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Revue de Presse du Liban et du Moyen-Orient
Médiarama
Jeudi 31 octobre 2013
Numéro 453
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Titres des journaux
www.mediaramalb.wordpress.com
L’événement
Qui veut rallumer l’incendie à Tripoli?
As Safir (nationaliste arabe)
Rejet israélien de la solution
américaine avec le Liban au
sujet du gaz
An Nahar (proche du 14-Mars)
La rencontre entre Hariri et le
14-Mars à Paris: refus de la formule
9-9-6 et attachement à la
déclaration de Baabda
Al Akhbar (quotidien libanais de gauche)
-Assad: l’arrêt du terrorisme
d’abord
-Le gaz à Israël
Al Joumhouria (propriété d’Elias Murr)
-Convocation de Ali Eid; Rifaat
(son fils) suspecté.
–Un enregistrement sonore prouve
que les deux évêques sont vivants
Al Moustaqbal (propriété de Saad Hariri)
Ali Eid à l’interrogatoire
L’Orient-Le Jour (proche du 14-Mars)
Assad refuse les «ingérences
étrangères» à Genève 2
Al Hayat (quotidien à capitaux saoudiens)
Vers le report de Genève 2 après
les conditions d’Assad et les
divergences autour de la
représentation de l’opposition
Qui est en train de jeter de l’huile sur le feu pour tenter de rallumer l’incendie à
Tripoli? C’est la question que se posent les observateurs au Liban, après la
convocation par le service des renseignements des Forces de sécurité intérieure
(FSI, contrôlées par des officiers proches du Courant du futur), de l’ancien
député Ali Eid, chef du Parti arabe démocratique et principale figure politique de
la communauté alaouite au Liban.
Ce n’est pas la convocation en tant que telle qui intrigue les analystes, car en fin
de compte la justice a le droit et le devoir d’interroger qui bon lui semble. Mais
c’est son timing. En effet, cette convocation, qui a suscité des remous dans les
rangs des alaouites à Jabal Mosehn et dans leurs villages du Akkar, intervient
moins de 24 heures après le déploiement de l’armée sur les lignes de
démarcation séparant les belligérants à Tripoli, pour mettre fin à une semaine de
combats absurdes et meurtriers, qui ont fait 14 morts et une centaine de blessés.
Le déploiement de la troupe avait déjà été retardé par les miliciens de Bab elTebbané, qui ont refusé que les soldats entrent à l’intérieur de leurs quartiers.
Plusieurs soldats avaient en outre été agressés par des inconnus, et l’un d’eux est
mort des suites de ses blessures.
M. Eid a été convoqué pour être entendu au sujet des déclarations présumées de
son chauffeur, qui aurait révélé que l’ancien député lui a demandé d’exfiltrer
Hassan Merhi, accusé par les SR des FSI d’être impliqué dans le double attentat
terroriste de Tripoli, qui a fait plus de 50 morts et des centaines de blessés, le 23
août dernier.
Réagissant à la convocation, M. Ali Eid a déclaré qu’il ne comparaitrait pas car «il
n’a pas confiance dans le service de renseignement des FSI, dont le passé est
riche en montages et fabrications d’histoires et de scénarios».
S’exprimant lors d’une conférence de presse dans le village de Hekr al-Daher,
dans le Akkar, en présence d’une foule nombreuse de partisans, de l’ancien
député Moustapha Osman et d’un grand nombre de dignitaires religieux
alaouites, M. Eid a affirmé que toutes les fuites médiatiques sur les méfaits qui
lui sont attribués «sont dénuées de tout fondement». «L’objectif de cette affaire
est de provoquer une discorde sectaire conformément aux ordres du chef des
services de renseignements saoudiens Bandar ben Sultan», a-t-il dit.
Pour sa part, le député islamiste du Courant du futur, Mouïn Merhebi, a déclaré
que l’implication de Ali Eid dans les attentats de Tripoli ne fait plus aucun doute.
Il a appelé l’Armée libanaise et les institutions étatiques à agir rapidement dans
le cadre de cette affaire, car «les pressions sont très fortes». «Nous avons vu
comment l’armée a agi contre cheikh Ahmad al-Assir, alors que ce qu’il a commis
n’est pas à comparer avec le crime perpétré par le gang criminel de Eid, a-t-il
dit. Il faut utiliser le même instrument de mesure dans les deux affaires, sinon
nous tirerons la conclusion que les sunnites du Liban sont une cible, ce qui
nécessitera d’envisager d’autres mesures».
