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INFOST AT TAT JUSTICE Avril 2012 2014 Novembre Numéro 127 120 Bulletin d’information statistique ! Une approche de la récidive des personnes condamnées L’injonction destatistique faire : une procédure efficace ? Rémi Josnin * Brigitte Munoz-Perez*, Jean-Michel Sommer** U E ne approche statistique de la récidive au sens large permet de dégager quelques constats structurels sur la récidive des personnes condamnées, telle qu'on peut l'analyser à partir des données du casier judiciaire national, ntrée en application il y a plus de vingt ans, la procédure d’injonction de faire avait vocation à régler nombre de c’est-à-dire que l’analyse des facteurs de récidive est limitée aux données disponibles au casier judiciaire : âge, sexe, petits litiges de la vie quotidienne, permettant aux consommateurs d’obtenir en nature l’exécution "2!" 22 notamment antécédents judiciaires. Les facteurs socio-économiques ou comportementaux (ex : conduites addictives) ne sont des obligations résultant d’un contrat. donc pas pris en compte par l’étude. Cette procédure, dont le nombre dépasse à peine 7 000 en 2011, n’est utilisée que par 7% des usagers non professionnels de la justice. Ces derniers recourent plus fréquemment aux voies procédurales ordinaires, notamment aux l’âge et la présence d’antécédents judiciaires. Plus un condamné est jeune (moins de 26 ans), plus il aura de risques de récidiver et plus il le fera rapidement. De même, un condamné déjà récidiviste sera aussi plus enclin et plus prompt supérieure : les chances pour les demandeurs de parvenir à un accord ou d’obtenir une décision leur donnant gain de à récidiver. cause sont en effet bien plus grandes. % !%/ .% La procédure d’injonction de faire est souvent vouée à l’échec n’ayant une issue favorable que pour quatre requérants La condamnation en récidive sanctionne souvent (38 %) le même type d’infraction que la condamnation initiale. Il ! / sur dix. Les procédures au fond ont quant à elles une issue positive pour près de sept demandeurs sur dix lorsque la s’agit la plupart du temps d’une condamnation pour vol, recel ou dégradation. demande a été formée par déclaration au greffe, pour les trois %! quart des demandeurs quand ils%. ont saisi le tribunal /% % / $ par assignation. +&&&(&''!/ %+- $ F % % aire diminuer la récidive est une pré- %! poursuite de type "rappel à la loi", il peut donc la population concernée. occupation constante de la société commettre une nouvelle infraction et reve- En second lieu, les données accessibles % 0*)-1 0*'-1 / % tant ntrée elle apparaît comme ilrévélatrice devingt nirans, devant la justice, ond’injonction parlera alors de de rele casier judiciaire ne 1 %, ./ % en application y a plus de la procédure faire dans reste peu utilisée , même sinational l’élévation l’efficacité de la réponse apportée aux au- tour devant la justice. Plus en aval, l'auteur permettent qu'une analyse partielle des $%/ taux de compétence du tribunal et de la juridiction de proximité, intervenue du à deux reprises audecours teursdu d’infractions. La connaissance de la d’instance une fois condamné peut rechuter et être déterminants comportement récide la période, a généré une légère nombre; ce desphénomène requêtes est en 1999, De 1990 à 1998, ce %./%/ % $% récidive et des facteurs susceptibles de augmentation la de nouveaudu condamné dive.puis Pouren être2005. complète, l'analyse devrait nombre pas 6 000 augmente diminuer ne restedépasse encore lacunaire en et France bien jusqu’en observé via le casier judiciaire, on par- d'abord explicitement de Tableau 1tenir compte% % . # comme montré « Conférence alorsil de au sensdularge. Enfin facteurs socio économiques, 2007 (10l’a055), puislatend à diminuerdu: enlera 2011, estrécidive Evolution nombre de requêtes en injonction de payer et decomme faire le %% ! Consensusàde Prévention de 1la -.Récidive » plus en aval, il existe une série d'études fait d'avoir un travail, un logement, un inférieur 7 200 tableau $ tenue début 2013 à l’initiative du Minis- plus ciblées qui analysent la rechute des entourage familial, etc, de defaire même que les Injonctions E tère étiage de la aussi Justice.faible Cettepeut étude présente dans sortants de prison, on parle alorsInjonctions encore de deéléments comportementaux comme le Un surprendre la mesure Année payer une approche statistique de la récidive récidive au sens large mais sur des sous po- fait de consommerTribunal fortement ou d’être Juridiction de où procédure avait vocation à réglerpulations nombre plus de limitées ; historiquement, dépendants Total à des substances psychoactives tellecette qu'on peut l'analyser sur la populad'instance proximité petits litiges de la vie quotidienne, permettant d’ob- analyses statistiques sur la ou de souffrir de pathologies mentales qui tion des condamnés connue par le casier les principales 800 975 5 409 5 409 tenir en nature l’exécution obligations résultant judiciaire national. Le travaildes porte sur récidive ont été menées à ce niveau. De- constituent autant d'éléments favorables 818 610 $$ ' , $ $ $ , 9 ,$ un champ large en termes définition de puiscette plusieurs ce ou défavorables à la sortie de la délind’un contrat - encadré 2 -. de L’instauration pro- années, on a aussi traité 857 472 ' $au , : ) l’équilibre & $ des condam$ $ & & ' de la récidive, il se limite à une sujet au niveau de l'ensemble cédure répondait souci de analyse rétablir en832 472 quance. De plus, cette approche ne