Le sourire - Rotary Club de Châlons-en

Transcription

Le sourire - Rotary Club de Châlons-en
 1 « Ce presque rien, ce signe éphémère de l’harmonie et du trouble, ne fait
qu’illuminer un instant le visage ».
Le sourire
Ainsi l’a défini Arnaud d'Hauterives, Secrétaire de l'Académie des BeauxArts
Le sourire est une expression du visage qui se forme par la tension des muscles
aux deux coins de la bouche et autour des yeux.
Sourire est d’abord un mécanisme cérébral. Selon les scientifiques, tout
commence par une excitation de la partie antérieure de notre hypothalamus, qui
transmet un influx nerveux au système limbique, siège des émotions. Le tonus
musculaire se relâche, les réactions faciales de contentement apparaissent. (une
excitation de la partie postérieure de l’hypothalamus entraîne des réactions de
mécontentement).
Le sourire est une attitude assimilée par renforcement comme étant une attitude
positive, et cela dès la naissance. Il est considéré comme inné et génétiquement
déterminé puisqu’il apparaît chez des enfants sourds et aveugles de naissance.
A quand remonte le premier ?
Une étude japonaise réalisée en 2012 par Kawakami et Yanaihara a mis en
évidence l’apparition du sourire entre le 5ème et 7ème mois de la vie intra-utérine.
Après la naissance, l’apprentissage par imitation va jouer son rôle et donner tous
ses sens au sourire.
Celui-ci est un autre langage, un moyen de traduire ce qui, en nous, reste muet.
Yves Duteil n’a-t-il pas chanté
« Et c'est parfois dans un regard, dans un sourire
Que sont cachés les mots qu'on n'a jamais su dire ».
Si quinze muscles sont nécessaires pour rire, il en faut autant pour amorcer ce
que le dictionnaire définit trop simplement par « un léger mouvement des yeux
et des lèvres ». Mais à chaque type de sourire ses muscles spécifiques !
2 Certains auteurs reconnaissent l’existence d’une cinquantaine de types de
sourires.
Pour ma part, j’en reprends quelques uns :
Le sourire de bienvenue, celui qui nous accueille, à la fois proche et distancié,
met spontanément à l’aise, même si l’on n’a aucun lien avec celui qui nous
l’adresse. Il n’entre pas directement dans notre sphère intime, ne s’adresse pas à
qui nous sommes, mais à ce qu’il y a d’universel en nous.
Le sourire complice, celui qui nous rassemble. Il exprime l’appartenance à
une même histoire. Il révèle une entente étroite, une connivence avec certains
êtres choisis.
Le sourire séducteur, celui qui désarme. Il est partagé dans la plupart des rites
de séduction à travers le monde. En France, le sourire est toujours ce que les
femmes apprécient le plus chez un homme (37 %), avant le regard (13 %)
(sondage Baileys-Ifop, 2005) .
Le sourire défensif, celui qui nous préserve. Face à l’inconnu, le sourire est
notre première arme, une forme de lâcher-prise destiné à paralyser nos pulsions
agressives et à neutraliser celles que l’autre peut ressentir à notre égard. C’est un
signe d’apaisement que nous partageons avec toutes les civilisations du monde.
Le sourire audacieux, celui qui nous donne de l’assurance S’obliger à sourire
nous entraîne à retenir les aspects positifs, à mettre en avant nos succès plutôt
que nos échecs. Le sourire nous aide à mieux gérer notre stress, à faire face aux
changements avec davantage de sérénité. Le sourire assure et rassure à la fois.
Le sourire gêné, celui qui nous excuse. Loin de toujours exprimer le plaisir, le
sourire peut aussi marquer notre volonté de prendre de la distance : un sourire
gêné peut nous monter aux lèvres lorsque nous venons de commettre un impair
et que la honte nous submerge. Si nos sourires sont une force dans nos relations,
c’est aussi parce qu’ils expriment… nos fragilités.
Et aussi : Le sourire de politesse : Les lèvres sont serrées et tendues, elles ne laissent pas
apparaitre les dents. Il est utilisé le plus souvent lorsque l’on est en contradiction
avec les propos évoqués.
2 Le sourire sarcastique : Le visage affiche deux émotions différentes, un seul
3 côté des lèvres est relevé tandis que l’autre est baissé. Ce sourire affiche le
mépris, le sarcasme.
