VerNis
Transcription
VerNis
mensuel N°9 octobre 2014 France 4,80 € - Suisse 7 CHF Le magazine professi onnel de la filière Spa Beauté Bien-être TOUT SUR LA FRANCHISE ! Marché : Où en est le secteur beauté ? Facebook sinon rien ! Ces précieux sérums… Vernis : les couleurs d’automne Et si on se mettait au Feng Shui… adaptez votre accueil aux cultures 60 Etude de marché (1ère partie) Régine Ferrère Présidente de la CNEP Frédéric Lefret Président de la FFEEP, Secrétaire de la CNEP chargé du développement “ Régine Ferrère Nous abordons la deuxième décennie du XXIe siècle. Le monde bouge, plus vite et plus fort qu’il n’était possible de l’imaginer au début de ce siècle. Les vieilles structures se fissurent de toutes parts, les équilibres qui garantissaient notre avenir volent en éclat. Partout dans le monde les équilibres géopolitiques sont remis en question par des révolutions, des guerres fratricides, des tensions religieuses exacerbées. La révolution technologique et l’accès immédiat à l’information par l’image donne à tous les citoyens du monde une envie de liberté et un retour aux vraies valeurs. Cette évolution oblige à regarder différemment notre branche, ses évolutions et sans doute à repenser nos entreprises en y intégrant plus d’humain, en repensant la relation entre culture et économie. Les modèles que nous connaissons ont abouti à une standardisation de l’offre, à un appauvrissement des contenus, au mépris parfois de nos savoir-faire historiques. Les chiffres que nous allons présenter sont parfois terribles, mais les chiffres sont toujours têtus. Il faut apprendre à les lire positivement. Certes ils évoquent la fin d’un modèle économique que d’aucuns se sont inutilement employés à maintenir sous perfusion. Ils sont aussi facteur d’optimisme, car ils sont le signe pour les entrepreneurs volontaires d’une possibilité d’évolution durable, construite sur les valeurs fondatrices que portent nos métiers. Frédéric Lefret Les fabricants de cosmétiques et de matériel investissent sur le sol français dans la recherche et le développement et exportent leur savoir-faire dans le monde entier. présidente de la cnep Président de la FFEEP SBmag|octobre 2014 exploitation La branche investit en France, crée de l’emploi, et fait travailler tout un réseau de sous-traitants, prestataires de services et entreprises de matériels et d’équipements ; 1 774 entreprises sous-traitantes – CA 209 Md€ Dans la distribution, la filière est principalement composée de TPE, bien ancrées dans le tissu socio-économique régional. La branche affiche en moyenne une croissance en continu de 7 % par an sur les dix dernières années avec un pic particulier sur les cils et les ongles qui affichent une croissance de + 15 % en 2013. La formation est intégrée dans la filière et propose des diplômes professionnels allant du niveau 5 au niveau 3 : CAP / Brevet Professionnel / BAC PRO et BTS Un métier de services plébiscité par les consommateurs L’institut et le Spa arrivent en troisième position sur l’étude «Les Français et les services» réalisée par l’Académie du Service, leader en France du conseil aux entreprises pour le développement de la culture du service et l’amélioration de la relation client. + 7 Français sur 10 sont satisfaits des services rendus par les entreprises en France. Radioscopie du secteur Répartitions des activités dans les Instituts de Beauté Code-APE 9802B Répartitions des activités dans les Instituts de Beauté Code APE 9802B Etude Credoc/CNEP/OPCALIA 1. Les écoles et centres de formation : Soins de beauté Manucure, beauté des pieds 8 % Manucure, beauté des pieds 8% épilation 29 % Etude Credoc/CNEP/OPCALIA Epilation 29% Maquillage 2 % Minceur Minceur 8% 8% Maquillage 2% Soins de beauté du visage Soins duSoins visage 17% 17 % Soins du visage 17% Manucure, beauté des pieds 8% Epilation 29% Autres 4% Autres 4% Bronzage 4 % Maquillage Bronzage 2% 4% Vente de produits (parfums, cosmétiques…) 18% Vente de produits (parfums, cosmétiques....) Vente de 18 produits % Autres 4% Minceur Soins du corps 9% 