Création d`un test de détermination de la dominance
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Création d`un test de détermination de la dominance
Résumé La dominance oculaire est un domaine important pour la correction de la presbytie et particulièrement lors d’une adaptation en monovision, que ce soit avec des lentilles ou lors d’opérations réfractives diverses. Les tests permettant une quantification de cette dominance sensorielle sont rares et souvent difficiles à mettre en place. Les tests actuellement pratiqués montrent différents aspects de dominance qui ne sont pas systématiquement en corrélation. Le terme de dominance oculaire luimême est mal défini. Notre étude vise à créer un test de détermination de la dominance oculaire sensorielle et de sa quantification. Le but est d’une part d’offrir au monde de l’optique un test fiable et d’autre part de permettre une normalisation de la mesure afin que chaque étude puisse se baser sur une même dominance. Mais ce test permettrait bien sûr de déterminer si une personne était apte à être corrigée en monovision et si elle supportait cette correction. Pour la création du test, nous avons réuni, dans un pré-projet, une quantité d’informations sur les expériences déjà menées dans ce domaine. En nous basant là-dessus, nous avons créé plusieurs cibles et plusieurs protocoles de tests. Nous avons ainsi déterminé, après des essais sur un échantillon de personnes et des tests de fiabilité, quels seraient la meilleure cible et le meilleur protocole de test pour la détermination de la dominance oculaire et sa quantification. Les premiers résultats sont encore peu significatifs, mais ils nous laissent espérer qu’un jour ce type de test pourra être utilisé pour l’adaptation en monovision. Nous savons maintenant que le principe fonctionne. Il reste malgré tout de nombreux essais à effectuer pour améliorer la fiabilité et mieux connaître la complexité de la dominance sensorielle. Création d’un test de détermination de la dominance oculaire et son application pratique Travail de projet dans la filière d'Optométrie Abstract Ocular predominance is an important field for the correction of presbyopia and particularly during an adaptation in monovision, whether it is with lenses or at the time of various refractive operations. The tests allowing a quantification of this sensory predominance are rare and often difficult to set up. The currently practised tests show various aspects of predominance which are not systematically in correlation. The ocular term of predominance itself is badly defined. Our study aims at creating a test of determination of sensory ocular predominance and its quantification. The goal is on the one hand to offer to the world optics a reliable test and on the other hand to allow a standardization of measurement so that each study can be based on the same predominance. But this test would of course make it possible to determine if a person were ready to be corrected in monovision and if it supported this correction. For the creation of the test, we joined together, in a pre-project, a quantity of information on the experiments already undertaken in this field. By basing us on top, we created several target and several protocols of tests. We thus determined, afterwards of the tests on a sample of people and confidence tests, which would be the best target one and the best protocol of test for the determination of ocular predominance and its quantification. The first results are still insignificant, but we give hope that one day this type of test can be used to monovision adaptation. We actually know that the principle work. There still remain many tests to be performed for improve reliability and better understand the complexity of the sensory dominance. Etudiant/e(s)) Monnin David Et Constantin Olivier Superviseur Professeur Michael Goldschmidt Mandant Institut d’optométrie Semestre de printemps 2011, P6, Numéro de projet 5042-O © FHNW, Haute Ecole Technique Institut d'Optométrie Aarauerstrasse 30, CH 4600 Olten Introduction ou but du travail Le but théorique a déjà été atteint lors de notre projet P5, il s’agissait de répertorier tous les tests sur la dominance oculaire existants, d’en évaluer la pertinence et d’en tirer des conclusions pour la création d’un test futur. Le rôle de l’œil dominant dans la correction en monovision était une partie importante pour juger de la validité des tests. Nous avons également exploré l’aspect anatomique et physiologique de la dominance. Cette fois, nous affinons un peu nos recherches, mais ce n’est pas le but principal de ce travail. Cependant, nous continuons également à explorer la pertinence des tests de recherche sur l’œil dominant en effectuant un petit sondage auprès des opticiens. Le but pratique est prédominant dans notre projet. Nous désirons créer de A à Z un test de dominance oculaire sensorielle, avec la possibilité de quantifier cette dominance, sur la base des études déjà effectuées sur le sujet. Le test devra être compréhensible pour le patient et simple à pratiquer pour l’optométriste, car le but est de pouvoir l’introduire dans une pratique quotidienne d’optique. Une fois le test créé, il s’agira d’analyser sa fiabilité et d’étudier sa relation avec le succès ou non d’une adaptation en monovision. Matériel et méthodes En se basant sur la recherche littéraire que nous avons faite lors de notre projet P5, nous avons pu créer un test de dominance oculaire. Tout d‘abord, nous nous sommes penchés sur l’élaboration de plusieurs images à utiliser. Nous avons défini des critères pour la création des images. Il fallait avoir un élément fusionnel afin que les deux images soient perçues comme une