N°27 - Monastère des moniales dominicaines à Lourdes

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N°27 - Monastère des moniales dominicaines à Lourdes
Nº 27 Juillet 201
Sommaire:
Lettre du fr. Brian, o.p. .............................................................................................................................. 5
Consécration de l’Église du monastère du « Christ Roi » - Brésil ............................................................. …7
Semaine de formation des jeunes moniales dominicaines ......................................................................... 8
Déménagement du monastère Santa Inés de Bogota, Colombie ............................................................. 10
Une surprise très bien venue !!! .................................................................................................................11
Doctorat en Lettres Sacrées..................................................................................................................... 12
4° centenaire de la fondation du Monasstère de Sainte Catherine de Sienne (Cordoue, Argentine)..........13
Les dominicaines et la prédication ........................................................................................................... 14
Echos de la fête de la Visitation................................................................................................................ 16
Un voyage de dix ans ............................................................................................................................... 18
Chronique du cours sur les mystiques dominicains................................................................................... 21
“…et la plus grande des trois, c’est la Charité.“… ..................................................................................... 21
Entrevue avec Sœur Agnès ...................................................................................................................... 23
Prions pour .............................................................................................................................................. 26
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Monialibus est le bulletin international officiel des moniales de l'Ordre des Prêcheurs publié par la
Commission Internationale des Moniales (CIMOP) deux fois par an, en janvier et en juillet. Il est
disponible sur le site Internet de l'Ordre - www.op.org
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Les sœurs suivantes ont collaboré comme traductrices à ce numéro de Monialibus : Sœur Isabelle,
Estavayer-le-Lac (Suisse) ; Soeur Claire (St-Maximin), Soeur Jane-Dominique (Prouilhe), sr MarieThérèse Igual (St-Nom de Jésus), Sor Mª Sofía, OP (Mendoza – Argentine); Sor Cristina, OP
(Valladolid – Espagne); Sor Mª Jesús, OP (Palencia – Espagne) ;Sor Inmaculada (Murcia –
Espagne) ; Sor Mª Belén de la Inmaculada, OP (Murcia – Espagne).
Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs
tâche de l’Evangélisation, et l’iconographie
dominicaine le montre souvent marchant le long
des routes avec un bâton de marche dans une
main et la Parole de Dieu dans l’autre. Toujours
aussi simple : la Parole de Dieu et la mission
d’évangélisation. Chacune d’entre vous, mes
sœurs en saint Dominique, êtes appelées à être à
la fois contemplatives et missionnaires – comme
frère Stanislaw et frère Oshida, et notre Père
Dominique.
Je suis toujours étonné par la dimension
missionnaire de beaucoup de nos monastères.
Au cours de mes récentes visites aux monastères
d’Angola, de Corée et de Taiwan, j’ai été si
heureux de rencontrer quelques unes des
« Mères » fondatrices espagnoles. En les voyant
diminuées en nombre alors que le nombre
des « sœurs locales » augmente, je me suis
rappelé les paroles de Jean-Baptiste, « Il doit
grandir, et je dois diminuer ». Quoique cela
puisse paraître étrange, c’est toujours une bonne
nouvelle de voir un monastère diminuer de cette
manière, prenant les visages et les coutumes du
peuple local. Nous sommes bénis aujourd’hui
de voir des moniales péruviennes fonder un
monastère en Bolivie et des sœurs indiennes
envoyées d’Espagne pour la fondation en Inde.
Des sœurs françaises ont fondé le monastère du
Burundi, et maintenant, les sœurs du Burundi
commencent
à
répondre
aux
appels
missionnaires d’aller dans d’autres parties
d’Afrique. Les sœurs du Kenya soutiennent le
monastère d’Afrique du Sud (fondé initialement
par des sœurs espagnoles), pendant que
plusieurs sœurs mexicaines vivent leur vie
monastique missionnaire au Nicaragua et à
Cuba. Deux Biélorusses du monastère d’Irlande
espèrent un jour retourner dans leur pays et y
mener la vie contemplative dominicaine.
Plusieurs sœurs Vietnamiennes reçoivent
une partie de leur formation initiale au
Michigan (USA), pendant que des jeunes
femmes de Madagascar sont formées en
Espagne, afin qu’un jour elles puissent
introduire la vie contemplative dominicaine
dans leur pays. Des sœurs vénézuéliennes
approfondissent maintenant leur formation
dominicaine
dans
plusieurs
monastères
différents pendant qu’une sœur Espagnole qui
Lettre du fr. Brian, o.p.
Ermitage « SANTA CREU »
Août 2012
Montserrat,Catalogne,
Espagne
Mes chères sœurs en saint Dominique,
« l’homme de Dieu avec un cœur missionnaire »
Je vous salue du petit ermitage de « Santa
Creu » (Sainte Croix) bâti dans une ancienne
grotte, plusieurs centaines de mètres au dessus
du magnifique monastère bénédictin de
Montserrat en Espagne. Un moine nommé frère
Stanislaw vécut de nombreuses années dans cet
ermitage, avant de partir pour la Terre Sainte et
ensuite pour le Japon, où il vécut comme ermite
pendant 30 ans. Frère Vincenç, le moine qui
monta à l’ermitage avec moi le premier jour de
ma retraite croit que, pendant qu’il était au
Japon, frère Stanislaw rencontra frère Oshida,
notre frère dominicain qui fonda la
communauté rurale et le centre de méditation
appelé Takamori Soan et y vécut pendant de
nombreuses années. Bien intéressant, j’ai eu la
joie de passer 4 jours à Takamori durant la
semaine de Pâques. Je suis fasciné par ce
paradoxe apparent : des ermites qui sont
également missionnaires ! Après tout, vous, les
moniales de l’Ordre des Prêcheurs, vous êtes en
même temps contemplatives, cloîtrées et
missionnaires ! Quel merveilleux paradoxe !
Quelle merveilleuse vocation !
Cette année, en octobre, le Synode des
Evêques se rassemblera de nouveau à Rome,
cette fois pour réfléchir sur le thème de la
nouvelle évangélisation. Comme vous vous
rappelez, le Synode de 2008 se concentra sur la
Parole de Dieu dans la vie et la mission de
l’Eglise. Le Maître, frère Bruno, représentera
l’Union des Principaux Supérieurs de Religieux
à Rome en cette année de Synode. Chacun de ces
Synodes touche profondément la mission de
notre ordre. Saint Dominique, comme vous le
savez, fonda un Ordre principalement dédié à la
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Monialibus Nº 27
Ma vie comme frère dominicain m’a maintenant
emmené dans presque tout les coins du monde,
mais comme je me trouve aujourd’hui dans ce
calme ermitage, c’est votre vie missionnaire qui,
comme moniales contemplatives, m’interpelle
profondément. Il est plus facile d’embarquer à
bord d’un avion et de voler à travers le monde
(quoique cela devienne « moins facile » chaque
jour !) qu’il ne l’est d’ouvrir son cœur aux
immensités cassées et souffrantes de notre
monde d’aujourd’hui. Mais, cela n’est-il pas là
ou nous sommes appelés à vivre nos vies
missionnaires d’une manière plus profonde ?
Les sources anciennes nous disent que
Dominique commença à laisser pousser sa barbe
pour sa mission chez les Cumans et au delà.
Mais, fait à noter, il ne partit si loin. Peut-être sa
plus grande expérience missionnaire était celle
qu’il vivait durant ces longues nuits de prière à
Sainte Sabine à Rome, étendu, prosterné sur la
dalle de marbre couvrant les reliques des
martyrs. Une des plus grandes grâces pour moi
à Sainte Sabine est de prier chaque matin et
chaque soir à cette même place. Je me rappelle
fréquemment de Dominique, le contemplatif
missionnaire, qui prêchait autant avec ses
larmes qu’avec ses mots. C’est Jourdain de Saxe
qui nous raconte que « Dieu a donné à
Dominique une grâce spéciale pour pleurer
pour les pécheurs, les affligés et les oppressés. Il
portait leur détresse dans le sanctuaire intime de
sa compassion, et, la chaleureuse sympathie
qu’il ressentait pour eux dans son cœur
s’épanchait dans les larmes qui coulaient de ses
yeux ».
Beaucoup de nos monastères offrent
différentes sortes de service ou de soin des
pauvres, des affamés, des immigrants et des
prisonniers. Comme celui de saint Dominique
leurs cœurs sont devenus un havre de
compassion. J’ai eu le privilège de visiter
plusieurs de ces monastères, et j’ai remercié
Dieu pour leur témoignage évangélique. Ils ont
vu Lazare gisant à la porte du monastère, et ont
répondu comme Jésus aurait répondu. Il y a de
nombreuses années, dans un monastère des
Etats-Unis, j’ai rencontré une moniale appelée
sœur Mary-Michael. Contrainte depuis des
années à la chaise roulante, cette sœur a passé sa
vit au Chili a donné récemment une série de
conférence dans les monastères d’Equateur. Le
nouveau monastère construit dans l’ouest
Canadien est composé de sœurs venues de
quatre ou cinq différents monastères de
différents pays, pendant que le monastère dans
l’est
canadien
exprimera
sa
vocation
missionnaire en s’installant courageusement
dans une nouvelle maison qu’elles partageront
avec une congrégation de sœurs dominicaines
apostoliques.
J’ai eu un immense plaisir à Pâques lors de
ma visite aux trois monastères du Japon ou nos
sœurs sont un témoignage silencieux de l’Esprit
du Christ dans un pays ou les anciennes
traditions
religieuses
asiatiques
sont
profondément ancrées. Les moniales et toute la
famille dominicaine au Japon ont montré une
grande solidarité avec ceux qui ont été affectés
l’an dernier par le tremblement de terre et le
tsunami. Il y avait précédemment quatre
monastères au Japon, mais deux ont fusionné
l’année dernière. De voir un exemplaire de
Monialibus magnifiquement traduit en Japonais
m’a rempli de joie et m’a fait prendre conscience
de toutes ces moniales qui expriment leur esprit
missionnaire en traduisant dans de multiples
langages Monialibus et beaucoup lettres et
documents pour l’Ordre ! Merci à vous
toutes !(et moi alors ?)…
Et naturellement, nous ne devons pas
oublier le premier monastère de l’Ordre, le
« monastère mère » de Prouilhe, France. C’est de
Prouilhe que Dominique invita quelques
moniales à partir comme missionnaires et
« enseigner l’Ordre », les aidant à établir le
premier monastère à Rome. Depuis quelques
années les sœurs de Prouilhe ont ouvert leurs
portes aux moniales du monde et, elles me
rappellent de temps en temps que les portes
sont encore ouvertes pour les moniales qui
voudraient
approfondir
leur
vocation
contemplative dominicaine pour quelques
années dans le sud de la France.
Oui, mes sœurs, nous sommes un ordre
missionnaire. Mais, comme vous le savez mieux
que moi, la dimension la plus importante de
votre vie missionnaire est vécu dans le silence
de votre cœur, au sein de votre communauté.
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Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs
vie à correspondre avec des prisonniers, certains
d’entre eux condamnés à la peine de mort. Son
ministère contemplatif de miséricorde me
rappelle celui de sainte Catherine de Sienne au
prisonnier condamné, Niccolo di Toldo. Ceci est
une partie de la tradition dominicaine, mais
nous savons que cette tradition monastique,
comme le silence monastique, ne doit jamais
« nous protéger » d’entendre le cri des pauvres.
Si cela arrive, nous avons manqué le message de
l’Evangile. Comme vous le savez si bien, sœurs,
notre silence contemplatif comme celui de saint
Dominique devrait nous rendre plus attentif aux
cris des pauvres – pas moins.
Mes sœurs, comme nous célébrons la fête
(et le mois) de notre saint patron, saint
Dominique – mais, même plus que cela, comme
nous vivons notre vocation à être des
missionnaires contemplatifs du Christ –
puissions nous avoir le courage d’ouvrir nos
cœurs au monde, d’être blessés dans notre
mission de partager avec ce même monde la
Bonne Nouvelle de Jésus-Christ.
Seigneur, se réalisa la consécration de l’église au
cours de l’eucharistie.
Ce qui avait été préparé paraissait un doux rêve
qui devenait maintenant réalité. Depuis
l’Argentine, nos deux sœurs Amalia et Carmen
Choren, de la Fédération de l’Immaculée,
arrivèrent pour nous accompagner dans cette
cérémonie ; elles étaient chargées de nous
représenter.
Le rite fut présidé par son excellence Mgr
Walter Michael Ebejer OP. Il y avait également
le père Provincial Edmilson de Oliveira OP ;
tous nos frères dominicains du Brésil ; le Père
Daniel, de la paroisse de Sao Roque ; le Prieur
Frère Leandro OCD ; le Frère Geraldo OCD et
des prêtres diocésains.
