Volume 91 (4).QXD - Canadian Journal of Public Health
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Volume 91 (4).QXD - Canadian Journal of Public Health
EDITORIAL portation designers and product manufacturers of cars, toys and housing need to be involved. Nowhere is there a stronger argument for expanded networks and increased intersectoral collaboration than in the case of children’s environmental health. As discussed in “In Harm’s Way: Toxic Threats to Child Development,” a report by Greater Boston Physicians for Social Responsibility, “the intersection between environmental chemicals and child development is a new area of public health science. It is only in the past few years that we have begun to grasp the potential health effects of even slight disturbances in child development. So much hinges on understanding the effects of environmental chemicals on these processes: developmental disabilities, including attention deficit/hyperactivity disorder, autism and related neurodevelopmental disabilities, affect millions of American children. The consequences of these disorders are often tragic. The familial, societal and economic costs are immense, and the disabilities can be life-long.”3 Around the world, many experts across fields of science, health and academia now acknowledge that the present situation of environmental health argues for precaution. As stated by Dr. Philip Landrigan, Director, The Center for Children’s Health and the Environment, Mount Sinai School of Medicine, New York, NY, “we have apparently increasing health incidence of significant developmental disabilities. We have plausible biological mechanisms connecting environmental toxicants with health effects, as demonstrated in laboratory animals. We have accumulating evidence of neurotoxic damage to children by environmental agents, such as lead and PCBs. We must increase our understanding of the neurotoxicity of chemical agents now in the environment, and we must adopt public health policies that limit the exposure of fetuses and children to environmental chemicals. “We should not need to identify with certainty exactly how much and through what mechanism a neurotoxic pesticide impairs brain development before coming to the conclusion that public health is not protected when the urine of virtually every child in this country contains residues of these chemicals. We can become more discriminate in home use of pesticides and modify agricultural systems so that we rely less on pesticides that are toxic and ubiquitous in the environment. “Protecting children from harmful exposures to environmental chemicals is well within our grasp. Residual uncertainties cannot be an excuse for inaction when the weight of evidence establishes the likelihood of harm.” Health promotion strategies have successfully addressed issues that affect us all in our day-to-day life and as a population and that we now often take for granted. Health promotion programs, initially one by one, and then collectively, have changed the daily scene in which we all live, in many of our communities. This scene has changed substantially in the past twenty years, addressing injury prevention, improved birth outcomes, healthy lifestyles and early child development, to name a few. Imagine the opportunities in the next twenty years during which we will tackle income inequities, inclusion of all populations and reducing environmental exposures in the world in which we, our grandchildren and their children live. REFERENCES/BIBLIOGRAPHIE 1. Schissel B, Eisler L. Youth Speak Out: Attitudes and Behaviours Related to Youth at Risk in Saskatchewan. Saskatoon: Saskatchewan Institute on Prevention of Handicaps, 1999. 2. Pattinson K. Healthy Communities…Healthy Youth: It’s just a matter of time! Vancouver: Boys and Girls Club of British Columbia, 1998. 3. Schettler T, et al. In Harm’s Way: Toxic Threats to Child Development. Massachusetts: Greater Boston Physicians for Social Responsibility, 2000. Stratégies de promotion de la santé : aborder les enjeux qui nous touchent tous Dawn Walker, RN Récemment, alors que je quittais rapidement une réunion pour me rendre à une autre réunion qui devait avoir lieu dans un autre secteur de la ville, je me suis vu imposer un moment de réflexion en attendant qu’un pont levant termine son trajet afin que la circulation puisse reprendre. Étant donné que je roulais au ralenti, j’ai jeté un coup d’œil aux alentours et j’étais stupéfait par la diversité des activités qui se Directeur exécutif, Institut canadien de la santé infantile, 384 rue Bank, pièce 300, Ottawa (Ontario) K2P 1Y4 246 déroulaient dans les environs immédiats. Il y avait des jeunes sur des patins à roues alignées, une famille à bicyclette, deux personnes âgées qui promenaient leurs chiens, une professionnelle de la santé avec son client en chaise roulante qui circulaient sur un sentier et un groupe d’écoliers qui attendaient, ensemble, avant de poursuivre leur excursion scolaire. Au début j’ai porté attention au nombre de personnes et au genre d’activités qu’elles pratiquaient pendant cette agréable journée d’été. Puis, je me suis rendu compte que tout le monde portait du matériel de pro- REVUE CANADIENNE DE SANTÉ PUBLIQUE tection : des genouillères, des casques, des gants, des chapeaux et des lunettes de soleil. Je me suis dit que c’était incroyable, car les gens avaient tenu compte des messages de promotion de la santé et de la prévention des blessures! L’accroissement du nombre de personnes qui mènent une vie active, qui participent à des activités quotidiennes comme la marche, la course à pied et la bicyclette est évidente dans tous les groupes d’âge. De plus, les avantages de liens d’amitié et du soutien de la collectivité à notre santé et à notre bien-être sont en train d’être reconnus. Là où je me trouVOLUME 91, NO. 4 ÉDITORIAL vais, personne ne fumait, bien que le tabagisme demeure notre préoccupation principale en matière de santé publique à l’échelle nationale et mondiale. Cette scène peut sembler utopique mais des scènes similaires se déroulent partout au pays. Les membres des collectivités œuvrent de concert pour régler nombre des problèmes de santé et de bien-être au moyen de programmes de promotion de la santé : des cliniques destinées au bien-être des bébés, des programmes pour arrêter