8% Soins du corps 9% Hydrothérapie (hammam, bains, douches…) Bronzage 1% 4% Hydrothérapie, (hammam, bains, douches....) Soins du corps1 % 9604Z Répartitions des activités dans SPA/Centres spécialisés en soins du Corps et Thalasso Code-APE 9604Z Etude Credoc/CNEP/OPCALIA Répartitions des activités dans les SPA /Centres spécialisés en Soins du Corps et Thalasso Code APE Autres soins corporels 9604Z Etude Credoc/CNEP/OPCALIA Minceur 24% Manucure, beauté des pieds 3% Maquillage 1% Epilation Manucure, 8% Manucure, beauté des beauté des pieds Soins du visage pieds 3% 7% Maquillage 1 % Manucure, beauté des pieds 3 3% % Epilation épilation % Epilation 8 8% 8% Soins du visage Soins visage Soins du du visage 7%7 % 7% Minceur Minceur 24 % Minceur, 24% 24% Autres 9% Autres9%9 % Autres Vente de produits (parfums, cosmétiques…) 8% Bronzage 14 % Bronzage, 14% Hydrothérapie Hydrothérapie, Hydrothérapie, (parfums, Vente de produits Vente de (hammam, bains, cosmétiques…) (parfums, (hammam, bains, douches…) (hammam, produits 8% 11% 11% cosmétiques....) douches....) bains, (parfums, 8% Vente de produits cosmétiques....) 8% douches....) 11 % + Les centres de formation spécialisés cils, ongles et maquillage + Les nails-centers et centres spécialisés dans l’embellissement des cils, des sourcils et le maquillage : 245 millions d’€ – 9 000 entreprises – 15 000 salariés + Les instituts de beauté (code NAF 9602B) : 1 milliard 502 millions d’€ – 26 759 entreprises – 15 000 salariés Bronzage 14% Hydrothérapie (hammam, bains, douches…) 11% 60 millions d’€ – 27 entreprises – 600 salariés 4. Les entreprises de l’embellissement : 5. Les entreprises de soins de Beauté et de Bien-être Bronzage 14% Autres soins corporels 500 millions d’€ – 30 entreprises – 4 000 salariés 3. Les équipementiers pour les entreprises de la branche Beauté Bien-être : Autres soins corporels Maquillage 1% 2. Les fabricants de cosmétiques pour le Spa et l’institut : + Les distributeurs de cosmétiques spécialisés pour les cils, les ongles et le maquillage 9% (parfums, Hydrothérapie cosmétiques…) (hammam, bains, Répartitions des activités dans les SPA /Centres s pécialisés e n S oins d u C orps e t T halasso C ode A PE 18% douches…) 1% étude Credoc/CNEP/OPCALIA 61 78,5 millions d’€ – 139 écoles privées HC – 1 950 salariés Soins de beauté étudeRépartitions Credoc/CNEP/OPCALIA des activités dans les Instituts de Beauté Code APE 9802B La filière Beauté Bien-être en chiffres Sources/ 2012-2013 /INSEE / CNEP + Les Spas, centres de soins corporels, thalasso et thermalisme (code NAF 9604Z) Soins du corps 15% Soins du corps 15% Soins dudu corps, 15%15% Soins corps octobre 2014|SBmag 1 milliard 36 millions d’€ – 10 144 entreprises – 8 471 salariés + Les centres de bronzage en cabine : 120 millions d’€ – 600 entreprises – 3 000 salariés Au total, chiffres France de toute la filière : 3 miliards 542 millions d’€ – 46 699 entreprises – 48 021 salariés pratique + 9 Français sur 10 pensent que les métiers de services sont porteurs d’avenir. + 3 secteurs arrivent souvent en tête sur les 13 items, il s’agit des « commerces et services présents uniquement sur Internet », « la beauté et le bien-être » et « les commerces et services de proximité ». + Les 3 secteurs d’activité les mieux évalués au global sont « les commerces et services de proximité » avec 83 % de satisfaits, « les loisirs » avec 80 % de satisfaits, et « la beauté et le bien-être » avec 79 %. Seules 25 % des françaises vont en institut de beauté. 