Richesses _FR
Transcription
Richesses _FR
Index 2 015 de richesse des actifs construits au niveau mondial Quelles nations construisent les bases les plus solides d'un succès économique ? www.arcadis.com/builtassetindex Table des matières 1. Avant-propos 2. Synthèse 3. Index de richesse des actifs construits au niveau mondial 3.1 Classement – la Chine devant les Étas-Unis 3.2 Richesse des actifs par personne – le Qatar est en tête 3.3 Les marchés émergents gagnent du terrain 3.4 Relation entre la richesse des actifs construits et le PIB 4. Perspectives des actifs construits 4.1 Prévisions sur dix ans – l'avance de la Chine toujours croissante 4.2 Les implications pour l'économie mondiale 5. Comment les actifs construits peuvent-ils être construits pour durer ? 6. Annexes 6.1 Méthodologie 6.2 Sources de données 7. Autres lectures 2 1. Avant-propos La santé et la richesse d'une nation peuvent être mesurées de nombreuses façons différentes. Qu'il s'agisse du PIB, de l'espérance de vie, de la qualité de vie ou de l'emploi, chacune de ces caractéristiques revêt une certaine valeur en tant qu'indicateur de performance. Cependant, il existe un point commun entre celles-ci, et toutes les autres, c'est qu'elles sont toutes sous-tendues par un environnement bâti bien développé qui répond aux besoins de l'économie et du peuple de la nation. Ce rapport vise à quantifier le développement des environnements bâtis d'une nation de manière à montrer quels sont les pays qui créent les meilleures fondations d'un succès social et économique. Pour ce faire, nous identifions les nations possédant le plus grand stock, ou la plus grande richesse, d'actifs construits. Cette richesse prend en compte la valeur des constructions et infrastructures d'un pays – toutes les maisons, écoles, voies ferrées, voies navigables, centrales électriques, tous les bureaux, etc. En analysant la distribution de la richesse des actifs construits et la façon dont elle a changé depuis notre premier rapport en 2013, nous pouvons voir quels pays investissent le plus dans leurs bâtiments et infrastructures, et lesquels ont du mal à financer la rénovation et l'entretien de leurs actifs construits. Ces données auront un impact significatif sur leur prospérité future, et par conséquent, sur le bien-être de l'économie mondiale. Les classements et analyses contenus dans ce rapport fournissent des informations sur des questions telles que : • Quels pays possèdent le plus d'actifs construits ? • À combien s'élève la richesse des actifs construits par habitant ? • Quels pays investissent le plus dans leurs actifs construits ? • Quels facteurs stimuleront l'évolution des actifs construits au cours des prochaines années ? Deux tendances claires émergent des nombreuses données contenues dans ce rapport. Premièrement, les économies émergentes, à commencer par la Chine, ont rapidement investi dans les actifs construits et c'est une tendance qui devrait se poursuivre durant la prochaine décennie, ce qui aura pour effet de changer en profondeur le tableau de classement mondial des nations les plus riches en actifs construits. Cette croissance rapide n'est pas exempte de défis, puisque ces nations auront besoin de surveiller le fondement et la qualité de ces créations d'actifs de manière à maintenir des rendements économiques, environnementaux et sociaux élevés. Deuxièmement, les économies développées ont au mieux vécu une stagnation, et dans de nombreux cas un déclin, de leur stock d'actifs construits, ce qui mettra en péril leur situation et leur compétitivité économiques sur le long terme. Cette tendance peut être inversée en remédiant au déficit de financement qui engendre un sous-investissement relatif dans ces pays par la création de structures financières innovantes plus propices aux investissements privés. Une approche plus sophistiquée de l'intégralité du cycle de vie des actifs est aussi nécessaire pour étendre la durée de vie des actifs et diminuer le coût de propriété de manière à augmenter la productivité des actifs dans son ensemble. Chez Arcadis, nous aidons des clients des secteurs privés et publics à améliorer la qualité de vie grâce à leurs actifs construits et naturels. Grâce à notre connaissance des secteurs du marché du monde entier et à notre vaste expertise technique, nous disposons d'informations uniques et pertinentes pour les investisseurs, promoteurs, propriétaires et exploitants des actifs construits et naturels pouvant aider ces derniers à obtenir de meilleurs résultats avec davantage de certitudes. Julien Cayet Responsable mondial, Conseil aux entreprises Arcadis 3 2. Synthèse L'index de richesse des actifs construits au niveau mondial d'Arcadis calcule la distribution de la richesse dans le monde en termes d'actifs construits physiques, lesquels contribuent à la productivité d'une nation. L'index estime la valeur des bâtiments et infrastructures dans 32 pays, représentant collectivement 87 % du PIB mondial. Il permet aussi de prévoir la manière dont la distribution de la richesse des actifs construits est susceptible de changer au cours de la prochaine décennie. Publiée par Arcadis et fondée sur les données de recherches menées par le Centre pour la recherche économique et commerciale (Cebr), cette seconde édition de l'index de richesse des actifs construits mondial démontre que : • Au cours des deux dernières années, ces pays ont investi un total net de 8 000 milliards de dollars américains dans leur stock d'actifs construits, reflétant l'importance que l'investissement dans les bâtiments et les infrastructures économiques revêt en termes de bien-être social, économique, et environnemental de la société. • Le total de richesse des actifs construits culmine maintenant à 218 000 milliards de dollars américains, ce qui équivaut à 30 700 dollars américains par personne vivante à l'heure actuelle. • La Chine possède le plus grand stock d'actifs construits au monde avec un total de 47 600 milliards de dollars américains, surpassant le total américain de 36 800 milliards de dollars américains. • Ceci peut être mis sur le compte de l'énorme investissement que la Chine a consenti en faveur de son stock d'actifs construits depuis l'an 2000. Dans cette période, la Chine a réalisé un investissement net de 33 000 milliards de dollars américains, soit bien plus que toutes les autres économies réunies. • Les Qatariens détrônent les Singapouriens à la tête des populations aux actifs construits les plus riches, avec une valeur d'actifs construits s'élevant à 198 000 dollars américains par habitant contre 192 000 dollars américains à Singapour. • De nombreuses économies du G7 ont constaté un désinvestissement net par la dépréciation de leurs actifs construits depuis 2012. • Le Japon a été l'économie ayant subi la plus importante dépréciation de son stock d'actifs construits avec 4 600 milliards de dollars américains, mais par rapport à la proportion de son stock, la perte nette de l'Allemagne dépasse celle du Japon avec 21 % contre 20 %. • La France et la Russie figurent également au rang des économies développées ayant subi des désinvestissements nets conséquents depuis 2000, tandis que le stock américain est resté très constant. • Depuis 2012, c'est l'Espagne qui a connu le désinvestissement le plus important par rapport aux pays analysés dans ce rapport, puisqu'il atteint 3,8 % du PIB. • Le stock d'actifs construits est étroitement lié au rendement économique d'une nation. En moyenne, les pays analysés possèdent un stock d'actifs construits équivalant à 2,9 fois leur PIB. • Certaines économies s'éloignent significativement de cette moyenne. Le R.-U., par exemple, possède un stock d'actifs construits qui ne vaut que 1,8 fois son PIB. Ceci démontre une utilisation efficace du capital productif, mais suggère également que de nouveaux investissements pourraient potentiellement générer des gains. 4 • Le modèle de croissance très dépendant des investissements de la Chine signifie qu'en 2025, son stock d'actifs construits vaudra plus de deux fois celui des É.-U., et excèdera en taille celui des quatre économies suivantes réunies. • Si l'intégralité du stock ne produira pas de valeur de manière immédiate, une grande partie se traduira en croissance économique, confirmant la tendance constante d'un centre économique mondial gravitant en Asie. 5 3. Index de richesse des actifs construits au niveau mondial Des nouveaux gratte-ciels qui poussent dans le désert du Moyen-Orient, au renforcement des dispositifs anti-inondation et anti-ouragans ; en passant par la pénurie de logements dans les bidonvilles de São Paulo et les nouvelles pistes d'aéroport encombrées d'Angleterre, le désir de construire et développer notre territoire semble inextinguible. Ce besoin de construire se reflète dans notre index qui montre que, dans l'ensemble, la richesse des actifs construits dans le monde a augmenté d'un total net de 8 000 milliards de dollars américains depuis 2012 pour s'élever à 218 000 milliards de dollars américains en 2014. C'est l'équivalent de 30 000 dollars américains par homme, femme et enfant dans le monde à l'heure actuelle, en se basant sur la population mondiale de 7,1 milliards d'individus (source : ONU). 