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G Hadj Abderrahmane Abdedaïm Président du groupe T.C.A La sagesse et la rigueur d'un grand manager Abderrahmane Abdedaïm a débuté en 1972 dans le secteur du tourisme à l'âge de 24 ans, au sein de l’A.T.A (Agence Touristique Algérienne). Son destin, d'emblée, le fait rencontrer un homme, un grand homme, Abderrahmane Berrouane, alors directeur général de cette entreprise. Abderrahmane Berrouane, qui le marquera durant toute sa carrière et jusqu'à nos jours décela très vite en lui, beaucoup de sérieux et une avidité d'apprendre les rudiments du métier. De sous-directeur du matériel, en passant par les responsabilités du sous directeur des parcs, il assumera à l'âge de 28 ans, le poste de directeur des transports (un millier de véhicules, bus de tourisme et véhicules légers) . Ainsi en ce mois de septembre 1975, se consolidait une des plus brillantes carrières du secteur touristique. Abderrahmane Abdedaïm, avec sagesse et humilité, pragmatisme et abnégation, qualités qui le caractériseront toujours, se voulait être à la hauteur de la grande confiance placée en lui par son mentor, Abderrahmane Berrouane. Cinq années après, son parcours exemplaire attira l'attention du Ministre du tourisme de l'époque (1979/1980), feu Abdelmadjid Allahoum qui lui proposa le poste de directeur général adjoint du Touring Club d'Algérie (TCA), association dont il devint rapidement directeur général. De 2 agences et un effectif d'une vingtaine de personnes, il fait du T.C.A, un grand groupe composé d'un réseau dense de 35 agences, 7 filiales, 500 salariés (cadres et employés). Abderrahmane Abdedaïm en 1978 fait partie de la commission inter-ministerielle chargée de l’organisation du pélerinage; il fait partie du premier voyage de prospection pour visiter et choisir les structures et les conditions d'accueil, des futurs pèlerins et des omristes, en voyages organisés sous l’égide de l’Etat. Il fut ainsi l'un des artisans, sinon le principal, de la naissance de ce type de voyages spirituels. En 1989, il devint président directeur général du groupe Touring Club d'Algerie. Le TCA et Abdedaïm, c'est un amour fusionnel. Il est à la fois le pygmalion et le parangon, le grand guide et la figure de proue du TCA. Il a l'humilité de déclarer à chaque fois, “le T.C.A on l'aconstruit ensemble grâce à des hommes”. Mais d'aucuns lui rétorqueront que la qualité et la vision des grands managers, c'est de savoir se faire entourer par les personnes idoines et d'utiliser à bon escient leurs compétences. Abdedaïm, en plus des jeunes cadres qui ont grandi à ses côtés, a su au moment opportun faire appel à des experts en transport aérien et en tourisme. La sagesse et la rigueur, la clairvoyance et la rationalité ont toujours guidé ses choix sur le plan managérial. Il a bien voulu accorder un entretien exclusif à Tourisme Magazine. Sep / Oct 2007 Saïd B. 8 9 G Tourisme Magazine : 35 années déjà au service du tourisme. Quel regard portez-vous sur toutes ces décennies d'activités ? Hadj Abderrahmane Abdedaïm : Après 35 années passées au sein du secteur du tourisme combien riches en expériences et événements marquants, mon regard est similaire à celui d'une humble personne qui s'est acquittée d'une mission accomplie parmi une équipe de gens de bonne volonté et dont les résultats bien que modestes restent satisfaisants. Tourisme Magazine : Quelle lecture faites-vous des différentes phases qu'a connu le tourisme algérien ? Hadj Abderrahmane Abdedaïm : Il est exact que le secteur du tourisme a connu pendant ces 35 années plusieurs phases et mutations qui n'ont malheureusement pas permis certes, d'obtenir les résultats escomptés, mais les acquis comptabilisés pendant toute cette période nous 10 Mr Abdedaïm, présidant la traditionnelle réunion des cadres du TCA ont toutefois laissé espérer une amélioration à l'avenir. touriste étranger à l'instar des autres pays touristiques. Les principales phases dites de tourisme international (années 70), ensuite de tourisme national ou populaire (charte nationale de 76) avec la dégradation des installations touristiques provoquée par une utilisation irrationnelle des lieux et des équipements suivi dés 1986/1987 d'une nouvelle orientation vers