"J`ai eu le papillomavirus" Rencontre avec Anne

Transcription

"J`ai eu le papillomavirus" Rencontre avec Anne
"J'ai eu le papillomavirus"
Rencontre avec AnneSophie, 24 ans.
Qu est-ce que c'est ?
Il s’agit d’une infection sexuellement transmissible
qui peut avoir de très graves effets (lésions et
maladies génitales), notamment le cancer. Certains
papillomavirus sont sans danger et peuvent être
éliminés de l’organisme par le système
immunitaire. Il existe plus de 1 00 formes de
papillomavirus.
NDLR : on parle de papillomavirus humain ou HPV
et il peut toucher les femmes comme les
hommes ! Ce sont les muqueuses qui peuvent
développer l'infection, voire le cancer (vagin, gorge,
anus).
Comment l'as-tu attrapé ?
J’avais 1 6 ans lorsque j’ai eu ma première relation
sexuelle avec mon premier petit copain. Nous
l’avons fait sans nous protéger. Comme c’était ma
première relation et que j’étais vraiment jeune,
cela me paraissait prématuré de parler des risques
et c’était encore un peu tabou. J’avais confiance en
mon copain et je n’étais pas vraiment sensibilisée
au problème des maladies sexuellement
transmissibles.
Après cette 1 ère expérience, lors d'une autre
relation sexuelle à 1 8 ans avec un nouveau petit
ami au Costa Rica, j'ai eu des douleurs et des
saignements anormaux. Cela m’a alertée et j’ai
décidé d’aller voir un gynécologue, même dans
E.R.:M-P.Van Dooren - FIJWB
Rue Godefroid 20 à 5000 Namur
ce pays que je ne connaissais pas. Celui-ci a alors
constaté que mon col de l'utérus était de teinte
blanchâtre au lieu d’être rosé ou rouge, ce qui était le
signe d’un problème. Il a donc fait un frottis.
J’ai ensuite subi une biopsie qui a révélé que j’étais au
stade 3 du papillomavirus, celui juste avant le stade
4, le cancer. Le virus, qui est une infection du col de
l’utérus, était resté latent depuis 2 ans, avant de
soudainement se développer. J’avais en réalité
attrapé le virus avec mon premier copain mais eu très
peu, voire pas de symptômes avant !
Comment as-tu réagi ? Comment
t'a-t-on soignée ?
Le fait d’apprendre cette nouvelle a été un véritable
choc, sans compter que j’étais à l’étranger et que ce
n’était même pas dans ma langue. J’étais très
stressée. Deux jours seulement après la biopsie, j’ai
subi une intervention ambulatoire par cryothérapie.
Cela veut dire que l’on a « soigné par le froid », en
gelant l’endroit infecté et en l’enlevant. On m’a donc
enlevé une partie du col de l’utérus. Tout cela au
Costa Rica. Il faut savoir qu’aujourd’hui cette méthode
n’est plus vraiment utilisée, contrairement au laser,
qui est une technique plus saine et qui permet de
récupérer plus facilement pour les femmes.
Quelles sont les conséquences ?
Une fois l’intervention faite, je n’ai pas dû suivre ou
prendre de traitement. J’étais guérie mais j’ai eu
beaucoup de chance d’être prise « juste » à temps.
Néanmoins, ayant moins d'épaisseur au niveau du col
de l’utérus, j’ai un risque aujourd’hui de ne pas pouvoir
mener une grossesse à terme. Si je suis enceinte un
jour, l’enfant « tiendra » moins bien, il y aura plus de
difficultés…
Comment prévenir ?
Il existe deux vaccins qui protègent contre certains
types de papillomavirus, les plus récurrents, et
responsables d’environ 70% des cancers du col de
l’utérus.
Ils ne protègent donc pas contre tous les virus qui
peuvent provoquer ces cancers.
Le dépistage régulier (tous les 2 ans) par frottis
reste donc essentiel et complémentaire, sans
oublier de mettre un préservatif lors des relations
sexuelles !
Personnellement, je n’ai pas fait le vaccin quand
on a commencé à en parler. Il était très récent,
j’étais très jeune, je n’avais pas encore eu ma
première relation et donc tout cela me semblait
malheureusement vraiment prématuré.
Quels conseils peux-tu apporter
aujourd'hui ?
J’ai vraiment envie de dire que, la base, c’est se
protéger dès le premier rapport sexuel !
J’aimerais que chacun soit davantage sensibilisé et
qu’on arrive à parler de tout cela sans tabou. Il ne
faut pas hésiter à parler franchement avec son/sa
partenaire, même si la relation est récente. Et
surtout aussi contrôler le plus régulièrement
possible par le dépistage. Notre santé, notre corps
valent la peine qu’on y soit attentif
Enfin, en tant que femme, on a tendance à passer
outre la douleur plus rapidement, car on a
l’habitude de « souffrir », d’avoir des règles
douloureuses, etc. Du coup, on fait moins
attention à certaines autres douleurs qui nous
semblent plus supportables ou qui passent
rapidement. C’est une erreur car la moindre petite
douleur ou la moindre perte vaginale peut en
réalité être déjà le signe d’une infection plus grave.
N’attendez pas d’être déjà au « stade 3 » comme
moi!
Plus d'infos ?
Découvre notre billet Infor Jeunes « Les IST ou
Infections Sexuellement Transmissibles » du
1 8/1 1 /1 6 sur notre site www.inforjeunes.be .
www.vulgaris-medical.com/encyclopediemedicale/papillomavirus-humain
http://dermato-info.fr/article/Les_condylomes
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