La Famille Dominicaine du Brésil dans ses
différentes branches était aussi présente. La
jeunesse dominicaine (il peut s’agir de novices
dominicaines) ; M. Prieure Rosa Elvira
Marroquin, M. Isabel del Corazon de Jesús (du
Cœur de Jésus) du monastère Sta Catalina
(Sainte Catherine) de Arequipa au Pérou ; Mère
Abbesse Martha Lucia et trois moniales
bénédictines ; Mère prieure Inès Maria
Concepcioniste ;
neuf
sœurs
capucines ;
moniales de la Trinité ; des sœurs de la Passion ;
des sœurs de Jésus-Prêtre ; tout la ville de Sao
Roque ; des amis et amies de divers lieux du
Brésil.
Lors de la procession d’entrée, nous
marchions en chantant "Nous allons dans la joie
vers la maison du Seigneur". En arrivant à la
porte de l’Église, Notre architecte et artiste
Claudio Pastro expliqua la signification de la
porte. Ensuite l’évêque remit les clefs de l’église
à Mère Prieure afin qu’elle ouvre les portes et
invite les personnes à entrer : "Entrez par les
portes de notre seigneur en rendant grâce !" Puis
l’évêque bénit l’eau avec laquelle il aspergea les
murs de la ville et tous ses habitants, pendant
que nous chantions : "Ceci est l’eau sortie du
côté droit du temple, alléluia".
Au cours de la liturgie eucharistique, et
après les litanies de tous les saints qui furent
chantées par le frère Almy OP, arriva le moment
le plus important : l’onction de l’autel par notre
évêque. Les murs de l’église furent aussi
aspergés. Le côté droit par notre frère provincial
Votre frère missionnaire itinérant,
frère Brian
Original : Anglais
Consécration de l’Église,
du monastère « Christ Roi » - Brésil
Je fais mienne les paroles du psaume 85 :
« Je rends grâce au Seigneur de tout mon cœur,
avec toute mon âme je te louerai Seigneur»,
parce que le jour tant espéré par la communauté
et par toutes les personnes qui nous ont aidées
est arrivé : la consécration de l’église du
monastère « Christ Roi », de San Roque, Brésil.
Pour cet évènement, nous nous sommes
préparées par une neuvaine. Chaque jour dans
l’homélie il était expliqué un signe de l’Église :
L’eau, la porte, l’autel, l’espace sacré….
Ainsi, le 6 août, à trois heures de l’après midi,
heure à laquelle l’eau et le sang jaillirent du côté
du Christ : symboles de l’Église et des
sacrements. Alors que le soleil brillait beaucoup
plus que les autres jours, il semblait que la
nature accompagnait notre action de grâce au
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Monialibus Nº 27
et le côté gauche par notre curé paroissial le Père
Daniel.
Arriva le moment de l’encensement. Aux 5
croix de l’autel notre évêque posa 5 bougies
faites spécialement pour ce moment et entre
l’encensement et l’illumination des bougies nous
entonnions "Que monte notre prière, Seigneur,
comme l’encens en ta présence".
Au moment de l’offertoire, le pain et le vin
furent apportés par Claudio Pastro et Mère
Lucila. Après la communion, pour la première
fois Notre Seigneur Jésus Christ fut déposé dans
le tabernacle. Après la bénédiction finale on
m’invita à prononcer quelques mots de
remerciement de la part de la communauté. Je
remercie Dieu et toute les personnes qui ont
rendu cette œuvre possible grâce à leur aide tant
matérielle que par la prière.
o.p,. promoteur des moniales de 1990 à 2000,
résidant actuellement à Zurich (Suisse)
Le cours fut pensé et réalisé de manière
dynamique : des parties théoriques et
explicatives ont alterné avec des travaux dirigés
ou auto-gérés et des moments de travail
personnel, ainsi que des temps ensemble ou en
groupes séparés (maîtresses des novices- jeunes
en formation), ou en groupes mixtes. Nous
avons ainsi pu nous confronter et partager nos
expériences personnelles selon les propositions
des enseignants : ce fut pour nous un grand
exercice d’écoute réciproque, qui nous a
enrichies et stimulées.
La Doctoresse Fornero a ouvert la semaine
de travail par le thème suivant : « Quelques
éléments pour gérer les émotions dans la vie
commune dominicaine », traitant de la fatigue et
de la joie de la rencontre de « l’autre » : Dieu et
les sœurs de sa communauté, avec ses propres
« alter » intérieurs…Vivre la vie dominicaine en
effet signifie vivre la relation avec soi-même et
avec les autres ; de là jaillissent aussi les
difficultés sur le plan émotif. Les surmonter
continuellement met à dure épreuve nos limites
humaines. Combien de fois nous sommes-nous
retrouvées dans ces paroles ! La clef de ce
processus est toute de nature contemplative,
rien à voir avec la passivité !!! Il faut faire passer
le so-stare, le « rester », avant notre « sentir »,
pour en légitimer l’existence. Point difficile à
rejoindre, celui du « rester », pour notre nature
qui est encline à « agir ». Nous avons compris
combien il est important dans la vie commune
de connaître ses propres tendances intérieures et
d’apprendre à les gérer : ceci est la vraie
responsabilité de chacune pour arriver à vivre la
liberté que notre charisme requiert et promet.
L’intervenante a souligné l’importance
fondamentale de ce processus de connaissance
de soi, de vivre dans la confiance, sans nous
enfermer sur nous-mêmes, d’une manière
d’auto-référence, mais en mettant Dieu au centre
de notre vie, et ainsi, nous apprenons des autres,
des sœurs en premier, puis de tous. La confiance
jointe au so-stare, au « rester » au moment
présent, oblige au dépassement des sentiments
d’angoisse et de peurs, naturellement unies dans
le parcours initial de la formation ; Cela permet
Original : Espagnol
Semaine de formation
des jeunes moniales dominicaines
Chieri du 4 au 10 novembre 2011
Nous, les jeunes moniales en formation
appartenant aux monastères de Ste Marie du
Rosaire au Monte Mario (Rome) ; de Ste Marie
des Neiges et St Dominique (Pratovecchio,
Arezzo) ; de Ste Marie de Magdala (Moncaliari,
Turin), accompagnées de nos maîtresses des
novices, nous nous sommes rencontrées au
début du mois de novembre pour une semaine
de formation, organisée au niveau national
(Italie). La semaine s’est insérée dans le parcours
de formation commune qui a lieu depuis
quelques années
Nous nous sommes retrouvées au couvent
St. Dominique de nos frères à Chieri (Turin) ;
une communauté accueillante et riche
d’expérience, qui nous a permis d’avoir la
chaleur et l’accueil nécessaires pour poursuivre
notre travail.
Les rencontres de formation ont été
animées par la Doctoresse Saura Fornero,
psychologue et psychothérapeute, spécialisée
dans les thérapies de groupe et grande
« connaisseuse » du charisme dominicain et
aussi également par le frère Viktor Hofstetter
5
Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs
une dimension concrète, nous aidant ainsi à en
récolter l’aspect vital.
Notre frère a confirmé la nécessité
d’effectuer une lecture « scientifique » de nos
constitutions, pour trouver la réponse, non à la
demande : Que dois-je faire ?, mais Dans quel
esprit je dois vivre les divers éléments de la vie
dominicaine ? Nous avons donc focalisé notre
attention sur l’importance de la communauté,
pratiquement présente à chaque page du LCM :
c’est par la communauté que passe la voix de
Dieu ; c’est la communauté qui donne la stabilité
à la vie contemplative, et à la communauté que
vient l’obéissance promise, volontaire et non
aveugle…
L’expérience personnelle de Dieu passe
aussi par la vie commune ; citant S. Augustin en
effet : « la vie commune est essentiellement une
amitié fondée sur la recherche commune de
Dieu. » De ce fait la vie commune requiert le
partage de la foi, parce que personne ne possède
la vérité tout entière. D’autre part, il est de notre
responsabilité d’avoir souci de l’équilibre délicat
entre la prière personnelle et la prière
communautaire.
Un autre aspect de la vie commune, «
s’affronte à celui de la correction fraternelle
comme œuvre continuelle de miséricorde,
spécifiant, comment une telle dynamique de la
réconciliation est efficace, seulement si elle se
réalise à égalité (si elle est réciproque).
Le témoignage du frère Viktor fut
précieux, parce que vécu et partagé avec le frère
Damian, justement sur cet aspect. Puis abordant
l’argument : Vie commune et étude/formation, le
frère Viktor a rappelé la responsabilité
personnelle de chacune et de la communauté.
L’Ordre peut suggérer quelques moyens, mais
c’est à nous de savoir discerner par des choix de
vie opportuns. D’autre part, la formation
humaine est importante pour adapter le désir de
vivre en commun et la capacité de le faire… qui
ne trouve pas toujours la correspondance…
L’ultime aspect abordé par le frère fut La
construction de la communauté. Nous sommes
invitées à réfléchir sur le fait que nous devons
nous interroger continuellement pour trouver la
réponse au sens toujours nouveau qui rend
adéquat la vie régulière et le temps présent. Il
aussi le renouvellement continuel de la relation
avec l’autre, évitant le risque de la routine et (le
contrôle instantané envers) ceux qui vivent à
côté de nous.
La Doctoresse Fornaro nous a aidées à
prendre conscience des « pièges de l’autoillusion » : ces mécanismes inconscients mais
reconnaissables et pouvant être démasqués, qui
mettent au centre notre «je, et qui trahissent
l’authenticité de l’altruisme et empêchent
l’ouverture à l’autre. Chacune de nous a travaillé
sur elle-même et ensemble nous avons partagé :
les fatigues et difficultés, mais aussi nous avons
partagé les conseils et les voies possibles pour
sortir du piège.
Dans ce processus de connaissance et de
croissance personnelle, il faut encore une
profonde hygiène intérieure à laquelle notre
charisme porte une particulière attention : le
silence, la prière, le temps de désert et de
solitude. Ce fut très beau de découvrir qu’à la
base de nos constitutions, il y a une profonde
connaissance de l’être humain. Trois jours
d’intense fatigue, mais aussi d’un grand élan
pour regarder le futur avec enthousiasme.
Les conditions atmosphérique ne nous ont
pas permis la visite prévue du monastère de
Bose : communauté monastique d’hommes et de
femmes
provenant
d’églises
chrétiennes
diverses, dont le fondateur et prieur est le frère
Enzo Bianchi ; la matinée fut cependant occupée
à connaître quelques-unes des activités
artistiques et culturelles de Chieri, ainsi qu’un
peu de sain repos. Dans l’après-midi, comme
c’était prévu dans le programme, nous sommes
allées visiter le « jeune » monastère dominicain
de « Mari di Magdalena ». Avec la communauté,
nous avons célébré les Vêpres de la Toussaint de
l’ordre et avons vécu un moment de chaleureuse
fraternité en partageant une bonne pizza.
Dans les 3 derniers jours de cours, le frère
Viktor nous a commenté la lettre du frère
Damian Byrne sur la vie commune dominicaine
avec laquelle nous avons fait une lecture à
travers le LCM. L’histoire des nombreuses et
intéressantes expériences du fr. Viktor, en
qualité de promoteur des moniales avec les
Maîtres de l’ordre Damian Byrne et Timothy
Radcliffe, a enrichi les contenus théoriques par
6
Monialibus Nº 27
faut avoir le courage d’écouter ce que l’Esprit
nous suggère.
Une belle expérience vécue avec le frère
Viktor fut la lectio divina faite sur Luc 10 :13-17.
Ayant recueilli les résonances de ce texte en
chacune, il a fait ressortir que l’enseignement de
Jésus à la foule ne doit pas faire oublier le vrai
sens de la synagogue (pour nous moniales, de la
communauté). A travers la Parole, la
communauté doit se laisser guérir et libérer des
schémas et fermetures pour chanter les
merveilles du Seigneur et donner le témoignage
de sa miséricorde.
Ce fut une semaine de formation, riche de
signification. La vie quotidienne ensemble, la
formation commune, les échanges fréquents, les
joyeuses récréations sont désormais imprimés
dans notre mémoire comme expériences
réellement « formatives ».
Nous remercions le Seigneur pour ceux
qui
ont
guidé
ces
parcours
d’approfondissement ; pour les maîtresses
organisatrices ;
pour
nos
communautés
respectives, qui ont permis la participation à
cette rencontre ; pour la communauté des frères
de Chieri, qui nous ont si bien accueillies et avec
lesquels nous avons pu jouir de l’appartenance à
un unique Ordre ; pour la présence de chacune
de nous, avec l’espoir que d’année en année
nous puissions être toujours plus nombreuses à
partager les fatigues et les joies du chemin, sur
la route que notre St Père Dominique continue à
nous indiquer, pour être don fécond et tangible,
dans l’Eglise et dans l’Ordre.
ce nouveau déménagement de notre monastère
que nous avons entrepris avec sa grâce.
La Communauté du monastère de Sainte
Agnès a vu le jour grâce à l’initiative d’un
personnage séculier : Don Juan Clemente de
Chávez, le 19 juillet 1645 aidé par trois
religieuses conceptionistes avec l’accord des
autorités ecclésiastiques et du gouvernement
espagnol. Le monastère fut établi au centre de la
cité près de la Plaza Mayor (La Grande Place).
