N°27 - Monastère des moniales dominicaines à Lourdes
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N°27 - Monastère des moniales dominicaines à Lourdes
Nº 27 Juillet 201 Sommaire: Lettre du fr. Brian, o.p. .............................................................................................................................. 5 Consécration de l’Église du monastère du « Christ Roi » - Brésil ............................................................. …7 Semaine de formation des jeunes moniales dominicaines ......................................................................... 8 Déménagement du monastère Santa Inés de Bogota, Colombie ............................................................. 10 Une surprise très bien venue !!! .................................................................................................................11 Doctorat en Lettres Sacrées..................................................................................................................... 12 4° centenaire de la fondation du Monasstère de Sainte Catherine de Sienne (Cordoue, Argentine)..........13 Les dominicaines et la prédication ........................................................................................................... 14 Echos de la fête de la Visitation................................................................................................................ 16 Un voyage de dix ans ............................................................................................................................... 18 Chronique du cours sur les mystiques dominicains................................................................................... 21 “…et la plus grande des trois, c’est la Charité.“… ..................................................................................... 21 Entrevue avec Sœur Agnès ...................................................................................................................... 23 Prions pour .............................................................................................................................................. 26 ======================================================================= Monialibus est le bulletin international officiel des moniales de l'Ordre des Prêcheurs publié par la Commission Internationale des Moniales (CIMOP) deux fois par an, en janvier et en juillet. Il est disponible sur le site Internet de l'Ordre - www.op.org ======================================================================= Les sœurs suivantes ont collaboré comme traductrices à ce numéro de Monialibus : Sœur Isabelle, Estavayer-le-Lac (Suisse) ; Soeur Claire (St-Maximin), Soeur Jane-Dominique (Prouilhe), sr MarieThérèse Igual (St-Nom de Jésus), Sor Mª Sofía, OP (Mendoza – Argentine); Sor Cristina, OP (Valladolid – Espagne); Sor Mª Jesús, OP (Palencia – Espagne) ;Sor Inmaculada (Murcia – Espagne) ; Sor Mª Belén de la Inmaculada, OP (Murcia – Espagne). Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs tâche de l’Evangélisation, et l’iconographie dominicaine le montre souvent marchant le long des routes avec un bâton de marche dans une main et la Parole de Dieu dans l’autre. Toujours aussi simple : la Parole de Dieu et la mission d’évangélisation. Chacune d’entre vous, mes sœurs en saint Dominique, êtes appelées à être à la fois contemplatives et missionnaires – comme frère Stanislaw et frère Oshida, et notre Père Dominique. Je suis toujours étonné par la dimension missionnaire de beaucoup de nos monastères. Au cours de mes récentes visites aux monastères d’Angola, de Corée et de Taiwan, j’ai été si heureux de rencontrer quelques unes des « Mères » fondatrices espagnoles. En les voyant diminuées en nombre alors que le nombre des « sœurs locales » augmente, je me suis rappelé les paroles de Jean-Baptiste, « Il doit grandir, et je dois diminuer ». Quoique cela puisse paraître étrange, c’est toujours une bonne nouvelle de voir un monastère diminuer de cette manière, prenant les visages et les coutumes du peuple local. Nous sommes bénis aujourd’hui de voir des moniales péruviennes fonder un monastère en Bolivie et des sœurs indiennes envoyées d’Espagne pour la fondation en Inde. Des sœurs françaises ont fondé le monastère du Burundi, et maintenant, les sœurs du Burundi commencent à répondre aux appels missionnaires d’aller dans d’autres parties d’Afrique. Les sœurs du Kenya soutiennent le monastère d’Afrique du Sud (fondé initialement par des sœurs espagnoles), pendant que plusieurs sœurs mexicaines vivent leur vie monastique missionnaire au Nicaragua et à Cuba. Deux Biélorusses du monastère d’Irlande espèrent un jour retourner dans leur pays et y mener la vie contemplative dominicaine. Plusieurs sœurs Vietnamiennes reçoivent une partie de leur formation initiale au Michigan (USA), pendant que des jeunes femmes de Madagascar sont formées en Espagne, afin qu’un jour elles puissent introduire la vie contemplative dominicaine dans leur pays. Des sœurs vénézuéliennes approfondissent maintenant leur formation dominicaine dans plusieurs monastères différents pendant qu’une sœur Espagnole qui Lettre du fr. Brian, o.p. Ermitage « SANTA CREU » Août 2012 Montserrat,Catalogne, Espagne Mes chères sœurs en saint Dominique, « l’homme de Dieu avec un cœur missionnaire » Je vous salue du petit ermitage de « Santa Creu » (Sainte Croix) bâti dans une ancienne grotte, plusieurs centaines de mètres au dessus du magnifique monastère bénédictin de Montserrat en Espagne. Un moine nommé frère Stanislaw vécut de nombreuses années dans cet ermitage, avant de partir pour la Terre Sainte et ensuite pour le Japon, où il vécut comme ermite pendant 30 ans. Frère Vincenç, le moine qui monta à l’ermitage avec moi le premier jour de ma retraite croit que, pendant qu’il était au Japon, frère Stanislaw rencontra frère Oshida, notre frère dominicain qui fonda la communauté rurale et le centre de méditation appelé Takamori Soan et y vécut pendant de nombreuses années. Bien intéressant, j’ai eu la joie de passer 4 jours à Takamori durant la semaine de Pâques. Je suis fasciné par ce paradoxe apparent : des ermites qui sont également missionnaires ! Après tout, vous, les moniales de l’Ordre des Prêcheurs, vous êtes en même temps contemplatives, cloîtrées et missionnaires ! Quel merveilleux paradoxe ! Quelle merveilleuse vocation ! Cette année, en octobre, le Synode des Evêques se rassemblera de nouveau à Rome, cette fois pour réfléchir sur le thème de la nouvelle évangélisation. Comme vous vous rappelez, le Synode de 2008 se concentra sur la Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Eglise. Le Maître, frère Bruno, représentera l’Union des Principaux Supérieurs de Religieux à Rome en cette année de Synode. Chacun de ces Synodes touche profondément la mission de notre ordre. Saint Dominique, comme vous le savez, fonda un Ordre principalement dédié à la 2 Monialibus Nº 27 Ma vie comme frère dominicain m’a maintenant emmené dans presque tout les coins du monde, mais comme je me trouve aujourd’hui dans ce calme ermitage, c’est votre vie missionnaire qui, comme moniales contemplatives, m’interpelle profondément. Il est plus facile d’embarquer à bord d’un avion et de voler à travers le monde (quoique cela devienne « moins facile » chaque jour !) qu’il ne l’est d’ouvrir son cœur aux immensités cassées et souffrantes de notre monde d’aujourd’hui. Mais, cela n’est-il pas là ou nous sommes appelés à vivre nos vies missionnaires d’une manière plus profonde ? Les sources anciennes nous disent que Dominique commença à laisser pousser sa barbe pour sa mission chez les Cumans et au delà. Mais, fait à noter, il ne partit si loin. Peut-être sa plus grande expérience missionnaire était celle qu’il vivait durant ces longues nuits de prière à Sainte Sabine à Rome, étendu, prosterné sur la dalle de marbre couvrant les reliques des martyrs. Une des plus grandes grâces pour moi à Sainte Sabine est de prier chaque matin et chaque soir à cette même place. Je me rappelle fréquemment de Dominique, le contemplatif missionnaire, qui prêchait autant avec ses larmes qu’avec ses mots. C’est Jourdain de Saxe qui nous raconte que « Dieu a donné à Dominique une grâce spéciale pour pleurer pour les pécheurs, les affligés et les oppressés. Il portait leur détresse dans le sanctuaire intime de sa compassion, et, la chaleureuse sympathie qu’il ressentait pour eux dans son cœur s’épanchait dans les larmes qui coulaient de ses yeux ». Beaucoup de nos monastères offrent différentes sortes de service ou de soin des pauvres, des affamés, des immigrants et des prisonniers. Comme celui de saint Dominique leurs cœurs sont devenus un havre de compassion. J’ai eu le privilège de visiter plusieurs de ces monastères, et j’ai remercié Dieu pour leur témoignage évangélique. Ils ont vu Lazare gisant à la porte du monastère, et ont répondu comme Jésus aurait répondu. Il y a de nombreuses années, dans un monastère des Etats-Unis, j’ai rencontré une moniale appelée sœur Mary-Michael. Contrainte depuis des années à la chaise roulante, cette sœur a passé sa vit au Chili a donné récemment une série de conférence dans les monastères d’Equateur. Le nouveau monastère construit dans l’ouest Canadien est composé de sœurs venues de quatre ou cinq différents monastères de différents pays, pendant que le monastère dans l’est canadien exprimera sa vocation missionnaire en s’installant courageusement dans une nouvelle maison qu’elles partageront avec une congrégation de sœurs dominicaines apostoliques. J’ai eu un immense plaisir à Pâques lors de ma visite aux trois monastères du Japon ou nos sœurs sont un témoignage silencieux de l’Esprit du Christ dans un pays ou les anciennes traditions religieuses asiatiques sont profondément ancrées. Les moniales et toute la famille dominicaine au Japon ont montré une grande solidarité avec ceux qui ont été affectés l’an dernier par le tremblement de terre et le tsunami. Il y avait précédemment quatre monastères au Japon, mais deux ont fusionné l’année dernière. De voir un exemplaire de Monialibus magnifiquement traduit en Japonais m’a rempli de joie et m’a fait prendre conscience de toutes ces moniales qui expriment leur esprit missionnaire en traduisant dans de multiples langages Monialibus et beaucoup lettres et documents pour l’Ordre ! Merci à vous toutes !(et moi alors ?)… Et naturellement, nous ne devons pas oublier le premier monastère de l’Ordre, le « monastère mère » de Prouilhe, France. C’est de Prouilhe que Dominique invita quelques moniales à partir comme missionnaires et « enseigner l’Ordre », les aidant à établir le premier monastère à Rome. Depuis quelques années les sœurs de Prouilhe ont ouvert leurs portes aux moniales du monde et, elles me rappellent de temps en temps que les portes sont encore ouvertes pour les moniales qui voudraient approfondir leur vocation contemplative dominicaine pour quelques années dans le sud de la France. Oui, mes sœurs, nous sommes un ordre missionnaire. Mais, comme vous le savez mieux que moi, la dimension la plus importante de votre vie missionnaire est vécu dans le silence de votre cœur, au sein de votre communauté. 