3.1 Classements : La Chine devant les É.-U. dans l'Index des actifs construits Ce rapport démontre que la Chine a maintenant dépassé les É.-U, de loin, en tant que nation la plus riche du monde en matière d'actifs construits. Le développement d'actifs rapide de la Chine a joué en même temps qu'un désinvestissement net des États-Unis, puisque les entreprises et le gouvernement américains n'ont pas réussi à investir suffisamment pour remplacer les vieux bâtiments, équipements et machines. Pendant ce temps, certaines économies de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) qui se trouvaient au sommet par le passé ont perdu de leur standing, tant en valeur relative qu'absolue. Une partie de la chute de leurs stocks d'actifs s'explique par la transition à long terme des économies manufacturières aux économies basées sur les services, lesquelles nécessitent moins de machines et d'équipement pour créer de la valeur. Cependant, cela n'explique pas tout. De nombreuses économies européennes, comme le R.-U. et l'Allemagne, ont notablement sous-investi dans leurs actifs construits au cours des dernières années. Le manque d'approvisionnement en actifs du R.-U. semble dater d'avant, puisque son relatif désinvestissement au cours de la décennie passée a été moins net que pour d'autres économies matures. Ces tendances datent d'avant la crise financière, mais ont été exacerbées après la crise alors que les gouvernements et les entreprises ont réduit l'investissement. Même si l'investissement continue de croître rapidement à l'échelle mondiale, la situation actuelle dans laquelle les économies avancées ont connu un désinvestissement prolongé est sans précédent. Il n'y a pas de pénurie de fonds disponibles pour investir à l'échelle mondiale, ce qui suggère que le secteur privé manque de confiance en la croissance future, particulièrement dans les économies avancées. Cependant, comme la croissance continue de prendre de l'essor, l'investissement est susceptible d'être relancé avec elle. Schéma 1 Stock d'actifs construits, 2014, USD 6 China USA Japan India Germany Russia Italy France South Korea Brazil Mexico Spain UK Indonesia Canada Australia Saudi Arabia Thailand Turkey Netherlands Poland Malaysia South Africa UAE Belgium Egypt Hong Kong Philippines Singapore Chile Qatar Ghana Trillions 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 Source : Penn World Tables, IMF, Banque mondiale WDI, Organismes nationaux de statistique, analyse du Cebr Gros plan sur un pays : Chine Selon la mesure économique utilisée, la Chine a soit déjà dépassé les É.-U. au rang de la plus grande économie du monde, soit elle est en passe de le faire dans un futur proche. Ce moment décisif dans l'économie mondiale est reflété dans cet index puisque la Chine apparait au sommet du classement mondial, dépassant les É.-U. La Chine a ajouté 33 000 milliards de dollars américains à son stock d'actifs construits depuis 2000. C'est plus que l'investissement combiné de toutes les autres économies. Deux caractéristiques différentes rendent la croissance de la richesse des actifs construits de la Chine si impressionnante. Il s'agit d'une part de son ampleur et d'autre part de la vitesse pure à laquelle elle a été développée. Cependant, aucune évaluation de l'essor des actifs d'infrastructure et de son influence sur la position du pays dans l'Index de richesse des actifs construits au niveau mondial ne peut être complète sans un aperçu de ce qui l'a soutenu et continu de le soutenir, et de comment une croissance continue sera façonnée. Contrairement à la plupart des marchés matures, comme ceux d'Amérique du Nord, d'Europe et d'Australie, un grand nombre de projets infrastructurels en Chine sont menés par la planification du gouvernement central. Les territoires sont mis à disposition pour développement lors d'enchères « publiques » avec des stipulations et paramètres stricts concernant le montant de chaque catégorie d'actifs à développer. Il est particulièrement important pour le gouvernement d'assurer le développement d'une infrastructure de classe mondiale pour soutenir son économie à croissance rapide et les niveaux sans précédent d'urbanisation en Chine. Un thème important pour ses décideurs politiques au cours des deux dernières années a été de rééquilibrer l'économie vers les dépenses des consommateurs, une tâche qui s'est révélée difficile. Les ménages en Chine sont prudents, ils préfèrent épargner l'argent plutôt que de le dépenser, l'absence de systèmes de sécurité sociale complets étant l'une des raisons à ce phénomène. Si ceci comporte des dangers en termes de surcapacité et une potentielle bulle immobilière, un taux d'épargne élevé offre également à la Chine un stock d'actifs construits formidable. L'allure lente à laquelle ce rééquilibrage a lieu, en plus de la croissance continue, signifie qu'à la fin de l'horizon prévisible, le stock de la Chine excèdera la valeur combinée des quatre économies suivantes de l'index. La Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures dirigée par la Chine, qui a pour objectif de renforcer le développement des infrastructures en Asie, aidera la Chine à continuer d'augmenter l'écart creusé par rapport aux É.-U. dans les années à venir. 7 Gros plan sur un pays : É.-U. Les États-Unis sont tombés à la seconde place de l'Index de richesse des actifs construits au niveau mondial, derrière la Chine. Ce changement résulte de l'investissement infrastructurel sans précédent que la Chine est en train d'accomplir (9 % du PIB) couplé au sous-investissement des É.-U. (2 % du PIB). Des inquiétudes grandissantes existent à propos de l'impact négatif qu'un environnement construit insuffisamment performant a sur la prospérité économique des villes américaines. Une étude récente de Politico Magazine a révélé que 35 % des maires américains croient qu'une « meilleure infrastructure » est l'élément clé qui pourrait encourager la croissance dans leurs villes. L'American Society of Civil Engineers (ASCE, Société américaine des ingénieurs civils) a récemment établi qu'un énorme investissement de 3.6 000 milliards de dollars américains est nécessaire pour mettre les infrastructures américaines dans des conditions idéales. Ce financement ne peut pas venir du seul secteur public. Pour combler le déficit de financement, les municipalités se sont lancées dans une série de modèles d'investissement privés auparavant impopulaires. En revanche, la richesse d'actifs construits des É.-U. incorporée dans l'immobilier a démontré une croissance solide à long terme. Les investissements directs étrangers ont été un puissant moteur de croissance, au point où les afflux de capitaux de marchés comme la Chine, l'Inde et la Russie ont, dans certains cas, affiché une croissance à trois chiffres pendant un certain nombre d'années. À cause de la probabilité d'un déficit de financement substantiel encore présent, les É.-U. ont de plus en plus besoin d'adopter des moyens uniques pour promouvoir les investissements privés dans l'infrastructure. Ils ont également besoin de trouver de nouveaux moyens de maintenir les niveaux de service et d'intégrité de la base d'actifs vieillissante en dépensant moins d'argent qu'à l'heure actuelle. La situation aux É.-U. est encore compliquée davantage par les conséquences d'une météo rude. De la sécheresse en Californie aux ouragans à La Nouvelle-Orléans et New York – il y a un besoin urgent de construire des villes plus résistantes afin de protéger le public et l'économie de ces évènements dévastateurs. L'impact économique de l'ouragan Sandy seul est estimé à plus de 70 milliards de dollars américains. Un changement de mesures de résilience, passant de réactives à proactives, sera bénéfique. Les É.-U. devront être plus stratégiques et plus efficaces sur la manière dont les nouveaux actifs sont créés et les actifs existants maintenus. Ils devront trouver des moyens uniques d'attirer des investissements privés en utilisant des modèles tels que des partenariats publics-privés et en construisant des villes plus résistantes. Un changement d'orientation qui devra passer du financement de la dette publique et de la planification des immobilisations basées sur les coûts, à l'optimisation du coût global et une rentabilité des capitaux, comme l'utilisation sélective de capitaux privés, aidera les É.