La communauté changea une première fois de
domicile le 7 février 1863, victime de
l’interdiction de toute vie cloîtrée, signifiée aux
communautés religieuses par le dictateur Tomas
Cipriano de Mosquera. Ainsi commençait un
long exil : 11 religieuses partent vers le
Monastère de Sainte Catherine à la Havane.
Deux seules reviendront, 25 ans plus tard, pour
restaurer la communauté agonisante. Elles
élisent domicile dans une maison proche du
siège originel que l’élargissement de l’avenue
10a devait faire disparaître quelques années plus
tard.
En 1948, la communauté dut faire face au
coup du “9 avril” nommé “Bogotazo”. Elle fut
obligée de fuir à cause de l’occupation violente
des couvents provoquée par l’assassinat du
leader politique Jorge Eliece Gaitàn. Une fois
dispersée et totalement désorientée, elle finit par
se réunir huit jours plus tard pour constater que
le monastère de leurs voisines conceptionistes
avait été incendié.
C’est ainsi que démarra la construction
d’un nouveau bâtiment jouxtant notre
monastère. Les fondations de ce dernier en
souffrirent au point de provoquer la chute de
certains murs ce qui obligea une nouvelle fois la
communauté à se déplacer. Cette fois-ci, elle dut
accepter l’hospitalité de Sœurs Dominicaines de
la Présentation qui accueillirent la communauté
pendant cinq ans dans une partie de leur
Maison Centrale.
Au bout de cette période, les religieuses se
procurèrent un bâtiment où loger grâce à la
vente de leurs avoirs fonciers et à l’aide de
bienfaiteurs. Il s’agissait d’une école tenue par
les Sœurs Thérésiennes qui fut aménagé en
Monastère. Nous avons fêté, le 28 octobre
Original : Anglais
Déménagement du
Monastère Santa Inés
Bogota, Colombie
Chères sœurs, nous vous saluons dans la
joie et la plénitude de l’Esprit du Seigneur qui
soutient et accompagne notre chemin vers sa
rencontre
Nous voulons partager avec vous un peu de
l’histoire de notre Communauté, de ses allées et
venues et de quelle manière le Seigneur a guidé
7
Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs
longue période de construction nous attend et
nous sommes obligées de libérer, en mai de
l’année prochaine, le bâtiment actuel sans que le
nouveau soit habitable. Nous cherchons, à
l’heure actuelle, un logis de transition en
attendant la réception de la nouvelle
construction. Nous savons que Dieu bénit celui
qui donne avec joie et ne se laisse pas dépasser
en générosité, Lui qui nous a dit : “ c’est à moi
que vous l’avez fait “. Nous nous adressons à
vous, nous sachant sœurs de vous toutes et
sachant que la prédication et les moyens de la
mener à bien sont affaire de tous vu que nous
sommes une famille.
En
nous
recommandant
à
votre
intercession et en vous offrant la nôtre, nous
rendons grâces pour cette occasion de partager
ce rêve que Dieu a mis dans nos cœurs et que
nous pensons pouvoir réaliser “pour notre bien
et celui de toute la Sainte Eglise”
Vos sœurs du Monastère de Sainte Agnès
de Montepulciano vous recommandent à la
tendresse de Notre Père Saint Dominique et de
la Reine des Prêcheurs.
dernier, le 50ème anniversaire de ce
déménagement.
Nous partirons prochainement vers une
zone rurale faisant partie d’une agglomération
proche (une heure en voiture) nommée
“Madrid”. Il s’agit d’un très beau terrain. Nous
rendons grâces au Seigneur de nous l’avoir
réservé. Nous avons pu l’acquérir avec l’aide
généreuse de notre ancien maître de l’Ordre,
frère Carlos Azpiroz OP et de celui qui était
alors syndic de l’Ordre, frère Bernardo Vallejo
OP ainsi qu’avec le recours du Fonds pour les
moniales. Merci encore à eux et aux monastères
qui ont contribué à l’existence de ce fonds.
La communauté compte, à l’heure
actuelle, 17 religieuses. Dieu aidant, le 7
décembre prochain, nous placerons la première
pierre de notre bâtiment “Santa Prédicación”
dont les plans furent établis par la communauté
aidée d’une commission. Ce processus a
impliqué pour chacune d’entre nous, le
renoncement, le changement de point de vue,
l’abandon de notre intérêt propre pour accepter
avec hauteur de vue – prête à la défendre et à la
mettre en œuvre – l’opinion de la communauté
qui est toujours la recherche du bien commun.
Cela a été aussi l’occasion de réaliser un rêve
longuement caressé, formulé pendant vingt ans
par celles qui nous ont précédées sous le signe
de la foi et par nous qui cheminons en essayant
de le mener à bien pour la gloire de Dieu.
La fonction de chaque recoin de cette
nouvelle demeure est de concrétiser le sens
plénier de notre vocation de contemplatives
dominicaines dans et pour l’Eglise sans quitter
des yeux Jésus, origine et réalisation de la foi,
(…) “assis à la droite du trône de Dieu” (Hb 12,2).
Nous sommes convaincues que c’est Lui qui a
commencé cette œuvre et que c’est Lui qui la
mènera à bon terme. “ Nous donc aussi, puisque
nous sommes environnés d'une si grande nuée de
témoins (sœurs), rejetons tout fardeau, … , et
courons avec persévérance dans la carrière qui nous
est ouverte… (Hb 12.1).
Vous êtes la grande nuée de témoins qui
contemple cette lutte. C’est à vos prières que
nous recommandons cette œuvre. A côté de
votre soutien spirituel, un appui matériel serait
le bien venu, selon vos possibilités. En effet, une
Original : Espagnol
Une surprise très bien venue !!!
Oui, nous avons été très heureuses quand
le frère Brian Pierce nous a écrit et nous a parlé
de la possibilité de venir en Afrique et chez nous
parmi d’autres communautés. Comme les
choses se mettaient en place, il s’avéra qu’il
serait avec nous environ 5 jours lorsqu’il se
rendrait en Angola pour visiter les 2 autres
monastères là-bas. Cela semblait trop beau pour
être vrai parce que c’était complètement
inattendu.
Ainsi, le 19 Janvier, cela arriva. Notre
aéroport est à environ trois heures et demi de
route d’ici. Imaginez combien nous étions
heureuses lorsqu’un prêtre, un de nos bons
amis, ici en Afrique du Sud, nous dit qu’il irait à
Johannesburg où est situé notre aéroport, à peu
près au moment ou notre frère arriverait et qu’il
serait heureux d’aller le chercher. Oh ! c’était
comme un ange… vraiment un grand
soulagement. Il s’avéra qu’ils se connaissaient
l’un l’autre puisqu’ils s’étaient rencontrés il y a
8
Monialibus Nº 27
Sud, de l’Est à l’Ouest en nous racontant autant
d’histoires qu’il pouvait se rappeler de Sainte
Sabine et des monastères. Une des sœurs lui
demanda de répéter une histoire qu’il nous avait
déjà racontée. Mais, cette fois, elle prit une autre
tournure et nous a fait rire aux larmes au point
de presque nous briser les côtes. L’histoire était
un chant avec les mots « Waltzing Matilda ».
Nous nous en rappelons encore mais
malheureusement rien d’autre que ces deux
mots. Oh oui, nous l’avons aussi mis au courant
de la situation de notre communauté, de nos
rêves, de nos peurs et de nos espoirs. Rappelezvous que nous sommes une nouvelle fondation !
L’heure vint de se dire au revoir puisque
les meilleures histoires ont une fin. Et c’est ce
que nous avons fait.
Original : Anglais
de nombreuses années, lorsqu’ils étaient plus
jeunes, à Sainte Sabine. A l’heure du déjeuner,
ils étaient ici et quelle joie de se rencontrer de
nouveau. Nous avions toutes déjà rencontré le
père Brian auparavant et ce fût une superbe
réunion.
C’est très difficile pour nous de voir nos
frères dominicains ici en Afrique du Sud. Ils
vivent loin de nous et ainsi nous est refusée,
entre autres, la joie de recevoir des
enseignements de leur part. Ainsi l’arrivée du
père nous donna beaucoup de joie. Pendant trois
jours il nous donna des enseignements, un le
matin et un l’après-midi, essentiellement sur les
chapitres conventuels et les assemblées dans
l’esprit dominicain comme ceux donnés par le
frère Carlo Avagnina. Ils étaient très éclairants.
Il parla aussi de la Parole de Dieu, comment
nous devions la laisser embraser nos cœurs et
être prêtes à transmettre ce feu aux autres. Le
thème du Jubilé de cette année "Les
dominicaines et la prédication" a été abordé : Va
et enseigne les frères. En vérité, comme j’écris
maintenant, deux jours après Pâques, c’est
l’Evangile de la messe de ce jour, Jésus envoyant
Marie-Madeleine à ses "frères" … Ces
enseignements furent vraiment très bons, nous
avons été informées, formées, encouragées et
aussi défiées. Il nous a mises au défi
spécialement dans les domaines de l’obéissance
et de l’étude. Ça aurait été merveilleux si les
autres sœurs de nos monastères africains
avaient pu être avec nous, mais c’était tout à fait
impossible. Malgré tout, nos sœurs d’Angola
purent partager notre joie puisque le père devait
passer chez elles aussi. Quelques semaines ont
passées quand j’ai entendu une de nos sœurs
partager lors d’une assemblée communautaire
quelques unes des choses qui l’avaient touchée
lors de ces enseignements. C’était très bien et un
rappel pour le reste d’entre nous.
D’autres grands moments furent ceux de
la prière communautaire et de la célébration
eucharistique commune. C’était encore l’été ici
avec de longues soirées. Aussi après le dîner,
nous pouvions nous asseoir dans l’un des
corridors et partager les nouvelles de lieux
proches ou lointains, les unes bonnes, les autres
moins. Il nous a permis de voyager du Nord au
Doctorat en Lettres Sacrées
12 – avril- 2012
Chère Sœur Marie Claire,
Au nom du Chancelier du St. Mark's
College, l’archevêque J. Michael Miller, CSB, et
du Sénat du St. Mark's College, je suis heureux
de vous exprimer notre désir de conférer à votre
communauté du monastère Queen of Peace
(Reine de la Paix) le doctorat en Lettres Sacrées.
Le doctorat honoris causa de St. Mark's
College est attribué aux hommes et aux femmes
qui incarnent les valeurs que le College s'efforce
d'adopter et de promouvoir au sein de ses
propres étudiants et l'ensemble de la
communauté.
Le doctorat en Lettres Sacrées est offert à
votre communauté en reconnaissance sa
contribution unique et importante pour la
Nouvelle Évangélisation : une approche intégrée
à l'enseignement supérieur catholique au sein
d'une communauté stable de prière, de charité, de
travail et d'hospitalité dans la Haute Vallée de
Squamish. La contribution de votre communauté
9
Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs
Vancouver et nous vous assurons de notre
profonde gratitude à cet honneur et de notre
prière pour le St. Mark's College et sa mission
dans notre monde d'aujourd'hui.
Vos sœurs dans le Christ,
servira non seulement à l'archidiocèse de
Vancouver, mais aussi plus largement à la
communauté catholique de l'Ouest canadien et
au-delà.
Ce titre sera conféré lors de la cérémonie
annuelle de collation des grades du St. Mark's
College et Corpus Christi College le dimanche
27 mai à 14 heures. Vous êtes priées d'arriver à
13h00, pour l’habillage et les instructions pour la
procession.
Sœur Marie Claire, nous sommes
impatients de célébrer cet honneur avec votre
monastère Our Lady, Queen of Peace, (NotreDame, Reine de la Paix) au St. Mark's College!
Je vous remercie sincèrement,
Révérend Dr. Mark A.
Principal, Collège St-MarK
Hagemoen,
Sœur Claire Marie de Jésus, o.p., prieure
du monastère Queen of Peace (Reine de la Paix)
et la communauté.
Original : Anglais
4° Centenaire de la Fondation du
Monasstère de Sainte Catherine de
Sienne (Cordoue, Argentine)
PH
Chers frères et sœurs,
Il ne m’est pas difficile de m’adresser à nos
frères et sœurs, afin de leur faire savoir qu’à
partir du 31 mai 2012, fête de la Visitation de la
Vierge Marie et jusqu’au 2 juillet 2013, nous
célébrerons les 400 ans de la fondation de notre
monastère, le premier monastère contemplatif
de notre pays. Nous vous invitons à nous
accompagner en participant à la messe
d’ouverture qui aura lieu le 31 mai à 19 heures,
elle sera présidée par notre archevêque
Monseigneur Carlos José Nanez. Nous avons
invité tous les évêques du pays.
