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dossier de diffusion ombres j.m. synge w.b. yeats Coproduction The Lane et Les Déchargeurs / Le Pôle diffusion & traduction JEAN-PIERRE SIMEON / dramaturgie ESTHER PAPAUD / mise en scène CLARA SIMPSON assistant mise en scène COLIN REY / scénographie FANNY GAMET / lumières JULIA GRAND / costumes BENJAMIN MOREAU / avec PAULINE BAYLE, ANTOINE HAMEL, CLÉMENCE LONGY, ALAIN RIMOUX, REMI RAUZIER, ISABELLE SADOYAN, CLARA SIMPSON CRÉATION TNP Théâtre national populaire 8 place Lazare-Goujon • Villeurbanne 7 - 11 février 2017 Théâtre des Halles Rue du Roi René • Avignon 17 - 18 février 2017 bénéficie du soutien le Centre culturel irlandais, l'ATLAS (Association pour la promotion de la traduction littéraire à Arles), l'Institut français en irlande Coproduction The Lane et Les Déchargeurs / Le Pôle diffusion Production déléguée Le Pôle buro • Ludovic Michel [email protected] Administration cie The Lane • Aline Presumey [email protected] ✆ 01 42 36 36 20 / 06 82 03 25 41 ✆ 06 87 28 47 71 À PROPOS DES TEXTES / NOTE DU TRADUCTEUR Dès la première lecture, les trois pièces qu’il m’a été donné de traduire pour contribuer au projet théâtral de Clara Simpson, ont suscité en moi cette sorte de saisissement qu’on éprouve quand la littérature conjoint, dans une intensité immédiate, la puissance formelle et la profondeur humaine. Brèves, denses, intenses donc, comme taillées dans la nuit des énigmes primordiales, elles mettent à nu de ces vérités violentes qui sont le fond de l’âme humaine. Point de pittoresque ou de particularisme ici ; l’infinie déperdition de l’amour adossé aux ombres et la béance des solitudes où tombe le coeur vertigineusement, tel est le propos à chaque fois et sa résonance est d’emblée universelle. L’âpreté des paysages – de roc, de mer, de vent, de pluie, de chemins errants -, si perceptible soit-elle dans sa réalité concrète, agit comme la métaphore parfaite qui est le voeu de toute poésie : elle énonce cet abîme d’existence où se meuvent nos passions et dont la mort est le point de fuite. Ce qui unit les trois pièces et les tient dans une tension commune, ce n’est évidemment pas l’Irlande de carte postale ni la ruralité d’écomusée, c’est, sous les figures circonstancielles du décor irlandais, leur égale et opiniâtre visée : l’affrontement de l’homme, abandonné dans l’immense comme dans une mer inhabitable, aux forces contraires de l’angoisse et du désir, de la haine et de la compassion. Je vois dans le triptyque théâtral ainsi constitué l’occasion rare d’un spectacle émouvant dans la fable simple qu’il fait de vies simples – les nôtres en vérité – mais, plus encore, bouleversant par l’écho qu’il nous renvoie de notre désespérée faim de vivre devant la mort. Jean-Pierre Siméon NOTE DE DRAMATURGIE / DEUX AUTEURS, UN MOUVEMENT Si Yeats est déjà un auteur reconnu au moment où il rencontre Synge, en 1898, nos deux auteurs ont toutefois été influencés par un milieu culturel commun. L’Europe du tournant du siècle, et notamment Paris, constitue un moment décisif dans leur parcours : ils s’y ouvrent à la littérature de leur temps comme à celle du passé – de Verlaine à Maeterlinck, en passant par Villon et Mallarmé –, trouvent inspiration dans le théâtre-libre de Antoine, le théâtre d'art de Paul Fort ou dans le théâtre de l'oeuvre de Lugné-Poe et cherchent, à leur suite, à atteindre une forme théâtrale purifiée de toutes les poses et les manières. Ils se forment au contact de cette vie intellectuelle libre et intense. Ce premier temps de sortie de l’Irlande, de découverte du continent, est aussi ce qui permet le retour vers le pays natal, le mouvement qui les amènera à se réapproprier la langue anglaise et à espérer faire naître ainsi une véritable culture irlandaise. Tout l'enjeu est de faire advenir une littérature nationale qui ne soit pas étroitement nationaliste, qui réunisse sans être coercitive, qui fasse naître un sentiment sans tomber dans l'apologétique. Ce geste-là, politique en soi, dispense de tout militantisme politique à l'intérieur de l'oeuvre, qui mettrait en péril son caractère artistique. Ce n'est pas donc pas dans les cercles littéraires nationalistes qu'ils puisent leur inspiration mais au contact des populations paysanes irlandaises. Yeats trouve dans le gaëlique des images puissamment évocatrices et efficaces par leur simplicité, qui rattachent au monde concret sa poésie mystique; Synge se fascine pour la musicalité propre de cette langue, qui donne aux scènes réalistes de ses pièces des accents étranges. Par intérêt sociologique, curiosité de créateur en quête d'inspiration ou animé d'une foi sincère, chacun d'eux trouve alors dans les croyances gaëliques, celtiques de quoi alimenter l'imaginaire de ses pièces et de ses poèmes. Les deux hommes y sont sensibles, d'autant qu'ils ont l'un et l'autre fuit la religion protestante de leurs familles et la religion catholique proposée par les nationalistes irlandais. Loin de ces monothéismes qu'ils trouvent réducteurs et contraignants, ils renouent ainsi avec une pensée spirituelle complexe et synchrétique : Synge s'intéresse aux forces à l'oeuvre dans la nature, Yeats, plus mystique, questionne la frontière avec l'au-delà et la présence d'esprits dans le monde en-deça. UN TRIPTYQUE Parce que ces deux auteurs se répondent, parce que tout est déjà contenu dans la poésie de Yeats et se déploie à nouveau dans la prose de Synge, Purgatoire s'impose comme un prologue, qui cristallise tous les thèmes contenus dans L'Ombre de la Vallée et dans