-U. à connaître une augmentation de la richesse de leurs actifs construits. 8 3.2 Richesse des actifs par personne – le Qatar est en tête Schéma 2 Actifs construits par tête, USD 200 000 180 000 160 000 140 000 120 000 100 000 80 000 60 000 40 000 20 000 Qatar Singapore Hong Kong Japan UAE Australia Italy Canada Netherlands Belgium South Korea Germany Spain France USA Saudi Arabia UK Russia Malaysia Poland Chile Mexico Thailand China Turkey Brazil South Africa Indonesia Egypt India Philippines Ghana 0 Source : Penn World Tables, IMF, Banque mondiale WDI, Organismes nationaux de statistique, analyse du Cebr Le Qatar et Singapour sont loin devant les autres en ce qui concerne les actifs construits par tête, avec respectivement 198 000 et 192 000dollars américains: Les pays près du haut de ce classement sont de manière disproportionnée de plus petites nations, en termes de population ou de taille, en conséquence, ils possèdent une densité du stock d'actifs construits plus élevée par résident. La Chine, en comparaison, possède un stock d'actifs construits par tête bien plus faible puisque sa richesse d'actifs construits est répartie entre 1,4 milliard d'habitants. Le R.-U. est loin derrière les autres économies avancées. Si cela veut dire que ses actifs construits sont très productifs, car ils soutiennent un revenu par tête d'un niveau similaire au reste de l'OCDE, cela suggère également que davantage d'actifs construits pourraient permettre d'accélérer la croissance économique, étant donné la puissance de la corrélation entre le PIB et les actifs construits. Gros plan sur un pays : Qatar Le Qatar est au sommet de l'index 2015 avec les plus riches actifs construits par tête avec près de 200 0000 dollars américains par tête, contre 140 000 dollars américains seulement en 2013. À ce jour, le Qatar possède l'industrie de construction qui connait la croissance la plus rapide du Conseil de coopération du Golfe (GCC), s'étendant rapidement à un taux de 18 %, un taux qui devrait être maintenu sur la prochaine décennie. Cette croissance sera soutenue par un certain nombre d'investissements infrastructurels de taille. La Coupe du Monde FIFA 2022™ et le National Vision de 2030 auront un impact considérable sur les investissements infrastructurels au cours des dix prochaines années. Le pays s'apprête à dépenser 150 milliards de dollars américains au cours de la prochaine décennie avec 20 milliards pour les routes, 40 milliards pour les chemins de fer, 40 milliards pour les stades, 8 milliards pour les ports et les dizaines de milliers d'infrastructures sociales et hôtelières. De plus, le pays envisage un investissement supplémentaire dans les infrastructures de transport, l'eau et l'électricité en 2020. Toute cette croissance est sujette à l'approvisionnement en matériaux et le danger d'une inflation substantielle du matériel de construction existe à moins que la chaîne d'approvisionnement soit 9 minutieusement gérée. Par rapport aux autres pays de la région, la chute des prix du pétrole n'a qu'un faible impact sur le Qatar, principalement en raison du fait que le Qatar exporte du GNL, qui n'est pas autant vulnérable au marché du pétrole. Grâce aux investissements dans les infrastructures, les bâtiments résidentiels et non résidentiels, la richesse d'actifs construits du Qatar poursuivra sa croissance à deux chiffres dans un avenir prévisible. Mise en lumière d'un pays : Singapour En 2012, Singapour possédait la richesse d'actifs construits par tête la plus élevée du monde. Les trois dernières années ont vu le Qatar dépasser Singapour et revendiquer la première place du classement, cependant la richesse d'actifs n'a pas encore atteint son point culminant à Singapour et elle a continué de croître de plus de 35 000 dollars américains (29 %) par personne durant cette période. Le volume du stock d'actifs est logiquement bas à cause des contraintes physiques de masse terrestre, cependant la richesse générée à partir de ces actifs est extraordinaire. La performance durable de cette petite île-État densément peuplée reflète un investissement infrastructurel concentré et continu. Elle a conservé son industrie manufacturière haut de gamme et continue d'être un environnement désirable où il fait bon vivre, travailler et faire des affaires. Le développement de la région Jurong Est en fait un pôle commercial grouillant et une alternative à bas coût au Quartier d'affaires central pour de nombreuses organisations internationales. L'attractivité de ce « Portail de Jurong » a été renforcée à la suite de l'annonce qu'une gare terminale de ligne de TGV entre Singapour et la Malaisie y serait installée. De telles activités de décentralisation structurées continueront d'élargir la base d'actifs dans des régions à bas coût de Singapour, amenant une nouvelle diversité de type d'actifs créateurs de richesse. Le soutien actif de l'EDB (Economic Development Board, ou Conseil de développement économique) pour des actifs de collocation divers mais complémentaires, de loisir ou commerciaux avec des industries et des résidences soutenues par une infrastructure de classe mondiale, peut mener Singapour à lutter pour son ancienne première place au cours des années à venir. Gros plan sur un pays : Hong Kong Hong Kong est passé de la cinquième à la troisième place en ce qui concerne la richesse des actifs construits par tête dans le monde, atteignant maintenant 159 991 dollars américains par individu. En dépit d'être déjà une ville-nation riche en actifs construits, le gouvernement d'Hong Kong continue d'investir de manière importante dans les travaux infrastructurels. Si les projets immobiliers représentent encore la majeure partie de la valeur ajoutée brute totale des travaux de construction, ils sont suivis de près par les projets de transport. La valeur brute des travaux de construction réalisés par les contractants principaux a augmenté de plus de 12 % d'une année sur l'autre au cours des 12 derniers mois. Cela se reflète dans le nombre de travaux majeurs du gouvernement actuellement en construction. Il est prévu que ce niveau de dépenses continue à court terme. À moyen terme, le niveau de construction est supposé baisser à mesure que les projets seront terminés, la préparation aux activités de construction futures étant légère. Certains projets de construction majeurs se montrent à l'horizon, mais n'ont pas encore de dates de début définitives. Ceux-ci incluent une troisième piste d'atterrissage à Chek Lap Kok et le réaménagement de Kai Tak. La part d'investissement du PIB reste très similaire aux années précédentes, et le stock de richesse d'actifs construits a continué à augmenter de manière marginale. Le gouvernement de Hong Kong a clairement compris que l'investissement infrastructurel est essentiel pour que Hong Kong reste compétitif dans l'environnement des affaires mondial. 10 Trillions Schéma 3 Stock d'actifs construits 2012-2014, USD 50 40 30 20 10 0 China USA Japan India Germany Russia Italy France South Korea Spain Mexico Brazil UK Canada Indonesia Australia Thailand Saudi Arabia Turkey Netherlands Poland Malaysia South Africa Belgium UAE Egypt Hong Kong Philippines Singapore Chile Qatar Ghana -10 Stock of built assets 2012 Change between 2012 and 2014 Source : Penn World Tables, IMF, Banque mondiale WDI, Organismes nationaux de statistique, analyse du Cebr 3.3 Les marchés émergents gagnent du terrain D'autres changements notables depuis 2012 incluent des dépréciations nettes de la part des plus importantes économies développées : États-Unis, Japon, Allemagne, France, Italie et Royaume-Uni. Les petites économies développées ont suivi un parcours similaire. Le déclin de l'Espagne, de 3,8 % de l'intégralité de son stock d'actifs construits, en est le plus important proportionnellement. Le Japon enregistre le plus grand déclin de stock de capital dans l'absolu, avec 590 milliards de dollars américains. Les déficits d'investissement apparaissent lorsqu'une économie n'investit pas assez pour remplacer la portion de son stock de capital qui décroit chaque année :-environ 5 % pour la construction. Ceci implique qu'en 2014, les É.-U. avaient besoin d'un investissement d'environ 14 000 milliards de dollars américains pour remplacer la dépréciation des actifs construits concernant la construction uniquement. L'investissement fut bien en deçà avec seulement 200 milliards de dollars américains. Toutes les nations avancées ont sous-investi entre 2012 et 2014, sauf Hong Kong, Singapour, la Corée du Sud, le Canada et l'Australie. Ce groupe de nations a aussi été relativement moins affecté par la crise financière et le ralentissement subséquent, car leur croissance récente a été davantage liée à la Chine et moins aux économies moroses des É.