Queen of Peace Monastery
Canada
25 avril 2012
Fête de Saint Marc
Cher Père Mark,
La communauté de Queen of Peace (Reine
de la Paix) est à la fois touchée et honorée par
votre lettre exprimant le désir du Chancelier de
St. Mark's College, l’archevêque J. Michael
Miller, CSB, et du Sénat de St. Mark's College
de conférer à notre communauté Queen of Peace
(Reine de la Paix) monastère le titre de docteur
en Lettre Sacrées.
Nous sommes conscientes que c'est la
"Sainte Prédication″, le témoignage de notre
communauté de l'Ordre des Prêcheurs, qui est
ainsi honorée. Nous y voyons votre
compréhension de notre vocation et votre
confiance dans notre mission.
Lorsque saint Dominique a créé la toute
première communauté de l'Ordre des Prêcheurs
en 1206, il l’a nommée "la Sainte Prédication de
Prouilhe". Il croyait que la manière de vivre de
ces femmes, consacrées à Dieu par les voeux
publics des conseils évangéliques, était une
proclamation prophétique de l'Évangile et serait
efficace pour obtenir le salut de tous les peuples.
C’est pour nous une bénédiction d'être une
"Sainte Prédication″ dans l'archidiocèse de
Les festivités « ad extra » consisteront en
des conférences religieuses et culturelles, avec
des thèmes faisant allusion à la commémoration,
à la vie contemplative, à la culture et aux valeurs
ethniques religieuses qui ont cimenté notre
formation, elles auront lieu tous les premiers
vendredi du mois. Elles seront données par des
10
Monialibus Nº 27
prêtres du clergé de Cordoba et des frères de
l’Ordre, experts en ces dits thèmes. À la fin de
chaque conférence, il sera présenté comme
forme de conclusion, un ensemble choral avec
un répertoire approprié.
En ce qui concerne les festivités « ad
intra » elles consisteront, chaque semaine, à une
mise en commun des thèmes que chaque
moniale aura étudiés à partir des archives du
monastère. Nous avons choisi plusieurs thèmes
intéressants et grâce à Dieu nous possédons de
riches ressources. Il est certain que nous allons
beaucoup nous enrichir.
Les principales célébrations, nous le
savons, seront celles qui seront dirigées par
Notre Seigneur et sa Mère, au plus profond de
notre vie de priantes dominicaines. Nous
sommes certaines que les fruits de ces
célébrations rebondiront en bien pour l’église
qui pérégrine dans notre patrie, pour notre
société pour l’église universelle et pour le
monde entier.
Dieu nous a obtenu 400 ans d’existence,
nous le vivons avec beaucoup de joie et de
gratitude. Notre Seigneur nous fit naître presque
en même temps que la ville, quand « Cordoba
de la Nouvelle Andalousie » était un petit
hameau, sans défense, au centre du pays. Grâce
à Dieu et à la Vierge Marie, nous avons persisté
au cœur de ce qui est maintenant une immense
ville, comme étant un témoignage du passé,
témoin de son histoire et un accompagnement
fidèle en toutes les vicissitudes de notre
existence.
Nous sommes en pourparlers avec la
Pénitencerie Apostolique, pour obtenir une
indulgence plénière à notre église. En son temps,
nous vous la ferons parvenir.
Sachez que la famille dominicaine est
toujours très présente dans nos prières, et que
nous déposons, depuis le cœur de notre
Cordoba et de l’Église, la mission de tout
l’Ordre ; Que le Seigneur et la Vierge du Rosaire
soient toujours avec vous.
Sœur Sandra Lopez O.P.
La
Constitution
fondamentale de l’Ordre
dit que « nous nous
consacrons totalement à
Dieu par la profession qui
nous insère dans l’Ordre
et nous met de manière
tout à fait nouvelle à la
totale
disposition
de
l’Eglise universelle, complètement engagés à
annoncer la Parole de Dieu. » S’il est vrai que
ceci est dit dans la constitution fondamentale
des frères, il est vrai également que nous aussi,
comme moniales, faisons la même profession
qui nous insère et nous engage totalement à
annoncer la Parole de Dieu.
Ce qui change dans l’annonce, c’est le
mode. La vie contemplative sujette à la clôture
nous empêche d’enseigner à l’université, de
prêcher de manière itinérante comme les autres
membres de la famille dominicaine, mais il reste
vrai que si nous n’annoncions pas, à notre tour,
la Parole de Dieu de la manière dont nous le
faisons et comme cela nous est indiqué, nous ne
pourrions prétendre appartenir à la même
famille.
Dans ce « salon » la question nous a été
posée : « Qu’est-ce qu’évoque en moi l’image de
l’envoi de Marie-Madeleine ? »
Et bien, en regardant le visage de MarieMadeleine et le visage du Christ je peux
retrouver l’essence (le cœur) de la prédication,
de l’annonce qui part et se rattache justement à
ce regard.
Deux visages qui se cherchent, deux
regards qui se rencontrent et deux cœurs qui
battent et palpitent de se retrouver après avoir
expérimenté le vide et l’absence.
Marie-Madeleine, femme amoureuse, regarde le
Christ, l’aimé de son cœur, femme qui aime ce
que Lui aime. Deux regards qui deviennent un.
La Parole prononcée : « Va dire à mes frères »,
devient immédiatement vie et témoignage :
Marie-Madeleine n’hésite pas, elle se retourne et
court parler de lui.
C’est cette familiarité avec Jésus, cette
communion, qui la porte à endurer la même soif
pour le salut des âmes.
Original: Espagnol
Les dominicaines et la prédication,
Intervention de sœur Giovanna Figinini (Patrovecchio –
Italie) à Sainte Sabine le 17 mai 2012.
11
Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs
toujours plus fatigué, démoralisé au point que
sa souffrance est devenue la nôtre. Il y a eu une
période où la célébration eucharistique au lieu
de laisser en nous des signes de fête,
comprenez-moi bien, nous laissait dans
l’angoisse et la souffrance que ressentait le curé
pour son petit troupeau.
En communauté nous partagions souvent
sur ces problèmes et une phrase récurrente
frappait à la porte du cœur d’une des sœurs :
« Mais qu’en sera-t-il de ces âmes simples et
fragiles, de ces enfants, si personne ne leur
enseigne qui est Jésus ? » C’est de ces partages,
et ensuite de l’insistance du curé et des
catéchistes qui ont interpellé l’évêque, qu’a
émergé la question de faire du catéchisme.
Nous nous sommes interrogées. Pouvonsnous ? Cette décision n’entrave t-elle pas un
chemin communautaire ? Qui peut le faire ?
Ainsi nous nous posions diverses questions
mais en nous écoutant mutuellement et en
parlant avec le curé nous avons convenu d’une
formule qui allait bien pour les deux partis.
C’est seulement à la distance de 7 mois que nous
pouvons dire que la formule expérimentée n’a
pas présenté de problème. Mieux ! De ce petit
engagement de deux classes de catéchisme a
commencé un parcours de formation pour les
catéchistes elles-mêmes et pour les familles, que
nous n’avions pas prévu.
Une classe de catéchisme indomptable
l’année passée, manifeste cette année la joie
d’être ensemble et d’écouter ensemble l’Evangile
parce que la moniale en charge a mis de côté les
différents livres de catéchisme et a commencé à
faire lectio sur l’Evangile du dimanche voyant
chez ces enfants une écoute et une réponse
enthousiaste. Enthousiasme qui a contaminé les
parents que nous avons invité pour une soirée
de l’Avent afin de partager une pizza et une
brève réflexion en préparation à Noël.
La joie de cette rencontre a été si forte
qu’au village on s’est passé le mot et qu’à leur
demande eut lieu une deuxième rencontre où
l’on donna plus de temps à l’écoute de la Parole,
avec crainte et prévention de la part des
catéchistes, mais nous avons voulu oser et
donner un peu de pain plus dur à mâcher. Et la
réponse a été surprenante.
Ainsi, rester avec le Seigneur, partager
avec les sœurs de communauté dans la
communion réciproque ne peut que nous porter
à la mission. Comme moniales, au lieu de
manifester cette mission en activités qui nous
« portent dehors », nous portons en nos cœurs et
dans la prière cette soif, cette nostalgie, cette
passion pour le salut des âmes, déposant le tout
dans la vie du Christ afin que rattachées à Lui
nous puissions être ses témoins.
Mais voilà que pour nous le défi est encore plus
grand et plus responsabilisant car il nécessite
dynamisme dans la stabilité et liberté dans la
règle de vie.
Marie-Madeleine regarde la Christ
ressuscité… Comment pouvons-nous, nous
moniales, rencontrer le Christ ressuscité dans la
prière communautaire et personnelle s’il ne naît
ensuite en nous le même regard d’amour pour
les personnes dont nous écoutons chaque jour
les drames et les angoisses ? Lui les rencontrait
et répondait à leurs besoins, quels qu’ils
soient… Nous, moniales, pouvons-nous nous
« contenter » (et je mets ce « contenter » entre
guillemets) de porter ces besoins uniquement
dans la prière ? Oui, nous les portons dans la
prière, et dans le prière en communauté, mais
un cri naît du fait que nous restons près de Lui
et devient un seul cri en communauté nous
faisant dire les mêmes paroles que Saint
Dominique : « Que vont devenir les pécheurs ? »
Il nous interpelle. Que devons-nous faire,
que sommes-nous en mesure de faire dans notre
style de vie qui de toute façon doit tenir compte
du fait que nous sommes des sœurs
contemplatives ?
Ce que j’ai dit jusqu’à présent je voudrais
l’exprimer avec l’expérience que nous vivons
cette année. Le monastère est situé dans un pays
de collines comptant environ 3500 habitants,
dans la vallée du Casentino qui, tout en étant
vraiment splendide, se trouve aux limites du
diocèse et de la ville. La paroisse est plutôt
déserte en jeunes et vit de la foi traditionnelle
des personnes âgées.. Ainsi l’église, comme en
tant d’autres lieux, se vide et dans la région on
perçoit le manque de spiritualité des gens.
Le curé célèbre l’Eucharistie quotidiennement
chez nous et, depuis 2 ou 3 ans nous le sentons
12
Monialibus Nº 27
se limite pas à une présence comme dans un
hôtel mais où l’hôte expérimente la présence
d’une communauté qui l’accueille comme
personne aimée de Dieu.
Puis est arrivé facebook, je dois dire
toujours par hasard… mon neveu en effet
m’envoya un mail avec un lien pour me
connecter et voir des photos. Je me suis inscrite
pensant simplement regarder cela et c’est tout,
étant donné que je n’avais jamais entendu parler
de facebook. J’entrai en fait dans ce monde et
j’eus alors l’idée d’insérer la publicité pour la
rencontre de spiritualité programmée à la fin de
l’année. Une nouvelle aventure de notre
présence a commencé et nous nous rendons
compte combien il est important que nous
soyons présentes aussi de cette manière. Nous y
sommes dans la mesure où cela nous est donné.
NOUS SOMMES PREDICATRICES DE LA
PAROLE , ET AVEC ET DE LA PAROLE NOUS
VOULONS ETRE SIGNE DE SA PRESENCE.
Renforcer notre charisme repose sur la
collaboration et la communion d’intention :
entre nous, et dans toute la famille dominicaine.
Il est nécessaire de collaborer et de partager car
c’est ainsi qu’aurait fait aussi saint Dominique.
Notre force est là.
C’est ainsi que lors d’une récréation en
communauté, commentant l’exigence de ces
familles de se retrouver ensemble, est née une
idée bizarre que nous avons ensuite
communiquée au curé : pourquoi ne pas
organiser des soirées de préparation à la journée
mondiale des familles en se connectant ensuite
par le web avec Milan pour la fête du
témoignage, à l’occasion de la rencontre
mondiale des familles, donnant ainsi à ces
familles la possibilité de se retrouver ensemble
et de voir de nombreuses autres familles qui
vivent la foi ? C’est une goutte d’eau car il y a
seulement 3 rencontres mais qui ont réveillé
l’espérance de notre curé car il voit un certain
nombre de familles, et pas si peu que ça,
désireuses d’écouter et de vivre l’Evangile. C’est
ainsi que nous vivons maintenant l’annonce de
l’Evangile. Nous le faisons ensemble comme
communauté car avant ces rencontres, la prière
prépare et accompagne les sœurs plus
directement impliquées. Voilà quelle est notre
dernière expérience d’évangélisation où nous
essayons de répondre à ce que nous demande
l’Eglise locale, mais s’il est vrai que notre Ordre
est universel, aujourd’hui il nous est donné
d’être présentes au monde entier avec internet.
La communauté s’est retrouvée plongée dans ce
monde-là aussi un peu par hasard quand en
1997, suite à une incompréhension avec le
technicien du PC, on nous a installé internet.
Nous ne savions pas même comment cela
fonctionnait mais la communauté d’alors nous a
fait confiance et nous avons fait nos premiers
pas. Evidemment avec quelques critiques et
jugements de la part de l’extérieur, laïques ou
non, car nous étions le premier monastère
présent sur la toile avec un site web et cela
suscitait la perplexité. Mais ce que nous
expérimentions nous depuis l’intérieur était
positif et ne dérangeait pas notre vie.