3 Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs vie à correspondre avec des prisonniers, certains d’entre eux condamnés à la peine de mort. Son ministère contemplatif de miséricorde me rappelle celui de sainte Catherine de Sienne au prisonnier condamné, Niccolo di Toldo. Ceci est une partie de la tradition dominicaine, mais nous savons que cette tradition monastique, comme le silence monastique, ne doit jamais « nous protéger » d’entendre le cri des pauvres. Si cela arrive, nous avons manqué le message de l’Evangile. Comme vous le savez si bien, sœurs, notre silence contemplatif comme celui de saint Dominique devrait nous rendre plus attentif aux cris des pauvres – pas moins. Mes sœurs, comme nous célébrons la fête (et le mois) de notre saint patron, saint Dominique – mais, même plus que cela, comme nous vivons notre vocation à être des missionnaires contemplatifs du Christ – puissions nous avoir le courage d’ouvrir nos cœurs au monde, d’être blessés dans notre mission de partager avec ce même monde la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Seigneur, se réalisa la consécration de l’église au cours de l’eucharistie. Ce qui avait été préparé paraissait un doux rêve qui devenait maintenant réalité. Depuis l’Argentine, nos deux sœurs Amalia et Carmen Choren, de la Fédération de l’Immaculée, arrivèrent pour nous accompagner dans cette cérémonie ; elles étaient chargées de nous représenter. Le rite fut présidé par son excellence Mgr Walter Michael Ebejer OP. Il y avait également le père Provincial Edmilson de Oliveira OP ; tous nos frères dominicains du Brésil ; le Père Daniel, de la paroisse de Sao Roque ; le Prieur Frère Leandro OCD ; le Frère Geraldo OCD et des prêtres diocésains. La Famille Dominicaine du Brésil dans ses différentes branches était aussi présente. La jeunesse dominicaine (il peut s’agir de novices dominicaines) ; M. Prieure Rosa Elvira Marroquin, M. Isabel del Corazon de Jesús (du Cœur de Jésus) du monastère Sta Catalina (Sainte Catherine) de Arequipa au Pérou ; Mère Abbesse Martha Lucia et trois moniales bénédictines ; Mère prieure Inès Maria Concepcioniste ; neuf sœurs capucines ; moniales de la Trinité ; des sœurs de la Passion ; des sœurs de Jésus-Prêtre ; tout la ville de Sao Roque ; des amis et amies de divers lieux du Brésil. Lors de la procession d’entrée, nous marchions en chantant "Nous allons dans la joie vers la maison du Seigneur". En arrivant à la porte de l’Église, Notre architecte et artiste Claudio Pastro expliqua la signification de la porte. Ensuite l’évêque remit les clefs de l’église à Mère Prieure afin qu’elle ouvre les portes et invite les personnes à entrer : "Entrez par les portes de notre seigneur en rendant grâce !" Puis l’évêque bénit l’eau avec laquelle il aspergea les murs de la ville et tous ses habitants, pendant que nous chantions : "Ceci est l’eau sortie du côté droit du temple, alléluia". Au cours de la liturgie eucharistique, et après les litanies de tous les saints qui furent chantées par le frère Almy OP, arriva le moment le plus important : l’onction de l’autel par notre évêque. Les murs de l’église furent aussi aspergés. Le côté droit par notre frère provincial Votre frère missionnaire itinérant, frère Brian Original : Anglais Consécration de l’Église, du monastère « Christ Roi » - Brésil Je fais mienne les paroles du psaume 85 : « Je rends grâce au Seigneur de tout mon cœur, avec toute mon âme je te louerai Seigneur», parce que le jour tant espéré par la communauté et par toutes les personnes qui nous ont aidées est arrivé : la consécration de l’église du monastère « Christ Roi », de San Roque, Brésil. Pour cet évènement, nous nous sommes préparées par une neuvaine. Chaque jour dans l’homélie il était expliqué un signe de l’Église : L’eau, la porte, l’autel, l’espace sacré…. Ainsi, le 6 août, à trois heures de l’après midi, heure à laquelle l’eau et le sang jaillirent du côté du Christ : symboles de l’Église et des sacrements. Alors que le soleil brillait beaucoup plus que les autres jours, il semblait que la nature accompagnait notre action de grâce au 4 Monialibus Nº 27 et le côté gauche par notre curé paroissial le Père Daniel. Arriva le moment de l’encensement. Aux 5 croix de l’autel notre évêque posa 5 bougies faites spécialement pour ce moment et entre l’encensement et l’illumination des bougies nous entonnions "Que monte notre prière, Seigneur, comme l’encens en ta présence". Au moment de l’offertoire, le pain et le vin furent apportés par Claudio Pastro et Mère Lucila. Après la communion, pour la première fois Notre Seigneur Jésus Christ fut déposé dans le tabernacle. Après la bénédiction finale on m’invita à prononcer quelques mots de remerciement de la part de la communauté. Je remercie Dieu et toute les personnes qui ont rendu cette œuvre possible grâce à leur aide tant matérielle que par la prière. o.p,. promoteur des moniales de 1990 à 2000, résidant actuellement à Zurich (Suisse) Le cours fut pensé et réalisé de manière dynamique : des parties théoriques et explicatives ont alterné avec des travaux dirigés ou auto-gérés et des moments de travail personnel, ainsi que des temps ensemble ou en groupes séparés (maîtresses des novices- jeunes en formation), ou en groupes mixtes. Nous avons ainsi pu nous confronter et partager nos expériences personnelles selon les propositions des enseignants : ce fut pour nous un grand exercice d’écoute réciproque, qui nous a enrichies et stimulées. La Doctoresse Fornero a ouvert la semaine de travail par le thème suivant : « Quelques éléments pour gérer les émotions dans la vie commune dominicaine », traitant de la fatigue et de la joie de la rencontre de « l’autre » : Dieu et les sœurs de sa communauté, avec ses propres « alter » intérieurs…Vivre la vie dominicaine en effet signifie vivre la relation avec soi-même et avec les autres ; de là jaillissent aussi les difficultés sur le plan émotif. Les surmonter continuellement met à dure épreuve nos limites humaines. Combien de fois nous sommes-nous retrouvées dans ces paroles ! La clef de ce processus est toute de nature contemplative, rien à voir avec la passivité !!! Il faut faire passer le so-stare, le « rester », avant notre « sentir », pour en légitimer l’existence. Point difficile à rejoindre, celui du « rester », pour notre nature qui est encline à « agir ». Nous avons compris combien il est important dans la vie commune de connaître ses propres tendances intérieures et d’apprendre à les gérer : ceci est la vraie responsabilité de chacune pour arriver à vivre la liberté que notre charisme requiert et promet. L’intervenante a souligné l’importance fondamentale de ce processus de connaissance de soi, de vivre dans la confiance, sans nous enfermer sur nous-mêmes, d’une manière d’auto-référence, mais en mettant Dieu au centre de notre vie, et ainsi, nous apprenons des autres, des sœurs en premier, puis de tous. La confiance jointe au so-stare, au « rester » au moment présent, oblige au dépassement des sentiments d’angoisse et de peurs, naturellement unies dans le parcours initial de la formation ; Cela permet Original : Espagnol Semaine de formation des jeunes moniales dominicaines Chieri du 4 au 10 novembre 2011 Nous, les jeunes moniales en formation appartenant aux monastères de Ste Marie du Rosaire au Monte Mario (Rome) ; de Ste Marie des Neiges et St Dominique (Pratovecchio, Arezzo) ; de Ste Marie de Magdala (Moncaliari, Turin), accompagnées de nos maîtresses des novices, nous nous sommes rencontrées au début du mois de novembre pour une semaine de formation, organisée au niveau national (Italie). La semaine s’est insérée dans le parcours de formation commune qui a lieu depuis quelques années Nous nous sommes retrouvées au couvent St. Dominique de nos frères à Chieri (Turin) ; une communauté accueillante et riche d’expérience, qui nous a permis d’avoir la chaleur et l’accueil nécessaires pour poursuivre notre travail. Les rencontres de formation ont été animées par la Doctoresse Saura Fornero, psychologue et psychothérapeute, spécialisée dans les thérapies de groupe et grande « connaisseuse » du charisme dominicain et aussi également par le frère Viktor Hofstetter 5 Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs une dimension concrète, nous aidant ainsi à en récolter l’aspect vital. Notre frère a confirmé la nécessité d’effectuer une lecture « scientifique » de nos constitutions, pour trouver la réponse, non à la demande : Que dois-je faire ?, mais Dans quel esprit je dois vivre les divers éléments de la vie dominicaine ? Nous avons donc focalisé notre attention sur l’importance de la communauté, pratiquement présente à chaque page du LCM : c’est par la communauté que passe la voix de Dieu ; c’est la communauté qui donne la stabilité à la vie contemplative, et à la communauté que vient l’obéissance promise, volontaire et non aveugle… L’expérience personnelle de Dieu passe aussi par la vie commune ; citant S. Augustin en effet : « la vie commune est essentiellement une amitié fondée sur la recherche commune de Dieu. » De ce fait la vie commune requiert le partage de la foi, parce que personne ne possède la vérité tout entière. D’autre part, il est de notre responsabilité d’avoir souci de l’équilibre délicat entre la prière personnelle et la prière communautaire. Un autre aspect de la vie commune, « s’affronte à celui de la correction fraternelle comme œuvre continuelle de miséricorde, spécifiant, comment une telle dynamique de la réconciliation est efficace, seulement si elle se réalise à égalité (si elle est réciproque). Le témoignage du frère Viktor fut précieux, parce que vécu et partagé avec le frère Damian, justement sur cet aspect. Puis abordant l’argument : Vie commune et étude/formation, le frère Viktor a rappelé la responsabilité personnelle de chacune et de la communauté. L’Ordre peut suggérer quelques moyens, mais c’est à nous de savoir discerner par des choix de vie opportuns. D’autre part, la formation humaine est importante pour adapter le désir de vivre en commun et la capacité de le faire… qui ne trouve pas toujours la correspondance… L’ultime aspect abordé par le frère fut La construction de la communauté. Nous sommes invitées à réfléchir sur le fait que nous devons nous interroger continuellement pour trouver la réponse au sens toujours nouveau qui rend adéquat la vie régulière et le temps présent. Il aussi le renouvellement continuel de la relation avec l’autre, évitant le risque de la routine et (le contrôle instantané envers) ceux qui vivent à côté de nous. La Doctoresse Fornaro nous a aidées à prendre conscience des « pièges de l’autoillusion » : ces mécanismes inconscients mais reconnaissables et pouvant être démasqués, qui mettent au centre notre «je, et qui trahissent l’authenticité de l’altruisme et empêchent l’ouverture à l’autre. Chacune de nous a travaillé sur elle-même et ensemble nous avons partagé : les fatigues et difficultés, mais aussi nous avons partagé les conseils et les voies possibles pour sortir du piège. Dans ce processus de connaissance et de croissance personnelle, il faut encore une profonde hygiène intérieure à laquelle notre charisme porte une particulière attention : le silence, la prière, le temps de désert et de solitude. Ce fut très beau de découvrir qu’à la base de nos constitutions, il y a une profonde connaissance de l’être humain. Trois jours d’intense fatigue, mais aussi d’un grand élan pour regarder le futur avec enthousiasme. Les conditions atmosphérique ne nous ont pas permis la visite prévue du monastère de Bose : communauté monastique d’hommes et de femmes provenant d’églises chrétiennes diverses, dont le fondateur et prieur est le frère Enzo Bianchi ; la matinée fut cependant occupée à connaître quelques-unes des activités artistiques et culturelles de Chieri, ainsi qu’un peu de sain repos. Dans l’après-midi, comme c’était prévu dans le programme, nous sommes allées visiter le « jeune » monastère dominicain de « Mari di Magdalena ». Avec la communauté, nous avons célébré les Vêpres de la Toussaint de l’ordre et avons vécu un moment de chaleureuse fraternité en partageant une bonne pizza. Dans les 3 derniers jours de cours, le frère Viktor nous a commenté la lettre du frère Damian Byrne sur la vie commune dominicaine avec laquelle nous avons fait une lecture à travers le LCM. L’histoire des nombreuses et intéressantes expériences du fr. Viktor, en qualité de promoteur des moniales avec les Maîtres de l’ordre Damian Byrne et Timothy Radcliffe, a enrichi les contenus théoriques par 6 Monialibus Nº 27 faut avoir le courage d’écouter ce que l’Esprit nous suggère. Une belle expérience vécue avec le frère Viktor fut la lectio divina faite sur Luc 10 :13-17. Ayant recueilli les résonances de ce texte en chacune, il a fait ressortir que l’enseignement de Jésus à la foule ne doit pas faire oublier le vrai sens de la synagogue (pour nous moniales, de la communauté). A travers la Parole, la communauté doit se laisser guérir et libérer des schémas et fermetures pour chanter les merveilles du Seigneur et donner le témoignage de sa miséricorde. Ce fut une semaine de formation, riche de signification. La vie quotidienne ensemble, la formation commune, les échanges fréquents, les joyeuses