-U., de l'Europe et du Japon. La situation de l'investissement à plus long terme de 2000 à aujourd'hui montre une tendance similaire. En Europe, seules la Pologne, l'Espagne, la Belgique et la Turquie ont réussi à augmenter leur stock d'actifs construits. L'Espagne a connu une phase d'essor de la construction pendant cette période, tandis que la Turquie et la Pologne convergent toujours vers l'Europe de l'Ouest en termes de standards de vie, d'où leur investissement pour rattraper le retard. 11 Pour le reste de l'Europe, la dépréciation nette au cours de la période reflète un sous-investissement chronique suivi de la crise financière et de la récession. La crise a poussé à la baisse les valeurs des actifs existants, souvent de manière importante. La récession qui a suivi a privé les entreprises, les particuliers et les gouvernements de revenus, ce qui signifie que le remplacement des actifs retirés et des nouveaux investissements a été reporté. À plus long terme, une désinstrualisation et une transition vers les services ont eu lieu, ce qui nécessite un capital physique moins important. Schéma 4 Changement dans le stock des actifs construits, 2000–2014, % 250% Qatar 677 % 200% 150% 100% 50% 0% Qatar China Saudi Arabia India UAE Indonesia Ghana Chile Egypt Malaysia Singapore Australia South Korea Philippines Thailand Turkey South Africa Canada Brazil Hong Kong Mexico Spain Belgium Poland USA Netherlands Italy UK France Russia Japan Germany -50% Source : Penn World Tables, IMF, Banque mondiale WDI, Organismes nationaux de statistique, analyse du Cebr Le Schéma 4 montre trois membres de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) dans le top cinq des investisseurs. S'ils sont toujours très dépendants des exportations de gaz et de pétrole, ces États ont utilisé les recettes tirées des ressources pour lancer les premières étapes de la diversification de leurs économies. Ils s'orientent vers des secteurs comme le tourisme, les services financiers et l'éducation. Les actifs construits incluent les musées et les galeries d'art (Les E : A : U ont sélectionné l'architecte I. M. Pei pour concevoir un Musée de l'art islamique), l'éducation (Les EAU ont installé un campus satellite de l'Université de New York), des gratte-ciels (Dubaï en a construit près de 190 depuis 2000) et des stades (le Qatar organisera la Coupe du Monde FIFA 2022™). Dans le reste du monde, la période post-2000 a vu de hauts niveaux de création d'actifs. L'investissement de la Chine a été crucial pour de nombreux autres pays : l'essor extraordinaire de la construction a soutenu des prix élevés des matières premières pendant l'essentiel de la période. Ceci a permis aux économies basées sur l'export de matières premières comme le Qatar, le Canada, l'Indonésie, l'Arabie Saoudite, le Chili et l'Australie de bénéficier d'importants revenus, qui leur ont ensuite permis de faire des investissements conséquents par eux-mêmes. Figure 5 montre comment l'investissement de la Chine depuis 2000 écrase celui de tous les autres pays réunis. 12 10 8 6 4 2 -2 -4 -6 Chine 33 000 milliards de $ China India Saudi Arabia Indonesia South Korea Australia Brazil UAE Canada Malaysia Thailand Egypt Mexico Qatar Turkey Singapore Spain Chile Philippines South Africa Hong Kong Ghana Belgium Poland Netherlands USA UK Italy France Russia Germany Japan Trillions Schéma 5 Changement dans le stock des actifs construits, 2000–2014, USD Source : Penn World Tables, IMF, Banque mondiale WDI, Organismes nationaux de statistique, analyse du Cebr Gros plan sur un pays : Allemagne L'Allemagne se classe comme la cinquième nation la plus riche en termes d'actifs construits avec un stock d'actifs construits de 10,2 000 milliards de dollars américains. Elle reste le moteur économique de l'Europe mais fait face à de nombreux problèmes dans son infrastructure publique. Le sous-investissement à long terme signifie que les actifs construits nouvellement créés n'ont pas suivi l'évolution de la dépréciation. Au cours des 30 dernières années, la part d'investissement du PIB de l'Allemagne dans ses bâtiments et infrastructure a décliné passant de 30 % en 1980 à 18 % en 2014. L'Allemagne doit faire face à des problèmes infrastructurels conséquents. Par exemple, une récente fermeture de huit semaines du pont qui enjambe le Rhin et relie Mayence à Wiesbaden et des travaux de construction sur plusieurs ponts du Rhin à Cologne sont juste deux exemples d'incidents engendrant des perturbations majeures et de grandes pertes de temps dans le transport de marchandises à cause d'une infrastructure vieillissante. Cependant, ce ne sont pas seulement les routes et les ponts qui ont fait l'objet d'un manque d'investissement. D'autres infrastructures publiques, comme par exemple les hôpitaux, ont besoin d'une attention urgente. Selon la Société des hôpitaux allemands (Deutsche Krankenhausgesellschaft), les hôpitaux ont besoin d'un investissement de 6 milliards d'euros par an. De nombreux hôpitaux allemands ont été construits dans les années 60 et 70, ce qui signifie que leur configuration ne correspond plus aux besoins actuels. De plus, des matériaux contaminés occasionnent des coûts encore plus élevés lors de travaux de restructuration ou de rénovation. Des experts des secteurs privés et publics travaillent ensemble pour développer des véhicules financiers pour faciliter les investissements privés dans les infrastructures publiques, mais ces efforts doivent être accélérés si l'Allemagne souhaite s'assurer que son statut économique actuel ne soit pas endommagé par son infrastructure défaillante. Gros plan sur un pays : Malaisie Des actifs construits joueront un rôle clé dans l'étape finale de la transformation de la Malaisie en une nation totalement développée. Le 11e Plan de Malaisie, publié en mai 2015, présente la stratégie de la nation pour les cinq dernières années du plan de 2020 visant à obtenir le statut de nation développée en 2020. Les cinq dernières années ont vu une forte croissance du stock d'actifs construits. L'investissement dans les actifs construits 13 en pourcentage du PIB n'a cessé de croître ces dernières années. En plus d'un fort investissement privé dans les bâtiments, il y a eu un fort investissement public dans l'infrastructure. Par exemple, au cours des cinq dernières années, le réseau routier total a augmenté de 68 % avec 93 000 km de nouvelles routes. L'investissement dans les systèmes ferroviaires urbains a augmenté de 32 %. Le nouveau plan prévoit une concentration continue concernant la mise à disposition d'infrastructures afin de renforcer la productivité et de soutenir l'expansion économique. La Klang Valley MRT Ligne 1, l'autoroute de 2 000 km pan-Bornéo et l'autoroute de la côte ouest constituent quelques projets d'envergure qui devront s'achever d'ici 2020. Il prévoit de se concentrer en parallèle sur l'investissement dans les villes compétitives, fourni via des Plans directeurs de compétitivité des villes visant à augmenter l'habitabilité et stimuler la croissance économique. L'expérience provenant d'autres pays indique que, dans la course pour atteindre les objectifs de 2020, la Malaisie fera face à un défi majeur, qui sera celui d'assurer que la qualité et la durabilité des nouveaux actifs construits ne soient pas compromises par les objectifs financiers ou le respect des délais. 3.4 Relation entre richesse et revenu La corrélation entre le stock d'actifs construits et le PIB des économies est importante. Une certaine proportion du revenu national est épargnée chaque année, et ces épargnes peuvent être utilisées pour investir, plutôt que d'être consommées la même année. À leur tour, ces investissements génèrent des rendements les années suivantes. Le Schéma 6 illustre la force de la relation, avec la plupart des pays groupés près de la ligne de meilleur ajustement. Malgré ceci, il y a des différences substantielles entre les économies. Par exemple, la Chine est bien plus capitalistique que les É.-U. – la principale différence causant ce phénomène est le fait que la Chine est une économie bien plus basée sur la manufacture que les É.-U. Il y a aussi probablement une sousutilisation significative des actifs en Chine étant donné que la croissance est si rapide et l'essentiel de la création d'actifs préventive, ce que l'on peut traduire par « Contentez-vous de construire, l'usage viendra ensuite ». Le R.-U., comme les É.