moliere-cie_des_luci.. - La compagnie des lucioles

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moliere-cie_des_luci.. - La compagnie des lucioles
ucioles
et son dernier sursaut
Molière
Molière / Vinaver
Mise en scène de Jérôme WACQUIEZ
Prix international de théâtre en 2006
Institut International du Théâtre/UNESCO
Création 2008
Durée : 1h15
1.
l’histoire
La pièce présente des extraits du Misanthrope de Molière
suivi du Dernier sursaut, de Michel Vinaver, un impromptu
mettant en scène une troupe de comédiens. Ces comédiens
dépositaires de l’œuvre de Molière se scandalisent d’un
film tournant en dérision la vie de leur Maître, et, scandale,
l’Épisode légendaire de sa vie, sa mort. La variante consiste
dans le fait qu’au moment où il meurt, il s’identifie non plus à
Argan, du Malade Imaginaire, mais à Alceste, du Misanthrope.
Il s’imagine en train de bondir sur scène lui-même et à la vision
d’une étreinte amoureuse, fulgurante et fatale entre lui et
Célimène. Le film, à sa sortie, suscite une levée en masse des
dévots, les dévots de la secte Molière qui cherchent à s’opposer
à sa diffusion...
« PHILINTE :
La loi reconnaît à l’art une liberté...
ORONTE :
A partir de quoi les valeurs les plus sacrées
Se feraient piétiner ?
Je prétends que cette liberté-là n’est pas de celles
Que sauraient tolérer les honnêtes gens .»
Les comédiens mis en scène dans cette pièce vouent un
véritable culte à celui qu’ils considèrent comme leur Dieu,
comme le créateur du Théâtre. Un Dieu, Molière ; une religion,
le Théâtre. Malmenés, remis en question dans leur conviction
intime, donc dans leur personne même, les comédiens – fidèles
– fanatiques ne tolèrent pas cette atteinte à leur croyance, à
leur Dieu. Ils n’admettent pas qu’on puisse critiquer ou mettre
en doute Son Existence (à Molière). D’autres considèrent qu’à
défaut d’être un chef d’œuvre, le film est en droit d’exister ;
ils imaginent un machiavélique stratagème pour défendre la
liberté de création et le libre-arbitre. Petite leçon de choses...
Deux actrices défendent un projet pire encore que le film
détournant le Misanthrope, puisqu’elles invoquent un film niant
l’existence même de Molière, « La Suprême Imposture ». Elles
situent l’action de ce film produit par deux banquiers nippons
au Japon.
La blessure provoquée par le film est très profonde chez ces
croyants, fidèles parmi les fidèles, car il est affirmé que Molière
n’existe pas :
«BÉLINE : That’s right ! C’est une affaire qui demande all your
attention. Their film s’appelle La Suprême Imposture. Eux faire
quinze années de research sur Molière. Eux découvrir que
Molière does not exist . (...)
ANGÉLIQUE : Ohaio gozaimasu.
ÉLIANTE : Yoshishige minamoto. Kounichi wa.
ORONTE : Diantre !
BÉLINE : Is a mega project. Very big money. Les deux plus
grosses banques nipponnes backing le film, see what I mean
? Enormous ! Right ?
ANGÉLIQUE : Haï ! Hinoki izanami oyamakui.
ÉLIANTE : Gomenasaï ! Kiyomaro jimu tokugawa yashiro.
BÉLINE : Bad image pour Molière. Bad pour vous. Very bad pour
moi. Common interest. Intérêt commun. Get it ?
ANGÉLIQUE : O-kane arimasen.
ÉLIANTE : Haï ! Doko ikimasho (...).»
À cette annonce terrible pour ces fidèles «moliériens»,
l’ironie du sort se manifeste et ces comédiens si profondément
choqués et scandalisés par le film américain en viennent à
préférer sa sortie sur les écrans. Tout plutôt que « La Suprême
Imposture ».
De ce fait elle repousse les limites de la liberté de création
artistique dans ses retranchements les plus ardus, pour faire
admettre et accepter l’idée qu’un artiste peut détourner ou
critiquer une œuvre, fût-elle d’un Maître comme Molière,
pourvu qu’il le fasse dans le respect de l’œuvre originale et
de son auteur. Mais provoquant pour défendre leur position
ouverte, elle ouvre aussi le champ d’une liberté de création
artistique sans limites, qui soulève la question de l’éthique. Les
artistes doivent-ils se soumettre à une éthique ? Se doiventils de conserver à travers leurs créations une morale ? Quid du
respect dans la création artistique ?
