Mouvements de terrain

Transcription

Mouvements de terrain
Les risques naturels - Mouvements de terrain
M
MO
OU
UV
VE
EM
ME
EN
NTTS
SD
DE
E TTE
ER
RR
RA
AIIN
N
ihv
LLee pphhéénnoom
mèènnee m
moouuvveem
meennttss ddee tteerrrraaiinn
Qu’est-ce qu’un mouvement de terrain ?
Les mouvements de terrain regroupent un ensemble de déplacements, plus ou moins brutaux,
du sol ou du sous-sol, d'origine naturelle ou anthropique. Les volumes en jeu sont compris
entre quelques mètres cubes et quelques millions de mètres cubes. Les déplacements peuvent
être lents (quelques millimètres par an) ou très rapides (quelques centaines de mètres par
jour).
Comment se manifeste-t-il ?
Peuvent être différenciés :
• Les mouvements lents et continus
○ les tassements et les affaissements de sols ;
○ le retrait-gonflement des argiles ;
○ les glissements de terrain le long d’une pente.
• Les mouvements rapides et discontinus :
○ les effondrements de cavités souterraines naturelles ou artificielles (carrières et
ouvrages souterrains) ;
○ les écroulements et les chutes de blocs, ravinement ;
○ les coulées boueuses et torrentielles.
• L’érosion littorale
Les conséquences sur les biens et personnes
Les grands mouvements de terrain étant souvent peu rapides, les victimes sont, fort
heureusement, peu nombreuses. En revanche, ces phénomènes sont souvent très destructeurs,
car les aménagements et infrastructures humaines y sont très sensibles et les dommages aux
biens sont considérables et souvent irréversibles.
Les bâtiments, s'ils peuvent résister à de petits déplacements, subissent une fissuration intense
en cas de déplacement de quelques centimètres seulement. Les désordres peuvent rapidement
être tels que la sécurité des occupants ne peut plus être garantie et que la démolition reste la
seule solution.
Les mouvements de terrain rapides et discontinus (effondrement de cavités souterraines,
écroulement et chutes de blocs, coulées boueuses), par leur caractère soudain, augmentent la
vulnérabilité des personnes. Ces mouvements de terrain ont des conséquences sur les
infrastructures (bâtiments, voies de communication …), allant de la dégradation à la ruine
totale ; ils peuvent entraîner des pollutions induites lorsqu’ils concernent une usine chimique,
une station d’épuration…
Les éboulements et chutes de blocs peuvent entraîner un remodelage des paysages, par
exemple l’obstruction d’une vallée par les matériaux déplacés engendrant la création d’une
retenue d’eau pouvant rompre brusquement et entraîner une vague déferlante dans la vallée.
p. 40 / 107
Dossier Départemental des Risques Majeurs en Corse-du-Sud
Les risques naturels - Mouvements de terrain
Pour en savoir plus
Pour en savoir plus sur le risque mouvement de terrain, consultez le site du ministère de
l’écologie, du développement durable, des transports et du logement :
• Le risque de mouvements de terrain : http://www.risquesmajeurs.fr/le-risquemouvements-de-terrain
• Ma commune face au risque : http://macommune.prim.net/
• Base de données sur les mouvements de terrain : http://www.bdmvt.net/
• Base de données sur les cavités souterraines : http://www.bdcavite.net/
LLee rriissqquuee m
Coorrssee--dduu--S
moouuvveem
Suudd
meennttss ddee tteerrrraaiinn eenn C
Le contexte régional et départemental
Les phénomènes naturels observés en Corse-du-Sud, par nature essentiellement granitique,
sont principalement des ravinements (décapage et érosion des matières meubles
superficielles) dont l’évolution peut être lente (de
quelques millimètres à quelques centaines de millimètres
par an) et des éboulements et chutes de blocs, à
propagations rapides.
D’autres phénomènes plus directement associés aux
phénomènes hydrauliques sont observés comme les
coulées de boues, les laves torrentielles. (source SDACR
2009).
Enfin, du fait de l’insularité, le littoral susceptible de
subir une érosion est important. Les 1 000 km de côtes de
la Corse peuvent être séparés en deux grands types
(source : profil environnemental de la Corse) :
• le littoral sableux oriental formant un ensemble quasi
rectiligne entre Bastia et Solenzara ;
• un littoral rocheux sur le reste du pourtour de la
Corse, avec des falaises abruptes sur certains
secteurs (falaises calcaires de Bonifacio et falaises de
la réserve naturelle de Scandola et du golfe de
Porto), entrecoupé de plages sableuses ou à galets.