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Al Raï (Quotidien koweitien)
L’officier supérieur américain à la retraite, Tristan Ash, spécialiste de la lutte anti-terroriste,
a dévoilé les dessous du «monde secret», révélant que tous les pays du Moyen-Orient, leurs
présidents, leurs dirigeants et leurs partis, sont mis sur écoute d’une manière quotidienne,
sans distinction entre ami ou ennemi. L’ancien officier américain a précisé que le Hezbollah
est le seul parti qui ne possède pas une empreinte électronique permettant qu’il soit
espionné, car il utilise son propre système de télécommunication filaire. Il précise, cependant,
qu’un grand nombre de responsables du parti utilisent, bien que prudemment, du matériel de
communication sans files, ce qui permet de collecter des informations pour éviter que les
services de renseignements ne se retrouvent dans un noir total. Mais ces services savent que
les renseignements collectés sur le Hezbollah grâce à la surveillance électronique restent en
deca du niveau requis.
M. Ash a indiqué qu’il est impossible de surveiller toutes les communications au Moyen-Orient
sans la complicité des autorités locales, «qui facilitent, pour la plupart, notre mission.»
«Toutefois, nous avons parfois besoin d’une équipe de travail sur le terrain pour installer du
matériel de surveillance dans certains endroits ou des fréquences VHF-UHF, qui nous
permettent de collecter les données nécessaires», a-t-il ajouté.
L’ancien officier américain a révélé qu’après les attentats du 11 septembre 2001, des ordres
ont été donnés pour transformer toutes les ambassades américaines dans le monde en centres
d’écoute. Les missions diplomatiques ont été équipées de matériels de haute précision, de
sorte que l’on retrouve, à l’intérieur de chaque chancellerie, des bases semblables à celles de
la NASA.
Et M. Ash de poursuivre: «Les gigantesques systèmes d’analyse des services de renseignements
internationaux disposent d’un vaste lexique. Si, par exemple, des mots tels que missile, Israël,
Hezbollah ou Al-Qaӗda, ainsi qu’un grand nombre d’autres expressions, sont utilisés dans des
conversations, les communications sont envoyées pour analyse et entrent dans les bases de
données, avant que des recommandations ne soient émises pour décider de l’action à
prendre».
L’officier à la retraire a conclu en précisant que la surveillance électronique ne se limite pas
uniquement aux questions militaires ou pour faire avorter des attentats terroristes avant qu’ils
ne se produisent. Ils portent également sur l’espionnage industriel. La technologie a ainsi été
utilisée pour connaitre les intentions des Arabes en matière d’économie, de pétrole et d’achat
de matériel militaire.
An Nahar
Ibrahim Bayram, journaliste libanais proche du 8-Mars
Les dossiers évoqués par le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah,
dans sa dernière allocution télévisée, constituent une nouveauté dans le discours du
leader du Hezbollah. Première point inédit, l’invitation indirecte adressée par sayyed
Nasrallah au chef du Courant du futur, Saad Hariri, à rentrer à Beyrouth. Cet appel a été
précédé par un appel semblable adressé par le président du Parlement, Nabih Berry, à
l’ancien Premier ministre. Il s’agit d’une invitation sérieuse. Sayyed Nasrallah a
commencé à adopter une nouvelle approche, convaincu que la page du passé a été
tournée et que les signes d’une ère nouvelle commencent à se profiler à l’horizon. Lors
de sa dernière apparition télévisée, le leader du Hezbollah a semblé esquisser les
contours d’une nouvelle feuille de route pour la période à venir, notamment sur le plan
interne. Il a appelé ses détracteurs à se rendre à l’évidence, et à accepter les contraintes
de la situation qui prévaut actuellement et à ne pas tarder à accepter ce qui leur est
offert, car l’avenir pourrait leur réserver des développements qui pourraient ne pas être
dans leur intérêt. Certains pensent que cette approche illustre une volonté du Hezbollah
de modifier les règles du jeu ainsi que les bases de sa relation avec ses adversaires.