récréations sont désormais imprimés dans notre mémoire comme expériences réellement « formatives ». Nous remercions le Seigneur pour ceux qui ont guidé ces parcours d’approfondissement ; pour les maîtresses organisatrices ; pour nos communautés respectives, qui ont permis la participation à cette rencontre ; pour la communauté des frères de Chieri, qui nous ont si bien accueillies et avec lesquels nous avons pu jouir de l’appartenance à un unique Ordre ; pour la présence de chacune de nous, avec l’espoir que d’année en année nous puissions être toujours plus nombreuses à partager les fatigues et les joies du chemin, sur la route que notre St Père Dominique continue à nous indiquer, pour être don fécond et tangible, dans l’Eglise et dans l’Ordre. ce nouveau déménagement de notre monastère que nous avons entrepris avec sa grâce. La Communauté du monastère de Sainte Agnès a vu le jour grâce à l’initiative d’un personnage séculier : Don Juan Clemente de Chávez, le 19 juillet 1645 aidé par trois religieuses conceptionistes avec l’accord des autorités ecclésiastiques et du gouvernement espagnol. Le monastère fut établi au centre de la cité près de la Plaza Mayor (La Grande Place). La communauté changea une première fois de domicile le 7 février 1863, victime de l’interdiction de toute vie cloîtrée, signifiée aux communautés religieuses par le dictateur Tomas Cipriano de Mosquera. Ainsi commençait un long exil : 11 religieuses partent vers le Monastère de Sainte Catherine à la Havane. Deux seules reviendront, 25 ans plus tard, pour restaurer la communauté agonisante. Elles élisent domicile dans une maison proche du siège originel que l’élargissement de l’avenue 10a devait faire disparaître quelques années plus tard. En 1948, la communauté dut faire face au coup du “9 avril” nommé “Bogotazo”. Elle fut obligée de fuir à cause de l’occupation violente des couvents provoquée par l’assassinat du leader politique Jorge Eliece Gaitàn. Une fois dispersée et totalement désorientée, elle finit par se réunir huit jours plus tard pour constater que le monastère de leurs voisines conceptionistes avait été incendié. C’est ainsi que démarra la construction d’un nouveau bâtiment jouxtant notre monastère. Les fondations de ce dernier en souffrirent au point de provoquer la chute de certains murs ce qui obligea une nouvelle fois la communauté à se déplacer. Cette fois-ci, elle dut accepter l’hospitalité de Sœurs Dominicaines de la Présentation qui accueillirent la communauté pendant cinq ans dans une partie de leur Maison Centrale. Au bout de cette période, les religieuses se procurèrent un bâtiment où loger grâce à la vente de leurs avoirs fonciers et à l’aide de bienfaiteurs. Il s’agissait d’une école tenue par les Sœurs Thérésiennes qui fut aménagé en Monastère. Nous avons fêté, le 28 octobre Original : Anglais Déménagement du Monastère Santa Inés Bogota, Colombie Chères sœurs, nous vous saluons dans la joie et la plénitude de l’Esprit du Seigneur qui soutient et accompagne notre chemin vers sa rencontre Nous voulons partager avec vous un peu de l’histoire de notre Communauté, de ses allées et venues et de quelle manière le Seigneur a guidé 7 Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs longue période de construction nous attend et nous sommes obligées de libérer, en mai de l’année prochaine, le bâtiment actuel sans que le nouveau soit habitable. Nous cherchons, à l’heure actuelle, un logis de transition en attendant la réception de la nouvelle construction. Nous savons que Dieu bénit celui qui donne avec joie et ne se laisse pas dépasser en générosité, Lui qui nous a dit : “ c’est à moi que vous l’avez fait “. Nous nous adressons à vous, nous sachant sœurs de vous toutes et sachant que la prédication et les moyens de la mener à bien sont affaire de tous vu que nous sommes une famille. En nous recommandant à votre intercession et en vous offrant la nôtre, nous rendons grâces pour cette occasion de partager ce rêve que Dieu a mis dans nos cœurs et que nous pensons pouvoir réaliser “pour notre bien et celui de toute la Sainte Eglise” Vos sœurs du Monastère de Sainte Agnès de Montepulciano vous recommandent à la tendresse de Notre Père Saint Dominique et de la Reine des Prêcheurs. dernier, le 50ème anniversaire de ce déménagement. Nous partirons prochainement vers une zone rurale faisant partie d’une agglomération proche (une heure en voiture) nommée “Madrid”. Il s’agit d’un très beau terrain. Nous rendons grâces au Seigneur de nous l’avoir réservé. Nous avons pu l’acquérir avec l’aide généreuse de notre ancien maître de l’Ordre, frère Carlos Azpiroz OP et de celui qui était alors syndic de l’Ordre, frère Bernardo Vallejo OP ainsi qu’avec le recours du Fonds pour les moniales. Merci encore à eux et aux monastères qui ont contribué à l’existence de ce fonds. La communauté compte, à l’heure actuelle, 17 religieuses. Dieu aidant, le 7 décembre prochain, nous placerons la première pierre de notre bâtiment “Santa Prédicación” dont les plans furent établis par la communauté aidée d’une commission. Ce processus a impliqué pour chacune d’entre nous, le renoncement, le changement de point de vue, l’abandon de notre intérêt propre pour accepter avec hauteur de vue – prête à la défendre et à la mettre en œuvre – l’opinion de la communauté qui est toujours la recherche du bien commun. Cela a été aussi l’occasion de réaliser un rêve longuement caressé, formulé pendant vingt ans par celles qui nous ont précédées sous le signe de la foi et par nous qui cheminons en essayant de le mener à bien pour la gloire de Dieu. La fonction de chaque recoin de cette nouvelle demeure est de concrétiser le sens plénier de notre vocation de contemplatives dominicaines dans et pour l’Eglise sans quitter des yeux Jésus, origine et réalisation de la foi, (…) “assis à la droite du trône de Dieu” (Hb 12,2). Nous sommes convaincues que c’est Lui qui a commencé cette œuvre et que c’est Lui qui la mènera à bon terme. “ Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins (sœurs), rejetons tout fardeau, … , et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte… (Hb 12.1). Vous êtes la grande nuée de témoins qui contemple cette lutte. C’est à vos prières que nous recommandons cette œuvre. A côté de votre soutien spirituel, un appui matériel serait le bien venu, selon vos possibilités. En effet, une Original : Espagnol Une surprise très bien venue !!! Oui, nous avons été très heureuses quand le frère Brian Pierce nous a écrit et nous a parlé de la possibilité de venir en Afrique et chez nous parmi d’autres communautés. Comme les choses se mettaient en place, il s’avéra qu’il serait avec nous environ 5 jours lorsqu’il se rendrait en Angola pour visiter les 2 autres monastères là-bas. Cela semblait trop beau pour être vrai parce que c’était complètement inattendu. Ainsi, le 19 Janvier, cela arriva. Notre aéroport est à environ trois heures et demi de route d’ici. Imaginez combien nous étions heureuses lorsqu’un prêtre, un de nos bons amis, ici en Afrique du Sud, nous dit qu’il irait à Johannesburg où est situé notre aéroport, à peu près au moment ou notre frère arriverait et qu’il serait heureux d’aller le chercher. Oh ! c’était comme un ange… vraiment un grand soulagement. Il s’avéra qu’ils se connaissaient l’un l’autre puisqu’ils s’étaient rencontrés il y a 8 Monialibus Nº 27 Sud, de l’Est à l’Ouest en nous racontant autant d’histoires qu’il pouvait se rappeler de Sainte Sabine et des monastères. Une des sœurs lui demanda de répéter une histoire qu’il nous avait déjà racontée. Mais, cette fois, elle prit une autre tournure et nous a fait rire aux larmes au point de presque nous briser les côtes. L’histoire était un chant avec les mots « Waltzing Matilda ». Nous nous en rappelons encore mais malheureusement rien d’autre que ces deux mots. Oh oui, nous l’avons aussi mis au courant de la situation de notre communauté, de nos rêves, de nos peurs et de nos espoirs. Rappelezvous que nous sommes une nouvelle fondation ! L’heure vint de se dire au revoir puisque les meilleures histoires ont une fin. Et c’est ce que nous avons fait. Original : Anglais de nombreuses années, lorsqu’ils étaient plus jeunes, à Sainte Sabine. A l’heure du déjeuner, ils étaient ici et quelle joie de se rencontrer de nouveau. Nous avions toutes déjà rencontré le père Brian auparavant et ce fût une superbe réunion. C’est très difficile pour nous de voir nos frères dominicains ici en Afrique du Sud. Ils vivent loin de nous et ainsi nous est refusée, entre autres, la joie de recevoir des enseignements de leur part. Ainsi l’arrivée du père nous donna beaucoup de joie. Pendant trois jours il nous donna des enseignements, un le matin et un l’après-midi, essentiellement sur les chapitres conventuels et les assemblées dans l’esprit dominicain comme ceux donnés par le frère Carlo Avagnina. Ils étaient très éclairants. Il parla aussi de la Parole de Dieu, comment nous devions la laisser embraser nos cœurs et être prêtes à transmettre ce feu aux autres. Le thème du Jubilé de cette année "Les dominicaines et la prédication" a été abordé : Va et enseigne les frères. En vérité, comme j’écris maintenant, deux jours après Pâques, c’est l’Evangile de la messe de ce jour, Jésus envoyant Marie-Madeleine à ses "frères" … Ces enseignements furent vraiment très bons, nous avons été informées, formées, encouragées et aussi défiées. Il nous a mises au défi spécialement dans les domaines de l’obéissance et de l’étude. Ça aurait été merveilleux si les autres sœurs de nos monastères africains avaient pu être avec nous, mais c’était tout à fait impossible. Malgré tout, nos sœurs d’Angola purent partager notre joie puisque le père devait passer chez elles aussi. Quelques semaines ont passées quand j’ai entendu une de nos sœurs partager lors d’une assemblée communautaire quelques unes des choses qui l’avaient touchée lors de ces enseignements. C’était très bien et un rappel pour le reste d’entre nous. D’autres grands moments furent ceux de la prière communautaire et de la célébration eucharistique commune. C’était encore l’été ici avec de longues soirées. Aussi après le dîner, nous pouvions nous asseoir dans l’un des corridors et partager les nouvelles de lieux proches ou lointains, les unes bonnes, les autres moins. Il nous a permis de voyager du Nord au Doctorat en Lettres Sacrées 12 – avril- 2012 Chère Sœur Marie Claire, Au nom du Chancelier du St. Mark's College, l’archevêque J. Michael Miller, CSB, et du Sénat du St. Mark's College, je suis heureux de vous exprimer notre désir de conférer à votre communauté du monastère Queen of Peace (Reine de la Paix) le doctorat en Lettres Sacrées. Le doctorat honoris causa de St. Mark's College est attribué aux hommes et aux femmes qui incarnent les valeurs que le College s'efforce d'adopter et de promouvoir au sein de ses propres étudiants et l'ensemble de la communauté. Le doctorat en Lettres Sacrées est offert à votre communauté en reconnaissance sa contribution unique et importante pour la Nouvelle Évangélisation : une approche intégrée à l'enseignement supérieur catholique au sein d'une communauté stable de prière, de charité, de travail et d'hospitalité dans la Haute Vallée de Squamish. La contribution de votre communauté 9 Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs Vancouver et nous vous assurons de notre profonde gratitude à cet honneur et de notre prière pour le St. Mark's College et sa mission dans notre monde d'aujourd'hui. Vos sœurs dans le Christ, servira non seulement à l'archidiocèse de Vancouver, mais aussi plus largement à la communauté catholique de l'Ouest canadien et au-delà. Ce titre sera conféré lors de la cérémonie annuelle de collation des grades du St. Mark's College et Corpus Christi College le dimanche 27 mai à 14 heures. Vous êtes priées d'arriver à 13h00, pour l’habillage et les instructions pour la procession. Sœur Marie Claire, nous sommes impatients de célébrer cet honneur avec votre monastère Our Lady, Queen of Peace, (NotreDame, Reine de la Paix) au St. Mark's College! Je vous remercie sincèrement, Révérend Dr. Mark A. Principal, Collège St-MarK Hagemoen, Sœur Claire Marie de Jésus, o.p., prieure du monastère Queen of