Cavaliers en mer. Sa langue, plus ramassée, plus directe, permet de préparer le spectateur à la traversée de l'Irlande qui suit, porté par la langue de Synge, plus chaotique, plus charnue, plus atemporelle, pour nous plus étrange qu'étrangère. La représentation suit le modèle lointain de la journée de Nôs, où plusieurs pièces en un acte s'enchaînent, faisant apparaître sur le théâtre des Ombres venues de l'au-delà conter leur histoire. Les ombres, voilà précisément le premier thème essentiel, constitutif du triptyque : l'ombre planant sur la vallée, la silhouette des défunts à cheval vers la mer, l'ombre du nuage sur la maison – « ça c'est du symbole ! » , comme l'annonce Yeats dès le début de Purgatoire. « Le Garçon : Plus de plancher plus de fenêtre rien que le ciel à la place du toit et tiens un bout de coquille d’œuf tombé du nid d’un choucas Le Vieux : Oui mais j’en connais qui se moquent bien de ce qu’il n’y a plus ou de ce qu’il y a encore : les âmes du Purgatoire » Purgatoire - W.B. YEATS Dans nos pièces, l'au-delà se rappelle aux vivants, et cette ombre portée a d'abord une vertu dramaturgique : elle donne aux pièces du triptyque toute leur puissance tragique : la mort, annoncée comme un thème essentiel dans Purgatoire, puis retardée, un temps tenue à distance par le comique dans L'Ombre de la Vallée, devient effective dans la dernière lamentation de Maurya, de Cavaliers qui fait le deuil de ses fils perdus en mer. Avec les modulations de ce thème, c'est un rythme particulier qui s'installe : après un premier éclat, Purgatoire, qui présente de façon concentrée et extrêment fugace toute la tension à l'oeuvre dans les autres pièces, L'Ombre de la Vallée offre comme une respiration, mais le rythme d'abord lent s'accélère, les images poétiques se densifient, et à la fin de Cavalier en mer, la parole se fait chant. Si l'ombre planant est un moteur de la tragédie, le triptyque n'en sort pourtant pas assombri : il s'agit plutôt de rappeler aux humains ce qui les dépasse – le surréel, l'au-delà, le mystique – mais qui apprend aussi à se situer en temps qu'humain face à ces forces démesurées, et à vivre ici. Maurya conclut "nous devons être contents". D'ailleurs, à ce premier thème répond un second : c'est l'émerveillement devant le monde, dans ses détails les plus infimes. La coquille d'un oeuf de choucas, le bruit des hérons dans les brumes, la tourte qui cuit : autant de choses simples qu'on apprend à retrouver. Parole de vagabond, de vieux, de jeunes gens : notre triptyque abonde en figures marginales qui attirent l'attention du spectateur sur ces choses insaisissables qui tissent l'existence. La parole se dote d'un pouvoir d'évocation qui incite à se mettre en mouvement, qui éveille. Si la lecture de Synge et de Yeats est profondément salubre, c'est qu'elle nous fait respirer et redécouvrir le monde. On quitte le chant haut, la parole prophétique que les poètes cherchaient dans les siècles précédents, on quitte toutes les assertions faciles, de tout ce qui trop aisément s'offre à la compréhension et au sens, de tout esprit de sérieux trop rigoureusement scientifique ou doctrinaire – nationaliste, puritain.... Tout cela vole en éclat sous l'effet d'une poésie qui nous rassemble et nous invite à une posture saine et heureuse : être un oeil ouvert, vif, éveillé, fasciné par l'infime et l'immense. Esther Papaud NOTE D'INTENTION / MISE EN SCÈNE Il est évident qu’il fallait monter J.M. Synge et W.B. Yeats aujourd’hui qui ont habité mon enfance et m'ont offert les premières rencontres choc au théâtre. Ces auteurs qui, au premier regard, proposent un récit rural aux allures folkloriques, mais posent en réalité des questions on ne peut plus actuelles: la liberté de la femme et la place de la poésie dans un monde matérialiste, aux valeurs réductrices. Leur théâtre nous emmène au bord du précipice, au seuil du monde visible, et les parois rationnelles disparaissent. Dès les premières répliques on est lancé vers ce moment précis où basculera l'existence d’un homme. C'est cette tension qui nous intéresse, car elle seule permet d'atteindre le seuil. Le moment de vérité où le présent se dilate, levant le voile sur cet endroit en nous en amont des mots. Où partir est un retour. Où perdre un fils est aussi le retrouver. Où l'émancipation d’une femme est là où elle ne l’attend pas. Où la fin est soeur du début. Nous nous appuierons sur cette langue puissante, dangereuse, qui sera l’oeil du photographe, qu’il faudra maîtriser, distiller pour qu'elle résonne de façon immédiate. Pas d’envolée lyrique mais des constructions en mineur, s'ancrant d’un pied ferme dans la réalité. Jean-Pierre Siméon a su faire renaître ce théâtre en langue française. Il a réagi à ces textes avec sa sensibilité unique. Ses traductions font aboutir une volonté commune d'éloigner le pittoresque. Ce sont pour moi moins des traductions qu’un dialogue de haute volée avec nos auteurs. Il a traduit l’essentiel : ce qui ne se traduit pas. Ce que John Berger appelle le préverbal, cet endroit qui précède les mots. Clara Simpson « Mickael Dara : À ce qu'on dit, y a que les hommes qui sont restés trop longtemps dans le fond des collines qui parlent de la sorte. Nora : C'est une mauvaise nuit, une nuit sauvage, Mickael Dara » L'ombre de la vallée - J.M. SYNGE NOTE D'INTENTION / SCÉNOGRAPHIE Dans Purgatoire le spectateur endosse le rôle d’un voyeur qui observe l’action à travers les fenêtres éclairées d’une maison de famille, lieu des souvenirs, qui abrite des vivants et des fantômes, une demeure lieu