Le sourire social : « C’est un devoir social. » Selon Stéphane Gsell. La plupart du
temps, les dents du haut sont visibles. Il fait paraitre les gens plus heureux,
conviviaux et donc plus agréables et facile à approcher. Frank Irving Fletcher le
décrit de façon pragmatique : « Le sourire ne coûte rien, mais il rapporte beaucoup ; il enrichit
celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne. »
Le sourire compulsif : Certaines personnes ont toujours le sourire, les dents
apparentes, mais avec une absence de ride autour des yeux. Ce sourire suspect
montre qu’ils savent quelque chose que vous ignorez.
Mais le vrai sourire, c’est :
Le sourire de Duchenne : Le scientifique français Guillaume Duchenne de
Boulogne a utilisé l’éléctrodiagnostique et la stimulation électronique afin de
distinguer un sourire authentique des autres types de sourires. Ses
expérimentations lui ont permis de conclure qu’un vrai sourire est formé non
seulement par les muscles buccaux, mais aussi par les muscles oculaires. Ainsi,
le sourire authentique est nommé Sourire de Duchenne.
Il est sincère car « il touche en nous quelque chose d’essentiel : notre sensibilité
innée à la bonté », comme le souligne le dalaï-lama dans son Livre de Poche
Sagesse ancienne et monde moderne (2002).
Le sourire est donc complexe. Il révèle ce que nous sommes.
Pourtant, à l’inverse du rire qui préoccupe les chercheurs depuis une vingtaine
d’années, peu d’études ont été consacrées à la plus subtile des expressions
humaines.
Dans l’art, le sourire, comme expression privilégiée de l’humeur et de l’esprit
occupe donc une place particulière dans son histoire et dans ses œuvres.
L’ange au sourire de la cathédrale de Reims en est la preuve la plus proche et
celui de la Madonne le plus célèbre.
4 En 2005, un logiciel de reconnaissance des émotions corrèle la courbure des
lèvres de la Joconde et les pattes d'oie autour de ses yeux à six émotions de
base : le sourire de Monna Lisa traduirait à 83 % le bonheur, à 9 % le dédain, à
6 % la peur, à 2 % la colère, à 1 % la neutralité et aucun pourcentage à la
surprise.
Il ne paraît que dans l’humanité, et sous-tend largement le bonheur.
Cependant, certaines personnes sont toujours heureuses, et même quand elles ne
le sont pas elles continuent à afficher ce sourire.
Le monde moderne est à l’heure du sourire, ou plutôt, à l’heure du visage
souriant. L’orthodontiste que je suis, le constate tous les jours. La plupart des
demandes des patients concerne le sourire.
Les chercheurs en orthodontie ont à leur tour classé 2 types de sourire :
Le sourire statique : celui où on retrouve les dents bien rangées et parfaitement
alignées les unes à coté des autres. Celles du haut bien emboitées avec leurs
homologues inférieures. C’est le cas idéal
Le sourire dynamique : celui qui, en plus du précédent, intègre le visage
d’aujourd’hui et celui de demain tenant compte des proportions divines de
l’étage inférieure de la face (nez- lèvres - Menton).
Loin d’être un « sous-rire », « le sourire est la perfection du rire » disait Alain.
Il est avec le rire le fruit de l’humour et de la bonne humeur.
A ce propos, je vous raconte une histoire qui commence en 1798 :
Bonaparte vient de débarquer en Egypte avec un bataillon de 40 000 hommes et
170 des meilleurs scientifiques. Ces derniers n’ont pas une bonne image auprès
des militaires. Au moment du danger, les troupes adoptent une formation en
carré, et on entend l’ordre sarcastique « Les savants et les ânes au milieu » !
4 Un soir, au cours d’une réunion bien arrosée, l’un d’eux, le chirurgien Larrey
lance une idée particulièrement loufoque aussitôt adoptée au milieu des éclats de
5 rire : fonder un Club des ânes. Chaque membre doit se choisir un surnom
commençant par « âne à…».
Ainsi Larrey est devenu Ane-à-tomie. Les membres de l’expédition ne sont pas
en reste.
Gaspard Monge, mathématicien choisit Ana-à-Lyse.
Jean-Antoine Chaptal, chimiste opte pour Ane-à-gramme et ainsi de suite.
Seul le général… Lannes peut se dispenser d’un pseudonyme, son nom
présentant évidemment toutes les qualités requises.