A l’instar des inondations, les phénomènes sont
généralement localisés. Si les infrastructures sont souvent
concernées par ces éléments, des secteurs sont
particulièrement exposés à des phénomènes
source : profil environnemental de la Corse
d’éboulements rocheux et de coulées
boueuses comme par exemple : Ajaccio –
Afa – Appietto – Lévie - Ota – Ocana.
Dossier Départemental des Risques Majeurs en Corse-du-Sud
p. 41 / 107
Les risques naturels - Mouvements de terrain
L’historique du risque mouvement de terrain
L’histoire des mouvements de terrains en
Corse-du-Sud est très souvent liée à celle des
inondations. Les bassins versants présentant
des problèmes de mouvement de terrain sont
souvent également le théâtre d’inondations.
En 2008 et 2009, le département a été touché
par d’importants mouvements de terrain
comme en témoigne cette image extraite du
journal Corse-Matin.
La liste suivante, extraite de la base de
données
accessible
sur
le
site
www.bdmvt.net fait ressortir les communes
suivantes. La base de données n’a qu’un simple caractère informatif.
Commune
Chute de blocs /
Éboulement
Glissement
Effondrement
Coulée
Total
AFA
1
AJACCIO
3
ALATA
1
1
ALTAGENE
1
1
APPIETTO
2
2
ARRO
1
1
1
4
1
AULLENE
1
1
BALOGNA
2
2
BASTELICA
1
BASTELICACCIA
1
BOCOGNANO
1
2
1
3
3
3
14
BONIFACIO
11
CARBINI
1
1
CARBUCCIA
2
2
CARGESE
CARGIACA
1
2
COGGIA
1
2
2
2
COGNOCOLI-MONTICCHI
1
CONCA
1
COTI-CHIAVARI
2
CRISTINACCE
3
3
CUTTOLI-CORTICCHIATO
3
3
EVISA
1
1
FIGARI
2
2
FORCIOLO
3
FOZZANO
1
GIUNCHETO
1
GUITERA-LES-BAINS
1
1
1
1
3
4
1
1
1
1
LEVIE
2
4
6
LORETO-DI-TALLANO
1
3
4
MARIGNANA
2
p. 42 / 107
2
Dossier Départemental des Risques Majeurs en Corse-du-Sud
Les risques naturels - Mouvements de terrain
Chute de blocs /
Éboulement
Glissement
MOCA-CROCE
1
1
MURZO
2
OCANA
2
3
OLIVESE
1
2
Commune
OLMETO
Effondrement
Coulée
Total
2
2
1
6
3
1
9
PERI
1
1
PIANA
3
3
PILA-CANALE
PORTO-VECCHIO
1
1
OTA
2
1
3
PROPRIANO
12
1
2
2
5
1
1
QUENZA
6
4
1
1
12
RENNO
1
1
ROSAZIA
2
2
SALICE
1
1
SARI-SOLENZARA
3
1
SARI-D'ORCINO
2
2
1
5
2
SOTTA
2
2
SAN-GAVINO-DI-CARBINI
1
1
1
3
TAVERA
3
1
2
6
TOLLA
3
1
VERO
1
VICO
4
1
1
2
1
ZEVACO
1
ZICAVO
5
3
8
ZONZA
1
1
2
Les actions préventives
La connaissance du risque
Pour recenser et évaluer les phénomènes de
mouvements de terrains, des études
concernant ce risque ont été réalisées à
différentes échelles.
1
La base BDMVT recense les phénomènes
avérés de types glissements de terrain,
éboulements, effondrements, coulées de boue
et érosions de berges sur le territoire français
(métropole et DOM) dans le cadre de la
prévention des risques naturels mise en place
depuis 1981. Elle permet principalement le
recueil, l'analyse et la restitution des
informations de base nécessaires à l'étude des
phénomènes dans leur ensemble ainsi qu'à la
cartographie des aléas qui leur sont liés. La
base BDMVT est gérée et développée par le
BRGM depuis 1994 avec le soutien des
ministères, initialement le MATE, puis le
MEDAD, en collaboration avec le
Laboratoire Central des Ponts et Chaussées
(LCPC), le réseau de l'équipement (LR et
CETE) et les services de Restauration des
Terrains en Montagne (RTM).
Échelle régionale
Les données régionales sur les mouvements
de terrain sont intégrées dans la base de
données nationale mouvements de terrain
(BDMVT, www.bdmvt.net) dont la gestion a
été confiée au bureau de recherches
géologiques et minières (BRGM) par le
ministère de l'écologie, de l’énergie, du
développement durable et de la mer. Cette
base recense les événements connus et/ou
observés et fournit une description du type
d’événement (chutes de blocs, ampleur, etc.)
et des dommages matériels et humains éventuellement engendrés. Les derniers événements
Dossier Départemental des Risques Majeurs en Corse-du-Sud
p. 43 / 107
Les risques naturels - Mouvements de terrain
recensés datent de 1996. Une mise à jour et un enrichissement de cette base sont actuellement
nécessaires (source : profil environnemental de la Corse).