permet " professionnels ) nations. ' & : pas , + partielle ducomportement de récidive. Dans cette lignée, cette étude d'apprécier les effets tre non et professionnels, ces derniers 777 184 5 677 5 677sur la récidive des D'où remarques liminaires qui visent vise à éclairer le phénomène de rechute au différentes mesures prises et notamment $bénéficiant ,'deux &-& $:,$, $:, $ ) 731 055 5 756 5 756 d’une procédure simplifiée, bien adaptée / ' 9 $$' à situer cette étude avant d'en exposer les stade de ,$ la condamnation, elle porte ainsi des éventuels aménagements de peine. &, $ : ) : 707 851 5 908 5 908 àrésultats. leurs demandes : l’injonction de payer. Mais ces - &, la délinquance connue et sanctionnée $ " ) sur : 659 496 5 792 5 792 $ $ deux procédures d’injonction ne sont paspar strictement la justice par une condamnation ins661 439 5 675 5 675 & ,' 9 , , ... $ équivalentes. de payer en En premier lieu,L’injonction que l'on re-permet crite au effet casier national, lequel condamnés sur/. avaient déjà des 368 4:* 6 677 610 677 $rappelons , ' si,, , ,$ $:,judiciaire $ 675 ) " : 1 ... tientrequérant une notiond’obtenir de récidive sens comconstitue la àmémoire condamnations au duaujuge titre exécutoire 657 424 antécédents 7 482 judiciaires 7 482en 2010 $,* & un $ des $' & ,+ $$ mun dud’une terme,procédure vue commesimple une rechute (encadré 1). Dans ce cadre, il est possible 730 954 $ " 7 953 7 953 (1,3 mois), l’issue et rapide & - /777' définir ,,précisément 712 : de l'auteur d'infraction, il est possible de de et de mesurer une Observer les personnes condamnées une 759 8 516 8 516 $ 9 $ ,$ pour une0..2+ créance ou liquide /77. 9d’origine /776' contractuelle , &$ ,' cette 702 550 année mesurer cette rechute à plusieurs niveaux notion de récidive au sens large ; au regard de leurs antécé7donnée 769 7 769 : , 8 $: ) statutaire, sans limitation de4montant ce, sans dé& , ...évi et notion , 9 $ & 8 /" 706 559 dents 8judiciaires 746 7 679 1 067 le long de la filière pénale (on se limite dépasse la notion juridique de récipermet mesurer l’im $$de $ - bat contradictoire. Bien qu’une possibilité soit offerte & ": 0..5 + 672 272 9 855 6 782 073 demment toujours à la rechute constatée dive légale, elle s'apparente à la notion ju- portance du phénomène de la 3récidive. : $ :, auxles débiteurs former l’ordon=/. .22>' de 9 opposition & réel8 contre , : " ; 626 512 Ainsi parmi 9 238 les condamnés 5 252 de 2010, 3 986 par institutions, le comportement ridique de réitération (encadré 2) l'étude 42 % ,+ ! , 613 322 avaient 10 déjà 055 été condamnés 5 519 4 536 des nance portant injonction de En payer, l’exercice cette 0.//' $ , 9 5amont, 0.. deainsi & , de rechute restant inobservé). porte sur le champ des$+ individus au cours , $' $: 4 632pro545 8 8 686précédentes. 4 596 090 les services de sécurité peuvent repérersiun quelle soit & la peine années Il faut souligner est rare. : " les que voie de recours En effet, l’on condamnés rapporte : $ 672 674 4 006 auteur d'infraction mis en cause plusieurs noncée (prison ou autre), ce qui représente l'étude porte4 742 sur une durée de8 , : ici que8 748 oppositions aux ordonnances d’injonction de payer &-& &$ 8 $ & 698 029 8 102 4 184 3 918 fois de suite,auonmoins parlera partiellement alors de multi mis plus 500 000 personnes par9an. Cette années alors que la notion juridique ) de "de % $:622 acceptant les montants de813 "récidive 7 149 3 796 353 - " domaine 3 en cause. L'auteur présumé d'infraction remarque liminaire montre déjà qu'il légale" dans le correc# , $ ) : , &$ ' mandés, le taux d’opposition est de 6,4% en 2010. 1 CERCRID & Source SDSED Université Jean Monnet .deCe Saint-Etienne passant devant peut ; alors faire n'existe pas un taux: RGC, unique de rechute se limite à&& 5 années constat la$justice & , $ : ) tionnel $ - l'objet d'une réponse pénale ; par exemple, ou de récidive, mais des taux différents recouvre deux notions distinctes sur ) le après une première mesure alternative à la selon la position dans la filière pénale et plan juridique. D’une part, ce que l’on ap* Démographe CERCRID, Université Jean Monnet de Saint-Etienne, ,& ' # , ! ) ' ?? $$ ,, 9 $ *** Statisticien Conseiller àréférendaire à la Cour de cassation la SDSE 1 8 : Brigitte et$alii, ' à< :d’injonction " de faire 8 , peu $utilisée» ,3 (06 " ), /770+ Voir Munoz Perez «La , procédure : une procédure Infostat n°28 janvier-février 1992. 1% calculé sur cinq ans, ce taux s'établit 39,4 % (cf chiffres clés de la justice 2012) INFOSTAT JUSTICE 127 INFOSTAT JUSTICE 120 Une approchede statistique de la récidive des personnes L’injonction faire : une procédure efficace ? condamnées 1 Graphique : Taux decumulé récidive cumulé selon les antécédents judiciaires Graphique 1. Taux1de récidive selon les antécédents judiciaires en 2004 en 2004 en % 70 60 Condamnés ayant des antécédents judiciaires 50 63% Ensemble 45% 40 Primo-condamnés 30 nés ayant déjà des antécédents judiciaires en 2004, 63 % ont récidivé à nouveau entre 2004 et 2011. Seuls 32 % des primo-condamnés de 2004 sont dans ce cas. Cette caractéristique pourrait s’expliquer aussi partiellement par des comportements institutionnels : les services de sécurité surveillent davantage les personnes « connues » des services, les juges recondamnent plus facilement les personnes ayant déjà été condamnées (graphique 1). 