Th AKAUaM - Bibliotheek Arnhem ~ Microfiches
Transcription
Th AKAUaM - Bibliotheek Arnhem ~ Microfiches
I Th AKAUaM i I RAPPORT F Ml' XI' COMITÉ DE 1) I K E C ï I O ?i ])K LA SOCIÉTÉ XEÈIU.A?iD4ISE, P ü U R L'AMÉLIüRATIOA AU SUJET I)E L,V VISITE IIOR.VLE DES PR [S0>'iN [KRS, (^T'ONT FAITE D.VNS CE PAYS WILLIAM ALLEN de StO'''e Newliiiiioii, ELISABETH L I Y ET S A M Ü E L G U R X E Y (T Upton pres de Lo'idres, MF-MIlllKS HONOnAIRF.S DF. LA D I T t SIICIVTK. PAK JEAN ETIEWNE MOLLET, MnMilUE lïi D i r c o M i ï r F.T SLCRI'TAiur: [•oiïr. I,A cuiutrsi'ONUANCK AMSTERD \M, DE l/lMPUIMEKIE Dli KSÏO. C. A SPi>. r.TP.ANdi^UK. AU (',():HITÉ 1)E «TRECTK» DE LA SOCIÉIÉ ÉTUif.IK 1)A,\S LE KOYAIiME DES P J Y S- B A:S. POIR E'AMÉLIORATrO^' MORALE DES PRfSOA'MIERS. TRES ClIEKS AMIS ET COLLÈGUES, Vous m'avez chargé de voiis faire uii rapport do cc; (jiii s'est passc pendant ia visite qu'ont faite dans cc pays nos amis WILLIAM ALLEN et SAMOEL GURNEY de LONDRES; visite qii'a rendue doublement iiite'ressante la presence d'ELiSABETii F R Y , soeur de ce dernier, Membre honoraire de notre Sociétc, qui dcpuis longues annc'cs jouit d'unc reputation justcmcnt me'rite'e par la réforme qui s'est opc'rce par son ministère dans la prison de Newgate a Londres. Vous savez tous que depuis longtems j ' a i appele' de lous mes voeux et sollicité par ma corrcspondancc la visite de ccttc respectable amie dans cc Royaume, persuade que son cxemple et son eloquence auraient u n effet plus immcdiat sur l'esprit et les coeurs des Dames nos compatriotes que n'en avaient eu jusqu'ici les invitations pressantcs que nous leur avions adrcssécs, et je n'ai pas été dccu dans mon attente. A sa rccommandation des Comités de Dames se sont formes, et Ic nombre en serait plus considerable si, dans quelques localitc's, des mesures de prudence n'ctaicnt venues entravcr Ie zèle de ces Dames. Permettez-moi, cependant, avant d'allcr plus Join, do vous présenter une courte notice sur les trois principaux personnages avec lesquels j ' a i fait cette visite. .I'ose me flatter que, <[uelque bref que je doive être loi, (-e (juc 1* j ' a i h vous (lire de chaeuii d'eux nv p o u u a que \OÜ;. lortificr (luns la boime opinion que vous avez conc-uc de Icurs connaissauccs et de leur caraclère, en vous convainquanl que par leur experience ils sonl juges compiitonts dans les sujets qui les ont occupe's dans ce pays. Je (;ojnmcnce par Ic Doyen d'age de ec trio respectable. WILLIAM ALLEN est Ic cliol' principal d'un des (-Lahlissements de Pliarmacic les plus aceixdilcs de la ^iile de Loudres. Ses nojnhrcuses connaissajices dans les sciences physiques et specialemcnl dans la chiinic, (dont pcndanl plusicurs annees il a donnc des cours publics a riu)pital de Guy), lui ont l'ait prendre plac-e dans la Sociétc Royale, dans la Sociëtc^ Royale des arls, el dans piu~ sicurs autres Socicjtós savaiitcs de la Grandc-Rretagnc et d'autres pays. Il n'csl pas moins dislingué par ses travaux pliilanlropiques de tout genre et surtoul par ses e/Torls constants pour rcpandrc les bicnfaits d'une education soigncic et d'une instrucliou solide dans toulcs les classes de la Socicite. Il fut Ie protectcur Ic plus zélc de JosEPn LAKCASTER et a rempli depuis longues anncics roffice de Tresoricr de la Sociétc Rrilanniquc et ctraiigère des e'colcs. Il a pris une part active a l'aboliliou de la Traite des Ncgrcsetde resclavage, e t f u t l ' u n des plus constants amis de THOMAS CLARKSON et de W M . WILBERFORCE. Il a depuis cjuclqucs années ctabli a Lindfield dans Ie Comlc de SUSSEX une colonic agricolc, dans Ie genre de celles de la Sociétc de bienfaisancc de ce pays-ci, sur uucccbcUe a la -scritc plus rcduite, ce qui lui a permis d'y donncr u n plus haut degrc de perfcctionncmenl. Ses travaux philanLropiques se sonl cgalement ctendus a tout ce qui regarde les lois pcnales, les prisons el les prisonnicj-s. Il fut Tun des premiers de ccux qui depuis HOWARD S'OCCUpcrcnt de ces objets, el l'un des Membres les plus actils \ 5 des ConiiUvs iiiililuch par Je Parlement BriLtaunique pour opërer radoiicisscmcnt des lois ponales, et la réduolion dos cas auxqucls s'appliquc la peine de mort, qu'il aurait desire voir a])olir entièreiticnt. Il a toujours pris part^ comme ffleinhre de la Societé pour Tamclioration des prisons et des prisonniers, a tout ce c|ui s'cst fait depuis longtems sur ces oLjets. Il a fait, dans Ie but de repatidre ses vues bienfidsantes, plusieurs voyages en France, en Suisse, en Allemagne, en Worwègc, en Russic, même enTurquic et en Italië. Il a visite trois fois la IloUandc et la Bclgique et surtout examine avec une attention particuliere les colonies agricoles précitées et les diiferents genres d'écoles. Il a fait connaitre tout ce qu'il a trouve' de bon dans des publications periodiques dont il a etc Ie principal redacteur. (1) Comme Ministre de la Societe i-eligieusc h laqucllc il apparticnt il a toujours en vue de faire scntir et apprecicr les grandes véritcs du Cln-istianisme sans esprit de secte ou d'exclusisme, ce qui n'a pas empêchc qu'il ait en toute occasion soutenu les principes qui la distinguent et qu'il lui ait rendu d'ijnportanls services quand l'occasion s'en est presentee. est la Iroisicme lllJc de feu JOHN GURNEY d'Earlliam dans le Comle de Norfolk. Elevce au sein de I'opulencC; d i e cut pu se livrcr a toutes Ics jouissances du monde; mais, quclque attrait qu'cllcs jjussent avoir pour ellcjloin dc s ' j livrcr, elle en reconnut la vanite, et leur preiera les délices que procinent la bienfaisance et la plus solide picté. Elle visita les pauvrcs et les m a l a d e s , l e s ELISABETH FRY (1) Lc3 priiK'ipaux oiivrai;es de ce genre, auxquels VVji. ALLEN a couüibiió pour Ia plus i,Taiulc partiu, sont los siuvants. l". Tlip Philaiilropist. . 7 vol. 8". 181 1 a 1819. London. LoMv.iiAX iJ'-C", 2" Tho Tntinirer 3 » » 1832 n 1823. 3" Tho l.inlicld rrpnrlcr 3 » » 1830 a IN:!» Lindficl AVn » » T\\)L. fi aidci tic ses Mens et de ses conseils^ l'oiida des ecolcs et en dii'igea mêjne une, en personne, dans la jnaison patcrnelle. ElJc cpousa en 1800 JOSEPH F R Y , Ncgociaut de Londres qu'ellc a rendu père d'iinc nomLrcuse familie. Les soins assidus qu'elle a donne's a ses enfants ne l'ont point empccliée cependant de remplir ses devoirs religieux comme Ministre de la Société des Amis a laquelJe elle appartient, ni de se livrcr a des ceuvres de charile. Ayant entcndu parier de l'etat deplorable ou se trouvait Ie quartier des fennnes dans la prison de Newgate a Londres, elle y fit en 1813 une visite, accompagnce d'une de ses parentes, et dèslors concut Ie projet d ' y faire pc'ne'trer Ie flambeau de l'Evangile, seul moycn qui lui parut capable de porter du remede aux désordres inouis et aux maux saus n o m bre qu'elle y avait remarque's. La seconde visite qu'elle y fit date do l'annce 1816; dèslors, assistée de quelques Dames pieuses, elle a constamment donné ses soins a l ' i n st)-uction religieuse des femmes détenues dans cette prison, OU