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Mercredi 11 novembre 2015 | | Numéro 201 Créé en 1950 | Vendu en kiosques et par abonnement | Prix 4,50 CHF (TVA 2,5% incl.) - 4,50 EUR | [email protected] | Rédacteur en chef: François Schaller 20 ans d’Easyjet à Londres Les scénarios d’alliance en toile de fond PAGES 23-24 JA-PP/JOURNAL — CASE POSTALE 5031 — CH-1002 LAUSANNE SMI 8849.77 8890 8860 8830 8800 DOW JONES 17758.21 17780 17740 17700 17660 -0.30% +0.16% JEAN-MARIE LE PEN ET SON MAJORDOME L’Agefi clarifie l’affaire à Genève PAGE 4 ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC VACLAV KLAUS Migration et cohésion sociale PAGE 21 RÉCENTES VENTES HORLOGÈRES À GENÈVE Christie’s dominé par son ex-star PAGE 6 LA START-UP XELTIS DANS LE MEDTECH Dimension commerciale profilée PAGE 5 PART DE SWISSGRID DANS EPEX SPOT L’autre accord sur l’électricité? PAGE 9 ZUR ROSE VA OUVRIR UNE OFFICINE À BERNE Nouvelle présence sur le terrain Le traitement de faveur accordé à un opérateur public bien profilé SWISSCOM. Le groupe est clairement surendetté. Les notations et investisseurs préfèrent pourtant ne pas en tenir compte. PHILIPPE REY La communauté financière loue le caractère défensif du groupe Swisscom dans l’environnement actuel de taux d’intérêt. Cette confiance renvoie en premier lieu à la stabilité intrinsèque du cashflow disponible du leader des télécoms et acteur essentiel du domaine des technologies de l’information et de la communication en Suisse. Le groupe mise sur la qualité du service et investit massivement dans les réseaux du futur. En étant déterminé à défendre ses parts de marché dominantes en Suisse. La filiale Fastweb semble s’être par ailleurs imposée sur le marché italien. Pourtant, si l’on regarde le bilan consolidé de Swisscom, on s’aperçoit qu’il n’est pas ce que les analystes, investisseurs et agences de notation financière qualifient en général de solide. Ou de première qualité. Loin de là. L’endettement net de Swisscom s’élevait à 8,3 milliards de francs fin septembre, bien au-dessus des capitaux propres qui s’élevaient alors à près de 5 milliards. Les emprunts obligataires émis totalisaient 5,4 milliards au 30 septembre. Le goodwill et les actifs intangibles à l’actif du bilan atteignaient par ailleurs à 5,2 et 1,8 milliard de francs approximativement, HANSUELI LOOSLI (PRÉSIDENT). L’entreprise est privée avec une sorte de devoir public d’investissement. Soit 7 milliards au total. C’est moins bon par exemple que pour des entreprises comme LafargeHolcim ou Barry Callebaut, présentant également un taux d’en- dettement net relativement élevé dans des secteurs à haute intensité capitalistique. La présence de la Confédération, actionnaire historique et majoritaire à 51%, donne de toute évidence une sorte de garantie implicite au groupe Swisscom. La notation de Standard &Poor’s est A, celle attribuée par Moody’s A2. Les deux agences maintiennent dans la zone A l’évaluation de la solvabilité à long terme de Swisscom. Autant dire qu’il existe des entreprises obtenant un rendement des capitaux employés plus élevé avec un bilan de meilleure qualité. Sans du tout bénéficier d’un rating aussi bon. SUITE PAGE 9 PAGE 7 BARRY CALLEBAUT DANS LES DISTRIBUTEURS ÉDITORIAL STÉPHANE GACHET Le groupe a aussi des spécialités L’horlogerie suisse mise à nu PAGE 7 PABLO PIZARRO (PRÉSIDENT WILSON GENÈVE) Le changement de dimension Le calculateur de fret maritime en ligne SIAVOSH ARASTEH. La plateforme AgFlow étend son offre aux informations de fret et de logistique. En complément de plus de 40.000 prix chaque mois. AgFlow, la plateforme d’information sur les marchés agricoles de gré-à-gré créée par Siavosh Arasteh, James Dunsterville et Nicolas Carteron (basée à Genève) annonce qu’un calculateur de fret maritime sera désormais à la disposition de ses utilisateurs, leur permettant d’estimer les prix à l’import pour différentes régions entre origine et destination pour chaque produit. En fonction de paramètres comme la provenance, la destination, la matière première et la taille du cargo, le modèle mathématique conçu par AgFlow détermine le prix du fret sur la base du taux de chargement et de déchargement des ports, de la distance, du bunkering, des délais et d’autres variables stockées dans le modèle. Et ce n’est pas tout. AgFlow vient de conclure un partenariat avec Alphamar, l’un des principaux agents portuaires brésiliens, actif en particulier sur les ports d’Itaqui, Santos et Paranagua. Aux termes de cet accord, Alphamar fournira à AgFlow la situation dans les ports du Brésil au niveau de granularité le plus fin, soit pour chaque navire et sur chaque quai. Des données précieuses si l’on sait que le Brésil est le second exportateur de matières premières agricoles, et que la logistique portuaire reste un goulet d’étranglement pour l’économie du pays. PAGE 3 Le lancement de la montre connectée de Tag Heuer lundi soir à New-York n’aura échappé à personne... Les enseignements à en tirer sont pourtant loin d’être épuisés. Le premier