32% La nature de l’infraction sanctionnée en 2004 est une caractéristique déterminante du parcours judiciaire des condamnés 10 vis-à-vis de la récidive, car toutes les infractions ne présentent pas la même pro0 pension à la récidive. Les infractions à la moins d'un moins de 2 moins de 3 moins de 4 moins de 5 moins de 6 moins de 7 moins de 8 an ans ans ans ans ans ans ans sécurité routière (conduite en état alcooTemps écoulé depuis la condamnation de 2004 lique, conduite sans permis, défaut d’assurance, grand excès de vitesse, etc.), repréLecture : 32 % de l'ensemble des condamnés de 2004 ont récidivé dans un délai de moins de trois ans. Champ de de départ : Condamnés pour délits contraventions de 5 classe en 2004. Champ exploré : condamnés pour crimes, délitssentent et C5 Champ départ : Condamnés pouretdélits et contraventions de(C5) 5 classe (C5) en 2004. 40 % des condamnations de 2004 entre 2004 exploré et 2011. : condamnés pour crimes, délits et C5 entre 2004 et 2011. Champ soit 200 000 personnes, et constituent une Lecture : 32 % de l'ensemble des condamnés de 2004 ont récidivé dans un délai de moins de trois ans. Source : Ministère de la justice - SDSE, exploitation statistique du Casier Judiciaire. délinquance particulière, par sa fréquence Source : Ministère de la Justice - SDSE, exploitation statistique du Casier Judiciaire. et par la variété des profils touchés : 43 % des personnes condamnées pour une inpelle la « récidive légale » qui répond à des tion initiale, donc ici entre 2004 et 2011. fraction routière en 2004 ont récidivé et conditions strictement définies par le code Symétriquement, une condamnation en sept fois sur dix pour le même type d'inpénal, de similitude d’infraction et de dé- 2004 sera considérée comme une première fractions (encadré 5). Elles concernent une lai notamment : cette situation de récidive condamnation si aucune condamnation, part bien plus importante de l’ensemble de légale s’applique à 11 % des condamnés sanctionnant des faits postérieurs à la pre- la population que les autres contentieux, de 2010. D’autre part, la « réitération » mière condamnation, n’a été enregistrée et constituent une sorte de délinquance qui se définit comme la recondamnation, durant les 8 années précédentes, donc diffuse. hors récidive légale, pour des faits commis entre 1996 et 2003. On parlera alors de Selon la nature de la première infraction après une première condamnation : la réi- "primo-condamnés".2 sanctionnée en 2004, entre 14 % et 58 % tération concerne 31 % des condamnés de des condamnés récidivistes ont commis 2010. Ces deux situations – récidive légale une infraction à la circulation routière et réitération – constituent ce que l’on 45 % des condamnés de 2004 ont réci- lors de leur seconde condamnation. Les peut appeler la « récidive au sens large » divé, 38 % si on exclut les infractions infractions routières pèsent donc fortequi fait l’objet de cette étude. routières ment sur le taux moyen de récidive. Afin de permettre l'analyse séparée des autres Si l’évaluation des condamnés en état de En 2004, 500 000 personnes ont fait types de délinquance, les condamnations récidive permet de mesurer l’importance l’objet d’une condamnation pour délit pour infraction routière sont écartées dans du phénomène à un moment donné et ou contravention de 5ème classe. Parmi la suite de l'analyse ; elles sont écartées d’en suivre l’évolution, cela ne permet celles-ci, 41 % avaient déjà été condam- de la condamnation de départ en 2004 pas de déterminer les risques de récidive nées auparavant alors que les 59 % restant mais aussi des condamnations observées a priori. Pour cela, il faut suivre une co- sont des primo-condamnées, car elles ne jusqu’en 2011. Une fois ces condamnahorte de condamnés une année donnée, présentent pas d’antécédent judiciaire tions exclues, le taux moyen de récidive sur tous soumis au risque de récidive, durant entre 1996 et 2003. l’ensemble des condamnés de 2004 passe une même période, la plus longue posde 45 % à 38 %. Il est de 59 % pour les sible et étudier les facteurs qui favorisent Bien sûr, le nombre de primo-condam- condamnés avec antécédents et de 25 % la récidive. L’année de condamnation de nés dépend de la fenêtre d’observa- pour les primo-condamnés. référence retenue est 2004 : elle permet à tion choisie : on recense ainsi 59 % de la fois de disposer d’une information sur primo-condamnés en 2004 lorsque l’on Certains contentieux présentent au le passé du condamné et d’un suivi sur examine leur passé judiciaire sur 8 ans, de contraire des taux de récidive faibles une période suffisamment longue pour 1996 à 2003 ; alors que l’on en recenserait comme les atteintes aux moeurs, le tramesurer la récidive (encadré 3). Les résul- 63 % si l’on examinait leur passé sur seule- vail illégal, l’abandon de famille, ou les tats obtenus à partir de cette cohorte de ment 6 années, de 1998 à 2003. atteintes d’ordre économique et finanpersonnes condamnées sont similaires à cier. Ces taux faibles pour des contentieux ceux obtenus à partir d’une autre année Globalement, parmi l’ensemble des graves et complexes ne signifient pas forcéde condamnation, ce qui montre que la condamnés de 2004, 45 % ont récidivé ment un domaine peu marqué par la récirécidive au sens large est un phénomène entre 2004 et 2011. Un quart a récidivé dive car ils peuvent résulter en partie d’une relativement stable dans le temps. Au sein dans les deux premières années et 14 % procédure judiciaire plus longue avec une de cette cohorte, sera considérée comme dès la première année. La propension instruction qui allonge en moyenne de 2 non-récidiviste une personne qui n’aura à récidiver est très différente selon que ans les délais entre les faits et la condampas commis de nouvelle infraction dans le condamné a ou non des antécédents nation. En outre, les services de police ou les 8 années qui suivent sa condamna- judiciaires. En effet, parmi les condam- de gendarmerie comme la justice ont sans 20 e e Le fait que ce soit, pour une personne donnée, sa première condamnation n’implique pas que celle-ci n’ait pas déjà eu affaire avec la justice par exemple dans le cadre de procédures alternatives à la poursuite. 