SYSTEMES D`EQUATIONS LINEAIRES DETERMINANTS
Transcription
SYSTEMES D`EQUATIONS LINEAIRES DETERMINANTS
ALGE03 : Systèmes lin., déterminants Cours Janvier 2002 SYSTEMES D’EQUATIONS LINEAIRES DETERMINANTS 1 1.1 Déterminant Introduction Nous avons déjà vu dans l’UMN « Outil vectoriel » comment caractériser la colinéarité de deux vecteurs en dimension 2 ( grâce au déterminant ) et en dimension 3 ( grâce au produit vectoriel ). Puis dans le chapitre « Espaces vectoriels » nous avons défini la notion plus large de famille libre ou liée. Mais jusqu’à présent, pour savoir si une famille est libre ou liée il faut se donner une combinaison linéaire nulle des vecteurs concernés, et trancher entre deux conclusions possibles : • Chaque fois qu’une combinaison linéaire des vecteurs est nulle, alors tous les coefficients sont nuls : la famille est libre • Il existe une combinaison linéaire nulle à coefficients non tous nuls :la famille est liée. Le but de ce paragraphe est de se donner un outil de décision : ce sera le déterminant, nombre réel calculé à partir d’une famille de vecteurs, tel que : • Si le déterminant est nul alors la famille est liée • Si le déterminant est non nul alors la famille est libre. La notion de déterminant s’applique donc à une famille de vecteurs, et aussi par extension à un système d’équations, et surtout à une matrice. Elle permet en particulier le calcul de ses valeurs propres, et la réduction éventuelle à une forme plus simple ( exemple : matrice diagonale ). Pour simplifier l’approche de cette notion nous allons nous placer en dimension 3 ; la définition en dimension n ne pose ensuite pas de problème. Dans tout le chapitre K désigne un corps qui est R ou C. 1.2 Définition du déterminant en dimension 3 Soit f une application de E = K 3 vers K. On dit que f est une application trilinéaire si : ∀ ( λ , µ ) ∈ K 2 !!" !!" " !" !!" !!" " !" !!" " !" !!" " !" • ∀ u1 ,u2 ,v,w ∈ K 4 , f λ u1 + µ u2 ,v,w = λ f u1 ,v,w + µ f u2 ,v,w ( ) ( ) ( ) ( ) © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 1 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants • • Cours Janvier 2002 " !" !!" !" " !" !!" !" " !" !" " !!" !" ∀ u,v1 ,v2 ,w ∈ K 4 , f u, λ v1 + µ v2 ,w = λ f u,v1 ,w + µ f u,v2 ,w " " !!" !!" " " !!" !!" " " !!" " " !!" ∀ u,v,w1 ,w2 ∈ K 4 , f u,v,λ w1 + µ w2 = λ f u,v,w1 + µ f u,v,w2 ( ( ) ) ( ( ) ( ) ( ) ) ( ) ( ) " " !" On dit que f est alternée si chaque fois que deux des trois vecteurs u,v,w sont " " !" égaux alors f u,v,w = 0 . ( ( ) ) Enfin on dit que f est une forme si l’ensemble d’arrivée est K. En conjuguant ces deux propriétés on peut démontrer que : ∀ ( λ , µ ) ∈ K 2 " !" " !" • f λ v + µ w,v,w = 0 " " !" !" • f u, λ u + µ w,w = 0 "" " " • f u,v, λ u + µ v = 0 ( ( ( ) ) ) ALGE01E01A Soit K un corps et l’espace vectoriel K 3 , f une forme trilinéaire alternée définie sur K 3 . Démontrer les trois propriétés : " !" " !" • f λ v + µ w,v,w = 0 " " !" !" • f u, λ u + µ w,w = 0 "" " " • f u,v, λ u + µ v = 0 ( ( ( ) ) ) Ces propriétés vont nous permettre de trouver une « formule » pour le déterminant de trois vecteurs. !" !!" !!" Soit e1 ,e2 ,e3 une base de K 3 . Posons : ( ) " 3 !" !" !!" !!" u = ∑ ai1 ei = a11 e1 + a21 e2 + a31 e3 i =1 " 3 !!" !" !!" !!" v = ∑ a j 2 e j = a12 e1 + a22 e2 + a32 e3 j =1 !" 3 !!" !" !!" !!" w = ∑ ak 3 ek = a13 e1 + a23 e2 + a33 e3 k =1 On développe par linéarité : on obtient 27 termes. !" !!" !!" !" !!" !!" !" !!" !!" f a11 e1 + a21 e2 + a31 e3 , a12 e1 + a22 e2 + a32 e3 , a13 e1 + a23 e2 + a33 e3 !" !" !" !" !" !!" !" !" !!" = a11a12a13 f e1 ,e1 ,e1 + a11a12a23 f e1 ,e1 ,e2 + a11a12a33 f e1 ,e1 ,e3 + ... !" !!" !!" • Lorsque les trois indices i,j et k sont égaux, f ei ,e j ,ek = 0 . Cela correspond à 3 (( )( ( ) )( ( ) ( ( ) ) )) termes. © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 2 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants Cours Janvier 2002 !" !!" !!" Lorsque deux des trois indices i,j et k sont égaux, f ei ,e j ,ek = 0 . Cela ( • ) correspond à 18 termes. • Il reste donc six termes pour lesquels les trois indices sont distincts : il y en a 6, autant que de permutations de l’ensemble des indices {1, 2 ,3} . !" !!" !!" Pour ces termes on va mettre f e1 ,e2 ,e3 en facteur et tenir compte des ( ) changements de signe lorsqu’on échange les vecteurs : " " !" !" !!" !!" f u,v,w = f e1 ,e2 ,e3 ( a11a22 a33 − a11a23a32 − a12 a21a33 + a12 a23a31 + a13a21a32 − a13a22 a31 ) ( ) ( ) toutes les formes trilinéaires alternées sont donc proportionnelles à une même quantité : a11a22 a33 − a11a23a32 − a12 a21a33 + a12 a23a31 + a13a21a32 − a13a22 a31 qu’on va baptiser déterminant. Cela revient à choisir une forme trilinéaire alternée appelée déterminant dans la !" !!" !!" base e1 ,e2 ,e3 et qui vaudra 1 calculé sur ces vecteurs de base. !" !!" !!" det e!" ,e!!" ,e!!" e1 ,e2 ,e3 = 1 ( ) (1 2 3 )( ) Notons simplement det cette forme trilinéaire alternée. " " !" Pour tous vecteurs u,v,w la formule du déterminant calculé dans cette même base ( ) devient : " " !" det u,v,w = a11a22 a33 − a11a23a32 − a12 a21a33 + a12 a23a31 + a13a21a32 − a13a22 a31 ( ) que l’on présente sous la forme d’un tableau : a11 a12 " " !" det u,v,w = a21 a22 a31 a32 ( " " !" det u,v,w ( ) a13 a23 a33 ) = a11a22 a33 − a11a23a32 − a12 a21a33 + a12 a23a31 + a13a21a32 − a13a22 a31 a11 a12 = a21 a22 a31 a32 a13 a23 a33 " " !" det u,v,w = a11 ( a22 a33 − a23a32 ) − a21 ( a12 a33 − a13a32 ) + a31 ( a12 a23 − a13a22 ) ( ) = a11 a22 a32 − a21 a12 a32 + a31 a12 a22 a23 a33 a13 a33 a13 a23 ce qui permet de ramener le calcul d’un déterminant « 3-3 » à celui de trois déterminants « 2-2 ». © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 3 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants 1.3 Cours Janvier 2002 Propriétés 1 Les déterminants d'un tableau et du tableau transposé (on échange lignes et colonnes) sont égaux . a11 a12 a11 a21 a31 a21 a22 a23 = a12 a22 a32 a31 a33 a23 a33 a32 a13 a13 2 Un déterminant est une fonction linéaire des éléments de chaque ligne. Un déterminant est une fonction linéaire des éléments de chaque colonne. En utilisant la propriété 2, on a par exemple : a11 a12 a13 a21 + b21 a22 + b22 a31 a32 a11 + b11 a12 a11 a12 a23 + b23 = a21 a22 a33 a31 a32 a13 a11 a12 a13 b11 a13 a11 a12 a13 a23 + b21 b22 a33 a31 a32 b23 a33 a12 a13 a21 + b21 a22 a23 = a21 a22 a23 + b21 a22 a23 a31 + b31 a33 a33 a33 ou encore α a11 a12 α a21 a22 α a31 a32 a32 a13 a11 a31 a32 a12 b31 a13 a32 a11 a12 a13 a23 = α a21 α a22 α a23 = α a21 a22 a33 a31 a32 a33 a31 a32 a23 a33 3 Le déterminant change de signe si l'on permute deux lignes quelconques du tableau. Le déterminant change de signe si l'on permute deux colonnes quelconques du tableau. Par exemple, a11 a12 a21 a22 a31 a32 a13 L1 a21 a22 a23 L 2 a23 L 2 = − a11 a12 a13 L1 a33 L3 a32 a33 L3 a31 ou © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 4 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants Cours C1 C 2 C 3 Janvier 2002 C 2 C1 C 3 a11 a12 a21 a22 a13 a12 a23 = − a22 a11 a13 a21 a23 a31 a33 a31 a32 a32 a33 4 Le déterminant d'un tableau dont une ligne est une combinaison linéaire des autres lignes est nul. Le déterminant d'un tableau dont une colonne est une combinaison linéaire des autres colonnes est nul. 1 3 2 Ainsi, 4 5 1 = 0 , car L3 = L2 - L1. 