le tourisme à l'import (tourisme international) appuyée par une relance de la commercialisation du produit algérien sur les places européennes à travers une participation accrue aux manifestations internationales (salons, foires, semaines touristiques, culturelles et gastronomiques) ne donnent toujours pas satisfaction. Par comparaison à d'autres pays touristiques dont la clarté et la stabilité dans la politique touristique sont à l'origine de leur réussite, notre pays pouvait faire mieux. Il est évident que toutes les actions louables engagées depuis 1987 ne pouvaient que provoquer le déclic chez les partenaires étrangers des opérateurs nationaux mais sans grand résultat du fait de la non remise à niveau préalable des établissements hôteliers et des prestataires de services qui ne sont toujours pas à la hauteur de la mission et n'arrivent pas à réunir les conditions essentielles requises pour accueillir le Tourisme Magazine : Vous convenez bien que le tourisme ne répond pas encore tout à fait aux attentes des algériens à la recherche de détente, de loisirs, de vacances et d'évasion de même qu'il ne joue pas encore son rôle de pilier de développement ou tout au moins de facteur de développement. Sep / Oct 2007 Cette expérience vécue dès 1972 entre l'agence touristique algérienne (société nationale A.T.A), la société ALTOUR (direction des transports et direction du réseau commercial - actuellement ONAT) et au Touring Club d'Algérie depuis le 1er Mars 1980 à ce jour m'ont permis de participer à l'œuvre de développement de ces entités et notre formation de gestionnaire sur le terrain réussie grâce à la confiance placée en nous par nos aînés et responsables hiérarchiques sont les éléments essentiels retenus dans notre vie professionnelle au sein du secteur du tourisme. Les différents responsables, ministres et directeurs généraux des organismes tels que les ex. ATA, ALTOUR et le TCA, méritent toute notre reconnaissance pour leur précieuse orientation et leur soutien permanent dans notre mission. Parmi ces personnalités, il m'est agréable de citer Si El Hadj Abderrahmane Berrouane qui a été pour moi le chef exemplaire et la meilleure des écoles de formation pratique avec son savoir-faire d'animateur d'équipe alliant le nationalisme au professionnalisme. 8 Hadj Abderrahmane Abdedaïm : En répondant a votre précédente question, j'ai entamé la réponse à celle-ci. Pour pouvoir répondre aux attentes des algériens à la recherche de détente, de loisirs, de vacances et d'évasion dans notre pays, il faudrait revoir notre mode de fonctionnement actuel qui est loin de pouvoir prendre en charge cette mission. Que faut-il faire ? -Adapter les structures à réserver à la clientèle nationale aux besoins spécifiques de cette dernière. -Faire prendre conscience à cette clientèle nationale que son devoir elle aussi est de préserver les lieux mis à sa disposition car il s'agit d'un patrimoine national qu'on est tenu d'utiliser en bon père de famille et d'éviter sa détérioration. G -Faire contribuer les autorités locales au niveau des villes touristiques à 1'embellissement de leur cité, à 1'amélioration des conditions de propreté d'hygiène et de sécurité, à renforcer 1'orientation et 1'information des visiteurs (plaques de signalisation etc.), à mettre à la disposition des estivants un transport public, des aires de parking et de loisirs, à encourager 1'ouverture de boutiques multi-services. Ces boutiques sont à spécialiser pour les ventes des produits dont on a besoin quotidiennement le vacancier (artisanat, souvenirs, journaux, glaces, cybercafé etc.) Les autorités de tutelle (centrale et de wilaya) doivent elles veiller au respect des textes réglementaires en vigueur par les propriétaires ou gestionnaires d'établissement hôteliers et touristiques et les agents de voyages afin de protéger le citoyen et lui permettre de disposer de prestations de qualité conformes au prix qu'il aura déboursé. J'ai économisé mes réponses à vos questions se rapportant aux causes et aux mesures à suggérer en proposant pour 1'avenir ce que doit prendre en charge chaque opérateur public ou privé et se mobiliser pour permettre aux algériens de découvrir 1'agréable plaisir de passer des vacances dans leur pays, cette Algérie