2 2 INFOSTAT JUSTICE 127 Une approche statistique de la récidive des personnes condamnées Tableau 1 : Condamnés récidivistes selon la nature de l'infraction sanctionnée en 2004 et celle observée en récidive (hors infractions à la circulation routière) Tableau 1. Condamnés récidivistes selon la nature de l'infraction sanctionnée en 2004 et celle observée en récidive (hors infractions à la circulation routière) en % Infractions liées aux transports Infraction observée en récidive entre 2004 et 2011 Toutes infractions 100,0 Infractions liées aux transports 81,7 Police des étrangers 0,2 Stupéfiants 0,5 Vols, recels "aggravés", 1,1 escroqueries Violences volontaires 2,9 Abandon de famille 0,4 Atteintes aux mœurs 0,0 Vols, recels simples 0,7 Atteintes à l'environnement 2,2 Atteintes à l'ordre économique 2,7 Outrages 1,0 Destructions, dégradations 0,3 Menaces et injures 0,6 Travail illégal 3,5 Homicides ou blessures involontaires 0,9 Autres1 1,1 Nature de l'infraction sanctionnée en 2004 Vols, recels Violences Abandon de Stupéfiants "aggravés", volontaires famille escroqueries Police des étrangers Atteintes aux mœurs Vols, recels simples 100,0 0,3 59,3 5,0 100,0 0,2 1,0 45,7 100,0 0,2 0,7 9,4 100,0 0,4 0,3 8,6 100,0 1,8 0,3 4,2 100,0 0,3 1,5 5,6 100,0 0,2 0,8 9,1 10,8 5,5 0,4 1,3 6,3 0,3 0,9 3,2 1,5 0,6 1,2 11,9 12,1 0,2 0,4 8,0 0,5 1,2 7,8 4,1 2,3 0,2 43,7 11,8 0,2 0,6 13,8 0,4 1,0 7,1 5,2 2,2 0,3 13,9 40,0 1,1 1,1 7,6 0,6 1,0 9,0 6,4 4,9 0,7 8,1 18,6 38,8 1,6 5,4 1,0 3,7 4,2 2,9 3,0 2,1 11,3 14,7 0,5 35,7 7,6 0,4 0,9 9,0 3,9 3,7 0,5 25,0 11,5 0,2 0,6 33,3 0,3 1,5 6,8 4,6 2,3 0,3 0,3 3,1 1,4 2,8 0,7 2,4 1,3 2,8 1,7 2,1 1,3 1,9 0,7 2,5 en % Nature de l'infraction sanctionnée en 2004 Homicides ou Atteintes à Atteintes à l'ordre Destructions, Menaces et blessures Outrages Travail illégal Autres1 l'environnement économique dégradations injures involontaires Infraction observée en récidive entre 2004 et 2011 Toutes infractions 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Infractions liées aux transports 6,0 3,3 0,4 0,1 0,4 13,2 2,6 1,6 Police des étrangers 0,1 1,2 0,5 0,3 0,5 2,4 0,7 1,6 Stupéfiants 4,7 6,5 11,2 10,1 7,9 1,4 14,0 10,6 Vols, recels "aggravés", escroqueries 7,1 14,0 13,5 17,3 13,8 6,1 10,0 16,9 Violences volontaires 12,6 11,1 19,2 20,3 20,7 11,7 20,2 17,4 Abandon de famille 1,2 1,0 0,3 0,4 1,2 2,2 1,6 0,6 Atteintes aux mœurs 1,3 1,1 0,9 1,1 1,5 1,1 1,7 1,4 Vols, recels simples 7,0 9,5 9,4 9,1 7,8 3,4 8,2 10,3 Atteintes à l'environnement 31,1 2,8 0,6 0,4 0,9 4,9 2,1 1,1 Atteintes à l'ordre économique 5,7 29,1 1,1 0,7 1,1 14,1 2,4 3,2 Outrages 4,7 4,7 27,8 9,5 10,4 4,2 8,6 8,2 Destructions, dégradations 4,1 2,9 6,0 22,6 6,4 2,0 5,3 4,9 Menaces et injures 2,6 1,6 4,4 3,8 22,2 3,4 4,4 3,2 Travail illégal 6,0 5,5 0,5 0,3 0,7 21,6 2,4 1,8 Homicides ou blessures 2,1 1,6 1,0 0,9 1,0 2,5 12,3 1,5 involontaires Autres1 3,8 3,9 2,9 2,6 3,1 5,9 3,3 15,4 1. Association de malfaiteurs, falsification de documents, sûreté publique, désertion etc. 1.Champ Association de malfaiteurs, falsification dedélits documents, sûreté publique, désertion de départ : France, condamnés pour et contraventions de 5e classe (C5) enetc. 2004, hors infractions à la circulation routière ; champ exploré : condamnés pour crimes, délits et C5 entre 2004 et 2011, hors infractions à la circulation routière. e Champ de départ : Condamnés pour délits et contraventions de 5 classe (C5) en 2004, à laentre circulation ; champ condamnés pour crimes, délits Lecture : 33 % des condamnés pour vol ou recel simple en 2004 ont commis à nouveau un hors vol ouinfractions recel simple 2004 etroutière 2011 suite à leur exploré première: condamnation et 25 % un vol, recel « aggravé » etou C5escroquerie. entre 2004 et 2011, hors infractions à la circulation routière. Lecture : 33 % des condamnés pour vol ou recel simple en 2004 ont commis à nouveau un vol ou recel simple entre 2004 et 2011 suite à leur première condamnation et 25 % Note : les crimes, qui font partie des infractions commises au moment de la récidive mais qui ne font pas partie du champ de départ, ont bien été pris en compte dans le calcul sans pour autant unapparaître vol, receldans "aggravé" ouci-dessus escroquerie. la figure pour des raisons de symétrie. Selon l’infraction de départ, ils constituent entre 0 et 0,2 % des infractions commises au moment de la récidive. Note : les: Ministère crimes, qui partie-des infractions commises au du moment la récidive mais qui ne font pas partie du champ de départ, ont bien été pris en compte dans le calcul Source defont la Justice SDSE, exploitation statistique Casierde judiciaire. sans pour autant apparaître dans le tableau ci-dessus pour des raisons de symétrie. Selon l'infraction de départ, ils constituent entre 0 et 0,2 % des infractions commises au moment de la récidive. Source : Ministère de la justice - SDSE, exploitation statistique du Casier judiciaire. doute plus de difficultés à établir les faits et à condamner pour