Peace (Reine de la Paix) et la communauté. Original : Anglais 4° Centenaire de la Fondation du Monasstère de Sainte Catherine de Sienne (Cordoue, Argentine) PH Chers frères et sœurs, Il ne m’est pas difficile de m’adresser à nos frères et sœurs, afin de leur faire savoir qu’à partir du 31 mai 2012, fête de la Visitation de la Vierge Marie et jusqu’au 2 juillet 2013, nous célébrerons les 400 ans de la fondation de notre monastère, le premier monastère contemplatif de notre pays. Nous vous invitons à nous accompagner en participant à la messe d’ouverture qui aura lieu le 31 mai à 19 heures, elle sera présidée par notre archevêque Monseigneur Carlos José Nanez. Nous avons invité tous les évêques du pays. Queen of Peace Monastery Canada 25 avril 2012 Fête de Saint Marc Cher Père Mark, La communauté de Queen of Peace (Reine de la Paix) est à la fois touchée et honorée par votre lettre exprimant le désir du Chancelier de St. Mark's College, l’archevêque J. Michael Miller, CSB, et du Sénat de St. Mark's College de conférer à notre communauté Queen of Peace (Reine de la Paix) monastère le titre de docteur en Lettre Sacrées. Nous sommes conscientes que c'est la "Sainte Prédication″, le témoignage de notre communauté de l'Ordre des Prêcheurs, qui est ainsi honorée. Nous y voyons votre compréhension de notre vocation et votre confiance dans notre mission. Lorsque saint Dominique a créé la toute première communauté de l'Ordre des Prêcheurs en 1206, il l’a nommée "la Sainte Prédication de Prouilhe". Il croyait que la manière de vivre de ces femmes, consacrées à Dieu par les voeux publics des conseils évangéliques, était une proclamation prophétique de l'Évangile et serait efficace pour obtenir le salut de tous les peuples. C’est pour nous une bénédiction d'être une "Sainte Prédication″ dans l'archidiocèse de Les festivités « ad extra » consisteront en des conférences religieuses et culturelles, avec des thèmes faisant allusion à la commémoration, à la vie contemplative, à la culture et aux valeurs ethniques religieuses qui ont cimenté notre formation, elles auront lieu tous les premiers vendredi du mois. Elles seront données par des 10 Monialibus Nº 27 prêtres du clergé de Cordoba et des frères de l’Ordre, experts en ces dits thèmes. À la fin de chaque conférence, il sera présenté comme forme de conclusion, un ensemble choral avec un répertoire approprié. En ce qui concerne les festivités « ad intra » elles consisteront, chaque semaine, à une mise en commun des thèmes que chaque moniale aura étudiés à partir des archives du monastère. Nous avons choisi plusieurs thèmes intéressants et grâce à Dieu nous possédons de riches ressources. Il est certain que nous allons beaucoup nous enrichir. Les principales célébrations, nous le savons, seront celles qui seront dirigées par Notre Seigneur et sa Mère, au plus profond de notre vie de priantes dominicaines. Nous sommes certaines que les fruits de ces célébrations rebondiront en bien pour l’église qui pérégrine dans notre patrie, pour notre société pour l’église universelle et pour le monde entier. Dieu nous a obtenu 400 ans d’existence, nous le vivons avec beaucoup de joie et de gratitude. Notre Seigneur nous fit naître presque en même temps que la ville, quand « Cordoba de la Nouvelle Andalousie » était un petit hameau, sans défense, au centre du pays. Grâce à Dieu et à la Vierge Marie, nous avons persisté au cœur de ce qui est maintenant une immense ville, comme étant un témoignage du passé, témoin de son histoire et un accompagnement fidèle en toutes les vicissitudes de notre existence. Nous sommes en pourparlers avec la Pénitencerie Apostolique, pour obtenir une indulgence plénière à notre église. En son temps, nous vous la ferons parvenir. Sachez que la famille dominicaine est toujours très présente dans nos prières, et que nous déposons, depuis le cœur de notre Cordoba et de l’Église, la mission de tout l’Ordre ; Que le Seigneur et la Vierge du Rosaire soient toujours avec vous. Sœur Sandra Lopez O.P. La Constitution fondamentale de l’Ordre dit que « nous nous consacrons totalement à Dieu par la profession qui nous insère dans l’Ordre et nous met de manière tout à fait nouvelle à la totale disposition de l’Eglise universelle, complètement engagés à annoncer la Parole de Dieu. » S’il est vrai que ceci est dit dans la constitution fondamentale des frères, il est vrai également que nous aussi, comme moniales, faisons la même profession qui nous insère et nous engage totalement à annoncer la Parole de Dieu. Ce qui change dans l’annonce, c’est le mode. La vie contemplative sujette à la clôture nous empêche d’enseigner à l’université, de prêcher de manière itinérante comme les autres membres de la famille dominicaine, mais il reste vrai que si nous n’annoncions pas, à notre tour, la Parole de Dieu de la manière dont nous le faisons et comme cela nous est indiqué, nous ne pourrions prétendre appartenir à la même famille. Dans ce « salon » la question nous a été posée : « Qu’est-ce qu’évoque en moi l’image de l’envoi de Marie-Madeleine ? » Et bien, en regardant le visage de MarieMadeleine et le visage du Christ je peux retrouver l’essence (le cœur) de la prédication, de l’annonce qui part et se rattache justement à ce regard. Deux visages qui se cherchent, deux regards qui se rencontrent et deux cœurs qui battent et palpitent de se retrouver après avoir expérimenté le vide et l’absence. Marie-Madeleine, femme amoureuse, regarde le Christ, l’aimé de son cœur, femme qui aime ce que Lui aime. Deux regards qui deviennent un. La Parole prononcée : « Va dire à mes frères », devient immédiatement vie et témoignage : Marie-Madeleine n’hésite pas, elle se retourne et court parler de lui. C’est cette familiarité avec Jésus, cette communion, qui la porte à endurer la même soif pour le salut des âmes. Original: Espagnol Les dominicaines et la prédication, Intervention de sœur Giovanna Figinini (Patrovecchio – Italie) à Sainte Sabine le 17 mai 2012. 11 Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs toujours plus fatigué, démoralisé au point que sa souffrance est devenue la nôtre. Il y a eu une période où la célébration eucharistique au lieu de laisser en nous des signes de fête, comprenez-moi bien, nous laissait dans l’angoisse et la souffrance que ressentait le curé pour son petit troupeau. En communauté nous partagions souvent sur ces problèmes et une phrase récurrente frappait à la porte du cœur d’une des sœurs : « Mais qu’en sera-t-il de ces âmes simples et fragiles, de ces enfants, si personne ne leur enseigne qui est Jésus ? » C’est de ces partages, et ensuite de l’insistance du curé et des catéchistes qui ont interpellé l’évêque, qu’a émergé la question de faire du catéchisme. Nous nous sommes interrogées. Pouvonsnous ? Cette décision n’entrave t-elle pas un chemin communautaire ? Qui peut le faire ? Ainsi nous nous posions diverses questions mais en nous écoutant mutuellement et en parlant avec le curé nous avons convenu d’une formule qui allait bien pour les deux partis. C’est seulement à la distance de 7 mois que nous pouvons dire que la formule expérimentée n’a pas présenté de problème. Mieux ! De ce petit engagement de deux classes de catéchisme a commencé un parcours de formation pour les catéchistes elles-mêmes et pour les familles, que nous n’avions pas prévu. Une classe de catéchisme indomptable l’année passée, manifeste cette année la joie d’être ensemble et d’écouter ensemble l’Evangile parce que la moniale en charge a mis de côté les différents livres de catéchisme et a commencé à faire lectio sur l’Evangile du dimanche voyant chez ces enfants une écoute et une réponse enthousiaste. Enthousiasme qui a contaminé les parents que nous avons invité pour une soirée de l’Avent afin de partager une pizza et une brève réflexion en préparation à Noël. La joie de cette rencontre a été si forte qu’au village on s’est passé le mot et qu’à leur demande eut lieu une deuxième rencontre où l’on donna plus de temps à l’écoute de la Parole, avec crainte et prévention de la part des catéchistes, mais nous avons voulu oser et donner un peu de pain plus dur à mâcher. Et la réponse a été surprenante. Ainsi, rester avec le Seigneur, partager avec les sœurs de communauté dans la communion réciproque ne peut que nous porter à la mission. Comme moniales, au lieu de manifester cette mission en activités qui nous « portent dehors », nous portons en nos cœurs et dans la prière cette soif, cette nostalgie, cette passion pour le salut des âmes, déposant le tout dans la vie du Christ afin que rattachées à Lui nous puissions être ses témoins. Mais voilà que pour nous le défi est encore plus grand et plus responsabilisant car il nécessite dynamisme dans la stabilité et liberté dans la règle de vie. Marie-Madeleine regarde la Christ ressuscité… Comment pouvons-nous, nous moniales, rencontrer le Christ ressuscité dans la prière communautaire et personnelle s’il ne naît ensuite en nous le même regard d’amour pour les personnes dont nous écoutons chaque jour les drames et les angoisses ? Lui les rencontrait et répondait à leurs besoins, quels qu’ils soient… Nous, moniales, pouvons-nous nous « contenter » (et je mets ce « contenter » entre guillemets) de porter ces besoins uniquement dans la prière ? Oui, nous les portons dans la prière, et dans le prière en communauté, mais un cri naît du fait que nous restons près de Lui et devient un seul cri en communauté nous faisant dire les mêmes paroles que Saint Dominique : « Que vont devenir les pécheurs ? » Il nous interpelle. Que devons-nous faire, que sommes-nous en mesure de faire dans notre style de vie qui de toute façon doit tenir compte du fait que nous sommes des sœurs contemplatives ? Ce que j’ai dit jusqu’à présent je voudrais l’exprimer avec l’expérience que nous vivons cette année. Le monastère est situé dans un pays de collines comptant environ 3500 habitants, dans la vallée du Casentino qui, tout en étant vraiment splendide, se trouve aux limites du diocèse et de la ville. La paroisse est plutôt déserte en jeunes et vit de la foi traditionnelle des personnes âgées.. Ainsi l’église, comme en tant d’autres lieux, se vide et dans la région on perçoit le manque de spiritualité des gens. Le curé célèbre l’Eucharistie quotidiennement chez nous et, depuis 2 ou 3 ans nous le sentons 12 Monialibus Nº 27 se limite pas à une présence comme dans un hôtel mais où l’hôte expérimente la présence d’une communauté qui l’accueille comme personne aimée de Dieu. Puis est arrivé facebook, je dois dire toujours par hasard… mon neveu en effet m’envoya un mail avec un lien pour me connecter et voir des photos. Je me suis inscrite pensant simplement regarder cela et c’est tout, étant donné que je n’avais jamais entendu parler de facebook. J’entrai en fait dans ce monde et j’eus alors l’idée d’insérer la publicité pour la rencontre de spiritualité programmée à la fin de l’année. Une nouvelle aventure de notre présence a commencé et nous nous rendons compte combien il est important que nous soyons présentes aussi de cette manière. Nous y sommes dans la mesure où cela nous est donné. NOUS SOMMES PREDICATRICES DE LA PAROLE , ET AVEC ET DE LA PAROLE NOUS VOULONS ETRE SIGNE DE SA PRESENCE. Renforcer notre charisme repose sur la collaboration et la communion d’intention : entre nous, et dans toute la famille dominicaine. Il est nécessaire de collaborer et de partager car c’est ainsi qu’aurait fait aussi saint Dominique. Notre force est là. C’est ainsi que lors d’une récréation en communauté, commentant l’exigence de ces familles de se retrouver ensemble, est née une idée bizarre que nous avons ensuite communiquée au curé : pourquoi ne pas organiser des soirées de préparation à la journée mondiale des familles en se connectant ensuite par le web avec Milan pour la fête du témoignage, à l’occasion de la rencontre mondiale des familles, donnant ainsi à ces familles la possibilité de se retrouver ensemble et de voir de nombreuses autres familles qui vivent la foi ? C’est une goutte d’eau car il y a seulement 3 rencontres mais qui ont réveillé l’espérance de notre curé car il voit un certain nombre de familles, et pas si peu que ça, désireuses d’écouter et de vivre