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LATITUDE 5
Loisirs
Le Tapanahony en Tapinois
par Véronique DE LA CASA
Guyane, belle Guyane, quand tu t’appelles plateau des Guyanes, tu nous offres
encore plus de perspectives de découverte et c’est à cet appel que nous avons
répondu, que l’on soit du service des contrats, du département information et
communication interne, du cabinet ou de télémesure, un seul objectif : Saint Laurent,
le Maroni puis le Tapanahony.
Au gré du fleuve Tapanahony, un parfum de liberté
Depuis quelques mois déjà, l’idée nous démangeait. Neuf jours de pirogue pour enfin fouler
le sol de la montagne sacrée, à 350 km de St Laurent, en pays amérindien, un autre
monde. Marie-Pierre s’organise. Elle contacte Auguste, notre piroguier de Grand Santi,
rassemble les copains, peaufine la liste des « indispensables », établit les menus et
coordonne le tout.
St Laurent – Village Paddock – 25 avril 2003
« Tout » (c’est le mot) est chargé sur la pirogue : quel attirail ! Touques, caisses de
nourriture, bidons d’eau potable... environ 400 kg de matériel, au bas mot. L’équipe est au
complet : MPJA, Jean-Pierre, Hugo, Alain, Stéphanie, Jean-Claude, Jean-Luc et Véro,
Momo le motoriste, Auguste et Tchoki.
1er jour - Premières impressions
Va et vient de pirogues, saluts échangés… Le ton est donné. Nous croisons plusieurs
barges d’orpaillage qui fouillent le lit du fleuve. Une petite île au milieu du Maroni accueille
un déjeuner écourté : sous une pluie battante, nos ti-punchs se changent en eau,
inexorablement… Retour sur la pirogue, nuages gris et rideaux de fraîcheur, bienvenues
bâches et parapluies ! Momo, impassible se dresse à l’arrière.
Etape à Bobaïni, petit village au bord du fleuve, célèbre pour son jeu de toupie au lasso et
ses coqs…
Douche dans le fleuve, installation des hamacs (un peu difficile, c’est normal, nous n’avons
pas encore acquis la technique !), repas et au lit ! (Pardon, au hamac !). A l’aube, les chants
victorieux d’une bande de coqs sonnent le glas d’une nuit trop courte.
2ème jour - Départ à 9 h 30. Enfin le Tapanahony !
Fin de matinée, saut Grand Olo en vue. Nous abordons une petite île pour alléger la
pirogue. Les passagers débarquent, transbordement du matériel vers une petite plate-forme
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sur rails que nous tirons de l’autre côté de l’île pour attendre Momo qui franchit le saut en
pirogue de l’autre côté. Pique-nique sur l’île et baignade dans l’eau fraîche. Paysages
magnifiques et sérénité du fleuve.
Le village Dritabiki nous accueille pour la nuit. Nous sommes en territoire bushinengé, et
plus particulièrement en territoire Djuka. Un panneau proclame en taki taki : « Bienvenue
dans la région du palu ! » Aie ! ! ! ! Les enfants nous aident à transvaser nos affaires. Nous
échangeons bonbons et sourires et faisons la connaissance d’un bébé mouton paresseux
que les enfants ont recueilli. A la tombée du jour, nous flânons dans le village ou l’on
s’active à préparer le manioc en tordant les longues couleuvres pour confectionner la
cassave. L’art Tembé orne les petites maisons en bois.
3ème jour
Grand Bori, le village d’Aïda, un guide que le grand Man nous a adjoint pour la suite du
voyage. Le village et ses enfants viennent nous dire bonjour sous le grand carbet construit
spécialement pour les touristes à la sortie du village.
4ème jour - Nous entrons en territoire amérindien.
1er village : sous le Tukusipan, le cachiri est offert. Nous avons également droit à un
morceau de cassave (galette de manioc) toute fraîche, directement prélevée de l’énorme
crêpe qui cuisait sur une platine de fonte au feu de bois. Jean-Pierre, Jean-Luc, Hugo et
Auguste enfilent leurs kalimbés qu’ils attachent à l’aide de fils de coton que l’une de nos
hôtes amérindiennes vient de filer sur sa quenouille. Quelle allure !