Extrait des propos de Michel Vinaver tenus dans Le Monde :
« J’ai voulu faire le portrait d’une certaine médiocrité, d’une
certaine façon de chercher des compromis qui est en fait une
façon de se compromettre, cette veulerie, cette imposture que
l’on constate souvent autour de nous. La pièce n’est pas un
pastiche, c’est plutôt un regard ironique et amoureux sur l’œuvre
de Molière. Je pense que ce mode de moquerie est beaucoup
plus fidèle à ce qu’il était que toute espèce d’encensement.»
2.
Le projet
Le parti pris
de mise en scène
La mise en scène et la scénographie s’articulent autour de
deux constatations : dans les extraits du Misanthrope, l’absence
de communication frappe. Chacun reste ancré sur ses positions
; a contrario, dans le Dernier Sursaut, du fait de la situation
conflictuelle, la communication est centrale. Elle s’incarne
dans une tension et provoque une progression dans les
positions de chacun et les relations entre les différents acteurs,
singulièrement concernant les relations entre les femmes et les
hommes. L’opposition entre ces deux modes de communication
s’incarne dans le jeu entre la verticalité de l’obstacle dans les
extraits du Misanthrope et de l’horizontalité, de la main tendue,
de la voie qui s’ouvre dans le Dernier sursaut.
La démarche artistique
Le Misanthrope : chacun se tient derrière un panneau de
plexiglas transparent, comme accroché à sa position. Les acteurs
ne se rencontrent pas, le public les voit en ombres. Les panneaux
sont le reflet de leur position qui ici prévaut sur la personne. Le
panneau symboliquement est un obstacle à la communication
entre les différents caractères présents, il incarne sur la scène
l’absence de communication mise en évidence par le texte.
Le Dernier Sursaut : Ici, les panneaux de plexiglas sont au
sol, entourés de vecteurs de communication comme des pots
de peinture par exemple. La communication s’incarne dans la
création sur scène d’une œuvre plastique par les acteurs, qu’ils
peuvent réaliser avec leurs pieds par exemple, au hasard de
leurs déplacements et de leurs mouvements. Les panneaux
étant couchés, ils ne constituent de facto plus un obstacle à la
communication. Chacun peut les contourner, les enjamber ou
bien même, communiquer, discuter, dialoguer, se disputer pardessus eux.
Scénographie
Le sol se différencie entre un sol organique, solide, et un sol
mou, vaseux, une sorte de cloaque, marquant ainsi physiquement
la communication ou l’absence de communication, la discussion
ou l’enlisement dans un conflit aveugle.
Un ballon gonflable symbolise un coussin péteur pour
signifier le sens de la dérision et de l’autodérision de Molière,
qui se moque bien du culte qui lui est voué. Cet objet insolite
matérialise le conflit sur la liberté de création artistique.
Une création vidéo vient se poser comme un générique de
fin. Elle est projetée sur papier de riz en référence à la lettre
adressée par Oronte à Célimène et en référence au film dont la
sortie scandaleuse est à l’origine de l’intrigue de la pièce
Enfin, le rideau de fond de scène reprend le rideau de
théâtre dans une version contemporaine dans des tons orangés,
reprenant l’idée d’impromptu de Vinaver sur Molière.
Costumes
Les costumes adoptent une coupe d’époque Grand Siècle,
époque de Molière, la pièce de Vinaver en étant un impromptu.
La contemporanéité de Vinaver se retrouve dans le choix des
tissus et des matières qui offrent au spectateur un jeu sur la
transparence.
3.
Le choix du texte
Sur un plan artistique, le travail de création s’inscrit dans la
démarche de la compagnie des Lucioles dans le sens où il s’agit
de mettre en scène un texte contemporain en utilisant les codes
d’un théâtre traditionnel (japonais, classique de Molière) et
codifié. Le parti pris du théâtre japonais est fondé sur l’œuvre
de Michel Vinaver elle-même, puisque deux des personnages
se travestissent en hommes d’affaires japonais et s’expriment
dans la langue nipponne.
Le Dernier Sursaut traite du ressenti des
œuvres artistiques (littéraires, musicales, cinémato graphiques, plastiques...), de la censure et du libre arbitre dans la création et la diffusion de ces œuvres, et plus
généralement, de la censure et du libre - arbitre au sein de
notre société moderne.
La compagnie des Lucioles voit en ce texte de Vinaver la
poursuite de sa démarche artistique citoyenne, c’est-à-dire de
proposer par une création théâtrale une réflexion au public, de
soulever une problématique de notre société contemporaine et
d’offrir un support au spectateur pour sa réflexion personnelle.
En aucun cas, aucun de nous ne prétend apporter de réponse
prête à consommer à cette question, mais simplement,
modestement, susciter réflexion et débat, et peut-être
permettre à cette question fondamentale d’être reconsidérée au
regard de la nouvelle donne de notre monde moderne unipolaire
et complexé.
DEPARDIEU Christian, PerformArts N°4, hiver 2006/2007,
Editorial.