de trahison dans l’effroi de la nuit. Une silhouette d’arbre nu symbole d’une poétique de la vie passée, architecture ce premier espace. Dans L’ombre de la vallée les personnages évoluent dans un espace clos et restreint qui représente une pièce, un intérieur de maison au creux d’une vallée ombreuse reculée, enclavée, aux confins du monde. Dans Cavaliers en mer le récit induit une pièce posée au milieu d’une vaste étendue sauvage, la mer gronde au lointain, l’écume, la brume, le ciel changent et brouillent notre perception des contours et depuis l’intérieur à travers la fenêtre de la maison on guette celui qui part ou celui qui revient... Même si la maison n’est qu’un signe spatial sous jacent dans ces trois textes, que nous simplifierons à l’état de « pièce », elle figure la frontière ténue entre intérieur et extérieur, entre les vivants et les morts, entre la réalité concrète du quotidien des personnages et le mystère des esprits. Scéniquement elle devient lieu d’apparition et de disparition. Elle est « objet posé » au milieu de l’espace vaste du plateau et s’anime comme une « boîte à jouer ». Le dispositif scénique qui accueillera ces trois pièces devra rendre compte d’un part des notions spatiales d’enclavement, de périphéries, de contiguïté et d’isolement ; et d’autres part de la poétique de la maison dans une dimension intimiste sans tomber dans le pittoresque. Il s’agira de jouer avec des éléments qui se transforment au fil des trois pièces, qui s’escamotent ou dont l’échelle varie. L’esthétique de la scénographie jouera avec une austérité apparente, comme une épure, et se dessinera au moyen de jeux de lignes en noir et blanc, de volumes minimalistes, de rapports contrastés entre la transparence et l'opacité des jeux de lumière sur le tulle peint en fond de scène, entre le brillant et le mat de matières telles que l’ardoise, le bitume, le bois patiné... Fanny Gamet NOTE D'INTENTION / LUMIÈRES J'ai eu la chance dans ma vie, grâce à deux amies très chères, de passer quelques jours aux Iles d'Aran. Inis Meàin : un opidum, je ne sais combien de kilomètres de murets en pierre sèche, un seul arbre, une vache, quelques chèvres, un troquet : celui de Synge où je n'ai jamais osé entrer... J'en suis revenue avec un sentiment d'infinie solitude et de petitesse, je n'arrive pas à trouver le mot juste, de réduction ? face aux éléments... Il me semble que c'est ce que l'on retrouve dans le mélange de ces trois textes, et c'est ce que j'aimerais essayer de faire ressortir en lumière, des directions franches, même pour les intérieurs : de façon à garder la part d'ombre des visages, utiliser des couleurs sombres, saturées pour la toile et les extérieurs, verdir Ô combien en complémentaire de la couleur du feu omniprésente ( brûlots, chandeliers, bougies). Essayer de donner à voir ces espaces houleux, contrariés, fantasmagoriques et dévastateurs qui englobent l'humanité simple, soumise et fragile des personnages. Jouer avec leurs ombres : surnaturelles pour le réveil de Dan dans L'ombre de la vallée, franches et affirmées pour le carré de lumière de la fenêtre du Purgatoire, imprécises et diffuses pour Cavaliers en mer comme s'ils étaient déjà des fantômes.... Il est difficile de parler de lumière mais en conclusion, je voudrais essayer de faire ressentir cette fatalité pesante de la nature environnante compressant l'âme des hommes et des femmes qui la traversent. Julia Grand NOTE D'INTENTION / COSTUMES Le travail des costumes s'élaborera autour de trois axes: l'emprise du réel, le conte et la question de l'abstraction. Le spectacle traversera trois pièces - trois récits qui passent de l'un à l'autre comme des histoires qu'on enfile. Dans un geste qui épurera le réel, il y a l'enjeu de traduire les costumes sous une forme plus poétisée, des figures qui appartiennent au rouage d'une même mécanique et qu'ainsi, soient pris dans la même unité les récits. En termes de couleurs, il est question d'une nature où la matière minérale est omniprésente: les gris colorés, les roches anthracites, blanchies, la lande aux tons roux et violines, de la présence d'animaux aux couleurs unies et éclatantes, une lumière aussi vive que fugace. Ce champ coloré habitera les habits de misère de nos personnages et servira la construction de tableaux. Benjamin Moreau LE POURQUOI DU COMMENT / JEAN-PIERRE SIMÉON Comment en êtes-vous venu à traduire les textes de Synge et de Yeats ? Clara Simpson m’a parlé de son projet de monter en triptyque Purgatoire de Yeats, L’ombre de la vallée et Les cavaliers de la mer de Synge. Elle se désolait de ne pas trouver de traductions qui lui convenaient. En parlant, comme ça tout simplement entre nous, je lui ai demandé de me montrer les textes. Je connaissais Les cavaliers de la mer, parce que c’est un texte célèbre, mais pas les deux autres. J’ai eu un véritable coup de cœur en les lisant. On est complètement dans le théâtre. On ne peut pas imaginer des choses qui prennent autant en compte les codes du théâtre, mais en même temps il y a une résonnance poétique puissante. J’ai proposé à Clara Simpson d’essayer de m’y atteler. En connaisseuse de mon travail, elle m’a encouragé à le faire. Je m’y suis mis avec passion. Cela a été un plaisir de le faire. Comment avez-vous abordé ces deux grands auteurs ? Le parti prit de la traduction a été de rester au plus près de la langue rugueuse de ces poètes. Une langue assez abrupte mais en même temps d’une force poétique extraordinaire. J’ai essayé de rester au plus prêt de ce que je ressentais de leur langue, de