réflexe, que beaucoup de médias, et même un broker comme Vontobel ont eu, est de se lancer dans un comparatif frontal, point à point, avec l’iWatch. Comme si Tag Heuer était une réponse à Apple. Cette approche relève un peu du sophisme, parce que les deux mondes ne se rejoindront jamais. Un seul chiffre suffit à s’en convaincre: alors que Tag Heuer projette une production de 50.000 unités (au moins), on estime qu’Apple écoulera près de 8 millions de smartwatch cette année. Un volume contre lequel l’ensemble de l’industrie horlogère ne parviendra probablement jamais à rivaliser. Il ne fait guère de doute que la réponse à Apple viendra d’Asie. Tag Heuer et Apple présentent tout de même des similitudes. Les deux marques ont par exemple bien compris que le luxe et l’électronique grand public ne se rencontreraient jamais de manière naturelle. Il faut donc pro- voquer des unions de raison, comme le cobranding Apple et Hermès, ou Tag Heuer avec Google et Intel. Une approche one shot, non reproductible à priori, qui présente l’avantage de verrouiller des territoires de marketing de niche. L’image de Jean-Claude Biver (pôle horloger LVMH) à New York, encadré des dirigeants d’Intel, Google et LVMH, restera comme symbole de ce type de stratégie. Le succès de communication et d’image est indéniable. Intellectuellement, on comprend aussi (comme l’a écrit Xavier Comtesse dans les colonnes de L’Agefi lundi) que l’étape est importante s’agissant de connecter l’horlogerie suisse de tradition à une tendance majeure de l’électronique personnelle. Il paraît tout aussi évident que Tag Heuer est une marque bien profilée pour cette expérience. Chez Swatch Group, c’est naturellement Swatch qui joue ce rôle de poissonpilote. Ce ne sont de loin pas les seuls projets de smartwatch en Suisse. A terme, il faut s’attendre à voir apparaître la connectivité par petites touches sur tous les segments. Le temps tranchera commercialement. La montre de Tag Heuer est un vrai cas d’école sur un positionnement-clé en Suisse. L’entrée est à 1500 francs, mais la montre complète coûtera en réalité 3000 francs (le concept étant de coupler la montre connectée à l’achat de son alter-ego mécanique). L’idée peut paraître hasardeuse, hésitante, comme une solution semi-aboutie. En réalité, Jean-Claude Biver signe un nouveau jalon de la communication horlogère en assumant ouvertement toute la fragilité de la montre Swiss made. Comme une mise à nu. Tout l’art de la différenciation dont bénéficie l’industrie à un niveau insolent en comparaison mondiale. La montre connectée de Tag Heuer rappelle très bien que cette différenciation tient sur peu de chose en réalité: un peu de savoir-faire (assez facilement reproductible avec les technologies numériques), un peu de design et une réputation proche de la mystique. Des leviers que la smartwatch vient défier aujourd’hui (lire aussi en page 6).n La fin d’une mauvaise réputation TRUSTS. Les trustees seront soumis à autorisation en Suisse lorsque les dispositions LSFin-LEFin entreront en vigueur. SÉBASTIEN RUCHE Dans le but de devenir eurocompatible, la réglementation suisse évolue pour que l’ensemble des intermédiaires financiers soient à l’avenir soumis à autorisation. Outre les gérants indépendants et les gestionnaires de placements collectifs au bénéfice des clauses de minimis (c’est-à-dire trop petits pour pouvoir assumer une surveillance complète), les trustees devront eux aussi recevoir une autorisation à l’horizon 2017/2018. Lorsque les lois sur les services et les établissements financiers entreront en vigueur (LSFIn et LEFin) et à condition que les deux textes soient adoptés dans une mouture proche du projet de loi final présenté la semaine dernière par le Conseil fédéral (L’Agefi d’hier). Les représentants du secteur des trusts en Suisse accueillent cette nouveauté positivement. «Nous avons soutenu cette mesure et nous avons travaillé de longue date pour qu’elle soit instaurée», souligne Alexandre von Heeren, qui préside la SATC (la Swiss Association of Trust Companies). Aussi paradoxal que cela puisse paraître, cette association professionnelle, créée en 2007 suite à la ratification par la Suisse de la Convention de La Haye sur les trusts, essaie depuis lors de convaincre les autorités de réglementer le segment (comme le précise son président Alexandre von Heeren). La place financière aurait tout intérêt à compléter son assortiment de services bancaires par une offre en matière de structuration patrimoniale, en particulier en ré- glementant les trusts. Comme l’ont fait ses concurrentes. Surtout que cet instrument ne pourra plus être utilisé pour des raisons d’opacité fiscale une fois que l’échange automatique de renseignements entrera en vigueur. Le trust perdra donc sa mauvaise réputation. PAGE 4 Nous développons des partenariats fondés sur vos objectifs à long terme, non pas sur des solutions à court terme Pour plus d’informations, veuillez consulter www.nnip.co/partners-ch-ma First Class Multi Asset 9HRLEMB*jeiaae+[N\A\A\E\Q PAGE 24