avec de l’artémisinine associée à l’amodiaquine. On observe cependant une certaine réticence des professionnels de santé à offrir ce nouveau traitement. Or, le non ou le faible suivi de la recommandation pose le risque d’un échec thérapeutique avec des conséquences graves surtout pour les plus vulnérables ; soit les enfants et les femmes enceintes. Ce projet vise à étudier les facteurs de la dynamique des acteurs, qui sous-tendent la résistance ou l’adhésion du personnel de santé à suivre les recommandations sur le traitement du paludisme. Etant donné la complexité dans les études sur les comportement, une approche qualitative sera privilégiée. Celle-ci se basera sur la théorie de Gamson et la théorie néo-institutionnelle. La théorie de Gamson permet de décrire les facteurs de l’interaction entre les différents acteurs concernés, qui expliquent leur propension à suivre ou non une orientation unique, en l’occurrence les recommandations sur la prescription des antipaludiques. La théorie néo-institutionnelle, permet d’étudier les déterminants de cette interaction, c’est-à-dire les facteurs sur lesquels on peut agir pour la moduler. Tous les groupes d’acteurs concernés par la lutte contre le paludisme seront interviewés, partant du niveau central à la périphérie en passant par les organisations non gouvernementales et les partenaires bi et multilatérauxles entrevues réalisées dans trois régions contrastées, Atsinanana, Analamanga et AtsimoAndrefana, au moyen de questions semi-structurées viseront à récolter de l’information sur chacune des dimensions des cadres conceptuels utilisés, en lien avec problématique de la compliance aux recommandations sur le traitement du paludisme. L’analyse des entrevues et des documents pertinents suivra une démarche d’analyse qualitative. ABSTRACT Malaria is the second cause of morbidity and the first cause of mortality in Madagascar. Due to the appearance of resistance to chloroquine, the Ministry of Health has followed the recommendations of WHO for the first line treatment of uncomplicated cases and recommends now a medication based on artemisinin-amodiaquine. Although the guidelines were successfully disseminated, data show that many practitioners are still reluctant to change their prescription practice, increasing the risk of therapeutic failure with potential serious consequences for pregnant and children. This protocol aims at studying factors related to the dynamics of actors, who underlie the resistance or the adhesion of health care professionals to follow the Ministry of Health’ recommendations on the treatment of malaria. Because of the need of deep insight in this complex field of behaviour determinants, a qualitative approach will be used. Conceptually, this qualitative study will be based on Gamson and neoinstitutional theories. Gamson theory will be used to describe the factors related to the interaction between the various actors concerned, that explain their propensity to follow or not, a prescribed orientation, i.e. the recommendations on antimalarial treatment. Neo-institutional theory will be used to study the determinants of this interaction. All groups of actors concerned with the national antimalarial strategy, public, private and NGOs, will be interviewed, at the central and local levels . The interviews will be carried out in three contrasted geographic areas, Atsinanana, Analamanga and Atsimo-Andrefana, with a semi-structured questionnaire that will aim at collecting information on each of the dimensions of the conceptual framework, in relation with the problematic of compliance with the recommendations on the treatment of malaria. The analysis of the interviews and the relevant documents will follow an approach of qualitative analysis. 18