Ie quartier qui leur est assigné pouvait auparavant donner une idee de l'enfcr, mais oü graduellcnient l'ordre, J a propreté, et même une certaine de'cence se sont introduits par les efforts qu'elle a faits pour instruire les detcnucs el Jcur procurer du travail. Par suite de l'impulsion qu'elle a donnce, la Sociétc qu'elle avait fondce s'esl augmenlc'c de membres aotifs et au licu de s'occuper uniqucmcnl des })risonnièrcs de Newgate, elle a etendu son attention a loutcs celles de la Capitale oii des Icmmes sont renfermces. Il s'est aussi forme des Comités scmblablcs dans d'autres villes de l'Anglcterre, ainsi qu'cn Ecossc et en Irlande, et actuellemcnt il y a dans ces pays peu de prisons qui ne soient visitccs par des Comités de Dames, qui soul par\enucs a en chasscr l'iguoraiu'e et roisivote et a faire suivoillor les foinmos ])ar des pcrsomics de leur sexo. 11 est ('vidonf qim l'('ta])lissemrn( de tous ces e'omilos ost la 7 consequence de I'clan doniie par noire amic, (l'al)ord par son exemplc a LondrcS; ct ensuilc par les voyages qu'elle a faits dans toutes les parties dc I'Empire Britannique. Son influence s'est memc ctendue dans diverscs parties do I'Europe, en Russie, en France, en Suisse, en Italië, et a pris u n Men plus grand essor dcpuis qu'elle a visite par elle-même quelques uns des pays susmentionnc's, particulierement la France,la Suisse, et une grande partie de I'Allemagne, de la Belgique et des Pajs-Bas. Sa figure impostmle oil la gravite se trouve teinpcrée par I'expression de la bonte' la plus expansive, son eloquence persuasive et sans affectation, sent autant de dons que la divine Providence a bien voulu mettre a sa disposition pour ope'rer tout le bien dont cUc a etc I'instrumcnt sous sa direction. EUe est I'auteur d'un petit ouvrage oil elle a exposé ses vues et qui porte le litre suivant: Observations sur la visite, la surveillance et le gouvernement des femmes prisonnières etc, volume de 79 pages in 12». public a Londres chez JOIIN ^ ARTHUR ARCU et a Norvrich chez WiLKiN. Cet ouvrage qui a deja eu plusieurs editions tend a démontrer coinbien les femmes peuvent êtrc cssentiellement utiles dans les e'coles, les hópitaux, les prisons et en general dans tous les établissements dc charité et dc correction oil se trouvcnt des personnes de leur scxe. , frcrc de la prccédente, a passé la plus grande parlie de sa vie a Londres, dans le commerce de la banque dans lequel ses talents et son inébranlablc probité lui out fait obtcnir de grands succes. Il ne s'en est pas moins occupé de tous les objets de philantropic qui peuvent inlcresser un hommc picux qui considère la religion pratique oonunc sa principale affaire. Attaché y)iiv uuc conviction profondc aiix principes do Ja Société des Amis a laquclle il a rendu do grands services, il n'cn salt SAMUEL GURNEY 8 pas moiiis apprccicr tout cc qui se fait de bon et d'utilc par les pcrsoiincs picuscs dont il u'einbrassc pas les opinions partioulièrcs sur cpielfpies points. Faire du bien a scs se)ubla])lcs, rjucls qu'ils soicnt, est unc jouissancc que sa fortune Jui perinet «Fcleudre a beaucoup d'objets. Il a pris part a tout cc q^ui s'est fait en Angleterre pourl'oeuvrc des prisons et a souvent accouipagné sa soeur dans scs excursions philanlropiques et dans scs visites dans les prisons • il possèdo comme elle un exterieur agreablc et cettc eloquence du occur qui est si entraïnante. Aucune des ])ranclies de la philantropie moderne ne lui est etrajigère, scs bicjifaits se sont etendus a toutes les parties du monde, et cjuoique la direction de scs affaires particidières et mcreantiles lui prenne beaucoup de tems, il sait encore en trouverpour visiter les prisons,les ccoles et autres etablisscinents d c c h a r i t c ; partout on peut admirer la pcrspicacite de son jugeinent, tout autaiit que rctciiduc de scs connaissances et de sa liberalitc. MAINTE^'A^'T je vais vous rendre compte des visites que j ' a i faites avec ces amis dans los prisons qu'ils ont vues dans cc R o j a u m e , rjui sont les suivantes : 1". La prison des jeunes detenus a Rotterdam ainsi que la maison d'arrêt de la memo viJle, situces l'une et l'autre dans lo niême batimciit. 2°. La prison de Gouda oii sont de'tenucs toutes les femmes condamnccSjtant au oriminel qu'au correctionnel. 3". La maison d'arrêt, de justice et prévotale de la Ilajc. 4". La prisoii militaire pres de Leidcii. 5". La maison d'arrêt et de justice d'Amsterdam et plus specialomcnt la partie oii sont renformecs lesjeunes fillcs cotidaninoes. 6". La p r i s o n d T l r o e b l l q u i sont (oules doux flans la mi'tiio ra7''. Cello do Zwolle ) tli(')(oiii' rjiic (•(•lic (Ic la Ilaye. 9 R O T T K R M A M. Cc l'ul Ic 10 (iu 3'- inois (Mai's) dcriiier <jiio uous visilaincs la prison de Rotterdam, en compagnie de notrc digiic GoJlègue W . II. SURINGAR. Nous fümcs rceus a l'cntrce de la prison par Ic Bom-guemaltrc de la vilie, auquel s'ctaicnt adjoints la plupart des Mcndjrcs du College des Regents et de la Section de notre Societe; après une courtc seance dans la salie des Regents quelcfues uns de CCS Messieurs nous conduisii-ent en prejuicr lieu dans Ie local de Teeole, ou prcs([ue toas les garcons etaient rassembles. La nous examinamcs leurs cahiers d'ecritui-e et Icurs coïupositions; nous les vimes calculer, nous les entcndimes lire et cnsuitc chanter, tout ce dont nous fiiincs les témoins nous rcmplit de satisfaction et nous f'ournit la prcuve que l'instruction qu'ils recoivent peut non soidcment leur être fort utile dans la suite, mais doit tendre a leur donner autant de haine pour Ie vice que d'amour pour la vertu. Leur excellent uuiitre W . SCULIMMER nous cita plusieurs exomples de leurs bons sentiments qui nous llrcnt u n plaisir sctisible et nos amis ont e'te bien aiscs de temoigner combien la discipline introduite dans cette prison etait bien calculee pour atteindre Ic but que notre Societe se propose, la reformation morale de ces jeunes gcns. Nous observamos qu'outrc les livrcs dont ils font usage pour leurs etudes, i l y a, attenant a la chambre de r é c o l e , u n petit cabinet oü se trouvc une bibliotlicque bien choisic de livres generalement tres instructifs, mais dont plusieurs joignent l'agrcable a l'utile, qui est soumise a la direction du maitre ou du sous-maitrc et ou chacmi de ces jeunes detenus peut obtcnir un volume sur sa demandc pour un norabre de jours fixe, aprcs que sou nom et Ie tilro du livrc onl c'te inscrils dans uii regislre particulier. iNotre amic ELISAIÜÏTII FRY ay ant lemoigm' \c 10 de'sir d'adrcsser (juclrjucs j^ai'oles d'cxhortation a ces jeunes gens, notre collogue SÜRIKGAR jiritla parole pour donner a connaitre aux auditeurs qui etait la personne qui allaitleur parler et dans quel but elle visltait la prison. Aprcs quoi notre amie fit u n petit discoui-s, (que j'interpretai aussi bien que je Ic pus,) et dans leqael elle fit ressentir I'avantage que la Providence accorde a ces jeunes gens de rccevoir dans u n lieu qui devait