-U., est très orienté sur les services et apparait ainsi sous-capitalisé par rapport à d'autres économies. Certaines des économies européennes qui ont connu une nette dépréciation au cours des années récentes comme l'Allemagne, la France et l'Italie apparaissent toujours du côté « surinvestissement » de la ligne de meilleur ajustement. Il est important de noter que cette analyse n'observe que la quantité d'investissements passés et non pas leur qualité ou leur utilité. Par conséquent, une économie peut avoir un déficit d'investissement à cause d'actifs qui ne sont pas appropriés ou sont aux mauvais endroits, sans qu'il s'agisse forcément d'une pénurie absolue. L'Index de performance des actifs construits au niveau mondial d'Arcadis (publié en 2014) étudie le PIB que ces actifs construits génèrent. 14 Schéma 6 Stock des actifs construits par pays versus PIB, 2 014 (USD) Source : Penn World Tables, IMF, Banque mondiale WDI, Organismes nationaux de statistique, analyse du Cebr Gros plan sur un pays : Royaume-Uni Le R.-U. est derrière tous les autres membres du G7 en ce qui concerne la richesse des actifs construits par tête, et a suivi une trajectoire plane sur la part d'investissement du PIB depuis plusieurs années à partir de la crise financière de 2008. Cependant, les actifs construits du R.-U. sont très productifs, et étant donné la corrélation entre les actifs construits et le PIB, ceci suggère qu'il y a une opportunité de croissance renforcée du PIB en investissant dans les actifs construits. Ceci transparait dans le programme des dépenses prévisionnelles sur les infrastructures du gouvernement, et témoigne de deux tendances. Premièrement, un basculement vers le regroupement structurel de l'investissement grâce à des autorités locales combinées, et deuxièmement, un niveau accru de planification à l'échelle de la ville et une collaboration entre les secteurs privés et publics. En ce qui est des infrastructures, le R.-U. investira plus de 150 milliards de £ au cours des 5-8 prochaines années dans ses transports réglementés et réseaux de service. De nouveaux mécanismes d'incitation réglementaires « Totex » (Total Expenditure ou Dépenses totales) ont été mis en place pour maximiser le rendement de ces actifs et les services qu'ils fournissent aux clients. Pour réaliser cette optimisation du rendement des actifs, la chaîne d'approvisionnement a délaissé le système de construction traditionnel pour désormais intégrer la technologie et des fournisseurs de service à la clientèle. Il y aura un investissement supplémentaire de 150 milliards de £ dans d'autres « méga-programmes » infrastructurels, dont le tunnel Thames Tideway, des compteurs intelligents, de nouveaux projets de centrale nucléaire, des énergies renouvelables, la High Speed 2, la Crossrail 2, et une extension d'aéroport. La politique du gouvernement doit fournir plus de certitudes sur le timing et à l'échelle d'un grand nombre de ces programmes pour attirer des fonds d'investissement, et permettre à la chaîne d'approvisionnement d'opérer une planification efficiente pour une livraison efficace. Des certitudes et clarifications permettront également de réaliser des avantages socioéconomiques, ce dont bénéficiera l'économie de service. Une planification générale de la production au niveau de la ville est en progression, alignant les catalyseurs d'actifs construits pour l'éducation, la santé, le transport, le commerce, et les logements abordables. En regroupant des classes d'actifs dans des programmes de ville, l'étendue de l'opportunité d'investissement des actifs est plus séduisante pour les investisseurs, particulièrement pour les investisseurs étrangers, ce qui crée en retour de nouvelles options de financement. Une collaboration entre les autorités locales combinées et le secteur privé atténue les risques des programmes et augmente le potentiel de génération de revenus. Londres, Birmingham, Glasgow, Hull et Peterborough sont toutes 15 de bons exemples d'un investissement attractif et d'exploitation des actifs pour générer des revenus et favoriser d'autres services publics. Ceci renforce la confiance en la conservation d'un ratio efficace d'actifs construits par rapport au PIB. Gros plan sur un pays : Australie Le marché de la construction australien a ralenti au cours des deux dernières années avec la fin de l'essor minier. Si les prévisions annoncent une modération du secteur de la construction australien, il est toujours amené à se développer à une bonne vitesse. Les scénarios de croissance continuent à être positifs, soutenus par une construction résidentielle et un secteur public mettant l'accent sur le développement de l'infrastructure de transport du pays. La croissance récente a été impactée par un ralentissement dans le secteur minier, les perspectives du secteur des matières premières australien s'étant affaiblies. La dépendance à la demande asiatique de l'industrie minière est apparente, une réduction en Chine ayant un impact négatif sur l'activité de construction. Ceci, combiné aux récents prix plus faibles des matières premières, a conduit à des réductions des dépenses d'investissement de la part des principales compagnies minières australiennes. La construction résidentielle connait un regain de croissance à court terme. Une augmentation approuvée, mais pas encore démarrée, des unités d'habitation a été visible. La valeur du travail résidentiel commencé reprend tout juste. Par conséquent, l'impact retardé du travail résidentiel commencé se répercutera sur les prochains trimestres, augmentant l'activité de construction résidentielle. L'accroissement de la population et les faibles taux d'intérêt en Australie favorisent également la demande résidentielle et l'activité de construction. Les investissements étrangers alimentent aussi le secteur résidentiel, de nombreuses tours d'habitation au cœur de la ville se montrant particulièrement attirantes pour les investisseurs asiatiques. La construction de routes est attendue comme l'un des domaines d'expansion clé au-delà de 2015. Le gouvernement a indiqué qu'il donnera priorité à l'investissement routier afin de répondre aux problèmes d'embouteillages des principales villes australiennes. Gros plan sur un pays : Brésil L'économie brésilienne ne connaîtra qu'une croissance limitée en 2015, première année du deuxième mandat de Dilma Rousseff. Ceci fait suite à une stagnation du PIB en 2014, une nouvelle vague de hausse des taux d'intérêt et une rigueur budgétaire, alors que le taux de change va également continuer de diminuer. Dans ces conditions, l'inflation se maintiendra autour de 6 % et l'économie brésilienne doit faire face à des défis majeurs. L'enquête sur le plus grand scandale de corruption du Brésil impliquant le géant du pétrole Petrobras et les plus importantes entreprises de construction et d'ingénierie du pays est aussi responsable du ralentissement en sapant le secteur de la construction et réduisant l'investissement dans les infrastructures. Ceci menace de paralyser des projets à hauteur de 870 milliards R$ (325 milliards de dollars américains), dont certains nécessaires pour les Jeux olympiques, puisqu’ils ont fait l'objet de poursuites judiciaires et sont ainsi interdits de travaux publics. L'un d'entre eux, OAS, est déjà en défaut sur le remboursement de sa dette tandis qu'Odebrecht et Andrade Gutierrez ont vu leurs personnalités les plus haut placées être détenues par la police qui doit enquêter sur certaines allégations affirmant qu'ils ont collaboré avec d'anciens politiciens et dirigeants de Petrobras dans le but de soutirer des pots-de-vin à la compagnie pétrolière. Avec l'intention de raviver la croissance économique, le « paquet infrastructure » valant près de 200 milliards de R$ (64 milliards de dollars américains) a été annoncé début juin. Ce plan révèle l'intention de vendre au secteur privé de nouvelles concessions pour bâtir et utiliser près de 7 000 km de routes, des aéroports et un certain nombre de ports et lignes ferroviaires, pour une valeur de 66 milliards de R$ pour les routes, 37 milliards de R$ pour les ports, 86 milliards de dollars américains pour les chemins de fer et près de 9 milliards de R$ pour les aéroports (Salvador, Florianopolis, Fortaleza, Porto Alegre plus sept 16 régionaux). Le Brésil a besoin de réseaux de transport étendus pour transporter les matières premières qu'il fournit dans le monde entier, ce qui inclut le minerai de fer, le pétrole, le café, le sucre et le soja. L'un des projets les plus ambitieux est un plan convenu avec la Chine visant à construire une voie ferrée transcontinentale « Bioceânica » de 40 milliards de R$ reliant l'Atlantique à l'océan Pacifique, offrant au Brésil une voie moins coûteuse vers la Chine, son partenaire commercial préférentiel. Mais son succès dépendra de l'exécution puisque la préoccupation principale est de savoir si le gouvernement sera assez rapide pour approuver les projets et lancer les offres. Le plan d'infrastructure a pris une mesure positive concernant la volonté de s'ouvrir au secteur privé dans un effort visant à réduire la dépendance à la BNDES, la banque de développement du Brésil, et augmenter le taux d'investissement du pays. Le secteur privé a déjà dépensé environ 200 milliards de dollars américains sur des projets infrastructurels au cours des cinq dernières années. L'économie actuelle crée un scénario attractif pour les investisseurs étrangers. L'un des éléments favorables est la valeur élevée du Dollar américain par rapport au Réal. Avec un taux de change atteignant 3,30R$/1USD, le pouvoir d'achat des étrangers a augmenté de manière significative. L'espoir est que le président utilisera le scandale de Petrobras pour revigorer les industries pétrolières et de la construction qui ont été affectées en les ouvrant à la concurrence étrangère. 