l’Evangile. C’est ainsi que nous vivons maintenant l’annonce de l’Evangile. Nous le faisons ensemble comme communauté car avant ces rencontres, la prière prépare et accompagne les sœurs plus directement impliquées. Voilà quelle est notre dernière expérience d’évangélisation où nous essayons de répondre à ce que nous demande l’Eglise locale, mais s’il est vrai que notre Ordre est universel, aujourd’hui il nous est donné d’être présentes au monde entier avec internet. La communauté s’est retrouvée plongée dans ce monde-là aussi un peu par hasard quand en 1997, suite à une incompréhension avec le technicien du PC, on nous a installé internet. Nous ne savions pas même comment cela fonctionnait mais la communauté d’alors nous a fait confiance et nous avons fait nos premiers pas. Evidemment avec quelques critiques et jugements de la part de l’extérieur, laïques ou non, car nous étions le premier monastère présent sur la toile avec un site web et cela suscitait la perplexité. Mais ce que nous expérimentions nous depuis l’intérieur était positif et ne dérangeait pas notre vie. Les mails qui arrivent sont mis au tableau d’affichage afin que chaque sœur puisse les porter dans la prière et même les sœurs aînées ont toujours été invitées à connaître ce qui se fait par ce moyen. Des personnes sont venues passer avec nous des temps de repos spirituel ou même seulement physique à l’hôtellerie où l’accueil ne Original : Italien Echos de la fête de la Visitation Visite à nos soeurs moniales dominicaines au monastère de Sénékal dans la Province de l’Etat libre en Afrique du Sud par Sr Michael Mdluli O.P En septembre 2011, les membres du Conseil de coordination des DSI se sont rencontrés pour leur réunion annuelle à Rome. Ce qui était nouveau en 2011 était que la rencontre eu lieu au moment où les moniales finissaient la réunion de la Commission internationale à Sainte Sabine à Rome. Les coordinatrices et la coordinatrice internationale, sr Fabiola Velasquez May, o.p. avaient été invitées à assister à un jour spécial de rencontre avec les moniales dominicaines pour échanger sur des sujets intéressant la famille dominicaine. 13 Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs sœur se présenta et raconta d’où elle était et comment elle était devenue moniale ou sœur. Sujets abordés dans notre agenda Les monastères en Afrique 1. Comment ils furent établis dans l’Etat libre à l’invitation de l’évêque du lieu et ce que signifiait leur présence 2. Comment chaque monastère est lié aux autres en Afrique et dans le monde 3. L’essence de la vie des moniales en général 4. Le fait qu’elles sont directement sous la jusridiction du Maître de l’Ordre et ce que cela signifie 5. La pénurie des vocations et comment les monastères recrutent des nouveaux membres 6. Comment ils promeuvent les vocations et comment les sœurs apostoliques peuvent les aider à recruter Les réponses et le partage furent très fructueux. Les sœurs en visite purent aussi partager sur leur vie dominicaine en Afrique du Sud. Les moniales voulaient savoir comment les congrégations dominicaines en Afrique du Sud avaient eu l’idée d’une structure comme la Fédération des Sœurs Dominicaines en Afrique du Sud (la FEDOSA) en 1974, laquelle devait inclure plus tard toutes les branches de la Famille dominicaine, y compris les frères et les laïcs. Sr Michael donna un bref aperçu des fondations et comment chacune s’est développée à partir de sa « mère ». Puis il y eut de nouveaux développements en 1974 et d’autres encore avec le reste de la famille dominicaine. La rencontre se termina par une prière de la nuit menée par les sœurs en visite. Le chant des psaumes et la prière commune marquèrent la fin de la journée et nous nous sommes séparées. La neige continuait à tomber dehors. DIMANCHE L’eucharistie matinale était très belle pour la Fête-Dieu. Après le petit-déjeuner, les soeurs en visite firent leurs préparatifs pour partir. Il y eut un temps très important pour prendre des photos. Les Le conseil de coordination des DSI eut le privilège d’avoir une session commune avec les Moniales et leur promoteur, fr. Brian Pierce, o.p. Un des résultats de cette rencontre fut de réaliser que les moniales et les sœurs apostoliques avaient besoin d’espace et de temps pour se rencontrer, goûter la présence de l’autre, partager et mieux se connaître. Ce fut très apprécié ; chaque continent pouvait organiser une telle visitation, le moment proposé étant le 31 mai de chaque année en commençant en 2012. On a aussi parlé des laïcs dominicains pour dire qu’une visitation pourrait leur faire du bien à eux aussi. AFRIQUE En janvier 2012, la rencontre annuelle des coordinatrices de DSI pour l’Afrique eut lieu à Johannesburg. Y étaient présentes les coordinatrices zonales de l’Afrique mais malheureusement un problème empêcha les sœurs de la zone Afrique Centrale d’y participer. Un des sujets discutés fut la visitation aux moniales dans leurs monastères. La plupart des congrégations avaient déjà fait des plans pour l’année, mais il fut néanmoins bon de voir si une chance se présenterait pour une telle visite. AFRIQUE DU SUD Voici où j’interviens : nous avons la chance d’avoir un monastère de moniales dominicaines à Senekal dans la Province de l’Etat Libre. Nous ne pouvions nous y rendre le 31 mai, mais nous avions une possibilité le 9 juin 2012 qui était un samedi et le jour suivant, pour la Fête-Dieu. Onze sœurs de la congrégation des sœurs de Montebello prirent un minibus pour se rendre dans l’Etat Libre. Elles y furent accueillies par la neige et un froid intense mais les cœurs étaient remplis de chaleur et de joie quand elles arrivèrent au monastère à 15 h. Elles avaient prévu de passer la nuit et cela fut possible grâce à quelques chambres près du monastère. Après le thé de l’après-midi, la prieure, sr Monica, invita tout le monde à la salle de réunion et on concocta un petit programme. Sr Monica nous expliqua comment l’idée de cette visitation était venue à Rome. Chaque 14 Monialibus Nº 27 adieux prirent du temps et les visiteuses partirent. Cette première journée de la Visitation de nos sœurs apostoliques le 31 mai dernier ici aux Philippines fut un grand succès. 120 sœurs apostolique de différentes congrégations et 22 sœurs contemplatives y participèrent. Cette occasion nous apporta de la joie à toutes, jeunes sœurs et anciennes, et surtout à nous moniales, qui de par notre choix de vie ne pouvons aller que jusqu’au bout de notre jardin. Les différentes congrégations avaient préparé de la nourriture au goût philippin. Il y avait aussi les sœurs « partageuses » du jour qui par leur témoignage personnel et leur expérience dans leurs domaines respectifs d’apostolat nous ont encouragées et mises au défi de notre mission de prédication. Le jeux au parloir, auxquels les sœurs ont participé, ont aussi ajouté de la joie et du rire à notre réunion. Nous sommes reconnaissantes à Dr Belen Tangco laïque dominicaine et au président de la célébration eucharistique, frère Gerard Timoner, o.p. pour une belle homélie et une eucharistie signifiante. Chacune est rentrée chez elle avec un large sourire quand on lui a donné un parapluie fait main par le monastère de la Reine des Anges. L’expérience de la Visitation avec nos sœurs apostoliquesdu Monastère Saint-Joseph de Seto au Japon Le samedi 2 juin nous avons eu une rencontre avec les sœurs apostoliques de la Congrégation des Religieuses Missionnaires de saint Dominique d’Okasaki. Nous avons accueilli sept sœurs venues en voiture d’Okasaki à environ 40 Km de Seto. À 14 h nous avons commencé la lectio divina en trois groupes et partagé les échos, les prières et les réflexions que nous suggérait l’évangile du lendemain (la fête de la Sainte-Trinité) que nous avions choisi comme source de méditation. Par ce partage, nous avons apprécié la fraîcheur de la communion spirituelle. Dès 14 h 50, elles nous ont montré des diapos de leur expérience dans les Philippines et nous avons partagé autour de leurs activités apostoliques en buvant du thé. À 15 h 45, nous avons dit le chapelet et la litanie en y incluant un chant et de la méditation. À 16 h 30, nous avons chanté vêpres ensemble, puis nous avons chanté le Salve Regina et l’O lumen et nous sommes dit au revoir avec beaucoup de mercis en nous promettant une prochaine réunion. C’est la première fois que nous expérimentons une telle communion et qui nous apporte de nombreuses bénédictions et d’agréables souvenirs. Deo gratias ! Le Monastère Reine des Anges, Bocaue, Bulacan, Un voyage de dix ans La premiere rencontre au monastère dominicain Notre-Dame de l’Esprit saint au Vietnam “Rendez grâce au Seigneur, car Il est bon Eternel est son amour” (Ps 107,1) En ce 1er mai 2012, pour la Fête de la Visitation de la Sainte Vierge Marie, notre Monastère a organisé une première réunion entre les frères, sœurs et laïques dominicains qui représentent plus de 100,000 membres de la Famille dominicaine au Viet Nam. Cette rencontre a eu lieu pour deux raisons : - Le souhait de fr. Bruno Cadore, O.P., Maître de l’Ordre, que chaque réunion annuelle des membres de l’Ordre ait lieu dans un monastère dominicain. - Pour rendre grâce au Seigneur pour la présence de moniales dominicaines au Vietnam pendant dix ans. Philippines 15 Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs L’Exode était une étape importante pour le peuple de Dieu. A partir de cet événement le peuple d’Israël est devenu le peuple qui appartient à Dieu. Depuis ce temps, nous ne cessons de scruter le récit et le mémorial de l’Exode afin de trouver de nouveaux sens à chacune de nos expériences. A cette occasion, nous souhaiterions reconsidérer les aspects historiques de notre fondation. I. La forme de la nouvelle fondation II. La vie cachée III. Rêves et besoins pour le futur IV. Remerciements du fond du cœur Vietnam qui sauront créer le bon environnement pour la naissance du bébé ! » 2. Des plans pour une maison · La province dominicaine du Vietnam a souhaité faire don d’un très beau terrain pour la construction de la maison des sœurs. 3. Formation · Fr. Timothy Radcliffe, o.p., Maître de l’Ordre, a écrit à sœur Mary Rose, o.p., prieure et les moniales dominicaines à Farmington Hills, Michigan le 25 juin 2001 pour demander à ce monastère de sponsoriser la nouvelle fondation au Vietnam et plus particulièrement d’assurer la formation requise pour celles qui seraient chargées de la fondation. Les sœurs à Farmington Hills ont accepté la responsabilité d’être le monastère fondateur avec beaucoup de joie et d’espérance. I. La forme de la nouvelle fondation A. l’étape de préparation (1996 – 2002) 1. Visitation et rêves · Depuis 1996, bien des responsables de la Curie à Rome ont visité notre pays. Par exemple, fr. Damian Byrne, o.p., fr. Timothy Radcliffe, o.p., fr. Bernard East, o.p., fr. Kevin Toomey, o.p., fr. Victor Hofstetter, o.p. Ils ont tous parlé d’un monastère de sœurs dominicaines au Vietnam. · Le 22 février 1996 fr. Kevin Toomey, o.p., promoteur général des sœurs dominicaines a écrit aux supérieures des congrégations de sœurs dominicaines au Vietnam pour exprimer son rêve de voir un monastère dominicain dans ce pays, qu’il disait « nation mystique ». · Fr. Timothy Radcliffe, o.p., le Maître de l’Ordre de l’époque, a envoyé une lettre au Chapitre provincial de la province de la Reine des Martyrs au Vietnam en 1999 : « La question qui me touche le plus au cœur est comment établir un monastère dominicain dans votre pays, le Vietnam ». Il a essayé par bien des chemins pour mener à bien son rêve jusqu’à la « onzième heure » de son mandat. ·Fr. Victor Hofstetter, o.p., ancien promoteur général des moniales s’est exprimé avec douceur dans une discussion avec sr Maria Rose Huong, o.p. le 24 janvier 1999 : « Je continue à travailler comme promoteur, ou comme sage-femme ». Sr Maria Rose s’est demandé: “Où est le bébé ?”