être la punition de leurs fautes, (graces aux mesures prises par notre Société en general, et aux soins journaliers de leur bon mailre et des Pie'gents et membres de la Section de Rotterdam), une education et une instruction telles qu'aucun d'eux peutêtre n'eut p u obtenir sans la circonstance de leur emprisonnement; et qu'ils ne pourraient jamais assez enprouvcr leur reconnaissance, en menant a I'avenir une conduite honnête et re'glée et en tachant par la de devenir des membres utiles de la Socie'te'. Nous parcourumes ensuite les altclicrs, les dortoirs et autres de'pendances de la p r i son. Il y a entr'autrcs u n attelier de charpentier, et ceux qui Ie fre'quentent apprcnnent aussi Ie dessin lineaire pour autant qu'il est «applicable a eet e'tatj leurs progrès nous ])arurent de nature a donner de grandes espe'rances. Les dortoirs sont arranges de maniere a ce que Ie gardien qui fait la ronde pendant la n u i t puisse voir n o n seulcment chaque cliambrc en eutier, mais encore chaque individu dans sou hamac. Il y a des cellules se'pare'es oii l'on place toujours les iiouvcaux venus isolement pendant quelqucs jours poar leur donner Ie tcms de la reflexion et c'est la qu'on leur fait connaitre d'avance Ie systcme de discipline auquel ils doivcnt se soumettrej on y enferme aussi quclqucfois ceux qui se conduisent mal dans l'étaUisscment, mais il rst rare qiron ait ])PSoiii d'avoir recours a ce genre de ]vinilion. II y ^ aushi unc cspcce de parloir grille , oïi, a des epoques jtlus ou moiiis r a p p r o - 11 chccs suivaut la classc dans laquelle ils se trouveül; ils peiiveut voir leurs parents. Nous assistamcs a leur repas ([ui est toujours pre'cédé et suivie d'une prièrc faite pai' l'uu d'eux a haute voix; après celle d'aclion de graces l'uu d'cux lit, aussi c'galemcnt a haute voix, u n chajiitre de Ja Bilile, usage que nos amis approuvèrent Leaucoup. Ils ont en general admiré la jDropreté qui règne dans lout l'c'tahlissement, l'ordre et la discipline qu'on y maintient, la bonne organisation de l'ecole et de l'instruction religieuse, et il leur a paru que la Section de notre Sociëtó qui y donne ses soins s'en acquitle aussi hien que possible; la seule chose qui manque c'est d'avoir plus de place dans Jes dortoirs afin que les hamacs ne soient pas si rapprochesj ils desireraient aussi que pour le bien de la surveillance, il y cut u n plus grand nombre de gardiens. Après avoir parcouru toute la partie de I'e'difice qui sert de prison aux jeunes gens, examine les cellules solitaires, ainsi que le parloir ci-dessus mentionne's, nous passames dans I'autre partie qui sert dc maison d'arrêt et de justice; les chambres nous parurcnt propres et bicn aerces, mais ne'anjnoins trop petites pour le nombre d'indi\idus (pii y soul renfermes, qui n'ont aucune occupation et ne sont point classc's suivant Ic genre de delits dont ils sout accuses; Un'y a d'ailleurs presque aucune surveillance cl les femmes sont sous la garde d'hommes, au lieu d'etre conficcs a dcs personnes de leur sexe, ce qui est d'autant plus inconvcnanl que quelques mics sonl sculcs dans Ics chaju]))cs (pi'ellcs oocupent. La chambre oil sont renfermes los debiteurs est ogalemenL tro]> petite ot il n ' y eii a (ju'iine qui ronfcrinail alors 5 on 0 ]icrsoiincs absolunicnl sans travail. 12 P I U S O I V MKS» FJExlOIES A O O t l U A . Lc IciidcJiuiin 11 du 3« mois (Mars) nous nous rcndtmcs a Gouda, en compagnie de nolre colJèyue SURINGAU. En arrivant nous lïïmes iinniédiatcment conduits a la p r i s o n , OU nous attendaient les Regents presides par Ie Bourguemaïtre et oii etaient aussi la plupart des membres de la Section de Gouda de notre Société, ainsi que Mad«. VAN MEERTEN et Mad»e DE GRAVE q u i , surtout la première, donnent depuis plusicurs anne'es leurs soins aux femmes qui y sont renfermées. Cette prison, pour ce qui concerne Ie local, est sans contredit l'une des plus mauvaises des Pays-Bas. Elle renfennc environ 300 Icinmes qui j sont beaucoup trop a l'etroit. Je dois rendre neanmoins cette justice a Tadminis tration qu'elle a fait tout ce qui depcndait d'elle pour tirer parti d'un batiment si petit et si caduque. L'on a établi une classification qui laisse encore a desircr^ les atteliers de travail sont établis dans les grcniers, ce qui les rend froids en hiver et liorriblemcnt chauds en eté. La sur^eillance est presque n u l l e , il n ' j a que deux femmes gardiennes, tandis que six ne seraient pas de trop. Dans les dortoirs, il n'y a presque aucun intervalle entre les hamacs et il y en a trois rangs les uns au dessus des autres. Des cspèces d'echelles conduisent aux rangs superieurs j cette maniere de se coucher est ce que l'on peut trouver de plus indecent j d'ailleurs, dans les nuits chaudes Ie rassemblcmont d'un si grand nombre d'individus prcsse'es les unes contre les autres doit en rendre Ie scjour extraordinairement malsain. On compte e'tablir pendant la nuit une gardienne dans chaquc dortoir quand il y en aura suffisannncnt, mais jusques a re moment la sur^eillance ]U)i'lurne est absolunicnt luJlr, T/iiifiimoiic est dans lc bas dr la mai-ïon et 13 (luit êlrc liiiitiiik' (htiis les leiiis plii\icax; qitoit^Kc as.sc2 vaste il parait (liJUcilo do la bion aiTor. Il n'y avait ([ue pcu de maladcs, rcinis aux soins d'inie des prisoimirres (iiii paraissait bion s'acfpiittcr de cette taclic aussi péuible (jiie delicate. Ce cpii elio(jiia Ie plus E. FRY ot ses compagnons, cc fut de voir (ino les gardiens hojnmcs, au nombre de cintf, ont un librc acces dans toute Ja niaison. ELISABETH FRY ol)scrva aux regents (ju'il nc devrait y avoir d'hoinine ({ue Ie portier et que dans riuloriour des fcinnics sculcs pourraient faire l'oiTlce de gardicunes. C'cst ce (pii serait d'autant plus facile cpie la prison est a cóte do la caserne et qu'il V a toujours deux sentinel les devant la porte. Les soiris que les deux Dames ci-dessus nom))idcs d o n ncnt aux prisonuières out dcj'a proditit de si beureux r c sultals qu'il est bien a regrclter qu'elles n'aient pas encore pu s'adjoiudre d'autres Dames de la memo \ille et que Ie styour qu'y a fait notro amie ait etc si court ([u'elle n'a pu excrcer sur cllcs Ie pouvoir de son eloquence persuasive. LA HA YE. La prison de cette ville est a la Ibis maison d'arrêt, prevótale et civile et maison de justice. Ellc o/ïre d'autant ])lus d'inlerêt que la jdus grande partie des criminels de la Ilollandc meridionale sont juges a la lïajrc, aussi Ie nombre des prisonniers qui s'y trouvaieiït a l'cipoque de nolre visite étail-il asscz considerable. Lc batimcnt esl situc dans u n assez beau rjuartier et pourrail être sain, mais la j)lupart des prisonniers hommes sont renfermes dans des apparlcmcnts sombres, garnis d'cpais barreaux do for, donnant sur une cour inlerieure, oii l'air no circnilo pas facilement. lei, comme dans la maison d'arrct de Rotterdam, les prisonni<rs sont renfermes par cbam- 14 -Lrocs de 5 a 1 0 , saus prcsque auouue clasM/icalioii el sans auoim gcinc dc