Le Bunker de La Rochelle

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Le Bunker de La Rochelle
MUSÉE
H
La Rochelle
Le Bunker
de La Rochelle
LE BUNKER / PHOTO MG
Un refuge allemand de la Seconde Guerre
mondiale transformé en musée…
Mai 1945. Après la levée
du siège de la poche de
La Rochelle, un officier français
examine une carte des
défenses allemande située
dans le bunker.
n nouveau musée vient de naître à
L a Rochelle. Il s’agit d’un bunker,
ancien refuge des officiers de la marine
allemande pendant la Seconde Guerre
mondiale, qui rappelle de nombreux et
malheureux souvenirs aux quelques Rochelais de
l’époque encore présents aujourd’hui dans la ville
et ses alentours.
Ce refuge était situé sous l’ancien hôtel des
Étrangers, près du marché central de la ville,
aujourd’hui disparu pour faire place à des logements. Ses caves et ses souterrains avaient été
aménagés dès 1941 pour protéger, en cas de
bombardements, les officiers des sous-marins allemands, les U-Boote, stationnés à La Pallice.
U
L’Occupation
Ce musée évoque avec une saisissante réalité toute
cette époque qui débute en juin 1940 avec l’arrivée
des Allemands à La Rochelle. Un officier se présente
à l’hôtel de ville pour demander au maire, Léonce
Vieljeux, de bien vouloir descendre le drapeau français afin que soit hissé celui de l’occupant. Le maire
refuse et ne se pliera aux exigences des vainqueurs
qu’en présence d’un officier supérieur à son grade.
La résistance ne fait que commencer.
2 | Le Picton n° 222 | Novembre Décembre 2013 |
Jean GUILLARD
Les Allemands installent leur kommandantur dans
l’hôtel particulier des Duperré, place d’Armes, d’où
partiront les ordres destinés aux représentants de
l’autorité locale. La population se voit alors privée
de nombreux aliments et vêtements, les voitures
à essence nécessaires à la vie quotidienne s’équipent de gazogène… Un couvre-feu est instauré.
Les officiers logent chez les propriétaires de
maisons confortables. Les adultes doivent présenter à tout contrôle un « ausweiss » ou laissezpasser…Tous subissent, ici comme ailleurs en
France, l’occupation allemande.
La collaboration
Tous, ne veut pas dire la généralité. Certains
Rochelais, comme de nombreux Français, n’hésitent pas à se rapprocher de l’occupant… et à collaborer. Après l’armistice, plusieurs mouvements
pro -allemands sont créés : le Parti Populaire
Français de Jacques Doriot, ancien député communiste, est bien sûr représenté à La Rochelle ; le
Rassemblement National Populaire de Marcel
Déat, ancien député socialiste, tient sa permanence
rue des Bonnes-Femmes et le Parti Franciste a son
local situé rue Bazoges. Certains intellectuels se
retrouvent sous la présidence de Georges Grangé