sa rythmique. En même temps, il fallait éviter tout pittoresque, de renvoyer à des images désuètes du monde irlandais faites de brumes, de roches et de pauvreté. Comme c’est également une langue populaire, celle des gens du petit peuple, là aussi, il fallait éviter l’imitation d’une langue argotique, voir patoisante. J’ai essayé d’être dans une langue dynamique, à la fois claire, précise, rythmée, qui soit immédiatement perceptible par tout le monde. C’est également une langue concrète, un concret en prise sur le mystère, sur l’énigme humaine. Nous sommes dans l’ici et maintenant, chez des gens pauvres confrontés à la dureté de la vie, au drame familiale, à la mort. A chaque instant, il y a une doublure d’ombre qui est très émouvante. Derrière les mots frémit toute cette part d’obscure que nous portons tous en nous, fait de désir autant que de douleur, d’élan que de détresse, de douceur autant que de dureté… Leur trame est simple mais elle touche à l’universel humain. Les questions abordées sont aussi de l’ordre existentiel, celles du destin de chacun, du destin collectif, mais elles sont aussi métaphysiques avec la présence perpétuelle de la mort, de la vie confrontée à la mort. C’est ce qui fait que ces pièces sont pour moi profondément bouleversantes. Chaque traduction apporte quelque chose, quel est donc ce mystère ? Dans mon parcours, j’ai fait des variations, notamment sur le théâtre de Sophocle. Mais là, pour ce projet, je n’ai pas pris de liberté, c’est vraiment une traduction. Je suis le texte très précisément. Bien sûr, traduire ce n’est pas faire du mot à mot, mais c’est comment trouver l’équivalent de ce qu’on ressent à la lecture et de le mettre dans notre langue à nous. Tous cela est de l’ordre de l’intuition. Etant donné que je suis par ailleurs poète et auteur de théâtre, que je me suis constitué une langue, évidemment qu’on va en retrouver les caractéristiques. Cette traduction porte forcément une marque que l’on jugera après, positive ou négative. En tout cas on y retrouve quelque chose qui me préoccupe de la langue du théâtre. C’est-à-dire une sorte de poésie qui est présente mais qui n’en fait pas trop, qui est au service de l’action, du corps et du jeu de l’acteur. Marie-Céline Nivière Conseillère éditoriale, Les Déchargeurs / Le Pôle PARCOURS WILLIAM BUTLER YEATS (1865-1939) REPÈRES (EXTRAITS) W. B. Yeats naît à Dublin dans une famille irlandaise issue de l'aristocratie. Son père, John Butler Yeats, est peintre. Très tôt la famille emménage à Londres, y fréquente les avant-gardes, et c'est dans un milieu artiste que les enfants grandissent. Ils reviennent toutefois à Sligo, sur les terres maternelles, à toutes les vacances, et William se souviendra des paysans irlandais qu'il va visiter avec sa mère. À ses quinze ans, la famille revient à Dublin ; il y écrit ses premiers poèmes, influencé par la lecture assidue des romantiques anglais. Suivant la voie paternelle, il commence des études aux Beaux-Arts, mais il s'en détourne quand il rencontre George Russel, un poète mystique : les pensées ésotériques, qu'il étudie avec passion, remplacent le protestantisme et le rationalisme hérités de son père. En 1885, il s'engage dans la Jeune Société Irlandaise, fondée par O'Leary. Ce dernier encourage alors Yeats à trouver un style et des thèmes poétiques propres à l'Irlande, liés à sa mythologie et à ses légendes : c'est le début de l'activité politique et littéraire de Yeats. De cette recherche naissent Les voyages d'Oisin et autres poèmes (1889) et le recueil de légendes du Crépuscule Celtique (1893). C'est dans ce milieu qu'en 1889, il rencontre Maud Gonne, une jeune nationaliste irlandaise dont il tombe éperdument amoureux. Cette rencontre détermine à la fois sa vie personnelle et sa poésie : la jeune femme se refusera à lui toute sa vie et il sublimera son amour pour elle dans ses écrits, où elle devient à la fois l'Irlande, la Rose et la Beauté (dans Cathleen Ni Houlihan (1902) notamment, pièce nationaliste où elle incarne la Nation). Dans les années 1890 et 1900, Yeats, désormais intégré dans les milieux littéraires dublinois et londoniens, s'intéresse plus précisément au théâtre et participe à plusieurs mouvements tentant de faire advenir un théâtre national. Un ami traducteur et poète, Arthur Symons, lui fait découvrir les symbolistes français – et notamment Villiers de l'Isle-Adam et Maeterlinck – qui le fascinent. Sa rencontre, à la même période, avec J.M. Synge, est déterminante ; c'est avec lui et Lady Gregory qu'il fonde en 1904 l'Abbey Theatre, qui deviendra le Théâtre national irlandais. Sa découverte du théâtre Nô en 1916, grâce à Ezra Pound, oriente sensiblement sa production. Cette influence est particulièrement perceptible dans Les quatre pièces pour danseurs (1921) et dans Purgatoire (1938). Si sa production littéraire se poursuit dans les années qui suivent, le poète est toutefois rattrapé par la politique. La Rébellion de Pâques, en 1916, où seize des chefs du mouvement nationaliste irlandais sont exécutés, le marque profondément : parmi eux se trouvaient plusieurs de ses amis. De 1921 à 1928 il est sénateur de l'Etat libre d'Irlande, il prend des positions de plus en plus conservatrices et décide de s'adresser à un public averti de lecteurs élitistes. Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1923 pour l'ensemble de son oeuvre. Il continue de publier (La Tour, son Autobiographie, L'escalier en spirale ...) jusqu'à sa mort, à Roquebrune, en 1939. JOHN MILLINGTON SYNGE (1871-1909) REPÈRES BIOGRAPHIQUES J. M. Synge naît en 1871 à Rathfarnham, près de Dublin, dans une famille noble d'une lignée d'origine anglaise. Très jeune, il se passionne pour la nature, et fait, malgré sa santé fragile, de longues promenades dans le comté de Wicklow. La lecture d'ouvrages de sciences naturelles et, à quatorze ans, de Darwin, le rend définitivement agnostique. Cette crise personnelle l'écarte de sa famille, profondément croyante. À ses seize ans, il se lance dans de brillantes études de violon. Un an plus tard, il entre au Trinity College pour faire des études de langue et obtient, en 1891, à la fois sa licence de langues et le prix de contrepoint à l'Académie royale de musique de Dublin. Il part en 1893 compléter sa formation musicale en Allemagne, mais se décourage rapidement. Il se rend alors à Paris où il trouve un emploi de lecteur à la Sorbonne et suit des cours sur le gaélique et la civilisation irlandaise primitive. Après un voyage d'un an en Italie, il revient à Paris où il traduit des poètes français. Un cancer se déclare ; il est opéré d'une tumeur au cou en 1897 et se rétablit progressivement. L'année d'après, il fait la rencontre de Yeats, qui l'incite à partir dans les îles d'Aran « pour apprendre le gaélique et vivre avec les paysans ». À compter de cette année, et pour six ou sept ans, il y passera l'été et restera l'hiver à Paris. Il achève en 1901 Les Îles d'Aran, récit ethnologique sous forme de journal sur ce qu'il a pu saisir de la vie de ses habitants. Dans les terres, il arpente le comté de Mayo, le Kerry de l'Ouest et le Connemara qui lui inspireront un second récit sociologique, The Congested districts. Nourri par ses voyages, il publie Cavaliers en mer et L'ombre de la vallée en 1902, deux pièces qui marquent son intégration définitive dans le milieu théâtral irlandais, alors en ébullition. Il prend part au travail de l'Irish Literary Theatre, et fonde en 1904, avec Yeats et Lady Gregory, l'Abbey Theatre. Son théâtre est profondément engagé, non seulement parce qu'il donne à entendre des paysans irlandais, mais aussi – surtout – parce qu'il tourne en dérision l'Église et se joue des interdits moraux en représentant des femmes libres et des vagabonds errant aux marges de la société. Ainsi, la première représentation du Baladin du monde Occidental, en 1907, déclenche de violentes émeutes à l'Abbey Theatre, la pièce étant accusée de choquer la morale et d'aller contre la religion. En 1906, il se fiance avec Molly Allgood, une jeune comédienne qui joue dans plusieurs de ses pièces, mais il repousse le mariage car ses problèmes de santé s'aggravent. Une nouvelle tumeur, cette fois inopérable, apparaît en 1908 ; il meurt l'année suivante, à trente-huit ans. JEAN PIERRE SIMÉON / traducteur Agrégé de lettres modernes, Jean-Pierre Siméon a enseigné à l’IUFM de Clermont-Ferrand. Il a parallèlement composé une oeuvre variée : une quinzaine de recueils de poèmes mais également cinq romans, des livres pour la jeunesse et des pièces de théâtre. Il a collaboré à de nombreuses revues de création littéraires (Commune, Jungle, Faites entrer l'infini, Les Cahiers de l’Archipel, etc.). Pour ces différentes oeuvres, il a obtenu le prix Théophile- Briant en 1978, le prix Maurice-Scève en 1981, le prix Artaud en 1984 pour Fuite de l’immobile, le prix Guillaume- Apollinaire en 1994 pour Le Sentiment du monde, le Grand Prix du Mont-Saint-Michel en 1999 et le prix Max-Jacob en 2006 pour Lettre à la femme aimée au sujet de la mort. Il dirige, avec Jean-Marie Barnaud, la collection Grands Fonds chez Cheyne éditeur et a écrit régulièrement dans l’Humanité comme critique littéraire et dramatique. Pendant six ans « poète associé » au Centre dramatique national de Reims, il l’est désormais au Théâtre National Populaire, à Villeurbanne. Dans ce cadre, en 2009 sa pièce Philoctète a été créée à l’Odéon-Théâtre de l'Europe dans une mise en scène de Christian Schiaretti. Laurent Terzieff en était l’interprète principal. Il est également directeur artistique du Printemps des poètes. ESTHER PAPAUD / dramaturge Agrégée de lettres modernes, Esther Papaud a une formation en lettres et en dramaturgie. Après un baccalauréat littéraire européen option théâtre, elle suit des études de Lettres modernes en classes préparatoires où elle obtient une double licence de Lettres modernes et d'Allemand, puis à l'École Normale Supérieure de Lyon, où elle fait un master de Lettres modernes et de dramaturgie. Elle écrit deux mémoires : Le trouble du corps dans le théâtre de Racine (La Thébaïde, Mithridate et Britannicus), et La présence dans la tragédie du XVIIe - étude comparée des Amours tragiques de Pyrame et Thisbé, de T. de Viau, et Phèdre, de Racine. Elle enseigne aujourd'hui les lettres à Sens (89). Pendant ses années de master, elle s'occupe de la programmation, de l'administration et du suivi des créations au Théâtre Kantor – Lyon, 7e arrt (2010-2011). Elle est assistante à la mise en scène de Christian Schiaretti sur Ruy Blas au Théâtre National Populaire (Novembre-Décembre 2011) et participe à la création du dossier pédagogique du spectacle pour les Tréteaux de France. Elle intervient comme dramaturge sur Le Pleure-misère, de Flann O'Brien, mis en scène par Clara Simpson (Mars 2012), puis sur Saint Julien L'Hospitalier, de Gustave Flaubert, mis en scène par Adrien Dupuis-Hepner dans le cadre d'exercices de l'École Nationale Supérieure des Arts et des Techniques du Théâtre (ENSATT). Elle participe depuis 2012 à l'élaboration du Triptyque irlandais avec Clara Simpson et fonde avec elle