3 2 −1 On peut déduire de cette propriété deux cas particuliers utiles. Un déterminant qui a deux lignes (ou deux colonnes) égales est nul. Un déterminant, dont tous les éléments d'une ligne (ou d’une colonne) sont nuls, est nul. 0 a11 a13 a11 a12 a13 Par exemple, on a : 0 a21 a23 = 0 et a11 a12 a13 = 0 . a31 a32 a33 0 a31 a33 5 Un déterminant ne change pas si l'on ajoute à une ligne une combinaison linéaire des autres lignes. Un déterminant ne change pas si l'on ajoute à une colonne une combinaison linéaire des autres colonnes. En pratique, cette propriété est très utile pour calculer des déterminants, associée aux méthodes de développement par ligne ou par colonne des déterminants que nous allons présenter au paragraphe suivant. " " !" !" !!" !!" Soient u,v,w trois vecteurs de R3 exprimés dans la base e1 ,e2 ,e3 . On note det le ( ( ) ) déterminant dans cette base. " " !" " " !" u,v,w est liée si et seulement si det u,v,w = 0 " " !" " " !" u,v,w est libre si et seulement si det u,v,w ≠ 0 { { } } ( ( ) ) " " !" " " !" 1) Si u,v,w est liée alors det u,v,w = 0 par définition. " " !" !" !" !" 2) Si u,v,w est libre, alors c’est une base de R3 et 1 = f e1 , e2 , e3 " " !" proportionnel à f u, v, w qui n’est donc pas nul. ( ( ) ) ( ( ) ) ( © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT ) est 5 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants 1.4 Cours Janvier 2002 En dimension n On dit qu’un déterminant est d’ordre n pour indiquer qu’il a n lignes et n colonnes. En appliquant les règles de développement selon les éléments d'une ligne (ou d'une colonne), un déterminant d'ordre n se réduit à une combinaison linéaire de déterminants d'ordre (n − 1). En appliquant plusieurs fois cette règle, on arrive donc simplement à des déterminants d'ordre 2 ou 3 qui sont très faciles à calculer. On arrive ainsi à la définition suivante : Le déterminant d'un tableau carré n x n. est une fonction de n 2 variables (les coefficients aij ) qui est égale à ∆ = ∑ ( −1 )k a1σ ( 1 )a2σ ( 2 ) … anσ ( n ) , où σ est une σ permutation des nombres 1,..., n, et k représente le nombre d'inversions dans la permutation. Précisons que : • Soit S un ensemble de n éléments : S = {1, 2$ ,n} . Une permutation est une • 1.5 bijection de S sur lui-même. Soit une permutation σ sur l'ensemble S. Deux éléments i et j de S forment une inversion dans la permutation σ si et seulement si i < j et σ ( i ) > σ ( j ) . Méthodes de calcul On appelle mineur M ij d'un déterminant ∆ d'ordre n le déterminant d'ordre ( n − 1) déduit de ∆ en supprimant la i-ème ligne et la j-ème colonne. On appelle cofacteur Cij d'un déterminant ∆ d'ordre n le déterminant d'ordre ( n − 1) égal à Cij = ( −1 )i + j M ij . 1 2 Le mineur M12 du déterminant −4 3 3 −2 −3 2 est M12 = 1 du même déterminant vérifie C12 = ( −1 )1+ 2 M12 = − −4 2 . Le cofacteur C12 3 1 −4 2 . 3 1 © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 6 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants Cours Janvier 2002 Le déterminant ∆ d'ordre n × n peut être développé selon les éléments d'une ligne quelconque i : n ∆ = ∑ ( −1 )i + j aij M ij j =1 Comme nous l'avons mentionné au début de ce paragraphe, le développement est aussi possible selon les éléments d'une colonne quelconque j, et l'on a alors : n ∆ = ∑ ( −1 )i + j aij M ij i =1 Les signes ( −1 )i + j dont on doit affecter chaque terme du développement sont très faciles à déterminer. Il suffit de remarquer que tous les mineurs associés à des coefficient diagonaux sont égaux à 1, et que d'un coefficient à un voisin le signe change. Par exemple, pour un déterminant d'ordre 3, le tableau des signes correspondant à ( −1 )i + j est simplement : ⎡ +1 −1 +1⎤ ⎢ −1 +1 −1⎥ ⎢ ⎥ ⎢⎣ +1 −1 +1⎥⎦ 1 2 Le développement du déterminant −4 3 3 −2 1 2 −4 3 3 −2 −3 2 selon la première ligne s'écrit : 1 −3 −4 2 −4 3 3 2 + ( −2 ) + ( −3 ) . 2 =1 −2 1 3 1 3 −2 1 On peut aussi développer par rapport à l'une quelconque des autres lignes ou des colonnes, par exemple par rapport à la troisième colonne : 1 2 −3 −4 3 1 2 1 2 . −4 3 2 = −3 + ( −2 ) +1 −4 3 3 −2 3 −2 3 −2 1 © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 7 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants Cours Janvier 2002 ALG03E02A 1 2 3 On considère le déterminant D = 2 1 0 . −1 3 2 1) Calculer D en développant le déterminant suivant les mineurs (a) de la 1ère ligne, (b) de la 2ème colonne, et (c) de la 3ème colonne. 2) Calculer les déterminants obtenus par les transformations suivantes et conclure : ( D1 ) c1 : c1 + 2c2 + 3c3 , ( D2 ) c1 : 5c1 − c2 − c3 , ( D3 ) c3 : c3 − c1 − c2 3) Transformer le déterminant D en faisant apparaître des termes nuls sur la 1ère colonne. 2 2.1 Systèmes de n équations à n inconnues Interprétation géométrique On considère le système de n équations à n inconnues notées xi , 1 ≤ i ≤ n : ⎧ a11 x1 + $ + a1n xn ⎪ % % ⎨ % ⎪a x + $ + a x nn n ⎩ n1 1 = b1 % = bn (S) D'un point de vue vectoriel, ce système correspond à l'équation vectorielle : " " " A1 x1 + $ + An xn = B ⎛ a1i ⎞ ⎛ b1 ⎞ ⎜ ⎟ !!" " ⎜ b2 ⎟ a2i ⎟ ⎜ où Ai = ,1 ≤ i ≤ n et B = ⎜ ⎟ . ⎜ ... ⎟ ⎜ ... ⎟ ⎜⎜ ⎟⎟ ⎜⎜ ⎟⎟ ⎝ ani ⎠ ⎝ bn ⎠ Soit ∆ le déterminant associé au système : a11 $ a1n " " % % = dét( A1 ,$ , An ) ∆= % an1 $ ann " La famille Ai ,1 ≤ i ≤ n { } est linéairement indépendante si et seulement si le déterminant ∆ est non nul. " Le système a dans ce cas une solution unique égale aux coordonnées du vecteur B " dans la base Ai ,1 ≤ i ≤ n . ( ) © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 8 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants Cours Janvier 2002 " Dans le cas contraire, déterminant nul, la famille Ai ,1 ≤ i ≤ n est liée. Cette famille { } n'engendre alors qu'un sous-espace de dimension strictement inférieure à n. La " résolution du système consiste à étudier si le vecteur B appartient à ce sous-espace. Si oui, le système a des solutions avec indétermination, si non le système est impossible. Considérons le système : ⎧3 x + 2 y − z = a ⎪ ⎨x − y + z = b ⎪x + y − 2z = c ⎩ où a, b et c sont trois réels donnés. Le déterminant du système vaut : 3 2 −1 ∆ = 1 −1 1 = 7 1 1 −2 ⎧ ⎛ 3⎞ ⎛2⎞ ⎛ −1 ⎞ ⎫ ⎪ !" ⎜ ⎟ !!" ⎜ ⎟ !!" ⎜ ⎟ ⎪ donc la famille ⎨e1 = ⎜ 1 ⎟ ,e2 = ⎜ −1⎟ ,e3 = ⎜ 1 ⎟ ⎬ est une famille libre et donc une ⎪ ⎜1⎟ ⎜1⎟ ⎜ −2 ⎟ ⎪ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠⎭ ⎩ ⎛a⎞ !" ⎜ ⎟ 3 base de R : quel que soit les choix des réels a, b et c, le vecteur B = ⎜ b ⎟ aura des ⎜c⎟ ⎝ ⎠ !" !!" !!" coordonnées uniques dans la base e1 ,e2 ,e3 et le système aura une solution unique. ( ) On verra au chapitre suivant comment déterminer cette solution. Soit à présent le système : ⎧3 x + 2 y − z = a ⎪ ⎨x − y + z = b ⎪4 x + y = c ⎩ de déterminant 3 2 −1 ∆′ = 1 −1 1 = 0 4 1 0 © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 9 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants Cours Janvier 2002 ⎧ ⎛ 3⎞ ⎛2⎞ ⎛ −1 ⎞ ⎫ ⎪ !" ⎜ ⎟ !!" ⎜ ⎟ !!" ⎜ ⎟ ⎪ Cette fois la famille ⎨e1 = ⎜ 1 ⎟ ,e2 = ⎜ −1⎟ ,e3 = ⎜ 1 ⎟ ⎬ est liée et engendre un espace ⎪ ⎜1⎟ ⎜1⎟ ⎜ −2 ⎟ ⎪ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠⎭ ⎩ vectoriel F qui est au maximum de dimension 2. Deux !" cas se présentent : • B ∈ F : le système a une infinité de solutions !" • B ∉ F : le système n’a aucune solution On verra au chapitre suivant comment trancher entre ces deux cas et calculer les solutions éventuelles. 2.2 Système de Cramer Si le déterminant ∆ est différent de zéro, le système est appelé système de Cramer et il y a une solution unique. On peut alors utiliser les deux théorèmes suivants : Si le déterminant d'un système de n équations linéaires à n inconnues est différent de zéro, le système admet une solution unique : ∆x ∆x ∆x x1 = 1 , x2 = 2 , $ , xn = n ∆ ∆ ∆ où ∆ xi est le déterminant d'ordre n obtenu à partir de ∆ en remplaçant le colonne i ⎛ b1 ⎞ " ⎜b ⎟ par la colonne du second membre B = ⎜ 2 ⎟ . (théorème de Cramer) ⎜ ... ⎟ ⎜⎜ ⎟⎟ ⎝ bn ⎠ En effet, on peut calculer le déterminant ∆ xi , i = 1,$ ,n : " " " " " ∆ xi = dét( A1 ,$ Ai −1 ,B, Ai +1 ,$ , An ) n " " " " " = dét( A1 ,$ Ai −1 , ∑ A j x j , Ai +1 ,$ , An ) . j =1 n " " " " " = ∑ x j dét( A1 ,$ Ai −1 , A j , Ai +1 ,$ , An ) j =1 Excepté le déterminant pour lequel j = i , tous les déterminants de la somme sont nuls puisqu'ils ont deux colonnes identiques : la i-ème colonne est égale à une des autres. Il reste donc : " " " " " ∆ xi = xi dét( A1 ,$ Ai −1 , Ai , Ai +1 ,$ , An ) . Si les bi sont tous nuls, le système est dit sans second membre ou homogène. De façon évidente, x1 = x2 = $ = xn = 0 est toujours solution de ce système. © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 10 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants Cours Janvier 2002 Si son déterminant est différent de zéro, un système homogène de n équations à n inconnues admet la solution unique évidente : x1 = x2 =$ = x n = 0 ALG03E03A Résoudre le système d’équations linéaires suivant : ⎧5 x − y + 2 z = 9 ⎪ ⎨− x + 2 y + z = 6 . ⎪x + y − z = 0 ⎩ 2.3 Système avec déterminant nul. Si le déterminant est nul, cela signifie : • • d'un point de vue algébrique, que dans le premier membre, une des équations au moins est une combinaison linéaire des autres. Il faut alors étudier, si cette relation linéaire est encore vérifiée dans le second membre. " " d'un point de vue vectoriel, que la famille ( A1 ,$ , An ) est liée. Il faut alors " " déterminer quel est le sous-espace engendré par la famille ( A1 ,$ , An ) et étudier " si B appartient à ce sous-espace. On appelle rang du système la taille maximale du sous-système de déterminant non nul. Supposons que le déterminant suivant, extrait de ∆ en conservant les r premières lignes et les r premières colonnes, soit non nul : a11 $ a1r Dr = % % % ar1 $ arr Cette hypothèse n'est pas restrictive car il suffit d'ordonner les équations et les inconnues pour y arriver. On peut alors réécrire le système sous la forme : ⎧a11x1 + $ + a1r xr ⎪ % % ⎨% ⎪a x + $ + a x rr r ⎩ r1 1 = b1 − a1,r +1xr +1 − … − a1n xn % (SP) = br − ar ,r +1xr +1 − … − arn xn © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 11 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants ⎧ar +11, x1 + $ + ar +1,r xr ⎪ % % ⎨% ⎪a x + $ + anr xr ⎩ n1 1 Cours Janvier 2002 = br +1 − ar +1,r +1 xr +1 − … − ar +1,n xn % = bn − an,r +1 xr +1 − … − ann xn (SS) où le premier système est le système dit principal (SP) constitué de r équations à r inconnues où les n − r inconnues restantes jouent le rôle de paramètres, et le second système (SS) est constitué de n − r équations auxiliaires. Le système principal a une solution puisque son déterminant est non nul : Dx Dx x1 = 1 , $ , xr = r , xr +1 = λ1 , $ , xn = λn−r (SOL) Dr Dr où les déterminants Dxi sont obtenus à partir du déterminant Dr , en remplaçant la colonne i par la colonne du second membre. La solution est indéterminée puisqu'elle dépend de n − r paramètres arbitraires : les inconnues xr +1 ,xr + 2 ,$ xn . Pour que la solution du système principal (SP) soit solution du système (S), elle doit également satisfaire les n − r équations auxiliaires du second système (SS) : on dit que ce sous-système doit être compatible avec (SP). La compatibilité de (SP) avec (SS) peut être vérifiée en remplaçant dans chacune des équations de (SS) les inconnues par la solution indéterminée (SOL) ci-dessus. Si une des équations n'est pas vérifiée, le système (S) est impossible. Si toutes les équations sont vérifiées, le système (S) possède la solution indéterminée (SOL). Cette méthode de vérification de la compatibilité de (SS) avec (SP) est lourde. On peut remarquer qu'une équation de (SS) est compatible avec (SP) si elle est une combinaison linéaire des équations du sous-système (SP), second membre compris. Ceci peut se vérifier en formant les déterminants suivants, qui doivent être tous nuls : Dk = a11 $ a1r % % % b1 − a1,r +1 xr +1 − … − a1n xn % ar1 $ arr br − ar ,r +1 xr +1 − … − arn xn ak1 $ akr bk − ak ,r +1 xr +1 − … − akn xn En appliquant les règles de linéarité des déterminants, on a : a11 $ a1r Dk = % % % a11 $ a1r b1 % ar1 $ arr br ak1 $ akr bk − n ∑ i = r +1 xi % % % a1,i % ar1 $ arr ar ,i ak1 $ akr ak ,i Or, les déterminants en facteur dans la somme sont des déterminants d'ordre r + 1 extraits du déterminant ∆. Ils sont par conséquent tous nuls puisque d'ordre supérieur © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 12 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants Cours Janvier 2002 au rang du déterminant. On arrive alors au déterminant appelé déterminant caractéristique : a11 $ a1r b1 % % % % Dk = ar1 $ arr br ak1 $ akr bk La compatibilité de (SS) avec toutes les n − r équations auxiliaires nécessitent