à qui Dieu le Tout Puissant a tout accordé (pays vaste, riche par sa composante humaine, en nature, en ressources naturelles et une culture variée qu'envient beaucoup d'autres pays). Tourisme Magazine : Comment appréciez vous l'intervention de Noureddine MOUSSA, désormais ex ministre du tourisme ? Hadj Abderrahmane Abdedaïm : Le passage du frère et très respecté Noureddine Moussa à la tête du département ministériel du tourisme a été à mon sens positif. Sa mobilisation et son efficacité pour apporter un dynamisme au secteur sont à comptabiliser à son actif. C'est un bâtisseur dans le sens le plus noble du terme et la confiance que vient de placer en lui son excellence Monsieur le Président de la République en le nommant à la tête du ministère de l'habitat et de l'urbanisme confirme nos appréciations. Toute l'équipe du Touring Club d'Algérie et moi-même souhaitons à monsieur Noureddine Moussa pleins succès dans ses nouvelles fonctions. Tourisme Magazine : L'intégration du tourisme au giron de l'environnement et l'aménagement du territoire sera-t-elle salutaire pour l'avenir du tourisme ? Hadj Abderrahmane Abdedaïm : Je suis parmi les gens qui avons applaudi cette restructuration gouvernementale dés son annonce et qui permettra j'en suis sur, au tourisme de s'allier à l'environnement et à l'aménagement du territoire et donner un élan nouveau de développement dont en profitera ce grand secteur. Ajoutez à cela la désignation à la tête de ce ministère important de Chérif Rahmani personnalité nationale dont les compétences reconnues et le dynamisme avéré font de lui un responsable avec lequel les cadres ont plaisir à travailler. C'est également un ministre qui encourage les jeunes cadres et en leur faisant confiance, mettra certainement sur rails la nouvelle équipe dirigeante du tourisme qui doit prendre notre relève sans tarder. Moi-même et les collègues gestionnaires de structures du tourisme de mon âge (la soixantaine et plus) avons besoin de nous reposer et de passer le flambeau à cette jeunesse formée par l'université algérienne et dont les aptitudes sont prometteuses quant à l'avenir du tourisme algérien. Ces jeunes cadres qui aiment aussi bien que nous sinon plus ce secteur, feront tout j'en suis persuadé pour le développer et l'amener à occuper sa véritable place dans l'économie algérienne. Il suffira de les encourager, les orienter sur la bonne voie et leur faciliter l'accomplissement de leurs taches. Tourisme Magazine : Comment voyez-vous le rôle du TCA dans cette conjoncture cruciale pour le développement du tourisme ? Hadj Abderrahmane Abdedaïm : Permettez-moi tout d'abord de ramener les choses à leur juste valeur quant au rôle modeste du Touring Club d' Algérie dans la conjoncture actuelle. Sep / Oct 2007 Réunion des présidents de Touring Club en Tunisie 8 11 G Vous savez que le TCA n'est pas une entreprise publique économique mais une association nationale créée en 1963 (suite au départ d'Algérie du Touring Club de France) et que sa mission essentielle est de participer au même titre que les associations similaires existantes en Algérie et à 1'étranger, au développement des activités de tourisme et de loisirs en apportant son concours et ses avis à tout ce qui concerne la mobilité dans notre pays. Depuis le début des années 90 et compte tenu de la décision des autorités gouvernementales de notre pays d'associer le TCA dés 1980, à la prise en charge de missions d'intérêt national (pèlerinage, Omra, Coorganisation avec des partenaires étrangers de manifestations touristiques, sportives et culturelles tels que les raids, randonnées, rallyes etc. dont le rallye PARIS-ALGERDAKAR) et l'encouragement au développement du tourisme populaire à travers la création de camping-caravaning en bord de mer et le lancement de circuits touristiques inter-régions, le Touring avait engagé sa mise en conformité réglementaire par rapport au code de commerce et décidé de procéder à la création d'une série de sociétés commerciales (SPA). Les salariés ont été associés à cette démarche et sont devenus des actionnaires dans le captal des filiales créées. Conférence annuelle des présidents de la FIA et AIT en Malaisie 2002 Cette mesure avait permis au TCA d'adapter ses statuts conformément aux