travaiJ. IVous ne tiouxa.ncs dan. toulc Ja prison (|u'mic scule BiWe qui ctait la propricle l)articuliorc dc cclui cpi nous la montra. Tous rccurcnt avcc cmpresscment ct reconnaissance Ics traites que' nous leurs distribuSmes, tous se plaignircnt d'etre laisses dans la plus ahsolue oisivcte. Les femmes ont des appartcments donnant sur la rue, plus sains par conséquent que ceux (\es hommes, mais ce sont des hommes qui sont leurs g a r diens; au reste il j en avait trois au moins dans chaque appartement. L'unc d'elles, qui ctait condamne'e a mort, se Irouvait avcc deux autres d'assez mauvaise apparcnce; Ics unes ct les autres écoutèrent ncanmoius aycc Pair dc la componction les exhortations qu'ELisABETii FRY, par mon entremise, adressait a la première. Des soldats condamne's a de courtes peincs, le plus souvent pour dcs fautes de discipline, etaient enfcrme's avcc d'autrcs crimiucls, cc qui nous parut peu convcnaWe; I'infirmcrie est petite ct pas suffisammcnt aëre'c, il y a ccpendant hcaucoup dc propretc dans tout rétahlisscment. Nous fumes accompagne's dans cctlc visite par Mesdamcs GROEN VAN PRINSTERER ct la Baronne Douairière FAGEL, qui se sont olFcrtcs >A visiter de tcms h autre les femmes qui y sont dctenues, mais dies n'ont pas encore ohtcnu la permission de le fairc. Pendant notre sejour k la Ilaye le Miiiistre de I'inte'rieur, Ic General DE KOCK, vint rendrc visite h ELIS. FRY, qui lui rccommanda particulicrement dc substitucr dcs femmes aux hommes employe's commc gardicns partout oil il y a des femmes prisonnicres ct do pcrmettre re'tahlissemcnt de Comités de Dames. n est h. souhaiter qu'il prcnne la chose plus tard en se'rieusG consideration. ir, PR1S€»]V x ^ I I I ^ I T A I R K JDE t E Y B E n r . Nous nous sommes arrêtes tfudrjucs licurcs a Lcydeu pour visiter cettc iMÜson, oii nous fümcs recus par M". P. BiiYSKEs et D. TiiiOEL SiEGENEEEK cjui SC sout cmprcssés fic nous doimer toutes les informations que nous pouvions (lesirer. La classification paralt bicn faite et la plus grande partie des jirisonniers étaient occupes, quelcjucs uns cepcndant manquaient d'ouYragc. Du rcste Ie plus grand ordre et la plus grande propre to' règnent dans tout l'ctaLlissement; l'ouvrage qui s'y confectionnc est fait soigncusemcnt et la surveillance ne laisscrait rien a dcsirer s'il j avait assez de gardiens, mais la troisièmc classc n'en a point parce qu'il ii'j en a pas assez. Le directeur des travaux y sujiplo'e autant qu'il Ic peut, en visitant cette classc plus fréquemment que les deux autres. Les dortoirssontbeaucoup trop petits, c a r i c i , comme a Gouda, tous les hamacs se touclient^ cepcndant pendant le jour ils sont Men acres cc qui feit qu'on n ' j sent aucunc mauvaisc odeur, L'infirmeric est dans u n Latiment séparc, au rez-de-chaussée, conscquemment trop humidc, quoique ëchau/Fée par deux poëlcs et Lien aëree. Il s'y trouvait u n grand nombrc de malades dont la plupart ëtaient attaques de fièvres catarrhales. Ils sont bien soignc's et paraissent tres rccoimaissants des soins que p r e n n e n t d ' c u x les membres de la Commission de rc'gence et de la Section de notre Sociëtë, notamment M"-. D. TIBOEL SIEGENBEEK qui les visite d'ordinaire trois fois par semainc. A U S T E R D A J U . Personne d'cntrc nous n'oubliera, j ' e n suis persuade, les jours trop tot passes pendant lesqucls nous avons pu jouïr ici de la compagnie de notre respectable amic et de ses 16 coinpagjiou» de Noyage. Si ce souvenir peut nous liiisser qucUpic regret, c'est d'a])ord que leur sejour dans celte •\illc ait été si court et que leur hospitallte se soit si largeincnt déployce qa'il n ' a pas éte' possible que Pentrevue qui nous était spccialement destinoe soit denieurée sans intrusion de pcrsonncs qui n'appartenaicnt pas a notre Societc. Cc n'cst pas ici Ie moment de vous cntretcnir de la predication publique de nos amis, quoi([uc nous ajons tous sans doute cprouve' hcaucoup d'edificatiou d'entendre les grandes véritës de rE%angile proclamees avcc tant d'éncrgic, unc si douce et simple eloquence, et en mêmc lems avec une liberalitc de sentiments, qui ne laissait aucun acces a ce qu'on pourrait appelcr esprit de Secte. Et quel interct n'ont pas presente ces reunions du soir oii des sajcts philantropiques de la plus haute importance ont etc discutés et élucides a la satisfaction generale de tous ceux qui y ont assistc j je ne m'étendrai pas non plus sur la noble gc'nc'rosite a\ec laquolle ils se sont empresses de distribuor des livrcs utiles a tous ceux qui sont venus les voir, en souvenir de leur %isite et comme u n gage de leur amitie et du desir sincere qu'ils a^aient de contribucr au honheur et au bien-être reel des hal)itants de ce p a y s ; par tout oil ils ont passé leur me'moirc sera cheric, car partout ils en ont agi de même; mais je m'emprossc d'en venir a ce qui nous concenic plus particulièrement, leur visite dai}S la prison de cette ville. Ce fut Ic 16 du 3^' mois (Mars) dornier, que nous nous rcndimes a la Maison d'arrêt et de justice de cette ville, situce dans la rue dite TLnligeweg, acconq)agnes de p l u sieurs des Mend)res de i'Administralion des prisons. Nous connnencames notre \isite par la partie de la prison ou les hommes sont dcitenus. A gauclie de Pen tree se ti'ouvent dans des cellules bien noires, beaucoup troj) etroites et Irop l)asscs, qui sont 17 separées les unes des autres intérieurement par d'assez fortes muraillcs et a rcxterieur par des cloisons en p l a n ches, les prisonniers rjui ont déja cté jugc's et condamncs; (juelques uns qui ont a subir u n long cmprisonnement ne sont Ih qu'en depot, jusqu'a ce qu'ils puissent être envoyds a Woerden ou a Leeuwarden; d'autres dont la pcitic consiste en une detention d'an an au plus doivcnt y rcster jusqucs a l'cxpiration du tems de leur emprisonneiuent. Il n ' y en avait pas u n tres grand nombre, raais les cellules etant tres petites peuvent a peine en contcnir trois et sont quelques fois plus encombrees, au grand detriment de leur santé. Quelques uns c'taient occupés a confectionncr des coLiverts de pijjes, (pijpen-dopjcs); mais Ie ])lus grand nombre se trouvaicnt sans aucun travail. JXous trouvames la mcme dcfectuositc dans les cellules situces du cótc droit; elles sont un pou plus grandcs, mais plus humidcs et plus obscures, de sortc qu'il serait presque impossible aux detenus de travaillcr s'ils avaient de l'ouvrage, surtout dans les jours courts et sombres de r a u l o m n e et de l'hiver. Pres de la portc d'enlree se trouvaicnt les prisotmicrs qui n'ctaicnt pas encore jugés, il s'en ti-ouvait aussi quelques uns de mélanges parmi les condamnés correctionncUement. Tous ceux qui savaient lire recurcnt avec plaisir et en exprimant leur reconnaissance quelques traites que nous leur distribuamcs, et nous apprtmes avec surprise que nuUe part il n'y avait de Eiblcs ni de Testaments; un seul prisonuier possédait uu N. T. c'étail uu jnatelot, qui l'avait rccu quelque tems auparavant en présent a Sunderla]id; ayant