ces infractions complexes. Pour ces contentieux que l’on qualifiera de "lents", l’observation sur 8 ans peut être insuffisante, en effet, leurs taux de récidive sont plus élevés observés sur une durée plus longue. Ainsi, sur 12 ans (à partir de l’année 2000), on trouvera, selon les contentieux, des taux de récidive supérieurs de 3 à 5 points aux taux observés sur 8 ans (à partir de 2004), alors que ce n’est pas le cas pour les autres contentieux. Similitude d’infraction ou récidive "protéiforme" La confrontation des infractions sanctionnées en 2004 avec celles sanctionnées lors de la deuxième condamnation renseigne sur le parcours délinquant des récidivistes. Elle permet d’identifier les similitudes entre les deux infractions et de distinguer les délinquances plutôt "spécialisées" de celles plutôt « diversifiées ». La part de la récidive à l’identique (globalement 38 %) est très variable selon la nature de l’infraction : elle est très élevée pour les infractions en matière de transports routiers – qui correspondent à des infractions à la réglementation sur les conditions de travail en matière de transport routier – et les infractions à la police des étrangers, atteignant respectivement 82 % et 59 % des condamnés récidivistes (tableau 1). La récidive à l’identique domine nettement en matière de trafic ou d’usage de stupéfiants (46 %), de vols, recels « aggravés » et escroquerie (44 %) et de violences volontaires (40 %). En revanche, elle est moins fréquente parmi les condamnés pour outrages (28 %) ou destructions (23 %). Ces derniers ainsi que les condamnés pour injures et menaces présentent plutôt des INFOSTAT JUSTICE 127 Une approche statistique de la récidive des personnes condamnées profils de récidives "protéiformes" : les infractions qu’ils commettent lors de la récidive sont beaucoup plus diversifiées que chez les autres condamnés. Dans certains cas, la récidive marque une aggravation du parcours délinquant : ainsi 25 % des récidivistes condamnés en 2004 pour vol simple sont condamnés la seconde fois pour un vol « aggravé » et 20 % des récidivistes condamnés pour destructions ou dégradations en 2004 sont ensuite sanctionnés pour des coups et violences volontaires. Deux facteurs de risque identifiés : l’âge du condamné et son implication dans la délinquance Pour identifier les facteurs déterminants sur le risque de récidive "toutes choses égales par ailleurs" sont écartés du champ 3 précédent, les contentieux lents (difficilement observables sur la période)ainsi que les condamnés à une peine supérieure à deux ans de prison ferme (1 % des condamnés). Dans ce dernier cas, l’exécution d’une peine de prison ferme « neutralise » le condamné et l’empêche ainsi matériellement de récidiver. Ce champ ainsi défini, représente 225 000 condamnés, soit 45 % des condamnations prononcées en 2004 pour délit ou contravention de 5e classe. Le modèle retenu explique 77 % des cas de récidive ; les autres cas sont attribuables à divers facteurs non pris en compte dans le modèle (encadré 4). L’élément le plus déterminant est l’âge à l’infraction qui à lui seul intervient loin devant la présence ou non d’antécédents judiciaires, la nature de l’infraction, le type d’infraction et la condamnation ou non à une peine de prison ferme (graphique 2). Plus le condamné est jeune au moment des faits, plus son risque de récidiver dans les 8 ans qui suivent sa condamnation est élevé ; un condamné qui était mineur lors de l’infraction initiale a 1,5 fois plus de risques de récidiver qu’un condamné âgé de 18 à 25 ans et 2,2 fois plus qu’un condamné ayant entre 30 et 39 ans. Inversement, un condamné de 60 ans ou plus a 2,5 fois moins de risques de récidiver qu’un condamné âgé de 30 à 39 ans au moment des faits (graphique 3). L’effet de l’âge sur la délinquance est connu ; de nombreux travaux ont montré que la délinquance présente un pic marqué vers 20 ans puis décroît ensuite [M.Mohammed-2012]. Mais le résultat très marqué concernant les mineurs peut avoir d’autres explications. En effet, la spécificité de la justice des mineurs permet aux procureurs et aux Graphique 3. Effet de l’âge sur la probabilité de récidiver Graphique 3. Effet de l’âge sur la probabilité de récidiver Rapport de probabilités entre récidiver et ne pas récidiver par rapport à la modalité de référence «30-39 ans» moins de 18 ans 18-25 ans 26-29 ans versus 30-39 ans 40-49 ans 50-59 ans 60 ans ou plus 3 2 1 divisé par multiplié par 2 3 Champ de départ : France.: Condamnés pour délitsdélits et contraventions de 5 classe 2004, (C5) hors infractions circulation routière, Champ de départ Condamnés pour et contraventions de(C5) 5e en classe en 2004,à la hors infractions à contentieux la circulents et peines de prison ferme de plus de deux ans. Champ exploré :ferme condamnés pourde crimes, délits et C5 entre 2004 et 2011, hors infractions à la lation routière, contentieux lents et peines de prison de plus deux ans. Champ exploré : condamnés pour circulation routière. e crimes, délits et C5 entre 2004 et 2011, hors infractions à la circulation routière Lecture : si la condamnation sanctionne un condamné mineur, la probabilité de récidiver est multipliée par 2,2 par Lecture : si laàcondamnation sanctionne(condamné un condamnéâgé mineur, probabilité multipliée rapport à l'âge de référence rapport l'âge de référence de la 30-39 ans)de etrécidiver par 5,5est par rapportparà 2,2 un par condamné de 60 ans ou plus (condamné âgé de 30-39 ans) et par par 5,5 par rapport « toutes choses