de vérifier que les n − r déterminants caractéristiques sont nuls. D'où les deux théorèmes : Le système (SS) est compatible avec le système (SP) si et seulement si tous les déterminants caractéristiques Dk , r + 1 ≤ k ≤ n, sont nuls. Ces déterminants sont obtenus à partir de Dr en rajoutant une (r + 1)ième ligne constituée des coefficients ak1 $ akr de l'équation k (r + 1 ≤ k ≤ n) et la colonne des seconds membres correspondants de (S). Si le déterminant d'un système de n équations à n inconnues est nul, le système est soit indéterminé soit impossible. Soit r le rang du système, on peut alors l'écrire sous la forme d'un système de r équations principales à r inconnues et n − r paramètres et d'un système de n − r équations auxiliaires. Si un des déterminants caractéristiques est non nul, le système n’a pas de solutions. Si tous les déterminants caractéristiques sont nuls, la solution dépend de n − r paramètres arbitraires et s'écrit : Dx Dx x1 = 1 , $ , xr = r , xr +1 = λ1 , $ , xn = λn−r , Dr Dr où les déterminants Dxi sont des déterminants d'ordre r, obtenus à partir du déterminant Dr en remplaçant la colonne i par la colonne du second membre du système principal (SP). Résoudre le système : ⎧ −2 x + y + z = 4 ⎪ −2 y + z = −2 . ⎨x ⎪x + y −2 z = 1 ⎩ On vérifie aisément que le déterminant est nul : −2 1 1 0 3 −3 3 −3 ∆ = 1 −2 1 = 0 −3 3 = = 0. −3 3 1 1 −2 1 1 −2 © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 13 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants Cours Janvier 2002 En revanche, tous les déterminants d'ordre 2 sont non nuls. On peut simplement considérer le premier placé en haut et à gauche de ∆ : −2 1 = 3 ≠ 0. 1 −2 Le rang du système est donc r = 2. On peut alors mettre le système sous la forme d'un système de 2 équations à deux inconnues x et y et à un paramètre z, associé à une équation supplémentaire : ⎧ −2 x + y = 4 − z ⎨ −2 y = −2 − z . ⎩x x + y = 1 + 2z Ici, il n'y a qu'un seul déterminant caractéristique, qui est : −2 1 −2 3 6 4 3 6 D = 1 −2 −2 = 1 −3 −3 = ≠ 0. −3 −3 1 1 1 1 0 0 Le déterminant caractéristique est non nul : l'équation supplémentaire n'est pas compatible, il n'y a pas de solution. Le système n’a pas de solutions. ALG03E04A Discuter suivant la valeur du réel m le nombre de solutions du système d’équations linéaires suivant : ⎧mx + y − z = 0 ⎪ ⎨ x − 2 y + 2z = 0 . ⎪ ⎩− x + y + mz = 0 3 Systèmes de n équations à p inconnues Nous avions jusqu’à présent des systèmes « carrés » dans lesquels il y avait autant de lignes que de colonnes dans le membre de gauche. Nous considérons maintenant le cas plus général de systèmes « rectangulaires » avec n lignes et p colonnes, c’est-à-dire n équations et p inconnues. On distingue deux cas possibles : • n > p : plus d’équations que d’inconnues. L’idée est de commencer par résoudre un système de p équations à p inconnues et de vérifier la compatibilité des solutions éventuelles avec les n − p équations restantes. • n < p : plus d’inconnues que d’équations. On considère arbitrairement p − n inconnues comme des inconnues « auxiliaires » en les faisant passer dans le membre de droite et on essaie de résoudre le système de n équations à n inconnues restant. Dans les deux cas, on commence par chercher le rang r du système, c'est-à-dire l'ordre du plus grand déterminant non nul extrait du tableau de coefficients de taille n × p associé au système : © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 14 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants Cours Janvier 2002 ⎡ a11 $ a1 p ⎤ ⎢ ⎥ ∆=⎢ % % % ⎥ ⎢ an1 $ anp ⎥ ⎣ ⎦ On appelle rang d’un système linéaire de n équations à p inconnues l’ordre du plus grand déterminant non nul extrait de ce système. 3.1 Plus d'équations que d'inconnues (n > p). Dans ce cas, le rang r est inférieur ou égal à p. 3.1.1 Cas r = p . Si le rang r est égal à p, le système (S) peut être décomposé en un sous-système de Cramer de p équations à p inconnues, associé à un ensemble de n − p équations auxiliaires. La solution unique du système de Cramer d'ordre p doit être compatible avec toutes les équations auxiliaires, c'est-à-dire que les n − p déterminants caractéristiques suivants doivent être nuls : a11 $ a1 p b1 Dk = % % % % a p1 $ a pp bp ak1 $ akp bk = 0 , p + 1 ≤ k ≤ n. Résoudre le système de trois équations à deux inconnues : ⎧x + y = 1 ⎪ ⎨2 x + y = a . ⎪ 2 ⎩4 x + y = a On décompose ce système en un système principal de deux équations à deux inconnues (de déterminant différent de zéro) associé à une équation auxiliaire : ⎧x + y = 1 ⎨ ⎩2 x + y = a . 4x + y = a2 Avant de calculer la solution du système, on s'assure d'abord la compatibilité en vérifiant que le déterminant caractéristique est nul : 1 1 1 1 0 0 −1 a − 2 = −( a − 2 )( a − 1 ). D3 = 2 1 a = 2 −1 a − 2 = 2 − − a 3 4 4 1 a 2 4 −3 a 2 − 4 © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 15 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants Cours Janvier 2002 Il n'y a des solutions que si a = 2 ou a = 1 : a = 2 ⇒ ( x, y ) = (1,0 ) a = 1 ⇒ ( x, y ) = ( 0,1) Si a ≠ 1 et a ≠ 2 : pas de solution. ALG03E05A Discuter en fonction du paramètre m et résoudre le système d’équations linéaires suivant : ⎧x + y = 2 ⎪x + z = 4 ⎪ . ⎨ ⎪ y + z = 2m ⎩⎪ x + 2 y + 3z = 8 3.1.2 Cas r < p Si le rang r est inférieur au nombre p d'inconnues, le système s'écrit sous la forme d'un sous-système de r équations à r inconnues et p − r paramètres arbitraires, associé à un ensemble de n − r équations auxiliaires. La solution du système est impossible si un seul déterminant caractéristique est différent de zéro. La solution est indéterminée, et dépend de p − r paramètres arbitraires, si toutes les équations auxiliaires sont compatibles avec le sous-système, c'est-à-dire si les n − r déterminants caractéristiques suivants sont nuls : a11 $ a1r b1 % % % % = 0 ,r + 1 ≤ k ≤ n. Dk = ar1 $ arr br ak1 $ akp bk Cette solution s'écrit : x1 = Dx1 Dr , $, xr = Dxr Dr , xr +1 = λ1 , $ , x p = λ p −r Discuter en fonction du réel m les solutions du système : ⎧x + y = 2 ⎪x + z = 4 ⎪ ⎨ − y + z = 2m ⎪ ⎪ 2 x − y + 3 z = 8 + 2m 2 ⎩ les déterminants extraits d’ordre 3 sont tous nuls. Isolons un sous-système : © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 16 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants Cours Janvier 2002 ⎧x + y = 2 ⎨ ⎩x = 4 − z 1 1 = −1 ≠ 0 donc le rang du système est 2. 