Une expérience de vie communautaire avec de jeunes adultes

Une expérience de vie
communautaire avec de
jeunes adultes
Ce projet est proposé par les Frères maristes
dans leur résidence à Montréal.
Il est accessible aux jeunes, filles et
Résidence de la communauté d’accueil à Montréal
garçons, de 18 à 35 ans «ouverts à la
dimension religieuse», mais ayant parfois très peu de références chrétiennes. Ceux-ci
peuvent y vivre une année complète ou une session universitaire de quatre mois seulement.
Cet engagement peut se prolonger sur deux ou trois ans.
Il s'agit en quelque sorte d'un «laboratoire de vie fraternelle au nom de l'Évangile» proposé
à ceux et celles en quête de sens qui s'interrogent sur la vie et sur les grandes questions
existentielles. Ces jeunes s’ouvrent ainsi aux valeurs chrétiennes véhiculées dans le groupe.
Cette expérience favorise la découverte de leur «vocation propre» comme citoyen et
comme chrétien, quel que soit le chemin emprunté. Nous osons croire que chacun
découvrira ainsi un peu mieux sa mission spécifique dans le monde et dans l’Église.
Je vous rappelle que la communauté est
composée de 12 étudiants universitaires partagés
également entre garçons et filles et de trois
frères maristes. En septembre 2013, nous en
serons à notre quatrième année d’expérience. À
notre grande surprise, nous recevons plusieurs
demandes même si nous n’avons jamais fait de
publicité. Cette dernière étant faite
principalement par les jeunes eux-mêmes.
Comment aujourd’hui, être témoin des valeurs
évangéliques dans le monde et particulièrement
auprès de la clientèle des jeunes universitaires?
Pour nous les frères, cet accueil de jeunes universitaires nous permet de vivre ce «Venez et
voyez». Loin de vouloir « prêcher » la Bonne Nouvelle à tout prix, nous ouvrons tout
simplement les portes de notre milieu de vie pour partager avec eux le quotidien de notre
vie dans un projet articulé et accepté par chacun. Vous devinez sans doute que cette
ouverture a aussi ses exigences et ses défis tant au niveau de la qualité de vie
communautaire qui s’y vit qu’au niveau de la pertinence de notre vie religieuse insérée
dans un monde laïcisant et sécularisé.
I. Les principales exigences du projet communautaire sont :
 Une soirée communautaire vécue aux deux semaines.
Cette soirée communautaire commence avec le souper. Très souvent, nous avons un
anniversaire à souligner lors du repas. Ces temps de fêtes et de célébration sont très
importants pour cimenter le groupe. Ça donne une belle occasion à chacun de
révéler à l’autre ses forces et quelques qualités qu’il ignore parfois.
La rencontre se divise habituellement en trois parties :
 Un moment pour la planification et pour l’organisation de notre vie de
groupe.
 Une heure de mise en commun et de partage sur divers sujets choisis à
l’avance et animés parfois par les jeunes eux-mêmes. Chacun a aussi
l’occasion de se présenter plus longuement : sa famille, sa formation, ses
rêves, son parcours de vie et quelques expériences significatives.
 Un temps de prière à la chapelle pour conclure notre rencontre.
 Une présence assidue au repas comme lieu de partage et de communion
fraternelle.
« Autour de la même table » est une expression bien mariste qui inspire notre
groupe communautaire. Les repas sont des occasions privilégiées de rencontre, de
fraternité et de partage. Nous croyons que la table est le lieu où se bâtit
quotidiennement l’amitié. C’est également le lieu où chacun arrive à se révéler au
naturel. C’est un moment important pour expérimenter l’acceptation
inconditionnelle de l’autre dans le respect et la vérité. L’avantage bien concret de la
table est que nous nous y retrouvons chaque jour sans avoir à consulter nos agendas
trop remplis!
 Un partage de quelques tâches d’entretien de la résidence.