témoigné Ie désir d'avoir une Bible complette, cellc-ci lui fut remise Ie lendemaiu; il promit d'en faire usage pour lui-mome el pour ses compagnons d'iufortinie. On nous fit ensuite passer dans la Chaj)plle nii se célèLrc Ie culte pour les prisonniers Protostanis; rVsl uu aj)2 18 partemeiit carrc (|ui ii'oll'r<> licn de remarquablcj il n'eii est pas de même cics oacliols que l'ou a pratiques au dessous, dans l'ciidi'oit qui portait ci-devant Ie uom de Water-Kelder (Cave a eau) et oü suivaiit uiic ancieiine tradition l'on enfcrmait jadis les prisoimicrs de qui l'on voulait tii'er des avcux, et quand ils y ctaicnt, on l'aisait couler de l'eau sur eux jusqu'a cc qu'ils aAouasscnt leur crime, sorte de torture dont la seule idee rebutc et fait Irëmirj on nous assura que cette tradition n'etait qu'une fable, et Dicu veuille qu'il en soit ainsi. Ces cacliots ont longtems sei-vi de magasin, raais dcpuis queJque tems on Jes a fait réparer pour y placer, dit-on^ les prisonniers recalcitrants. Ils sont bas et huinides, l'air n ' y pcnctre qu'a grand peine, il serait impossible a aucun bommc d'une taille moyenne de s'y tenir debout ailleui's qu'au centre, ou se trouYC Ie creux de la voiite, et je suis coiivaincu qu'a moins de jouir d'une constitution des plus robustcs ou nc pourrail y sejourner 3 ou 4 jours saus tomber malade. Jusques a ce moment on n ' y a place pcrsonne et il faut bien espcrcr qu'ils i-cstcront loujours inhabiles et qu'ou ne tardera pas a leur rendre leur destination primitive d'entropót pour les toui'bcs et autrcs matières combustibles etc. pour l'usagc de la prison. Nous Aimes ensuitc la chapelle Catlioliquc et l'infirmorie qui nous parut assez mauvaise et assez sale, mais oii il n ' y avait alors que deux ou trois maladcs. Ayanttermiuo la rc^ue du cóle des hojnmes,nous nous rendimes dans Ie quarticr des femmes, qui n'o/Frc q u ' u u tres petit nombrc d'appartcments, qui n'ont de jour et d'air que du cóte' de la cour et qui sont trop pctits pour ctre sains. ünc seule femme condamnee a un an de detention subissait sa peine dans cette partie de la prison, et comme ellc n ' a \ a i l aucuiie compagnedans son apartcmcnt, 19 die paraissait y etrc k son aise. Les accusces ou prëvomies etaietit reiifcnnces dans uue autre chambre du rez-dcchaussee heaucoup plus petite et oii ellcs semblaient etre mal k I'aise, d'autant plus qu'cUes se trouvaient dans la plus absolue oisivete, et cpi'eussent-clles ineme eu du t r a vail, Ic local était trop petit et trop sombre pour qu'ellcs pussent s ' j livrcr. Ellcs cussent etc sans doute bcaucoup mieux dans I'ctage superieur qu'on nous dit être inoccupe. iVous moutames cnsuite -i Tappartement ou sont r e n fcrniees Ics jeunes fiUes ct vzmes en passant la salle qui scrt d'infirmerie, oil il n ' j avait aucunc malade; cet a p partement est petit et sombre, mais il s'y trouve deux fb.iêtres assez grandcs qui permettent de l'aërer suffisainment. Montc's a I'etagc superieur nous trouvames d'abor<l Ic rcfectoire, saUe petite mais tenue avec la plus grande propretë, comme Test au rcste tout ce qui appartient a cettc partic dc la prison. Nous nous reposjimes quelque. instants dans la chambre de la Directrice M^ REIFFENDERÜ de laqucllc par une petite ouverture pratiquee dans la portc, on peut sans etre apercu voir tout ce qui se passe daiis le dortoir et dans la cbambrc d'elude ct dc travail qui vient aprcs. C'est dans cette chambre-la que se ticnt I'ecole ct que se donne Tinstruction rcligicuse^ pour Ics Catholiqucs par le Chapelain de la maison dcs Orphelins dc cette Confession qui est trcs voisinc, ct pour les Protestantcs par u n maitrc de catccliisme, qui celcbrc aussi pour ellcs le culte du Dimanche dans le mcme local. Lcs jeunes filles s'ctant assises, idnsi que tous les aulres assistants, notre Collcguc SIRI^GAR explicfua a ces prisonniercs le but de cette visite et Icur fit connailrc la personne principale qui la leur faisait, apres quoi ELISABETH FRY Jcur fit lire la parabolc de I'cnfa.nt prodiguc et leur adressa quelques paroles d'cxhortation que je leur iriterpretai. 2* 20 Nous \isitames eiisuite la chambre oïi sont les cellules de puiiitioii qui sont beaucoup U-op petites pour ce b u t , maïs qui jusques a cc jour n'ont servi qu'a renfermer l'ouYragc que foiit les prisonnières et les matc'riaux qui leur sont nécessaires pour eet usage. A cóté de ccttc chambre on en trouvc une autre assez vaste qui sert de magasin general pour tous les objets confectionnés dans l'étaljlisscmcnt pour Ie compte du Gouvernement. Cet appartement vaste et bien aëré pourrait étre utilement employé en y placant les prisonniers condamnés correctionnellement. lis y seraient infiniraent micux que dans les cliambres sombres et liumidcs qu'ils occupent en bas et ils pourraieiit s'y livrcr a des truvaux utiles tandis que maintenant Ie jour el la place leur nianqucnt. Nous fumc.s accompagnés daias cette visite par plusieurs des Rc'gents et des membres de la section d'Amsterdam de notre Société et de plus par Mademoiselle QriKiNE VA.N IDDEKI>'GE, qui depuis longtcms avail témoigné Ie désir de ^i!^itor les jeunes prisonnières pourvu que quelque autre Dame A'oulut bien se joindrc a c l l c , ce qui dans cette occasion se présenta. BIcsdamcs VAN DEN EM)E el DüVAL CALKOEM ayant offert de se joindrc a cJle; et Ie mêino j o u r quand nos cumcs aclicvé la visite de la prison ces trois Dames curcnt luic conference avec ELISABETH FRY et formèrent Ie plan de l'établissement d'un Comité de Dames qui s'ost ensuite déiiniliveraent coiistitué et auqucl se sont adjointes l'cpouse du Pasteur MÜNTENDAM et ma fcuime II™. MoiLET née COTTA. Ces Dames visiterenl de nouveau la prison Ie Icndcmaiii avec notre amie, et Ie surlcndemain elles furent installées cu presence de la plupart des Membres del'Administration, auxquellcs elles soumircnt Ic projct de Reglement qu'elles avaicnt rédigé ([ui reoul leur enlièrn approbatioiï. Ce i'ul dans coltc dcrniore séance que furent présentces aux p r i - 21 • soiinicres en souvenir de cette visite de la part J ' E L I S A liETii FRY et de SAMUEL GLRMEY deux lithographies colorices dont Tune represente l'enfantprodigue repentant, se jetant aux picds de son père et l'autre Marlhc et Marie auprès de Jesus. Puisseut ces lemoiguages muets d'amour faire souvent rcntrer en elles-mêines ces jeunes filles et celles (|ui viendront plus tard occuper Icurs places, et les dis[)oser a revctir des sentiments de repentance et d ' h u milite'. Cc fut iinraédiatement après cette installation qu'eut lieu dans les appartements qu'occupaient nos amis au Doelen la conference qu'ils avaient demandce avec les Meaihres du Comité de direction de notre Societé et avec ceux de la Section d'Ajnstcrdam, conference dans laquelle tant ELISABETH FRY que SAMUEL GÜRKEY nous communiqucrent lours idees sur I'ctat actuel des prisons de ce pays qu'ils avaient visitces, sur les ameliorations dont ils Ics c r o j aicnt susccptihlcs, sur les incsures ultc'rieures