« Après le grand vent de liberté des années 60 et 70,
les actes de censure et d’intolérance à l’égard des œuvres
produites par des artistes contemporains se multiplient dans
nos démocraties, censées pourtant incarner et protéger la
liberté d’expression, aboutissement d’un processus d’évolution
ayant pour socle les idées des Lumières.
[...] Toutes les opinions doivent s’exprimer, mais les
fondamentaux des Lumières doivent sans cesse être réaffirmés.
»
PY Olivier, A plus tard, Peter Handke
(http://www.aidh.org/lib-express/pdv-py.htm)
« La liberté d’expression n’oblige aucun directeur de théâtre
à donner la parole aux idéologies criminelles contraires à la
démocratie et aux droits de l’homme. Nous respectons la liberté
de ceux qui ont voulu publier les propos de Peter Handke, mais
rien ne nous oblige à les approuver.
[...] La seule chose qui puisse séparer l’œuvre de l’homme,
c’est lorsque la première est affranchie du second, dégagée
des contingences humaines. Il sera temps alors d’oublier les
textes politiques de Peter Handke pour lire sereinement ses
autres œuvres. »
23 novembre 2006 – Liberté d’expression – Films et censure
en temps de guerre, (http://www.ldh-France.org/actu_
nationale.cfm?idactu=1353)
« L’Observatoire de la liberté d’expression en matière de
création de la Ligue des droits de l’Homme souhaite revenir
sur la décision prise par la direction des Etats généraux du
documentaire de Lussas de supprimer des films israéliens de la
programmation « Route du doc : Israël », en août dernier.
Cette prétendue incapacité du public à voir l’œuvre pour ce
qu’elle est, ou pour ce qu’elle évoque, suggère, ou suscite, est
une tarte à la crème de la censure. [...]
Confondre la pensée de l’auteur avec la pensée d’une
œuvre, assigner aux œuvres le rôle unique de reflet de la
pensée de leur auteur, est le moteur de la censure rencontrée
partout [...]. »
4. Organisation
du projet de création
• Chantier au CNR d’Amiens
• Résidence de création à Compiègne, octobre / décembre 2007 / janvier 2008
• Création à Compiègne du 19 au 22 janvier 2008 (7 représentations)
• Le Forum, Chauny les 24 et 25 janvier 2008 (2 représentations)
• Festival théâtral de Coye-la-Forêt, 22 mai 2008, (1 représentation)
• Espace Alya, Festival d’Avignon, 10 juillet - 2 août 2008 (24 représentations)
• Estrées-Saint-Denis, 13 septembre 2008 (1 représentation)
• La Manufacture, Saint-Quentin, 8 janvier 2009 (2 représentations)
• Théâtre de l’Iris, Villeurbanne, 24 - 28 février 2009 (7 représentations)
• Centre culturel Jules Verne, Breteuil, 12 mai 2009 (1 représentation)
• La Manekine, Pont-Sainte-Maxence, 3 avril 2009 (1 représentation)
5. Distribution
Avec : Julien Ancelet, Justine Barthélémy, Christophe Brocheret, Flora Brunier, Hugues Chabalier,
Emmanuel Gayet, Grégory Ghezzi, Mélanie Mary, Hermine Rigot, Guillaume Tagnati.
Mise en scène : Jérôme Wacquiez
Scénographie : Anne Guénand
Costumes : José Gomez
Créateurs lumière et Régisseurs Généraux: Nicolas Barraud - Marine Berthomé
Collaboration artistique : Masato Matsuura
Assistante mise en scène : Carole Got
Illustration : Yannis Kokkos
Photographies : Jean-Pierre Gilson - Richard Dugovic - Emile Zeizig-Mascarille
Générique : Fabien Tabur
Administration : Eric Gauvin
Communication : Eric Gervais
6. Partenaires
Cette création est soutenue par la DRAC, le Conseil
Régional de Picardie, le Conseil Général de l’Oise, la Mairie de
Compiègne, l’ADAMI, le Rectorat d’Amiens et en co-production
avec le Festival de Coye-la-Forêt.
Revue de presse
extraits :
«Humour et anachronismes»
« (...) adjoindre au texte contemporain de Michel Vinaver,
des extraits de deux pièces de Molière (...) pour tenter de
donner plus de poids et de sens à la question posée par l’auteur
du Dernier Sursaut : peut-on créer sur une imposture ?»
« Le pari de Jérôme Wacquiez et de sa troupe de 10 comédiens
est osé, car il mêle théâtre classique et contemporain dans
un décor moderne, bien que les comédiens soient habillés en
costumes du XVIIe siècle. »
«Le décor joue un grand rôle dans le passage et la
compréhension des deux époques : verticalité des panneaux
pour le Misanthrope, exprimant l’opposition, la tension entre
les hommes et les femmes ; horizontalité pour Le Dernier
sursaut (...).»