1 0 Comme il reste deux équations on doit calculer deux déterminants caractéristiques : 1 1 2 1 1 2 4 = 2 (1 − m )(1 + m ) D1 = 1 0 4 = 2 (1 − m ) et D2 = 1 0 0 −1 2m 2 −1 8 + 2m 2 Le déterminant de ce système est 3.2 • Premier cas : m = 1 ⇒ D1 = D2 = 0 : le système admet comme ensemble de solutions S = {( 4 − z,z − 2 ,z ) ,z ∈ R} • Deuxième cas : m ≠ 1 ⇒ D1 ≠ 0 : l’un au moins des déterminants caractéristiques est non nul, il n’y a pas de solution : S = ∅ . Plus d’inconnues que d’équations : n<p Dans ce cas , le rang r est inférieur ou égal à n. 3.2.1 Cas r = n On peut écrire le système sous la forme : p ⎧ ⎪ a11 x1 + $ + a1n xn = b1 − ∑ a1k xk ⎪ k = n +1 ⎪ % % % ⎨ % ⎪ p ⎪a x + $ + a x = b − ∑ ank xk nn n n ⎪ n1 1 k = n +1 ⎩ La solution est indéterminée et dépend de p − n paramètres arbitraires : Dx Dx x1 = 1 , $ , xr = r , xr +1 = λ1 , $ , x p = λ p −r Dr Dr où les déterminants Dxi sont des déterminants d'ordre n, obtenus à partir du déterminant Dn du système en remplaçant la colonne i par la colonne du second membre. 3.2.2 Cas r < n Le système s'écrit sous la forme d'un système de r équations à r inconnues dépendant de p − r paramètres arbitraires, associé à un système de n − r équations auxiliaires : © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 17 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants ⎧ a x + $ + a1 r xr ⎪⎪ 11 1 % % ⎨ % ⎪ar1 x1 + $ + arr xr ⎪⎩ Cours Janvier 2002 p ∑a = b1 − x 1k k k =r +1 % = br − ⎧ a x + $ + ar +1, r xr ⎪⎪ r +1,1 1 % % % ⎨ ⎪ an1 x1 + $ + anr xr ⎪ ⎩ p ∑a rj xj j =r +1 p = b1 − ∑a j = r +1 % = bn − 1k xj p ∑a j = r +1 nj xj similaire au système étudié au paragraphe 3.2.1. Elle dépend notamment des déterminants caractéristiques. La solution est impossible si un des déterminants caractéristiques est différent de zéro. La solution est indéterminée et dépend de p − r paramètres arbitraires si tous les déterminants caractéristiques sont nuls : x1 = Dx 1 Dr , $, xr = Dx r Dr , x r +1 = λ 1 , $, x p = λ p −r ALG03E06A Discuter en fonction du paramètre m et résoudre le système d’équations linéaires suivant : ⎧x + y + 2z + u = 5 ⎪ ⎨ 2 x + 3 y − z − 2u = 2 . ⎪4 x + 5 y + 3z = m ⎩ 4 Résumé des discussions. Les discussions des différents cas sont très importantes et nous les résumons dans ce paragraphe sous la forme de trois organigrammes associés aux trois situations n = p, n > p, n < p. © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 18 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants 4.1 Cours Janvier 2002 Cas n = p. n=p oui ∆≠0 non Calcul du rang r Système de Cramer 1 solution unique Calcul des n - r déterminants caractéristiques Dk ,r + 1 ≤ k ≤ n oui Système incompatible Pas de solution ∃ k tel que Dk ≠ 0 non Solution indéterminée dépendant de n - r paramètres © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 19 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants 4.2 Cours Janvier 2002 Cas n > p. n>p Calcul du rang r oui r =p Calcul des n - p déterminants caractéristiques Dk , p + 1 ≤ k ≤ n oui ∃ k tel que Dk ≠ 0 Système incompatible Pas de solution non Calcul des n - r déterminants caractéristiques Dk ,r + 1 ≤ k ≤ n oui non ∃ k tel que Dk ≠ 0 non Système incompatible Pas de solution Solution unique Solution indéterminée dépendant de p - r paramètres © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 20 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants 4.3 Cours Janvier 2002 Cas n < p. n<p Calcul du rang r oui Solution indéterminée dépendant de p - n paramètres r =n non Calcul des n - r déterminants caractéristiques Dk ,r + 1 ≤ k ≤ n oui ∃ k tel que non Dk ≠ 0 Système incompatible Pas de solution Solution indéterminée dépendant de p - r paramètres © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 21 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants 5 Cours Janvier 2002 Méthode du pivot de Gauss Cette méthode permet de résoudre un système de n équations linéaires à n inconnues en le transformant en un système triangulaire équivalent, dont la solution, par substitutions successives est évidente comme nous allons le voir dans le paragraphe suivant. Cette méthode se programme très facilement et fait partie des routines de base des logiciels de résolutions de système d'équations linéaires, mais nous ne détaillerons pas l'algorithme qui pourrait lui être associé. 5.1 Résolution d'un système triangulaire. On considère le système triangulaire de n équations à n inconnues : ⎧a11 x1 + a12 x2 + $ + a1n xn = b1 ⎪ a22 x2 + $ + a2 n xn = b2 ⎪ ⎨ % % % ⎪ ⎪⎩ ann xn = bn avec aii ≠ 0, i = 1,$ ,n. Le déterminant du système est alors différent de zéro : n ∆ = ∏ aii ≠ 0 i =1 Les solutions sont alors déterminées simplement de la dernière à la première équation. En effet, on déduit d'abord de la dernière équation : b xn = n ann En reportant ce résultat dans la n − 1 équation, on en déduit la valeur de xn−1 : bn −1 − an −1 n xn xn −1 = an −1 n −1 D'une façon générale, on a la relation : bi − xi = 5.2 n ∑ j =i +1 aii aij x j , i = 1,$ ,n − 1. Equation pivot. Nous allons décrire la méthode de Gauss de façon générale. Nous reviendrons sur cette méthode dans le cours d’analyse numérique où nous verrons comment l’optimiser afin de mettre en place des logiciels solveurs efficaces. © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 22 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants Cours Janvier 2002 Considérons un système de n équations à n inconnues : ⎧ a11 x1 + a12 x2 + $ + a1n xn = b1 ⎪ ⎪a21 x1 + a22 x2 + $ + a2 n xn = b2 ⎨ % % % ⎪ ⎪⎩ an1 x1 + an 2 x2 + ... ann xn = bn Nous supposons qu’il existe i de l’intervalle entier [1..n ] tel que ai1 ≠ 0 . ( sinon le système « perd » une variable ) Nous réorganisons les équations de telle façon à « faire remonter » la ligne i en première ligne et nous réindexons les coefficients de manière normale. Cette manœuvre donne évidemment un système équivalent avec a11 ≠ 0 . Nous allons maintenant opérer pour transformer le système initial en un système triangulaire. On privilégie alors l’équation 1 et le coefficient a11 , qui sera le premier pivot. La première étape consiste à éliminer l'inconnue x1 dans les équations 2, 3, ..., n par combinaison linéaire de chacune de ces équations avec la première. On commence par diviser la première équation par a11 ≠ 0 : a a b x1 + 12 x2 + $ + 1n xn = 1 . a11 a11 a11 En multipliant cette équation par ai1 , on obtient : a a b ai1x1 + ai1 12 x2 + $ + ai1 1n xn = ai1 1 . a11 a11 a11 -ème En retranchant celle-ci à la i équation du système initial, on élimine x1 , et l'équation devient : ⎛ ⎛ ⎛ a1n ⎞ a12 ⎞ b1 ⎞ ⎜ ai 2 − ai1 ⎟ x2 + $ + ⎜ ain − ai1 ⎟ xn = ⎜ bi − ai1 ⎟. a11 ⎠ a11 ⎠ a11 ⎠ ⎝ ⎝ ⎝ En effectuant cette élimination pour i = 2,$ ,n , et en posant ⎛ a1k ⎞ ⎜ aik − ai1 ⎟ = aik ', k = 2 ,$ ,n a11 ⎠ ⎝ ⎛ b1 ⎞ ⎜ bi − ai1 ⎟ = bi a ⎝ 11 ⎠ on arrive au système : ⎧a11 x1 + a12 x2 + $ + a1n xn ⎪ a22 ' x2 + $ + a2 n ' xn ⎪ ⎨ % % ⎪ ⎪⎩ an 2 ' x2 + $ + ann ' xn = b1 = b2 ' % = bn ' On répète ensuite le procédé pour éliminer x2 dans les équations 3, ..., n. Après n − 1 étapes, on obtient un système triangulaire. © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 23 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants 5.3 Cours Janvier 2002 Exemples. 