Je pourrais m’arrêter là, mais…
… au risque de vous ennuyer, vous faire sourire ou vous faire rire, j’ai repris
quelques citations d’hommes plus ou moins célèbres :
Le roi Frédéric de Prusse dit :
« Il est mal de violer sa parole sans raison, mais on trouve toujours une
raison ! »
Voltaire lutinait la princesse Ulrique, sœur du Roi Frédéric II, et future reine de
Suède, il ne s’en cachait pas:
« Il est fort insolent de baiser sans scrupules
De votre Auguste Sœur les modestes appas :
Mais les voir, les tenir et ne les baiser pas,
Ce serait trop ridicule ! »
Pas rancunier, le Roi dira plus tard : « Monsieur de Voltaire valait seul toute une
académie »
De l’essayiste irlandais, Jonathan Swift, je reprends 2 citations:
« Les lois sont semblables aux toiles d’araignées, qui attrapent les petites
mouches et laissent passer guêpes et frelons »
ou
« Dans la vie, il faut savoir supporter les injustices…jusqu’au moment où on
peut en commettre soi-même. »
6 Le bien connu Oscar Wilde a dit :
« J’adore parler de rien, c’est le seul domaine où j’ai de vagues
connaissances ».
Rédacteur en chef du magazine The Women’s Word, il fait merveille dans ses
prises de position en faveur du féminisme :
« Les femmes sont faites pour être aimées, pas pour être comprises »
ou
« Celui qui cherche une femme belle, bonne et intelligente, n’en cherche pas
une, mais trois »
« Les hommes veulent toujours être le premier amour d’une femme. Les femmes
veulent toujours être le dernier amour d’un homme ».
Mark Twain dit :
« Dites la vérité, vous n’aurez à vous souvenir de rien ».
Les hommes d’état ne manquent pas d’humour.
Quelques citations de Benjamin Franklin :
« Trois personnes peuvent garder un secret – si deux d’entre elles sont mortes. »
« L’humanité se divise en trois catégories : ceux qui ne peuvent pas bouger,
ceux qui peuvent bouger et ceux qui bougent. »
ou encore
6 « Ayez les yeux bien ouverts avant de vous marier, et mi-clos quand vous serez
mariés. »
7 De Charles-Maurice de Talleyrand je reprends une citation :
« Les financiers ne font bien leurs affaires que lorsque l’état les fait mal. »
Winston Churchill :
« On considère le chef d’entreprise comme un homme à abattre, ou une vache à
traire. Peu voit en lui le cheval qui tire le char »
Sur la loi du silence Adolph Marx connu sous son nom de scène Harpo, dit :
« Il est préférable de rester muet, et d’être pris pour un fou, que de l’ouvrir et
de ne laisser aucun doute à ce sujet ».
Silence que je ne peux garder sans reprendre quelques citations d’André
ISAAC, le bien connu Pierre DAC né Châlons sur Marne:
Sur les antennes de la BBC, il chante en 1943:
« Ils sont toute une bande
Leur multitude est grande
Vêtus de vert-de-gris
Ce sont nos maîtres,
Vous m’entendez
Vêtus de vert-de-gris
Ce sont nos maîtres nazis.
Mais un peu de patience,
Ils quitteront la France,
Vous ne les verrez plus,
Ils sont déjà,
Vous m’entendez
Vous ne les verrez plus,
Ils sont déjà foutus. »
Quelques unes de ses célèbres pensées :
« Celui qui, dans la vie, est parti de zéro pour n’arriver à rien dans l’existence,
n’a de merci à dire à personne. »
8 « Il vaut mieux se laver les dents dans un verre à pied que les pieds dans un
verre à dents. »
« un carré est un triangle qui a réussi, ou une circonférence qui a mal tourné. »
Ou cette petite annonce :
« Canadien de passage à Paris, cèderait bon prix chaude canadienne taille 44.
Yeux marron clair. »
Quelques définitions propres à Léo Campion:
Enfant : fruit qu’on fit.
Adulte : en âge de pratiquer l’adultère.
Moisson : usage de faux.
Aphrodisiaque : mesure de redressement.
Certaines de ses pensées sont dignes d’un humoriste authentique :
« Le chauffeur est, de loin, la partie la plus dangereuse de l’automobile. »
« Dans parlement, il y a parle et ment. »
« On fait toujours plaisir en allant voir un ami. Si ce n’est pas en arrivant, c’est
en partant. »
Pierre Léon Tugot, de son nom de scène, Pierre Doris, né en 1919 a un humour
singulièrement féroce avec les femmes:
« Le viol n’est pas si facile qu’on le dit. Une fille court plus vite la jupe relevée
que l’homme avec le pantalon baissé. »
« J’emmène toujours ma belle-mère avec moi. Mais elle retrouve toujours la
maison. »
8 « J’ai raté mes deux mariages. Ma première femme est partie, la seconde est
restée. »

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