la compagnie The Lane en 2014. Elle participe à la prochaine édition des États provisoires du poème, en entretien avec Claude Hagège et doit prochainement animer une Master class à la Maison des Comédiens sur Les significations et les implications stylistiques et rythmiques de la ponctuation au théâtre. CLARA SIMPSON / metteur en scène, comédienne Clara Simpson suit une formation à la Dublin Theatre School puis elle intègre L’Abbey Theatre pendant deux ans en tant que comédien stagiaire. Depart à Paris,puis le Cours Simon (Prix René Simon )et la Classe Libre au Cours Florent. En Irlande, elle interprète Shakespeare, Tchekhov, O’Casey,Beckett, Arthur Miller, Nabokov, Albee… En 2004, elle reçoit un prix d’interprétation pour Lolita de Nabokov au Théâtre National d’Irlande( L’Abbey Theatre). En 2006, elle y joue Charlotta Ivanovna dans La Cerisaie de Anton Tchekhov et, en 2010, Winnie dans Oh les beaux jours de Samuel Beckett. En France elle travaille notamment sous la direction de Christian Schiaretti, Robin Renucci, Christophe Maltot, Nada Strancar, Olivier Py… Elle travaille entre autres au Theatre National Populaire à Villeurbanne, Theatre National de la Colline, Théâtre de la Ville, Les Gémeaux - Scène Nationale à Sceaux, La Comédie de Reims, Les Tréteaux de France… En 2007 elle met en scène avec Yvonne McDevitt Pas,Va-et- Vient,Pas moi de Samuel Beckett en version bilingue au Theatre municipal de Vienne puis au TNP Villeurbanne. Elle crée en 2012 Le Pleure Misère de Flann O’Brian au Theatre des Marronniers à Lyon, spectacle qui sera repris au TNP de Villeurbanne et dans la region Rhône-Alpes (Theatre de Vienne, Le Radiant à Caluire… En 2014 elle crée avec Esther Papaud la compagnie The Lane. Elle est programmée au Paris International Beckett Festival 2016 avec Pas Moi de Samuel Beckett en version bilingue. COLIN REY / assistant mise en scène Après des études de Lettres Modernes, Colin Rey intègre les classes de Christine Gagnieux et Gloria Paris au sein du Conservatoire du XIIIème arrondissement de Paris, puis l'ENSATT, où il étudie pendant trois ans avec comme professeurs Philippe Delaigue, Alain Françon, Vincent Garanger, Giampaolo Gotti, Christian Schiaretti et Bernard Sobel. Il travaille ensuite comme comédien pour Bernard Sobel (Cymbeline – MC93), Claudia Staviski (Lorenzaccio, Les Célestins-Théâtre de Lyon), Christian Schiaretti (Mai, Juin, Juillet, TNP Villleurbanne), Philippe Baronnet (Phénomène #3 – Daniil Harms), Giampaolo Gotti (L'Hamblette – Giovanni Testori), Clément Carabédian (Les Accapareurs – Philipp Löhle). Le plaisir des textes, l’amour du jeu et le goût pour les autres métiers du théâtre le conduisent à la mise en scène. Pour La Nouvelle Fabrique, il signe trois mises en scènes : La Vieille de Daniil Harms, Le Numéro d'équilibre d'Edward Bond et L'Augmentation de Georges Perec. En tant qu’assistant à la mise en scène, il travaille également avec Pierre Guillois sur Loin du soleil à l’ENSATT puis Julie Brochen au TNS sur Liquidation d’Imre Kertesz. FANNY GAMET / scénographe Fanny Gamet fait ses études à l’École Nationale Supérieure des Beaux Arts de Lyon, option Design, Espace civique et à l’ENSATT où elle obtient le diplôme de scénographe décoratrice en 2001. Ensuite elle réalise les scénographies et les costumes pour des mises en scènes de Gilles Chavassieux, Laurent Verceletto, la compagnie Traction avant et la Compagnie du Groupe 4 à Lyon. Elle conçoit les accessoires pour L’Opéra de quat’sous de Bertolt Brecht et Kurt Weill, Par-dessus bord de Michel Vinaver, Farces et Comédies de Molière, Philoctète, Siècle d’or, Graal Théâtre de Florence Delay et Jacques Roubaud, Mademoiselle Julie et Créanciers d’August Strindberg, Ruy Blas de Victor Hugo, Mai, Juin, Juillet de Denis Guenoun, Le Grand théâtre du monde et Le Procès en séparation de l’âme et du corps de P.D Caldéron de la Barca mises en scène par Christian Schiaretti. Elle a travaillé également avec Roger Planchon pour Le Génie de la forêt d’Anton Tchekhov et Emmanuel Kant de Thomas Bernhard. Elle cosigne avec Renaud de Fontainieu les décors de Pardessus bord et signe la scénographie de Philoctète de Jean-Pierre Siméon. Pour la création de Ruy Blas elle est assistante à la scénographie de Rudy Sabounghi. Elle collabore régulièrement avec l’atelier de construction des décors de l’Opéra de Lyon, notamment pour Les Contes d’Hoffmann de Offenbach, mise en scène Laurent Pelly, Mazeppa, mise en scène Peter Stein et Cosi fan tutte de Mozart, mise en scène Adrian Nobel. JULIA GRAND / créatrice lumières Julia Grand est formée à l’École supérieure d’art dramatique du Théâtre national de Strasbourg, elle commence son parcours comme régisseur lumières au Théâtre de la Bastille, au Théâtre GérardPhilipe de Saint-Denis, au Théâtre Mogador, au Festival d’Avignon et en tournée avec Andy Degroat, Robert Gironès, Jean-Pierre Vincent... À partir de 1999, elle réalise les lumières pour Éric da Silva et l’Emballage Théâtre et travaille avec des metteurs en scène comme Pascal Elso, Gilbert Rouvière, Yamina Hachemi, Michel Froelhy, Anne Torrès et Pascale Siméon. Elle entre comme régisseur général à la Comédie de Reims en 1993 et signe les lumières de tous les spectacles mis en scène par Christian Schiaretti, dont L’Opéra de quat’sous de Bertolt Brecht et Kurt Weill, Père, Mademoiselle Julie et Créanciers d’August Strindberg, L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel, Coriolan de William Shakespeare, 7 Farces et Comédies de Molière, Par-dessus bord de Michel Vinaver, Philoctète de