5.3.1 Exemple 1. On numérote les lignes Résoudre le système : ⎧ x1 + x2 + x3 = 6 ⎪ ⎨2 x1 + x2 + x3 = 7 ⎪3 x + 2 x + x = 10 2 3 ⎩ 1 L1 , L2 et L3 L1 L2 L3 Première étape : On conserve la première équation que l’on multiplie par −2 et −3 qu’on ajoute aux lignes 2 et 3 respectivement du système, afin d'éliminer la variable x1 dans ces deux équations. On arrive à : L1 = L1 ⎧ x1 + x2 + x3 = 6 ⎪ − x2 − x3 = −5 L2 = L2 − 2 L1 ⎨ ⎪ − x − 2 x = −8 L3 = L3 − 3 L1 2 3 ⎩ Deuxième étape : On conserve maintenant les deux premières équations, et on élimine la variable x2 dans la troisième équation en la remplaçant par la différence des équations 3 et 2 de, ce qui donne le système triangulaire : L1 = L1 ⎧ x1 + x2 + x3 = 6 ⎪ L2 = L2 ⎨ − x2 − x3 = −5 ⎪ L3 = L3 − L2 − x3 = −3 ⎩ Troisième étape : On obtient directement x3 dans la troisième équation puis on « remonte ». On peut ainsi trouver x2 dans la deuxième équation puis enfin x1 à l’aide de la première. La solution est alors le triplet : (1, 2 ,3) 5.3.2 Exemple 2. Résoudre le système : ⎧ x1 + x2 + x3 ⎪ ⎨ x1 + x2 +2 x3 ⎪ 2 x + x +3 x 2 3 ⎩ 1 =6 =9 = 13 On applique la méthode d'élimination sur le pivot 1 de la variable x1 dans la première équation. Après transformation, on arrive à : ⎧ x1 + x2 + x3 = 6 ⎪ x3 = 3 ⎨ ⎪ − x2 + x3 = 1 ⎩ © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 24 ALGE03 : Systèmes lin., déterminants Cours Janvier 2002 Le pivot de la variable x2 étant nul dans la seconde équation, on permute les deux lignes et on arrive au système triangulaire : ⎧ x1 + x2 + x3 = 6 ⎪ − x2 + x3 = 1 ⎨ ⎪ x3 = 3 ⎩ d'où l'on déduit les solutions : x3 = 3 x2 = x3 − 1 = 2 x1 = 6 − x2 − x3 = 1 L’écriture des variables alourdit la notation et n’apporte rien à la méthode. L’exercice qui suit adopte une notation matricielle simple à mettre en œuvre. Il suffit de mettre le deuxième membre à la ( n + 1) ième colonne. La correction proposée met en place cette nouvelle notation. (ALG03E07A) Résoudre le système suivant avec la méthode du pivot de Gauss ⎧2 x − 2 y + 4 z + 6t = 4 ⎛ 2 −2 4 6 4 ⎞ ⎜ ⎟ ⎪x − y + 7t = −8 1 −1 0 7 −8 ⎟ ⎪ ⎜ que l’on écrira ⎨ ⎜ 3 −2 4 8 2 ⎟ ⎪3x − 2 y + 4 z + 8t = 2 ⎜⎜ ⎟⎟ ⎪⎩− x − y + 5 z − 6t = 20 ⎝ −1 −1 5 −6 20 ⎠ 5.4 Comparaison des méthodes de Cramer et de Gauss La complexité de calcul pour résoudre un système de n équations à n inconnues est n3 pour n assez grand et n 2 n! pour la méthode de Cramer. de l’ordre de 3 Soit pour n = 10 : • 900 opérations élémentaires pour Gauss ( une seconde ) • 360 millions d’opérations élémentaires pour Cramer ( une heure ). Sans commentaires ! En analyse numérique on explore d’autres méthodes plus sophistiquées de résolution des systèmes numériques. Ils ont de nombreuses applications. L’une des plus récentes est la 3ème génération de téléphones mobiles ( UMTS ). © Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 25 ALGE03 : Déterminants Exercices supplémentaires ALGEO3S01 Résoudre par la méthode du pivot le système : x + y + z − 2t = −3 3 x − y + z + 2t = 5 − x + 2 y + z − 3t = −4 x + z + t = 4 ALGEO3S02 Soit a un paramètre réel. Résoudre le système ax + y + z + t = 1 x + ay + z + t = 1 x + y + az + t = 1 x + y + z + at = 1 Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT Juin 2003 ALGE03 : Déterminants Enoncés Juin 2003 ALGE03E02B Calculer le déterminant D en faisant apparaître des termes nuls sur une rangée : 3 1 6 D = 15 4 −3 8 7 12 Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 1 ALGE03 : Déterminants Enoncés Juin 2003 ALGE03E02C 3 1 4 7 Calculer le déterminant D = 2 −1 −3 1 0 −2 2 1 0 5 4 1 Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 2 ALGE03 : Déterminants Enoncés Juin 2003 ALGE03E03B ax + y = a − b On considère le système d’équations linéaires suivant : x + ay = 1 Où x et y sont des inconnues et a et b des paramètres. 1) Calculer les déterminants du système. 2) Discuter l’existence des solutions en fonction des paramètres et indiquer ces solutions lorsqu’elles existent. Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 3 ALGE03 : Déterminants Enoncés Juin 2003 ALGE03E06B Résoudre le système d’équations linéaires suivant : −4 x + 2 y + 3 z + −3u − 9v = 3 −2 x + y + z + u + 3v = 1 . 2 x − y + 2 z + 2u + 6v = 2 Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 4 ALGE03 : Déterminants Solutions Juin 2003 ALG03E01A Les trois propriétés ont des démonstrations identiques. Effectuons la première. r ur Soient λ, µ deux éléments du corps K et v, w deux vecteurs de l’espace vectoriel K3. Comme f est trilinéaire on peut écrire r ur r ur r r ur ur r ur f λv + µ w, v, w = λf v, v, w + µf w, v, w ( ) ( ) ( ) Comme f est alternée, elle s’annule chaque fois que deux vecteurs sont égaux : ainsi r r ur ur r ur f v, v, w = 0 et f w, v, w = 0 . r ur r ur On en déduit que f λv + µ w, v, w = 0 . ( ) ( ( ) ) Appliquée à la forme trilinéaire alternée « déterminant » cette formule se traduit par : si une famille de trois vecteurs de K 3 est liée, alors son déterminant est nul. Si vous avez éprouvé des difficultés à résoudre cet exercice, nous vous conseillons de contacter votre tuteur Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 1 ALGE03 : Déterminants Solutions Juin 2003 ALG03E02A 1) Développement selon les mineurs : 1 0 2 0 2 1 Da = 1× − 2× + 3× = 2 − 8 + 21 = 15 −1 2 −1 3 3 2 Db = −2 × 2 0 1 3 1 3 + 1× − 3× = −8 + 5 + 18 = 15 −1 2 −1 2 2 0 2 1 1 2 + 2× = 21 − 6 = 15 −1 3 2 1 On peut remarquer que les calculs sont plus économiques lorsque l’on utilise des rangées comportant des termes nuls. Dc = 3 × 2) Calcul de D1 , D2 , D3 : 14 2 3 4 1 14 2 D1 = 4 1 0 = 3 × + 2× = 3 + 12 = 15 11 3 4 1 11 3 2 ⇒ D1 = D 0 2 3 2 3 2 3 D2 = 9 1 0 = −9 × − 10 × = 45 + 30 = 75 ⇒ D2 = 5 D 3 2 1 0 −10 3 2 1 2 0 1 2 = 15 D3 = 2 1 −3 = − ( −3) × −1 3 −1 3 0 ⇒ D3 = D Le calcul de D3 est plus simple car on fait apparaître deux termes nuls sur la 3ième colonne. Si vous avez éprouvé des difficultés à résoudre cet exercice, nous vous conseillons de cliquer sur Exercice Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 2 ALGE03 : Déterminants Solutions Juin 2003 ALG03E02B Dans la combinaison des rangées, on a intérêt à utiliser les termes les plus simples, c’est à dire les termes 1 ou −1 s’il y en a. Par exemple, les combinaisons des lignes : L2 ← L2 − 4 L1 simplifient la seconde colonne. L3 ← L3 − 7 L1 3 1 6 3 D = 15 4 −3 = 3 8 7 12 1 6 0 −27 = −1× −13 