17 3. Perspectives des actifs construits 4.1 Prévisions sur dix ans – L'avance de la Chine toujours croissante En 2025 (Schéma 7), la Chine aura creusé l'écart avec les É.-U. et les autres pays. Son stock d'actifs total sera plus de deux fois plus élevé que celui des É.-U., et en réalité, il dépassera le stock combiné des quatre économies listées suivantes. Pendant une certaine période, le gouvernement chinois a envisagé de réduire la dépendance de croissance liée à l'investissement. Il existe des inquiétudes sur le fait qu'une surproduction réduise la valeur des actifs construits de manière soudaine, précipitant un crash. Ce rééquilibrage verrait la Chine se rapprocher de la plupart des autres économies dans lesquelles les dépenses des consommateurs, plutôt que l'investissement, jouent le rôle dominant dans l'économie. La transition rencontre des difficultés, puisque le gouvernement a à plusieurs reprises utilisé des relances budgétaires pour essayer d'atteindre ses objectifs de croissance. Depuis que le gouvernement tend à utiliser ses ressources pour l'investissement en Chine (les dépenses sociales sont bien moins élevées que dans l'OCDE, par exemple) – la proportion de l'économie prise en compte par l'investissement ne chute que très lentement. Ceci permet à la Chine de conserver un stock d'actifs construits en croissance rapide. Un ralentissement brutal de la croissance chinoise dans l'horizon prévisible est peu probable. L'Inde dépassera le Japon et occupera la troisième place. La Thaïlande passera devant l'Australie. La Pologne et la Turquie surpasseront les Pays-Bas, des économies émergentes dépassant ainsi certaines plus développées. Le plus grand bond au classement sera de huit places et réalisé par l'Indonésie et les Philippines, tandis que la plus grande chute concerne la Russie avec sept places. Cela est dû à un « parfait concours de circonstances » voyant de nombreuses réserves de gaz et de pétrole russes devenir non concurrentielles, des sanctions éloignant ses entreprises des marchés économiques, et une récession au cours des deux prochaines années. La fin de l'essor des matières premières aura des conséquences néfastes, mais moins extrêmes, sur l'Australie et l'Afrique du Sud. Cependant, l'Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis continueront de progresser grâce à leurs taux d'investissement particulièrement élevés. Leur pétrole est également plus compétitif comparé à celui de la plupart des autres sources. 18 Trillions Schéma 7 Stock d'actifs construits en 2025, USD 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 China USA India Japan Germany Indonesia France Italy South Korea Mexico Brazil Saudi Arabia Russia UK Canada Spain Thailand Australia Malaysia Philippines UAE Poland Turkey Netherlands South Africa Singapore Hong Kong Belgium Egypt Chile Qatar Ghana 0 Source : Penn World Tables, IMF, Banque mondiale WDI, Organismes nationaux de statistique, analyse du Cebr Gros plan sur un pays : Royaume d'Arabie Saoudite L'Arabie Saoudite a réalisé une progression phénoménale concernant son stock d'actifs construits au cours des dernières années, enregistrant un taux de croissance de 200 % entre 2000 et 2014. Dans une perspective mondiale, l'Arabie Saoudite possède le troisième plus haut taux du monde. Cela résulte principalement des dépenses du gouvernement, soutenues par des revenus du pétrole et des réserves budgétaires accumulées lorsque les prix du pétrole étaient élevés. Les investissements sont destinés à atteindre les attentes d'une population croissante en termes d'infrastructure et de services sociaux, notamment l'éducation, la santé et les logements. La concentration sur la diversification économique et la création d'emplois, y compris par le commerce et de nouvelles politiques pour attirer les investissements étrangers, fournit aussi une impulsion pour le secteur des actifs construits. La croissance se manifeste par les programmes à grande échelle qui sont annoncés, comme le plan visant à construire 500 000 logements en cinq ans de manière à rapprocher le pays de son objectif d'un taux de 80 % d'accession à la propriété en 2024. Ou le programme Tatweer School, qui a pour objectif de construire 10 000 nouvelles écoles en l'espace de 10 ans. Par ailleurs, dans le secteur de la santé, il est indiqué qu'un hôpital sur six à l'échelle mondiale sera construit en Arabie Saoudite dans les années à venir. Un ralentissement des dépenses d'actifs construits est prévu en 2015, principalement à cause des récents changements de direction et des prix du pétrole plus faibles ; cependant, à moyen terme, l'index d'actifs construits devrait connaître une croissance substantielle. L'Arabie Saoudite devrait dépasser la Russie, le R.-U. et le Canada en 2025 selon les estimations. Le pays est souvent perçu comme un environnement difficile pour les entrepreneurs étrangers pour différentes raisons comme par exemple des réglementations strictes ou une certaine facilité à conduire des affaires, mais le gouvernement prend des mesures progressives pour régler ces problèmes. L'Arabie 19 Saoudite a besoin de trouver le juste équilibre entre promouvoir le capital humain local, la « Saoudisation », et faciliter l'approvisionnement essentiel en expertise et main-d'œuvre étrangères. Malgré les défis, l'Arabie Saoudite émerge clairement comme un acteur majeur dans le secteur des actifs construits. Gros plan sur un pays : Pays-Bas Les Pays-Bas ont souffert de la crise économique ces dernières années, mais depuis 2014 une certaine reprise économique point à l'horizon. De la croissance est prévue dans certains secteurs de l'immobilier pour l'année à venir puisque les investisseurs devraient être moins réticents à prendre des risques. L'essentiel des investissements est concentré sur Amsterdam et d'autres villes majeures dont Rotterdam, Utrecht et La Haye. Une réutilisation des actifs existants est préférée à la création de nouveaux actifs puisque 7 millions de mètres carrés sont toujours vacants (2.3 millions ont déjà été transformés ou démolis). Comme les Pays-Bas sont partiellement situés au-dessous du niveau de la mer, le gouvernement investit continuellement dans des programmes considérables axés sur la sécurité hydrique. Ainsi plus d'espace est offert à la nature des rivières pour faire face à l'augmentation des niveaux d'eau de manière à garder les villes et la population en sécurité. Dans les zones côtières, les digues et les barrages sont révisés pour assurer leur résistance, et des programmes d'amélioration sont mis en place lorsque c'est nécessaire. La qualité infrastructurelle du réseau routier/autoroutier des chemins de fer est déjà haut de gamme par rapport à la densité de ces réseaux. Malgré ceci, les gouvernements (locaux et nationaux) font toujours des efforts pour proposer de nouvelles améliorations. À Amsterdam, des entrepreneurs ont travaillé sur la ligne de métro nord - sud pendant des années. Récemment, un soutien financier de 210 millions d'€ a été apporté par la municipalité d'Amsterdam pour l'organisation du projet « Zuidas-dok ». Avec ce soutien financier, de nouvelles démarches pour une passation des marchés publics peuvent être mises en place pour commencer à construire les tunnels de l'autoroute A10 début 2017. Afin de réduire les coûts de maintenance et d'améliorer la qualité des actifs, le gouvernement et les organismes gouvernementaux hollandais optent pour une professionnalisation de la maintenance basée sur des principes de gestion des actifs. En agissant de la sorte, ils suivent la voie empruntée par les entreprises non-gouvernementales quelques années auparavant. 