qu'il pourrait convenir de prendre ct autres sujets du même genre, sur lesqucls je me propose do revenir JDIUS tard. Malheureusenient la presence depersonncs quin'appartenaient ni au College dc Regents jii a nos Comités ne permit pas a ceux-ci d'exprimer lilnxment et ouvcrtement Jcurs opinions, ce qui rendit cette conference ethicn moins iutijue ct hien moins concluantc. Eufiu le 19. du 3^' mois (Mars) après avoir fail quelques visites d'adieu, nos amis quitterent cette villc jjour continuer leur vojage ct je les accompagnai aussi dans I'espace qu'ils se proposaicut encore de parcourir dans I'enceinte de ce Rojaujue. UTIIECHT et K E I S T . Nous arrivames a Utrecht d'assez bonne hcnrc rrmettre avant I'hcure pour que nous avions fiKop pour le 22 diner, les IcLtrcs (lont nos aiiii.s étaicnt charges. Lc soir uiic compagnie assez nombrcuse se rassembla dans l'unedcs sallcs de I'liotel des Pajs-Bas oü nous ctions desccndus. Des conversations particulières s'ctablirent, mais plus tard nos amis obtinrent une attention plus conccntrce et parlèrcnt des sujcts qui leur tenaient Ie plus a coeur avec cctte franchise et eet aljandon qui leur ont partout gagno les coeius. Le lendemain matin avant de partir pour Zeist nous nous rcndimes dans le magnifiquc hospice pour les alienes qui a été crigé depuis peu d'annces dans cette villc par les soins du Pi-ofesseur SCURÖDER VAN DER K O L K , qui peut avec raison prendre sa place parmi les meilleurs etablissements do ce genre dans le monde entier. Tout ce que l'humanité peut désirer pour guérir ou du moins pour soulager les malheureux prive's de l'usage de la plus sublime des facultes de l'hommc, se trouve rcuni dans eet établissement. En lc parcourant nous eumes plus d'une Ibis l'occasion de nous convaincre que le travail et la musique ont u n efFet singulièrement efficace pour rendre k l'esprit son energie et j ramener le calme. Des jardins bien soignés et oii l'on trouve tout ce qui jjeut contribuer a d'agréables recreations ajoutent encoix aux moyeirs curatifs une nouvelle ressource qui n'cst pas une des moindres. La vaste ctendue du local et le genre de construction qu'on y a adopté le rendent aussi salubre qu'il puisse être et cependant le prix des dilTerentes pensions est extrêmement modc'ré. D'ailleurs lc choix qu'a fait 1'administration de divers hommes de l'avt pour la dispensation des rcmèdes, et d'employés probes, dévoués et attentifs autant qu'humains, ne laisse rien a désirer. Pour celui qui s'occupe de la discipline des prisons l'examen d'un établissement de ce genre offro bien des sujets de meditation, car il est évident qu'une grande partie des individus qui composent la population des prisons sont 23 attaquesp]us ou moias cl'iiu certain degré de m a n i e , e t si jamais j ' a i l'avantage de n>iiooutrer encore uno Ibis Ic Profcssour SciiRÖüER, je me propose de lui adresscr les mêine.-. questions que j ' a i l'ait proposer a Geneve aux D''^ GOSSE el CoiiNDET, au sujet du genre de diète qu'il convient d'adopter pour telle ou telle classc de prisonniers, qui je rimaginC;, peut contribuer plus ou moins a lour rcTormation njorale. Ell visitant I'etablissement des Frères MORAVES a Zcist nos amis ELISABETH FRY et SAMUEL GDRNEY n'avaient pas seulement en vuc de satisfaire leur curiosité. La prcmièi'e dcsirait principalement de recommander aux Directcurs> d'elcver quelques unes de leurs soeurs de maniere a en faire d'utiles garde-malades. A j a n t vu dans ses deux voyages en Fi-ance I'utilite qui résultait jJour les hópitaux comme pour les prisons del'e'taWissement des soein-s grises, autrement noinmees Soeui-s de charitCj ellc ^oudrait voir s'etablir dans Ic Protestantisme une classc de femmes du memo genre, et comme les MORAVES vivent en socidte entr'eux, mais cloigne's d'ailJcurs du monde, il lui sem])lait q u e , mieux qu'aucune autre secte Protestante, ils pourraient realiser cc plan. Les succes qu'a obtenus a Kaiserswerth pres de Diisseldorff le D"". FLIEDNER dans son Institut de Liaconcsses lui avaient fait v^iir I'idee de faire ccttc proposition a la Société des Moraves. Les chefs de rétablissement de Zeist ont pretc rorcille ü ses suggestions, mais sans cependantlui promettre autre chose que de les communiquer a leurs superieurs et sans s'engagcr a aller jusqu'a I'execution de cc plan (pi'ils ne peuvent au restc q u ' a p prouvcr. Le second objct qu'ils avaient en vue était de voir par eux-nicjues quelle instruction rcligieuse les enfants qu'on envoyait dans les ccoles de celtc Société rcligieuse, recevaient généralement et do s'assurcr que la lecture journaliere dc la Bible en faisait partic. Ils ont 24 paru satisfails des informations qu'on leur a données a eet egard. lis élaicnl bieu-aiscs en même tems, eufiii, de s'entretenir avec eux de l'etat des Missions de cetle Societe (jui a étendu scs travaux dans ce genre dans presquc toules les parties du monde avec u n succes qui va touj o m s croissant el qui ferait encore des progrès ultcrieurs si Ie nombre des missionaires était jn'oportionné aux Lesoins qui se manifestent. Les rcnseignements qu'ils recurent a eet egard furcnt satisfaisants sous Leaucoup de r a p p o r t , mais furent donnés ne'anmoins avec une certaine reserve, qui indiquait assez que dans cette branche de leurs services pour Ie bien de r i i u m a n i t ë , ils cproiivent bien des obstacles et se voient exposes a de n o m breux mccomptes. SAIIUEI, GURAEY ne les quitta pas sans leur donner une preuve palpable de l'intc'rêt qa'il prenait a leurs travaux. De retour a Utrecht diverses >isites se succddcrent et une compagnie plus noinbreuse encore que cellc de la AciJle se rassembla de nouveau pour j o a i r de leur conversation dans leur salon et ne se rclira qu'asscz tard. L c J c n d c m a i n m a t i n E . FRY et S. GÜRSEY visiLcrent la prison d'Utrecht en compagnie de Mr. CRAYENVANGER l'un des Regents. Je ne les accompagnai pas dans ccttc visite, mais, d'après ce qu'iJs m'ont d i t , cctle prison est a peu pres constraite sur Ie même p l a n , dirigce de la mome maniere et présente les mêmcs inconvénients que celles de Rotterdam et d'Amsterdara, c. a. d. que les chambres les plus sombres et les pltis bumides sont precisement colJcs oil l'on renferme les jirisonnicrs, ce qui rend tres difficile, pom- ne pas dire impossilJo, l'introduction de quelque travail, que Ic tres petit nombre de prisonniers qui s'y rencontrait dans ce moment cut accepté avec reconnaissance. Quelques Dames d'Utrecht paraissaient assez disposées a visiter les prisonnières, mais je n'ai pas appris qu'ellcs 25 aient fait de dëmarclies pour ocla aupics <le l'Admiiiistratioii^et rcusseiil-cllcs mêmc i'ait,jc doiitc Leaucoup cju'on Ictir CU cut accorde la permission. Nous étaut arrctc's u n pcu longtems a Harderwijk, il était nuit-closc (juand nous arrivames u Zwolle j nous j trouvamcs nos amis W"». ALLEN et sa niècc, cjui, pendant que nous ctions a Utrecht et Zeist avaient visite les colonics de la Socidté de Licnüiisance. Peu d'instants après suryint aussi notrc coUcgue SURINSAR, qui nous fut tres utile dans cette circonstance, ni les uns ni les autres n ' a y a n t alors aucuncs connaissanccs dans cettc ville, interessante sous tant de raj^ports. Le lendcmain, qui etait u n dimanche, aprcs la tenue de notrc Assemblee rcligieuse particuliere, iious reoiWes la visite d'abord de M'-. LUTTENÜEUG, secretaire de la ville, homme plein de Lienvcillance et de philantropic, et c n suite celle du Com te DE IIECIITERE.