. Il a répondu : “Cela dépend des frères et sœurs au 4. La préparation pour les sœurs · Le 29 août 1999, Sr. Maria Rose Đinh Thi Ngoc Huong, qui faisait partie de la congrégation de Tam Hiep a été envoyée an monastère à Farmington Hills, Michigan, USA pour entrer au noviciat de la vie contemplative dominicaine pendant deux ans. · Le 9 mai 2000 Sr. Têrêsa Bui Thi Tam qui faisait partie de la congrégation de Thanh Tam, l’a rejointe pour la formation de deux ans en noviciat. B. 2ème étape de la Fondation (2002 – 2012) Le 23 octobre 2002, l’heure du Seigneur est arrivée ! Une nouvelle page dans l’histoire de la famille dominicaine au Vietnam a été ouverte : le premier monastère dominicain est né dans ce pays communiste après beaucoup de souffrance, d’inquiétude et de rêves par le passé. Une rencontre historique au couvent St Albert le Grand a réuni fr. Manuel Merten, o.p., promoteur général des moniales; fr. Joseph Nguyen Cao Luat, o.p., provincial de la province vietnamienne de la Reine des Martyrs; Sr. Mary Rose Figura, o.p., prieure du Monastère du Saint Sacrement, Farmington Hills, USA; les supérieures de la Fédération de sœurs dominicaines apostoliques du Vietnam; 16 Monialibus Nº 27 Sœur Maria Rose Đinh Thi Ngoc Huong, o.p. et sr Têrêsa de l’Esprit Saint Bui Thi Tam o.p., qui seront les deux premières moniales dominicaines de notre pays. Quelle joie pour la famille dominicaine au Vietnam et pour le monde entier ! de recevoir à l’essai et former de nouvelles candidates ici au Vietnam. Aujourd’hui il y a maintenant cinq sœurs professes solennelles, deux sœurs professes temporaires, deux novices, deux postulantes et quatre regardantes. II. La vie cachée * Dès le départ, les policiers du pays nous ont surveillées de près. Ils voulaient nous séparer et nous renvoyer de la maison pour retourner à nos anciennes congrégations. Néanmoins, nous avons résisté par la prière et mis notre confiance dans l’amour du Seigneur et nous sommes restées dans la maison, en attendant le moment favorable pour Dieu. Après 7 ans de vie de prière dans le secret dans une petite maison, nous étions comme la graine enfouie dans la terre qui attend le moment de l’éclosion. Avec le changement de politique religieuse du gouvernement, il semblait plus facile qu’avant de vivre notre vie sans crainte. Nous avons acheté quelques petites parcelles de terrain et ajouté d’autres chambres pour les sœurs et nouvelles candidates qui ont demandé de nous rejoindre. Le 15 septembre, 2010, grâce à l’intercession de Marie, Reine des Martyrs, patronne de la province dominicaine du Vietnam, et de saint Dominique, notre père, le gouvernement local nous a donné l’autorisation écrite à vivre en communauté religieuse. Ils ont donné leur approbation pour notre communauté en tant que membre direct de la province dominicaine du Vietnam ! C’était extraordinaire ! Les sœurs apostoliques n’ont jamais bénéficié d’un tel agrément ! Que Dieu soit loué pour Sa bonté et Son amour toujours et à jamais ! Notre maison est trop petite, mais la grâce de Dieu est bien grande. Sans cesse Il nous a accordé des grâces débordantes et beaucoup de vocations. * Depuis 1998 et jusqu’en 2008 quatre sœurs ont été formées par le monastère fondateur aux Etats Unis. En raison de la différence de nos langues et le climat froid du Michigan, fr. Carlos Azpiros Costa, o.p., Maître de l’Ordre nous a donné en 2008 l’autorisation III. Rêve et besoins pour le futur 1. Nous avons un rêve : Nous souhaitons que notre monastère soit un lieu d’accueil et de repos pour nos frères et sœurs après leurs longs voyages à prêcher la Parole de Dieu. 2. Nos besoins aujourd’hui : a. Nous avons besoin de prier pour vos intentions de prière. Merci d’envoyer vos demandes par courrier ou par courriel : [email protected] b. Nous avons besoin de formation par nos frères et sœurs dominicains afin de grandir bien plus au niveau de la spiritualité de l’Ordre. IV. Remerciements du fond de nos cœurs Nous remercions de tout cœur fr. Bruno Cadore, o.p., maître de l’Ordre; les maîtres de l’Ordre précédents, la Curie à Rome; fr. Brian Pierce, o.p., promoteur général des moniales et les promoteurs généraux précédents; Ssr Mary Rose, o.p., sr Mary Thomas, o.p., prieure et les sœurs du monastère mère à Farmington Hills, Michigan; fr. Joseph Dinh, o.p., notre vicaire, fr. Joseph Luat, o.p., vicaire précédent; les frères et sœurs de la famille dominicaine au Vietnam et dans le monde pour leur amour, prières et l’aide généreuse que vous nous avez donné de tant de manières pour réaliser l’établissement d’un monastère de dominicaines contemplatives dans notre pays pauvre. Que le Seigneur vous bénisse et vous accorde bien des grâces et la paix profonde de Jésus Christ, notre Sauveur. Original : Anglais 17 Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs tout genre au rythme de la guitare et du tambour africain ; à la première récréation de ce genre les formatrices de la CRSD qui se trouvaient à Caleruega pour une retraite de formation vinrent se joindre à nous. Un moment de prière intense au puits de saint Dominique, avec des chants dominicains et un instant pour nous rafraîchir avec l’eau du puits. Une procession à la paroisse où le frère Basilio, o.p., le curé de Caleruega, nous encouragea à vivre dans la plénitude de la grâce du baptême et où nous avons pu constater la ferveur des paroissiens de Caleruega chantant des hymnes à saint Dominique. La visite du monastère de Lerma et l’accueil des sœurs qui nous offert un rafraîchissement abondant. Et avec tout cela le désir d’approfondir le charisme de l’Ordre, de connaître la mystique dominicaine et de suivre ce chemin. Les moments d’oraison en écoutant la musique de « Mission », etc., toute une abondance de grâces qui nous encourage à aller de l’avant dans notre tâche de Sainte Prédication. Merci à tous ceux qui ont rendu possible cette session, Une participante. Chronique du cours sur les mystiques dominicains Chères sœurs, Avec cette chronique, nous souhaitons partager l’expérience vécue en Espagne du 23 au 27 juin 2012 lors la session sur les mystiques dominicains. Le lieu choisi : Caleruega, le berceau de notre père Dominique. Les deux dominicains qui donnaient ce cours, le frère Brian Pierce, notre promoteur, et sœur Silvia Bara Bancel de la Congrégation Romaine de Saint Dominique, experte en mystique rhénane. Le 23 dans l’après-midi, nous sommes arrivées au nombre de 75 soeurs d’un grand nombre de monastères des trois fédérations espagnoles. Il faut mentionner la présence de la totalité du noviciat commun de la Fédération Notre-Dame du Rosaire et de sœurs venant du Chili, de la Fédération de l’Immaculée qui étaient venues en Espagne pour prendre part à leur Assemblée fédérale élective, célébrée fin mai-début juin. La session s’est déroulée avec deux causeries le matin et deux l’après-midi, alternant avec des réunions de groupes et des moments de repos. Deux moments de prière forts : le matin avec la célébration de l’eucharistie et laudes et l’après-midi, la prière de vêpres et l’oraison avec exposition du Saint-Sacrement, un horaire qui ne laissait aucune place à l’ennui. Grâce au chemin parcouru jusqu’à ce jour, l’expérience de la rencontre avec tant de sœurs est une joie immense et une grande richesse pour toutes grâce à la vie qui s’y partage. Il s’en suit que les réunions de groupe et les moments de fraternité étaient des moments de grande communion entre nous. Dans les groupes, on a parlé de tout : de la situation des monastères, de l’expérience de la vocation des sœurs, on a commenté les textes des mystiques que nous avions chacune dans un cahier préparé avec beaucoup de délicatesse par la mère fédérale de la Fédération de l’Immaculée et où frère Brian et sœur Silvia nous expliquaient le travail. Durant la session, il y eut des moments pour tout : des récréations animées par les novices qui nous ont fait danser des danses en Original : Espagnol “…et la plus grande des trois, c’est la CHARITÉ.“… 1 Co 13,13 Prévoir l’avenir avec confiance Dans cet article je voudrais partager avec vous le souci concernant le soin des nombreuses sœurs âgées ou malades de l’Ordre des Prêcheurs et vous demander si nous pourrions ouvrir un dialogue dans les pages de Monialibus sur ce sujet qui concerne chacune de nos communautés. Pour le moment, nous essayons de soigner le mieux possible nos sœurs malades. Quand le besoin des soins devient trop lourd, nous sommes parfois obligées de trouver une maison médicalisée qui pourra les prendre en charge et les soigner. Quelquefois il est possible de placer notre sœur dans un centre médicalisé tenu par des religieuses. Mais d’autres fois il arrive que la sœur soit obligée de vivre dans un milieu laïc, 18 Monialibus Nº 27 plutôt le souci de les assister ... Ces sœurs sont aussi précieuses pour l’Ordre que les jeunes vocations. Il est vrai aussi que, à la fin de sa vie, chacune des moniales éprouve les mêmes types de besoins, même s’il y a des différences entre chacun des monastères où les moniales ont vécu leur vie dominicaine cloîtrée. Au n°7 du LCM nous lisons ces mots d’Humbert de Romans : « Toute décision approuvée en commun sera exécutée rapidement et sans difficulté ». Si nous sommes d’accord qu’il y a un besoin, et peut-être un besoin urgent, il faudrait donc programmer ensemble une entreprise au service du soin de nos sœurs et nos échanges pourraient être suivis d’une mise en application. Je me souviens d’un évêque qui, après avoir entendu tous les besoins de son diocèse, concluait : « l’inaction n’est plus une option ». Notre Père Saint Dominique, comme le fr Bruno nous le rappelle, n’a pas planifié une fondation, il a simplement pris en considération un grand besoin et il y a répondu avec la compassion du Cœur du Christ. Il a été dit que : « le dialogue authentique est un travail d’amour ; seul celui qui aime est capable de dialoguer ». St Dominique savait que ses peines, ses sacrifices et ses prières préparaient la terre pour faire germer la semence du Royaume de Dieu ; la moisson viendrait plus tard. Notre dialogue d’aujourd’hui peut préparer la voie au futur. Il est vrai qu’il peut y avoir des peurs qui gênent un dialogue fécond. Cela peut être la peur de ne pas avoir les fonds nécessaires pour un tel projet, ou celle de perdre l’esprit particulier de son propre monastère, ou bien certaines peuvent se demander si ce n’est pas le premier pas vers la fermeture du monastère. Pour répondre à ce genre de craintes je crois que le dialogue fondé sur l’amour réciproque ne peut être que positif et conduire à une réalisation concrète et réalisable au bénéfice du soin de nos sœurs malades. Dans le monde, des projets sont conçus, réalisés, mis à exécution et complétés ; mais nous, nous vivons en servant le plan de Dieu qui est divin et qui s’accomplit sans discontinuer. Notre situation présente, avec tant de personnes qui ont besoin de soin et ou même, comme le Maître de l’Ordre le disait, dans une situation qu’il ne voudrait pas imaginer pour sa propre Mère. Dans notre communauté quand la santé d’une sœur commence à devenir préoccupante, le souci est toujours le suivant : Qu’allons- nous faire si sœur... en vient à réclamer des soins que nous ne sommes pas en mesure de lui donner ? Ensuite le jour fatidique arrive et la question pèse sur nous...Où trouver une maison qui convienne à notre sœur ? Ou bien, comment trouver une aide qui puisse venir la soigner ? Comme ce serait différent pour la communauté et pour chaque sœur, s’il existait un centre de soins Dominicain, destiné aux moniales, où n’importe quelle sœur qui en aurait le besoin puisse aller y résider en long séjour. Je suis convaincue que le stress diminuerait considérablement pour la sœur qui n’est pas encore trop gravement malade mais qui sait que son état devient un poids, dans la mesure où les ressources du monastère ne sont pas adaptées aux soins qu’elle requiert. Cela soulagerait aussi moralement la communauté qui est partagée entre le devoir de charité envers sa sœur malade, et le désir de continuer à vivre pleinement sa vie monastique. Pendant que certains monastères sont en mesure de porter plusieurs sœurs gravement malades, tout en gardant une solide vie monastique, d’autres communautés peinent pour des raisons financières ou par manque de sœurs assez résistantes pour accomplir ce travail d’infirmière. Avec notre capacité de globaliser les perspectives, on pourrait chercher l’âge moyen dans les diverses régions et installer des centres médicalisés dominicains au niveau national ou régional ou local pour nos moniales (ou quelque