0 −30 3 6 −13 −30 = − ( −90 − 351) = 441 De même, les combinaisons sur les colonnes : C1 ← C1 − 3C2 simplifient première ligne. C3 ← C3 − 6C2 3 1 6 0 1 0 3 −27 D = 15 4 −3 = 3 4 −27 = −1× = − ( −90 − 351) = 441 −13 −30 8 7 12 −13 7 −30 Si vous avez éprouvé des difficultés à résoudre cet exercice, nous vous conseillons de cliquer sur Exercice Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 3 ALGE03 : Déterminants Solutions Juin 2003 ALG03E02C On fait apparaître un terme nul supplémentaire sur la 3ième colonne, par : L4 ← L4 − 2 L2 3 1 0 −2 3 1 0 −2 3 1 −2 4 7 2 1 4 7 2 1 = = −2 2 −1 5 D= −1 0 5 2 −1 0 5 2 −11 −13 −1 −3 1 4 1 −11 −13 0 −1 On peut maintenant simplifier la première ligne en combinant les colonnes : C1 ← C1 − 3C2 C3 ← C3 + 2C2 3 D = −2 2 1 −2 −1 5 = ( −2 )( −1) −11 −13 −1 5 3 28 −27 = 2 ( −135 − 84 ) = −438 NB : Lorsque l’on effectue plusieurs transformations simultanément, il faut vérifier que les rangées utilisées n’ont pas été modifiées préalablement. Par exemple, si on utilise : C1 ← C1 + C2 + 2C3 C2 ← C2 − 4C1 La colonne C1 dans la deuxième transformation est celle déjà modifiée par la première transformation et non celle du déterminant initial. Si vous avez éprouvé des difficultés à résoudre cet exercice, nous vous conseillons de contacter votre tuteur Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 4 ALGE03 : Déterminants Solutions Juin 2003 ALG03E03A Le déterminant principal du système est formé par les coefficients x, y et z : 5 −1 2 D = −1 2 1 = −21 . 1 1 −1 Les déterminants Dx , Dy , Dz s’obtiennent en remplaçant, respectivement, les colonnes des coefficients de x, y et z par la colonne du second membre : 9 −1 2 5 9 2 5 −1 9 Dx = 6 2 1 = −21 , D y = −1 6 1 = −42 , Dz = −1 2 6 = −63 . 0 1 −1 1 0 −1 1 1 0 La solution du système de Cramer est donnée par : Dy D D = 2 , z = z = 3. x = x = 1, y = D D D Si vous avez éprouvé des difficultés à résoudre cet exercice, nous vous conseillons de cliquer sur Exercice Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 5 ALGE03 : Déterminants Solutions Juin 2003 ALG03E03B a 1 a −b 1 a a −b = a 2 − 1 , Dx = = a 2 − ab − 1 , D y = =b. 1 a 1 a 1 1 2) Il y a toujours deux cas principaux selon les valeurs du déterminant principal D. cas 1 : D ≠ 0 , c’est-à-dire a ≠ ±1 . Le système admet une solution unique : Dy D b a 2 − ab − 1 y = = , . x= x = D a2 −1 D a2 −1 cas 2 : D = 0 , conduisant à deux sous-cas. cas 2.1 : a = 1 . On calcule Dx = −b et Dy = b . Deux nouvelles possibilités. 1) D = cas 2.1.1 : b ≠ 0 . Le système est impossible car Dx ≠ 0 . Il correspond géométriquement à deux droites parallèles : x + y = 1 − b et x + y = 1 . cas 2.1.2 : b = 0 . Donc Dx = Dy = 0 . L’une des deux équations du système est inutile de sorte qu’il y a une infinité de solutions x = y − 1 . Les deux droites formant le système sont confondues. cas 2.2 : a = −1 . Dx = Dy = b . Deux autres possibilités. cas 2.1.1 : b ≠ 0 . Le système est impossible car Dx ≠ 0 . Il correspond géométriquement à deux droites parallèles : x − y = 1 + b et x − y = 1 . cas 2.1.2 : b = 0 . Donc Dx = Dy = 0 . L’une des deux équations du système est inutile de sorte qu’il y a une infinité de solutions x = y + 1 . Les deux droites formant le système sont confondues. Si vous avez éprouvé des difficultés à résoudre cet exercice, nous vous conseillons de contacter votre tuteur Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 6 ALGE03 : Déterminants Solutions Juin 2003 ALG03E04A Un système homogène (sans second membre) n’est jamais impossible car il admet toujours la solution évidente x = y = z = 0 . Dans les systèmes carrés, le cas D ≠ 0 ne fournit que cette solution unique et banale, alors que le cas D = 0 est plus intéressant en pratique conduisant à une infinité de solutions. Nous avons D = − ( 2m + 1)( m + 1) . Cas 1 : D ≠ 0 . Solution banale x = y = z = 0 . Cas 2 : D = 0 . Une équation superflue. Cas 2.1 : m = −1 . On élimine la 1ère équation qui est identique à la 3ème. En utilisant les 2 autres équations, on peut déterminer x et y en fonction de z : 1 −2 −2 z −2 1 −2 z = −1 , Dx = Dxy = = 0 , Dy = = −z . −1 1 z 1 −1 z Infinité de solutions : Dy D x = x = 0, y = =z. Dxy Dxy −1 . La 1ère équation est toujours redondante (identique à la 2ème) : 2 −2 z −2 1 −2 z 1 −2 3z ′ = Dxy = −1 , Dx = z = − z , Dy = z =− . −1 1 2 −1 1 2 2 Infinité de solutions : Dy 3z D = . x= x = z, y = 2 Dxy Dxy Cas 2.2 : m = Si vous avez éprouvé des difficultés à résoudre cet exercice, nous vous conseillons de contacter votre tuteur Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 7 ALGE03 : Déterminants Solutions Juin 2003 ALG03E05A Forme matricielle du système : 1 1 0 2 r 1 0 1× X = 4 . 0 1 1 2m 1 2 3 14 8 243 M On cherche un déterminant 3.3 de M non nul. En utilisant les 3 premières équations : 1 1 0 D123 = 1 0 1 = −2 ≠ 0 . 0 1 1 Ces trois équations conduisent donc à une solution unique : 2 1 0 1 2 0 1 1 2 Dx = 4 0 1 = 2m − 6 , Dy = 1 4 1 = 2 − 2m , Dz = 1 0 4 = −2 − 2m . 2m 1 1 0 2m 1 0 1 2m Dy Dx D = 3− m, y = = m −1 , z = z = m +1 . D123 D123 D123 ème On remplace x, y et z dans la 4 équation : 3 − m + 2 ( m − 1) + 3 ( m + 1) = 8 ⇒ m = 1 . x= Cas 1 : m ≠ 1 , le système est impossible. Cas 2 : m = 1 , le système admet une solution unique x = 2 , y = 0 , z = 2 . Si vous avez éprouvé des difficultés à résoudre cet exercice, nous vous conseillons de contacter votre tuteur Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 8 ALGE03 : Déterminants Solutions Juin 2003 ALGE03E06A Forme matricielle du système : 1 1 1 2 5 r 2 3 −1 −2 X = 2 . 4 5 3 m 0 On vérifie que tous les déterminants 3.3 de M sont nuls. Il existe donc une combinaison linéaire des lignes, qu’on peut trouver en identifiant al1 + bl2 + cl3 = 0 . On obtient l3 = 2l1 + l2 . On regarde si cette combinaison est vérifiée ou non par les termes du second membre : m = 2 × 5 + 2 . Cas 1 : m ≠ 12 , le système est impossible. Cas 2 : m = 12 . On élimine la 3ème équation du système qui est inutile (combinaison des 2 autres). La procédure est répétée : on cherche un déterminant 2.2 de M non nul, par exemple Dxy = 1 . Par conséquent, x et y s’expriment de façon unique en fonction de z et u : Dx = 5 − 2z − u 1 1 5 − 2z − u = −8 + 5 z + 4u . = 13 − 7 z − 5u , D y = 2 + z + 2u 3 2 2 + z + 2u Donc x= Dy Dx = −8 + 5 z + 4u . = 13 − 7 z − 5u , y = Dxy Dxy Si vous avez éprouvé des difficultés à résoudre cet exercice, nous vous conseillons de cliquer sur Exercice Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 9 ALGE03 : Déterminants Solutions Juin 2003 ALGE03E06B Forme matricielle du système : −4 2 3 −3 −9 3 r −2 1 1 1 3 × X = 1 . 