égales ailleurs ». à un condamné de 60 ans ou plus « toutes choses égales par ailleurs ». Source : Ministère de la Justice - SDSE, exploitation statistique du Casier Judiciaire. juges des enfants de moduler davantage la réponse de l’institution judiciaire notamment par l’utilisation de mesures d’investigation, de mesures présententielles, lors d’une période probatoire, de mesures alternatives à la poursuite, ou encore de mesures de protection en amont d’une éventuelle condamnation. La seule utilisation du casier judiciaire dans le cas des mineurs présente donc, plus encore que pour les majeurs, une vision déformée du parcours des mineurs délinquants en faisant débuter l’histoire judiciaire du mineur à sa Graphique 2. Influence des facteurs2.sur la récidivedes Graphique Influence facteurs sur la récidive première condamnation. L’exploitation du panel des mineurs a permis d’appréhender cette période pré sentencielle et a montré que 6 mineurs sur dix ne retournent pas devant la justice au terme de ces mesures [S. Delarre-2012]. La présence d’antécédents judiciaires lors de la condamnation de 2004 influence également fortement le risque de récidive "toutes choses égales par ailleurs". Un condamné ayant des antécédents judiciaires dans les 8 ans qui précèdent sa condamnation présente ainsi 2,1 fois plus de risques de récidiver qu’un primo-condamné. La nature de l’infraction commise lors de la première condamnation joue également % paires concordantes (échelle de droite) un rôle dans les comportements de récidive Mineur vs 90 6 (graphique 4). Les auteurs d’homicides ou 60 ans ou + blessures involontaires affichent un risque 80 de récidiver 3,2 fois moins grand que celui 5 des auteurs de vols et recels "aggravés" ou 70 escroquerie qui présentent, eux, le risque Vol, recel "aggravé" ou 60 escroquerie le plus élevé. Si la propension à récidiver vs 4 des condamnés pour homicides ou blesHomicide ou blessures 50 involontaires sures involontaires, tout comme celle des condamnés pour infractions à la législation 40 3 des étrangers, est faible, cela tient à la naRécidiviste 30 ture même de ces deux contentieux. Ainsi, vs Peine de prison ferme primo-condamné vs la plupart des condamnés pour infraction Délit prison avec sursis 20 vs à la législation des étrangers ne peuvent 2 ou amende contravention de 5e mécaniquement pas récidiver du fait des classe 10 mesures de reconduite à la frontière dont ils font l’objet. Ces deux contentieux par0 1 ticuliers mis à part, les rapports de risque Champ de départ : Condamnés pour délits et contraventions de 5e classe (C5) en 2004, hors infractions à la circude récidive entre les différentes infractions Champ de départ : France. Condamnés pouretdélits et contraventions de 5 de classe 2004, horsChamp infractions à la circulation routière,pour contentieux lation routière, contentieux lents peines de prison ferme plus(C5) de en deux ans. exploré : condamnés lents et peines délits de prison ferme de plus de et deux ans. hors Champ exploré : condamnés pour crimes, délits et C5 entre 2004 et 2011, hors infractions à apparaissent la crimes, et C5 entre 2004 2011, infractions à la circulation routière. plus modérés : un condamné circulation routière. Lecture : pour l'âge, l’effet multiplicatif maximal sur le risque de récidive s'observe entre les condamnés mineurs et pour vol "aggravé" a ainsi 1,7 fois plus de ceux âgés de plus de 60 ans : un mineur a 5,5 fois plus de risque de récidiver qu’un condamné âgé de 60 ans ou risques de récidiver qu’un condamné pour plus. Lel'âge, pourcentage de paires concordantes la s'observe qualité globale modèle. mineurs Ainsi, leetpremier facteur Lecture : pour l’effet multiplicatif maximal sur le risque mesure de récidive entre lesdu condamnés ceux âgés de plus(l’âge) de 60 ans : un permet deplus simuler, à luideseul, 54 % descondamné cas observés mineur a 5,5 fois de risque récidiver qu’un âgé dede 60 récidive. ans ou plus. Le pourcentage de paires concordantes mesure la qualité atteintes à l’environnement et un risque globale du modèle. Ainsi, le de premier facteur-(l’âge) permet de simuler, à lui seul, 54 des casJudiciaire. observés de récidive. Source : Ministère la Justice SDSE, exploitation statistique du%Casier à peine plus élevé qu’un condamné pour Effet multiplicatif maximal sur le risque de récidive en % e Source : Ministère de la Justice - SDSE, exploitation statistique du Casier Judiciaire. 4 INFOSTAT JUSTICE 127 Une approche statistique de la récidive des personnes condamnées injures et menaces (1,1 fois plus) alors que l’écart observé entre les taux de récidive Graphique 4. Effet de la nature d’infraction sur les probabilités de récidiver Graphique 4.de Effet de la nature d’infraction probabilités deàrécidiver Rapport probabilités entre récidiver et ne sur pas les récidiver par rapport la modalité de référence «Violences volontaires » moyens de ces deux infractions est de près Rapport de probabilités entre récidiver et ne pas récidiver par rapport à la modalité de référence «Violences volontaires » de 9 points. Vols, recels "aggravés", escroqueries À nature d’infraction identique, le type d’infraction, à savoir délit ou contravention, est révélateur de la gravité de l’acte commis. Le fait d’avoir commis un délit plutôt qu’une contravention de 5e classe augmente de 10 % le risque de récidiver, et ce, quels que soient la nature de l’infraction considérée (destruction, dégradation, injures et menaces, etc.), l’âge du condamné ou ses antécédents judiciaires. Infractions