Cette tâche hebdomadaire, en plus d’être utile pour l’entretien de la
maison, permet à chacun de démontrer son intérêt pour son milieu
de vie et renforce son sens de l’appartenance.
 Invitation libre à se joindre à la communauté pour un temps
quotidien de prière. Il faut se rappeler que la clientèle
universitaire qui se joint à nous n’est pas en période de formation religieuse et
spirituelle comme étape préparatoire au noviciat. Voilà pourquoi, ils sont libres d’y
participer. Presque chaque soir, entre 1 et 3 jeunes participent à la prière qui inclut
un temps de partage à partir de la Parole de Dieu de la Liturgie du jour. Ceux qui y
participent régulièrement font de belles découvertes. Ils constatent que la Parole de
Dieu peut se lire au présent en l’actualisant. Elle n’est pas seulement une histoire
du passé!
 Accompagnement pour ceux/celles qui le
désirent.
Les frères de la communauté peuvent assurer ce
service et tous les trois s’y montrent disponibles.
En pratique, cet accompagnement est ponctuel.
Certains jeunes, vivant des difficultés personnelles,
sentent le besoin de se confier à quelqu’un. Une
fois la tension réglée, les accompagnements sont
ponctuels et non sur une base régulière.
 Le désir de s’engager à vivre avec d’autres « l’esprit de famille ». À la manière
de Champagnat, nous apprenons à développer entre nous des relations simples,
cordiales et amicales. La résidence devient notre lieu de vie et de fraternité. Nous
apprenons à donner du temps gratuitement. Nous cherchons à être attentifs les uns
aux autres. Malgré nos différences de culture, de caractères, de langues et parfois de
religions, nous tendons à vivre cette fraternité universelle. Et surtout, nous sommes
vite confrontés aux exigences de l’amour et du pardon mutuel.
I.
Quelques questions d’ordre pratique.
1. Quels sont les principaux critères de l’acceptation d’un candidat?
a. Avoir au moins 18 ans. L’âge maximal est variable. Généralement, avoir
moins de 35 ans.
b. Idéalement, avoir le statut d’étudiant.
c. Participer à une entrevue avec le responsable de la résidence pour bien
présenter le projet de vie et pour mieux connaître les motivations du
candidat.
d. De la part du candidat, démontrer un grand intérêt à vouloir vivre une telle
expérience.
e. Être ouvert à la dimension religieuse de la maison et montrer au moins un
désir d’en connaître davantage dans ce domaine.
f. Avoir un désir d’entrer en communication avec les autres membres du
groupe et non pas de vouloir vivre en simple « chambreur ».
2. Pouvons-nous recevoir des amis-es à la maison ou des copains étudiants?
a. Oui bien sûr. Si vous invitez quelqu’un pour un repas, il convient d’avertir et
de demander la permission.
b. Il est possible de faire des travaux universitaires ensemble dans les locaux
alloués à cette tâche.
c. L’existence de notre résidence avec cette expérience communautaire est
connue d’un plus large public grâce aux contacts des jeunes et aux visites
d’étudiant-e-s externes. Si l’atmosphère de la maison leur plait, il arrive
parfois qu’ils demandent à y demeurer. Alors les démarches en vue de
l’inscription débutent.
3. En général, quel est l’esprit qui règne
dans la maison?
Nous cherchons à ne former qu’une seule
communauté ensemble, garçons, filles et
frères et non pas 3 sous-groupes. Les frères
ont fait le choix de ne pas réserver un
appartement qui leur serait exclusif. Tout
est mis en commun. Le sens de l’humour est
bien développé entre nous. Il arrive parfois
que les nouveaux, un peu timides et
réservés hésitent à entrer dans ce jeu, mais ils comprennent rapidement que ce sont
des marques d'amitié vécues dans le respect de chacun.
4. Comment arrivez-vous à gérer la vie entre garçons et filles dans la vingtaine et
sous un même toit?