Échelle départementale
Jusqu’en 2008, les services de l’État ont été amenés à réaliser ponctuellement des études afin
d’évaluer les risques de mouvements de terrains (chutes de blocs notamment) sur les
communes exposées à ces phénomènes et d’apporter des éléments d’information objectifs
pour la maîtrise de l’urbanisation dans les zones à risque.
Dans ce cadre ont été réalisées des études de chutes de blocs, sur les communes de Balogna,
Ota, Ocana, Levie, Zoza, Carbini, Altagène.
Par ailleurs, un Atlas Départemental des Bassins à Risques Mouvements de Terrains et
Hydrauliques a été réalisé. En 2007, la DDTM a initié en liaison avec le CETE
Méditerranée, une démarche globale à l’échelle du département en vue d’identifier les
communes présentant une sensibilité aux risques combinés de « mouvements de terrains » et
« hydrauliques ».
L’objectif de cette étude étant d’établir un document de référence pour permettre aux services
de l’État de définir une logique de programmation pour les études d’aléas ultérieures.
De même, ce document doit être regardé comme un outil d’aide aux collectivités dans leur
démarche de planification urbaine en vue de la prise en compte dans leur document
d’urbanisme des risques « mouvements de terrains et hydrauliques ».
L’étude technique a été réalisée par le CETE Méditerranée et validée en 2008. Dans ce cadre
ont été restituées :
• une carte de synthèse au 1/100 000 permettant de hiérarchiser les communes par rapport
à leur prédisposition aux risques « mouvement de terrain » et « hydraulique » et
particulièrement les trois principaux types d’instabilités que l’on retrouve en Corse, à
savoir : les chutes de blocs, glissements et coulées de boues ;
• une cartographie au 1/10 000 permettant de localiser sur 8 communes prioritaires les
secteurs exposés aux risques considérés (cf liste page 46).
A partir des données tirées de ce document de référence, des études plus précises d’aléas sont
programmées au fur et à mesure des enjeux d’urbanisation exprimés par les communes dans
le cadre de l’établissement d’un document d’urbanisme.
Les études d’aléas sont généralement réalisées sous la maîtrise d’ouvrage de l’État (DDTM)
pour accompagner les communes dans leurs réflexions d’aménagement.
Ces études techniques sont confiées au CETE Méditerranée.
L’érosion littorale
L’ensemble de ces côtes est soumis à un aléa érosion dont la répartition varie en fonction du
contexte géomorphologique et géologique et de l’exposition aux conditions
hydrodynamiques. L’aléa est potentiellement plus important sur les côtes sableuses et sur les
côtes à falaises calcaires, moins important sur les côtes à falaises granitiques.
La connaissance de l’aléa érosion sur les côtes sableuses a fait l’objet d’études historiques
menées par le BRGM afin de déterminer des tendances à l’échelle de plusieurs décennies.
Actuellement, la connaissance de cet aléa est affinée à l’échelle annuelle grâce à la mise en
œuvre par le BRGM, en partenariat avec l’OEC (Office d’Équipement de la Corse) et la
DDTM, d’un réseau de mesures des évolutions du trait de côte (réseau d’observation du
littoral de la Corse, ROL).
p. 44 / 107
Dossier Départemental des Risques Majeurs en Corse-du-Sud
Les risques naturels - Mouvements de terrain
La prise en compte dans l’aménagement et le Plan de Prévention des Risques
Mouvement de terrain
La DDTM Corse-du-Sud a confié au CETE Méditerranée la réalisation d’une étude visant à
identifier les bassins sensibles aux risques mouvements de terrain.
Sur la base de ces études plus précises de l’aléa, les services de l’État peuvent mettre en
œuvre les démarches présentées ci-dessous.
La stratégie des services de l’État, en matière de mouvement de terrain n’est pas d’élaborer
systématiquement un PPR.
En effet, l’objectif essentiel est d’aboutir, en concertation étroite avec les collectivités, à
l’intégration des résultats des études d’aléas dans les documents d’urbanisme ;
Pour la gestion de l’occupation du sol hors document d’urbanisme opposable, l’article
R-111-2 du code de l’urbanisme est l’outil réglementaire permettant de prendre en compte les
aléas une fois ceux-ci établis, dans les décisions individuelles d’occupation des sols.
L’information et l’éducation sur les risques et la sensibilisation du grand public
En présence de cavités souterraines ou de marnières dont l’effondrement est susceptible de
porter atteinte aux personnes ou aux biens (article L563-6 du code de l’environnement), le
maire doit en dresser la carte communale et l’inclure dans le DICRIM.