Le Courrier Picard
« ... Molière n’est-il pas d’une étonnante modernité ?»
« … étonnante pièce, un peu déjantée, mais d’un style
pourtant totalement maîtrisé »
Le Parisien
« C’est une version modernisée (...) souvent réjouissante,
toujours étonnante du Misanthrope (...) »
« Molière, sous l’éclairage très particulier des Lucioles, a
emballé le public. »
« Le spectacle vire alors au burlesque, et on retrouve
des emprunts hilarants à la culture japonaise, qui inspire la
majorité des pièces montées par les Lucioles.»
Oise Hebdo
Revue de presse
Festival d’Avignon
extraits :
« Jérôme Wacquiez a réalisé avec la cie des Lucioles un
spectacle tout à fait étonnant, bien dans la ligne d’un théâtre
traditionnel japonais qu’il défend : une sorte de comédie ballet
inspirée du théâtre Nô. C’est à la fois très intelligent, très
moderne et très beau »
« Ce spectacle est insolite à bien des égards. (...) Pour
un connaisseur de Molière et de Vinaver, cette création de
la compagnie des Lucioles paraît être une vraie réussite,
puisqu’elle établit des résonnances entre les oeuvres de ces
deux grands auteurs. »
La Marseillaise
Les Trois Coups
« Une pièce montée avec le talent, le lyrisme, et la beauté
qui accompagnent toute pièce de la compagnie des Lucioles.
(...) Tout prêche pour l’universalité de l’art et la nécessaire
ouverture des peuples aux autres cultures (...) »
« Dans des costumes du XVIIème siècle et une ambiance
teintée de culture nippone, la pièce est bien servie par la
Compagnie des Lucioles, une troupe habituée du Off. »
Rue du Théâtre
« Molière, texte et prétexte. Cela commence par la scène
de jalousie que fait Alceste à Célimène. Cela se poursuit par le
texte subtil de Vinaver qui a imaginé qu’on fait un film tournant
en dérision la vie de Molière. De jeunes acteurs révoltés
s’inscrivent en faux contre ce mensonge. C’est sans compter
avec la malice de trois jeunes femmes très fines mouches. Jeu
virevoltant. »
L’Humanité
« Un spectacle étonnant (...) qui traite de thèmes
d’actualité :la liberté d’expression, la création théâtrale…Très
bien interprété et mis en scène. A voir. »
« (...) une version pleine d’esprit, très facétieuse, dans
une mise en scène magique toute en reflets. A voir absolument
pour tout public adulte. »
Accel Interce
La Provence
« Molière prend avec ce spectacle un air de renouveau, il
devient plus actuel, se modernise (...). Le travail de Jérôme
Wacquiez est superbe, (...) les comédiens sont tous excellents,
jouant avec superbe et aisance. »
La Marseillaise
MOLIÈRE
et son dernier sursaut
Représentations :
ZIQUODROME
60200 Compiègne
du 19 janvier au 22 janvier 2008
(7 représentations)
LA MANEKINE
60700 Pont-Sainte-Maxence
3 avril 2009
(1 représentation)
LE FORUM
02300 Chauny
25 janvier 2008
(2 représentations)
CENTRE CULTUREL BALAVOINE
62810 Arques
17,18 Décembre 2009
FESTIVAL THÉÂTRAL COYE-LA-FORÊT
60580 Coye-la-Forêt
22 mai 2008
(1 représentation)
FESTIVAL D’AVIGNON
Espace Alya
84000 Avignon
du 10 juillet au 2 août 2008
(24 représentations)
Nouveau theatre CHatellerault
accord
86102 Châtellerault
18 Janvier 2010
Théâtre de dreux
28100 Dreux
20 Janvier 2010
LA MANUFACTURE
02100 Saint-Quentin
8 janvier 2009
(2 représentations)
THÉÂTRE DE L’IRIS
69100 Villeurbanne
du 24 au 28 février 2009
(7 représentations)
Ateliers de pratique artistique :
Institut Notre-Dame de La Tilloye, Compiègne
Institut Guynemer, Compiègne
Collège Jules Verne, La Croix-Saint-Ouen
Collège Louis Pasteur, Noyon
Collège Guillaume Cale, Nanteuil-le-Haudouin
Collège de la Vallée du Matz, Resson-sur-Matz
Contacts et informations auprès de la
COMPAGNIE DES LUCIOLES
4 rue d’Humières
60200 Compiègne
Tel : 03 44 86 12 75
[email protected]
www.compagnie-des-lucioles.fr
SIRET : 439 363 136 00011 / APE : 9001Z
Licences : 60-197 / 60-228
Direction artistique : Jérôme WACQUIEZ
Administration : Eric GAUVIN
Diffusion/Communication : Eric Gervais