Les mails qui arrivent sont mis au tableau
d’affichage afin que chaque sœur puisse les
porter dans la prière et même les sœurs aînées
ont toujours été invitées à connaître ce qui se fait
par ce moyen.
Des personnes sont venues passer avec
nous des temps de repos spirituel ou même
seulement physique à l’hôtellerie où l’accueil ne
Original : Italien
Echos de la fête de la Visitation
Visite à nos soeurs moniales dominicaines au
monastère de Sénékal dans la Province de l’Etat
libre en Afrique du Sud par Sr Michael Mdluli
O.P
En septembre 2011, les membres du
Conseil de coordination des DSI se sont
rencontrés pour leur réunion annuelle à Rome.
Ce qui était nouveau en 2011 était que la
rencontre eu lieu au moment où les moniales
finissaient la réunion de la Commission
internationale à Sainte Sabine à Rome. Les
coordinatrices et la coordinatrice internationale,
sr Fabiola Velasquez May, o.p. avaient été
invitées à assister à un jour spécial de rencontre
avec les moniales dominicaines pour échanger
sur des sujets intéressant la famille dominicaine.
13
Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs
sœur se présenta et raconta d’où elle était et
comment elle était devenue moniale ou sœur.
Sujets abordés dans notre agenda
Les monastères en Afrique
1. Comment ils furent établis dans l’Etat
libre à l’invitation de l’évêque du lieu et
ce que signifiait leur présence
2. Comment chaque monastère est lié aux
autres en Afrique et dans le monde
3. L’essence de la vie des moniales en
général
4. Le fait qu’elles sont directement sous la
jusridiction du Maître de l’Ordre et ce
que cela signifie
5. La pénurie des vocations et comment les
monastères recrutent des nouveaux
membres
6. Comment ils promeuvent les vocations
et comment les sœurs apostoliques
peuvent les aider à recruter
Les réponses et le partage furent très
fructueux. Les sœurs en visite purent aussi
partager sur leur vie dominicaine en Afrique du
Sud.
Les moniales voulaient savoir comment les
congrégations dominicaines en Afrique du Sud
avaient eu l’idée d’une structure comme la
Fédération des Sœurs Dominicaines en Afrique
du Sud (la FEDOSA) en 1974, laquelle devait
inclure plus tard toutes les branches de la
Famille dominicaine, y compris les frères et les
laïcs.
Sr Michael donna un bref aperçu des
fondations
et
comment
chacune
s’est
développée à partir de sa « mère ». Puis il y eut
de nouveaux développements en 1974 et
d’autres encore avec le reste de la famille
dominicaine.
La rencontre se termina par une prière de la
nuit menée par les sœurs en visite. Le chant des
psaumes et la prière commune marquèrent la fin
de la journée et nous nous sommes séparées. La
neige continuait à tomber dehors.
DIMANCHE
L’eucharistie matinale était très belle pour
la Fête-Dieu.
Après le petit-déjeuner, les soeurs en visite firent
leurs préparatifs pour partir. Il y eut un temps
très important pour prendre des photos. Les
Le conseil de coordination des DSI eut le
privilège d’avoir une session commune avec les
Moniales et leur promoteur, fr. Brian Pierce, o.p.
Un des résultats de cette rencontre fut de
réaliser que les moniales et les sœurs
apostoliques avaient besoin d’espace et de
temps pour se rencontrer, goûter la présence de
l’autre, partager et mieux se connaître. Ce fut
très apprécié ; chaque continent pouvait
organiser une telle visitation, le moment
proposé étant le 31 mai de chaque année en
commençant en 2012. On a aussi parlé des laïcs
dominicains pour dire qu’une visitation pourrait
leur faire du bien à eux aussi.
AFRIQUE
En janvier 2012, la rencontre annuelle des
coordinatrices de DSI pour l’Afrique eut lieu à
Johannesburg.
Y
étaient
présentes
les
coordinatrices zonales de l’Afrique mais
malheureusement un problème empêcha les
sœurs de la zone Afrique Centrale d’y
participer. Un des sujets discutés fut la visitation
aux moniales dans leurs monastères. La plupart
des congrégations avaient déjà fait des plans
pour l’année, mais il fut néanmoins bon de voir
si une chance se présenterait pour une telle
visite.
AFRIQUE DU SUD
Voici où j’interviens : nous avons la chance
d’avoir un monastère de moniales dominicaines
à Senekal dans la Province de l’Etat Libre. Nous
ne pouvions nous y rendre le 31 mai, mais nous
avions une possibilité le 9 juin 2012 qui était un
samedi et le jour suivant, pour la Fête-Dieu.
Onze sœurs de la congrégation des sœurs de
Montebello prirent un minibus pour se rendre
dans l’Etat Libre. Elles y furent accueillies par la
neige et un froid intense mais les cœurs étaient
remplis de chaleur et de joie quand elles
arrivèrent au monastère à 15 h. Elles avaient
prévu de passer la nuit et cela fut possible grâce
à quelques chambres près du monastère. Après
le thé de l’après-midi, la prieure, sr Monica,
invita tout le monde à la salle de réunion et on
concocta un petit programme.
Sr Monica nous expliqua comment l’idée
de cette visitation était venue à Rome. Chaque
14
Monialibus Nº 27
adieux prirent du temps et les visiteuses
partirent.
Cette première journée de la Visitation de
nos sœurs apostoliques le 31 mai dernier ici aux
Philippines fut un grand succès. 120 sœurs
apostolique de différentes congrégations et 22
sœurs contemplatives y participèrent. Cette
occasion nous apporta de la joie à toutes, jeunes
sœurs et anciennes, et surtout à nous moniales,
qui de par notre choix de vie ne pouvons aller
que jusqu’au bout de notre jardin.
Les différentes congrégations avaient
préparé de la nourriture au goût philippin. Il y
avait aussi les sœurs « partageuses » du jour qui
par leur témoignage personnel et leur
expérience dans leurs domaines respectifs
d’apostolat nous ont encouragées et mises au
défi de notre mission de prédication.
Le jeux au parloir, auxquels les sœurs ont
participé, ont aussi ajouté de la joie et du rire à
notre réunion. Nous sommes reconnaissantes à
Dr Belen Tangco laïque dominicaine et au
président de la célébration eucharistique, frère
Gerard Timoner, o.p. pour une belle homélie et
une eucharistie signifiante.
Chacune est rentrée chez elle avec un large
sourire quand on lui a donné un parapluie fait
main par le monastère de la Reine des Anges.
L’expérience de la Visitation avec nos sœurs
apostoliquesdu Monastère Saint-Joseph de Seto
au Japon
Le samedi 2 juin nous avons eu une
rencontre avec les sœurs apostoliques de la
Congrégation des Religieuses Missionnaires de
saint Dominique d’Okasaki.
Nous avons accueilli sept sœurs venues en
voiture d’Okasaki à environ 40 Km de Seto.
À 14 h nous avons commencé la lectio divina en
trois groupes et partagé les échos, les prières et
les réflexions que nous suggérait l’évangile du
lendemain (la fête de la Sainte-Trinité) que nous
avions choisi comme source de méditation. Par
ce partage, nous avons apprécié la fraîcheur de
la communion spirituelle.
Dès 14 h 50, elles nous ont montré des
diapos de leur expérience dans les Philippines et
nous avons partagé autour de leurs activités
apostoliques en buvant du thé.
À 15 h 45, nous avons dit le chapelet et la
litanie en y incluant un chant et de la
méditation.
À 16 h 30, nous avons chanté vêpres
ensemble, puis nous avons chanté le Salve Regina
et l’O lumen et nous sommes dit au revoir avec
beaucoup de mercis en nous promettant une
prochaine réunion.
C’est la première fois que nous
expérimentons une telle communion et qui nous
apporte de nombreuses bénédictions et
d’agréables souvenirs. Deo gratias !
Le Monastère Reine des Anges, Bocaue, Bulacan,
Un voyage de dix ans
La premiere rencontre au monastère dominicain
Notre-Dame de l’Esprit saint au Vietnam
“Rendez grâce au Seigneur, car Il est bon
Eternel est son amour” (Ps 107,1)
En ce 1er mai 2012, pour la Fête de la
Visitation de la Sainte Vierge Marie, notre
Monastère a organisé une première réunion
entre les frères, sœurs et laïques dominicains qui
représentent plus de 100,000 membres de la
Famille dominicaine au Viet Nam.
Cette rencontre a eu lieu pour deux
raisons :
- Le souhait de fr. Bruno Cadore, O.P.,
Maître de l’Ordre, que chaque réunion annuelle
des membres de l’Ordre ait lieu dans un
monastère dominicain.
- Pour rendre grâce au Seigneur pour la
présence de moniales dominicaines au Vietnam
pendant dix ans.
Philippines
15
Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs
L’Exode était une étape importante pour le
peuple de Dieu. A partir de cet événement le
peuple d’Israël est devenu le peuple qui
appartient à Dieu. Depuis ce temps, nous ne
cessons de scruter le récit et le mémorial de
l’Exode afin de trouver de nouveaux sens à
chacune de nos expériences.
A cette occasion, nous souhaiterions
reconsidérer les aspects historiques de notre
fondation.
I. La forme de la nouvelle fondation
II. La vie cachée
III. Rêves et besoins pour le futur
IV. Remerciements du fond du cœur
Vietnam qui sauront créer le bon environnement
pour la naissance du bébé ! »
2. Des plans pour une maison
· La province dominicaine du Vietnam a
souhaité faire don d’un très beau terrain pour la
construction de la maison des sœurs.
3. Formation
· Fr. Timothy Radcliffe, o.p., Maître de l’Ordre, a
écrit à sœur Mary Rose, o.p., prieure et les
moniales dominicaines à Farmington Hills,
Michigan le 25 juin 2001 pour demander à ce
monastère de sponsoriser la nouvelle fondation
au Vietnam et plus particulièrement d’assurer la
formation requise pour celles qui seraient
chargées de la fondation. Les sœurs à
Farmington Hills ont accepté la responsabilité
d’être le monastère fondateur avec beaucoup de
joie et d’espérance.
I. La forme de la nouvelle fondation
A. l’étape de préparation (1996 – 2002)
1. Visitation et rêves
· Depuis 1996, bien des responsables de la Curie
à Rome ont visité notre pays. Par exemple, fr.
Damian Byrne, o.p., fr. Timothy Radcliffe, o.p.,
fr. Bernard East, o.p., fr. Kevin Toomey, o.p., fr.
Victor Hofstetter, o.p. Ils ont tous parlé d’un
monastère de sœurs dominicaines au Vietnam.
· Le 22 février 1996 fr. Kevin Toomey, o.p.,
promoteur général des sœurs dominicaines a
écrit aux supérieures des congrégations de
sœurs dominicaines au Vietnam pour exprimer
son rêve de voir un monastère dominicain dans
ce pays, qu’il disait « nation mystique ».
· Fr. Timothy Radcliffe, o.p., le Maître de l’Ordre
de l’époque, a envoyé une lettre au Chapitre
provincial de la province de la Reine des
Martyrs au Vietnam en 1999 : « La question qui
me touche le plus au cœur est comment établir
un monastère dominicain dans votre pays, le
Vietnam ». Il a essayé par bien des chemins pour
mener à bien son rêve jusqu’à la « onzième
heure » de son mandat.
·Fr. Victor Hofstetter, o.p., ancien promoteur
général des moniales s’est exprimé avec douceur
dans une discussion avec sr Maria Rose Huong,
o.p. le 24 janvier 1999 : « Je continue à travailler
comme promoteur, ou comme sage-femme ». Sr
Maria Rose s’est demandé: “Où est le bébé ?”. Il
a répondu : “Cela dépend des frères et sœurs au
4. La préparation pour les sœurs
· Le 29 août 1999, Sr. Maria Rose Đinh Thi Ngoc
Huong, qui faisait partie de la congrégation de
Tam Hiep a été envoyée an monastère à
Farmington Hills, Michigan, USA pour entrer au
noviciat de la vie contemplative dominicaine
pendant deux ans.
· Le 9 mai 2000 Sr. Têrêsa Bui Thi Tam qui
faisait partie de la congrégation de Thanh Tam,
l’a rejointe pour la formation de deux ans en
noviciat.
B. 2ème étape de la Fondation (2002 – 2012)
Le 23 octobre 2002, l’heure du Seigneur est
arrivée ! Une nouvelle page dans l’histoire de la
famille dominicaine au Vietnam a été ouverte :
le premier monastère dominicain est né dans ce
pays communiste après beaucoup de souffrance,
d’inquiétude et de rêves par le passé. Une
rencontre historique au couvent St Albert le
Grand a réuni fr. Manuel Merten, o.p.,
promoteur général des moniales; fr. Joseph
Nguyen Cao Luat, o.p., provincial de la
province vietnamienne de la Reine des Martyrs;
Sr. Mary Rose Figura, o.p., prieure du
Monastère du Saint Sacrement, Farmington
Hills, USA; les supérieures de la Fédération de
sœurs dominicaines apostoliques du Vietnam;
16
Monialibus Nº 27
Sœur Maria Rose Đinh Thi Ngoc Huong, o.p. et
sr Têrêsa de l’Esprit Saint Bui Thi Tam o.p., qui
seront
les
deux
premières
moniales
dominicaines de notre pays.