Les travaux de protection
La panoplie est vaste et dépend du type de phénomène en cause : pour les glissements de
terrain, l’eau est la principale responsable. La maîtrise de celle-ci est assurée par : drainage,
choix des points de rejet, dimensionnement des émissaires, entretien des buses, caniveaux,
collecteurs publics ou privés.
• Contre les éboulements et chutes de blocs : amarrage (par câbles ou nappes de filets
métalliques), clouage des parois (par des ancrages ou des tirants), confortement des
parois (par massif bétonné ou béton projeté), mise en place d’un écran de protection
(merlon, digue pare-blocs, levée de terre) ou d’un filet pare-blocs associé à des systèmes
de fixation à ressort et de boucles de freinage, purge des parois.
• Dans le cas de glissement de terrain, réalisation d’un système de drainage (tranchée
drainante…) pour limiter les infiltrations d’eau : murs de soutènement en pied.
• Contre le risque d’effondrement ou d’affaissement : après sondages de reconnaissance,
renforcement par piliers en maçonnerie, comblement par coulis de remplissage,
fondations profondes traversant la cavité, contrôle des infiltrations d’eau, suivi de l’État
des cavités.
• Contre le retrait-gonflement :
○ en cas de construction neuve, après étude de sol, fondations profondes, rigidification
de la structure par chaînage ;
○ pour les bâtiments existants et les projets de construction : maîtrise des rejets d’eau,
contrôle de la végétation en évitant de planter trop près et en élaguant les arbres.
• Contre les coulées boueuses : drainage des sols, végétalisation des zones exposées au
ravinement, correction torrentielle.
• Face à l’érosion littorale : mise en place d’enrochements, d’épis.
Souvent, dans les cas de mouvements de grande ampleur, aucune mesure de protection ne
peut être mise en place à un coût réaliste. La sécurité des personnes et des biens doit alors
passer par l'adoption de mesures préventives.
Dossier Départemental des Risques Majeurs en Corse-du-Sud
p. 45 / 107
Les risques naturels - Mouvements de terrain
Les communes concernées par le risque
La plupart des communes de Corse-du-Sud est concernée par les risques de mouvements de
terrains ; pour le risque spécifique d’effondrement de cavités souterraines, seule la commune
d’OSANI, sur laquelle se trouvait l'exploitation minière de charbon, présente un risque.
L’étude de l’Atlas Départemental évoqué précédemment a mis en évidence huit communes
prioritaires pour la réalisation d’études d’aléas :
Commune
Afa
Ajaccio
Appietto
Bocognano
Bonifacio
Cuttoli-Corticchiato
Porto-Vecchio
Sartène
Type d’aléa
Éboulement, ravinement
Éboulement, ravinement
Éboulement, ravinement
Éboulement
Éboulement, ravinement
Ravinement
Éboulement
Éboulement, ravinement
Éboulement, ravinement
Niveau d’aléa
Fort
Fort
Fort
Moyen
Fort
Moyen
Fort
Moyen
Moyen
Tableau 5 : classement des communes à risques mouvements de terrain (Extrait) (« Étude des
bassins à risques mouvements de terrains et inondation » du 02/2008 de la DDTM)
LLeess ccoonnssiiggnneess eenn ccaass ddee m
moouuvveem
meenntt ddee tteerrrraaiinn
Avant :
• En cas de craquement inhabituel et inquiétant, évacuer le bâtiment immédiatement
• Signaler à la mairie :
o L’apparition de fissures dans le sol,
o Les modifications apparaissant dans les constructions : murs de soutènement
présentant un « ventre », écoulement anormal d’eau, craquements dans une
habitation, fissures importantes de façades, cloisons et plafonds, portes et
fenêtres qui ne s’ouvrent ou ne se ferment plus,
o L’apparition d’un fontis (affaissement du sol provoqué par un éboulement
souterrain),
o L’apparition de blocs en surplomb sur une falaise ou de blocs désolidarisés sur
une paroi.
Pendant :
•
•
S’éloigner au plus vite de la zone dangereuse
Ne pas revenir sur ses pas
• Ne pas prendre l’ascenseur
En extérieur, en cas d’urgence, s’abriter derrière un « obstacle » (rocher, arbre).
Après :
1.
2.
3.
4.
5.
Ne pas entrer dans un bâtiment endommagé
Évaluer les dégâts
Empêcher l’accès du public
Informer les autorités (18 ou 112 d’un portable)
Se mettre à disposition des secours.
p. 46 / 107
Dossier Départemental des Risques Majeurs en Corse-du-Sud