Dalida (Yolanda Gigliotti) (1933 - 1987

Transcription

Dalida (Yolanda Gigliotti) (1933 - 1987
Dalida (Yolanda Gigliotti)
(1933 - 1987)
Interprète
Née au Caire le 17 janvier 1933, Dalida, de son vrai nom Yolanda Gigliotti, a grandi au
sein d’une famille de la petite bourgeoisie italienne installée en Egypte au début du
vingtième siècle. Son père Pietro est violoniste à l’opéra. Son frère Bruno reprendra le
prénom de l'autre frère Orlando, à la mort de celui-ci, et deviendra le producteur de la
chanteuse dans les années 70, sa période disco. Dans le quartier Choubra où cohabitent
musulmans et chrétiens, elle mène une enfance ordinaire et fréquente une école
catholique. Cette période est toutefois marquée par de sérieux troubles de la vue qui lui
valent plusieurs interventions ophtalmiques. En 1951, elle se présente à un concours de
beauté créant le scandale dans sa famille. Rêvant de devenir secrétaire, elle se retrouve
employée d'une maison de couture. En 1954, elle est candidate au concours "Miss
Egypte" et remporte le premier prix. Elle est engagée comme actrice dans quelques films
au Caire. Cette même année, elle décide, contre l’avis de ses parents, de tenter sa
chance à Paris où elle part prendre des cours. Malgré des conditions difficiles, elle est
engagée dans un club chic. Elle rencontre Lucien Morisse, directeur artistique à Europe 1
et Eddy Barclay qui tombent sous le charme. En 1956, Dalida se fait connaître avec
"Bambino" (repris plus tard par le judéo-algérien Lili Boniche) et récidive en 1958 avec
"Gondolier". Elle triomphe un peu partout en France, en Italie et en Egypte. Ses histoires
d’amour qui finissent mal défrayent la chronique. En 1961, elle se marie avec Lucien
Morisse. L’année suivante, elle passe à l’Olympia pendant un mois avec en première
partie son compatriote Richard Anthony. Elle achète une maison à Montmartre et divorce
de Lucien Morisse. En 1966, elle rencontre un jeune auteur compositeur, Luigi Tenco, qui
la convainc de se produire au fameux festival de la chanson de San Remo. Le premier
prix lui échappe. Luigi se suicide dans son hôtel et Dalida tente, quelques temps après, de
mettre fin à ses jours. Au début des années 70, la chanteuse évolue psychologiquement
sous l'impulsion de son frère Orlando. Elle lit énormément, se pique de philosophie, de
psychanalyse et de sagesse indienne. Elle renoue avec le succès (avec "Darladirladada")
et popularise "Avec le temps" de Léo Ferré qui la considère comme la meilleure interprète
de sa chanson. En 1972, elle enregistre "Parole Parole" avec Alain Delon, se lie avec le
dénommé Comte Saint-Germain et adopte une mise "hollywoodienne" emboîtant bientôt
le pas à la vague disco. Les titres populaires se succèdent : "Il venait d’avoir dix-huit ans",
"Gigi l’amoroso", numéro un dans douze pays, et "J’attendrai". Très appréciée dans le
monde arabe, elle dédie au public oriental "Salma Ya Salama" avant de se lancer dans
une série de spectacles avec strass et paillettes. Elle rompt avec le Comte Saint-Germain
qui finit par se suicider en 1983. Très touchée par sa mort, Dalida sort affaiblie du
tournage du Sixième jour, film de Youssef Chahine, qui lui permet de renouer avec ses
origines. Dalida supportant de moins en moins la solitude ne trouve d’autre issue que de
se suicider le 3 mai 1987 dans sa grande maison de Montmartre dont une place porte
aujourd'hui son nom.
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