4.2 Les implications pour l'économie mondiale Les implications pour l'économie mondiale de l'intense investissement en actifs de la Chine dépendent de son usage. Il sera difficile pour l'État, qui commande toujours l'essentiel de l'économie, de trouver des usages productifs pour de nouvelles relances, et ainsi la performance des nouveaux actifs risque de mettre du temps à impacter le PIB. Avec 3.8 000 milliards de dollars américains de réserve à sa disposition et face à des rendements décroissants concernant l'investissement national, la Chine cherche maintenant à rediriger une plus grande partie de son capital hors de ses frontières. Ceci permettra aussi de résoudre le problème d'emploi pour ceux qui se trouvent dans la chaîne d'approvisionnement d'investissement infrastructurel de la Chine, puisque de nombreuses entreprises chinoises investissant à l'étranger devront apporter leurs propres chaînes d'approvisionnement pour réaliser ces investissements. 20 L'implication grandissante dans des régions comme l'Asie du Sud-Est et l'Afrique montre à quel point les finances chinoises ne se contentent pas de construire leur stock propre mais aussi le stock d'actifs d'autres pays. La Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB) de Chine nouvellement fondée, bien qu'encore subalterne de la Banque de développement asiatique contrôlée par le Japon, intensifiera ce processus. Il y a une intention claire de la part de l'AIIB d'augmenter le stock d'actifs construits de l'Asie à la lumière de l'important retard de la région en matière de développement infrastructurel. Il s'agit en grande partie d'un héritage provenant de la crise financière asiatique de la fin des années 90. La Banque de développement asiatique, par exemple, a expliqué que la région AsiePacifique a besoin de 8 000 milliards de dollars américains de financement infrastructurel pour surmonter cet héritage. Cependant, une grande partie de l'investissement à l'étranger de la Chine est aussi destinée à l'extérieur de ses frontières. L'investissement dans des économies avancées, particulièrement en Europe, devrait connaitre un changement notable. Ce changement sera mû par le désir de la Chine de s'étendre vers des marchés plus développés de manière à tirer parti de leur savoir-faire dans sa volonté d'élever la chaîne de valeur internationale et de réussir le changement vers des formes de production à plus grande valeur ajoutée. Pour les É.-U., le Japon et d'autres pays plus développés dont le stock de richesse d'actifs construits est en déclin, ils doivent répondre y en attirant des financements de sources nouvelles de manière à réinvestir là où le besoin s'en fait le plus ressentir, sinon ils perdront leur avantage concurrentiel pour les années à venir. 21 5. Comment les actifs construits peuvent-ils être construits pour durer ? Un environnement construit stratégiquement planifié, largement développé et bien entretenu est essentiel pour le succès social et économique d'une nation. Ce rapport a clairement démontré que si certains pays luttent pour remplacer leurs actifs construits vieillissants, d'autres emmagasinent de la richesse d'actifs construits dans l'espoir de créer des rendements sur le long terme. Pour comprendre le moteur de développement des actifs construits, il est important de mieux comprendre le cycle de développement que chaque nation entreprend lors de son voyage vers la prospérité. Pour illustrer ceci, nous utiliserons une adaptation de la hiérarchie des besoins de Maslow pour le développement des actifs construits. Schéma 8 Hiérarchie des besoins pour le développement des actifs construits 5. Statut – bâtiments emblématiques, sciences, R&D 4. Culture & loisirs – théâtres, musées, sports, divertissement, tourisme 3. Économie tertiaire – bureau/commerce, transports avancés, santé, éducation supérieure 2. Économie secondaire – usines, transports collectifs, éducation de base/santé 1. Base – abris, logements, nourriture, approvisionnement en eau, ressources énergétiques, protection, transports de base À mesure que les pays développent leurs économies, leurs besoins changent et le montant des dépenses en capital comparé aux dépenses opérationnelles, ou de maintenance, évolue. Les besoins en actifs construits de base d'une nation sont souvent coûteux notamment les logements et l'approvisionnement énergétique. En l'absence de telles infrastructures, une nation peinera à bâtir une plateforme de longue durée permettant une croissance économique. C'est ce que nous démontre l'Index de richesse des actifs construits au niveau mondial, de nombreuses économies en Asie et au Moyen-Orient étant littéralement en pleine « édification de la nation ». Elles dépensent des sommes d'argent considérables pour développer leur environnement construit dans le but de créer une valeur économique à long terme. Dans certains cas, ces pays anticipent la situation et développent des actifs construits emblématiques dans le but de concurrencer les nations rivales. C'est 22 particulièrement vrai au Moyen-Orient où certains projets de construction sont entrepris pour une question d'orgueil davantage que pour obtenir un rendement social ou économique direct. De manière à atteindre leurs objectifs, ces nations au développement rapide ont besoin d'apprendre des erreurs des pays occidentaux plus développés. L'Index de richesse des actifs construits au niveau mondial montre qu'un grand nombre de ces nations subissent une nette dépréciation dans leurs actifs construits à cause d'un investissement trop faible dans les premières phases de la hiérarchie des besoins. Ceci les laisse avec un déficit en actifs construits qui pourrait nécessiter plusieurs années pour être comblé. Le nouveau stock de richesse des actifs construits est-il fait pour durer ? Tandis que les nations se construisent et se renforcent à l'est, celles de l'ouest luttent pour attirer les financements dont elles ont besoin pour remplacer, maintenir et créer un nouveau stock. Les pays aux extrémités de ce spectre peuvent apprendre les uns des autres pour s'assurer que les actifs construits soient faits pour durer. Apprendre des économies développées Considérer l'intégralité du coût de cycle de vie de l'actif En l'absence de fonds nécessaires pour remplacer une infrastructure vieillissante, de nombreux pays en Europe ont dû apprendre l'art de maintenir leurs actifs existants pour qu'ils conservent leur valeur longtemps après qu'ils auraient dû être obsolètes. Un exemple de ce phénomène se trouve à Londres où le système d'égouts datant de l'époque victorienne est toujours utilisé près de 150 ans après sa construction. La clé pour des actifs durables est de considérer l'intégralité du cycle de vie de l'actif créé et de mettre en place une stratégie de gestion de l'actif robuste qui donne la priorité aux dépenses d'entretien, et pas seulement de création de l'actif. Cela doit être fait en comprenant l'actif, en contrôlant sa condition, et en mettant en place la capacité et les financements nécessaires pour l'entretenir de manière efficace. Un moyen d'approvisionner ce financement de maintenance pourrait être de déléguer la responsabilité financière à une autre entité que le gouvernement central qui peut avoir payé à l'origine pour l'actif auprès de l'utilisateur final ou des contribuables locaux. Apprendre des économies émergentes Créer une structure d'investissement claire De nombreuses nations qui investissent dans leur environnement construit ont mis en place une structure pour attirer des investissements afin d'aider à financer leurs investissements en actifs construits. Ces nations occidentales qui rencontrent une base d'actifs construits en dépréciation pourraient adopter certaines de ces stratégies pour se rendre plus attractives aux yeux des investisseurs. Premièrement, il faut créer une vision claire des politiques et systèmes de développement. Un grand nombre des nations leaders en matière de croissance des actifs construits possèdent des plans de croissance à long terme instaurés par le gouvernement. Cela fournit aux investisseurs potentiels une image claire de ce qui est planifié, Deuxièmement, il faut accélérer et clarifier les décisions politiques majeures en matière d'énergie et de transport. L'incertitude entrave l'innovation et la capacité à attirer d'autres financements et compétences. Des délais dans la prise de décisions sont également susceptibles d'occasionner une inflation des coûts à la fin des programmes, à mesure que les délais seront compressés. Finalement, il faut mettre en place des modèles règlementaires transparents pour encourager l'investissement et les projets à fort potentiel. Les services publics et le transport sont de bons exemples dans lesquels des rendements stables et prévisibles peuvent permettre un investissement durable à des taux de rendement mutuels bénéfiques. 