D’abord, nous tenons à accueillir de jeunes adultes responsables et non pas des
adolescent-e-s. Quelques principes de base sont énoncés clairement. Tout dans la
maison doit favoriser la vie fraternelle et l’amitié envers chacun. Si quelqu’un est
« amoureux » d’un autre résident de la maison, il pourra demeurer avec nous à la
condition que ce « couple » respecte et favorise la vie fraternelle dans la maison. Si
ces amoureux veulent toujours être ensemble et vivre une vie de couple, ils seront
invités à se trouver un autre lieu de vie. Au cours des trois dernières années, nous
avons vécu l’expérience à deux occasions. Les couples concernés ont été très
respectueux de la vie fraternelle du groupe. Ils sont aujourd’hui mariés et ils ont de
très bons liens avec nous.
5. Pourquoi vous occupez-vous de jeunes étudiants universitaires?
D'une part, nous sommes des éducateurs
de carrière. À l'image de notre Fondateur,
dès que nous sommes en présence de
jeunes, nous désirons leur partager (non
leur imposer!) ce qui nous fait vivre et ce
qui donne sens à toute vie. Nous voulons
les rendre autonomes et libres.
D'autre part, comme chrétiens engagés et
comme religieux, nous trouvons important
de partager à d'autres, particulièrement
aux générations qui nous suivent, quelque
chose de notre héritage spirituel afin de leur permettre de trouver, à la fois un sens
profond à leur vie et leur manière spécifique de "marcher à la suite de Jésus" dans
une mission plus précise.
6.
En nous proposant cette expérience, voulez-vous recruter de futurs Frères
Maristes?
L'expérience que nous proposons à notre niveau ne vise pas la FORMATION
PREMIÈRE À LA VIE RELIGIEUSE.
C'est une espèce de laboratoire de vie fraternelle au nom de l'Évangile. C'est pour
cette raison qu'en septembre 2010, nous avons accepté une première fille à notre
communauté. Autant les filles que les garçons peuvent vivre ce premier niveau de
vie et d'engagement au nom même de leur baptême.
En permettant à un grand nombre de jeunes de vivre avec nous cette expérience,
nous sommes convaincus qu'ils seront plus à même de découvrir leur "vocation
propre" comme citoyens et comme chrétiens. Nous croyons que cette étape de vie,
vécue dans un milieu qui fait la promotion des valeurs humaines et chrétiennes, sera
un terreau favorable pour ces jeunes qui veulent donner un sens à leur vie et une
mission spécifique comme futurs professionnels. Ce « vivre avec », si cher à
Champagnat, permettra à ces jeunes de mieux découvrir la vie religieuse et
éventuellement de joindre la communauté, soit comme frères, soit comme laïcs
Maristes.
En terminant, je vous présente les
principales caractéristiques du groupe
de l’année 2012-2013.
Vous remarquez que la clientèle
étudiante est très variée encore cette
année, tant au niveau des pays d’origine
(six Canadiens dont trois québécois et six
autres provenant de quatre pays
différents : France, Égypte, Colombie et
Pérou) qu’au niveau également des
religions d’appartenance. Toutefois, ces
religions sont toutes d’inspiration
chrétienne : catholique romain,
protestante, Église unie, et orthodoxe
En avant : Alice Niyizurugero et Consuelo Rosales.
copte.
Assis : Réal Cloutier, Tara Commandeur, Dina Gaid, Mary
Les études se partagent ainsi : un en
Gendi et Richard Roy.
Debout : Jean-Noël Bergeron, Marc-André Riberdy, Katherine
Médecine, trois aux HEC (Hautes Études
Crossley et Gabriel Martin- Gagnon. À l’arrière : Botros Awad,
commerciales), une à la Polytechnique
David Bélanger, Hugues Baligand et Danilo Angarita.
(stagiaire), trois en Orthophonie, deux en
Musique et deux en attente de l’évaluation de leur formation universitaire antérieure
comme comptable ou comme physiothérapeute. Le tiers des membres du groupe est au
niveau de la Maîtrise.
Par : Réal Cloutier, f.m.s.
6 juin 2013