Jean-Pierre Siméon, Nada Strancar chante Brecht/Dessau et Didier Sandre dit La Messe là-bas de Claudel, La Jeanne de Delteil d’après Joseph Delteil, Siècle d’or et Ruy Blas de Victor Hugo… BENJAMIN MOREAU / créateur costume Formé à l’école du TNS en scénographie- costume, il est assistant aux costumes sur La Fable du fils substitué, mise en scène Nada Strancar. Il crée les costumes de Dissocia, mise en scène Catherine Hargreaves, Visite au père de Roland Schimmelpfennig, mise en scène Adrien Béal, du Frère ennemi de Fouad Laroui mise en scène du collectif des 3 Mulets, d'Eau sauvage de Valerie Mrjen mise en scène Julien Fisera,Les femmes savantes de Molière mise en scène par la Cie du Détour. Il a participé au Festival des Nuits de Joux de 2011 à 2014 comme scénographe-costumier. Avec Richard Brunel il collabore aux costumes de J’ai la femme dans le sang, adaptation de textes de Feydeau par Pauline Sales, Des Criminels de Ferdinand Brückner, et pour la scénographie et les costumes d’Avant que j’oublie, projet initié par Vanessa Van Durme et En finir avec Eddy Bellegueule d'Edouard Louis. Il est membre de la Cie des Hommes approximatifs oú il créé les costumes de Se souvenir de Violetta, du Bal d’Emma, d’Elle brûle et Le chagrin. Il met en scène au Lavoir Public en janvier 2014, Ce que j'appelle disparaître, texte qu'il a écrit. PAULINE BAYLE / comédienne Après un Master à Sciences Po Paris, Pauline Bayle intègre l'École supérieur d'Art dramatique de la Ville de Paris (professeurs: Jean-Claude Cotillard, Alexandre del Perrugia, Delphine Eliet et Clemence Larsimon), puis le Conservatoire national supérieur d'Art dramatique (Paris) où elle étudie notamment auprès de Nada Strancar, Caroline Marcadé, Éloi Recoing et Jean-Paul Wenzel. Depuis elle a travaillé notamment avec Christian Schiaretti Le Roi Lear (TNP, Villeurbanne et Théâtre de la Ville, Parius)) et Sandrine Bonnaire Le Miroir de Jade (Théâtre du Rond Point, Paris). Au cinéma, elle tourne sous la direction de Yann Le Quellec , Victor Rodenbach et Hugo Benamozig Petit Bonhomme et Les Aoûtiens ainsi qu’Avril Besson. Parallèlement, elle met en scène ses propres écrits, À Tired’Aile (Ciné XIII Théâtre, 2013), À l’Ouest des terres sauvages (Théâtre de Belleville, Paris, 2014) Prix des Jeunes metteurs en scène, organisé par le Théâtre 13 (Paris) et dernièrement L'Illiade d'après Homère (Théâtre de Belleville 2015-2016) ANTOINE HAMEL / comédien Formé au sein du Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris, il reçoit parallèlement une formation musicale auprès d’Alain Zaepfel, Vincent Leterme et Françoise Rondeleux. Durant ses trois années de formation, il joue dans Prométhée enchaîné d’Eschyle et La Nuit des Rois de Shakespeare mis en scène par Andrzej Seweryn à la Comédie-Française, La Manie de la villégiature de Goldoni mis en scène par Muriel Mayette, Les Labdacides autour de Sophocle mis en scène par Joël Jouanneau, Je danse comme Jésus sur le vaste océan autour de Musset mis en scène par Catherine Hiégel, Le Chant du cygne de Mario Gonzales, Un Songe de Shakespeare mis en scène par Georges Lavaudant. À sa sortie, il joue dans Célébration et Le Monte-Plats de Harold Pinter mis en scène par Alexandre Zeff, Variations-Martin Crimp dans le cadre de la 12e édition de « Paroles d’acteurs » organisé par l’ADAMI et mis en scène par Joël Jouanneau. Sous la direction de Julie Brochen, il joue dans Brecht, Eisler, Weill, Le Condamné à mort de Genet, L’Histoire vraie de la Périchole d’après La Périchole d’Offenbach (Festival d’Aix-en-Provence - juillet 2006), L’Échange de Claudel, la reprise de La Cagnotte de Labiche au Festival international de Séoul et Dom Juan de Molière. Il est comédien de la troupe du TNS de septembre 2011 à décembre 2014. Il interprète Hergood et Il Signor dans Ce qui évolue, ce qui demeure de Howard Barker mis en scène par Fanny Mentré en 2011 et joue dans Merlin l’enchanteur (Graal Théâtre) de Florence Delay et Jacques Roubaud co-mis en scène par Julie Brochen et Christian Schiaretti (TNS - 2012). Il interprète Le Rouquin dans Sallinger de BernardMarie Koltès, mis en scène par Catherine Marnas (TNS - 2012). Il joue dans Gauvain et le Chevalier Vert, nouvel épisode du Graal Théâtre, mis en scène par Julie Brochen, créé en mai 2013 au TNS. En novembre 2013, il joue Ádám dans Liquidation de Imre Kertész créé par Julie Brochen au TNS. En 2014, il interprète Perceval dans Perceval le Gallois (Graal Théâtre), mis en scène par Christian Schiaretti, puis joue dans Lancelot (Graal Théâtre) au TNS et enfin dans Pulcinella de Stravinsky dirigé par Marko Letonja et mis en scène par Julie Brochen. Il retrouve Christian Schiaretti pour la reprise de Mai, Juin, Juillet en 2015 au TNP de Villeurbanne. Pour la télévision, il tourne dans Candice Renoir pour Stéphane Malhuret et dans Duel au Soleil pour Didier Le Pêcheur. En plus de son activité de comédien, il dirige depuis septembre 2015 une classe de première année au cours Florent. CLÉMENCE LONGY / comédienne Après des études en hypokhâgne et de khâgne du lycée Henry IV, une formation théâtrale au cours Florent et un Master de Lettres Modernes à la Sorbonne, elle intègre la promotion 73 de l’Ecole nationale supérieure des Arts et technique du théâtre dans la section acteurs où elle se forme auprès de Carole Thibaut, Richard Brunel, Philippe Delaigue et Jean-Pierre Vincent. C’est à l’ENSATT qu’elle rencontre Christian Schiaretti avec lequel elle travaillera à trois reprises Pelleas et Mélisande opéra de Claude Debussy, Électre variation