Quelle joie pour la famille dominicaine au
Vietnam et pour le monde entier !
de recevoir à l’essai et former de nouvelles
candidates ici au Vietnam.
Aujourd’hui il y a maintenant cinq sœurs
professes solennelles, deux sœurs professes
temporaires, deux novices, deux postulantes et
quatre regardantes.
II. La vie cachée
* Dès le départ, les policiers du pays nous
ont surveillées de près. Ils voulaient nous
séparer et nous renvoyer de la maison pour
retourner à nos anciennes congrégations.
Néanmoins, nous avons résisté par la prière et
mis notre confiance dans l’amour du Seigneur et
nous sommes restées dans la maison, en
attendant le moment favorable pour Dieu.
Après 7 ans de vie de prière dans le secret dans
une petite maison, nous étions comme la graine
enfouie dans la terre qui attend le moment de
l’éclosion. Avec le changement de politique
religieuse du gouvernement, il semblait plus
facile qu’avant de vivre notre vie sans crainte.
Nous avons acheté quelques petites parcelles de
terrain et ajouté d’autres chambres pour les
sœurs et nouvelles candidates qui ont demandé
de nous rejoindre.
Le 15 septembre, 2010, grâce à
l’intercession de Marie, Reine des Martyrs,
patronne de la province dominicaine du
Vietnam, et de saint Dominique, notre père, le
gouvernement local nous a donné l’autorisation
écrite à vivre en communauté religieuse. Ils ont
donné
leur
approbation
pour
notre
communauté en tant que membre direct de la
province dominicaine du Vietnam ! C’était
extraordinaire ! Les sœurs apostoliques n’ont
jamais bénéficié d’un tel agrément !
Que Dieu soit loué pour Sa bonté et Son
amour toujours et à jamais !
Notre maison est trop petite, mais la grâce
de Dieu est bien grande. Sans cesse Il nous a
accordé des grâces débordantes et beaucoup de
vocations.
* Depuis 1998 et jusqu’en 2008 quatre
sœurs ont été formées par le monastère
fondateur aux Etats Unis. En raison de la
différence de nos langues et le climat froid du
Michigan, fr. Carlos Azpiros Costa, o.p., Maître
de l’Ordre nous a donné en 2008 l’autorisation
III. Rêve et besoins pour le futur
1. Nous avons un rêve : Nous souhaitons que
notre monastère soit un lieu d’accueil et de
repos pour nos frères et sœurs après leurs longs
voyages à prêcher la Parole de Dieu.
2. Nos besoins aujourd’hui :
a. Nous avons besoin de prier pour vos
intentions de prière. Merci d’envoyer vos
demandes par courrier ou par courriel :
[email protected]
b. Nous avons besoin de formation par nos
frères et sœurs dominicains afin de grandir bien
plus au niveau de la spiritualité de l’Ordre.
IV. Remerciements du fond de nos cœurs
Nous remercions de tout cœur fr. Bruno
Cadore, o.p., maître de l’Ordre; les maîtres de
l’Ordre précédents, la Curie à Rome; fr. Brian
Pierce, o.p., promoteur général des moniales et
les promoteurs généraux précédents; Ssr Mary
Rose, o.p., sr Mary Thomas, o.p., prieure et les
sœurs du monastère mère à Farmington Hills,
Michigan; fr. Joseph Dinh, o.p., notre vicaire, fr.
Joseph Luat, o.p., vicaire précédent; les frères et
sœurs de la famille dominicaine au Vietnam et
dans le monde pour leur amour, prières et l’aide
généreuse que vous nous avez donné de tant de
manières pour réaliser l’établissement d’un
monastère de dominicaines contemplatives dans
notre pays pauvre.
Que le Seigneur vous bénisse et vous
accorde bien des grâces et la paix profonde de
Jésus Christ, notre Sauveur.
Original : Anglais
17
Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs
tout genre au rythme de la guitare et du
tambour africain ; à la première récréation de ce
genre les formatrices de la CRSD qui se
trouvaient à Caleruega pour une retraite de
formation vinrent se joindre à nous. Un moment
de prière intense au puits de saint Dominique,
avec des chants dominicains et un instant pour
nous rafraîchir avec l’eau du puits. Une
procession à la paroisse où le frère Basilio, o.p.,
le curé de Caleruega, nous encouragea à vivre
dans la plénitude de la grâce du baptême et où
nous avons pu constater la ferveur des
paroissiens de Caleruega chantant des hymnes à
saint Dominique. La visite du monastère de
Lerma et l’accueil des sœurs qui nous offert un
rafraîchissement abondant. Et avec tout cela le
désir d’approfondir le charisme de l’Ordre, de
connaître la mystique dominicaine et de suivre
ce chemin. Les moments d’oraison en écoutant
la musique de « Mission », etc., toute une
abondance de grâces qui nous encourage à aller
de l’avant dans notre tâche de Sainte
Prédication.
Merci à tous ceux qui ont rendu possible cette
session,
Une participante.
Chronique du cours sur les
mystiques dominicains
Chères sœurs,
Avec cette chronique, nous souhaitons
partager l’expérience vécue en Espagne du 23 au
27 juin 2012 lors la session sur les mystiques
dominicains. Le lieu choisi : Caleruega, le
berceau de notre père Dominique. Les deux
dominicains qui donnaient ce cours, le frère
Brian Pierce, notre promoteur, et sœur Silvia
Bara Bancel de la Congrégation Romaine de
Saint Dominique, experte en mystique rhénane.
Le 23 dans l’après-midi, nous sommes
arrivées au nombre de 75 soeurs d’un grand
nombre de monastères des trois fédérations
espagnoles. Il faut mentionner la présence de la
totalité du noviciat commun de la Fédération
Notre-Dame du Rosaire et de sœurs venant du
Chili, de la Fédération de l’Immaculée qui
étaient venues en Espagne pour prendre part à
leur Assemblée fédérale élective, célébrée fin
mai-début juin.
La session s’est déroulée avec deux
causeries le matin et deux l’après-midi, alternant
avec des réunions de groupes et des moments
de repos. Deux moments de prière forts : le
matin avec la célébration de l’eucharistie et
laudes et l’après-midi, la prière de vêpres et
l’oraison avec exposition du Saint-Sacrement, un
horaire qui ne laissait aucune place à l’ennui.
Grâce au chemin parcouru jusqu’à ce jour,
l’expérience de la rencontre avec tant de sœurs
est une joie immense et une grande richesse
pour toutes grâce à la vie qui s’y partage. Il s’en
suit que les réunions de groupe et les moments
de fraternité étaient des moments de grande
communion entre nous. Dans les groupes, on a
parlé de tout : de la situation des monastères, de
l’expérience de la vocation des sœurs, on a
commenté les textes des mystiques que nous
avions chacune dans un cahier préparé avec
beaucoup de délicatesse par la mère fédérale de
la Fédération de l’Immaculée et où frère Brian et
sœur Silvia nous expliquaient le travail.
Durant la session, il y eut des moments
pour tout : des récréations animées par les
novices qui nous ont fait danser des danses en
Original : Espagnol
“…et la plus grande des trois,
c’est la CHARITÉ.“…
1 Co 13,13
Prévoir l’avenir avec confiance
Dans cet article je voudrais partager avec
vous le souci concernant le soin des nombreuses
sœurs âgées ou malades de l’Ordre des
Prêcheurs et vous demander si nous pourrions
ouvrir un dialogue dans les pages de Monialibus
sur ce sujet qui concerne chacune de nos
communautés.
Pour le moment, nous essayons de soigner
le mieux possible nos sœurs malades. Quand le
besoin des soins devient trop lourd, nous
sommes parfois obligées de trouver une maison
médicalisée qui pourra les prendre en charge et
les soigner. Quelquefois il est possible de placer
notre sœur dans un centre médicalisé tenu par
des religieuses. Mais d’autres fois il arrive que la
sœur soit obligée de vivre dans un milieu laïc,
18
Monialibus Nº 27
plutôt le souci de les assister ... Ces sœurs sont
aussi précieuses pour l’Ordre que les jeunes
vocations. Il est vrai aussi que, à la fin de sa vie,
chacune des moniales éprouve les mêmes types
de besoins, même s’il y a des différences entre
chacun des monastères où les moniales ont vécu
leur vie dominicaine cloîtrée.
Au n°7 du LCM nous lisons ces mots
d’Humbert de Romans : « Toute décision
approuvée
en
commun
sera
exécutée
rapidement et sans difficulté ». Si nous sommes
d’accord qu’il y a un besoin, et peut-être un
besoin urgent, il faudrait donc programmer
ensemble une entreprise au service du soin de
nos sœurs et nos échanges pourraient être
suivis d’une
mise en application. Je me
souviens d’un évêque qui, après avoir entendu
tous
les
besoins
de
son
diocèse,
concluait : « l’inaction n’est plus une option ».
Notre Père Saint Dominique, comme le fr Bruno
nous le rappelle, n’a pas planifié une fondation,
il a simplement pris en considération un grand
besoin et il y a répondu avec la compassion du
Cœur du Christ.
Il a été dit que : « le dialogue authentique
est un travail d’amour ; seul celui qui aime est
capable de dialoguer ». St Dominique savait que
ses peines, ses sacrifices et ses prières
préparaient la terre pour faire germer la
semence du Royaume de Dieu ; la moisson
viendrait
plus
tard.
Notre
dialogue
d’aujourd’hui peut préparer la voie au futur. Il
est vrai qu’il peut y avoir des peurs qui gênent
un dialogue fécond. Cela peut être la peur de ne
pas avoir les fonds nécessaires pour un tel
projet, ou celle de perdre l’esprit particulier de
son propre monastère, ou bien certaines peuvent
se demander si ce n’est pas le premier pas vers
la fermeture du monastère. Pour répondre à ce
genre de craintes je crois que le dialogue fondé
sur l’amour réciproque ne peut être que positif
et conduire à une réalisation concrète et
réalisable au bénéfice du soin de nos sœurs
malades. Dans le monde, des projets sont
conçus, réalisés, mis à exécution et complétés ;
mais nous, nous vivons en servant le plan de
Dieu qui est divin et qui s’accomplit sans
discontinuer. Notre situation présente, avec tant
de personnes qui ont besoin de soin et
ou même, comme le Maître de l’Ordre le disait,
dans une situation qu’il ne voudrait pas
imaginer pour sa propre Mère.
Dans notre communauté quand la santé
d’une sœur commence à devenir préoccupante,
le souci est toujours le suivant : Qu’allons- nous
faire si sœur... en vient à réclamer des soins que
nous ne sommes pas en mesure de lui donner ?
Ensuite le jour fatidique arrive et la question
pèse sur nous...Où trouver une maison qui
convienne à notre sœur ? Ou bien, comment
trouver une aide qui puisse venir la soigner ?
Comme ce serait différent pour la
communauté et pour chaque sœur, s’il existait
un centre de soins Dominicain, destiné aux
moniales, où n’importe quelle sœur qui en
aurait le besoin puisse aller y résider en long
séjour. Je suis convaincue que le stress
diminuerait considérablement pour la sœur qui
n’est pas encore trop gravement malade mais
qui sait que son état devient un poids, dans la
mesure où les ressources du monastère ne sont
pas adaptées aux soins qu’elle requiert. Cela
soulagerait aussi moralement la communauté
qui est partagée entre le devoir de charité envers
sa sœur malade, et le désir de continuer à vivre
pleinement sa vie monastique. Pendant que
certains monastères sont en mesure de porter
plusieurs sœurs gravement malades, tout en
gardant une solide vie monastique, d’autres
communautés peinent pour des raisons
financières ou par manque de sœurs assez
résistantes
pour
accomplir
ce
travail
d’infirmière.
Avec notre capacité de globaliser les
perspectives, on pourrait chercher l’âge moyen
dans les diverses régions et installer des centres
médicalisés dominicains au niveau national ou
régional ou local pour nos moniales (ou quelque
projet analogue) ; ce serait un moyen de
prodiguer des soins à l’intérieur du réseau
dominicain, en d’autres termes un fruit de la
Compassion Dominicaine. Je me demande si
nous ne sommes pas plus fidèles au Christ si
nous cherchons, avec la grâce de Dieu et la
Providence, à préparer par avance un lieu
central et spécialisé pour les soins à donner à
nos propres sœurs. Ce n’est pas une forme
d’abandon de nos sœurs malades mais bien
19
Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs
un appel à abandonner nos traditions
dominicaines mais plutôt, comme un appel à
répondre ensemble aujourd’hui dans la foi, avec
l’humilité et la compassion de notre Père St
Dominique, sachant que l’amour rend toutes
choses possibles !