\, Gouverneur de la P r o Aince d'Ovcrijssel, qui cut la bonté d'cnvoj^er sa voiturc pour conduire les Dames de notre compagnie a la prison: ccJle-ci est situc'c sur l'un des boulevards intérieurs de la ville, dans une position parfaitemcnt saine et bien acrce. C'cst u n batiment carré qui sort de maison d'arrêt civile et prévótale et de maison de correction pour tous les i n dividus des deux scxcs condamnés a u n emprisonnement moindre d'un an. Les cliambres qu'occupcnt les prisonnicrs tant au rez-de-cliausscc que dans l'étage supérieur sont toutes assez vasles et éclairécs de maniere a ce qu'ils puissent se livrcr a quclquc travail; mais ici, comme presque partout ailJeurs, on n'a pas encore trouvé les moyens de leur en procurer. Nous eümes tout Jieu d'etre safisfaits de l'ordre et de la proprele qui règneiit dauh prcsque tout l'établisscnient, (je dis prcs([ue, parcc que Ic Jinge des lits de l'infirmerie ne nous parut jias tres propre) nous remarquames egalement que la classification des prisonniei'S ctait gcncralcment bicn entcuduc. Il n ' y avait poiait de maladcs. Le soir nous eümcs dans les appartements que nous occupions a l'hólel de la Couronne imperiale une reunion assez nonibreuse des pcrsonnes les plus influentes de la ville, de celles du moiiis qui professent la religion p r o testante rcforniec ou Luthérieune. Quelques unes des Dames qui y assistaient prirent des lors la resolution de se fonner en Comité pour ^isiter les femmes prisonnières et ont execute ce plan depuis lors. Le lendemain matin nos amis après avoir pris congé de notre digac GoUègue SURINGAR, qui regrettait heaucoup de ne pouAoir les cmmener avec lui a Leeuwarden, se rendirent au batiment des écoles pour les pauvres, qui est aussi situé sur l'un des boulcYards interieurs de la ville et qui renfenne au rez-de-chaussce deux ecoles d'industrie, l'une jjour les garoons et l'autre pour les fill es; les p r e miers tricotent des bas de laine, les autres oulre letricotage apprennent aussi a coudre et quelques autres ou^Tages de lemme. Pendant qu'ils travaillent ils s'exercent a chanter; ce qui leur alnx-ge le tcms sans nuire a leur ti'avail, qui ne s'en fait au contraii-e que mieux. Ces deux divisions sont comjjosëes de garcons et de fillcs au dessus de l'age de sept a n s , qui passent ainsi une heure ou deux a i'école d'industrie et montent ensuile au premier etage ou sont situées les classes oii l'en enscigne la lecture, l'ecriture, le calcul, le chant etc.; ceux qui j e'taient avant cux les ien)placent au contraire dans les écoles d'industrie et c'est de celte Jiiaaièrc qu'ils sont tcnus en haleine pendant la j)lus giande partie de la j o u n i é c , passant altcrnali^emcnt du t u u a i l a 1'elude et de Télude au travail. 27 Quant aux enfants au (iossous de l'age de 7 ans ils sont réunis dans une autre grande salie au rez-de-chaussce, (il y en avait alors environ 300) ou ils recoivcnt altcrnativeinent une instruction proporlionnée a leur ago, ou se ÜYrent sous la surveillance d'une ou deux des sous-maïIrcsses a des jcux propres a developper leurs facultés tant corporelles qu'intellectuellcs, quand il fait beau, dans une cour n o n pavce, qui est devant Ie batimcnt, et quand ie tems est Iroid ou pluvieux, dans une vaste salie immediatejuent attenantc a celle oü se tient l'ecole. De cette maniere tous les enfants des pauvres nc quittent jamais eet etablissement; oij ils entrent dès l'age Ie plus tendre, j u s ques a ce qu'ils aient achevë tout Ie cours d'etudes qu'on Jeur fait parcourir et ccla constamment dans Ie méjiie local. L'ancien batiment ou se tenaient les ecolcs des pauvres sert maintenant d'ecole de dessin et cette ccolc est gratuite comme les autres. Les protestants outre l'instruction qu'ils recoivcnt en commun avcc tous les autres e n fants ont en outre une beure d'instruction rcligieusc qui leur est donnc'e de 3 a 4 heures de l'après-jnidi par uu maïtre catcchiste, jusqu'a ce qu'ils soient en ctat d'etre recus comme membres dcrEglisealaquelleilsappartiennent. Après avoir vu cc bel etablissement dans Ie plus grand detail, nous revmmes tous a Thótel, ou aprcs avoir pris congë de nos amis je les vis a regret se diriger du cóté de r A l l e m a g n e , et je partis moi-même Ie soir de Zwolle pour rcvenir dans mes foyers. Après vous as oir fait Ie récit sommairc de cc qui s'cst passé durant Ic cours de cette interessante visite, il me reste a vous communiquer les observations generales qu'ont faites nos amis susdits sur les piisons de ce pays-ci. Ils 28 out consigne les principales dans une lettre qu'ils onl adressce de Zwolle auMinistre de I'lnte'rieur, Ie Lieutenant General Baron DE KOCK, lettre dont je TOUS ai communiqué les principaux points dans la scancc de notre Comité de Direction du 2 0 , du 3« inois (Mars) dernier; mais j ' y joindrai de plus cjuelcjucs détails qui se sont présentés dans nos conversations particulières et qui ont rapport a des ameliorations qu'ils considèrent comme deyant êtrc ciilreprises par notre Société, ou du moins dont elle peut et doit recommander l'exécation au Gouvernement. Tout en reconnaissant la sagesse des mesures prises par Ie Gouvernement pour séparer les sexcs, et les classes des condamnés criminels et correctionnels, il n'a pas p u leur ccliapper que presque tous les locaux existants sont i n suffisanls pour contenir la population qu'ils renferment. Il y a parlout du trop p l e i n , et surtout dans les grandes prisons. Ensuitc la plupart des Latijuents sont caduques et malsaius, notammcnt, parmi ceux qu'ils ont v a s , ils doivcnt designer ccux de Gouda et d'Amstcrdam. On nc lire pas parti des a2:)parlejncnls existants comme on Ie p o u r r a i t , au lieu de renfermer les prisonnicrs dans les parties inférieures des prisons ou ils n'ont ni assez d'air ni assez de clarté, on devrait les placer de preference dans les étages stipérieurs, oii ils auraicnt moins a soufl'rir de riuimidité et pourraient ou se li^rer a quclque travail ou s'occuper de lectures utiles. Ce q u i , après cela, leur a paru Ic plus défectueux, c'cst la surveillance; Ie nomhre des gardiens est par tout beaucoup trop limité; il en résulte qu'on ne peut en aucuiie maniere prévcnir les liaisons indues, les communications perversi^es, qui entreticnnent cliez les prisonnicrs l'amour du ^ice, cl lui donnenl même u n dévelojipcment fatal dans des coeurs q u i , Lien dirigés, auraicnt pu revenir aux scntii»icnls du devoir et de la vcrtu. 