Autre nouveauté, l’allusion faite par sayyed Nasrallah sur le fait qu’une page de sept ans,
remontant à l’adoption de la résolution 1559, a été tournée. Pour parvenir à cette
conclusion, sayyed Nasrallah s’est appuyé sur plusieurs données internes et externes. Les
avancées réalisées sur le terrain en Syrie constituent, sans doute, l’un des plus
importants facteurs de la confiance retrouvée par le Hezbollah. Mais sur la scène interne
aussi de nombreux autres facteurs rassurent le parti. Par exemple, à Tripoli, où le camp
adverse, qui a voulu y attiser les feux afin d’épuiser le 8-Mars, notamment le Hezbollah,
n’a pas réussi à atteindre ce but. Au contraire, les événements dans cette ville se sont
répercutés négativement sur les personnalités tripolitaines de premier plan relevant
proche du 14-Mars.
ILS ONT DIT…
Mohammad Fneich, ministre
d’Etat pour la réforme
administrative (Hezbollah)
“Il faudrait changer l’approche
adoptée par rapport à la notion
d’expédition des affaires
courantes. Cette notion relève de
l’intérêt public. C’est pour cette
raison qu’elle a été prévue par la
Constitution. Néanmoins, le
législateur n’avait pas prévu que
la période de formation du
nouveau cabinet s’étale sur
plusieurs mois ni que le Premier
ministre désigné échoue. Le texte
constitutionnel ne définit pas les
compétences, au sens étroit, liées
aux affaires courantes. La seule
certitude est que le texte est fondé
sur l’intérêt du pays et la
nécessité de ne jamais déroger à
cet intérêt. L’expédition des
affaires courantes ne devrait pas
empêcher l’examen de dossiers
qui n’impliquent aucun
engagement financier de la part
de l’État ni n’exigent de contrôle;
ou encore les affaires
réglementaires, comme la
question du pétrole.
Samir Geagea, chef des
Forces libanaises
“La formule magique, ArméePeuple-Résistance n'est plus. La
formule Armée-Peuple-Institutions
en est désormais le substitut.
L'ingérence du Hezbollah en Syrie
est une défaite. Bachar al-Assad,
ami de Nasrallah, ne restera pas
au pouvoir.
Elie Marouni, député de Zahlé
(14-Mars)
“Le président Michel Sleiman
souhaite un gouvernement
fédérateur, capable de rassembler
toute les forces politiques. Il
cherche à trouver une entente et
la formule 9-9-6 n’est pas
consensuelle. La formule qui a
accordé le tiers de blocage au
Hezbollah a abouti à la chute du
cabinet d’union nationale et à la
paralysie des gouvernements.
Hassan Nasrallah est
enthousiasmé par l’accord russoaméricain sur les armes
chimiques syriennes et il pense
que le régime syrien reviendra à
sa période d’antan. Mais c’est le
contraire qui est vrai.
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Deux voitures piégées
introduites au Liban
La chaine de télévision libanaise
LBC a rapporté que deux voitures
piégées ont récemment été
introduites en territoire libanais en
vue d’être envoyées dans la
Békaa ou dans la banlieue sud de
Beyrouth par le groupe qui planifie
les attentats. La LBC n’a pas exclu
que les véhicules piégés aient
déjà été acheminés vers des
endroits proches des cibles qui
leur ont été assignés.
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Neuf Syriens arrêtés près
de Jbeil pour terrorisme
L’Agence nationale d’information
(Ani-officielle) a rapporté que les
forces de sécurité libanaises ont
effectué mercredi matin une
descente dans une maison du
village de Obeidate, dans le caza
de Jbeil, arrêtant neuf Syriens
accusés de terrorisme. Une
enquête a été ouverte.
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Attentat contre les SR de
l’armée dans la Békaa
Une bombe a explosé jeudi matin
sur une route de Jlala, près de
Chtaura dans la Békaa au
passage d'un véhicule des
services de renseignements de
l'armée libanaise. L'explosion a
provoqué des dégâts matériels.
L'Agence nationale d'information
(Ani, officielle) a, de son côté,
indiqué que l'engin a explosé alors
que des experts des Forces de
sécurité intérieure (FSI) étaient en
train de le désamorcer.
L'explosion n'a fait que des dégâts
matériels, selon l'ANI.