seule. Puis un élément différent permettant d’observer la dominance de l’œil droit ou de l’œil gauche. Ainsi, en se basant sur ces critères et en se référant aux études précédentes, nous avons élaboré une série de cibles que nous avons testée. Nous avons pensé à différents systèmes de présentation du test. Nous avons commencé par imaginer un fichier PowerPoint dans lequel nous afficherions notre cible, avec un échelonnage de baisse de contraste déjà effectué sur certains détails, une fois pour un œil et une fois pour l’autre. Nous aurions utilisé un écran d’ordinateur sur lequel nous voulions adapter des filtres polarisants correspondants à la lunette polarisée que le sujet porterait. Mais les écrans actuels étant déjà polarisés, notre idée n’était pas réalisable. Nous avons ensuite imaginé deux systèmes de séparation. Le premier à l’aide de miroirs, nommé stéréoscope à miroir. Le deuxième, avec un simple septum séparant les deux champs visuels. Nous avons commencé par créer le septum afin de commencer au plus vite les essais des cibles. Nous avons fait un premier test et nous nous sommes rendus compte que le principe fonctionnait. Nous avons donc préparé un septum de 50 centimètres de long et adapté une mentonnière avec une lunette d’essai afin d’y placer la compensation de +2 dioptries pour la distance. Pour aider à la fusion nous avons placé des prismes base externe dans la lunette d’essai. Le Professeur Roland Joos nous a conçu un programme informatique dans lequel nous pouvons afficher deux images et effectuer une baisse de contraste sur l’une des deux. Une fois que le test fut mis au point, nous avons pu commencer nos expérimentations. Avec la plupart des cibles, nous procédons de la façon suivante; nous baissons progressivement le contraste de l’image d’un œil, jusqu’à la suppression totale de cette image. Puis nous effectuons la même chose avec l’autre image. En comparant les deux résultats, nous pouvons déduire quel est l’œil dominant et si la dominance est forte ou faible. Au fil des tests, nous avons pu améliorer notre protocole d’examen, nous avons développé de nouvelles stratégies et façon de tester jusqu’à obtenir un échantillon de 22 personnes pour une première analyse. Puis nous avons sélectionné les quatre meilleurs tests pour une deuxième série de tests sur 10 sujets où nous avons répété ceux-ci quatre fois pour plus de fiabilité des résultats. Résultats Nous avons effectué deux sessions de tests. Nous avons utilisé le programme R pour l‘analyse statistique des résultats. Le Professeur Joos nous a fortement aidés pour cette analyse statistique. La première série comportait 12 tests effectués sur 22 sujets, 9 personnes de sexe féminin et 13 personnes de sexe masculin. Le but de cette analyse étant de vérifier la fiabilité des tests en les comparant entre eux. Un test étant considéré comme significatif s’il offre des résultats similaires à un autre test. C’est un test de corrélation. Le Professeur Joos nous a suggéré de prendre les tests qui ont une corrélation supérieure à 0.7 entre eux. Malheureusement nous n’avons pas obtenu de résultat supérieur à 0.662. La deuxième série de test a été faite avec 4 tests sélectionnés de la première session où nous avons répété le test 4 fois sur 10 sujets pour obtenir plus de fiabilité des résultats. Notre échantillon de population comportait 9 personnes de sexe masculin et 1 personne de sexe féminin. Les tests ont été sélectionnés grâce à la première étude statistique, mais au vu des résultats, nous nous sommes aussi basés sur le feeling que nous avons eu lors des expérimentations, et avons pris ceux qui nous semblaient les plus pertinents. Les résultats des tests obtenus n’ont pas montré une bonne reproductibilité. Deux tests ont été écartés car ils ne présentaient pas une bonne corrélation avec les deux autres. Nous avons obtenu une bonne corrélation d’un minimum de 0.77 avec les deux tests restants. Il faut mentionner que ces deux tests sont très semblables car nous utilisons les mêmes cibles, de ce fait la corrélation et la reproductibilité sont relativement proches. Discussion Durant ces séries de tests nous avons remarqué plusieurs choses. La baisse de contraste d’une image entraîne une perception par alternance et non une perception superposée comme c’est souvent le cas avec un contraste de 100%. Souvent après le clignement du sujet la dominance change d’un œil à l’autre quand les images sont vues par alternance. Nous avons également constaté chez certains sujets l’incapacité de supprimer une image à un contraste de 0%, effectivement il réside une perception alternée et parfois superposée de l’image à 100% de contraste et l’image à 0%, cela se traduit par une image mélangée de blanc et de l’image présentée à 100% de contraste. Il est intéressant de noter que chez plusieurs sujets testés, il existe des dominances localisées. Nous avons observé chez quelques personnes une dominance de la vision centrale d’un œil et une dominance périphérique de l’autre œil, cela se traduit pour le test 8, par exemple, par la vision d’un œil de l’Atomium centralement alors que les bords de l’image sont constitués de l’image des habitations. Ces constatations nous confirment la complexité de la rivalité binoculaire et la difficulté d’analyse des mécanismes neuronaux en jeu. Il est difficile de donner des conclusions sur la fiabilité des tests suite à l’analyse statistique, les résultats sont dans l’ensemble peu concluant. Il serait intéressant de refaire une analyse statistique sur plus de 10 sujets afin de voir si l’on obtient de meilleurs résultats et plus de corrélation des tests entre eux. Littérature Veuillez vous référez directement à l’étude principale.