liées aux transports Vols, recels simples Destructions, dégradations Outrages Menaces et injures versus violences volontaires Stupéfiants Autres* Environnement Police des étrangers Pour être complète, l’analyse devrait prendre en compte des facteurs personHomicides ou blessures involontaires nels et socio-économiques, comme le fait 1 3 2 2 4 multiplié par divisé par 3 d’avoir un travail, un logement, un entou- 4 rage familial, etc. qui constituent autant d’éléments favorables à la sortie de la dé- * Association de malfaiteurs, falsification de documents, sûreté publique, désertion, etc.publique, désertion, etc. * Association de malfaiteurs, falsification de documents, sûreté Champ de départ : Condamnés pour délits et contraventions de 5e classe (C5) en 2004, hors infractions à la circulinquance [Kazemian et Lebel-2012]. Ces Champ de départ : France. Condamnés pour délits et contraventions de 5 classe (C5) en 2004, hors infractions à la circulation routière, contentieux routière, contentieux lents et peines de prison ferme de plus de deux ans. Champ exploré : condamnés pour et peines de prison ferme de plus de deux ans. Champ exploré : condamnés pour crimes, délits et C5 entre 2004 et 2011, hors infractions à la éléments ne sont pas disponibles dans les lentslation crimes, délits et C5 entre 2004 et 2011, hors infractions à la circulation routière. circulation routière. systèmes d’information de la Justice où ne Lecture Lecture : si la condamnation sanctionne un vol, recel ou escroquerie, la probabilité de récidiver est multipliée par : si la condamnation sanctionne un vol, recel ou escroquerie, la probabilité de récidiver est multipliée par 1,2 par rapport à la nature d'infraction 1,2 par«rapport la nature», d'infraction deégales référence « violences volontaires », « toutes choses égales par ailleurs ». figurent que les données utiles à la procé- de référence violencesàvolontaires « toutes choses par ailleurs ». Source : Ministère de- la Justice - SDSE, exploitation : Ministère de la Justice SDSE, exploitation statistique du Casierstatistique Judiciaire. du Casier Judiciaire. dure et à la gestion des affaires. Cependant, Source l’individualisation de la peine prononcée ils choisissent un certain type de peine, condamné jugé présentant des garanties de tient compte de la gravité intrinsèque des faits, que la qualification de l’infraction on peut considérer que la peine pronon- réinsertion (sursis ou amende). Il apparaît ne permet de saisir que partiellement, cée, corrigée potentiellement de l’effet de qu’il a plus de risques de récidiver sans que c’est la part rétributive de la peine. L’indi- gravité, constitue un indicateur approché l’on puisse en tirer des conclusions sur l’efvidualisation de la peine consiste ensuite de l’ensemble de ces informations non dis- ficacité d’une peine plutôt qu’une autre. à apprécier les possibilités de réinsertion ponibles. du délinquant et dans certains cas, sur la base d’expertises, les facteurs de risques Ainsi, le fait d’avoir été condamné à une Le risque de récidiver diminue avec le de récidive. Ces facteurs personnalisés ne peine de prison ferme lors de la pre- temps sont pas enregistrés, même s’ils sont éva- mière condamnation, multiplie par 1,6 le lués par le juge. Déterminants majeurs de risque de récidiver « toutes choses égales L’analyse du risque de récidive, comme la la peine prononcée, ils ne peuvent être étu- par ailleurs ». A infraction identique, un notion même de récidive, est indissociable diés qu’au moyen d’enquêtes spécifiques condamné jugé moins réinsérable, voire à du délai que mettra un condamné à réci(encadré 6) mais comme les juges tiennent fort risque de récidive sera sanctionné par diver. Pour évaluer la rapidité des condamcompte de la situation du prévenu quand une peine plus lourde (prison ferme) qu’un nés à récidiver, les condamnés âgés de 60 ans ou plus (6 000 condamnés en 2004), qui ont peu de risques de récidiver dans Graphique 5. Risque "instantané" de récidive d'un condamné conditionné au Graphique 5. Risque "instantané" de récidive d'un condamné conditionné au fait qu'il n'a pas encore récidivé des délais importants, ont été retirés du fait qu'il n'a pas encore récidivé champ ce qui porte le nouveau champ à en % 219 000 condamnés. Le taux de récidive, 5,0 conditionné au fait que le condamné n’a 4,5 pas encore récidivé, décroît avec le temps. Ainsi, plus un condamné va tarder à réci4,0 diver et plus son risque de récidiver exacte3,5 ment à cette date va diminuer (encadré 4). 3,0 Un condamné sans antécédent judiciaire, 2,5 âgé de 30 à 39 ans et sans peine de prison ferme qui n’aura pas récidivé au bout d’un 2,0 26-29 ans, avec antécédents judiciaires, condamné pour délit an aura un risque « instantané » de récidi1,5 (vol simple) à une peine de prison ferme ver (c'est-à-dire exactement à ce moment 1,0 là) de 0,3 %. Ce risque « instantané » sera 30-39 ans, sans antécédent judiciaire, condamné pour délit de 0,2 % au bout de trois ans s’il n’a pas 0,5 (violence volontaire) sans peine de prison ferme récidivé jusque là et de moins de 0,2 % au 0,0 0 12 24 36 48 60 72 84 96 bout de cinq ans s’il ne l’a pas fait jusque Temps écoulé depuis la condamnation de 2004 (en mois) là. De son côté, un condamné avec antéChamp de départ : Condamnés pour délits et contraventions de 5e classe (C5) en 2004, hors infractions à la circuChamp de départ : Condamnés pour délits et contraventions de 5 classe (C5) en 2004, hors infractions à la circulation