95 % de femmes qui fréquentent l’institut ont un âge moyen de 35 ans. + Elles sont actives et soucieuses de leur apparence. + Elles sont à la recherche de bien-être, de détente et de calme. + Elles se rendent dans les instituts de beauté pour vivre un moment unique pour prendre soin d’elles. + Le panier moyen est de 30 à 45 €. La Beauté et le Bien –être attire de plus en plus d’hommes 62 Il existe une profonde mutation des comportements masculins vis-à-vis des soins de beauté grâce à l’arrivée du Spa. + Le modelage de bien–être a joué la carte de la séduction. + L’accès des femmes aux carrières jusqu’alors réservées aux hommes a profondément modifié leur regard sur le paraître. La femme est devenue une sérieuse concurrente. + L’homme moderne est devenu actif, dynamique, soucieux de sa silhouette et de ses rides. + Il a pris conscience de l’importance de son apparence pour mener à bien sa vie professionnelle, sociale et familiale. Le marché des cosmétiques masculins a tout à coup explosé dans les années 2000. Les marques de l’institut ont alors développé des gammes et des protocoles adaptés. La beauté et le bien–être attirent de plus en plus de seniors Les plus de 50 ans achètent pour 25 milliards d’euros de produits de grande consommation chaque année, soit 45 % du chiffre d’affaires du secteur. + Les seniors recherchent la qualité dans deux domaines en particulier : l’alimentaire et la cosmétique. Les instituts de beauté bénéficient de deux tendances : + L’hédonisme, qui est au cœur des préoccupations des Français + Le vieillissement de la population, qui est en quête de forme et de bien-être. Les 45 – 60 ans représentent un important relai de croissance. Encore en activité, les 45 – 60 ans perçoivent des revenus élevés, mais arrivés à l’âge de la retraite, leur niveau de vie diminuera, les pensions et retraites ne compensant pas les revenus d’activité. Il faudra les fidéliser. SBmag|octobre 2014 exploitation NAF 9604Z - Entretien corporel – solariums – amincissement – thermalisme, etc. 1 964 structures nouvelles ont vu le jour en 2013. Le nombre d’établissements dans le secteur des soins du corps n’a cessé d’augmenter depuis 2008 (+8,3 %), avec une progression de l’effectif salarié de 5,7 %. L’effectif salarié en 2012 Code NAF 9602 B + NAF 9604Z - Sources INSEE 77 % des instituts de beauté ne comptent aucun salarié - chiffres 2011 Le nombre moyen de salariés par entreprise est de 0,6. Répartition des entreprises du secteur par taille Unités : nombre d’entreprises, part en % du nombre d’entreprises Entreprises Part 0 salarié 23 660 77,0% De 1 à 2 salariés 4 809 15,6% De 3 à 5 salariés 1 627 5,3% De 6 à 9 salariés 439 1,4% De 10 à 19 salariés 160 0,6% De 20 à 49 salariés 33 0,1% De 50 à 99 salariés 3 0,0% Total 30 731 100,0% Analyse économique Le parc des entreprises de soins de beauté et de bien-être a vécu ces dix dernières années une forte expansion – Sources ACOSS 2012 / XERFI 2013. NAF 9602 B - Institut de beauté traditionnel – 11 354 salariés Le nombre d’instituts généralistes a progressé de 19,2 % sur la période 2008-2011 grâce au fort potentiel de croissance de ce marché et à la faiblesse des barrières à l’entrée. Mais en 2012, on note un tassement au niveau de la création d’entreprises traditionnelles compte-tenu des difficultés conjoncturelles, entraînant un tassement des effectifs salariés +0,5 % contre 18,2 % entre 2008 et 2011. Attention ! Dans ce code, il faut rajouter les structures unipersonnelles, qui représentent aujourd’hui plus des trois quarts des entreprises du code 9602B. La création du statut d’auto-entrepreneur au 1er janvier 2009 a en effet incité de nombreuses personnes à créer leur propre institut ou à se lancer dans une activité d’esthéticienne free-lance (à domicile ou en instituts). La part des structures unipersonnelles dans le secteur des soins de beauté s’est renforcée de 7,2 points entre 2008 et 2011, liée à la création du statut d’auto-entrepreneur. Cette tendance s’est cependant nettement essoufflée en raison de la morosité économique et de l’arrivée à saturation de certaines zones en centre-ville des grandes agglomérations. La localisation géographique de l’activité soins de beauté et de bien-être En 2012 les trois régions les plus peuplées et les plus urbanisées (Ile-de-France, Rhône-Alpes et PACA) concentrent près de la moitié des effectifs salariés des instituts de beauté et 44,6 % des établissements. Localisation géographique de l’activité (*) Unités : part en % du nombre total d’établissements et de salariés Entreprises Part Effectifs salariés Ile-de-France 1 982 24,6% 6 028 