Que notre Dame du Rosaire protège nos
monastères et nous guide avec confiance vers le
futur alors que nous projetons des soins pour
nos sœurs fragiles.
d’attention, est déjà incluse dans le plan de
Dieu. Il sera notre soutien. Quelquefois il semble
que le monde soit prisonnier de ses propres
peurs. Mais, nous, avec notre appel, sommes des
femmes ‘libres pour Dieu’, vivant chaque instant
dans l’amour du Christ notre Époux. Cet amour
est la clé qui ouvre la porte d’un authentique
dialogue et celui-ci nous apporte des solutions
inspirées par l’Esprit Saint. Fr Bruno a écrit : ‘en
fin de compte, la seule autorité est l’amour et
c’est ce qui nous aide à trouver des solutions’.
En préparant cet article quelques questions
me sont venues à l’esprit :
• Combien de nos sœurs sont-elles
habituellement dans des maisons
médicalisées, ou alors combien reçoivent
la totalité de leurs soins dans leur
monastère ? (cette information aiderait à
faire connaître les besoins actuels dans
chaque région ou territoire linguistique).
• Quels sont les soins infirmiers déjà
dispensés dans chaque région ou pays ?
Est-il possible d’en dresser une liste au
bénéfice de tous ?
• Si des centres pour moniales ont déjà
fonctionné auparavant dans quelques
régions, quels ont été les résultats ?
• Y a-t-il des monastères dominicains (ou
couvents) qui sont vides et qui
pourraient servir à accueillir un centre
médicalisé ?
• Quels sont les avantages/désavantages
des maisons régionales/nationales ?
• Quelles alternatives reste-t-il si nous ne
nous rassemblons pas autour de cette
question ?
En conclusion, nous devons rappeler que Fr.
Carlos, ancien Maître de l’Ordre, pressait les
moniales d’ « enseigner l’Ordre ». Il nous
invitait aussi « à faire le premier pas » et nous
proposait ces mots inspirés du prophète
Isaïe : « Ne vous souvenez plus des événements
passés et ne considérez plus les choses d’autrefois.
Voici que je vais faire une merveille nouvelle ; elle est
près d’éclore, ne la reconnaîtrez-vous pas ? Je mettrai
un chemin dans le désert, des fleuves dans la terre
aride. » (Is 43,18-19) En réfléchissant et en
mettant ces mots en relation avec les besoins de
nos sœurs malades, je les vois non pas comme
Sr. Maria Lúcia, OP
Fátima
Original: Anglais
Entrevue avec Sœur Agnès
« Laisser le ciel briller en nous »
Depuis 50 ans, Sœur Agnès prie et
travaille à l’intérieur des murs du monastère
féminin St-Pierre am Bach, à Schwyz.
« Comment peut-on supporter ça ? », se
demandent beaucoup de gens de l’extérieur.
Sœur Agnès s’entretient avec Franz Steinegger
et donne quelques réponses.
Sœur Agnès, êtes-vous heureuse ?
Je ne dis jamais que je suis heureuse. Par
tout un côté, la vie au monastère est pour moi
un chemin caillouteux et plein d’embûches.
Mais je suis contente. J’ai pu vivre beaucoup de
choses merveilleuses. Ça nous aide à porter la
croix jusqu’à la mort. Jésus dit : « Celui qui ne
porte pas sa croix et ne me suit pas ne peut pas
être mon disciple ».
Pourquoi avez-vous choisi la vie monastique ?
La maîtresse, en deuxième année, nous avait lu
quelque chose sur Fatima. La Mère de Dieu
nous appelle à prier inlassablement. La prière
est une grande puissance au ciel comme sur la
terre. A travers la prière, on peut faire bouger et
améliorer beaucoup de choses.
Aviez-vous une expérience professionnelle ?
J’ai ressenti depuis ma jeunesse l’appel à la
prière. C’est la chose la plus importante dans la
vie. Jésus dit : « Veillez, priez et annoncez
l’Evangile ». Je sentis aussi qu’une vie
conventuelle pourrait être faite pour moi,
pourtant je demandais pour cette décision un
signe de Dieu. Je voulais savoir s’il me voulait.
20
Monialibus Nº 27
pendant que j’étais sur le chemin de l’hôpital.
Devant l’hôpital, un voisin me dit que mon père
était mort aujourd’hui de manière inattendue.
J’ai pensé : Maintenant je peux aller au couvent.
Mon père a beaucoup prié pour qu’un de ses
enfants se décide pour une vie avec Dieu. Jésus
aide celui qui lui demande quelque chose.
N’avez-vous jamais eu le désir de vous marier et
de fonder une famille ?
Non, ce ne fut jamais une question pour
moi.
Ne regrettez-vous pas la vie civile bruyante ?
Non, pas du tout. Je n’aime pas ça.
Avez-vous encore des contacts avec vos frères et
sœurs et votre parenté ?
Oui. Je ressens beaucoup d’amour, de
secours et d’aide de mes frères et sœurs et de ma
parenté. Depuis le Concile (1962 jusqu’à 1965),
nous pouvons quitter le monastère et rendre
visite à notre parenté et nous pouvons aussi
aller en vacances. Mais je suis allée seulement
une fois en vacances à la maison. Tous se sont
donnés beaucoup de peine. Ça m’a beaucoup
plu, mais je ne peux pas être assise et ne rien
faire. Maintenant, je vais seulement pour une
occasion, par exemple pour un anniversaire
(chiffre rond) de mes sœurs. C’est important que
les enfants et petits-enfants aient un dialogue
avec leur tante religieuse. Comme ça, je peux
transmettre la bonne nouvelle.
N’avez-vous jamais douté que c’était votre
vraie vocation ?
Des doutes sur ma vocation, je n’en ai
jamais eus. J’ai reçu beaucoup de signes. Mais il
y eut un temps où le poids devient très lourd.
Deux jours après un événement, je vis Jésus en
moi durant la sainte communion, comment il
posa son bras gauche autour de mes épaules et
dit : « Tu es ma maman ». Après cet événement,
tout le poids tomba et je ressentis une grande
légèreté. Tout ce qui était lourd auparavant me
parut alors ridicule.
Avez-vous la permission de quitter le couvent ?
Que je puisse être ici au couvent à Schwyz
a dû être approuvé par la majorité des sœurs.
Avec les vœux perpétuels, je promis à Dieu que
je resterai jusqu’à la mort dans l’ordre et dans le
monastère. C’est la même chose pour le contrat
Et il me donna de tels signes. Un exemple : En
tant que jeune, je vécus un soir, sur le chemin du
retour à la maison, un terrible orage. Il tonnait
très fort depuis quelques heures. J’avais très
peur et demandais à Dieu que je puisse voir une
étoile au ciel, avant que je sois à la maison. Cinq
minutes après ma demande, je vis trois étoiles et
il en apparut toujours plus.
Pourquoi avez-vous choisi un monastère
cloîtré ?
Je voulais vivre entièrement pour Dieu.
Et pourquoi vous êtes-vous décidée pour le
monastère des Dominicaines de St-Pierre am
Bach à Schwyz ?
Un religieux, qui organisait des retraites
pour filles qui désiraient aller au couvent,
m’indiqua
plusieurs
couvents
possibles.
Lorsque j’arrivai dans le parloir du couvent StPierre, cela me plut tout de suite. Je le sus
exactement : je veux rester là. Encore
aujourd’hui, je n’aimerais pas être ailleurs.
Avez-vous reçu une éducation spécialement
religieuse ?
Je grandis dans une famille paysanne à Benken
SG.
La
maison
paternelle
rayonnait
naturellement. Nous priions beaucoup, à table et
à la maison. Les premières prières, je les ai
apprises avec ma maman. Nous étions quinze
frères et sœurs. Maintenant, seules sept filles
vivent encore.
Qu’avez-vous fait avant votre entrée au
monastère ?
Je suis le onzième enfant. D’abord, j’ai
travaillé dans une fabrique. Je devais gagner ma
vie parce que la famille avait besoin d’argent.
Après ça, je fus employée de maison dans la
région de Bâle et de Winterthur.
Je commençais un apprentissage comme sœur
psychiatre et je suis entrée au monastère au
milieu de l’apprentissage, à l’âge de 22 ½ ans,
parce que le monastère le désirait, ce qui fut
pour moi un très grand sacrifice.
Est-ce qu’il y a eu un dernier événement qui a
motivé votre entrée au couvent ?
La décision a mûri avec le temps. Je devais
encore gagner un dernier combat. A la suite
d’un accident, mon père était gravement
malade. La famille voulait me garder comme
soignante. Je demandais à Jésus une réponse
21
Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs
de 1550, il n’y en avait plus qu’une, Sœur
Verena Gruoberin. Elle avait béni les nouvelles
sœurs sur son lit, avant sa mort. Ensuite, il
s’ensuivit un nouvel élan. Le cloître actuel a été
construit de 1619 à 1639,
Comment se passe une journée ?
A 6 h 10, la journée commence avec les
Laudes, la prière du matin qui est dite dans tous
les monastères et par tous les prêtres. A 7 h, il y
a la sainte messe et l’adoration, à 8 h, le
déjeuner. A 10 h 50, nous avons la prière de
midi suivie du dîner. A 13 h, il y a la lecture
spirituelle, à 15 h, la prière du chœur, à 16 h 30,
durant le temps de carême et pendant les mois
de mai et d’octobre, nous prions le chapelet. Et
dans les autres temps, nous chantons les vêpres
à 16 h 45. Ensuite, il y a l’adoration et le chapelet
dans le chœur des sœurs. A 18 h 15, nous avons
le souper. A 19 h 20, ça sonne pour les complies
(prière du soir). A 20 h 15, et jusqu’au déjeuner,
le silence absolu est demandé. Même pendant la
journée nous ne parlons pas beaucoup ; nous
pouvons parler seulement durant les temps de
récréation après le dîner et le souper. Entre les
temps de prières, nous sommes occupés à
différents travaux.
A minuit, on entend à Schwyz les cloches du
couvent ? Qui est-ce qui sonne ?
Depuis quelques années, la sonnerie est
électrique. Autrefois, à minuit, c’était la prière
du chœur, ce n’est plus comme ça aujourd’hui.
Nous voulions supprimer la sonnerie à minuit.
Les schwytzois nous prièrent de la garder. Ils
nous disaient que c’était une sonnerie si
familière. Beaucoup prient pendant la sonnerie
de cette cloche ou savent qu’ils doivent quitter le
restaurant et rentrer à la maison.
Est-ce que la vie du couvent a changé depuis
votre entrée en 1962 ?
En 1962, c’était beaucoup plus sévère. Cela
aurait été un péché mortel si on avait sorti un
doigt de pied du couvent. Mais je n’ai jamais cru
à ça.
Jusqu’en 1972, nous dormions sur des sacs de
paille. Ensuite, les dames de Schwytz ont mis en
route une action lits. Nous utilisons encore
aujourd’hui ces lits et nous en sommes très
reconnaissantes. La fabrication des hosties fut
modernisée ; autrefois, on les cuisait du lundi
de mariage : ce que Dieu a uni, l’homme ne peut
pas le désunir.
Savez-vous ce qui se passe dans le monde endehors des murs du couvent ?
Je m’informe avec les journaux et nous
avons une petite radio. Je regarde peu la
télévision, mais je regarde quand il y a une
émission religieuse ou biblique. Ordinateur et
internet n’existent pas dans notre couvent.
Quelle différence y a-t-il entre ordinateur et
internet ? (ndlr : cela va vous être brièvement
expliqué)
Participez-vous à la vie politique ?
Oui, je vote par correspondance.
Quittez-vous de temps en temps le domaine du
monastère ?
Durant les onze premières années, je ne
suis jamais sortie. Mais en 1973, le dentiste
Hürlimann ne pouvait plus venir au couvent, je
dus alors aller obligatoirement à son cabinet. La
nuit avant le rendez-vous, je n’ai pas dormi,
c’était comme si je devais aller à Paris. Depuis
quelques années, je vais de temps en temps me
promener, pour éviter des douleurs de hanche,
de Ingenbohl à Morschach ou dans le
Tschütschi.
De quoi vivent les sœurs ?
Nous fabriquons les hosties, nous
recevons l’AVS et des dons des bienfaiteurs qui
nous remercient de nos prières quotidiennes.
Vous sentez-vous portée par la population
schwytzoise ?
Oui, bien sûr. Aucun monastère n’a autant
de soutien que nous. Nous le remarquons aussi
lors de notre prière du soir de chaque premier
mardi du mois (20 h) qui est suivie par
beaucoup de fidèles. Les gens sont très bons
envers nous et nous leur en sommes très
reconnaissants.
Combien de sœurs vivent en ce moment au
monastère ?
Maintenant, nous sommes 9. En 1962,
quand je suis entrée au couvent, nous étions 40.
Comment voyez-vous l’avenir ?