routière, contentieux lents, peines de prison ferme de cédents judiciaires, âgé de 26 à 29 ans et lation routière, contentieux lents, peines de prison ferme de plus deux ans et condamnés âgés de 60 ans ou plus plus deux ans et condamnés âgés de 60 ans ou plus au moment des faits. Champ exploré : condamnés pour crimes, délits et C5 entre 2004 et 2011, hors infractions à la circulation routière. des faits. Champ exploré : condamnés pour crimes, délits et C5 entre 2004 et 2011, hors infractions à au moment condamné à de la prison ferme aura un Lecture : un condamné routière. avec antécédent judiciaire, âgé de 26 à 29 ans lors de l'infraction initiale et condamné à deux ans ou moins de prison ferme pour vol présente un la circulation risque « instantané » de récidiver au bout risque "instantané" de récidive au bout de deux ans de 1,6 % s'il n'a pas récidivé jusque là. Lecture : un condamné avec antécédent judiciaire, âgé de 26 à 29 ans lors de l'infraction initiale et condamné à Source : Ministère Justice - SDSE, exploitation statistique Casier Judiciaire. un risque "instantané" de récidive au bout de deux ans de d’un an de 1,7 %, de 1,2 % s’il n’a pas deux ans de oulamoins de prison ferme pourduvol présente 1,6 % s'il n'a pas récidivé jusque là. récidivé au bout de trois ans et de 1 % au Source : Ministère de la Justice - SDSE, exploitation statistique du Casier Judiciaire bout de cinq ans (graphique 5). e e INFOSTAT JUSTICE 127 Une approche statistique de la récidive des personnes condamnées 5 casier judiciaire » La récidive étant une circonstance d’aggravation de la sanction pénale, les juges doivent être renseignés sur le passé pénal d’une été institué en 1848 le Casier Judiciaire, avec pour mission la te- - délits et contraventions de 5e classe. dans le cas d’une condamnation pour crime étant élevée la plupart du temps, elle «neutralise» le condamné sur cette période rieures, pour crime, délit, ou contravention de 5e classe, pronon- année pour dresser le bilan des condamnations prononcées. Le La récidive légale La récidive au sens large - ciaire. La réitération de la condamnation. On observe ici la récidive connue et sanctionnée par la justice - nouvelle condamnation et inscription au Casier Judiciaire. Le délai de récidive d’un condamné est, dans cette étude, le temps condamné. Cette notion nécessite de prendre une grande marge rage des « primo-condamnés » et un temps d’observation de la égales par ailleurs », la probabilité de récidiver dans l’année Condamnation 1 Condamnation 2 les condamnés d’une année on constate une grande stabilité de - Infraction 2 Infraction 1 Temps judiciaire Temps judiciaire Délai de récidive 2004 6 2011 INFOSTAT JUSTICE 127 Une approche statistique de la récidive des personnes condamnées - ponibles dans la source utilisée ici, mais dont on sait par des événement au bout d’un certain temps dont les plus connus - - - d’appareils perturbateur d’instrument de police. Les condam- - l’observation de leur parcours pénal. INFOSTAT JUSTICE 127 Une approche statistique de la récidive des personnes condamnées 7 des condamnés, il ne permet pas ENCADRE de mesurer la récidive des 6 1 13/12/13 14:34 - temps d’incarcération. - Régression logistique (odds ratio) sur la probabilité d’avoir au moins une nouvelle condamnation dans les 5 ans après la libération Régression logistique (odds ratio) sur la probabilité d’avoir au moins une nouvelle condamnation dans les 5 ans après la libération P odds ratio - Homme 1 Femme 0,41 2,88 de prison au moins partiellement C 1 *** Deux condamnations ou plus 3,73 *** *** Moins de 6 mois 1,22 *** Âge à la libération Mineur Durée de la peine prononcée 18-29 ans 1 30-49 ans 0,68 50 ans ou plus 0,29 6 à moins de 12mois *** *** M Non mariés J Mariés CM MJ CJ 0,63 Sans emploi 1 Avec emploi 0,84 Non Français - Français *** *** 1 1,63 *** Mode d'exécution de la peine Fin de peine sans aménagement Conda sans peine privative de liberté ou peine couverte par la DP Libération conditionnelle (LC) - 1 1 à moins de 2 ans 1,29 *** 2 à moins de 5 ans 1,04 ns 5 ans et plus 0,81 * 1 CMJ N P odds ratio Une condamnation antérieure Nature de l'infraction principale Homicide volontaire (crime) 0,51 Violences envers adultes (crime) 0,77 Viols et agressions sexuelles (crime/délit) 0,35 *** * *** Vol (crime) 0,78 ns Violence, outrage à fonctionnaire ou magistrat 1,08 ns Violences volontaires 1,05 ns Infractions à la législation contre les stupéfiants 0,55 *** Vol-recels 1 1 Escroqueries 0,47 *** 0,82 ns Infraction à la circulation 0,53 *** 0,6 *** *** * Délit à la police des étrangers 0,32 *** Aménagements de peine hors LC 0,66 Autre 1,48 n.s. : non significatif (seuil 5 %), * p < 0,05, ** p < 0,01, ***p < 0,001. Source : DAP - Cahiers d’études pénitentiaires et criminologiques - mai 2011 - n°36 Pour en savoir plus : tCarrasco V., Timbart O., « Les condamnés de 2007 en état de réitération ou de récidive », Infostat Justice n° 108, septembre 2010. tDelarre S, « Trajectoires judiciaires des mineurs et désistance » Infostat justice n°119 novembre 2012 tJosnin R. « La récidive plus fréquente et plus rapide chez les jeunes condamnés » France Portrait social, INSEE 2013 Directeur de la publication : Benjamin Camus Rédactrice en chef : Odile Timbart Maquette : Gaëtane Gicquel - Marylène Legargasson ISSN 1252 - 7114 © Justice 2014 Ministère de la Justice 13 place Vendôme - 75042 Paris CEDEX 01 http://www.justice.gouv.fr 8 INFOSTAT JUSTICE 127 Une approche statistique de la récidive des personnes condamnées