31,3% Rhône-Alpes 899 11,1% 1 885 9,8% Provence-Alpes 714 8,9% 1 475 7,7% Pays-de-la-Loire 474 5,9% 958 5,0% Aquitaine 467 5,8% 1 037 5,4% Midi-Pyrénées 355 4,4% 741 3,8% Côte d’Azur Part Autres régions 3 174 39,3% 7 124 37,0% Total (*) 8 065 100,0% 19 248 100,0% Sources XERFI /ACOSS données 2012 octobre 2014|SBmag 63 pratique Les zones à fort potentiel en centre-ville arrivent à saturation dans les grandes agglomérations en raison d’une offensive des circuits concurrents intra-sectoriels avec la montée en puissance de grandes enseignes d’envergure nationale : Esthétic Center – Body Minute – Citron Vert – Physiomins – Alésia Minceur Depuis 2013, la conjoncture économique française est particulièrement inquiétante dans l’ensemble des secteurs. Quelques chiffres évocateurs sur l’état des lieux des entreprises tous secteurs confondus 64 Aucune amélioration n’est prévue pour 2014. Bien au contraire, le climat general des affaires est figé depuis le début d’année 2014 : l’indicateur se situe toujours 6 points en dessous de sa moyenne de longue période. D’une manière générale, l’inquiétude pour l’économie française a touché 90 % des patrons de PME. L’activité au cours de ces derniers mois s’est nettement dégradée dans les services. Le chiffre d’affaires a nettement diminué dans les services aux ménages (-1 %) en novembre 2013. Ainsi, 60 % des patrons de PME se déclarent inquiets pour leur propre activité dans les mois à venir. Alors que 67 % des patrons de PME ont besoin d’au moins un financement, 77 % d’entre eux ont subi au moins un obstacle pour accéder au financement bancaire (contre 67 % au début de l’année 2013). En tout état de cause, les encours de crédits aux entreprises ont été quasiment stables en décembre (-0,05 % après 0,4 % en novembre) et s’élevaient à 813 milliards d’euros. Les encours de crédits de trésorerie ont nettement reculé (-1,3 % en décembre ; 166 milliards d’euros) et leur repli sur un an s’est accéléré (-5 % contre -3,9 % en novembre 2013). Les encours de crédits à l’investissement continuent de s’accroitre très modérément (+0,3 %, 566 milliards d’euros). Face à la faiblesse de la demande et à la hausse de la pression fiscale, le nombre de défaillances continue de progresser. En novembre 2013, 57 448 défaillances d’entreprises ont été enregistrées depuis le début de l’année, soit 3,6 % de plus qu’à la même date en 2012. Pour l’ensemble de l’année 2013, on estime à 62 252 le nombre de défaillances. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2009. Toutes les tailles d’entreprises sont concernées et peu de secteurs sont épargnés. Les prévisions du Premier Ministre pour le deuxième semestre ne sont pas meilleures et nous pouvons nous attendre à faire partie de la série d’arbitrages que les ménages devront opérer pour faire face à une crise sans précédent. Pour la filière Beauté Bien-être, en 2013, on note une panne de croissance inédite tout particulièrement pour les Instituts de Beauté En 2013, pour la 1ère fois, le CA a reculé de -0,5 %. La fréquentation des instituts se réduit. En effet, l’environnement économique se dégrade. Nous assistons quasi-impuissants à une montée mensuelle des chiffres du chômage. Les salaires ne sont pas revalorisés, voire même gelés pour les fonctionnaires. La pression fiscale s’accentue sur les entreprises qui sont frileuses pour embaucher et investir. La consommation des ménages est particulièrement atone. Le bilan des soldes de l’été n’est pas particulièrement bon, avec une nette baisse du panier moyen et une hausse des achats sur internet de 11 %, souligné par les experts du Credoc. Pour la première fois, les arbitrages touchent notre filière jusqu’ici épargnée. La partie retail est également affectée puisque nous enregistrons la plus faible hausse de consommation de produits de beauté depuis 10 ans soit +1 %. Une Croissance stoppée certes, mais la crise économique n’est pas la seule responsable. D’autres facteurs structurels sont à analyser... Vous lirez la suite de ce dossier dans le prochaine numéro. SBmag|octobre 2014