projet analogue) ; ce serait un moyen de prodiguer des soins à l’intérieur du réseau dominicain, en d’autres termes un fruit de la Compassion Dominicaine. Je me demande si nous ne sommes pas plus fidèles au Christ si nous cherchons, avec la grâce de Dieu et la Providence, à préparer par avance un lieu central et spécialisé pour les soins à donner à nos propres sœurs. Ce n’est pas une forme d’abandon de nos sœurs malades mais bien 19 Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs un appel à abandonner nos traditions dominicaines mais plutôt, comme un appel à répondre ensemble aujourd’hui dans la foi, avec l’humilité et la compassion de notre Père St Dominique, sachant que l’amour rend toutes choses possibles ! Que notre Dame du Rosaire protège nos monastères et nous guide avec confiance vers le futur alors que nous projetons des soins pour nos sœurs fragiles. d’attention, est déjà incluse dans le plan de Dieu. Il sera notre soutien. Quelquefois il semble que le monde soit prisonnier de ses propres peurs. Mais, nous, avec notre appel, sommes des femmes ‘libres pour Dieu’, vivant chaque instant dans l’amour du Christ notre Époux. Cet amour est la clé qui ouvre la porte d’un authentique dialogue et celui-ci nous apporte des solutions inspirées par l’Esprit Saint. Fr Bruno a écrit : ‘en fin de compte, la seule autorité est l’amour et c’est ce qui nous aide à trouver des solutions’. En préparant cet article quelques questions me sont venues à l’esprit : • Combien de nos sœurs sont-elles habituellement dans des maisons médicalisées, ou alors combien reçoivent la totalité de leurs soins dans leur monastère ? (cette information aiderait à faire connaître les besoins actuels dans chaque région ou territoire linguistique). • Quels sont les soins infirmiers déjà dispensés dans chaque région ou pays ? Est-il possible d’en dresser une liste au bénéfice de tous ? • Si des centres pour moniales ont déjà fonctionné auparavant dans quelques régions, quels ont été les résultats ? • Y a-t-il des monastères dominicains (ou couvents) qui sont vides et qui pourraient servir à accueillir un centre médicalisé ? • Quels sont les avantages/désavantages des maisons régionales/nationales ? • Quelles alternatives reste-t-il si nous ne nous rassemblons pas autour de cette question ? En conclusion, nous devons rappeler que Fr. Carlos, ancien Maître de l’Ordre, pressait les moniales d’ « enseigner l’Ordre ». Il nous invitait aussi « à faire le premier pas » et nous proposait ces mots inspirés du prophète Isaïe : « Ne vous souvenez plus des événements passés et ne considérez plus les choses d’autrefois. Voici que je vais faire une merveille nouvelle ; elle est près d’éclore, ne la reconnaîtrez-vous pas ? Je mettrai un chemin dans le désert, des fleuves dans la terre aride. » (Is 43,18-19) En réfléchissant et en mettant ces mots en relation avec les besoins de nos sœurs malades, je les vois non pas comme Sr. Maria Lúcia, OP Fátima Original: Anglais Entrevue avec Sœur Agnès « Laisser le ciel briller en nous » Depuis 50 ans, Sœur Agnès prie et travaille à l’intérieur des murs du monastère féminin St-Pierre am Bach, à Schwyz. « Comment peut-on supporter ça ? », se demandent beaucoup de gens de l’extérieur. Sœur Agnès s’entretient avec Franz Steinegger et donne quelques réponses. Sœur Agnès, êtes-vous heureuse ? Je ne dis jamais que je suis heureuse. Par tout un côté, la vie au monastère est pour moi un chemin caillouteux et plein d’embûches. Mais je suis contente. J’ai pu vivre beaucoup de choses merveilleuses. Ça nous aide à porter la croix jusqu’à la mort. Jésus dit : « Celui qui ne porte pas sa croix et ne me suit pas ne peut pas être mon disciple ». Pourquoi avez-vous choisi la vie monastique ? La maîtresse, en deuxième année, nous avait lu quelque chose sur Fatima. La Mère de Dieu nous appelle à prier inlassablement. La prière est une grande puissance au ciel comme sur la terre. A travers la prière, on peut faire bouger et améliorer beaucoup de choses. Aviez-vous une expérience professionnelle ? J’ai ressenti depuis ma jeunesse l’appel à la prière. C’est la chose la plus importante dans la vie. Jésus dit : « Veillez, priez et annoncez l’Evangile ». Je sentis aussi qu’une vie conventuelle pourrait être faite pour moi, pourtant je demandais pour cette décision un signe de Dieu. Je voulais savoir s’il me voulait. 20 Monialibus Nº 27 pendant que j’étais sur le chemin de l’hôpital. Devant l’hôpital, un voisin me dit que mon père était mort aujourd’hui de manière inattendue. J’ai pensé : Maintenant je peux aller au couvent. Mon père a beaucoup prié pour qu’un de ses enfants se décide pour une vie avec Dieu. Jésus aide celui qui lui demande quelque chose. N’avez-vous jamais eu le désir de vous marier et de fonder une famille ? Non, ce ne fut jamais une question pour moi. Ne regrettez-vous pas la vie civile bruyante ? Non, pas du tout. Je n’aime pas ça. Avez-vous encore des contacts avec vos frères et sœurs et votre parenté ? Oui. Je ressens beaucoup d’amour, de secours et d’aide de mes frères et sœurs et de ma parenté. Depuis le Concile (1962 jusqu’à 1965), nous pouvons quitter le monastère et rendre visite à notre parenté et nous pouvons aussi aller en vacances. Mais je suis allée seulement une fois en vacances à la maison. Tous se sont donnés beaucoup de peine. Ça m’a beaucoup plu, mais je ne peux pas être assise et ne rien faire. Maintenant, je vais seulement pour une occasion, par exemple pour un anniversaire (chiffre rond) de mes sœurs. C’est important que les enfants et petits-enfants aient un dialogue avec leur tante religieuse. Comme ça, je peux transmettre la bonne nouvelle. N’avez-vous jamais douté que c’était votre vraie vocation ? Des doutes sur ma vocation, je n’en ai jamais eus. J’ai reçu beaucoup de signes. Mais il y eut un temps où le poids devient très lourd. Deux jours après un événement, je vis Jésus en moi durant la sainte communion, comment il posa son bras gauche autour de mes épaules et dit : « Tu es ma maman ». Après cet événement, tout le poids tomba et je ressentis une grande légèreté. Tout ce qui était lourd auparavant me parut alors ridicule. Avez-vous la permission de quitter le couvent ? Que je puisse être ici au couvent à Schwyz a dû être approuvé par la majorité des sœurs. Avec les vœux perpétuels, je promis à Dieu que je resterai jusqu’à la mort dans l’ordre et dans le monastère. C’est la même chose pour le contrat Et il me donna de tels signes. Un exemple : En tant que jeune, je vécus un soir, sur le chemin du retour à la maison, un terrible orage. Il tonnait très fort depuis quelques heures. J’avais très peur et demandais à Dieu que je puisse voir une étoile au ciel, avant que je sois à la maison. Cinq minutes après ma demande, je vis trois étoiles et il en apparut toujours plus. Pourquoi avez-vous choisi un monastère cloîtré ? Je voulais vivre entièrement pour Dieu. Et pourquoi vous êtes-vous décidée pour le monastère des Dominicaines de St-Pierre am Bach à Schwyz ? Un religieux, qui organisait des retraites pour filles qui désiraient aller au couvent, m’indiqua plusieurs couvents possibles. Lorsque j’arrivai dans le parloir du couvent StPierre, cela me plut tout de suite. Je le sus exactement : je veux rester là. Encore aujourd’hui, je n’aimerais pas être ailleurs. Avez-vous reçu une éducation spécialement religieuse ? Je grandis dans une famille paysanne à Benken SG. La maison paternelle rayonnait naturellement. Nous priions beaucoup, à table et à la maison. Les premières prières, je les ai apprises avec ma maman. Nous étions quinze frères et sœurs. Maintenant, seules sept filles vivent encore. Qu’avez-vous fait avant votre entrée au monastère ? Je suis le onzième enfant. D’abord, j’ai travaillé dans une fabrique. Je devais gagner ma vie parce que la famille avait besoin d’argent. Après ça, je fus employée de maison dans la région de Bâle et de Winterthur. Je commençais un apprentissage comme sœur psychiatre et je suis entrée au monastère au milieu de l’apprentissage, à l’âge de 22 ½ ans, parce que le monastère le désirait, ce qui fut pour moi un très grand sacrifice. Est-ce qu’il y a eu un dernier événement qui a motivé votre entrée au couvent ? La décision a mûri avec le temps. Je devais encore gagner un dernier combat. A la suite d’un accident, mon père était gravement malade. La famille voulait me garder comme soignante. Je demandais à Jésus une réponse 21 Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs de 1550, il n’y en avait plus qu’une, Sœur Verena Gruoberin. Elle avait béni les nouvelles sœurs sur son lit, avant sa mort. Ensuite, il s’ensuivit un nouvel élan. Le cloître actuel a été construit de 1619 à 1639, Comment se passe une journée ? A 6 h 10, la journée commence avec les Laudes, la prière du matin qui est dite dans tous les monastères et par tous les prêtres. A 7 h, il y a la sainte messe et l’adoration, à 8 h, le déjeuner. A 10 h 50, nous avons la prière de midi suivie du dîner. A 13 h, il y a la lecture spirituelle, à 15 h, la prière du chœur, à 16 h 30, durant le temps de carême et pendant les mois de mai et d’octobre, nous prions le chapelet. Et dans les autres temps, nous chantons les vêpres à 16 h 45. Ensuite, il y a l’adoration et le chapelet dans le chœur des sœurs. A 18 h 15, nous avons le souper. A 19 h 20, ça sonne pour les complies (prière du soir). A 20 h 15, et jusqu’au déjeuner, le silence absolu est demandé. Même pendant la journée nous ne parlons pas beaucoup ; nous pouvons parler seulement durant les temps de récréation après le dîner et le souper. Entre les temps de prières, nous sommes occupés à différents travaux. A minuit, on entend à Schwyz les cloches du couvent ? Qui est-ce qui sonne ? Depuis quelques années, la sonnerie est électrique. Autrefois, à minuit, c’était la prière du chœur, ce n’est plus comme ça aujourd’hui. Nous voulions supprimer la sonnerie à minuit. Les schwytzois nous prièrent de la garder. Ils nous disaient que c’était une sonnerie si familière. Beaucoup prient pendant la sonnerie de cette cloche ou savent qu’ils doivent quitter le restaurant et rentrer à la maison. Est-ce que la vie du couvent a changé depuis votre entrée en 1962 ? En 1962, c’était beaucoup plus sévère. Cela aurait été un péché mortel si on avait sorti un doigt de pied du couvent. Mais je n’ai jamais cru à ça. Jusqu’en 1972, nous dormions sur des sacs de paille. Ensuite, les dames de Schwytz ont mis en route une action lits. Nous utilisons encore aujourd’hui ces lits et nous en sommes très reconnaissantes. La fabrication des hosties fut modernisée ; autrefois, on les cuisait du lundi de mariage : ce que Dieu a uni, l’homme ne peut pas le désunir. Savez-vous ce qui se passe dans le monde endehors des murs du couvent ? Je m’informe avec les journaux et nous avons une petite radio. Je regarde peu la télévision, mais je regarde quand il y a une émission religieuse ou biblique. Ordinateur et internet n’existent pas dans notre couvent. Quelle différence y a-t-il entre ordinateur et internet ? (ndlr : cela va vous être brièvement expliqué) Participez-vous à la vie politique ? Oui, je vote par correspondance. Quittez-vous de temps en temps le domaine du monastère ? Durant les onze premières années, je ne suis jamais sortie. Mais en 1973, le dentiste Hürlimann ne pouvait plus venir au couvent, je dus alors aller obligatoirement à son cabinet. La nuit avant le rendez-vous, je n’ai pas dormi, c’était comme si je devais aller à Paris. Depuis quelques années, je vais de temps en temps me promener, pour éviter des douleurs de hanche, de Ingenbohl à Morschach ou dans le Tschütschi. De quoi vivent les sœurs ? Nous fabriquons les hosties, nous recevons l’AVS et des dons des bienfaiteurs qui nous remercient de nos prières quotidiennes. Vous sentez-vous portée par la population schwytzoise ? Oui, bien sûr. Aucun monastère n’a autant de soutien que nous. Nous le remarquons aussi lors de notre prière du soir de chaque premier mardi du mois (20 h) qui est suivie par beaucoup de fidèles. Les gens sont très bons envers nous et nous leur en sommes très reconnaissants. Combien de sœurs vivent en ce moment au monastère ? Maintenant, nous sommes 9. En 1962, quand je suis entrée au