Le passage du saut Pun Sula est assez épique. Il nous faut une fois de plus alléger la
pirogue et déposer nos affaires. Les hommes tentent de franchir le saut en poussant
péniblement la pirogue sur les rochers glissants : pas facile, surtout quant on est en
kalimbé ! Les femmes attendent rive gauche, en surveillant les affaires, d’autant plus
anxieuses que la végétation malencontreusement placée sur un îlot central les empêche de
mesurer les efforts déployés de l’autre côté.
Entre temps, une pirogue amérindienne s’est glissée jusqu’à nous. Nous voilà
réquisitionnées pour aider à tirer et pousser… Mais que trafiquent-ils de l’autre côté ?
Stéphanie demande au piroguier amérindien si nous pouvons monter dans leur canot pour
aller voir et « fu helpi » (pour aider). Bonne idée, malgré les efforts de Momo qui s’arc-boute
sous la pirogue (et qui finira avec un tour de reins), ça ne passait pas. Finalement nous
franchissons le saut.
Apetina, village amérindien. Nous nous installons au rez-de-chaussée d’un carbet. Tout le
village, debout, encadrant nos hamacs, nous observe curieusement jusqu’à la nuit : étrange
sensation !
5ème jour - Enfin, la montagne sacrée, un peu au-dessus d’Apetina.
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Malgré nos questions au guide, puis plus tard aux différentes personnes rencontrées, nous
ne sauront jamais pourquoi et pour qui cette montagne est sacrée. Un halo de mystère
entoure le lieu.
Notre nouveau guide amérindien, Peliki, est aux petits soins avec Jean-Pierre, pour qu’il
parvienne au sommet. Mais les rochers glissants ont raison de sa volonté. Même pieds nus,
certains capitulent à mi-parcours, les mains truffées d’épines des broméliacées qui
poussent entre les plaques de granit. Seuls Stéphanie, Jean-Luc et Tchoki parviennent au
sommet, silhouettes frêles et minuscules qui se découpent sur le ciel.
Nous passons ensuite deux jours dans un petit village en aval de la montagne sacrée.
Petits carbets pour le couchage, carbet salle à manger, carbet cuisine, plage de sable pour
se baigner et grandes roches plates chaudes pour y étaler le linge à sécher. Le bonheur !
Nous sommes seuls : quiétude totale. Petite friture pêchée par Hugo le soir pour l’apéro,
drôles de poissons pris dans notre épervier et chasse (un singe et un agouti, que Peliki a
chassés pour nous).
Il faut néanmoins se résoudre à repartir. Nouvelle halte à Apetina où nous voulons acheter
de l’artisanat. Jean Pierre et Marie Pierre se transforment en véritables « intermédiaires » et
négocient les prix, sans compter la séance de troc avec les enfants qui sortent tous de leurs
petites boites de magnifiques bracelets ou colliers de perles végétales pour essayer
d’obtenir ce qu’ils avaient repéré dans nos affaires. Bardés de lances, flèches, tamis,
hamac en coton fait main et bijoux en perles, nous partons à regret, le fleuve nous appelle.
Dernier point d’orgue de ce séjour : la visite à un illustre chaman, oncle de notre motoriste
Momo, dont la réputation rayonne sur l’ensemble du plateau des Guyanes et qui reçoit
même des visites de Hollande nous dit-on… Nous sommes autorisés à pénétrer dans son
antre où règne une atmosphère de mystère mêlée de sérénité. D’incroyables objets de
cérémonie ont apparemment chacun une vocation bien particulière et une histoire. Il y en a
partout, du sol au plafond : une vierge côtoie une tortue cloutée au sol ou encore des
chapeaux en végétal de toutes formes trônent sur divers récipients qui contiennent, on ne
sait quoi. Nous restons là à vivre la magie du moment et du lieu…
Une fois de plus, il a fallu partir et dire au revoir, Hugo doit y revenir a fait promettre le
chaman. Cap sur Grand Santi pour une dernière halte avant le retour sur Saint-Laurent.
Couchers de soleil sur le fleuve, sourires d’enfants, mystères d’une autre culture… le
tapanahony marquera nos souvenirs de bien différentes façons.
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