2 −1 2 2 6 2 1444 424444 3 M Pour pouvoir exprimer 3 inconnues en fonction des 2 autres, il faut trouver un ( ) déterminant 3.3 de M non nul. Il y a 10 déterminants possibles C53 = 10 . On minimise le choix, en notant que les 2 premières colonnes de M sont proportionnelles. Tout déterminant qui inclurait ces colonnes serait nul, autrement dit les inconnues x et y ne peuvent pas être déterminées simultanément. Même raisonnement et conclusion pour u et v. On calcule Dyzu : 2 3 −3 D yzu = 1 1 −1 2 1 = −18 . 2 D yzu étant non nul, on peut exprimer, de façon unique, y, z et u en fonction de x et v: y= Dy Dyzu , z= D Dz , u= u . D yzu D yzu Les déterminants D y , Dz , Du sont obtenus en transférant d’abord les termes en x et v dans le second membre du système, et ensuite en substituant cette colonne libre à celle de y, z et, respectivement, u dans Dyzu : 3 + 4 x + 9v 3 − 3 D y = 1 + 2 x − 3v 1 2 − 2 x − 6v 2 2 3 + 4 x + 9v − 3 1 = −36 x , Dz = 1 1 + 2 x − 3v −1 2 − 2 x − 6v 2 1 = −18 , Du = 54v . 2 Une solution du système est donc y = 2 x , z = 1 , u = −3v . De manière similaire, on aurait pu montrer que Dxzu ≠ 0 et déterminer ( x,z,v ) en fonction de ( y,u ) . Si vous avez éprouvé des difficultés à résoudre cet exercice, nous vous conseillons de contacter votre tuteur Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 10 ALGE03 : Déterminants Solutions Juin 2003 ALGE03E07A Système initial : L1 2 −2 4 6 4 L2 1 −1 0 7 −8 L3 3 −2 4 8 2 −1 −1 5 −6 20 L4 Première étape : 4 L1 ← L1 2 −2 4 6 L ← L −1 2 L 2 1 0 0 −2 4 −10 2 0 1 −2 −1 −4 L3 ← L3 − 3 2 L1 0 −2 7 −3 22 L4 ← L4 + 1 2 L1 Première étape (bis) On fait remonter le pivot non nul a32 en a22 , ce qui équivaut à l’échange des lignes 2 et 3. 4 L1 ← L1 2 −2 4 6 0 1 −2 −1 −4 L2 ← L3 0 0 −2 4 −10 L3 ← L2 0 −2 7 −3 22 L ← L 4 4 Deuxième étape : l’élimination du coefficient de x2 est déjà faite à la ligne 3, il suffit de le faire à la ligne 4. 4 L1 ← L1 2 −2 4 6 L ←L 2 0 1 −2 −1 −4 2 0 0 −2 4 −10 L3 ← L3 0 0 3 −5 14 L ← L + 2 L 4 4 2 Troisième étape : L ← L1 4 1 2 −2 4 6 L2 ← L2 0 1 − 2 − 1 − 4 L ←L 3 0 0 −2 4 −10 3 3 0 0 0 1 −1 L4 ← L4 + L2 2 On trouve finalement la solution unique : ( 0;1; 3;−1) Si vous avez éprouvé des difficultés à résoudre cet exercice, nous vous conseillons de contacter votre tuteur Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 11 ALGE03 : Déterminants Aides Juin 2003 ALGE03E01A Utilisez les deux propriétés suivantes : • Comme f est trilinéaire on peut développer l’expression. • Comme f est alternée, elle s’annule chaque fois que deux vecteurs sont égaux. Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 1 ALGE03 : Déterminants Aides Juin 2003 ALGE03E02A 1) Développement selon les mineurs : Utilisez la méthode du paragraphe 1.5. 2) Calcul de D1 , D2 , D3 : utilisez les propriétés du paragraphe 1.3. Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 2 ALGE03 : Déterminants Aides Juin 2003 ALGE03E02B Dans la combinaison des rangées, on a intérêt à utiliser les termes les plus simples, c’est à dire les termes 1 ou −1 s’il y en a. Par exemple, les combinaisons des lignes : L2 ← L2 − 4 L1 simplifient la seconde colonne. L3 ← L3 − 7 L1 Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 3 ALGE03 : Déterminants Aides Juin 2003 ALGE03E02C On fait apparaître un terme nul supplémentaire sur la 3ième colonne, par : L4 ← L4 − 2 L2 3 1 0 −2 3 1 0 −2 3 1 −2 4 7 2 1 4 7 2 1 = = −2 2 −1 5 D= −1 0 5 2 −1 0 5 2 −11 −13 −1 −3 1 4 1 −11 −13 0 −1 On peut maintenant simplifier la première ligne en combinant les colonnes : C1 ← C1 − 3C2 C3 ← C3 + 2C2 Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 4 ALGE03 : Déterminants Aides Juin 2003 ALGE03E03A On calcule le déterminant principal du système : 5 −1 2 D = −1 1 2 1 . 1 −1 Ensuite on calcule les déterminants Dx , Dy , Dz qui s’obtiennent en remplaçant, respectivement, les colonnes des coefficients de x, y et z par la colonne du second membre. Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 5 ALGE03 : Déterminants Aides Juin 2003 ALGE03E03B a 1 a −b 1 a a−b , Dx = , Dy = . a 1 a 1 1 1 2) Il faut partir des valeurs du déterminant principal D : s’il est non nul solution unique, sinon soit une infinité de solutions, soit pas de solutions du tout. 1) D = Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 6 ALGE03 : Déterminants Aides Juin 2003 ALGE03E04A Un système homogène (sans second membre) n’est jamais impossible car il admet toujours la solution évidente x = y = z = 0 . Dans les systèmes carrés, le cas D ≠ 0 ne fournit que cette solution unique et banale, alors que le cas D = 0 est plus intéressant en pratique conduisant à une infinité de solutions. Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 7 ALGE03 : Déterminants Aides Juin 2003 ALGE03E05A Forme matricielle du système : 1 1 0 2 r 1 0 1× X = 4 . 0 1 1 2m 1 2 3 14 8 243 M On cherche un déterminant 3.3 de M non nul On exprime alors les trois inconnues et on vérifie la compatibilité de la quatrième équation. Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 8 ALGE03 : Déterminants Aides Juin 2003 ALGE03E06A Forme matricielle du système : 1 1 1 2 5 r 2 3 −1 −2 X = 2 . 4 5 3 0 m On vérifie que tous les déterminants 3.3 de M sont nuls. Il existe donc une combinaison linéaire des lignes, qu’on peut trouver en identifiant al1 + bl2 + cl3 = 0 . On regarde si cette combinaison est vérifiée ou non par les termes du second membre. Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 9 ALGE03 : Déterminants Aides Juin 2003 ALGE03E06B Forme matricielle du système : −4 2 3 −3 −9 3 r −2 1 1 1 3 × X = 1 . 2 −1 2 2 6 2 1444 424444 3 M Pour pouvoir exprimer 3 inconnues en fonction des 2 autres, il faut trouver un ( ) déterminant 3.3 de M non nul. Il y a 10 déterminants possibles C53 = 10 . On minimise le choix, en notant que les 2 premières colonnes de M sont proportionnelles. Tout déterminant qui inclurait ces colonnes serait nul, autrement dit les inconnues x et y ne peuvent pas être déterminées simultanément. Même raisonnement et conclusion pour u et v. Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 10 ALGE03 : Déterminants Aides Juin 2003 ALGE03E07A Système initial : L1 2 −2 4 6 4 L2 1 −1 0 7 −8 L3 3 −2 4 8 2 −1 −1 5 −6 20 L 4 Première étape : on élimine les coefficients de la première colonne n dessous du 2 4 L1 ← L1 2 −2 4 6 L ← L −1 2 L 2 1 0 0 −2 4 −10 2 0 1 −2 −1 −4 L3 ← L3 − 3 2 L1 0 −2 7 −3 22 L ← L + 1 2 L 4 4 1 Première étape (bis) On fait remonter le pivot non nul a32 en a22 , ce qui équivaut à l’échange des lignes 2 et 3, et on élimine les coefficients de la deuxième colonne en dessous du 1. Cycles Préparatoires du Service Commun de Formation Continue de l'INPL. Isabelle HENROT 11