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Saisie d’armes en
provenance de Syrie
Les services de renseignements
de l'armée ont intercepté mercredi
un van, en provenance de Syrie,
qui transportait des armes légères
et moyennes, ainsi que des engins
explosifs, à l'entrée du village de
Hermel, a rapporté le
correspondant de l'Ani sur
place. Les trois hommes libanais à
bord du véhicule ont été arrêtés et
déférés devant les autorités
compétentes, a-t-il précisé.
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Al Akhbar
Nader Heter, journaliste et analyste jordanien
Dans son dernier discours, le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan
Nasrallah, a mis le doigt sur la pointe empoisonnée plantée dans la plaie béante du
Machreq arabe. Le royaume d’Arabie saoudite est le dernier pays qui continue de
vivre dans ses illusions, en misant sur le renversement du régime syrien par la force,
et continue de financer et d’armer les groupes terroristes et de mettre la pression
sur les forces de l’opposition qui lui sont inféodées pour rejeter la solution politique
proposée par la conférence de Genève-2. Aujourd’hui, l’heure de vérité a sonné.
Riyad doit comprendre que les rapports de force ne lui permettent plus de continuer
à souffler sur les braises dans la région sans être affecté par les répliques des
secousses qu’il provoque. Il est encore possible, par pour très longtemps encore, que
les Saoudiens opèrent un virage vers une réconciliation avec Damas. Mais l’Arabie
saoudite est actuellement dans le coma, dans un état de mort clinique. Les
dirigeants saoudiens se sont accrochés dernièrement avec Etats-Unis, leur parrain
stratégique. Dans la période à venir, les pressions américaines sur le royaume vont
s’intensifier.
Al Hayat
Randa Takieddine, journaliste libanaise proche du 14-Mars
Dans ses discours, le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, affiche
une arrogance de plus en plus grande lorsqu’il s’adresse à son public. Lors de sa dernière
apparition télévisée, il a estimé que le combat de ses troupes contre le peuple syrien
illustre le triomphe d’une résistance qui a prétendu combattre l’ennemi israélien et qui
tue un peuple arabe qui lui avait ouvert ses portes et son cœur lorsque les forces
israéliennes ont bombardé les régions sous son contrôle en 2006. Où est donc la
modestie prétendument affichée par Nasrallah lorsqu’il accepte la formule 9-9-6], qu’il
impose lui-même, lui qui contrôle la situation au Liban ? C’est lui qui décide de faire
chuter les gouvernements, qu’il s’agisse de celui de Saad Hariri ou de celui de Najib
Mikati. Et c’est lui qui avait fait échec au célèbre accord de Doha à la demande de ses
deux chefs, Bachar al-Assad et Ali Khameneï…
L’idée envisagée par la France de reproduire la conférence de La Celle-Saint-Cloud, en
vue d’encourager une réconciliation entre les Libanais est louable. Mais la concrétisation
de cette initiative sera impossible tant que la donne en Syrie n’aura pas changé.
L’arrogance du Hezbollah fera barrage à tout véritable dialogue.
Al Joumhouria
Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a rencontré, mercredi, un
grand nombre de cadres supérieurs et religieux avec qui il a évoqué les derniers
développements politiques. Il aurait déclaré à ses interlocuteurs: «Le camp de la guerre
contre la Syrie a été défait et l’axe de la Résistance a remporté cette bataille. Nous
sommes dans la dernière ligne droite pour concrétiser cette victoire.»
Evoquant le dossier syrien, sayyed Nasrallah a ajouté que «le camp de la guerre contre
la Syrie est arrivé à une impasse. Il ne lui reste plus qu’à se plier aux nouvelles réalités
et à prendre le chemin du règlement politique. Cependant, certains Etats régionaux
continuent de dresser des obstacles mais ils arriveront, en fin de compte, à la
conclusion que l’entêtement ne les mènera à rien».
Sur le plan libanais interne, le chef du Hezbollah a estimé que la période à venir devrait
connaitre des éclaircies politiques, dans le sillage des déblocages régionaux et
internationaux».
Au niveau de la sécurité, sayyed Nasrallah a exprimé la crainte d’attentats terroristes
pendant les cérémonies d’Achoura, précisant que le parti a renforcé sa coordination
avec les services de sécurité, qui disposent de toutes les données. A son tour, le
Hezbollah prendra des mesures pour empêcher que des actes terroristes ne soient
commis.