de fumer, des chemins sécuritaires pour se rendre à l’école, des dispositifs de retenue pour enfants, des modes de vies actifs et une alimentation saine, ainsi que du soutien récréatif et social pour ne nommer que ceux-là. Bien qu’il soit difficile, à l’heure actuelle, d’obtenir des résultats clairs et directs à l’échelle nationale, nous commençons à voir les résultats. Les taux de blessures sont encore élevés mais ils sont en diminution, et il arrive moins souvent que les gens conduisent avec des facultés affaiblies, bien que l’alcool soit toujours l’une des causes principales de mortalité dans les cas de collision. En général, les Canadiens sont plus actifs, vivent plus vieux et ont des vies plus remplies. Toutes les collectivités du Canada se mobilisent à divers degrés pour offrir un soutien au développement des jeunes enfants. De plus en plus de dirigeants communautaires comprennent les sentiments exprimés par son excellence la gouverneure générale, dans le discours du Trône lors de l’inauguration de la deuxième séance du trente-sixième parlement du Canada, le 12 octobre 1999, à savoir qu’« Aucun engagement que nous prenons aujourd’hui ne sera plus important pour la prospérité et le bien-être à long terme de la société canadienne que celui d’investir nos efforts en faveur des très jeunes enfants. Ce sont les parents et les familles qui ont la responsabilité première de prendre soin de leurs enfants. La société toute entière doit cependant œuvrer de concert pour que nos enfants acquièrent les compétences nécessaires à leur réussite. » De nombreux programmes communautaires sont maintenant financés par des partenariats auxquels participent les administrations municipales, provinciales et fédérales ainsi que les sociétés. JULY – AUGUST 2000 Cependant, en tant que société, il nous reste du chemin à parcourir car les jeunes constituent un groupe souvent délaissé. « Malgré la déclaration des Nations Unies voulant que, pour la septième année consécutive, le Canada est l’endroit du monde où il fait le mieux vivre, selon les normes de durée et de qualité de vie, comparativement à d’autres pays industrialisés notre feuille de route est médiocre en matière de pauvreté des enfants… Ce qui est plus grave encore, c’est que ces données sociales peu enviables sont apparues dans un contexte politique où les enfants et les jeunes sont les boucs émissaires des problèmes sociaux des temps modernes. Les pressions politiques visant à engendrer une société plus sûre portent souvent sur les lois comme la Loi sur les jeunes contrevenants qu’ils décrivent comme trop laxiste, les écoles comme trop tolérantes pour ce qui est de la diversité, les parents comme trop peu concernés et les enfants comme des menaces croissantes… nombreux sont ceux qui affirment que les enfants et les jeunes sont relativement désenchantés de notre société et que ce désenchantement les place à des degrés de risques variables selon leurs caractéristiques sociales comme l’âge, la classe, le sexe et le lieu où ils habitent. »1 De ce fait, des programmes comme Healthy Communities – Healthy Youth sont en train de faire leur apparition. Selon Keith Pattinson, Directeur régional de la Boys and Girls Club of British Columbia, « il s’agit en fait de revenir aux notions fondamentales, et ce qui est le plus important c’est de comprendre la raison pour laquelle les gens, de nos jours, ne se sentent pas investis du pouvoir pour prendre personnellement des mesures au sein d’une société centrée sur les services, pas sur les collectivités. Les gens de la collectivité ne s’attendent plus à ce que l’on assume la responsabilité du bien-être des enfants et des adolescents hormis lorsqu’il s’agit des parents et des personnes rémunérées à cet effet. »2 Le programme propose que l’on réoriente nos efforts sur 40 possibilités de développements qui sont désignées comme les fondations sur lesquelles on pourra établir un développement sain pour tous les jeunes. Ces expériences réussies nous ont permis d’apprendre que nous devions agrandir nos réseaux. Nous savons que les particuliers n’ont aucun contrôle sur bon nombre des éléments globaux qui ont une influence notable sur la santé et qu’il faut effectuer des changements à l’ensemble du système; il faut accroître nos efforts de manière à fournir un hébergement et un revenu adéquat ainsi qu’un environnement sain. Les principes de promotion de la santé ont été adoptés par de nombreux secteurs, particulièrement ceux qui sont directement liés à la santé et au bien-être. De nombreuses autres personnes, comme les environnementalistes, les urbanistes, les gens qui conçoivent les systèmes de transports ainsi que les fabricants de voitures, de jouets et les constructeurs immobiliers doivent participer au processus. Il n’existe pas d’argument plus puissant en faveur de l’accroissement des réseaux et de la collaboration intersectorielle que dans le cas de la santé environnementale des enfants. Comme l’indique le rapport rédigé par les Greater Boston Physicians for Social Responsibility intitulé In Harm’s Way: Toxic Threats to Child Development, « l’intersection entre la chimie environnementale et le développement des enfants constitue un nouveau domaine dans les sciences de la santé publique. Ce n’est qu’au cours des quelques dernières années que nous avons commencé à comprendre les effets potentiels sur la santé que peuvent avoir des perturbations minimes sur le développement des enfants. Il existe énormément d’éléments autour desquels s’articulent la compréhension des effets de la chimie environnementale sur de tels procédés : les troubles du développement, y compris le déficit d’attention et l’hyperactivité, l’autisme et les troubles neurologiques du développement qui y sont liés ont une incidence sur des millions d’enfants américains. Les conséquences de ces troubles sont souvent tragiques. Les coûts imposés à la famille, à la société et à l’économie sont énormes, et les troubles peuvent être permanents. »3 Dans le monde entier, de nombreux spécialistes oeuvrant dans tous les domaines de la science, de la santé et de la recherche s’entendent maintenant pour dire que la situation actuelle de la santé environnementale exige certaines précautions. Comme l’a déclaré le Dr Philip Landrigan, Voir Éditorial à la page 255 CANADIAN JOURNAL OF PUBLIC HEALTH 247