20 Il est surtout incon-senant que les femmes soient commises a la garde de personncs qui ne sont pas de leur scxe. Nolre amie ELISABETH FRY fut ré^oltce de Toir a Gouda les suppóts circulcr dans tous les apparleiucriLs oii l'oii ne devrait voir que des femmes. Ellc a d'ailJom-s observe' avec disecrnement qtie l'enti'etien des gardiens femmes est Leaucoup moins eoütcux que celui des h o m mes. Il est vrai, cepcndant, que les sujets convenaIdes. c. a. d. des femmes qui joigiient a une constitution rohusle, la prudence, Ic calmc et la fermete ne'eessaires dans u n poste si délicat, se trouvent plus rarement dans ce scxe, mais en cliercliant on trouvc, et si l'on a pu en Angleterre se procurer u n nombre de gardicinies sulïisant pour surveiller toutes les femmes prisonnières c[ui s'y trouvent, pomquoi nc pourrait-on y par\enir dans ce p>iys, oil Ie noad)rc de celles dont on a bcsoin serait si limitc? Le dcsir qu'a tc'moigne' notrc amie ELISABETIF FRY qu'il se format des Comités de Dames pour %isiter les fcjnmes dctenues partout oii il s'en trouve, n'a pu jusqu'ici s'aecomplir que bien iraparfaitement. Il parait que j usque.-, a ce moment a l'exceptioii des deux Dames cfui \i.sitcnt la prison de Gouda, des cinq qui sont admiscs aiq)rès des jeunes fllles dans cette ville et de septDames qui se trou\ e n t a Zwolle, il nc s'est ctabli nul Je part aiUeurs de Comité de cc genre. La plupart des Colleges de Regeuls (a rexception toutefois de celui de Zwolle) s'opposent a l'adnrission des Dames dans les maisons d'arrêt,oïi cepeiidant leui's visites seraient les plus utiles, car les pauvrcs mallieureuses qui sont renfermees dans ces etablihsenients nc peuvent prendre part a aucun eidtc public et sont aiusi privces des secours de la religion, qui leur .seraient non seulcmcnt utiles mais même absolumcnt nécessaires, puisque ce n'est que par des avertisbciuculs de ce geurc 30 qu'clles pcuvent rcveiiir uu bicii si ellcs sont coupablcs ou se idsigncr a la patience dans leurs cpreuvcs si elles sont iiinoccnlcs. Le caractèrc respectable des Dames qui se dé\ouent a cette oeuvre charitable ou de celles (jui pourraient les imiter est u n garant suifisant qu'ellcs se borueraient au róle de consolatrices, sans s'immiscer en aucuue maniere dans la situation particuliere de chacune des prisonnières; peut-être aussi trouvcraicnt-elles les }nojcns de procurer cjueique travail a ces inlbrtunces qucroisivcte rend j^lus malhcureuses qu'on ne pense, sans compter qu'clle aigrit leur caractère et les force en quelque sortc d'avoir recours au caquetage qui de^ie]lt u n besoin pour ellcs j en même tems q u ' u n moyen jDuissant de corruption ultéricure. On nous a souvent objectc Je petit nojubre de ces prisonnières et le court scjour qu'ellcs font dans ces prisons j mais ces raisons la même dcvraient faire voir plus (ividemmcnt l'utilite de ces visites, qui peuvent devenir sous l'influeiice directrice de notrc Père celeste une soui-cc de benedictions pour ces m.dheureuses creatures. Nous avons remarqué que dans les prisons que nous aAons visitees on nc rencontrait q u ' u n petit nombre d'exCDiplaires de la Bible ou du Nouveau Testament, que même, le plus souvent, ccux qui s ' j trouvaient j avaient cte apportés par les prisonuiers eux-mêmesj et c'est une circonstance que Ton doit bien regrctter. Tous les P r o testants sont d'accord a regardcr cc livre saint comme la source la plus pure oii l'homme puisse trom er des consolations dans le malheur, des exhort.itions salutaircs, Tinstructioii d'une morale saine etablie sur des fondements inebraulablcs, et notre amie csjjère que soit par les soins (hl Gouvernement, soit par ceux de notre Societé, ce p r e cieux volume ne tardcr.i pas a so trouver dajis chacun des ajiparteujents de uos prisons de tout genre. Pour ce <pu regarde les operation'^ de Jiotre Societe, 31 par tout HOS amis on t trouvc < les preuves de leur utilitu, comme du bon esprit qui rauiinc. lis cspcreat tpu; nous ])erseTorerons dans nos soins, cL nous rccommandent en particulier d'cxcrccr Ie patronage ic plus ctendu sur les prisonniers libercs de tout age et de tout sexe. Leur situation merite géne'ralement d'attircr toute notrc attention et c'est, a leur egard surtout, que nous dcYons nous aj)plifpcr cette regie que n o u s a d o n n c e Ie Sauvcurdes hommes : » Tout ce que vous YOUICZ que les hommes YOUS fasscnt, faites-le leur aussi de mêjne." (Mattli. V I I : 12). lis croient e'galement que comme il est urgent de coastruire de nouvelles prisons, la Societé doit a eet égard insister auprès du gouvernement et l'aider même arejupiir cc but autant que ses moyens Ic lui permcttent, que l'on devrail commencer par ce qui est Ie plus aise et Ic moins dispcndieux, et comme les deux jjrisons pour les jeunes gens des deux sexes sont celles qui promcttent les plus heureux rësultats, en même tenis que ce sont celles dont la population est Ie moins nombrcusc, ils pcnsent que c'est par la construction de deux nouvelles prisons de cette description que l'on devrait commencer. Il leur parait que ni l'une ni l'autrc n'entrairioraicnt des depcnses bien considerables, parce que ce n'cst pas dans des prisons de ce genre que Ie sjstcme de sq^aration absolue de jour et de nuit devrait êtrc adopte, mais que des cellules seulemcnt pour la nuit seraient suilisantes et sont peu dispendieuses. Ces prisons une ibis construites laisseraient dans les edifices OU clles sont maintcnant etabiies une place disponiblc qui pcrmettrait de les améliorer considérablement. Il est bien tems que je tcrmine ce rapport, mais on me pcrjnctlra neanjnoins encore une observation sur ce qui conccrnc Telan prod uit par la visite que nous ont faiie les susdits amis. Il cut ëté sans doule a dësirer que eet clan n'eut pas cu de cause ëtrangère; mais de^ ons-nous la 32 (joTisideier comme telle? Ces etrangers étaieut dcja iios amisj deux d'entr'eax etaient même Membres honoraires de nolre Socictc el nous ont tcmoignc ie cas disLingué qu'ils font de cettc qualitc par les nobles efforts qu'ils ont faits pour en accélerer Ie deyeloppcment-, comme pour en faire adopter les Yues. Nous dcYons done cgaiemcnt nous rejouïr d'aToir ajoutc Ie noin de SAMUEL GDRKEY a la lis te de nos Membres lionoraires. To us ceux qui ont approclie de lui pendant Ie séjour qu'il a fait dans notre patrie seront disposes a rcndre Lémoigiiage aux nobles dispositions qui l'animent, ainsi qu'a I'amcnileet a l a cordiality de son caractè]-e. Il s'est montré Ie digne frère de sa respectable socur, et leur souvenir ainsi que celui du savant et philantrophe W M . ALLEY vivra louglems, je l'espère, dans la meraoire de ceux qu'ils ont visites, qui les ont vus animes de cette charite Chrclicnnc qui a pour base I'amour le plus illiniite enAers Dieu connne envers les hommes. Yeuille notre leur vie et nous revoir dans nos que la première Pere celeste prolongcr encore loiigtems faire jouir de nouveau du plaisir <le les m m s et de les y posseder plus longtems fois! J. E. MOLLET. AlISTERDAJI , O" moi.s 1840. ~ \_