On n’en sait rien du tout. Dans l’Eglise, on
remarque une cassure, une rupture. Nous
sommes là pour Dieu et nous mettons notre
destin entre ses mains. Il nous dirigera. En 1483,
il y avait encore trois sœurs au couvent, autour
22
Monialibus Nº 27
Est-ce que la communauté des sœurs participe à
la vie paroissiale ou vit-elle simplement fermée
sur elle ?
Nous prions tous les jours pour la
paroisse. Dans le cadre de la préparation à la
première communion, des groupes viennent
souvent chez nous. Nous leur expliquons la
fabrication des hosties. A cette occasion, j’ai
remarqué
que
beaucoup
d’enfants
ne
comprennent pas la sainte messe. C’est
pourquoi je leur explique l’eucharistie. Je veux
les enthousiasmer pour Jésus. Il attend souvent
des années jusqu’à ce que les enfants lui soient
reconnaissants. Dans la vie, le plus important
c’est l’amitié qui nous lie à Jésus. Je dis aux
enfants : « Vous devez maintenant faire de Jésus
votre ami et ne pas attendre ».
Est-ce votre message religieux ?
Jésus habite en nous depuis le baptême.
On peut le découvrir en nous et, grâce à ça,
laisser briller tout le ciel en nous. Notre but est
de transmettre l’Evangile et de fortifier les gens
dans la foi.
matin au samedi soir. Avec la nouvelle machine
de 1976, nous fabriquons en un jour pour
environ trois semaines. Le matin, à 5 h 00, nous
entendions le moulin du couvent de Paul Etter
commencer son travail. Le moulin fut aboli en
1986.
Avez-vous un jardin et gardez-vous des
animaux domestiques ?
Jusqu’en 1990, nous avions 2 à 6 cochons
et 40 poules. Nous avions aussi un beau jardin
potager et 105 arbres. Maintenant, il n’en reste
que 55. Il y a 15 ans, 38 arbres fruitiers nains
furent plantés. Les hautes tiges furent
abandonnées. Où il y avait des jardins pousse
maintenant de l’herbe. Dans les écuries règne
maintenant un silence religieux.
Est-ce qu’il y eut des rénovations dans le
cloître ?
Le chauffage fut changé. Les petits
fourneaux à bois et les nombreuses cheminées
qui étaient sur les toits ont disparu. Au parloir,
la triple grille a disparu et a été remplacée par
quelque chose de plus plaisant. Dans le chœur
des sœurs, le fourneau à bois fut remplacé par
un chauffage à air chaud. La sonnerie des
cloches a été électrifiée grâce à un généreux
bienfaiteur. Aussi les sonnettes d’entrée furent
remplacées par une sonnette électrique. La
cuisine fut modernisée, le gaz et l’électricité
remplacent le charbon. Au plafond de la cuisine,
nous avons un boiler de 100 litres qui devrait
suffire pour toutes. Maintenant, il y a dans toute
la maison eau chaude et eau froide.
Sentez-vous que l’Eglise a allégé un peu les
règles sévères d’autrefois ?
Après le Concile, nous avons changé le
voile. La prière du chœur était dite et chantée en
latin jusqu’en 1978. Ensuite, nous commençâmes
à apprendre avec les nouveaux livres de
psaumes en allemand. Lors de certaines grandes
fêtes, nous avons gardé le latin.
Avez-vous des souhaits personnels ?
Nous les sœurs, nous ne possédons pas
d’argent. Quand nous avons besoin de quelque
chose, cela nous est donné. Je suis très économe.
Je coupe le tube de dentifrice pour le vider
complètement. Il ne me manque rien. Je ne dois
rien posséder et ne dois renoncer à rien. Je ne me
sens pas restreinte, je me sens bien ici.
Données sur la personne
- Nom, prénom: Hofstetter Elisabeth, Sœur
Agnès
- Date de naissance: 16 novembre 1939
- Profession: religieuse
- Entrée au couvent: 31 mai 1962
- Première profession (entrée dans les ordres) : 2
février 1964
- Hobbies: pour ça, je n’ai pas le temps
- Activité préférée : je fais ce qui m´est demandé
- Plat préféré: ce qui vient sur la table
- Boisson préférée : l’eau
Original : Anglais
Prions pour
Priez pour l’Afrique souffrante !!!
Nous
avions
juste
gagné
notre
indépendance des Britanniques. J’étais encore
adolescente quand nous chantions un chant
intitulé "Les Battements de Tambours de l’Afrique".
Le chant évoquait ce que ces battements de
tambour voulaient dire, c’est-à-dire en clair, "la
libération de la maladie, de la faim et de la
23
Bulletin International Moniales de l´Ordre des Prêcheurs
survenu, parce que le pire était la lutte entre
Nord et Sud. Maintenant, ils ont été séparés et le
Sud Soudan a son propre président, mais, il y a
toujours la pauvreté, la faim, les maladies dues à
un service médical insuffisant et la mort est
toujours là. Le peuple n’est toujours pas au
repos ni en paix. Comment le peuple arrive-t-il à
vivre avec cette peine, spécialement lorsque la
fin de toute cette souffrance semble si éloignée ?
Comment l’Evangélisation peut-elle être faite
dans de telles circonstances ? Comment le
peuple peut-il grandir et se développer ? La
situation en Somalie n’est pas tellement
meilleure. Oui, peut-être n’y a-t-il pas autant de
famine que l’année dernière, mais la pauvreté
avec tout ce qu’elle amène derrière elle, doit
encore être une grande cause de préoccupation.
Je pense même qu’il y a toujours une guerre en
cours là-bas.
La République Démocratique du Congo
est un autre pays qui traverse une quantité de
troubles, de combats et les conséquences de ces
combats interminables. Le Congo est un pays
riche avec même des minéraux rares et,
j’imagine que c’est peut-être à cause de ses
minéraux qu’ils souffrent. Ces richesses attirent
les gens et alors l’avidité et la corruption
réclament leur droit et le résultat est ce que nous
voyons et entendons. Au Congo, les mamans et
leurs filles subissent l’horreur du viol et
d’inimaginables violences sexuelles. Il y a tant
de pauvreté et bien sûr de mort. Des milliers de
personnes ont été déplacées de leur maison et de
leur village ancestral ; certains fuient avec
seulement leurs vêtements sur leurs corps et
dans certains cas les mamans ont leurs enfants
dans le dos. Elles se trouvent en train de
voyager à travers de dangereuses forêts et
essayent de s’éloigner de la violence et des
attaques des soi-disant guerriers de la paix. Les
soldats adultes prennent les garçons comme
esclaves sexuels pendant que d’autres sont pris
comme enfants-soldats, ce qui pour eux doit être
comme marcher vers leur propre tombe.
Mais les catholiques sont répartis à travers
le pays au nombre de 35 millions en 6
archidiocèses et 41 diocèses. L’Eglise souffre
avec le peuple, mais, inutile de dire que
l’Evangélisation est ralentie. L’Eglise cherche
haine". Est-ce que celles-ci existent toujours ?
Voyons …
Dans cet article, je voudrais souligner
quelques unes des peines et souffrances
qu’endurent les Africains aujourd’hui. C’est afin
que nous, comme femmes de prière, puissions
prier pour nos frères et sœurs affligés de tant de
différentes façons. Nous sommes au courant de
la plupart de ces choses, mais un rappel nous
aide à les porter au Seigneur dans notre prière.
Le Continent Noir, l’Afrique a connu plus de
démons qu’aucun autre continent n’a connu. Je
pense, par exemple au terrible commerce des
esclaves qui a vu la mort de tant de personnes,
la déportation de tant d’autres, les emmenant
loin de leurs proches et de leurs origines bienaimées. Oui, il y a un vieux démon, mais ses
stigmates et ses blessures demeurent visibles
aujourd’hui et peuvent nous aider à nous en
rappeler. Nous voyons de tels stigmates, par
exemple, dans le fait que notre peuple est
disséminé dans beaucoup de parties du monde
comme le résultat du trafic des esclaves
(quoiqu’il y ait aussi d’autres raisons). Mais
Dieu qui écrit droit avec des lignes courbes a
utilisé la situation pour nous donner notre sœur
Chikaba, o.p. qui, nous l’espérons, sera un jour
canonisée. Avant elle, il y a eu saint Martin de
Porres et d’autres que je ne connais pas. Mais
combien parmi nous connaissent ces saintes
gens ?
De nos jours, nous avons observé
beaucoup de douleurs et de luttes dans des pays
comme le Soudan, la République Démocratique
du Congo, l’Ethiopie, le Zimbabwe, l’Afrique du
Sud, et plus récemment, l’Egypte, la Tunisie, la
Libye, et la liste continue. Je vais maintenant
dire en bref quelque chose à propos de certains
d’entre eux. Certains souffrent à cause de la
corruption et de l’avidité de leurs chefs. Ceci a
causé la mort de beaucoup de personnes
innocentes et on peut se demander que faire
alors que les guerres continuent après la mort
du Chef, comme en Libye, ou la chute des
leaders ailleurs. Ainsi, on peut se demander ce
que devient le bel idéal de « Justice sans
violence » ?
Le Soudan connaît des troubles depuis des
temps immémoriaux. Un grand changement est
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Monialibus Nº 27
leur vie n’est pas mince. Nous en avons eu
plusieurs qui sont venus et ont dit comment ils
entendaient des voix dans leur tête, et quand on
cherche, on s’aperçoit qu’ils ont été impliqué
volontairement ou non dans le satanisme. Le
trafic du corps humain est d’autant plus vivant
ici que de terribles choses comme l’avortement,
l’homosexualité, le lesbianisme ont été
légalisées. Il y a maintenant un mouvement vers
la légalisation de la prostitution. Comment vontils survivre dans une société de ce genre ? On ne
doit pas juger mais, cela devient un souci pour
beaucoup qui malheureusement ne peuvent
faire que très peu. C’est pourquoi je vous prie de
porter tous ces problèmes devant le Seigneur car
il est l’unique solution, la seule arme que nous
pouvons utiliser. Les gens ont besoin d’être
éclairés et de comprendre ce qu’est la vie.
Beaucoup de familles souffrent de la pauvreté,
de mauvais logement, du chômage, du contexte
familial déficient et de beaucoup d’autres
problèmes.
En Afrique du Sud, la population
catholique est peu nombreuse et la foi a besoin
d’être beaucoup plus approfondie. L’Eglise doit
donner le meilleur d’elle-même pour y
remédier.
Revenant à ma chanson, la paix tant
désirée a-t-elle été atteinte ? NON. Peut-être en
partie, mais il y a encore tant de souffrance et,
nous pouvons seulement demander de prier le
Seigneur pour qu’il apporte de quelque manière
paix, confort, un peu de bonheur et d’espérance
à nos frères et sœurs souffrants.
également la paix, ensemble avec quelques
Congolais de bonne volonté dans le pays ainsi
que beaucoup de gens de l’extérieur qui
essayent d’aider de différentes manières.
L’Eglise, dans ses efforts pour aider, n’est pas
épargnée, il y a des morts parmi la hiérarchie,
les prêtres, les religieux et même les laïcs. Les
Congolais doivent être aidés à réaliser que la
responsabilité de la paix repose d’abord et avant
tout sur leurs propres épaules. Puisse Dieu leur
venir en aide.
En février, des troubles ont éclaté en
Ethiopie. Des milliers d’Ethiopiens étaient très
pauvres ont dû quitter leur terre et leurs
maisons pour laisser place aux investisseurs
étrangers. Le pire, dans cette cruauté, est que,
quelques soient les produits de la terre dans la
main des étrangers, ils ne profitent pas aux
Ethiopiens (du moins pas directement) mais
sont plus probablement exportés. Ceci, bien sûr,
a été ordonné par les autorités. Un chef local a
été interviewé et a déclaré qu’ils ne bougeraient
pas même s’ils savaient que le gouvernement les
forcerait à partir. Il est difficile de savoir
comment vont les choses pour eux maintenant.
Mais chacun peut imaginer que si les choses
vont dans le sens ou elles ont commencées, elles
ne peuvent qu’aller plus mal maintenant, avec
un lot de souffrances. Dans tous ces pays,
beaucoup de personnes vivent comme des
réfugiés ici ou là. Quelle vie ?
En regardant l’Afrique du Sud, chacun
peut voir que le pays se bat pour se libérer des
derniers liens du régime de l’apartheid et cela
peut être très dur à certains moments. La vie de
famille semble être l’une des zones les plus
affectées de la société, spécialement en ce qui
concerne les enfants et la jeunesse. Des parents
élèvent convenablement leurs enfants. Mais en
Afrique du Sud les parents qui font cela courent
le risque de voir leurs enfants les dénoncer aux
autorités car les enfants ont reçu ce droit du
gouvernement. Avec ce genre de vie, il n’y a pas
de fin aux problèmes dans lesquels les enfants
peuvent aller se fourrer. Les maux abondent
dans notre société et il est difficile pour les
enfants de leur échapper. Le satanisme en atteint
beaucoup. Dans les écoles ils sont en rapport
avec ce mal et le chaos que cela apporte dans
Original : Anglais
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