nouvelles dispositions réglementant les associations en Algérie, (loi n°31/90 du 04 Décembre 1990). C'est ainsi que le TCA qui n'employait que 19 cadres et agents en 1980 dispose aujourd'hui à travers ses filiales de plus de 500 postes de travail permanents répartis à travers les sièges et le réseau commercial implanté à travers le territoire national. On peut affirmer aujourd'hui que le bilan de 1'expérience lancée depuis quelques années par le TCA d'associer au capital de ses filiales le personnel employé devenu salarié- actionnaire est satisfaisante et les résultats enregistrés appréciés par tous. Dans le cadre des activités des filiales du TCA, ces sociétés et leur personnel (cadres et employés) apportent quotidiennement leur contribution au développement du tourisme conformément au plan national décidé par les autorités concernées dont le ministère qui associe de manière régulière les dirigeants du TCA aux réflexions et actions engagées dans cet optique de développement durable. L'adhésion du Touring est totale à ce plan gouvernemental de développement du secteur. Tourisme Magazine : Quel rôle lui attribuez-vous ? Sera-t-il plus axé sur le tourisme des nationaux ou plutôt sur le réceptif international ? Hadj Abderrahmane Abdedaïm : Les rôles du TCA sont connus et dans le quotidien des choses nous les exerçons. Le touring club d'Algérie se consacre à la réflexion sur tous les sujets préoccupants 12 Sep / Oct 2007 Participation à l’assemblée générale AIT en Equateur 1995 8 G nature, ne peut que le confirmer aujourd'hui à travers ce qu'il connaît de ce secteur et dont l'avenir est prometteur à plus d'un titre. Le tourisme algérien est encore jeune comme l'Algérie et son développement rationnel et intègré dans celui de notre pays aura certainement des retombées positives. Il reste entendu que les dirigeants de ce secteur devront être vigilants afin de préserver l'Algérie et ses enfants en protégeant ses traditions et ses valeurs reconnues et respectées universellement. SITEV 2007: en compagnie du doyen du tourisme, Si Hadj Abderahmane Berouane ses adhérents et la clientèle de ses sociétés - filiales et entreprend tout ce qui est possible pour répondre à leurs attentes. Les efforts sont répartis entre les activités de voyages et les loisirs de nos nationaux (billets de transport aérien et maritime, séjours touristiques, culturels, religieux en Algérie et à 1'etranger, transport touristique et spécifique en Algérie pour congrès, conférences etc.) et la contribution avec les organismes publics aux actions de sensibilisation, à la sécurité routière et à la prévention qui rentre dans le cadre des missions traditionnelles des touring clubs à travers le monde. travail, tout cela renforcé par une solidarité quotidienne et une complémentarité la plus totale. En un mot le touring est une famille composée de 500 cadres et employés qui s'aiment, se font confiance et se respectent mutuellement. Tourisme Magazine : Optimiste, vous 1'êtes, pour le tourisme algérien ... Quelles sont les raisons de votre optimisme ? Hadj Abderrahmane Abdedaïm : Un homme comme moi optimiste de Ces véritables références de notre pays sont sa fierté avant ses ressources naturelles tels que le pétrole et le gaz. En apprenant à nos enfants à se comporter en citoyen engagé, à apprécier l'effort à faire pour assurer leur avenir, en comptant essentiellement sur eux-mêmes, l'objectif recherché sera atteint. Je souhaite, pleins de succès à tous ceux qui activent pour le bien être de ce secteur et je leur dis : continuez ! Entretien réalisé par Slimane Seba Tourisme Magazine : Quelle est la particularité du groupe TCA par rapport aux autres tours opérateurs ? Hadj Abderrahmane Abdedaïm : Notre particularité vient du fait que les statuts du TCA nous confèrent une souplesse dans notre gestion et celle-ci renforce I'efficacité de nos structures associatives et les services commerciaux de nos filiales. A l'occasion de l'ouverture du SITEV 2007 en compagnie du Ministre Noureddine Moussa Sep / Oct 2007 Quelques éléments essentiels dans la vie du touring méritent d'être soulignés. Il s'agit de la stabilité dans l'emploi, la formation continue et régulière à tous les niveaux, la promotion interne, la polyvalence dans le 8 13