couvent, nous étions 40. Comment voyez-vous l’avenir ? On n’en sait rien du tout. Dans l’Eglise, on remarque une cassure, une rupture. Nous sommes là pour Dieu et nous mettons notre destin entre ses mains. Il nous dirigera. En 1483, il y avait encore trois sœurs au couvent, autour 22 Monialibus Nº 27 Est-ce que la communauté des sœurs participe à la vie paroissiale ou vit-elle simplement fermée sur elle ? Nous prions tous les jours pour la paroisse. Dans le cadre de la préparation à la première communion, des groupes viennent souvent chez nous. Nous leur expliquons la fabrication des hosties. A cette occasion, j’ai remarqué que beaucoup d’enfants ne comprennent pas la sainte messe. C’est pourquoi je leur explique l’eucharistie. Je veux les enthousiasmer pour Jésus. Il attend souvent des années jusqu’à ce que les enfants lui soient reconnaissants. Dans la vie, le plus important c’est l’amitié qui nous lie à Jésus. Je dis aux enfants : « Vous devez maintenant faire de Jésus votre ami et ne pas attendre ». Est-ce votre message religieux ? Jésus habite en nous depuis le baptême. On peut le découvrir en nous et, grâce à ça, laisser briller tout le ciel en nous. Notre but est de transmettre l’Evangile et de fortifier les gens dans la foi. matin au samedi soir. Avec la nouvelle machine de 1976, nous fabriquons en un jour pour environ trois semaines. Le matin, à 5 h 00, nous entendions le moulin du couvent de Paul Etter commencer son travail. Le moulin fut aboli en 1986. Avez-vous un jardin et gardez-vous des animaux domestiques ? Jusqu’en 1990, nous avions 2 à 6 cochons et 40 poules. Nous avions aussi un beau jardin potager et 105 arbres. Maintenant, il n’en reste que 55. Il y a 15 ans, 38 arbres fruitiers nains furent plantés. Les hautes tiges furent abandonnées. Où il y avait des jardins pousse maintenant de l’herbe. Dans les écuries règne maintenant un silence religieux. Est-ce qu’il y eut des rénovations dans le cloître ? Le chauffage fut changé. Les petits fourneaux à bois et les nombreuses cheminées qui étaient sur les toits ont disparu. Au parloir, la triple grille a disparu et a été remplacée par quelque chose de plus plaisant. Dans le chœur des sœurs, le fourneau à bois fut remplacé par un chauffage à air chaud. La sonnerie des cloches a été électrifiée grâce à un généreux bienfaiteur. Aussi les sonnettes d’entrée furent remplacées par une sonnette électrique. La cuisine fut modernisée, le gaz et l’électricité remplacent le charbon. Au plafond de la cuisine, nous avons un boiler de 100 litres qui devrait suffire pour toutes. Maintenant, il y a dans toute la maison eau chaude et eau froide. Sentez-vous que l’Eglise a allégé un peu les règles sévères d’autrefois ? Après le Concile, nous avons changé le voile. La prière du chœur était dite et chantée en latin jusqu’en 1978. Ensuite, nous commençâmes à apprendre avec les nouveaux livres de psaumes en allemand. Lors de certaines grandes fêtes, nous avons gardé le latin. Avez-vous des souhaits personnels ? Nous les sœurs, nous ne possédons pas d’argent. Quand nous avons besoin de quelque chose, cela nous est donné. Je suis très économe. Je coupe le tube de dentifrice pour le vider complètement. Il ne me manque rien. Je ne dois rien posséder et ne dois renoncer à rien. Je ne me sens pas restreinte, je me sens bien ici. Données sur la personne - Nom, prénom: Hofstetter Elisabeth, Sœur Agnès - Date de naissance: 16 novembre 1939 - Profession: religieuse - Entrée au couvent: 31 mai 1962 - Première profession (entrée dans les ordres) : 2 février 1964 - Hobbies: pour ça, je n’ai pas le temps - Activité préférée : je fais ce qui m´est demandé - Plat préféré: ce qui vient sur la table - Boisson préférée : l’eau Original : Anglais Prions pour Priez pour l’Afrique souffrante !!! Nous avions juste gagné notre indépendance des Britanniques. J’étais encore adolescente quand nous chantions un chant intitulé "Les Battements de Tambours de l’Afrique". Le chant évoquait ce que ces battements de tambour voulaient dire, c’est-à-dire en clair, "la libération de la maladie, de la faim et de la 23 Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs survenu, parce que le pire était la lutte entre Nord et Sud. Maintenant, ils ont été séparés et le Sud Soudan a son propre président, mais, il y a toujours la pauvreté, la faim, les maladies dues à un service médical insuffisant et la mort est toujours là. Le peuple n’est toujours pas au repos ni en paix. Comment le peuple arrive-t-il à vivre avec cette peine, spécialement lorsque la fin de toute cette souffrance semble si éloignée ? Comment l’Evangélisation peut-elle être faite dans de telles circonstances ? Comment le peuple peut-il grandir et se développer ? La situation en Somalie n’est pas tellement meilleure. Oui, peut-être n’y a-t-il pas autant de famine que l’année dernière, mais la pauvreté avec tout ce qu’elle amène derrière elle, doit encore être une grande cause de préoccupation. Je pense même qu’il y a toujours une guerre en cours là-bas. La République Démocratique du Congo est un autre pays qui traverse une quantité de troubles, de combats et les conséquences de ces combats interminables. Le Congo est un pays riche avec même des minéraux rares et, j’imagine que c’est peut-être à cause de ses minéraux qu’ils souffrent. Ces richesses attirent les gens et alors l’avidité et la corruption réclament leur droit et le résultat est ce que nous voyons et entendons. Au Congo, les mamans et leurs filles subissent l’horreur du viol et d’inimaginables violences sexuelles. Il y a tant de pauvreté et bien sûr de mort. Des milliers de personnes ont été déplacées de leur maison et de leur village ancestral ; certains fuient avec seulement leurs vêtements sur leurs corps et dans certains cas les mamans ont leurs enfants dans le dos. Elles se trouvent en train de voyager à travers de dangereuses forêts et essayent de s’éloigner de la violence et des attaques des soi-disant guerriers de la paix. Les soldats adultes prennent les garçons comme esclaves sexuels pendant que d’autres sont pris comme enfants-soldats, ce qui pour eux doit être comme marcher vers leur propre tombe. Mais les catholiques sont répartis à travers le pays au nombre de 35 millions en 6 archidiocèses et 41 diocèses. L’Eglise souffre avec le peuple, mais, inutile de dire que l’Evangélisation est ralentie. L’Eglise cherche haine". Est-ce que celles-ci existent toujours ? Voyons … Dans cet article, je voudrais souligner quelques unes des peines et souffrances qu’endurent les Africains aujourd’hui. C’est afin que nous, comme femmes de prière, puissions prier pour nos frères et sœurs affligés de tant de différentes façons. Nous sommes au courant de la plupart de ces choses, mais un rappel nous aide à les porter au Seigneur dans notre prière. Le Continent Noir, l’Afrique a connu plus de démons qu’aucun autre continent n’a connu. Je pense, par exemple au terrible commerce des esclaves qui a vu la mort de tant de personnes, la déportation de tant d’autres, les emmenant loin de leurs proches et de leurs origines bienaimées. Oui, il y a un vieux démon, mais ses stigmates et ses blessures demeurent visibles aujourd’hui et peuvent nous aider à nous en rappeler. Nous voyons de tels stigmates, par exemple, dans le fait que notre peuple est disséminé dans beaucoup de parties du monde comme le résultat du trafic des esclaves (quoiqu’il y ait aussi d’autres raisons). Mais Dieu qui écrit droit avec des lignes courbes a utilisé la situation pour nous donner notre sœur Chikaba, o.p. qui, nous l’espérons, sera un jour canonisée. Avant elle, il y a eu saint Martin de Porres et d’autres que je ne connais pas. Mais combien parmi nous connaissent ces saintes gens ? De nos jours, nous avons observé beaucoup de douleurs et de luttes dans des pays comme le Soudan, la République Démocratique du Congo, l’Ethiopie, le Zimbabwe, l’Afrique du Sud, et plus récemment, l’Egypte, la Tunisie, la Libye, et la liste continue. Je vais maintenant dire en bref quelque chose à propos de certains d’entre eux. Certains souffrent à cause de la corruption et de l’avidité de leurs chefs. Ceci a causé la mort de beaucoup de personnes innocentes et on peut se demander que faire alors que les guerres continuent après la mort du Chef, comme en Libye, ou la chute des leaders ailleurs. Ainsi, on peut se demander ce que devient le bel idéal de « Justice sans violence » ? Le Soudan connaît des troubles depuis des temps immémoriaux. Un grand changement est 24 Monialibus Nº 27 leur vie n’est pas mince. Nous en avons eu plusieurs qui sont venus et ont dit comment ils entendaient des voix dans leur tête, et quand on cherche, on s’aperçoit qu’ils ont été impliqué volontairement ou non dans le satanisme. Le trafic du corps humain est d’autant plus vivant ici que de terribles choses comme l’avortement, l’homosexualité, le lesbianisme ont été légalisées. Il y a maintenant un mouvement vers la légalisation de la prostitution. Comment vontils survivre dans une société de ce genre ? On ne doit pas juger mais, cela devient un souci pour beaucoup qui malheureusement ne peuvent faire que très peu. C’est pourquoi je vous prie de porter tous ces problèmes devant le Seigneur car il est l’unique solution, la seule arme que nous pouvons utiliser. Les gens ont besoin d’être éclairés et de comprendre ce qu’est la vie. Beaucoup de familles souffrent de la pauvreté, de mauvais logement, du chômage, du contexte familial déficient et de beaucoup d’autres problèmes. En Afrique du Sud, la population catholique est peu nombreuse et la foi a besoin d’être beaucoup plus approfondie. L’Eglise doit donner le meilleur d’elle-même pour y remédier. Revenant à ma chanson, la paix tant désirée a-t-elle été atteinte ? NON. Peut-être en partie, mais il y a encore tant de souffrance et, nous pouvons seulement demander de prier le Seigneur pour qu’il apporte de quelque manière paix, confort, un peu de bonheur et d’espérance à nos frères et sœurs souffrants. également la paix, ensemble avec quelques Congolais de bonne volonté dans le pays ainsi que beaucoup de gens de l’extérieur qui essayent d’aider de différentes manières. L’Eglise, dans ses efforts pour aider, n’est pas épargnée, il y a des morts parmi la hiérarchie, les prêtres, les religieux et même les laïcs. Les Congolais doivent être aidés à réaliser que la responsabilité de la paix repose d’abord et avant tout sur leurs propres épaules. Puisse Dieu leur venir en aide. En février, des troubles ont éclaté en Ethiopie. Des milliers d’Ethiopiens étaient très pauvres ont dû quitter leur terre et leurs maisons pour laisser place aux investisseurs étrangers. Le pire, dans cette cruauté, est que, quelques soient les produits de la terre dans la main des étrangers, ils ne profitent pas aux Ethiopiens (du moins pas directement) mais sont plus probablement exportés. Ceci, bien sûr, a été ordonné par les autorités. Un chef local a été interviewé et a déclaré qu’ils ne bougeraient pas même s’ils savaient que le gouvernement les forcerait à partir. Il est difficile de savoir comment vont les choses pour eux maintenant. Mais chacun peut imaginer que si les choses vont dans le sens ou elles ont commencées, elles ne peuvent qu’aller plus mal maintenant, avec un lot de souffrances. Dans tous ces pays, beaucoup de personnes vivent comme des réfugiés ici ou là. Quelle vie ? En regardant l’Afrique du Sud, chacun peut voir que le pays se bat pour se libérer des derniers liens du régime de l’apartheid et cela peut être très dur à certains moments. La vie de famille semble être l’une des zones les plus affectées de la société, spécialement en ce qui concerne les enfants et la jeunesse. Des parents élèvent convenablement leurs enfants. Mais en Afrique du Sud les parents qui font cela courent le risque de voir leurs enfants les dénoncer aux autorités car les enfants ont reçu ce droit du gouvernement. Avec ce genre de vie, il n’y a pas de fin aux problèmes dans lesquels les enfants peuvent aller se fourrer. Les maux abondent dans notre société et il est difficile pour les enfants de leur échapper. Le satanisme en atteint beaucoup. Dans les écoles ils sont en rapport avec ce mal et le chaos que cela apporte dans Original : Anglais 25