à partir de Sophocle et Bettencourt boulevard ou une histoire de France de Michel Vinaver. Elle est également mise en scène par Bernard Sobel Guan hanqing / Richard Foreman, Michel Toman Ma Famille de Carlos Liscano, par Jean-Pierre Vincent War and breakfast de Mark Ravenhill, par Richard Bunel La Dispute de Marivaux, par Carole Thibaut Printemps (texte et mise en scène) et Claire Lasne Darcueil Pour le meilleur. Clémence réalise également plusieurs vidéos dont l’une projetée au Musée Saint-Raymond à Toulouse et elle cosigne la mise en scène de Lisbeth est complètement pétée d’Armando Llamas et Yvonne princesse de Bourgogne de Witold Gombrowicz. ALAIN RIMOUX / comédien Alain Rimoux s’est formé à l’École supérieur d’Art dramatique du théâtre national de Strasbourg auprès d’Hubert Gignoux et Pierre Lefèvre. Il fonde avec le metteur en scène Robert Gironès le Théâtre de la Reprise, compagnie résidente au Cendre dramatique national de Lyon (1975/1979). Il sera de toutes les créations de la compagnie. Il participe à l’ouverture du théâtre des Bouffes du Nord avec Peter Brook, puis intègre la troupe permanente du Théâtre national de Strasbourg et y travaille sous la direction de Jean-Pierre Vincent. Il sera l’interprète des créations d’André Engel, de Michel Deutsch, de Dominique Muller, d’Hélène Vincent, de Philippe Lacoue-Labarthe. Pensionnaire à la Comédie-Française (1983-1986), il est mis en scène par Jean-Pierre Miquel, JeanMarie Villégier, Jean Dautremay, Klaus-Michael Grüber et Stuart Seide avec lequel il fera, à partir de 1993, une dizaine de spectacles dont Henri VI de William Shakespeare, Le grain et la balle de Samuel Beckett, Macbeth de Willaim Shakespeare, Auprès de la mer intérieure d’Edward Bond, Le quatuor d’Alexandrie de Laurence Durell, Moonlight d’Harold Pinter ou encore Fractures de Linda Mc Lean. Il est également un interprète régulier des créations Pierre Chabert, d’ Alain Françon, de Gabriel Garran, de Jean-Louis Jacopin, de René Loyon, de Guy Rétoré, de Claudia Stavisky, de Christian Schiaretti, d’Hélène Vincent. Alain participe très fréquemment à des séries télévisuelles, des longs métrages cinématographiques ainsi qu’à des enregistrements radiophoniques. REMI RAUZIER / comédien Rémi Rauzier s’est formé au Cours Périmony avec comme professeur d’Hélène Hilly, au Centre F.A.D.A.C. (formation d’Art dramatique et d’action culturelle), et également auprès de Louis Beyler, Régis Braun, Alain Halle-halle, Michel Véricel, de Carlmo Bosso et de Jean-Louis Martinelli. A plusieurs reprises, il est mis en scène par Michel Véricel Tomato ketchup d’après Antonio Collodi, Caniveau d’après Bertold Brecht, Qohelet l’écclésiaste (texte tiré de l’Ancien testament), par Chantal Morel Groom de Jean Vautrin, Crimes et châtiments de Fédor Dostoïevski, La montage aux bateaux de Serge Valetti, Un jour au début d’octobre d’après Aguéev, Les Possédés de Fédor Dostoïevski, de Pascal Papini Le Mont-plats d’Harold Pinter, Les chevaux à la fenêtre de Matéî Visniec, par Claire Truche (texte et mise en scène) Un chacal, des chamots, Et mon tout et moi, Broutille, Du pain plein les poches de Matéï Visniec, d’Olivier Maurin Toc d’après Daniil Harms, Chutes de Greggory Motton, Pirates (texte et mise en scène), La terrible voix de Satan de Greggory Motton , Mermès dans la ville de Lothar Trölle, Mes amis d’après Emmanuel Bove, Pourquoi je fais du théâtre de Rémi Rauzier, par Laurent Fréchuret La Pyramide de Copi, Porcherie de Pier Paolo Pasolini, Jamais avant de François Cervantes, Le Roi Lear de William Shakespeare, d’Yves Charreton Woyzeck de Georg Büchner, Paille de Sylvie Bruhat. Il est également interprète des créations de Jean-Louis Martinelli, Danièle Rétif, Raphaël Simonet, de Christophe Perton, de Pascal Papini, Thierry Ménessier, de Pascale Henry, Dusan Sabo, Jean-Philippe Salério, Philippe Delaigue ou encore Philippe Vincent, Nicolas Ramond et Catherine Hargreaves. Rémi est également auteur et metteur en scène de pièce de théâtre, interprète pour le cinéma et la télévision. Il a réalisé aussi le court-métrage Privés de piscine. ISABELLE SADOYAN / comédienne Isabelle Sadoyan fait partie des fondateurs du Théâtre de la Comédie, créé en 1950, devenu le Théâtre de la Cité de Villeurbanne. Elle joue alors sous la direction de Roger Planchon, Jacques Rosner, puis Patrice Chéreau. Depuis, elle n’a cessé de déployer son répertoire au théâtre comme au cinéma, travaillant sous la direction de grands metteurs en scène et réalisateurs français, tels que Jorge Lavelli, Jean-Pierre Vincent, Gilles Chavassieux, Joël Jouanneau, Claude Chabrol, Claude Lelouch, Jean-Luc Godard ou Jean Becker. Son interprétation dans Les Fausses confidences de Marivaux, mis en scène par Didier Bezace, lui a valu une nomination aux Molières. Elle a récemment joué au TNP dans deux pièces mises en scène par Christian Schiaretti, Père de August Strindberg en 2005 et Par-dessus bord de Michel Vinaver en 2008. Dans Ruy Blas de Victor Hugo, mise en scène Christian Schiaretti, elle tient le rôle de La duègne. Ce spectacle a inauguré le Grand théâtre du TNP en novembre 2011. Dernièrement, elle a été très remarquée dans Conversations avec ma mère de Santiago Carlos Ovèz, mise en scène Didier Bezace, et Fin de partie de Samuel Beckett, mise en scène Alain Françon. Coproduction The Lane et Les Déchargeurs / Le Pôle diffusion Production déléguée Le Pôle buro • Ludovic Michel [email protected] Administration cie The Lane • Aline Presumey [email protected] ✆ 01 42 36 36 20 / 06 82 03 25 41 ✆ 06 87 28 47 71