médias et arts autochtones: de l`apartheid à l`hypervisibilité

Transcription

médias et arts autochtones: de l`apartheid à l`hypervisibilité
Invitation colloque
Dans le cadre du festival Présence autochtone 2015
Colloque
« MÉDIAS ET ARTS AUTOCHTONES:
DE L’APARTHEID À L’HYPERVISIBILITÉ »
Organisé par le projet de développement du partenariat du CRSH
«Récits, mobilité, territoire : expressions créatrices autochtones au Québec»
En partenariat avec Terres en vues
Quand: Le jeudi 6 août 2015
Où: Espace culturel Ashukan, 431, Place Jacques-Cartier (métro Champ-de-Mars)
(http://productionsfeuxsacres.ca/contact/)
Programme:
13h-13h45: CONFÉRENCE
Bruno Cornellier : La « chose indienne » : Cinéma et politiques de la
représentation autochtone au Québec et au Canada.
Résumé :
Cette présentation propose d’offrir un résumé fragmentaire de l’argument qui anime
mon récent ouvrage sur le cinéma et les politiques de la représentation autochtone au
Québec et au Canada. L’intervention critique et théorique qui anime l’ouvrage est née
d’une question d’apparence banale : comment se fait-il que le Canada puisse être
signifié par des totems indiens à Walt Disney World ou par un inukshuk aux Jeux
olympiques de Vancouver ? La réponse : parce qu’il y a « quelque chose » d’indien à
propos du Canada. Un « je ne sais quoi d’indien ». C’est-à-dire qu’afin de survivre
moralement et politiquement à son histoire et à son héritage colonial, l’État né du
colonialisme de peuplement a besoin, en quelque sorte mais jamais complètement, de
se faire lui-même « indien ». Il lui faut ce « je ne sais quoi», cette «chose indienne» qui,
nommée sans l’être complètement, signalée sans jamais être définie, désigne une
indianité qui, bien qu’elle soit interpellée par la présence de l’Autochtone, n’a plus besoin
de lui ou d’elle pour se manifester en tant que réalité.
Armé d’un certain consensus populaire à propos du capital de vérité de son dispositif
technique de reproduction du réel, le cinéma constitue historiquement l’un des lieux
privilégiés pour la capture de cette « chose indienne » dans les rets de l’imagination
libérale et coloniale qui alimente les velléités souveraines du Québec et du Canada. Dans
la mesure où une telle capture constitue l’un des principaux exercices politiques de
l’État, j’avance une conception de la décolonisation qui ne relèvera alors plus de la
révélation d’une réalité « vraie » de l’Indien, cachée derrière sa représentation et ses
distorsions filmiques, prête à resurgir au profit d’une « reconnaissance » par et dans
l’État souverain. Plutôt, la décolonisation relèverait d’une compréhension du rapport
colonial en tant que lutte multipartite entre Canadiens, Québécois et Autochtones, avec
pour enjeu de s’emparer du pouvoir exclusif de désigner et représenter ce (et ceux) que
cette « chose indienne » pourra (ou non) signifier et autoriser dans le voisinage colonial
du souverain.
Bruno Cornellier est professeur adjoint au département d’anglais de l’Université de
Winnipeg, où il enseigne les études culturelles. Il est l’auteur de La « chose indienne » :
Cinéma et politiques de la représentation autochtone au Québec et au Canada (Nota
Bene, 2015). Ses recherches portent sur la négociation des rapports de pouvoir à
caractère racial qui saturent la production culturelle née du peuplement colonial. Ces
travaux sont aussi parus (ou à paraître) dans diverses publications universitaires,
notamment Settler Colonial Studies, Discourse, Canadian Journal of Film Studies, London
Journal of Canadian Studies et Nouvelles Vues.
13h45-14h : PAUSE
14h-15h30 : TABLE RONDE
« De l’apartheid médiatique au quotidien à l’hypervisibilité en temps de crise :
modulations de la présence autochtone au Québec »
Avec: André Dudemaine (Présence autochtone), Alain Picard (journaliste),
Stéphane Marceau (chercheure), et Henry Welsch (Terres en vues.)
Problématiques:
Quelles conditions déterminent la réception ou la non-réception des arts autochtones
dans les médias québécois? Est-il pertinent de parler d’apartheid médiatique au
quotidien et d’hypervisibilité en temps de crise? Si oui, en quels termes? Qu’est-ce qui
ressort de la médiatisation d’un conflit territorial comme la crise d’Oka de 1990? Quels
sont les enjeux rattachés au financement et à la diffusion d’activités culturelles telles
celles du festival Présence autochtone? Quel rôle les collaborations et les échanges entre
les peuples viennent-ils jouer dans les modulations de la présence autochtone au
Québec? Quels sont les mérites, les particularités, les écueils de tels échanges et
collaborations?
15h30-15h45 : PAUSE
15h45-17h00 : ENTRETIEN
« Récits et lieux culturels autochtones à Montréal: de l'autochtonie fantasmée et
représentée à l'appropriation de l'espace »
Avec: André-Yanne Parent (administratrice de DestiNATIONS : Carrefour
international des arts et cultures des Peuples autochtones) et Marie-Josée
Parent (directrice de DestiNATIONS : Carrefour international des arts et cultures
des Peuples autochtones)
Problématiques :
Quelle place occupent les récits et les lieux culturels autochtones à Montréal? Quel rôle
jouent la culture et les pratiques culturelles comme liant identitaire, au-delà des classes
sociales? Comment faire cohabiter les différentes définitions et les différents rôles de
l'art en fonction des cultures ? Quels liens existe-t-il entre les différentes formes
expressives des peuples premiers, qu’il s’agisse de littérature, de cinéma, d’arts visuels
ou d’arts vivants? Qu’en est-il de la reconstruction culturelle?
Pour plus d'informations, veuillez consulter la page Web officielle du festival,
ou la page Facebook de l'événement:
http://www.presenceautochtone.ca/fr/colloques-et-conferences
https://www.facebook.com/pages/Pr%C3%A9senceautochtone/516615128351474?pnref=story
Comité organisateur :
Simon Harel
Professeur, Département de littératures et de langues du monde, Université de
Montréal
Isabelle St-Amand
Co-titulaire, École d'été du CÉRIUM «Récits autochtones de la résistance», Université de
Montréal

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