23 Résumé Comme nous pouvons le voir, la course au développement des actifs construits semble installée pour durer lors de la prochaine décennie, puisque les nations en développement cherchent à sécuriser leur futur économique à long terme. Établir ses fondations sur des briques, du mortier et des infrastructures est une priorité fondamentale. Toutes ne seront pas des réussites, car un type d'actifs sera parfois trop développé, ou un autre pas assez. Par ailleurs, en cas de succès, elles auront besoin de faire face aux problèmes que rencontrent les économies plus matures. Elles devront alors penser à long terme pour développer des actifs construits ayant vocation à durer. Dans l'ensemble, les nations les plus performantes seront celles qui considèrent l'intégralité du cycle de vie des actifs qu'elles construisent. Dans ce processus, les propriétaires d'actifs construits peuvent être plus confiants, en sachant que les actifs qu'ils créent ont vocation à durer et pourront garantir un futur économique et social florissant. Notre prochain rapport sur les actifs construits se penchera sur la performance des actifs créés et sur les nations qui arrivent à ressortir le plus de PIB de ces actifs. À propos d'Arcadis Arcadis est la société internationale leader en conseil et conception de l’espace naturel et construit. Nous avons la volonté de travailler en partenariat avec nos clients afin de leur offrir des résultats exceptionnels et durables grâce à nos services de conception, de conseil, d'ingénierie et de management de projets. Nous sommes 28 000 personnes à travers le monde et générons 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires. www.arcadis.com 24 6. Annexes 6.1 Méthodologie Définition des actifs construits Pour les besoins de cette recherche, les « actifs construits » sont définis comme incluant tout investissement en capital fixe tangible compté dans le cadre de la comptabilité nationale utilisée par les bureaux nationaux de statistique. Ceci inclut l'investissement infrastructurel, la construction, les investissements dans les machines et les installations et les améliorations des « actifs naturels » comme la récupération du sol. Cette définition exclut tous les investissements intangibles, comme les dépenses en logiciels et données, ainsi que l'investissement dans l'exploration minérale, la vaste majorité des dépenses militaires et les formes de propriété intellectuelle. Calculer le stock des actifs construits Le stock des actifs construits a été estimé via les étapes suivantes : 1) Établir la composition de la formation de capital fixe pour chaque pays La formation de capital fixe a été découpée en constructions (incluant les infrastructures), machines et équipements. Lorsque les données n'étaient pas disponibles, des estimations pour la composition de capital fixe ont été réalisées en se basant sur les relations économiques dérivées de pays similaires compris dans notre échantillon. 2) Formuler des plans d'amortissement pour chaque composante de la formation de capital fixe Ils ont été créés à partir des meilleures pratiques internationales, notamment celles du Bureau de l'analyse économique, l'Organisation de coopération et de développement économique et la Banque mondiale. Sur la base de ces orientations, une vie de service moyenne pour chacune des composantes de formation de capital fixe (construction résidentielle et non-résidentielle et machines ou équipements) a été établie. Cela donne environ 14 années pour des actifs de type machines ou installations et approximativement 70 ans pour les actifs de construction. Le taux de dépréciation de chaque économie dépend du ratio entre ces deux quantités dans son stock d'actifs global. 3) Prévoir le stock des actifs construits Ayant établi des évaluations pour le stock initial d'actifs construits dans chacun des 32 pays de notre échantillon, prévoir le changement de ses stocks requiert, pour chaque pays, une évaluation de la croissance des investissements avec une parité de pouvoir d'achat constante ajustée en dollars américains, la composition de l'investissement, la dépréciation du stock existant et le taux de croissance démographique. Le Cebr s'est appuyé sur des prévisions internes pour la croissance du PIB de ces pays lorsque des prévisions détaillées sont produites, et a utilisé des prévisions du FMI pour la part de l'investissement du PIB concernant les pays pour lesquels le Cebr ne produit pas de prévisions si détaillées. Pour prévoir la composition de l'investissement, ou la formation de capital fixe, le Cebr a établi des relations économétriques dans chaque pays de notre échantillon pour estimer son évolution dans un horizon prévisible. La parité de pouvoir d'achat prend en compte le fait qu'aux taux de change du marché, le même nombre de dollars permet d'aller plus loin dans les pays plus pauvres, reflétant ainsi mieux le niveau de vie. Néanmoins, le PIB aux taux de change du marché est aussi une mesure importante. 25 Parité de pouvoir d'achat (PPP ou Purchasing Power Parity) Pour comparer la valeur relative des actifs évalués dans différents pays, une mesure de Parité de pouvoir d'achat (PPP) est utilisée permettant de prendre en compte la variation parfois importante de niveaux de prix entre les pays et corriger les fluctuations monétaires. Clause de non-responsabilité Même si tous les efforts ont été entrepris pour garantir la précision des supports du présent document, ni le Centre for Economics and Business Research Ltd ni Arcadis ne sauraient être tenus pour responsables de toute perte ou de tous dommages encourus lors de l'utilisation de ce rapport. Ce rapport ne reflète pas forcément les opinions d'Arcadis. Droits d'auteur et remerciements Ce rapport a été produit par le Cebr, une société de conseils indépendante en recherche commerciale et économique fondée en 1992. Les points de vue exprimés dans le présent document concernent uniquement ceux des auteurs et reposent sur des recherches indépendantes qu'ils ont menées. 6.2 Sources de données Sources nationales Bureau des statistiques australien - http://www.abs.gov.au/ Banque nationale de Belgique - http://stat.nbb.be/ Institut brésilien de géographie et de statistiques - http://www.ibge.gov.br/english/ Statistique Canada - http://www.statcan.gc.ca/start-debut-eng.html Bureau national des statistiques de Chine - http://www.stats.gov.cn/english/ Institut national de la statistique et des études économiques - http://www.insee.fr/en/ Office fédéral allemand des statistiques - https://www.destatis.de/EN/Homepage.html Département du recensement et des statistiques de Hong Kong - http://www.censtatd.gov.hk/ Ministère indien de la Statistique - http://www.abs.gov.au/ Institut national italien de la statistique - http://en.istat.it/ Ministère japonais des Affaires intérieures et des Communications - http://www.soumu.go.jp/english/ Département malaisien de la statistique - http://www.statistics.gov.my/main/main.php Institut national mexicain de statistique et géographie - http://en.istat.it/ Bureau central de la statistique - http://www.cbs.nl/en-GB/menu/home/default.htm Service central de la statistique de la Fédération de Russie http://www.gks.ru/wps/wcm/connect/rosstat_main/rosstat/en/main/ Département central d'Arabie Saoudite de la statistique et des informations http://www.cdsi.gov.sa/english/ Département des statistiques de Singapour - http://www.singstat.gov.sg/ Statistique Corée - http://kostat.go.kr/portal/english/index.action Institut national espagnol de la statistique - http://en.istat.it/ Institut de la statistique turc - http://www.turkstat.gov.tr/Start.do Office britannique des statistiques nationales - http://www.statistics.gov.uk/hub/index.html Bureau américain de l'analyse économique - http://www.bea.gov/ Sources internationales Fonds monétaire international, Perspectives de l'économie mondiale, octobre 2014. 26 Accessible via Macrobond. Penn World Table, Alan Heston, Robert Summers et Bettina Aten, Penn World Table Version 7.1, Centre des comparaisons internationales de Production, du Revenu et des Prix de l'Université de Pennsylvanie, nov 2012. Accessible via Macrobond. 7. Autres lectures • • • • • • 27 Index 2014 sur les performances d'actifs construits Index 2013 sur la richesse des actifs construits Classement 2015 Index des villes durables Index 2014 sur les investissements dans l'infrastructure mondiale Litiges des constructions au niveau mondial 2015 Rapport des coûts de construction internationaux 2014 Couverture arrière Veuillez contacter : Julien Cayet Responsable mondial, Conseil aux entreprises [email protected] Alasdair Cavalla Centre for Economics and Business Research [email protected] En savoir plus www.arcadis.com www.arcadis.com/builtassetindex Suivez-nous sur @Arcadisglobal Rejoignez-nous Linkedin Arcadis 28